Caïd de Valenciennes _ la mafia du nord
A Valenciennes, les petits commerces de proximité sont devenus la cible de voyou d'un nouveau genre. Ils s'en prennent aux petits commerces et n'hésitent pas à braquer pour un butin souvent dérisoire. Avec leur cagoule et leurs gants, les équipes de la Brigade de sûreté urbaine de la police ont du mal à retrouver ces petits braqueurs. Yann et ses collègues s'efforcent cependant de tout mettre en œuvre pour appréhender ces délinquants qui terrorisent la région et les conduire derrière les barreaux.
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00:00:00 La fin d'une enquête ressemble parfois à un sac de nœuds qu'il faut démêler.
00:00:05 Distinguer le vrai du faux pour trouver le vrai coupable.
00:00:09 C'est le cas ce matin à Valenciennes.
00:00:12 - Les gars, silence, c'est pas le cours de récré.
00:00:17 Silence, ils vont regarder la vitre.
00:00:20 Ces quatre jeunes clament leur innocence.
00:00:23 Deux d'entre eux seraient pourtant les auteurs de ce vol à main arme.
00:00:29 Mais lesquels ?
00:00:31 C'est ce que Yann, ce policier de 38 ans, va devoir trouver.
00:00:35 - Il a sorti son arme.
00:00:37 Tout en marchant, il dégaine et en fait, elle était dans sa poche à l'intérieur de veste, ici.
00:00:42 Qui tenait cette arme ?
00:00:44 Sur ce banc, il y a sûrement les coupables.
00:00:48 Les enquêteurs ont l'impression, ils n'ont que 48 heures,
00:00:52 le temps de la garde à vue pour obtenir la vérité.
00:00:57 - Tu mens sur tout et moi, un menteur qui est en garde à vue pour un braquage,
00:01:00 c'est dire qu'il y a quelque chose à se reprocher.
00:01:02 Et si tu as quelque chose à te reprocher, c'est que tu es coupable.
00:01:05 C'est clair ? Tu me regardes dans mes yeux.
00:01:06 Moi, je pense sincèrement, tu as commis le braquage.
00:01:09 Face à eux, des suspects qui sont prêts à tout pour sauver leur peau.
00:01:13 Même à se dénoncer les uns les autres.
00:01:16 - Forme ta bouche et arrête de dire que c'est moi.
00:01:18 Tu penses pas aux familles.
00:01:19 Moi, OK, je vais en prison, c'est mon problème, c'est mes...
00:01:21 C'est moi, OK.
00:01:22 - Ce que tu n'arrives pas à comprendre, c'est que lui, t'as pas balancé.
00:01:24 T'as compris ça ?
00:01:25 Les policiers s'attaquent à un monde sans foi ni loi.
00:01:28 Celui des petits cahilles de la cité où le code de l'honneur n'existe pas
00:01:33 et où tous les coups bas sont permis.
00:01:49 Des petits voyous que rien n'intimide et en face de qui les policiers
00:01:53 vont devoir hausser le ton.
00:01:54 - C'est du pipeau !
00:01:56 C'est du pipeau !
00:01:58 - Vous êtes venu me chercher.
00:01:58 - Pipeau !
00:01:58 Tant que moi, j'aurai pas cette information là, tu vas rester là.
00:02:03 Et si demain matin, je l'ai pas, tirant au tribunal, tirant en prison.
00:02:07 Ce huis clos sous haute tension, c'est le dénouement d'une traque
00:02:11 pleine de rebondissements que nous avons suivi jour après jour
00:02:15 au coeur de l'enquête.
00:02:17 Est-ce l'un des effets de la crise ?
00:02:27 Les braquages sont devenus le cauchemar des policiers à travers tout le pays.
00:02:31 En première ligne, face à ce fléau, les petits commerçants.
00:02:36 Tabac, pharmacie, Super 8.
00:02:40 Certains commerces ne comptent même plus les agressions.
00:02:45 Jusqu'à 14 pour celui-ci.
00:02:47 Les braqueurs prennent tous les risques, frappent n'importe quand,
00:02:51 même plusieurs fois dans la journée.
00:02:53 Et aujourd'hui, le moindre petit délinquant n'hésite pas à se procurer
00:02:58 une arme pour tenter sa chance.
00:03:00 Nous sommes à Valenciennes, dans le Nord.
00:03:04 Ici, les braquages ont explosé plus 25% l'an dernier.
00:03:08 Presque un par jour.
00:03:12 Face à ce phénomène, les hommes de la sûreté urbaine et notamment Yann,
00:03:17 brigadier chef depuis deux ans, au sein du GAB, le groupe d'atteintes aux biens.
00:03:22 Des enquêteurs en civil qui traitent les vols à main armée.
00:03:25 Yann voit souvent ces malfaiteurs passer à l'action.
00:03:30 Et ils sont de plus en plus violents.
00:03:33 Pour quelques centaines d'euros, ils sont prêts à prendre des badauds
00:03:37 en otage sous la menace d'une arme, comme dans ce bureau de poste.
00:03:42 - La vieille dame qui rentre, elle va être suivie par l'individu qui va pénétrer.
00:03:48 Et là, il prend l'arme en otage en lui mettant le couteau sous la gorge.
00:03:52 Cette fois, les employés de la poste, protégés par une vitre blindée,
00:03:56 ne donnent pas le moindre centime.
00:03:58 Et l'homme repart bredouille, laissant derrière lui
00:04:03 une personne âgée certainement traumatisée.
00:04:06 - La vieille dame qui a été en contact avec lui,
00:04:10 elle a été touchée par l'individu.
00:04:11 Et à un moment, il la prend par la gorge et lui présente le couteau.
00:04:17 Donc, à ce moment là, je pense qu'il y a beaucoup de choses
00:04:19 qui doivent lui passer par la tête.
00:04:20 Interpeller ces individus au plus vite pour éviter un drame,
00:04:24 c'est l'objectif de ces enquêteurs.
00:04:26 Voilà pourquoi, lorsqu'ils héritent de ce genre d'affaires,
00:04:29 ils en font une priorité.
00:04:38 Justement, ce matin là, les braqueurs ont frappé à nouveau.
00:04:41 Yann et Mickaël, son collègue, partent sur les lieux.
00:04:44 Cette fois, c'est une pharmacie qui a été attaquée la veille au soir,
00:04:49 juste avant la fermeture, à l'heure où la caisse est censée être pleine.
00:04:53 - Un individu qui s'est présenté dans une pharmacie,
00:04:57 qui a goulé, ganté, a priori ganté avec une arme de poing
00:05:00 et qui a menacé les employés pour se faire remettre la caisse.
00:05:03 Le patron de la pharmacie vient seulement d'alerter la police.
00:05:08 Les enquêteurs partent pour les premières constatations.
00:05:11 Direction un petit village en périphérie de Valenciennes.
00:05:16 Un endroit paisible, à peine 2000 habitants,
00:05:19 bien loin des cités sensibles.
00:05:20 Mais Yann n'est pas surpris.
00:05:23 Depuis quelques mois, personne ne semble à l'abri
00:05:25 de ces braqueurs de commerçants.
00:05:27 - C'est pas villonnais.
00:05:32 C'est une très bonne réputation.
00:05:35 C'est vraiment un bon village.
00:05:37 Après, il y a toujours quelques irréductibles, comme partout.
00:05:40 Que ce soit dans les cités ou dans les villages,
00:05:43 il y a toujours des petits délinquants, des petits caïds.
00:05:46 En plein coeur du village, sur la place centrale,
00:05:50 voici la pharmacie prise pour cible.
00:05:54 Yann sait que dans ce genre d'affaires,
00:05:57 les témoignages sont essentiels et peuvent lancer une première piste.
00:06:01 - Bonjour. - Enchanté.
00:06:06 C'est le patron de la pharmacie qui accueille les policiers.
00:06:09 Son personnel est encore sous le choc.
00:06:11 - Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:06:14 - Ça s'est passé hier soir. - Oui.
00:06:16 - En insultant, oui.
00:06:43 Cette fois, le braqueur a raté son coup.
00:06:45 La caisse était vide.
00:06:46 Mais le policier doit lui mettre la main dessus
00:06:49 avant qu'il ne pointe son arme sur une nouvelle victime.
00:06:52 Le patron n'a pas assisté à l'agression.
00:06:55 Alors Yann rassemble tout son personnel
00:06:58 afin de recueillir un maximum de détails.
00:07:00 - C'est vous qui l'avez vu physiquement ?
00:07:02 C'était plutôt un Européen, un Maghrébin, d'origine africaine.
00:07:05 C'est difficile.
00:07:06 Vous n'avez pas vu du tout son visage ?
00:07:08 - C'était pas très grand. - Pas très grand ?
00:07:10 - Plutôt mince. - Plutôt mince.
00:07:12 - Ouais, et puis couleur en blanc, je veux dire.
00:07:14 - Plutôt Européen ? - Ouais.
00:07:15 - Et au niveau de tenue vestimentaire ?
00:07:17 - Survêtement, donc un pantalon de jogging noir,
00:07:20 un sweat blanc avec une capuche et une cagoule couleur camouflage.
00:07:25 Un agresseur cagoulé, un physique commun
00:07:29 et une attaque qui n'a duré que quelques secondes.
00:07:32 Encore une fois, l'enquête s'annonce difficile.
00:07:36 Mais à force de questionner les victimes,
00:07:38 Yann apprend un détail qui, l'air de rien,
00:07:41 pourrait se révéler capital.
00:07:43 - Et l'arme, il a tenu dans quelle main ?
00:07:46 - Il est rentré, il avait comme ça.
00:07:50 - Comme ça, main gauche ? - Ouais.
00:07:51 - Comme ça. - Et l'arme, main gauche.
00:07:53 D'accord.
00:07:54 Le braqueur serait gauché, comme un Français sur 10,
00:07:59 ce qui réduit considérablement le champ des suspects potentiels.
00:08:03 Mais Yann a besoin d'indices plus précis pour l'identifier.
00:08:08 Dans un coin du magasin, il repère des caméras,
00:08:11 mais pas de chance, elles n'ont pas fonctionné ce jour-là.
00:08:15 Alors, c'est une technicienne de la police scientifique
00:08:18 qui va tenter de donner un coup de pouce à l'enquête
00:08:20 en recherchant des empreintes.
00:08:22 - D'abord, s'il était porteur de gants ou...
00:08:28 - Les gants, tu les as ?
00:08:30 - Il me semble qu'il n'en avait pas, mais bon.
00:08:33 - Il vous semble qu'il n'en avait pas ?
00:08:34 - Et est-ce qu'il aurait touché quelque chose ?
00:08:36 - Non. - Non, pas du tout.
00:08:39 - À part la porte d'entrée, mais de toute façon,
00:08:40 la porte d'entrée, après, depuis hier soir, il y a eu du passage.
00:08:43 - OK, ça marche.
00:08:44 Le braqueur n'a rien touché dans le magasin,
00:08:48 excepté la porte d'entrée.
00:08:50 Mais des dizaines de clients l'ont poussée depuis la veille.
00:08:55 Aucune chance d'y trouver une empreinte exploitable.
00:08:58 - Allez, merci, au revoir.
00:09:00 Si j'ai des nouvelles, je tiens au courant.
00:09:02 - Merci.
00:09:03 Pas d'image, une vague d'inscriptions physiques.
00:09:08 Retrouver cet agresseur armé s'annonce compliqué.
00:09:11 Alors, dans ce genre de situation, les policiers ratissent la zone
00:09:17 à la recherche du moindre témoignage.
00:09:19 Quelqu'un a peut-être vu ou entendu quelque chose,
00:09:22 à commencer par les voisins les plus proches.
00:09:25 - Bonjour, monsieur.
00:09:28 Vous étiez ouvert hier soir ?
00:09:30 - Non. - Merde.
00:09:31 Toute la journée ou... ?
00:09:33 - Tout la journée, merci, nous devons vous faire un cuir.
00:09:33 - Merci, bonne journée.
00:09:37 Encore une mauvaise nouvelle pour l'enquêteur.
00:09:39 Le braquage de la pharmacie a eu lieu un lundi,
00:09:43 jour de fermeture pour la plupart des commerçants.
00:09:45 - Merci. - Au revoir.
00:09:46 Alors Yann se rabat sur les habitants du quartier.
00:09:49 - Bonjour, madame, c'est la police de Valenciennes.
00:09:53 Juste une petite question.
00:09:55 Est-ce que hier soir, vous étiez là vers 19h ?
00:09:57 - Non, hier, j'ai pas...
00:09:57 - Vous avez pas fait attention ?
00:09:59 Vous avez rien remarqué de particulier ?
00:10:01 - Non, je suis une madame.
00:10:01 - D'accord.
00:10:02 Ça vous dit rien ?
00:10:03 - Non, parce que je suis parti à la fletterie.
00:10:03 - Un petit jeune qui traînait ou... ?
00:10:06 Non ? - Non.
00:10:07 - Bon, tant pis.
00:10:08 Merci. Bonne journée, au revoir.
00:10:10 Après une heure de porte à porte, toujours aucun indice.
00:10:13 Mais en arpentant les rues, les deux policiers finissent par lever le nez.
00:10:18 Et ils font une trouvaille.
00:10:21 - Donc, tu vois, là-bas, t'as une cam, donc à gauche.
00:10:24 Comme plus de 2000 communes françaises,
00:10:28 cette petite ville s'est équipée de caméras de vidéosurveillance.
00:10:31 Et cette fois, contrairement à la pharmacie,
00:10:33 elles enregistrent des images 24 heures sur 24.
00:10:36 - Une là, une là.
00:10:41 Là, t'en as encore une derrière.
00:10:43 T'as deux caméras. T'en as encore deux, là.
00:10:46 La pharmacie se trouve sur la place centrale,
00:10:49 qui est surveillée 24 heures sur 24.
00:10:51 Yann se dirige vers le centre de contrôle,
00:10:54 géré par la mairie, pour visionner les bandes.
00:10:57 - Bonjour, vous êtes de la mairie ?
00:11:00 Juste deux secondes, c'est la police de Valenciennes.
00:11:02 Qui est-ce qui gère les caméras, ici ?
00:11:04 - Justement, monsieur, c'est *** qui est à l'intérieur.
00:11:07 - On peut venir avec vous ? - Super.
00:11:08 Cette fois, la chance lui sourit.
00:11:10 Les images de toutes ces caméras sont stockées
00:11:13 dans la mémoire d'un ordinateur.
00:11:15 Le policier va pouvoir immédiatement les regarder.
00:11:18 - Bonjour, monsieur, vous allez bien ?
00:11:20 Je vais vous embêter.
00:11:23 Est-ce qu'on peut avoir toutes les caméras de la ville
00:11:27 sur une plage ouverte trois quarts d'heure,
00:11:29 pour essayer de voir l'individu et éventuellement un véhicule
00:11:33 qui aurait pu permettre sa fuite ?
00:11:37 Premier réflexe de l'enquêteur,
00:11:38 chercher les caméras qui offrent un angle intéressant.
00:11:41 Aucune n'est directement braquée sur la pharmacie,
00:11:44 mais trois d'entre elles pourraient se révéler très instructives.
00:11:48 Deux filment la place et son parking.
00:11:51 La troisième, une rue en face du magasin,
00:11:55 peut être empruntée par le malfaiteur dans sa fuite.
00:11:59 - Ça, ça pourrait nous intéresser.
00:12:00 Donc la 7 de 18h30, 19h.
00:12:04 Celle-là aussi, donc pareil, 18h30, 19h10.
00:12:07 - Ça, 18h30. - C'est possible ?
00:12:10 - Non, bah, je vais vous montrer.
00:12:11 Voilà ce que ces caméras ont enregistré la veille.
00:12:14 18h45, quelques minutes avant le braquage, la nuit vient de tomber.
00:12:21 Le village est quasiment désert.
00:12:23 Yann scrute l'écran de contrôle et soudain...
00:12:27 - Le blanc.
00:12:32 - Et on regarde, hop, il fait demi-tour.
00:12:34 Et après, il va partir comme ça.
00:12:36 Comme ça, c'est à dire en direction de la pharmacie.
00:12:40 Sur cette image, aucun doute possible.
00:12:43 Le jeune homme faisait le guet à cet endroit,
00:12:46 juste en face de sa cible.
00:12:48 Et il porte les mêmes vêtements que ceux décrits par les victimes.
00:12:54 - Y a des gants. - Y a des gants, une petite capuche.
00:12:57 - Il connaît. - Il connaît, il casse son visage.
00:13:00 L'homme semble savoir qu'il est filmé.
00:13:02 Il dissimule son visage en permanence.
00:13:05 - Je pensais qu'il était passé là, mais il est pas passé là.
00:13:08 Sur une autre caméra, dans la rue en face de la pharmacie,
00:13:13 l'individu réapparaît à 18h56, juste après l'attaque.
00:13:18 Il s'enfuit en courant.
00:13:20 - Après, je pourrais vous donner plus après les vidéos.
00:13:26 Malheureusement pour Yann, la mauvaise qualité des images
00:13:30 ne lui permet pas d'identifier l'individu.
00:13:32 Mais ses films lui apportent une précision essentielle.
00:13:36 L'homme est sans doute du quartier.
00:13:38 Il connaît l'existence des caméras et cherche à les éviter.
00:13:41 - Si on retrouve ses vêtements chez lui qui correspondent à la vidéo,
00:13:45 ça sera une preuve indéniable de sa présence.
00:13:50 Maintenant, identifier les individus sur une caméra,
00:13:53 bon, voilà, il va se faire des illusions.
00:13:54 Pour ne rien laisser au hasard,
00:13:57 Yann regarde rapidement les autres caméras de la ville.
00:14:01 Et il va découvrir une scène étonnante.
00:14:03 - Je peux, je peux me permettre ?
00:14:09 - Oui, allez-y, il n'y a pas de souci.
00:14:10 Même sur vêtements, même homme, mais cette fois dans une rue,
00:14:18 un peu à l'écart de la pharmacie et surtout plus d'une demi-heure
00:14:23 avant le braquage.
00:14:24 L'individu fait les 100 pas.
00:14:27 Pendant un bon quart d'heure, il semble attendre quelque chose.
00:14:30 Mais quoi ?
00:14:33 Pour tenter de le savoir, les policiers se rendent sur le trottoir
00:14:35 où l'homme déambulait, en espérant découvrir la clé du mystère.
00:14:41 Yann scrute les environs et se met dans la tête du braqueur.
00:14:51 - Donc, a priori, il était ici, c'est ça, l'individu ?
00:14:56 Un détail lui saute immédiatement aux yeux.
00:14:58 Sur ce trottoir, on a une vue directe sur le tabac.
00:15:02 Et Yann le sait, c'est souvent l'une des cibles préférées des malfaiteurs.
00:15:07 Le braqueur prévoyait-il d'attaquer le burealiste ?
00:15:10 Yann veut en avoir le coeur net.
00:15:13 - Bonjour, madame, c'est la police de Valenciennes.
00:15:16 On vient vous voir.
00:15:18 Vous vous doutez pourquoi ?
00:15:20 N'est-ce pas ?
00:15:21 Les policiers tombent sur la patronne.
00:15:24 Contrairement aux autres commerçants, son tabac était ouvert le jour de l'agression.
00:15:28 La femme en a évidemment entendu parler.
00:15:32 Elle est dans tous ses états.
00:15:34 Elle a déjà été attaquée à 2 reprises ces derniers mois.
00:15:37 Et les malfaiteurs n'ont pas épargné son mari.
00:15:42 Alors, elle n'a qu'une crainte, se faire braquer à nouveau.
00:15:46 - Ça aurait fait, si malheureusement, ça n'arrivait pas hier, ça aurait fait la 3e fois.
00:15:50 - Cette fois-ci, c'est pas vous, c'est le pharmacien.
00:15:52 - Je suis amoureux, mais je voudrais un peu de cuir.
00:15:54 - Et après, on se demande qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que ça va arriver ?
00:15:57 La prochaine fois, ça va être quoi ?
00:15:58 - C'est un village super calme.
00:16:00 Nous, on est venus pour ça.
00:16:01 C'est en plus, maintenant, chaque fois qu'il y a quelqu'un qui ouvre la porte,
00:16:05 je dois le dévisager de la tête aux pieds et me dire, surtout si c'est un jeune,
00:16:08 il fait de braquer, va pas me braquer, qu'est-ce qu'il va me faire ?
00:16:10 Alors là, sincèrement, oui, je suis un petit peu...
00:16:13 On va dire que ça traumatise.
00:16:15 La buraliste en est convaincue.
00:16:17 C'est encore une fois son commerce qui était visé hier soir.
00:16:22 Elle a bien cru que le cauchemar allait recommencer lorsqu'elle a remarqué,
00:16:26 juste avant la fermeture, un jeune homme au comportement suspect.
00:16:30 - Chaque fois que mon mari voyait le petit jeune, il voulait y reculer.
00:16:34 Tu sais, il faisait le trottoir.
00:16:35 Quand mon mari est rentré, le jeune, il se rapprochait.
00:16:38 Puis ça a duré un petit moment.
00:16:39 Moi, je dis, écoute, on va fermer, on ferme.
00:16:42 Donc on ferme, on s'en va.
00:16:44 Quand on a vu qu'on sortait, on est parti par là.
00:16:46 - Si mon mari était pas là, c'était pour moi.
00:16:49 - Ah oui, sinon, qu'est ce qu'il aurait fait là pendant...
00:16:51 Pendant 20 minutes, 20 minutes, il a été là.
00:16:54 C'était pour nous, sûr.
00:16:56 Voilà donc pourquoi le jeune homme s'avance puis recule sans arrêt sur ces images.
00:17:01 À chaque fois que le mari de la buraliste sort de son commerce,
00:17:06 il s'éloigne prudemment.
00:17:08 En baissant leur rideau, ces commerçants ont sans doute évité
00:17:14 une nouvelle attaque à main armée.
00:17:16 Du coup, le malfaiteur s'est rabattu sur la pharmacie.
00:17:19 Un changement de programme qui sent l'amateurisme.
00:17:22 Pour Yann, en tout cas, la buraliste devient un témoin très précieux.
00:17:27 - Vous pouvez le reconnaître ?
00:17:28 - Moi, j'ai bien vu son visage.
00:17:30 - Ah, mais là, c'est une bonne nouvelle, ça.
00:17:33 - J'ai vu son visage.
00:17:33 - C'est vrai ?
00:17:34 - C'est un jeune, hein.
00:17:34 - Pas plus de 16 ans.
00:17:35 - Vous l'avez déjà vu dans le village, non ?
00:17:37 - J'ai un petit doute.
00:17:38 Je ne peux pas dire le nom, je ne connais pas les...
00:17:40 - C'est vrai ?
00:17:40 - Je pense que j'ai déjà vu dans mon commerce.
00:17:43 - Plutôt européen, maghrébin ?
00:17:45 - Un peu, un petit peu de rougeur, parce que peut-être qu'il faisait froid.
00:17:48 - Ouais.
00:17:48 Ce matin, l'enquête de terrain a été fructueuse.
00:17:52 - Merci.
00:17:54 Voici ce que Yann a appris.
00:17:56 Le suspect serait un gaucher d'1m75, mineur et originaire du secteur.
00:18:05 Il s'agit sans doute d'un amateur, alors pour Yann, le temps presse.
00:18:11 S'il n'a qu'une crainte, c'est que l'individu repasse vite à l'action.
00:18:15 - Il y a des grandes chances qu'il se remette à refaire une tentative
00:18:21 ou alors, là, réussir son coup, encore dans un petit commerce de proximité.
00:18:26 Maintenant, il vaut mieux essayer de l'arrêter tout de suite
00:18:29 avant qu'il y ait un multitype de faits.
00:18:31 Mais lorsqu'ils n'ont aucune piste, les policiers n'ont pas d'autre choix
00:18:36 que de patienter, car le plus souvent, leur meilleure façon d'avancer,
00:18:41 c'est d'attendre que le malfaiteur repasse à l'action
00:18:44 et que cette fois, un détail le trahisse.
00:18:48 Voilà pourquoi désormais, Yann va être particulièrement attentif
00:18:54 à tous les braquages commis dans le secteur par un individu gaucher.
00:19:00 Une semaine plus tard, un commerce est à nouveau attaqué.
00:19:12 Mais cette fois, les braqueurs ont vu plus grand.
00:19:14 Ils s'en sont pris à une supérette et ils étaient deux.
00:19:19 S'agirait-il du même homme et des d'incomplices?
00:19:22 - Il y a eu un braquage hier soir.
00:19:24 On va essayer de voir les vidéos pour éventuellement voir
00:19:28 s'il peut pas y avoir un rapprochement à faire
00:19:29 avec la tentative à la pharmacie.
00:19:32 Cette fois encore, l'attaque a eu lieu dans un petit village
00:19:37 en périphérie de Valenciennes.
00:19:41 Et encore une fois, l'enquête démarre par les constatations sur place.
00:19:44 Voici le magasin imprépensible, la supérette de la commune.
00:19:49 - Bonjour monsieur.
00:19:50 - Officier de Valenciennes.
00:19:51 - Bonjour madame.
00:19:52 C'est le responsable du magasin qui accueille les policiers.
00:19:56 - Vous pourriez nous remontrer, monsieur, au niveau où ils sont allés,
00:20:00 au niveau des caisses?
00:20:00 - Ils sont allés ici.
00:20:02 - Là-ci pour bloquer la porte?
00:20:06 - Il y en a un qui s'est avancé avec son pistolet.
00:20:10 Il a demandé la caisse.
00:20:11 "Donne moi la caisse."
00:20:12 C'était une blague.
00:20:15 Un commencera à dire "je vous donne pas ma caisse".
00:20:17 Et puis l'autre, le deuxième est avancé avec son pistolet.
00:20:20 Donc quand il y a eu l'une et l'autre devant...
00:20:21 Face à des pistolets, que voulez vous faire?
00:20:27 La caissière est la seule à avoir vu les malfaiteurs.
00:20:31 Mais choquée par l'agression, elle est en arrêt maladie.
00:20:34 Yann devra l'entendre dès que possible.
00:20:37 En attendant, il va encore une fois faire appel
00:20:39 au plus fidèle mouchard des policiers.
00:20:41 Les caméras de surveillance.
00:20:44 - Ils sont pas allés dans le magasin, ils sont restés au niveau des caisses?
00:20:46 - Ils sont restés au niveau des caisses.
00:20:47 - Est-ce qu'on peut avoir toutes les caméras sur une plage ouverte 3/4 d'heure?
00:20:51 Le magasin est équipé de 8 caméras, mais 6 d'entre elles
00:20:56 sont orientées sur les rayons.
00:20:58 Le gérant les utilise pour repérer les petits voleurs.
00:21:01 Deux seulement pourront peut-être servir aux policiers.
00:21:05 Celle située au fond du magasin et celle à l'extérieur.
00:21:09 - Il va falloir que vous récupériez sur la caméra numéro 1,
00:21:15 elle est plus la dernière.
00:21:16 - Ouais.
00:21:16 - Donc la caméra extérieure, elle est du rouge sept.
00:21:16 Pour les disséquer à son aise, Yann préfère emporter les vidéos
00:21:23 et les visionner au commissariat.
00:21:25 - Bon, OK, ça marche.
00:21:28 On va exploiter ça au service.
00:21:29 Le gérant espère que les policiers vont appréhender
00:21:33 au plus vite les cambrioleurs.
00:21:36 Car lui aussi est excédé par ces bandes de petits voyous
00:21:39 qui viennent traîner dans le magasin.
00:21:41 - On a des petites bandes qui roulent en permanence,
00:21:45 qui emmerdent dans le monde.
00:21:46 Et puis, bon, j'ai déjà envoyé des lettres au procureur de la République.
00:21:50 J'ai déjà alerté un petit peu la mairie.
00:21:52 Puis je vois que ça continue, c'est l'escalade.
00:21:54 Et justement, le gérant se souvient d'un petit détail.
00:21:59 Quelques heures après le braquage, un jeune du quartier
00:22:02 serait venu le narguer avec un copain.
00:22:05 Un jeune dont il connaît le nom.
00:22:31 Les malfaiteurs auraient-ils eu le culot de venir fanfaronner sur place
00:22:36 quelques heures seulement après le braquage?
00:22:39 Yann tient en tout cas un début de piste.
00:22:43 Il a le nom de l'un des deux jeunes.
00:22:44 Alors, il va s'intéresser à lui de très près.
00:22:47 La journée commence bien pour l'enquêteur.
00:22:55 Il repart avec des vidéos surveillants.
00:22:57 C'est le nom d'un suspect.
00:22:59 Enfin, des éléments concrets après ces deux braquages.
00:23:02 Alors, sans perdre une minute de retour au bureau,
00:23:09 Yann va scruter à la loupe les images des caméras de la supérette.
00:23:14 Et voilà ce qu'il découvre.
00:23:17 18h30, les rayons commencent à se vider.
00:23:21 Dans quelques minutes, le magasin va fermer ses portes.
00:23:24 Avec dans sa caisse, la recette de la journée.
00:23:28 Le moment que les braqueurs choisissent pour passer à l'attaque.
00:23:33 - Là, sur ce plan là, on voit de très loin quand même l'entrée de l'individu.
00:23:39 On ne voit pas la caissière, mais on imagine qu'elle était au niveau à son poste.
00:23:42 Et on voit que l'individu rentre.
00:23:44 La scène se passe au bout de ce rayon.
00:23:47 L'attaque est foudroyante.
00:23:49 Une silhouette se jette sur la caissière.
00:23:51 - Donc, on ne voit qu'un seul individu, celui qui est allé au contact de la caissière.
00:23:55 Et quelques secondes après, il ressort aussi vite.
00:23:59 17 secondes, ça dure.
00:24:02 Sous le nez des clients effrayés, le braqueur vient de vider la caisse.
00:24:07 Avec un beau butin à la clé, selon les calculs du gérant.
00:24:10 - Bingo, ils ont eu 1 400, entre 1 000 et 1 400 euros.
00:24:14 - C'est pas mal, pour un petit braquage du quartier, c'est vraiment pas mal.
00:24:16 - Pour 17 secondes, 1 400 euros, ils vont sauter du bois.
00:24:18 - Je pense, enfin, je pense même pas qu'ils avaient l'idée de faire autant.
00:24:24 1 400 euros.
00:24:27 Pas de traces, pas d'indices.
00:24:28 Sur ces images lointaines, impossible de reconnaître le suspect ou de voir ses vêtements.
00:24:32 La vidéosurveillance va-t-elle encore une fois jouer un mauvais tour à notre enquêteur ?
00:24:39 Yann est déçu, mais il lui reste une autre caméra à exploiter.
00:24:43 Celle qui filme l'entrée du magasin.
00:24:45 Une image en noir et blanc, mais cette fois, les policiers sont aux premières loges.
00:24:53 - Ils sont très calmes, ils marchent d'un pas sûr, ils savent exactement où ils vont.
00:24:56 T'as vu ce qu'il a derrière la jambe, là ? C'est blanc, je sais pas ce que c'est.
00:24:59 - Ouais, devant aussi.
00:25:00 - C'est son écharpe.
00:25:02 Il a dû la nouer, tu sais, et elle est tellement longue,
00:25:06 elle descend jusqu'en bas de ses jambes.
00:25:08 En cas de perquisition, les policiers rechercheront cette écharpe.
00:25:12 Yann est le seul à l'avoir repérée.
00:25:15 Et il va aussi remarquer un détail qui va lui rappeler quelque chose.
00:25:19 - Regarde son coude, tu vois son coude ?
00:25:23 Là, et là, paf, il a sorti son arme.
00:25:24 Tout en marchant, il dégaine et en fait, elle était dans sa poche intérieure de veste, ici.
00:25:29 Tu vois, ici, on voit son coude.
00:25:30 Ça fait une zone d'ombre.
00:25:31 Et là, il sort et là, on le voit, son fêteur.
00:25:34 Main gauche.
00:25:34 Le premier, le plus grand, il est gauché.
00:25:37 Cette semaine, ça n'est pas la première fois que le policier entend parler d'un braqueur gauché.
00:25:43 Il s'agit peut-être du même individu qui a attaqué la pharmacie.
00:25:51 - Il était également gauché, d'après les déclarations.
00:25:53 Même type d'arme, parce que c'était pareil, un pistolet automatique.
00:25:58 Ça fait beaucoup de coïncidences, maintenant, de dire que c'est les mêmes individus.
00:26:02 On ne peut pas en être sûr à 100%.
00:26:04 Mais bon, la semaine dernière, ça a foiré.
00:26:06 Cette fois-ci, ça fonctionne.
00:26:07 Pourquoi pas ?
00:26:10 Et cette fois, Yann a peut-être une piste pour identifier ce braqueur gauché.
00:26:17 Le gérant de la supérette a remarqué deux garçons qui sont venus fanfaronner dans son magasin,
00:26:22 quelques heures après le casse.
00:26:24 Il connaît l'un d'entre eux et il a donné son nom à Yann.
00:26:27 Pour en savoir plus sur son compte, l'enquêteur dispose d'une arme infaillible,
00:26:34 le STIC, un logiciel qui recense toutes les personnes déjà mises en cause par le passé.
00:26:39 Et quelques clics plus tard.
00:26:43 - Alors, usage de stupes, port illégal d'armes, violence volontaire,
00:26:48 dégradation de biens privés, violence volontaire, dégradation de biens privés,
00:26:51 dégradation de biens publics, dégradation de biens publics,
00:26:53 vol d'accessoires sur véhicule.
00:26:55 À 19 ans, le jeune homme est déjà bien connu des services de police.
00:26:59 Et sur sa fiche, une précision va immédiatement intéresser l'enquêteur.
00:27:03 - Toutes ces infractions ont été commises sur le...
00:27:05 C'est quelqu'un qui reste essentiellement sur son secteur d'habitation.
00:27:09 Il est connu sur cette ville comme étant un petit délinquant.
00:27:13 Une petite frappe.
00:27:14 Donc, ça pourrait être une personne qui pourrait intéresser notre enquête.
00:27:18 L'individu habite le secteur, son profil pourrait coller.
00:27:22 Et Yann va avoir une surprise en découvrant son visage.
00:27:26 Sa photo correspond à la description du braqueur de la pharmacie.
00:27:32 Un jeune homme blanc, aux yeux bleus, d'environ 1m75.
00:27:36 Alors, Yann voudrait savoir si lui aussi est gauché comme l'agresseur.
00:27:42 Malheureusement, cette précision ne figure pas dans le fichier.
00:27:45 - Ça va se remarquer. - Non.
00:27:49 - C'est con, moi.
00:27:51 Il faut bien le savoir.
00:27:52 L'homme est-il gauché ?
00:27:56 Pour le savoir, il faudrait interroger son entourage, mais ça risquerait de l'alerter.
00:28:01 Les policiers doivent trouver un autre moyen d'accumuler des preuves pour l'interpeller.
00:28:06 Et il y a urgence.
00:28:08 - Bah là... - Ils sont pas attrapés.
00:28:12 - Là, à mon avis, si on les arrête pas, ils vont nous en faire 5, 6.
00:28:16 Heureusement, Yann a encore un atout dans sa manche.
00:28:20 Deux témoins à qui il va maintenant pouvoir présenter une photo.
00:28:26 La caissière du magasin, qui a vu les deux malfaiteurs de près,
00:28:33 jusqu'à présent, elle était trop choquée pour être entendue.
00:28:38 Il y a aussi la buraliste qui a vu le visage du braqueur de la pharmacie.
00:28:43 Est-ce le même homme ?
00:28:45 Pour que leur témoignage soit irréfutable, les policiers organisent un tapissage.
00:28:53 Fred glisse la photo du suspect au milieu de 17 autres portraits.
00:28:58 Il espère que les témoins vont le reconnaître et peut-être les mettre sur la piste de son complice.
00:29:05 Quelques heures plus tard, la première audition commence.
00:29:12 - Bonjour, mesdames.
00:29:16 La caissière de la Supérette s'est retrouvée avec deux pistolets pointés sur elle.
00:29:21 Elle est encore traumatisée.
00:29:23 - Quand il m'a dit "donne-moi les sous", comme j'ai pensé à une blague, à une mauvaise blague,
00:29:28 j'ai répondu non.
00:29:30 Vous ne me demandez pas pourquoi j'ai dit non.
00:29:31 C'est la deuxième arme qui m'a fait peur, en fait.
00:29:34 C'est là que j'ai lâché prise.
00:29:34 Je me suis dit là, ils rigolent peut-être plus.
00:29:36 Donc, ils sont peut-être en train vraiment de me raquer et j'ai lâché.
00:29:40 Je vous dis, c'est pas la première arme qui m'a fait peur, c'est la deuxième.
00:29:45 C'est là que j'ai pris tout au sérieux, en fait.
00:29:48 Il y a moins de 48 heures, elle a vécu l'expérience la plus choquante de sa vie.
00:29:56 Et le braquage n'a duré que 17 secondes.
00:29:59 Alors a-t-elle en tête des souvenirs précis ?
00:30:02 - Cette étude, c'est que c'est un européen.
00:30:04 - Peut-être les yeux bleus.
00:30:07 Comme la pharmacienne, la victime décrit un jeune homme blond aux yeux bleus.
00:30:14 Mais va-t-elle reconnaître le seul suspect qui intéresse les enquêteurs ?
00:30:19 - Je sais que ça va être assez dur parce qu'il était capuché et avec une écharpe devant le visage.
00:30:31 - Est-ce qu'en vous montrant des photos couleurs, en vous concentrant vraiment que sur le regard,
00:30:36 que ce que vous avez vu, est-ce que vous seriez susceptible d'orienter l'enquête ?
00:30:40 La suite de l'enquête se joue maintenant.
00:30:45 - Vous voyez, là, on a déjà un premier panel de 9 individus.
00:30:49 Donc, vous, ce qu'il faut vous concentrer, c'est que sur le regard.
00:30:54 Pour aider la jeune femme, Fred a sa technique.
00:30:58 Il masque le bas des visages, car le malfaiteur était cagoulé.
00:31:02 Un à un, la caissière élimine les portraits et elle semble sûre d'elle.
00:31:07 - Ça fait pas le 9, ça fait pas le 8, ça fait pas le 7, ni le 4.
00:31:15 C'est au milieu des prochains clichés que les policiers ont glissé celui du principal suspect, le numéro 6.
00:31:23 - Là, c'est une deuxième planche.
00:31:26 Donc, on revient au niveau des yeux.
00:31:28 - Le 6, ça fait ce style de visage, en fait.
00:31:35 Ce que je reconnais du front et des yeux, ça fait dans ce type de personne, en fait.
00:31:41 C'était familier, en tout cas.
00:31:43 C'était pas comme si c'était un inconnu qui arriverait un jour dans le magasin que je n'avais jamais vu.
00:31:47 Sans le savoir, la victime vient de pointer du doigt l'individu que les policiers soupçonnent.
00:31:54 - Et pour vous, l'individu, le premier qui est rentré, mesurez combien, d'après vous ?
00:31:58 Vous mesurez combien, vous, mesdames ?
00:32:00 - 1,60 m.
00:32:01 - 1,80 m.
00:32:02 - 1,85 m.
00:32:03 - On va dire...
00:32:04 - Combien ?
00:32:04 - 1,70 m, quoi.
00:32:04 - 1,70 m, 1,15 m.
00:32:04 - C'est pays foireux, avec un gilet noir, vous savez, comme les jeunes de ma grande.
00:32:04 Au fur et à mesure de l'audition, des détails reviennent à la mémoire de la jeune femme.
00:32:18 Pour le deuxième braqueur, en revanche...
00:32:24 - Celui qui est à l'extérieur, on sait pas, par contre.
00:32:25 - J'ai des surprises.
00:32:25 - Voilà, il faut que tu les écrises sur l'arbre.
00:32:25 - J'étais surprise du deuxième qui arrive, en fait.
00:32:25 Rien sur le deuxième homme, mais le témoignage de la caissière est précieux.
00:32:25 - Bonne journée.
00:32:25 - Merci.
00:32:25 La description qu'elle a donnée correspond à celle du suspect que les policiers ont dans le collimateur.
00:32:25 Et elle coïncide aussi avec celle du braqueur qui a attaqué la pharmacie une semaine plus tôt.
00:32:25 - Je vous ai dit que vous alliez me faire un petit déjeuner.
00:32:25 - Je vous ai dit que vous alliez me faire un petit déjeuner.
00:32:35 Yann pressent que les deux braquages ont été réalisés par la même personne.
00:32:59 Seule la buraliste pourra le confirmer.
00:33:03 Elle a vu l'individu sans sa cagoule.
00:33:05 Yann croise les doigts.
00:33:07 Si elle reconnaît sa photo, il aura suffisamment d'éléments pour lancer une interpellation.
00:33:12 - On a des similitudes en termes de physique.
00:33:16 Et comme on a des soupçons sur des individus, je voulais lui montrer ces photos là.
00:33:23 Au cas où elle nous dirait que, effectivement, ça serait bien celui là.
00:33:28 Donc on va vérifier ça.
00:33:32 Yann va montrer à la buraliste les mêmes photos qu'il vient de présenter à la caissière.
00:33:36 - Bonjour.
00:33:42 On revient vous voir avec des photos.
00:33:45 - Lui, ça vous dit quelque chose?
00:33:50 - Non.
00:33:52 - Non.
00:33:55 - Non, c'est pas ça.
00:34:04 Il est trop gros de visage.
00:34:05 - D'accord.
00:34:06 - Il est pareil, c'est pas ça.
00:34:09 Aucune photo ne correspond.
00:34:12 Celle du suspect est la dernière que Yann présente à la commerçante.
00:34:17 - Dernier.
00:34:20 Le policier est suspendu à ses lèvres.
00:34:24 - Ça, non plus.
00:34:27 - Ça non plus.
00:34:27 Bon.
00:34:27 OK.
00:34:31 Pas faute d'essayer.
00:34:36 Bon courage.
00:34:37 - Merci.
00:34:39 - Allez, au revoir.
00:34:39 Raté, la buraliste est formelle.
00:34:44 Le visage du braqueur qu'elle a si bien vu ne se trouve pas parmi ces photos.
00:34:49 Les enquêteurs sont dépités et ne savent plus quoi penser.
00:34:54 Sont-ils réellement sur la bonne piste?
00:34:56 L'individu qu'ils suspectent est il vraiment impliqué dans ces braquages?
00:35:00 Vous allez le voir.
00:35:02 C'est un témoignage inattendu qui va relancer l'enquête.
00:35:06 Dans Valenciennes et sa région, cette série de braquages fait parler.
00:35:15 Les journaux locaux ont relayé l'information et les langues commencent à se délier.
00:35:21 Ce matin, les policiers qui sont toujours dans l'impasse reçoivent une visite inattendue.
00:35:27 Une habitante du quartier aurait de précieuses informations à révéler.
00:35:32 Le soir du braquage, elle est allée faire ses courses à la supérette.
00:35:37 Elle est arrivée juste après le départ des malfaiteurs.
00:35:40 Mais l'attitude d'un jeune dans le magasin l'a interpellé.
00:35:44 C'est peut être un détail, mais elle a décidé d'en faire part aux policiers.
00:35:49 10 minutes à 15 heures après que le braquage se passait, il est arrivé dans le.
00:35:53 Même pas choqué, je le sourire et il était un peu essoufflé.
00:35:58 Il voit quand même que les autres personnes et vous même, vous êtes dans un état de stress quand même.
00:36:02 Vous êtes paniqué, donc c'est une réaction assez bizarre.
00:36:07 Ce qui vous a fait pleurer, c'est sa décompression.
00:36:11 En gros, c'est ça qui me dérape le plus.
00:36:16 C'est le truc qui fait de mes courses.
00:36:17 Un homme qui fait le malin juste après le casse, un comportement qui en rappelle un autre.
00:36:25 Exactement celui du suspect.
00:36:28 Le gérant du magasin avait rapporté qu'il était venu fanfaronner dans la supérette le lendemain du casse.
00:36:35 La femme parlerait elle du même individu ou serait ce son complice?
00:36:40 L'enquêteur va être rapidement fixé.
00:36:46 Le témoin habite le quartier depuis 40 ans.
00:36:48 Elle connaît tous les jeunes de la cité.
00:36:51 Elle va même donner un nom au policier.
00:36:53 Qui est cet individu?
00:36:55 Ce n'est pas le nom du suspect, mais peut être celui de son complice.
00:37:03 Alors, l'enquêteur entre immédiatement son identité dans les fichiers de la police.
00:37:08 Et le résultat ne tarde pas à tomber.
00:37:12 Lui aussi est connu pour dégradation de véhicule et violence.
00:37:16 Il est déjà fiché dans.
00:37:18 Oui.
00:37:19 La femme vient de lancer les policiers sur une nouvelle piste.
00:37:26 Un jeune garçon de la région déjà connu des services de police.
00:37:29 Les enquêteurs ont désormais deux hommes dans le collimateur.
00:37:33 Et le témoin n'en a pas terminé avec ses révélations.
00:37:38 Quand l'enquêteur lui montre la photo du premier suspect.
00:37:41 Surprise.
00:37:42 - Là, je l'ai en noir et blanc.
00:37:44 - Il est en relation avec...
00:37:49 - Ah oui, je parle plus bien.
00:37:52 - Oui, c'est des bons amis.
00:37:54 - Très bien.
00:37:55 Coup de théâtre.
00:37:57 Les deux hommes se connaissent bien.
00:37:59 Il n'est donc pas impossible qu'ils aient monté le coup ensemble.
00:38:03 - Je vous remercie.
00:38:07 - De rien.
00:38:07 En dix minutes et alors que la femme pensait livrer un détail sans importance aux policiers.
00:38:14 L'enquête vient de faire un bond en avant.
00:38:16 - Ça fait plaisir parce que là, notre enquête était un peu au point mort.
00:38:20 Et peut être sans ce témoignage, on aurait laissé l'enquête en état.
00:38:26 En ayant fait ce qu'on pouvait faire.
00:38:29 Donc, on est assez content.
00:38:32 Le problème, c'est que les preuves contre ces deux suspects sont très minces.
00:38:37 Juste des témoignages.
00:38:38 Alors, les policiers n'ont pas le choix pour faire avancer cette enquête.
00:38:42 Ils vont aller les interpeller et tenter de les faire parler.
00:38:46 - Là, le doute, il est extrême.
00:38:50 Maintenant, c'est largement suffisant pour pouvoir les interpeller,
00:38:54 les placer en garde à vue, faire une perquisition.
00:38:56 Et puis en perquisition, peut être qu'on trouvera l'écharpe.
00:38:59 Peut être qu'on trouvera les vêtements.
00:39:00 On trouvera peut être l'arme.
00:39:01 Et là, bon, ce sera bouclé.
00:39:05 Il n'y aura plus qu'à avoir des aveux circonstanciers.
00:39:10 Yann ne le sait pas encore, mais son affaire est loin d'être bouclée.
00:39:15 Dans deux jours, les policiers vont aller cueillir les deux suspects
00:39:19 à leur réveil. Et c'est à ce moment là que les vraies difficultés vont commencer.
00:39:24 Deux jours plus tard, au commissariat de Valenciennes.
00:39:36 C'est le jour J pour Yann et son équipe.
00:39:38 - On fait deux équipes de trois.
00:39:41 Donc une équipe pour *** et une équipe pour ***.
00:39:44 Yann a peu de preuves tangibles contre les deux individus.
00:39:48 Alors les consignes pour ces équipes sont claires.
00:39:51 En plus de les interpeller, ils doivent rassembler un maximum d'éléments.
00:39:55 Grâce aux témoignages et surtout aux caméras de surveillance,
00:40:00 ils savent ce qu'ils cherchent.
00:40:03 Un pantalon de survêtement, un sweat à capuche et une longue écharpe blanche.
00:40:08 - Au niveau de tenue vestimentaire, écharpe blanche.
00:40:13 Très grande écharpe blanche.
00:40:15 Pantalon, c'est peut être un pantalon de survêtement.
00:40:17 Et il y aurait peut être des inscriptions dorées.
00:40:19 Vous trouvez ça, vous le prenez, on verra bien.
00:40:21 Après, tout ce qui est cagoule, gants, armes, forcément, on prend.
00:40:27 Toute arme de poing, alors même si c'est des pistolets à billes,
00:40:29 on prendra, on verra bien.
00:40:31 - Très bien, chef.
00:40:32 Gilets pare-balles, armes, les policiers s'équipent.
00:40:37 Les individus qu'ils doivent interpeller sont sans doute en possession
00:40:42 d'un pistolet avec lequel ils auraient braqué les commerçants.
00:40:45 Alors, pas question de courir le moindre risque.
00:40:48 Yann va s'occuper de l'interpellation du principal suspect.
00:40:53 Celui que deux témoignages semblent désigner.
00:40:59 Au même moment, l'autre équipe arrive au domicile du deuxième homme.
00:41:03 Et à 7h15 précisément.
00:41:08 - Bonjour, monsieur, c'est la police.
00:41:20 On peut rentrer ?
00:41:27 - Oui, mais on va faire une perquisition, donc il va falloir qu'on rentre.
00:41:28 - Pardon ?
00:41:28 - On va faire une perquisition, donc il va falloir qu'on rentre quand même.
00:41:30 - Perquisition ?
00:41:30 - Pour moi-même.
00:41:30 - Perquisition.
00:41:30 - Le suspect est bien là.
00:41:30 A 19 ans, il vit encore chez ses parents et ce matin, le réveil est un peu brutal.
00:41:30 - Bon, pour l'instant, t'es placé en garde à vue, 7h15, pour vol avec arme.
00:41:30 - Vol avec arme ?
00:41:30 - Oui.
00:41:30 - Où ?
00:41:30 - A la...
00:41:30 On va effectuer une perquisition ?
00:41:56 - Oui, pas de souci. Serre-toi.
00:41:56 L'irruption des 2 policiers ne semble pas impressionner le jeune homme.
00:42:04 Yann et Mickaël passent la chambre au peigne fin dans l'espoir de trouver des preuves.
00:42:09 Mais visiblement, cette fouille n'est pas du goût du suspect.
00:42:13 - Le bordel que vous foutez, là !
00:42:15 - Ah ouais, en fait, vous foutez le bordel, mais vous rangez pas, après, c'est ça ?
00:42:15 - J'ai monté dans les trous.
00:42:15 - Et alors, vous cassez le bordel, là.
00:42:15 - Ah ouais, en fait, vous foutez le bordel, mais vous rangez pas, après, c'est ça ?
00:42:15 - J'ai monté dans les trous.
00:42:15 - Et alors, vous cassez le bordel, là.
00:42:15 - Ah ouais, en fait, vous foutez le bordel, mais vous rangez pas, après, c'est ça ?
00:42:25 - J'ai monté dans les trous.
00:42:25 - Et alors, vous cassez les c*******, dès le matin, et après, vous...
00:42:30 - Arrêtez de casser les c*******, un petit peu.
00:42:30 Le jeune homme s'énerve tout seul, mais Yann, lui, reste concentré.
00:42:40 - Pour sa chambre, ça a l'air d'être bon.
00:42:40 - On va descendre ?
00:42:40 - Oui.
00:42:40 Rien dans la chambre, pourtant, Yann et Mickaël vont finir par découvrir un élément intéressant dans le panier de linge sale.
00:42:52 - Ça, on prend.
00:42:52 - Non, c'est ça, le truc or.
00:42:52 Ce survêtement noir pourrait correspondre à celui que l'un des individus portait le soir du braquage.
00:43:04 Une jolie trouvaille.
00:43:04 Mais les enquêteurs, qui sont également à la recherche d'une longue écharpe blanche, ne vont pas la trouver ici.
00:43:14 Soudain, au cours de cette perquisition, Yann remarque un détail qui lui redonne le sourire.
00:43:24 Le suspect tient sa cigarette de la main gauche.
00:43:24 Un gaucher, comme le braqueur.
00:43:24 Pour le jeune homme, direction le commissariat et la garde à vue, dont il connaît très bien les règles.
00:43:40 - C'est bon, met tes pompes.
00:43:40 - Attends, j'ai déjà les pompes pour la garde à vue.
00:43:40 - Il n'y a pas de lacet ?
00:43:40 - Oui.
00:43:40 - Tu n'as pas de lien ?
00:43:40 - Il l'a enlevé, t'inquiète.
00:43:40 Il l'a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - Il a enlevé, celui-là aussi.
00:43:40 - C'est bon, met tes pompes.
00:44:00 Au même moment, à quelques kilomètres de là, l'autre équipe a elle aussi mis la main sur le deuxième individu.
00:44:12 - Bonjour, major de la commission de police de Valenciennes.
00:44:16 Il est 7h30, vous êtes passé en garde à vue.
00:44:20 C'est pour un motif de vol à marre, mesdames et messieurs.
00:44:22 - Hein ?
00:44:22 - Oui.
00:44:22 - Je suis trop le débile.
00:44:22 - Vous êtes soupçonné d'avoir commis ou tenté de commettre.
00:44:22 Après avoir signifié ses droits au suspect, les policiers commencent la perquisition.
00:44:34 - T'as tes gants sur toi ?
00:44:34 Et ils vont avoir plus de chance que leurs collègues.
00:44:38 Au fond d'un placard, ils découvrent une longue écharpe blanche.
00:44:50 - La casquette, ça te voit, la casquette ?
00:44:50 - Oui, chèrement.
00:44:50 - Ça, c'est toi aussi, l'écharpe ?
00:44:50 Cette écharpe de plus de 2 mètres pourrait bien être celle que les policiers recherchent.
00:44:59 Résultat deux individus interpellés.
00:45:07 Et deux éléments qui pourraient bien les accabler.
00:45:13 Un pantalon noir trouvé chez le premier suspect et une écharpe blanche chez le second.
00:45:20 Pour Yann et son équipe il faut faire vite.
00:45:24 Ils n'ont que 48 heures le temps de la garde à vue pour faire éclater la vérité.
00:45:29 Faute de preuves concrètes les policiers misent tout sur les auditions.
00:45:34 Ils doivent obtenir des aveux et vous allez voir que les témoins vont faire
00:45:38 des révélations étonnantes mais pas forcément celles que les policiers attendaient.
00:45:43 Quelques heures plus tard les auditions commencent.
00:45:52 Le premier à être entendu c'est le jeune homme dont la caissière aurait reconnu le regard.
00:45:59 C'est aussi et surtout celui qui serait gauché.
00:46:02 Mais les policiers vont se garder de dévoiler les éléments réunis contre lui.
00:46:08 Ils veulent d'abord observer ses réactions.
00:46:11 -Vous avez entendu parler de votre braquage ?
00:46:14 -J'ai rien vu, rien entendu.
00:46:17 -Là aujourd'hui je suis là pour...
00:46:20 -Vous ne savez pas quoi ?
00:46:21 -Non.
00:46:21 -Vous me faudrez ma vie.
00:46:25 -Bon, vous n'en savez pas plus alors ?
00:46:28 -Non et vous n'en saurez pas plus.
00:46:31 Le suspect est confiant, mieux il prétend avoir un alibi incontestable.
00:46:38 -Vous savez quoi, vous appelez une personne.
00:46:41 -C'est qui ?
00:46:42 -Une semaine je suis rentré chez moi parce qu'il m'a remouillé avec mon père et tout.
00:46:45 -Ouais.
00:46:45 -Donc j'étais parti chez ma copine.
00:46:48 -Et au moment des faits t'étais présent ou pas ?
00:46:50 -Ouais.
00:46:50 -T'étais avec elle ou pas ?
00:46:51 -Ouais, ouais.
00:46:52 -Y a une deuxième copine aussi que vous pouvez appeler si vous voulez.
00:46:56 -Vous n'avez peut-être pas le voir là.
00:46:57 -Je connais elle en plus.
00:46:59 -C'est deux copines.
00:47:00 -Ca fait deux mois que je la connais.
00:47:03 -Est-ce qu'elle va me dire qu'elle était avec toi ce jour là ?
00:47:04 Parce que c'est rare que je les appelle si elle me dit pas que...
00:47:06 -Si, si, j'étais chez elle ce jour là.
00:47:10 Mais des fois je suis chez elle aussi.
00:47:11 Si cet alibi tient la route, le jeune homme sera mis hors de cause.
00:47:16 Le temps de vérifier l'information, le policier décide d'interrompre l'entretien.
00:47:22 Le suspect, qui se croit déjà hors de cause, commence à s'impatienter.
00:47:27 -Faut que je reste pas 48 heures ici, sinon je serai à bord d'eux.
00:47:31 Ca appartient au bagarre.
00:47:34 -Ca va me casser le c**.
00:47:36 -C'est sûr et certain.
00:47:38 -Ca terminerait quoi ça ?
00:47:39 -Ca va t'amener à avoir une autre procédure sur le dos.
00:47:44 Pendant que le suspect est ramené en cellule,
00:47:48 Yann convoque en urgence sa petite amie, mais aussi son père.
00:47:52 Le jeune homme habite encore chez ses parents.
00:47:55 Ils pourront sans doute confirmer son emploi du temps le soir du braquage.
00:48:00 Trois quarts d'heure plus tard, le père du suspect est entendu par les policiers.
00:48:04 Au même moment, Yann, lui, auditionne sa petite amie.
00:48:09 Si elle confirme que le suspect a bien dormi chez elle, l'enquête repart à zéro.
00:48:14 -Comment tu définirais une relation ?
00:48:19 Enfin, une relation ?
00:48:20 -C'est un ami, c'est un copain.
00:48:23 -C'est un ami, mais pas ton petit ami ?
00:48:25 -Non, non, c'est pas mon petit ami.
00:48:28 -Les faits de braquage, ils se sont déroulés le 13 février, c'était un mercredi.
00:48:33 Est-ce que tu te souviens ?
00:48:33 Et quand tu te vois, tu es là.
00:48:36 -Non, il a dormi une fois chez moi, et c'était dimanche soir.
00:48:38 On avait fait une petite soirée buffée et il était trop tard pour qu'il repart à la pièce.
00:48:43 Je me suis dit, tu peux dormir là.
00:48:44 Sinon, non, non.
00:48:47 La femme est formelle.
00:48:50 Le suspect n'était pas avec elle ce soir là.
00:48:52 C'est un élément capital pour l'enquête.
00:48:55 Alors, le policier veut s'assurer qu'elle ne ment pas.
00:48:59 -Moi, j'ai l'impression que le ***** a commis le braquage et qu'après, il s'est réfugié chez vous.
00:49:04 Donc là, je me pose la question, est-ce qu'il faut que je vous mette en garde à vue pour qu'on puisse citer ?
00:49:07 -Ramenez-moi là.
00:49:08 Et on va vous le dire, s'il était chez moi le jour qu'il a eu ça, on verra s'il était chez moi.
00:49:14 Moi, je vous jure qu'il était pas chez moi.
00:49:15 La jeune femme semble sincère.
00:49:18 Alors, le suspect va devoir expliquer pourquoi il a menti.
00:49:21 A-t-il des choses à se reprocher ?
00:49:24 Cherche-t-il à gagner du temps ?
00:49:26 En tout cas, son alibi vient de voler en éclats.
00:49:28 Mais dans le bureau d'à côté, c'est maintenant son père qui vient de lui en fournir un nouveau.
00:49:36 Il assure avoir assisté au braquage du supermarché et aurait vu les malfaiteurs.
00:49:42 -Il y a des témoins, lui, de mon père.
00:49:46 -Autre chose.
00:49:48 -Ils sont arrivés de la mairie, sur le coup de face de nos magasins et ils ont jeté des vidéos dessus.
00:49:54 -Ils ont dit salut ?
00:49:55 -Il a dit bah je vais le foutre en garde à vue.
00:49:56 -Il va le foutre en garde à vue.
00:49:58 -S'il continue, je vais le foutre en garde à vue.
00:50:00 -Il est où le monsieur ?
00:50:01 -Bonjour monsieur.
00:50:04 -Est-ce que vous étiez témoin du vol à main armée ?
00:50:05 -Non, je suis pas un témoin.
00:50:06 -Vous êtes en train de raconter à mon collègue.
00:50:08 -J'ai vu deux personnes arriver, j'étais gaugulé.
00:50:10 -De où ?
00:50:10 -De la place.
00:50:11 -De la place, c'est-à-dire ?
00:50:13 -De la place, c'est-à-dire ?
00:50:14 -Oui, au niveau...
00:50:15 -Entrée du magasin ?
00:50:16 -Entre le foyer et la place.
00:50:19 -Ouais.
00:50:20 -Bon, ils sont arrivés, toi.
00:50:21 Le père du suspect affirme s'être caché derrière des cartons à l'entrée de la supérette.
00:50:26 Il aurait vu les malfaiteurs arriver par ce chemin.
00:50:29 Et il est formel, il ne s'agissait pas de son fils.
00:50:33 Une version abracadabrante que Yann va s'empresser de démonter.
00:50:39 -Venez voir.
00:50:40 Regardez, ce que vous me racontez, c'est pas possible, monsieur.
00:50:45 Moi, je veux bien que vous défendiez votre fille.
00:50:48 Je dis pas le contraire, c'est pas un souci pour moi.
00:50:50 Regardez bien, vous êtes derrière les cartons.
00:50:52 Voilà, les individus, ils passent devant vous.
00:50:54 -Ils viennent de sur derrière ?
00:50:57 -Ah bah oui.
00:50:57 Comment ils ont fait pour passer devant vous ?
00:50:59 Vous nous dites qu'ils venaient de là.
00:51:00 Voilà, monsieur, quand je vous dis que vous me racontez un peu des cacaux,
00:51:02 c'est pas moi qui le suce de mon pouce.
00:51:05 C'est une vidéo, c'est pas moi qui l'ai fabriquée, la vidéo.
00:51:07 Regardez, et là, ils repassent devant vous.
00:51:10 -Moi, je suis derrière les cartons.
00:51:11 -Et jamais on vous va sortir, monsieur.
00:51:12 J'ai regardé la vidéo.
00:51:15 Monsieur.
00:51:16 -Allez, c'est bon.
00:51:16 -Voilà, monsieur, qu'est ce que vous voulez que je vous dise ?
00:51:18 Le père du suspect décide finalement de rentrer chez lui sans faire de déposition.
00:51:24 Son fils devra se défendre tout seul et expliquer pourquoi il s'est inventé un alibi.
00:51:30 Mais avant de le mettre face à ces contradictions,
00:51:34 Yann veut entendre l'autre suspect.
00:51:36 Et vous allez voir que l'audition va être mouvementée.
00:51:39 -Doucement.
00:51:42 Ce que les policiers veulent savoir.
00:51:46 C'est pourquoi ils ont retrouvé une écharpe blanche identique à celle du braqueur à son domicile.
00:51:53 Et pourquoi un témoin l'a aperçu en train de fanfaronner dans le magasin quelques minutes seulement après l'attaque.
00:52:00 Des coïncidences qui ne semblent pas désarçonner le jeune garçon.
00:52:07 -Et le jour où j'y étais, en fait, ils sont rentrés chez moi.
00:52:12 Il était dans les environ 6h, 6h30 sûrement.
00:52:16 Il faisait fort noir.
00:52:17 Je disais "tu peux aller t'enfuir ?"
00:52:19 Il me dit "ça ne me dérange pas, le gars s'est cassé la chute, il ne peut pas trop bouger."
00:52:23 -Il s'attend ?
00:52:24 -Ouais.
00:52:24 Je dis "bah ok, vas-y, il va y aller."
00:52:25 C'est le monsieur de l'hôtel, il m'a donné 5 euros.
00:52:30 Donc il m'a donné 5 euros, j'étais cru que je lui ai coupé deux bouteilles de *****.
00:52:33 Un pas de dos.
00:52:34 Les enquêteurs n'ont pas d'éléments très probants contre lui.
00:52:38 Ils le laissent patiemment dérouler son histoire pour tenter de trouver une incohérence dans son récit.
00:52:44 Et ça ne va pas tarder.
00:52:46 -Et je vous dis comme je l'ai eu, je vais pas vous mentir, je suis pas là pour faire le mytho ni rien.
00:52:53 Je suis parti et d'un coup, au moment que je vais arriver dans le magasin, je vois une femme en train de pleurer.
00:52:58 Puis des gens qui sont en courant, mais vite, sont vite pertes en courant.
00:53:02 Donc moi, je me suis dit "c'est quoi ça ?"
00:53:05 -Mais avez-vous, ça veut dire personne ?
00:53:07 -Il est sorti du magasin.
00:53:09 -Donc ces deux personnes qui couraient venaient du magasin à port.
00:53:12 Le suspect prétend être tombé nez à nez avec les braqueurs.
00:53:16 Encore un alibi qui tombe à pic.
00:53:19 Mais malheureusement, il est facilement vérifiable.
00:53:22 Yann s'éclipse discrètement et va regarder les vidéos.
00:53:26 -Ca n'a pas l'air bien clair, son histoire.
00:53:32 Alors lui, d'après lui, il arrive là, tu vois, comme ça, ici.
00:53:35 Donc là, les mecs, tac, ils vont sortir.
00:53:38 Ca y est, ils sont partis.
00:53:38 Voilà.
00:53:39 Lui, il n'est pas là.
00:53:41 Il n'est toujours pas là.
00:53:43 Et ça fait déjà...
00:53:44 Ca fait déjà 15 secondes qu'ils sont partis.
00:53:47 -Ils ne sont pas partis sur le point.
00:53:49 -Alors là, il faut qu'il m'explique comment il a fait pour les voir.
00:53:52 Parce qu'il n'est toujours pas là.
00:53:53 Ca passe du temps.
00:53:55 Les minutes défilent et Yann commence à comprendre que le suspect se moque de lui.
00:54:02 -Parce que ça fait trois minutes qu'ils sont partis, les mecs, il n'est toujours pas là.
00:54:05 -Ca fait quasiment 10 minutes qu'ils sont partis.
00:54:06 -Le voilà.
00:54:16 C'est lui, là.
00:54:16 Ca serait bien lui.
00:54:19 Tu vois, ça fait quasiment 10 minutes qu'ils sont partis.
00:54:25 Donc il n'a pas pu voir les individus sortir, c'est impossible.
00:54:28 Donc ça veut dire qu'il nous ment.
00:54:29 Et pourquoi il nous ment ?
00:54:32 Il va falloir le déterminer.
00:54:34 -Il est dedans, lui.
00:54:35 On va le secouer, tu vas voir.
00:54:37 La libide du suspect vient de voler en éclats.
00:54:41 L'enquêteur a déjà entendu beaucoup de mensonges aujourd'hui.
00:54:44 Celui-là est de trop.
00:54:46 Yann prend en main l'audition et il ne va plus lâcher le jeune homme.
00:54:50 -Regarde, là, est-ce que c'est vous, là ?
00:54:52 -Moi, c'est moi qui arrive.
00:54:53 -C'est vous ? -Ouais, c'est moi.
00:54:54 -Ca, c'est toi ? -Ouais, c'est moi qui arrive.
00:54:57 -OK. -Allez, vas-y, assieds-toi.
00:54:58 -C'est moi qui arrive dans le magasin. -OK, bien compris.
00:55:00 Moi, je t'explique.
00:55:02 Ce que tu nous racontes, c'est du pipo.
00:55:04 Donc, il va falloir arrêter de nous...
00:55:04 Non, je t'explique, je t'explique.
00:55:06 Tu vas arrêter de me prendre pour un charlot dans tes auditions.
00:55:08 Ce que tu nous racontes, c'est un niqueux ni tête.
00:55:10 Ca ressemble à rien du tout.
00:55:11 D'accord ?
00:55:11 Tu nous dis que t'as vu deux gars sortir.
00:55:13 Or, les mecs, ils sont sortis neuf minutes avant que t'arrives.
00:55:16 Donc, comment t'as pu voir les gars sortir ?
00:55:18 -C'est faux, sur la vidéo, il n'y a personne qui sort.
00:55:22 On te voit arriver, il n'y a personne.
00:55:24 -Non, non, non, non, non.
00:55:26 -Tu t'es pas trompé.
00:55:30 -Tu nous as pas dit ça tout à l'heure, tu nous as pas dit ça.
00:55:32 Non, tu fais des pipos, tu nous mens.
00:55:35 Tu nous mens, tu nous mens.
00:55:36 -Avec les mensonges que t'as, tu vas finir allompré.
00:55:39 Si tu nous parles pas, tu vas prendre 10 piges.
00:55:42 Le temps monte et la technique de l'enquêteur va finir par payer.
00:55:47 Au bout de quelques minutes, le suspect craque.
00:55:50 -Je les ai pas vu, là, au début.
00:55:53 Je les ai pas vu, là.
00:55:54 -Alors pourquoi tu dis que tu les as vus ?
00:55:55 -Mais parce qu'ils vont me défendre, monsieur.
00:55:56 -Ils vont te défendre ?
00:55:57 -Oui, ils vont me défendre d'un truc que j'ai pas fait.
00:55:58 -Tu as inventé quelque chose pour te défendre ?
00:56:00 -Bah, on m'accuse d'un truc que j'ai pas fait.
00:56:01 Je m'en doutais que j'allais être accusé,
00:56:02 parce que les gens, dans un sentier, c'est des grosses...
00:56:04 Le jeune homme reconnaît s'être inventé un alibi.
00:56:07 Alors Yann, sur sa lancée, va tenter de lui faire avouer le braquage
00:56:12 en sortant son principal atout.
00:56:14 La très longue écharpe blanche retrouvée lors de la perquisition ce matin
00:56:20 et qui ressemble exactement à celle portée par l'un des braqueurs.
00:56:25 Ce bout de tissu va-t-il déstabiliser le suspect ?
00:56:29 -Ca, c'est à qui, ça ?
00:56:30 -Ca, c'est à la soeur de ma copine.
00:56:32 -C'est qui, la soeur ? T'as connu ?
00:56:33 -C'est à qui, ça ?
00:56:36 -C'est à sa soeur.
00:56:37 Cette écharpe blanche est portée par l'un des braqueurs.
00:56:41 -C'est impossible !
00:56:42 C'est impossible !
00:56:43 J'ai des photos de...
00:56:45 -Assieds-toi.
00:56:46 -Vous téléphonez, vous verrez bien.
00:56:47 On m'a parlé de l'alibi à vous, monsieur.
00:56:48 Elle m'a dit "pour vous".
00:56:49 C'est impossible, vous m'accusez d'un truc que je n'ai pas fait.
00:56:51 -T'as vu comment elle est grande, cette écharpe ?
00:56:53 -C'est impossible, monsieur !
00:56:54 -T'as vu comment elle est grande, cette écharpe ?
00:56:55 -Là, ils arrivent.
00:56:55 Regarde, regarde, regarde ce qu'il a au visage et ce qu'il a entre les jambes.
00:56:58 Regarde bien.
00:56:59 T'as vu, ça ?
00:57:00 -Ca, c'est pas mon écharpe, c'est pas possible.
00:57:01 -C'est pas ton écharpe ?
00:57:02 -C'est pas ton écharpe, ça ?
00:57:03 -La tente de mon père, je peux vous jurer, monsieur.
00:57:05 -Allez faire désapparaitre.
00:57:06 -Allez faire désapparaitre.
00:57:07 -Assieds-toi.
00:57:07 -C'est impossible !
00:57:08 -Assieds-toi.
00:57:09 -C'est pas possible.
00:57:09 Le suspect nie farouchement.
00:57:12 Mais alors que Yann s'apprête à mettre un terme à l'audition
00:57:15 pour le laisser cogiter en cellule,
00:57:17 une dernière question va accélérer le cours de l'enquête.
00:57:21 -Qu'est-ce que tu sais sur le braquage ?
00:57:24 Regarde-moi, dis-moi la vérité.
00:57:27 -Comment t'as entendu parler de ça ?
00:57:35 -Qu'est-ce que tu te dis ?
00:57:36 Ils avaient recommencé à braquer et tout.
00:57:38 Et tout, là.
00:57:39 Ils avaient recommencé à braquer, etc.
00:57:42 -Qui t'a dit ça ?
00:57:43 -Quoi ?
00:57:44 -Qui t'a dit ça ?
00:57:45 -J'ai entendu parler de ça.
00:57:46 J'ai entendu dire une oreille comme ça.
00:57:47 -Non, une oreille, elle était à un endroit
00:57:49 et elle écoutait quelqu'un.
00:57:50 Qui t'a dit ça ?
00:57:51 -Je sais plus comment il s'appelle.
00:57:52 -Si, tu sais.
00:57:53 -Un grand.
00:57:57 -Je m'en fous s'il est grand.
00:57:58 -Un grand, petit, gros, mince.
00:57:59 -Je m'en fous.
00:58:00 Qui a dit ça ?
00:58:01 C'est lui qui a dit ça ?
00:58:02 -Il m'avait dit ça.
00:58:03 Il m'avait dit qu'ils avaient réussi...
00:58:05 -Donc t'as dit...
00:58:06 ...que...
00:58:07 ...vous aviez fait le braquage.
00:58:08 -Non, des trucs comme ça.
00:58:09 -Non, c'est pas des trucs comme ça.
00:58:10 Qu'est-ce que t'as dit ?
00:58:11 -Vous avez braqué, quoi.
00:58:12 Vous avez braqué, comme ça.
00:58:13 Maintenant, c'est mon cas.
00:58:14 C'est précédent.
00:58:16 Vous êtes bien, vous n'avez rien à voir.
00:58:17 Moi, je vais me faire couper les jambes.
00:58:18 On va me retrouver dans le canal.
00:58:19 -Coup de théâtre.
00:58:20 Après une heure d'audition, le suspect vient de lâcher deux noms.
00:58:23 -Je suis un homme.
00:58:24 -Un homme, c'est ça ?
00:58:25 -Je suis un homme.
00:58:26 -Un homme, c'est ça ?
00:58:27 -Un homme, c'est ça ?
00:58:28 -Un homme, c'est ça ?
00:58:29 -Un homme, c'est ça ?
00:58:30 -Un homme, c'est ça ?
00:58:31 -Un homme, c'est ça ?
00:58:32 -Un homme, c'est ça ?
00:58:33 -Un homme, c'est ça ?
00:58:34 -Un homme, c'est ça ?
00:58:35 -Un homme, c'est ça ?
00:58:36 -Un homme, c'est ça ?
00:58:37 -Un homme, c'est ça ?
00:58:38 -Un homme, c'est ça ?
00:58:39 -Un homme, c'est ça ?
00:58:40 -Un homme, c'est ça ?
00:58:41 -Un homme, c'est ça ?
00:58:42 -Un homme, c'est ça ?
00:58:44 -Un homme, c'est ça ?
00:58:45 -Un homme, c'est ça ?
00:58:46 ...
00:58:51 -Ça colle pas, enfin...
00:58:53 -Ca colle pas, mais bon...
00:58:54 Euh...
00:58:55 -Y a des histoires de quartier,
00:58:57 y a des histoires où ils ont déjà été balancés,
00:59:00 enfin, y a des trucs comme ça, donc...
00:59:02 -Y a des vengeances, quoi.
00:59:03 -Peut-être qu'ils veulent se venger en balançant des trucs
00:59:06 sur ce braquage-là.
00:59:08 Bon, c'est vrai que...
00:59:10 ...tout à fait capable d'avoir été au braquage, maintenant.
00:59:13 Le deuxième, ça me semble quand même curieux.
00:59:16 -Depuis le début de la journée, l'individu enchaîne les mensonges.
00:59:20 Il a très bien pu donner deux noms au hasard
00:59:23 pour que Yann le laisse tranquille.
00:59:25 Mais l'enquêteur veut quand même vérifier cette nouvelle information.
00:59:30 Alors il fait revenir le premier suspect
00:59:33 pour lui exposer ses nouveaux éléments.
00:59:35 Le jeune homme est dans une mauvaise passe.
00:59:38 Sa petite amie vient de faire voler son alibi en éclats.
00:59:41 Il n'aura peut-être pas d'autre choix que de dire la vérité.
00:59:45 ...
00:59:52 -Bon, on a...
00:59:54 Vérifié ce que tu nous avais dit,
00:59:56 à savoir chez ta copine, patati, patata.
00:59:59 Donc on l'a auditionnée.
01:00:01 Et elle nous dit que jamais t'as dormi chez elle.
01:00:05 Hein ?
01:00:06 -C'est mytho.
01:00:07 -Elle aurait été, je lui aurais dit de vrai.
01:00:09 Je lui aurais dit que je te nique tous les jours.
01:00:12 -C'est intérêt à la mentir. -Ca sert à rien du tout.
01:00:15 -Sur la question de l'alibi, le jeune homme persiste.
01:00:18 Alors Yann va tenter d'explorer la nouvelle piste.
01:00:21 Les deux nouveaux noms que vient de lâcher l'autre suspect.
01:00:26 ...
01:00:27 -En fait, le truc que vous attendez, c'est qu'elles disent que c'est moi.
01:00:31 -C'est pas moi, je vais pas dire que c'est moi.
01:00:34 -C'est toi qui es dans la merde.
01:00:37 Apporte-moi des éléments ou des preuves comme quoi t'as rien à voir.
01:00:41 Est-ce que t'en as entendu parler, ceux qui auraient commis ça ?
01:00:48 -Ouais.
01:00:49 ...
01:00:51 -Dans quel circonstance tu en as entendu parler ?
01:00:54 -Bah...
01:00:55 -Ca parle ? -Ouais.
01:00:57 -Qu'ils se vantent ? -Ca se vante.
01:00:59 -Tu peux me dire qu'est-ce qu'ils s'en est vanté ?
01:01:02 -Non. -Pourquoi ?
01:01:03 -Parce que...
01:01:05 C'est moi. -Pourquoi c'est moi ?
01:01:07 -Parce que...
01:01:09 Je peux pas balancer et...
01:01:11 Pour avoir des représeils après, ça sert à rien.
01:01:14 -Waouh, arrête !
01:01:16 Tu vois ?
01:01:17 Cherchez du pico, hein.
01:01:19 -Des représeils sur toi ?
01:01:22 Franchement, on est d'accord là-dessus ?
01:01:25 -Oui ou non ?
01:01:26 T'es pas Scarface, mais bon...
01:01:28 -C'est sûr. -Voilà, enfin, je veux dire...
01:01:31 -Nouveau rebondissement, lui aussi aurait de noms à donner.
01:01:35 S'agit-il des mêmes individus
01:01:38 que l'autre suspect vient de dénoncer ?
01:01:42 ...
01:01:44 -Est-ce que si lui était à ta place
01:01:46 et c'est toi qui avais fait le braquage,
01:01:49 est-ce qu'il te balancerait ?
01:01:50 -Ouais, je pense. -Voilà.
01:01:52 Donc la question, c'est de se dire ça.
01:01:54 Est-ce que c'est vraiment un pote et...
01:01:57 A la vie, à la mort, ou alors...
01:01:59 Pour éviter d'aller en prison, est-ce qu'il te balancerait pas ?
01:02:02 -Bah déjà, c'est un pote sans plus.
01:02:04 Si tu me le balances, c'est bon.
01:02:06 -Alors, c'est qui, le garçon ?
01:02:07 Qui t'a parlé, qui se vante, qui a une grande bouche ?
01:02:11 C'est qui ?
01:02:12 -Bip, bip, bip.
01:02:13 -Bip qui ? -Bip, bip, bip.
01:02:15 -Bip.
01:02:16 -Yann est déconcerté.
01:02:18 Le 1er nom correspond.
01:02:20 Il s'agit de l'individu
01:02:22 qui aurait déjà fait de la prison pour braquage.
01:02:25 ...
01:02:26 Et l'identité de son complice ne va pas tarder.
01:02:29 -Et c'est qui, son pote ?
01:02:43 C'est qui, son pote ?
01:02:44 -Exactement les mêmes noms.
01:02:49 Les 2 suspects se sont-ils concertés ?
01:02:52 Yann a du mal à croire à cette histoire,
01:02:55 mais il doit quand même vérifier.
01:02:57 -On sait pas trop sur quel pied danser.
01:03:02 Il nous dit...
01:03:03 Je veux pas balancer, mais il se met vite à table.
01:03:06 En 15 minutes, on lui dit...
01:03:08 "Finalement, c'est *** et ***."
01:03:11 Je sais pas, j'ai du mal à...
01:03:14 J'ai beaucoup de mal à croire que ce soit ***,
01:03:17 même s'ils sont largement capables.
01:03:19 Il y vient trop vite.
01:03:20 Il y vient vraiment trop vite.
01:03:22 Donc, bon...
01:03:24 Je sais rien, je suis perplexe.
01:03:26 Je vais aller chercher et les foutre en jave et voir ce qu'il raconte.
01:03:30 -Comme toujours, lorsque les policiers n'ont pas un dossier en béton,
01:03:34 ils doivent vérifier la moindre piste, même la plus improbable.
01:03:38 Alors Yann a une petite idée.
01:03:41 Il va interpeller ces 2 nouveaux suspects
01:03:43 et les confronter aux 2 premiers.
01:03:47 L'enquêteur connaît bien les rivalités entre petits caïds.
01:03:51 Il espère que cette rencontre, sans doute explosive,
01:03:55 lui apporte enfin les noms des coupables qu'il recherche.
01:03:59 Le lendemain matin, 6h au commissariat.
01:04:06 Yann est déjà sur le pied de guerre.
01:04:08 Il va interpeller les 2 nouveaux suspects.
01:04:11 -Yallah !
01:04:14 -2 opérations simultanées
01:04:16 pour éviter que les 2 hommes se préviennent et prennent la fuite.
01:04:20 Celui dont Yann va s'occuper n'a que 15 ans,
01:04:23 mais il est loin d'être un enfant de coeur.
01:04:26 Il a déjà été mis en cause dans plusieurs vols à main armée.
01:04:30 -J'espère qu'ils sont là, parce qu'au moins, ça sera biplé.
01:04:33 Parce que si en plus ils sont pas là, la merde à ça.
01:04:36 -La famille de l'adolescent habite une cité
01:04:39 à quelques kilomètres du centre de Valenciennes.
01:04:42 A cette heure-là, les policiers espèrent...
01:04:45 le cueillir au soudain.
01:04:47 -Le cueillir au soudain, c'est clair.
01:04:49 Le cueillir au sceau du lit.
01:04:51 -Bonjour, madame, c'est la police.
01:05:01 -Bonjour.
01:05:03 -On aimerait voir...
01:05:04 -Vous avez une manière de taper le port qui fait peur.
01:05:07 -C'est la porte qui bouge beaucoup.
01:05:09 On peut rentrer ? On peut se le remettre ? Merci.
01:05:12 On aimerait voir... s'il vous plaît.
01:05:14 -C'est la grande soeur qui ouvre la porte.
01:05:17 -Elle est encore dormie dans sa chambre.
01:05:19 -Je vais te placer en garde à vue.
01:05:21 -Pourquoi ? -Je vais t'expliquer pourquoi.
01:05:23 T'es au courant du braquage de... ?
01:05:25 -Non, j'étais au courant.
01:05:27 -Pourquoi ? Ça n'a rien à voir avec...
01:05:29 -Je vais t'expliquer.
01:05:30 -Ca n'est pas la 1re interpellation pour ce jeune homme.
01:05:33 Il sait ce qu'il attend.
01:05:34 -Je vais aller en garde à vue.
01:05:36 Vous allez appeler ceci, cela...
01:05:38 -Non, je vais appeler personne.
01:05:40 Déjà, tout ce que je devais le faire, j'ai déjà fait.
01:05:43 On va faire une petite perquisition.
01:05:45 -Les collègues se mettent en quête d'une arme
01:05:48 ou de la fameuse écharpe blanche.
01:05:50 -Toutes tes vêtements, c'est ça ?
01:05:52 -Oui.
01:05:53 -Mais au bout d'une demi-heure de recherche,
01:05:57 ils n'ont toujours rien trouvé.
01:05:59 -On y va ?
01:06:00 -Pour le jeune homme, direction le commissariat.
01:06:03 Au même moment, à quelques rues de là,
01:06:06 une autre équipe arrive au domicile du 2e individu.
01:06:09 A 19 ans, lui aussi connaît bien les forces de l'ordre.
01:06:12 (Il toque à la porte.)
01:06:15 -Bonjour.
01:06:16 -Bonjour.
01:06:17 -Il est là ?
01:06:18 -Je ne sais pas ce qu'il est là.
01:06:20 -On vient le chercher, on a besoin.
01:06:22 -Je vous en prie, entrez, monsieur.
01:06:24 -C'est sa mère qui ouvre la porte,
01:06:26 et elle semble un peu fatiguée
01:06:28 par ses visites des policiers à l'aube.
01:06:31 -C'est pas possible.
01:06:32 -On vient le chercher, c'est uniquement parce qu'il a été mis en cause par nous.
01:06:36 -Oui, je ne dis pas que...
01:06:38 Mais bon, ce n'est pas vrai.
01:06:40 -Le jeune homme est bien dans sa chambre.
01:06:43 Mais il n'a pas l'air pressé de venir rencontrer les policiers.
01:06:46 -Tu vas voir s'il se réveille.
01:06:48 -Après 10 minutes d'attente, il décide d'aller le chercher.
01:06:51 -Dernière chambre à droite.
01:06:53 -Oui.
01:06:55 -Non, mais attendez.
01:06:56 -Je peux savoir ce que c'est pour quelle fille, s'il vous plaît ?
01:06:59 -Là, pour l'instant, le...
01:07:01 L'instant, c'est un vol avec arme en réunion. D'accord ?
01:07:04 -Vol avec arme en réunion ? -Oui, c'est le motif de la garde à vue.
01:07:07 Mais on veut s'expliquer. -Vous me prenez le mot, monsieur ?
01:07:10 -Parce que, qu'est-ce que je t'ai dit ?
01:07:12 -Ton nom était ballant, donc on va te chercher.
01:07:15 -Les policiers font un rapide tour de la chambre,
01:07:18 mais là encore, rien qui permette de confondre le jeune homme.
01:07:21 Lui aussi est embarqué au commissariat
01:07:24 pour être auditionné.
01:07:27 -Je m'en fous, mais de toute façon, je sais que...
01:07:30 -Bah juste avoir. -Monsieur, je vous charge
01:07:33 de 19 mois pour des délires comme ça, vous voyez pas que je refais des con comme ça.
01:07:36 -L'individu en a vu d'autres.
01:07:39 C'est un habitué des gardes à vue, alors il prend tout son temps.
01:07:42 -Bon.
01:07:45 -Je vais me donner 2 cigarettes pour mon propre...
01:07:48 -Tu fais un délire, monsieur.
01:07:51 -Eh, t'es pas une casse blonde, toi ?
01:07:54 -Tu veux pas un sandwich et un pizza ? -Oui, là aussi.
01:07:57 -Tu vois qu'on est cool, même pas les menottes.
01:08:00 Hein ?
01:08:03 -Oui, parce qu'on s'entraîne pas, je peux vous sauver.
01:08:07 -Bonjour.
01:08:10 -Bonjour.
01:08:13 -Bonjour.
01:08:16 -Bonjour.
01:08:19 -Bonjour.
01:08:22 -Bonjour.
01:08:25 -Bonjour.
01:08:28 -Bonjour.
01:08:31 -Bonjour.
01:08:34 -Bonjour.
01:08:37 -Bonjour.
01:08:40 -Bonjour.
01:08:43 -Bonjour.
01:08:46 -Bonjour.
01:08:49 -Bonjour.
01:08:52 -Bonjour.
01:08:55 -Bonjour.
01:08:58 -Bonjour.
01:09:01 -Bonjour.
01:09:04 -Bonjour.
01:09:07 -Bonjour.
01:09:10 -Bonjour.
01:09:13 -Bonjour.
01:09:16 -Bonjour.
01:09:19 -Bonjour.
01:09:22 -Bonjour.
01:09:26 -Bonjour.
01:09:29 -Bonjour.
01:09:32 -Bonjour.
01:09:35 -Bonjour.
01:09:38 -Bonjour.
01:09:41 -Bonjour.
01:09:44 -Bonjour.
01:09:47 -Bonjour.
01:09:50 -Bonjour.
01:09:53 -Bonjour.
01:09:56 -Bonjour.
01:09:59 -Bonjour.
01:10:02 -Bonjour.
01:10:05 -Bonjour.
01:10:08 -Bonjour.
01:10:11 -Bonjour.
01:10:14 -Bonjour.
01:10:17 -Bonjour.
01:10:20 -Bonjour.
01:10:23 -Bonjour.
01:10:26 -Bonjour.
01:10:29 -Bonjour.
01:10:32 -Bonjour.
01:10:35 -Bonjour.
01:10:38 -Bonjour.
01:10:42 -Bonjour.
01:10:45 -Bonjour.
01:10:48 -Bonjour.
01:10:51 -Bonjour.
01:10:54 -Il ne peut plus parler.
01:10:57 Dans le bureau d'à côté, l'audition a déjà commencé.
01:11:00 Et lui aussi clame son innocence.
01:11:03 -Il faut juste me dire un truc.
01:11:06 Maintenant, j'ai 18 ans.
01:11:09 Je n'ai pas le droit de recommencer.
01:11:12 Surtout que même dans mon compte registre,
01:11:15 ça marque un trafic sur le document d'adhésion.
01:11:18 Je ne peux pas voler juste dans un magasin.
01:11:21 -Il te mettrait aussi au sécu?
01:11:24 -Ca doit être eux qui ont fait ça et qui veulent s'en sortir.
01:11:27 Je comprends leur histoire. Ils sont malins.
01:11:30 Je ne suis pas d'accord.
01:11:33 Je vais aller en prison pour tout ce que j'ai pas fait.
01:11:36 -Sous contrôle judiciaire, il en court 5 ans de prison pour récidive.
01:11:39 Les policiers, une nouvelle fois, vont tenter
01:11:42 d'obtenir des informations sur les rumeurs qui courent dans la cité.
01:11:45 -Est-ce que tu sais de l'abronchage?
01:11:48 -Je savais pas. Je savais juste ce qui avait été fait.
01:11:51 C'est normal. On fait juste un tour au quartier.
01:11:54 -C'est au quartier que ça va parler?
01:11:58 -Même pas. Je suis même étonné. Je sais même pas c'est qui.
01:12:01 -Même un copain que tu retiens...
01:12:04 -Je ne suis pas de copain du tout. Je calcule que ma copine.
01:12:07 Je limite les gens. Je leur dis juste bonjour, au revoir.
01:12:10 Des fois, je passe sur la place. Ils sont pas là.
01:12:13 Je fais une croix dans ma tête.
01:12:16 Je suis un influenceur, je vais repartir dans des trucs risques.
01:12:19 Je préfère me retirer de tout ça.
01:12:22 -Alors, qui croire?
01:12:25 Les policiers ont désormais 4 suspects en garde à vue.
01:12:28 Les 2 qu'ils viennent d'auditionner, mais contre lesquels
01:12:31 ils ont peu d'éléments, et les 2 1ers suspects,
01:12:34 que tout semble désigner.
01:12:37 Mais avant de les confronter, les policiers vont abattre
01:12:40 une dernière carte.
01:12:43 Elle est la messière du magasin.
01:12:46 Elle avait cru reconnaître le regard de l'un des suspects
01:12:49 lors d'un tapissage photographique.
01:12:52 Peut-être qu'en se retrouvant face à lui, elle l'identifiera formellement.
01:12:55 Les policiers vont donc aller les chercher
01:12:58 dans leurs cellules.
01:13:01 Pour la 1re fois, ils se retrouvent tous les 4 réunis.
01:13:04 Les 2 nouveaux suspects
01:13:07 et les 2 1ers qui les ont dénoncés.
01:13:11 L'ambiance est électrique.
01:13:14 Aucun mot échangé.
01:13:17 Les individus se toasent du regard.
01:13:20 -Les numéros, on le tient devant la poignée de la ferme.
01:13:23 -OK.
01:13:26 -Un numéro dans la main, ils attendent le témoin.
01:13:29 S'il n'y avait pas les policiers autour d'eux,
01:13:32 ils régleraient bien leur compte tout de suite.
01:13:35 -C'est bon, c'est bon.
01:13:38 ...
01:13:41 -Il y a personne qui nous quitte dans la main.
01:13:44 -Bref.
01:13:47 -Ils auraient des preuves contre moi.
01:13:50 -Les gars, silence ! C'est pas le cours du récré.
01:13:53 Ils vont regarder la vitre.
01:13:56 -Pour éviter toute représaille,
01:13:59 c'est à l'abri d'une vitre sans teint
01:14:02 que la caissière va tenter de reconnaître ses agresseurs.
01:14:05 Sur les photos, elle n'avait qu'un visage.
01:14:08 Elle peut désormais se faire une idée
01:14:11 de la taille et de la corpulence des individus.
01:14:14 Va-t-elle désigner à nouveau le suspect
01:14:17 qu'elle avait reconnu quelques jours auparavant sur des clichés ?
01:14:20 -C'est plus le 2, et le 3, et le 1.
01:14:23 Ils sont trop petits.
01:14:26 Ils sont trop petits.
01:14:30 -Les numéros 2 et 3
01:14:33 sont ceux que les policiers suspectent depuis le début.
01:14:36 Ces 2 individus
01:14:39 qui sont venus fanfaronner dans la supérette
01:14:42 juste après le casse.
01:14:45 Ceux que plusieurs témoins reconnaissent.
01:14:48 Et chez qui on a retrouvé une écharpe
01:14:51 et un pantalon qui ressemblent
01:14:54 à ceux portés par les braqueurs.
01:14:57 L'étau se resserre, et pourtant, ça ne suffit pas.
01:15:00 -Moi, là, dans l'état actuel des choses,
01:15:03 je pense que les 2 ont probablement participé.
01:15:06 Maintenant, on n'a aucune preuve.
01:15:09 Enfin, c'est que des brides d'indices
01:15:12 de suspicion, mais...
01:15:15 -Pas d'ADN, pas d'empreintes,
01:15:18 Yann sait que les preuves seraient trop légères
01:15:21 devant un tribunal.
01:15:24 Alors l'enquêteur tente le tout pour le tout.
01:15:27 Il met en place la confrontation.
01:15:30 Les 4 jeunes réunis dans la même pièce.
01:15:33 Il espère que cette audition fera éclater la vérité.
01:15:36 -On va faire une confrontation.
01:15:39 Il y a du monde, donc chacun va répondre
01:15:42 aux questions et chacun son tour.
01:15:46 Je vais d'abord parler à une personne.
01:15:49 Cette personne répond à la question,
01:15:52 c'est pas les autres qui répondent.
01:15:55 Sur ce banc, il y a donc forcément des menteurs.
01:15:58 Ils risquent de se sentir mal à l'aise.
01:16:01 -Je vais commencer par toi.
01:16:04 Je voudrais savoir si toi, tu m'as fait ta déclaration
01:16:07 ou si tu as participé à ce vol à Marley.
01:16:10 -La technique semble immédiatement porter ses fruits,
01:16:13 alors que l'audition commence à peine.
01:16:16 -Eh !
01:16:19 -Je peux te voir vite fait ?
01:16:22 -Je vais te voir vite fait.
01:16:25 -L'un des deux principaux suspects
01:16:28 demande à parler à l'enquêteur en tête à tête.
01:16:31 -C'est parce que j'ai une fausse déclaration.
01:16:34 -Tout ce que tu as dit, c'est de la cause ?
01:16:37 -Pas tout, mais sur un peu, quoi.
01:16:40 -Et alors ? -C'est pas bon, en fait.
01:16:43 -Yann ! Yann, viens 2 minutes.
01:16:46 -Le principal suspect de cette affaire
01:16:49 pourrait avoir dénoncé à tort
01:16:52 2 autres garçons à la réputation sulfureuse.
01:16:55 -Je me suis dit quoi dans ma tête ?
01:16:58 C'est des gars qui ont déjà fait quelque chose.
01:17:02 Je vais le mettre sur eux.
01:17:05 -Si tu continues à me prendre pour un charlot,
01:17:08 je vais pas apprécier. -Non, mais...
01:17:11 -Il raconte que des conneries.
01:17:14 Tu vas faire comme lui, tu vas aller à l'ompré.
01:17:17 -C'est bon.
01:17:19 -Yann sait désormais que les 2 derniers individus interpellés
01:17:22 n'y sont sans doute pour rien dans cette affaire.
01:17:25 Restent donc les 2 premiers suspects.
01:17:28 Yann va leur mettre la pression
01:17:31 pour tenter de les faire avouer.
01:17:34 -Est-ce que t'as participé au volet d'armée ?
01:17:37 -Non. -T'aurais dit que les auteurs
01:17:40 du braquage étaient...
01:17:43 Et son copain...
01:17:46 -Je voudrais savoir si tu maintiens ses déclarations.
01:17:49 -Oui, je maintiens.
01:17:51 -Arrête de dire que c'est moi !
01:17:53 Je vais en prison, c'est mon problème !
01:17:56 C'est mon problème à moi !
01:17:59 Ma famille, mon petit frère... -Moi aussi !
01:18:02 -Yann laisse le ton monter.
01:18:05 Il espère que cette dispute fera jaillir la vérité.
01:18:08 -J'ai pas donné ton nom !
01:18:11 -T'as pas compris ? Lui, t'as pas balancé.
01:18:15 -T'arrêtes pas de mentir depuis hier !
01:18:18 Depuis hier, t'arrêtes pas de mentir !
01:18:21 -C'est du pipo, tu fais la carinette !
01:18:24 C'est du pipo !
01:18:27 -Je vous ai donné le cherché.
01:18:30 -Le jeune homme accuse toujours les 2 autres individus
01:18:33 que son copain vient de disculper dans le couloir
01:18:36 il y a moins de 2 minutes.
01:18:39 Alors Yann va lui mettre les points sur les i.
01:18:42 -On peut parler de ce qu'on a parlé ?
01:18:45 Quand je suis sorti, il a demandé à voir Mickaël
01:18:48 et après, il m'a demandé de venir.
01:18:51 Il m'a dit que c'était du pipo
01:18:54 parce que c'est toi qui avais dit ça.
01:18:57 -Mais t'es ouf ! Pourquoi tu dis ça ?
01:19:00 Tu dis ***** à tes potes, mais t'as pas ***** lui aussi !
01:19:03 -Je vais t'envoyer au ballon.
01:19:06 Tu vas me prendre 1 an !
01:19:09 -Si lui, il part, tu vas partir aussi.
01:19:12 -Je ne bouge pas que dans le sens.
01:19:15 -T'as compris ce que je lui ai dit ?
01:19:18 Je ne vais pas partir chez toi ni en vacances.
01:19:21 -T'inquiète pas, tu vas être nourri, logé,
01:19:24 ça va être l'all inclusive.
01:19:27 -Devant les aveux de son copain
01:19:31 et face à la pression de l'enquêteur,
01:19:34 le jeune homme change de version une énième fois.
01:19:37 -En fait, c'est du pipo.
01:19:40 Je n'ai jamais entendu parler d'eux.
01:19:43 Je ne voulais pas vous dire ces noms.
01:19:46 Je suis au courant de rien.
01:19:49 -Allez-vous la vérité ?
01:19:52 Je vais te dire un truc.
01:19:55 Tu mens sur tout.
01:19:58 Si t'as quelque chose à te reprocher,
01:20:01 c'est que t'es coupable.
01:20:04 -T'as commis le braquage.
01:20:07 -Je ne me suis pas volé.
01:20:10 Je n'ai jamais porté une arme de main.
01:20:13 -Tant que je n'aurai pas cette information,
01:20:16 tu vas rester là.
01:20:19 -Ce n'est pas Yann qui va décider de l'issue de l'affaire.
01:20:22 La garde à vue arrive à son terme.
01:20:25 Le policier doit appeler le procureur.
01:20:28 C'est lui qui va statuer sur le sort des suspects.
01:20:31 -Bonjour, monsieur,
01:20:34 je me permets de vous appeler concernant les gardes à vue.
01:20:37 -Faute d'aveu et faute de preuve suffisante,
01:20:40 le procureur décide de relâcher les 4 individus.
01:20:43 Ils ne seront pas poursuivis.
01:20:47 Yann reste pourtant persuadé que 2 d'entre eux sont impliqués.
01:20:50 -Je pense que les 2 ont commis le braquage.
01:20:53 Je reste quasiment persuadé de ça.
01:20:56 Maintenant, on n'a pas suffisamment de preuves.
01:20:59 Donc voilà, on les libère.
01:21:02 C'est malheureux pour les victimes.
01:21:05 Maintenant, on n'est pas à l'abri de ne pas y arriver.
01:21:08 C'est pas une science infuse.
01:21:11 Si on pouvait sortir toutes les affaires, ce serait bien,
01:21:14 mais c'est jamais possible.
01:21:17 -Les 2 garçons suspectés depuis le début de l'affaire repartent libres.
01:21:20 -A la prochaine.
01:21:23 -Non, j'en veux un plus, c'est mort.
01:21:26 -Les policiers sont persuadés qu'ils les reverront très bientôt.
01:21:29 -J'ai jamais eu quoi que ce soit dans cette histoire.
01:21:32 Je suis innocent à 100 %, je peux vous jurer.
01:21:35 Et je reviendrai quand il faudra pour témoigner
01:21:38 et dire ce que j'ai à dire.
01:21:41 -Comme 6 vols à main armée sur 10 l'an dernier à Valenciennes,
01:21:44 cette affaire reste pour l'instant non élucidée.
01:21:48 ...
01:21:51 ...
01:21:54 ...
01:21:57 ...
01:22:00 [Bruit de l'espace]
01:22:02 Merci.