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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur le pic adressé par Michel Barnier à Gabriel Attal à l'Assemblée nationale.

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Transcription
00:00Édite de politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brézé.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05Alexis, vous revenez ce matin sur cette pique envoyée par Michel Barnier à Gabriel Attal,
00:09mardi à l'issue de sa déclaration de politique générale.
00:11Ce n'était pas anecdotique.
00:13Alors, pour commencer, je rappelle les faits pour tous ceux qui ne vivraient pas les yeux rivés sur les chaînes d'info et les réseaux sociaux.
00:20Nous sommes donc à l'Assemblée, Michel Barnier vient de prononcer son fameux discours de politique générale
00:26et Gabriel Attal, comme les autres présidents du groupe, lui répond.
00:29Dans sa réponse, alors que le Premier ministre a évoqué la nécessité de mesures fiscales
00:34pour faire face à la situation catastrophique de nos finances publiques,
00:37Attal redit ce qu'il répète depuis dix jours,
00:41pour réduire les déficits, la bonne méthode, c'est moins de dépenses et certainement pas plus d'impôts.
00:47Ce n'est pas faux, mais c'est évidemment une mauvaise manière envers Michel Barnier.
00:52Barnier ne dit rien, mais quand vient le moment de répondre à la réponse de Gabriel Attal,
00:57il se tourne tout miel vers son prédécesseur et il déclare
01:00« Monsieur Attal, je serai très attentif à vos propositions d'économies supplémentaires »
01:05et il insiste « très attentif ».
01:08Gabriel Attal rosie de plaisir, devant une telle marque publique de considération, il se rengorge.
01:14Mais alors qu'il commence à applaudir cette phrase qui, pense-t-il, rend hommage à sa sagacité,
01:19Michel Barnier commence comme pour lui-même et avec un sourire, en coin, il rajoute
01:24« pour faire face aux déficits que j'ai trouvés en arrivant, voilà ».
01:28Et là, Gabriel Attal verdit, il comprend qu'il s'est fait berner.
01:31Après l'incident de la passation des pouvoirs dans la cour de Matignon,
01:34quand Michel Barnier, vous savez, lui avait fait le coup du prof qui tape sur les doigts d'un élève
01:38après un exposé trop long, ça commence à faire beaucoup d'humiliation.
01:42Et vous pensez que cet accrochage a une signification politique, Alexis ?
01:45Déjà, il nous dit quelque chose du tempérament du Premier ministre,
01:48dont on brocarde volontiers le côté un peu plombant,
01:51enfin, qui se révèle capable de distribuer des coups de griffe quand il faut.
01:54Car Gabriel Attal n'a pas été la seule victime, Mathilde Panot et Éric Ciotti aussi y ont eu droit.
01:59Alors, est-ce que c'est une cruauté calculée ?
02:01Est-ce que c'est l'expression instinctive d'un naturel old school dont on avait perdu l'habitude ?
02:06En tout cas, quand on le cherche, on le trouve.
02:09Et il me semble d'ailleurs que l'éco-public suscité par cette affaire
02:13devrait faire réfléchir les macronistes.
02:15Qu'est-ce que vous voulez dire, Alexis ?
02:16Bon, on est entre nous, Dimitri, nous savons l'un et l'autre
02:19que le macronisme ne s'est jamais particulièrement caractérisé par son humilité,
02:24ni les macronistes par leur modestie.
02:27Dans toutes les études d'opinion, l'arrogance est au contraire
02:29un des items les plus spontanément associés au pouvoir.
02:32Mais bon, on aurait pu penser que la dissolution allait conduire les uns à les autres
02:36à faire un peu profil bas.
02:37Pas du tout.
02:38Depuis, c'est un festival d'autosatisfaction.
02:41Comme si tout ce qui avait précédé cette décision de dissoudre,
02:44qui sanctionne, qu'on le veuille ou non, un terrible échec politique, financier, sécuritaire,
02:48c'est comme si tout ça était nul et non avenu.
02:51C'est Bruno Le Maire qui organise une réception tremblante à Bercy
02:55pour célébrer l'éclatant succès des sept ans et quatre mois
02:58pendant lesquels il a régné sur l'économie du pays.
03:01Ce sont les ministres sortants qui, au moment de transmettre leur portefeuille à leur successeur,
03:06se posent en victime d'une atroce injustice
03:09et chantent sans la moindre pudeur l'excellence inouïe de leur bilan.
03:13Ce sont Gabriel Attal et Gérald Darmanin qui plastronnent en meeting
03:17comme si la classe éclairée, dotée d'une légitimité supérieure,
03:21se mettait en réserve de la République après une suite de triomphes.
03:25C'est Emmanuel Macron lui-même qui, depuis l'étranger,
03:28deux jours après le meurtre de la malheureuse Philippine,
03:31affirme que le gouvernement serait mieux inspiré d'agir, d'agir, d'agir plutôt que de parler.
03:36Emmanuel Macron, mais on croit rêver !
03:38Alors, c'est entendu, Michel Barnier n'a pas encore fait grand-chose.
03:43C'est sur ses actes qu'il sera jugé évidemment.
03:45Mais en attendant, il a le mérite, aux yeux de beaucoup,
03:48de rabattre certains caquets un peu au perché.