• il y a 4 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur l'annonce de l'Élysée qui écarte un gouvernement NFP.

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Transcription
00:00En Oasis, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, c'est notre rockstar à nous. Bonjour Alexis Bresset.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alexis, nous sommes le 27 août et la France est sans gouvernement depuis 43 jours.
00:10Alors Emmanuel Macron l'a fait savoir hier soir après deux journées de consultation,
00:13il ne nommera pas Lucie Castex à Matignon ou toute autre personnalité estampillée Nouveau Front Populaire.
00:19Pour vous Alexis, est-ce que c'est une clarification ?
00:21Je dirais plutôt que c'est un soulagement, enfin un soulagement pour tous ceux qui effrayaient le programme
00:27potentiellement dévastateur du Nouveau Front Populaire et de sa candidate autoproclamée à Matignon.
00:34Il faut en dire deux mots parce qu'on a un peu tendance à l'oublier.
00:37Le programme du NFP c'était, et c'est toujours, la brogation immédiate de la réforme des retraites,
00:42le blocage des prix, l'augmentation massive du SMIC et du point d'indice des fonctionnaires,
00:46c'est aussi 30 milliards d'impôts supplémentaires, la brogation des lois Asie et l'immigration,
00:51la régularisation des clandestins, la création d'un statut de réfugié climatique,
00:56la suppression des mesures anti-squatteurs, j'en oublie, etc.
00:59Nous allons, semble-t-il, restons prudents, échapper à ce délire absolu.
01:04Tant mieux !
01:05Après avoir de fait créer les conditions de la victoire de la gauche en appelant à voter NFP contre l'ARN,
01:11Emmanuel Macron, finalement, n'a pas pu se résigner à avoir en un jour ruiné son modeste bilan.
01:18Fort bien !
01:19Enfin, on ne va pas non plus en tonner le Gloria, il aurait été tout de même invraisemblable
01:24et disons le scandaleux, que la France, qui n'a jamais été aussi à droite,
01:28passe sous les fourches codines de l'économiste en chef de la ville de Paris
01:32et du leader maximo des Insoumis.
01:34Bon, maintenant que cette décision d'écarter le Nouveau Front Populaire est prise,
01:37est-ce que vous pensez, Alexis, qu'on va pouvoir avancer vite maintenant vers une solution pour Matignon ?
01:41On n'a pas de Premier Ministre.
01:42Eh bien, si on parle d'une solution solide et durable, je crains bien que non.
01:47Parce qu'il faut bien voir que l'équation politique infernale
01:50dans laquelle Emmanuel Macron se débat sans succès depuis sept semaines,
01:54cette équation-là ne s'en trouve pas simplifiée, au contraire.
01:57Depuis la dissolution, nous sommes face à une Assemblée Nationale composée, grosso modo,
02:02de trois tiers qui sont en désaccord sur les solutions politiques apportées au problème du pays.
02:07Par construction, c'est le fameux barrage républicain,
02:10le tiers RN est exclu par les deux autres de toute combinaison gouvernementale.
02:14Le deuxième tiers, NFP, et qui arithmétiquement, c'est vrai, est le premier,
02:20eh bien, il a été sèchement récusé hier soir par Emmanuel Macron.
02:23Reste donc le troisième tiers, ce qu'on nomme le corps central,
02:28d'où il faut encore retrancher les LR, les LR de l'envoqué,
02:31qui, ils l'ont dit, n'ont pas du tout l'intention d'être la bouée de sauvetage d'Emmanuel Macron.
02:35Or, un petit tiers, par quelques bouts comprennent la chose,
02:39ça ne fait pas et ça ne fera jamais une majorité.
02:42Alors que les Français, dans deux élections successives,
02:45viennent de porter en tête d'abord le RN puis la gauche NFP,
02:49prétendre que le pouvoir doit rester encore et toujours entre les mains du corps central,
02:54qui par deux fois a été sanctionné dans les urnes,
02:56c'est politiquement hasardeux, et démocratiquement, c'est s'exposer à un dangereux retour de bâton.
03:02Enfin, Emmanuel Macron, ça, il l'a bien compris,
03:04puisque dans son communiqué hier soir, il demande aux socialistes, aux écologistes et aux communistes
03:09de rejoindre le bloc central, il compte toujours élargir sa majorité.
03:12Ah oui, il le demande, sur un ton d'ailleurs communatoire, c'est tout juste qu'il ne l'ordonne pas.
03:16Mais encore, on désire qu'il soit suivi.
03:18Or, les choses ne prennent pas du tout ce chemin.
03:20Je ne sais pas, Dimitri, si vous avez écouté, depuis hier soir, les réactions à gauche.
03:24Elles sont extrêmement violentes.
03:26On dénonce le pouvoir personnel, le coup de force antidémocratique,
03:30on appelle à la mobilisation populaire, on reparle de destitution du président.
03:35Bref, la gauche, y compris ses représentants les plus modérés, est ulcérée.
03:40Il faut la comprendre, Matignon, à force de répéter qu'elle y avait droit,
03:45elle avait fini par y croire.
03:47Et alors même que Jean-Luc Mélenchon affichait sa bonne volonté
03:50en envisageant que l'AFI ne participe pas au gouvernement,
03:53voilà que le président lui inflige le plus humiliant des camouflets.
03:56Pour la France, c'est une bonne nouvelle, mais pour Matignon, rien n'est réglé.
04:00L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezet.