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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à la menace de motion de censure des Républicains qui inquiète le gouvernement.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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NewsTranscription
00:00 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet.
00:04 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 Alors c'est une rumeur qui monte et qui paraît-il inquiète le pouvoir.
00:10 Alexis, les députés LR républicains seraient prêts à voter la censure
00:14 et donc à faire tomber le gouvernement. Est-ce que cela vous paraît plausible Alexis ?
00:18 Ce qui est sûr Dimitri, c'est que les députés LR en meurent d'envie.
00:23 Ça les chatouille, ça les gratouille, ça les démange de donner une bonne claque à Emmanuel Macron.
00:29 Ils ont essuyé tant d'humiliation, enduré tant d'avani de sa part depuis 7 ans,
00:35 qu'ils ne seraient pas mécontents avant la fin du film de le renvoyer au terminus des prétentieux.
00:40 Et voilà en plus que l'état calamiteux de nos finances publiques leur offre une occasion en or.
00:45 Incompétence, inconséquence, insincérité, dissimulation de la réalité au Parlement.
00:51 Tous les motifs sont réunis d'une belle et bonne motion de censure
00:55 qui pourrait être déposée lors d'un prochain rendez-vous budgétaire, il y en aura beaucoup,
00:59 et qui, vu l'ambiance, ferait le plein à l'Assemblée.
01:02 Donc, cette fois oui, c'est du sérieux.
01:04 Éric Ciotti l'affirme, Bruno Retailleau le proclame, Laurent Wauquiez pense très fort.
01:09 Le coup près de la motion de censure, qui s'était arrêtée à deux doigts d'Elisabeth Borne lors du débat sur les retraites,
01:16 pourrait bien raccourcir le séjour de Gabriel Attal à Matignon.
01:19 - Mais voter la censure, c'est s'exposer en retour à une dissolution de l'Assemblée.
01:24 Pas sûr que les LR sortent gagnants de cette opération, ça devrait tout de même les faire hésiter, Alexi, non ?
01:29 - C'est vrai que le sondage confidentiel, réalisé en décembre dernier par Ipsos,
01:34 à la demande des LR, preuve que l'idée leur trotte dans la tête depuis un petit moment,
01:38 c'est vrai que ce sondage n'est pas très encourageant.
01:40 D'après cette simulation, qu'il faut certes prendre avec prudence,
01:44 c'est le Rassemblement National qui sortirait grand vainqueur d'une dissolution
01:48 avec une forte majorité relative à l'Assemblée, ou même une courte majorité absolue.
01:53 Mais, curieusement, ça ne suffit pas à convaincre les LR de renoncer à leur motion de censure.
01:58 Pourquoi ? Les uns parce qu'ils se disent qu'au point où ils en sont,
02:02 ce ne serait sans doute pas plus bête de laisser le RN exercer le pouvoir quelques mois
02:06 à la tête d'un gouvernement de cohabitation.
02:08 Le temps, pensent-ils, qu'il se discrédite par son incompétence,
02:12 qu'il déçoive les attentes de ses électeurs.
02:14 Bref, ça permettrait de lever l'hypothèque RN avant la présidentielle.
02:18 Les autres, plus nombreux, parce qu'ils sont persuadés que jamais, jamais,
02:23 Emmanuel Macron, en dépit de ses rodementades, ne mettra à exécution sa menace de dissolution,
02:29 qui, rappelons-le, est une arme constitutionnelle que rien ne l'oblige à employer.
02:33 Et cela n'en peut être pas tort. Réfléchissons.
02:37 Pourquoi Emmanuel Macron prendrait-il sciemment le risque de subir une cohabitation dure avec le RN,
02:44 alors qu'il ne peut pas se représenter,
02:46 et donc en retirer le bénéfice politique personnel d'un François Mitterrand ou d'un Jacques Chirac avant lui ?
02:50 Ce serait s'y fait la fin immédiate, absolue et humiliante de son mandat.
02:55 Vous imaginez, Dimitri ?
02:57 Deux ans et demi à inaugurer les chrysanthèmes, plantés et arrosés par Marine Le Pen et Jordan Pernella.
03:03 Mais dans ces conditions, autant démissionner. Et il n'en a aucune envie.
03:07 Mais si Emmanuel Macron ne dissout pas l'Assemblée après une éventuelle censure, qu'est-ce qu'il fait ?
03:13 Il fait ce que lui demande la Constitution.
03:14 Il nomme un nouveau Premier ministre, charge à ce Premier ministre de dégager une majorité.
03:19 Et là, on en revient toujours aux mêmes hypothèses.
03:21 Soit Emmanuel Macron finit à droite, soit il finit à gauche.
03:25 Soit il dit aux LR "eh ben puisque vous êtes si malins, puisque vous savez comment redresser les finances du pays,
03:30 faisons ensemble un gouvernement d'union nationale".
03:32 Et là, il appelle Éric Ciotti ou Jarl Archer à Matignon.
03:35 Mais rien ne dit que les députés renaissants suivront.
03:38 Soit, et ça semble plus probable et plus conforme à son tropisme personnel,
03:42 il explique que les circonstances économiques et budgétaires difficiles
03:47 appellent à encore plus de justice et de solidarité.
03:50 Et il va chercher un Richard Ferrand ou un François Bayrou pour tenter d'élargir sur la gauche sa majorité.
03:55 C'est le génie du macronisme, tout changer pour ne rien changer.
03:59 - L'édito politique sur Europe. Merci Alexis Brezel à une du Figaro ce matin, consacrée à la colère des agriculteurs.