Retraites : «Il va y avoir du monde, et alors ?»

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Dimitri Pavlenko. L'édito politique sur Europe 1. Bonjour Alexis Brazet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous. Du Figaro Alexis, deuxième journée de
00:07 protestation contre la réforme des retraites. Le pouvoir avait sous-estimé
00:11 l'ampleur de la première le 19 janvier. Il nous annonce cette fois une forte mobilisation. Pensez-vous qu'il a raison ?
00:16 Oui, il a raison. Oui, il va y avoir du monde dans les rues et même beaucoup.
00:22 Depuis le 19 janvier, les organisations syndicales ont eu le temps de se préparer.
00:27 D'abord, elles sont restées unies. Ensuite, si on en croit les sondages, le mécontentement n'a pas faibli dans le pays, loin de là.
00:33 Et puis enfin, ce ne sont pas les explications
00:35 embrouillées du gouvernement, ni le spectacle des hésitations de la majorité, ou celui des contorsions de ses alliés, qui ont pu donner au foul une
00:43 irrépressible envie de soutenir ce projet.
00:46 Alors, on le disait, la place Beauvau nous dit que près de 1 million de 100 000 personnes devraient descendre aujourd'hui dans la rue.
00:51 Ça nous donne une idée. On devrait très probablement retrouver le niveau record enregistré à l'automne 2010 sous Sarkozy
00:58 au paroxysme de la fronte contre la loi Wirth, qui, je vous le rappelle, défendait le report de l'âge légal de départ de 60 à
01:05 62 ans. Alors justement, cette loi Wirth en 2010, Alexis, on s'en souvient, elle est passée. Elle a été adoptée malgré la mobilisation.
01:12 Oui, vous avez raison. Elle l'a été après 14 journées de manifestation nationale, du 23 mars au 23 novembre 2010, on l'a oublié.
01:21 14 journées de grève et de manif, pas moins importantes que celles que nous allons connaître aujourd'hui.
01:25 Ça prouve bien
01:26 que face à un pouvoir qui sait ce qu'il veut, il suffit pas de faire descendre dans la rue des millions de personnes,
01:30 fût-ce pendant des mois, pour torpiller un projet de loi. Heureusement, c'est un peu plus compliqué que cela. Alors,
01:35 qu'est-ce qui fait qu'un gouvernement recule ? D'abord, c'est le blocage du pays, la grève
01:40 reconductible des transports publics, la colère des usagers qui se retournent contre le pouvoir.
01:44 C'est le scénario qui a eu raison de la réforme Juppé en 95.
01:48 Pour l'heure, pour l'heure, la SNCF et la RTP, il est vrai qu'elles sont peu touchées par la réforme,
01:53 ne semblent pas décider à suivre la CGT sur la voie de cette épreuve de force. Mais il faut être attentif, ça peut changer.
01:58 Autre facteur qui peut conduire un gouvernement à céder, la violence, la manif qui tourne mal, l'accident, aussitôt qualifié de bavure policière,
02:06 d'autant plus mal ressenti par l'opinion s'il concerne un étudiant ou un lycéen.
02:10 On pense évidemment à la mort de Médico Séquine en 86, mais aussi aux brutalités
02:15 infligées en 2006 par des jeunes venus de banlieue à d'autres jeunes qui manifestaient contre le CPE.
02:21 Dans les deux cas, la loi a été aussitôt retirée. Les jeunes dans la rue, c'est la hantise de tous les gouvernements.
02:27 C'est pour cela qu'il serait important de voir aujourd'hui la place que les syndicats étudiants ou lycéens prendront dans les cortèges.
02:33 Et puis enfin, il y a le risque de la gaffe politique, de la provoque involontaire, du mot maladroit qui met le faux poudre.
02:41 Le pouvoir macronien, souvent guetté par une certaine arrogance, n'y a pas toujours échappé.
02:45 Pensez à Benjamin Griveaux à l'aube du mouvement des Gilets jaunes.
02:48 Vous savez qu'il raillait les gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel. Ce n'est pas malin malin.
02:53 - C'est vrai, on pourrait citer Gérald Darmanin aussi ce dimanche dans le Parisien,
02:56 décrivant les opposants à la réforme en gauchistes, paresseux et bobos.
03:00 - Est-ce que c'est une gaffe ?
03:02 Il me semble plutôt que c'est un calcul, un peu trop transparent d'ailleurs.
03:06 Gérald Darmanin fait le pari qu'en portant le fer contre ceux qui cherchent à
03:10 "bordéliser le pays", comme il dit ailleurs, il apparaîtra demain aux yeux des français et d'Emmanuel Macron, dans la perspective de Matignon,
03:17 il apparaîtra comme le chef du parti de l'ordre, celui dont la main n'a jamais tremblé.
03:21 Alors c'est vrai que si les choses tournent mal et il prend un gros risque, tout le monde lui tombera sur le poil.
03:25 Mais comme Darmanin le dit lui-même dans cette fameuse interview, on n'a rien sans rien.
03:29 - Alexis Brézet sur Europe, merci beaucoup Alexis.

Recommandée