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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse la réaction de l'Europe face à la crise migratoire.

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Transcription
00:00 - Allez, place à l'édito politique sur Europe avec le Figaro. Bonjour Alexis Brezet.
00:05 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07 - Alors dimanche Alexis à la télévision, Emmanuel Macron a longuement insisté sur le fait que concernant la crise migratoire,
00:13 le cœur de la réponse n'est pas en France, voilà ce qu'il a dit, mais au niveau de l'Union européenne.
00:18 Et il a d'ailleurs salué Giorgia Meloni, la première ministre italienne, pour avoir invité, dit-il, une réponse simpliste et nationaliste.
00:25 Alors l'échelon européen plutôt que national à propos de l'immigration, est-ce que ça vous semble Alexis la bonne approche ?
00:31 - Bah disons que ça peut paraître un peu curieux de mettre en avant cet argument européen,
00:36 alors même que contre l'immigration on prétend faire voter une loi nationale.
00:40 Comme si Emmanuel Macron ne croyait déjà plus vraiment en l'effet qu'essaye soit sa loi, ou alors qu'il redoutait qu'elle soit jamais adoptée.
00:46 Mais reconnaissons-le, l'analyse relève tout de même du simple bon sens.
00:50 Un bon sens à question manifestement européenne, réponse évidemment européenne.
00:54 Le problème, c'est qu'au moment précis où Emmanuel Macron affiche une certaine fermeté
00:59 et redécouvre, 35 ans après Michel Rocard, cette vérité d'évidence que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
01:06 au moment précis où Gérald Darmanin proclame sur un ton martial que la France n'accueillera aucun migrant venant de l'Empédouza,
01:13 eh bien voilà que l'Europe choisit ce moment-là pour rendre une décision désastreuse qui réduit à néant toutes ses belles promesses.
01:19 - Alors, vous allez nous expliquer de quelle décision il s'agit, on ne peut pas dire qu'elle ait fait les gros titres.
01:24 - Non, non, parce que personne, à part le constitutionnaliste Jean-Richard Schottel qui consacre un article lumineux ce matin dans le Figaro, je le conseille,
01:31 à part lui, personne ne s'intéresse aux décisions de la Cour de justice de l'Union européenne,
01:35 pas plus d'ailleurs qu'à celles de la Cour européenne des droits de l'homme, et bien à tort, vous allez voir pourquoi.
01:39 Donc, le 20 septembre, il y a cinq jours, en plein drame de l'Empédouza,
01:43 la Cour de justice européenne, saisie par notre Conseil d'Etat, a tranquillement décidé que la France,
01:49 qui depuis 2015 a rétabli ses contrôles aux frontières avec l'Italie, ce qui est très mal vu à Bruxelles,
01:54 eh bien que la France, donc, tout bien réfléchie, n'avait pas le droit de refouler vers l'Italie un migrant entré illégalement sur son sol.
02:01 Et que le dit migrant devait, je cite, « bénéficier d'un délai pour quitter volontairement notre territoire ».
02:08 Vous avez entendu Dimitri ? Pour quitter volontairement notre territoire.
02:12 Délai, cela va de soi que l'intéressé mettra évidemment à profit pour disparaître dans la nature.
02:16 - C'est 90 jours, je crois.
02:17 - Bref, ce n'est plus la peine de mettre des policiers aux frontières puisqu'on n'a pas le droit de renvoyer les migrants.
02:22 C'est ahurissant, me direz-vous, mais des décisions ahurissantes comme celles-ci, on peut en citer des dizaines.
02:27 Savez-vous encore que depuis une décision de la CEDH rendue en 2012, on n'a pas le droit non plus
02:33 de reconduire dans son puits et son port de provenance une embarcation interceptée en mer ?
02:37 C'est d'ailleurs pour cela que le patron français de Frontex a été démissionné.
02:41 Il avait eu la faiblesse de croire que la police européenne des frontières avait vocation à défendre effectivement les frontières de l'Europe.
02:48 Grave erreur.
02:49 Et on pourrait continuer longtemps.
02:51 C'est bien simple.
02:52 Depuis les fameux « hot spots » fermés jusqu'à la politique des quotas d'immigration,
02:55 en passant par la révision des règles du regroupement familial ou de l'asile,
02:58 tout, tout ce qui pourrait permettre de reprendre un temps soit peu le contrôle de nos frontières
03:03 est aujourd'hui interdit par les courses européennes au nom de cette idéologie folle
03:09 qui voudrait que chaque migrant bénéficie d'un droit opposable de s'installer là où il veut, quand il veut.
03:16 Et contre cela, on ne peut rien, Alexis ?
03:18 Ah si, une chose, et sans doute une seule au point où nous en sommes.
03:21 À la tyrannie des juges, on peut encore opposer la légitimité des peuples.
03:26 Emmanuel Macron semblait l'avoir compris, mais bizarrement il ne parle plus de référendum.
03:31 Et pourtant, si on ne lui donne pas vite la parole sur l'immigration,
03:36 soyons sûrs que, aux élections européennes d'abord, à l'élection présidentielle ensuite, le peuple apprendra.
03:42 L'édito politique sur Europe 1, merci beaucoup Alexis Brezel.