Pourquoi Mélenchon torpille la Nupes ?

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse à l'attitude de Jean-Luc Mélenchon.   Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 - Europe 1 matin.

00:02 - 7h51 sur Europe 1, c'est l'heure de l'édito politique sur Europe 1. Bonjour Alexis Brezet.

00:07 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.

00:08 - Alors ça chauffe à la nupesse Alexis, on s'injurie, on s'exclue, on s'anatémise.

00:13 Alors après les communistes, après les verts, ce sont les socialistes qui viennent d'officialiser

00:18 qu'ils feront cavalier seul aux élections européennes.

00:21 Mais qu'est-ce qui se passe à la nupesse en ce moment Alexis ?

00:23 - Il se passe Dimitri, alors même si l'intéressé jurera le contraire sur les offres complètes de Léon Trotsky,

00:29 il se passe que Jean-Luc Mélenchon est en train de détruire pierre après pierre cette nupesse qu'il a pourtant créée.

00:36 Comment il fait ? C'est simple, il multiplie les injures, les dictates, les agressions envers ses partenaires,

00:43 qu'ils soient communistes, verts ou socialistes, il les pousse à bout.

00:47 Et quand à la fin, n'en pouvant plus, l'un ou l'autre se rebiffe,

00:50 voici aussitôt qu'il est accusé de s'exclure lui-même du mouvement.

00:55 C'est très exactement ce qui vient d'arriver à Fabien Roussel.

00:57 Lorsque la députée mélenchoniste Sophia Chikirou l'a comparée à Jacques Doriot,

01:02 un autre communiste qui a fini lui du côté des nazis.

01:05 Chacun s'est dit que là, un seuil avait été franchi.

01:08 Et effectivement, dans le genre stalinien, parienne fasciste, vipère lubrique ou ravisqueux,

01:14 on peut difficilement aller plus loin.

01:16 Mais ce qu'on a moins dit, c'est que Sophia Chikirou n'a rien inventé.

01:20 C'est Jean-Luc Mélenchon lui-même qui cet été, dans une note de bloc particulièrement salée pour ses alliés,

01:26 a exhumé Jacques Doriot.

01:28 Et depuis 15 jours, vous aurez noté que jamais Mélenchon n'a pris la moindre distance

01:32 avec la comparaison injurieuse et pour tout dire honteuse de Sophia Chikirou.

01:37 Et il y aurait mille autres exemples.

01:39 Qui a voulu faire de la participation à la manif contre les violences policières

01:43 un test de pureté révolutionnaire ? Mélenchon.

01:46 Qui sur la baïa a pris le risque de se couper de ses alliés, des syndicats et de l'opinion ? Mélenchon.

01:53 Qui vient de fustiger l'obsolescence social-démocrate ? Allez un coup pour le PS.

01:57 Et de tourner en ridicule la révolution citoyenne ? Un autre coup pour le PC.

02:02 Mélenchon. Toujours et encore Mélenchon qui ne perd jamais une occasion de mettre de l'huile sur le feu.

02:08 - Mais pardon, pourquoi Jean-Luc Mélenchon voudrait-il détruire la NUPES ?

02:12 Il risque tout de même d'en avoir besoin en 2027 s'il est à nouveau candidat à la présidentielle.

02:17 - Vous avez raison Dimitri, ça peut paraître curieux.

02:20 Mais il y a deux explications à cette rage autodestructrice.

02:24 L'une est parfaitement avoible, l'autre l'est un peu moins.

02:27 La première raison, c'est que Jean-Luc Mélenchon regarde les sondages présidentiels

02:31 et qu'il se dit, ou se fait croire, qu'à 16-17% bien avant le début de la campagne,

02:37 il n'a pas vraiment besoin de la NUPES pour l'emporter.

02:40 Après tout, en 2022, il a frouillé la seconde tour sans la NUPES qui n'existait pas encore.

02:45 Alors, se dit-il, autant repartir à la bataille librement

02:48 et jouer l'union populaire, celle des électeurs, sans s'embarrasser des partis.

02:52 - Et la seconde raison ?

02:54 - La seconde raison, celle-là il ne la voit pas,

02:57 c'est que la logique elle-même de la NUPES inquiète maintenant Jean-Luc Mélenchon.

03:01 Pourquoi ?

03:02 Parce qu'elle peut, de fil en aiguille, aboutir à la désignation d'un autre candidat.

03:07 C'est aussi simple que ça.

03:08 Qu'est-ce que reprochent au fond les mélenchonistes à Fabien Roussel ?

03:11 Pas d'aimer le barbecue, pas d'approuver l'interdiction de la baïa,

03:14 ni même de condamner le slogan "la police tue".

03:17 En tout cas, pas principalement.

03:18 Non, son crime, son vrai crime, impardonnable,

03:22 c'est d'avoir déclaré "la gauche ne gagnera pas en 2027 avec Jean-Luc Mélenchon".

03:27 Et donc, il faut trouver un autre candidat.

03:29 C'est ça qui met en rage le patron des Insoumis.

03:32 D'autant qu'il entend les appels à la primaire,

03:34 cette petite musique qui monte chez ses alliés,

03:36 et jusque dans son propre parti.

03:38 Cette musique qui dit "bah oui, Mélenchon est un très bon candidat de premier tour,

03:41 mais c'est le pire candidat au second,

03:43 il est sûr de perdre contre Marine Le Pen".

03:46 Et il est là le vrai danger pour Mélenchon.

03:50 Être contraint de passer la main, au profit de François Ruffin par exemple,

03:54 contraint par la coalition de ses prétendus alliés et de ses ennemis de l'intérieur.

03:58 Voilà pourquoi le chef des Insoumis est prêt à piétiner l'enfant qui l'a porté.

04:03 Périsse la nupèce, puisqu'elle n'est pas aveuglément fidèle à Mélenchon.

04:08 L'édito politique sur Europe. Merci beaucoup Alexis Breslin.

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