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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce mardi, il s'intéresse aux relations tendues entre la Première ministre et Emmanuel Macron.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
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NewsTranscription
00:00 - Allez, place à l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Alexis Brézet.
00:04 - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 - Alexis, vous revenez ce matin sur la passe d'armes qui a opposé avant le week-end de Pâques
00:09 Elisabeth Borne à Emmanuel Macron, la première ministre, on s'en souvient, a appelé, je la cite,
00:14 à ne pas brusquer les choses sur les retraites avec les syndicats,
00:17 respecter une période de convalescence et d'apaisement dans le pays.
00:21 Alors ça n'a vraiment pas plu au président qui, depuis Pékin, lui a vertement répondu.
00:26 Alexis, cet épisode, vous dites ce matin qu'il n'est absolument pas anodin.
00:29 - Non, il est très inhabituel et il est même quasiment sans précédent.
00:33 Ni Michel Rocard, ni François Fillon, ni Manuel Valls, ni Édouard Philippe,
00:38 à qui il est arrivé d'être en froid avec leur président,
00:41 parfois de le maudire ou de le médire de lui en privé,
00:45 aucun de ceux-là ne s'est jamais permis de l'admonester ainsi quasi publiquement.
00:50 Qu'Elisabeth Borne se soit autorisée à le faire est un signe supplémentaire
00:53 de l'affaiblissement politique d'Emmanuel Macron.
00:55 - Vous voulez dire que les mots d'Elisabeth Borne tenus devant des journalistes
00:59 à l'hôtel de Matignon l'ont été adéçant,
01:02 et qu'il y avait l'intention pour elle de provoquer une crise avec le président ?
01:05 - Une mini-crise, mais oui, il n'y a aucun doute là-dessus.
01:08 Ses propos n'étaient pas couverts par le hof,
01:10 ils étaient destinés à être reproduits, d'ailleurs ils n'ont pas été démentis.
01:13 Alors bien sûr, depuis, Mme Borne s'est employée à calmer les choses,
01:17 elle a juré, c'est grandieux, qu'il n'y avait aucun problème entre elle et le président.
01:21 En vérité, elle savait très bien ce qu'elle faisait.
01:23 Elle a voulu envoyer un double message, un message personnel au chef de l'État,
01:27 mais aussi un message politique au pays.
01:30 À Emmanuel Macron, elle dit en substance
01:32 "Je ne serai pas le bouc émissaire de l'échec des retraites qui est d'abord le vôtre.
01:36 Vous pouvez certes me remplacer, mais proprement, dignement,
01:41 et sûrement pas en créant les conditions de mon propre insuccès
01:44 pour pouvoir dire ensuite que j'ai tout raté."
01:46 Mais surtout, et c'est là la vraie insolence,
01:48 elle fait entendre aux Français et à la majorité
01:50 que face à la volonté présidentielle de poursuivre les réformes comme si de rien n'était,
01:55 elle incarne, elle, la ligne de l'apaisement, de la pause, de la réconciliation.
01:59 La preuve, elle renonce à se rendre au Québec
02:02 pour mieux rester au chevet du pays en convalescence
02:04 quand le président, lui, est toujours entre deux avions.
02:07 Est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron, Alexis, peut tolérer cela longtemps ?
02:11 À ce qui est sûr, le connaissant sait qu'il n'a pas dû apprécier,
02:13 mais pas du tout, qu'on lui fasse ainsi l'assaut.
02:15 D'ailleurs, depuis Pékin, vous le disiez, il l'a dit essèchement,
02:17 c'est à lui et à personne d'autre qu'il revient de coordonner
02:20 l'action gouvernementale et de fixer le cap.
02:23 Évidemment, il aimerait bien tourner la page des retraites et changer de Premier ministre,
02:27 mais la question c'est, le peut-il vraiment ?
02:30 Alors, plusieurs cas.
02:32 Si le Conseil Consignonnel, vendredi, invalide la réforme,
02:35 l'affaire est réglée, Elisabeth Borne partira avec l'eau du bain.
02:38 Si, comme c'est le plus probable, le Conseil valide la réforme,
02:43 la Première Ministre, qu'on l'a eue, non, elle aura fait le job.
02:46 Se séparer d'elle à ce moment-là, une fois qu'elle se sera drapée
02:49 dans le pli du drapeau de l'apaisement,
02:51 ce serait pour Emmanuel Macron prendre le risque d'être renvoyée,
02:53 en quelque sorte à contrario, dans le camp de la tension, de l'obstination,
02:58 et d'être accusée de sacrifier une victime expiatoire.
03:01 Alors bon, c'est toujours possible, enfin, c'est pas sans danger.
03:04 Et alors, si le Conseil Consignonnel, tout en validant la loi,
03:08 ouvre la voie au référendum d'initiative partagée,
03:11 alors là, l'affaire deviendrait plus insoluble encore.
03:14 À quoi bon renvoyer Elisabeth Borne,
03:17 si c'est pour que cette affaire, comme un poison lent,
03:20 continue de hanter les jours et les nuits de son successeur ?
03:23 Tant que la menace du RIP planera,
03:25 la page de réforme des retraites ne pourra pas être tournée.
03:28 Et vous l'avez compris, le RIP, s'il était autorisé,
03:31 ouvre devant Emmanuel Macron la perspective d'un long calvaire,
03:34 mais paradoxalement, il pourrait offrir à Elisabeth Borne
03:38 la meilleure des assurances-vie.
03:40 L'édito politique sur Rorotin, merci beaucoup Alexis Brezhan.