Europe 1
  • il y a 6 mois
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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse à la fin du "Vivre ensemble" en Macronie.

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, bonjour Alexis Brézec.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06Alors il paraît qu'Emmanuel Macron a réuni mardi en visio les principaux responsables d'Ensemble,
00:10donc la coalition législative de l'actuelle majorité,
00:13pour discuter de la stratégie d'entre-deux-tours face au Rassemblement National et à LFI.
00:18Qu'est-ce que ça vous inspire Alexis ?
00:19Que c'est évidemment une question qui se pose.
00:22Tous les sondeurs, les experts les plus affûtés, notamment l'excellent Jérôme Jaffray hier dans les colonnes du Figaro,
00:28nous annoncent un big bang, un tremblement de terre.
00:31De nombreux députés RN ou Nouveau Front Populaire élus dès ce dimanche au premier tour.
00:35Un très grand nombre de duels de second tour qui opposeront les candidats de Bardella à ceux de Mélenchon,
00:41et des triangulaires dans lesquelles les malheureux représentants du Bloc Central seront réduits à un rôle de figuration.
00:47Alors oui, évidemment, la question de choisir ou de ne pas choisir entre les deux,
00:52de retirer son candidat ou pas, de se désister ou pas pour faire barrage comme on dit à l'un ou à l'autre,
00:57toutes ces questions se poseront évidemment dès dimanche au camp Macron,
01:00comme elles se poseront d'ailleurs au LR, pour les mêmes raisons.
01:03Peut-on renvoyer Doisdeau, RN et Front Populaire ?
01:06Faut-il faire une hiérarchie des dangers ou des détestations ?
01:09La question des consignes, que le terrain d'ailleurs n'écoutera pas,
01:12parce que les candidats, soyons sûrs, n'en feront qu'à leur tête.
01:15Cette question sera le grand sujet de l'entre-deux-tours, on n'y échappera pas.
01:19Mais ce qui est bizarre, c'est d'aborder cette question des choix de second tour avant que le premier tour ait lieu.
01:24Les LR, à juste titre, se gardent bien de le faire et n'en parlent pas.
01:27Pourquoi est-ce que c'est absurde d'évoquer ce sujet ?
01:30Parce que c'est se projeter par avance dans la défaite,
01:33c'est en installer l'évidence et par là c'est contribuer à l'amplifier.
01:36C'est d'autant plus absurde que lors de cette fameuse réunion à l'Elysée,
01:40on n'a rien décidé.
01:41Le président a évoqué le principe du ni-ni, ni RN ni LFI,
01:46tout le monde n'était pas d'accord,
01:47et donc on s'est dit qu'on s'en reparlerait dimanche soir et qu'on déciderait au cas par cas.
01:52Franchement, ce n'était pas la peine de se réunir pour ça et surtout de le faire savoir.
01:56Pourquoi justement les macronistes ouvrent-ils ce débat Alexis, s'ils vous paraissent si peu opportuns ?
02:00Je crois que c'est assez simple, c'est parce qu'ils ont le moral dans les chaussettes.
02:04Et quand on n'y croit plus, on adopte un comportement de perdant et ça se voit.
02:09C'est ce qui se passe ces temps-ci dans le camp Macron,
02:11chacun prépare la suite, règle ses comptes avec le président et ne songe qu'à sauver sa peau.
02:16Il y a ces ministres ou anciens ministres qui penchent à gauche,
02:19Clément Beaune, Agnès Panier-Runacher, Stéphane Travers,
02:23qui signent une pétition avec Raphaël Glucksmann ou l'écologiste Marine Tondelier
02:27pour faire barrage au RN et qui au fond veulent reconstruire la gauche plurielle.
02:32Il y a ces ministres ou anciens ministres venus de droite,
02:34Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin,
02:37qui pensent et qui disent qu'après un échec à leurs yeux inévitable du RN au pouvoir,
02:42c'est de ce côté-là, à droite, que s'écrire l'avenir et qui déjà veulent occuper le terrain.
02:47Bref, à ensemble, le vivre ensemble, c'est fini.
02:50Le macronisme, c'était une mayonnaise, une émulsion.
02:53Elle est en train de tourner à la vitesse grand V, tout se défait.
02:56L'huile part d'un côté, le vinaigre de l'autre et la moutarde reste au milieu.
02:59On a compris qui était l'huile, qui était le vinaigre, mais la moutarde, alors c'est qui ?
03:03Ben disons, Gabriel Attal et Stéphane Séjourné.
03:05Leurs électeurs sont à droite, surtout à Boulogne et à Issy-le-Moulineau où ils se présentent aux législatives
03:10et leurs racines politiques sont à gauche.
03:12Ils sont désormais rivaux et férocement rivaux.
03:15Pour prendre après les élections le contrôle du parti macroniste
03:18et au passage de son trésor de guerre.
03:20Mais ils ne sont pas moins sévères envers Emmanuel Macron.
03:23Ils veulent bien récupérer l'héritage, mais pas le testateur.
03:26Croyez-moi, Dimitri, dans la cohabitation qui se dessine,
03:29si cohabitation il y a, nous verrons bien,
03:31le président, dans son camp, pourra compter sur bien peu d'amis.
03:34L'édito politique sur Europe, merci Alexis Brest.