• il y a 10 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur la demande historique du Conseil d'État à l'Arcom. Après avoir été saisi par Reporters sans Frontières, il réclame un meilleur contrôle du pluralisme de CNews.

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Transcription
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:02 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezhne. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07 Alors par une décision qui fait grand bruit, le Conseil d'État somme l'ARCOM, gendarme de l'audiovisuel.
00:13 Alexis, de mieux contrôler la chaîne CNews et de prendre en compte à l'avenir les interventions de l'ensemble des participants
00:19 au programme pour apprécier le pluralisme des chaînes de télé. Qu'est-ce que ça vous inspire Alexis ?
00:25 Je dirais que c'est sidérant et très inquiétant, pas uniquement pour CNews, mais pour la liberté d'expression dans ce pays.
00:32 Depuis 37 ans, c'est-à-dire depuis la loi de 86 sur l'audiovisuel, on avait un système qui fonctionnait plutôt bien.
00:38 Il faisait reposer le pluralisme exigé des médias audiovisuels sur l'équilibre des temps de parole des personnalités politiques et
00:45 uniquement sur cela. Et voilà que le Conseil d'État change
00:49 complètement la règle du jeu en exigeant donc que soient pris en compte en plus, à côté, les interventions des chroniqueurs, des animateurs, des invités
00:58 qui les uns et les autres sont presque toujours des journalistes.
01:00 Pourquoi ce revirement jurisprudentiel ? Ça crève les yeux.
01:04 Personne n'est dupe pour reprendre en main une chaîne d'information, CNews, dont la ligne éditoriale déplaît parce qu'elle est trop à droite.
01:11 Ça fait un moment que le pouvoir cherchait des pouls à la chaîne.
01:15 L'ex-ministre de la Culture avait par deux fois évoqué la possibilité de ne pas renouveler sa fréquence.
01:20 Piéger CNews, Rima Abdoulmalak en rêvait, le Conseil d'État l'a fait.
01:25 Alors, que la plus haute
01:27 juridiction administrative française se fasse le bras armé de cette opération de police de la pensée, ça n'étonnera personne.
01:33 On le sait, place du Palais-Royal, une jeune génération moins juriste qu'idéologue
01:40 qui a grandi à Sciences Po sous l'ère Richard Décoin est en train d'imposer son credo "walkiste et immigrationniste".
01:46 Plus surprenant est le rôle moteur dans cette affaire de RSF, Reporteurs sans frontières.
01:51 Imaginez cette ONG dont la raison d'être est l'honneur et de défendre partout la liberté de la presse qui demande à un
02:00 organisme public de sanctionner des confrères et qui actionne le juge administratif pour les mettre au pas.
02:06 Mais ces reporters s'envergognent et quand on pense que le même que Christophe Deloire, le patron de RSF, a été choisi par Emmanuel Macron
02:14 pour piloter les états généraux de l'information, mais ça fait froid dans le dos.
02:18 - Donc concrètement Alexis, ces nouvelles règles d'appréciation du pluralisme, comment on va les appliquer ?
02:23 - Bah, personne n'en sait rien.
02:24 Et le Conseil d'État se garde bien de le dire parce que dès qu'on rentre dans les détails, on voit la folie de la mécanique
02:29 qu'il a enclenchée. Enfin, qui va répertorier les opinions des journalistes et sur quelle base ?
02:34 Leurs attaches politiques, associatives, religieuses, philosophiques, en fonction de leurs écrits, de leurs déclarations, de leurs fréquentations.
02:42 Enfin, c'est l'Inquisition.
02:44 La seule chose qui est sûre, c'est que tout l'écosystème audiovisuel, et pas seulement ces news, est concerné.
02:50 Et les mêmes qui applaudissent aujourd'hui à tout rompre seront peut-être moins enthousiastes le jour où France Inter, ce sera amusant,
02:55 devra remplacer la moitié des animateurs.
02:57 Vous savez, Dimitri, on parle beaucoup d'illibéralisme ces temps-ci, mais là on est en pleine dérive illibérale.
03:04 Et j'ajouterais antidémocratique.
03:06 Antidémocratique, vous y allez peut-être un petit peu fort, non ?
03:08 Mais c'est pas moi qui le dis, Dimitri !
03:10 C'est Roch-Olivier Mestre, le président de l'Arkhom, qui, courageusement, alors que déjà on le sommet de sanctionner ces news pour sa ligne éditoriale,
03:18 a dit, publiquement et à plusieurs reprises, que, heureusement, heureusement ce sont ses mots,
03:23 la loi ne lui permettait pas de contrôler les chroniqueurs et les éditorialistes, parce que, avait-il ajouté, ce n'est le cas dans aucun pays démocratique.
03:32 Dans aucun pays démocratique.
03:34 Et bien aujourd'hui, en France, c'est le cas.
03:36 En France, où, en moins d'un mois, on a vu la Cour des comptes dissimuler un rapport sur l'immigration,
03:42 le Conseil constitutionnel censurer une loi sur l'immigration,
03:44 et maintenant le Conseil d'Etat sanctionner une chaîne privée, coupable sans doute de trop parler d'immigration.
03:49 Et bien, on voudrait dresser les Français contre leurs institutions, on ne s'y prendrait pas autrement.
03:54 L'édito politique sur Europe 1, merci Alexis Brezet.