• il y a 4 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur la situation de crise à droite. Exclu à l'unanimité des Républicains après sa proposition d'alliance avec le RN, Éric Ciotti refuse de quitter ses fonctions.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brezet.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alexis, les Républicains s'enfoncent dans le chaos depuis qu'Éric Ciotti a annoncé son intention de passer à une alliance électorale avec le Rassemblement National.
00:13C'est le retour de la droite la plus bête du monde Alexis.
00:16Bah si c'est pas ça Dimitri, ça y ressemble furieusement.
00:20Et encore bête, le mot est faible, c'est un autre adjectif qui vient spontanément à l'esprit.
00:25La droite, c'est vrai, a depuis longtemps placé la barre très haut.
00:27Mais enfin là, on n'est pas loin d'égaler le record de la guerre Copé-Fillon.
00:31Alors c'est vrai, l'obstination d'Éric Ciotti à rester président du parti dont il n'a consulté aucune instance avant de conclure son accord
00:38et dont les dirigeants sont tous sans exception contre lui, a quelque chose de déraisonnable.
00:43Mais franchement, le déchaînement des anti-Ciotti est invraisemblable.
00:48Cette brochette de caciques en rang serré, Gérard Larcher, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Michel Barnier, Jean-François Copé,
00:57tous ces barons qui, disons-le, n'ont pas toujours enchaîné les triomphes.
01:01Et Laurent Wauquiez qui soudain retrouve la voix, et Bruno Retailleau, et même François-Xavier Bellamy.
01:06Mais que va-t-il faire dans cette galère ?
01:09Qui vienne la main sur le cœur d'énoncer la forfaiture, la trahison, l'ignominie d'Éric Ciotti ?
01:15Enfin, on voudrait persuader les derniers électeurs LR de ne plus jamais voter pour ce parti, on ne s'y prendrait pas autrement.
01:22Alors justement, les électeurs des Républicains, Éric Ciotti veut faire appel à eux pour imposer l'union des droites.
01:27Mais sait-on exactement ce que ces électeurs en pensent, Alexis ?
01:30Ils ne sont pas unanimes, contrairement à ce qu'on entend parfois d'après les sondages.
01:34Une grosse moitié est pour les accords avec le RN, une petite moitié est contre.
01:38Mais pour personne, et ça qui est important, pour personne, ça n'est une guerre de religion.
01:42C'est un débat, on n'est pas d'accord sur tout, et notamment pas en matière économique,
01:46mais un débat qui ne mérite pas ses anathèmes et ses excommunications.
01:50Vous savez, la fluidité entre les électorats de droite, ça fait bien longtemps qu'à la base, c'est une réalité.
01:56Chacun a pu le constater aux européennes, où dans la même famille, trois personnes de droite pouvaient voter.
02:02L'une pour Jordan Bardella, parce qu'il faut gagner, disait-il, et sanctionner Macron.
02:06L'autre pour François-Xavier Bellamy, parce qu'au Parlement européen, il défendra mieux la France.
02:11La troisième pour Marion Maréchal, parce que contre la menace islamiste, elle sera plus ferme.
02:17Et tout ça, au besoin en changeant de position d'ailleurs d'un moment à l'autre,
02:22et tout ça sans drame, sans se jeter les assiettes à la figure.
02:24Pourquoi faut-il que l'affaire tourne au pugilat dès qu'elle concerne les États-majors ?
02:29Ça, les électeurs de droite ne le comprennent pas.
02:32Et ils le comprennent d'autant moins qu'à gauche, on ne se pose pas tant de questions.
02:36On fait l'Union sans vergogne et sans hésiter.
02:39Insoumis, communistes, socialistes, écologistes, allez-y donc.
02:43Oubliez les insultes de la campagne, les divergences programmatiques.
02:47Une Union là, une Union, l'Union peut...
02:50Avec des antisémites, des vrais, des antiparlementaristes, des vrais, des factieux, des vrais.
02:55Et même avec le NPA qui fut le parti de Besansto.
02:58Mais apparemment ça, ça ne gêne personne.
03:00L'Union des gauches, ça, ça va de soi.
03:01Mais à droite, il y a le fameux cordon sanitaire, mis en place par Jacques Chirac au début des années 90.
03:06Oui certes, et par Alain Juppé. Vous avez raison Dimitri.
03:08Mais depuis cette époque, qu'est-ce qui s'est passé ?
03:11Le FN puis le RN n'ont jamais cessé de progresser.
03:14Sauf en 2007, grâce à Nicolas Sarkozy.
03:16Et l'UMP puis LR n'ont jamais cessé de reculer.
03:19Et aujourd'hui, on en arrive à ce résultat mirifique,
03:21que les droites, sans les macronistes, pèsent 45% dans ce pays,
03:25et que dans ce bloc, LR c'est au plus 7%.
03:28Et on n'est pas au bout.
03:30Si vous ne l'avez pas fait, Dimitri, je vous suggère de jeter un oeil dans le Figaro,
03:33à la projection réalisée par Guillaume Tabard et notre service FigData.
03:37Vous y verrez que si aux législatives, les choses se passent comme aux européennes,
03:41deux candidats LR, j'ai bien dit deux sur 577,
03:45peuvent, sans accord avec le RN, être présents au second tour.
03:48Dans un bout de 16ème arrondissement.
03:50Et l'autre en Calais-Denis je crois.
03:52Eh bien, si les choses se passent comme ça,
03:54ceux qui aujourd'hui la câblent se diront peut-être que le choix intéressé d'Eric Ciotti n'était pas si mauvais.
04:00L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezé, la une du Figaro,
04:04consacrée à Emmanuel Macron appelant au sursaut contre les extrêmes.
04:07Je mentionne aussi la belle Françoise Hardy, l'élégante, dans la section Figaro et vous.
04:12Merci beaucoup Alexis.

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