• il y a 2 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il revient sur l'examen du Budget 2025 à l'Assemblée nationale et sur le spectre de la censure qui plane au-dessus de la tête de Michel Barnier.

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Transcription
00:00Politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Breset. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05L'examen, Alexis, du budget a débuté hier soir à l'Assemblée dans un climat tendu.
00:09Après le rejet de ce projet de loi de finances en commission, est-ce que vous pensez, Alexis, qu'on peut aller jusqu'à une
00:15censure du gouvernement et donc une chute de Michel Barnier ?
00:18J'entends comme vous ce qui se dit, Dimitri.
00:21L'ombre du 49.3 qui plane sur l'Assemblée, le spectre de la motion de censure qui hante les nuits de Michel Barnier.
00:28Les médias adorent
00:30dramatiser cette matière technique et pour tout dire assez ingrate qu'est la discussion budgétaire.
00:35Les politiques, quant à eux, aiment bien rouler des mécaniques sur le thème « retenez-moi où je fais un malheur ».
00:40Mais il me semble que tout le monde joue un peu à se faire peur. En vérité,
00:45personne ne croit vraiment qu'une motion de censure sur ce budget puisse être adoptée.
00:50Alors, c'est vrai, il est fort possible qu'en séance publique, comme cela a déjà été le cas en commission, les oppositions de droite et de gauche
00:57ne parviennent à se mettre d'accord sur aucun texte. Mais enfin, la limite s'arrange le gouvernement.
01:02Passé 40 jours, il pourra transmettre sa propre version au Sénat où elle sera évidemment adoptée.
01:07A la fin des fins, quand le texte reviendra à l'Assemblée, il faudra certes en passer par un 49.3.
01:12Enfin, ce n'est ni la première ni la dernière fois qu'un gouvernement aura recours à un tel expédant.
01:17Et il n'y a pas de raison de sonner le toxin.
01:20Oui, sauf que cette fois, Alexis, le gouvernement Barnier est nettement minoritaire.
01:24Mais s'il y a 49.3 et donc derrière motion de censure, c'est sa survie qui est en jeu.
01:29Oui, Dimitri, arithmétiquement, vous avez parfaitement raison.
01:32Le calcul a été fait cent fois.
01:34Sur le papier, ce gouvernement est condamné.
01:37Politiquement, c'est tout de même un peu moins simple.
01:39Parce que si on y réfléchit bien, qu'est-ce qui pratiquement peut le faire tomber ?
01:43Soit que sa majorité le lâche, soit que le RN vote la censure avec la gauche.
01:47Alors, prenons les choses en l'ordre.
01:48D'abord, la majorité, ce fameux bloc central qui se fissure à vue d'œil.
01:52C'est vrai, Gabriel Attal et Grognon.
01:55C'est vrai, Gérald Darmanin et Ronchon.
01:57C'est vrai, Laurent Wauquiez et Bougon.
02:00Ils ont tous les trois une dent contre ce
02:01premier ministre qui a choisi de faire son gouvernement sans eux.
02:04Et le temps qui ne passe pas lui tirer dans les pattes,
02:07il le consacre à se faire la guerre entre eux.
02:09Bon, une fois qu'on a dit ça,
02:12pense-t-on qu'ils vont prendre le risque et l'assumer politiquement
02:15devant leurs électeurs de faire tomber Michel Barnier ?
02:18Tout ça pour qu'ensuite, il soit remplacé par qui ?
02:21Par Bernard Casse-Neuve à la tête d'un gouvernement PS-PC ?
02:24Par Lucie Castex, pire ?
02:26Mais enfin, leurs électeurs de droite et de centre-droite ne leur pardonneraient jamais.
02:31Michel Barnier doit bien sûr les ménager.
02:33Mais en vérité, dans l'immédiat,
02:35ils ne courent pas grand risque de ce côté-là.
02:37Et du côté du Rassemblement national,
02:39est-ce que Michel Barnier est aussi tranquille, vous pensez ?
02:41Je ne dirais pas cela.
02:42Sur ce versant-là, la menace est nettement plus réelle.
02:44Toute une partie de l'électorat traditionnel du RN,
02:47qui est toujours pénétré du sentiment qu'on lui a volé sa victoire,
02:50applaudirait des deux mains si Marine Le Pen provoquait la chute de ce gouvernement,
02:54dont ses électeurs considèrent au fond qu'il est la continuation du macronisme par d'autres moyens.
02:59Pour autant,
03:01est-ce bien l'intérêt politique de Marine Le Pen de baisser le pouce maintenant ?
03:05C'est très loin d'être évident.
03:06D'abord, parce qu'il y a le procès des assistants parlementaires du RN
03:09qui réclament d'elle beaucoup d'énergie et qu'on ne peut pas mener deux batailles à la fois.
03:13Ensuite, la campagne des législatives
03:16l'a bien montré parce que son parti n'est pas prêt,
03:18ni du côté des élus, ni de celui de la doctrine.
03:21Et pour le mettre à niveau, elle a besoin de temps.
03:23Et enfin, parce qu'en unissant ses voix,
03:26celles de Jean-Luc Mélenchon pour faire tomber Barnier,
03:28elle ouvrirait de facto une crise politique et financière qui ruinerait,
03:33dans l'électorat qu'elle cherche à conquérir,
03:35tous les défis de modération et de respectabilité qu'elle s'attache à construire patiemment.
03:41Voilà pourquoi Michel Barnier ne s'inquiète pas outre mesure.
03:45Face aux menaces de censure,
03:46son assurance vie, pour l'heure, c'est Lucie Castex.
03:50L'édito politique sur Europe 1. Merci Alexis Brezet.
03:53Je vous signale à la une du Figaro consacré ce matin au budget.
03:56Menaces sur les aides à l'apprentissage.

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