• l’année dernière
Avec Pierre-Marie Sève, directeur de l'Institut pour la Justice.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-10-16##

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News
Transcription
00:00 Ici Sud Radio.
00:04 Les Français parlent au français.
00:08 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:12 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:14 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:17 Un professeur assassiné, des manifestations, des OQTF qui n'existent pas,
00:25 une maison passoire, oui il faut le dire, et que ça open bar, open bar.
00:31 On en est là en France ? Écoutez.
00:34 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:37 Le fait du jour.
00:38 Non, non, ce n'est pas Gérald Darmanin, c'est Anna Karina dans Pierrot le Fou de Jean-Luc Godard,
00:44 oui, il y a pratiquement 40 ans.
00:48 Et on se demande, et on se demande ce qui se passe quand on dit, quand on entend le mise à l'intérieur,
00:54 qui essaye de faire son boulot, qui condamne, qui dit ça ne va pas se répéter avec la plus grande fermeté.
01:01 Et puis à propos de la famille Mogouchkov, la famille Tchétchène Mogouchkov,
01:07 il dit ceci par propos de ce qui s'est passé à propos des délinquants étrangers, etc.
01:15 dans un pays constitué qu'on appelle une démocratie sûre d'elle-même et ayant une autorité,
01:21 normalement ces gens-là devraient être reconduits.
01:24 Eh ben, ce n'est pas possible. Comment M. Darmanin, ce n'est pas possible ? Écoutez.
01:28 C'est tout l'objet, parce que nous avions vu cette difficulté dans le droit, du projet de loi immigration que je propose.
01:34 Je rappelle que c'est les articles 7, 8 et 9 du projet de loi immigration qui arrivera le 6 novembre prochain au Sénat.
01:39 Et je souhaite que la majorité sénatoriale, puis demain la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale,
01:45 vote ces dispositions, puisqu'il y a 4 000 étrangers délinquants que je ne peux pas expulser du territoire national,
01:53 alors même que je le veux, parce que la loi empêche de les expulser, soit parce qu'ils sont mariés en France,
01:59 soit parce qu'ils ont eu des enfants en France, soit parce qu'ils sont arrivés avant l'âge de 13 ans sur le territoire de la République,
02:04 quand bien même ils auraient commis leur acte après 18 ans.
02:07 Alors voilà, c'est le cas de la famille de Mohamed Bogouchkov, l'assailant d'Ara, celui qui a tué un professeur
02:13 et en a blessé deux autres.
02:16 Voilà, donc, je rappelle très rapidement, très rapidement, il avait été placé en 2014,
02:21 vous voyez, pratiquement 10 ans en centre des rétentions, avant son expulsion n'ayant pas obtenu de demande d'asile.
02:27 Le ministère de l'Intérieur, à l'époque dirigé par Manuel Valls, avait annulé cette mesure d'éloignement.
02:33 Voilà, donc cette famille arrivait en 2008, Mohamed Bogouchkov, l'assassin, avait alors 6 ans, bien sûr,
02:40 donc, refuse de demande de droit d'asile, les recours sont épuisés,
02:45 les parents et les 5 enfants de Bogouchkov sont placés en centre de rétention,
02:49 la famille refuse de monter dans l'avion pour la Russie, et de nombreux associations, PC,
02:54 et aussi partis politiques, ELV, tout ça se mobilise pour empêcher cet éloignement.
02:59 Très bien, alors, fin de rétention en 2014, et bien Manuel Valls remplit les conditions de la circulaire,
03:06 les Bogouchkov étaient en France depuis plus de 5 ans, 4 des enfants étaient écolisés en France,
03:10 il venait d'avoir un bébé, donc, le père de la fratrie a été seul expulsé de France pour radicalisation,
03:17 on savait qu'il s'est radicalisé, fiché S, connu, etc.
03:22 Voilà, donc, il ne pouvait pas être expulsé, Mohamed Bogouchkov, selon la loi,
03:26 puisqu'il arrivait avant ses 13 ans sur le territoire français.
03:29 Alors, ce que dit Gérald Darmanin, donc, est vrai, c'est-à-dire qu'il faut,
03:33 effectivement, il est en train de faire cette loi, qui doit arriver en novembre, devant l'Assemblée nationale et le Sénat.
03:38 Alors, Pierre-Marie Sèvres, vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice,
03:42 donc, aujourd'hui, la loi, en fait, empêche toute expulsion,
03:48 empêche toute, je veux dire, toute prévention sur ce qui se passe, quoi.
03:54 Alors, c'est effectivement, la loi, je dirais, même dans un sens plus large, c'est le droit.
03:59 C'est-à-dire qu'il y a la loi, certes, et là, Gérald Darmanin a raison de poser la question,
04:04 de poser le problème, puisque, en tant que pouvoir exécutif, il a le pouvoir d'influer grandement sur la loi.
04:09 Mais il y a aussi la jurisprudence. On en parle de plus en plus, mais la jurisprudence nationale et européenne pose problème.
04:16 Européenne, on l'a dit, Gérald Darmanin l'a dit, il avait dit que, peu importe qui serait condamné par la Cour européenne des droits de l'homme,
04:22 mais la Cour européenne des droits de l'homme, ça n'est qu'une cour parmi d'autres.
04:25 Il y en a d'autres qui vont bloquer, qui ont bloqué et qui bloquent actuellement tout le droit des étrangers,
04:31 c'est-à-dire qui rentrent sur le territoire et qui nous faisons sortir du territoire.
04:35 Là-dessus, le pouvoir exécutif et donc le peuple français, finalement,
04:39 est ligoté et saucissonné dans un paquet de décisions de justice, dans un paquet de lois,
04:44 puisque, là, en l'occurrence, Gérald Darmanin a dit, si cette personne n'a pas été expulsée,
04:50 si le terroriste n'a pas été expulsé en 2021, alors même que sa demande d'asile avait été refusée,
04:55 c'est parce qu'il y a une loi française dans le Code d'entrée et au séjour des étrangers du droit d'asile
05:01 qui empêche d'expulser quelqu'un qui est en France depuis moins de 13 ans.
05:05 Ça, c'est une loi qui se modifie.
05:07 - Ah oui, en France, depuis moins de... non, qui était âgé de moins de 13 ans, quand il est arrivé en France.
05:11 - Il est moins de 13 ans quand il est arrivé en France, exactement.
05:13 Mais ce n'est pas la seule.
05:15 Et donc, on parle de la loi, mais on parle aussi de la jurisprudence, parce que là, il faut faire une chronologie,
05:20 mais le droit à la vie familiale normale, par exemple.
05:23 Le regroupement familial, qui est aujourd'hui le principal, depuis 40 ans, le principal vecteur d'immigration en France.
05:28 - 50 ans, même, presque.
05:30 - 50 ans, exactement, depuis les années 70.
05:32 Donc, exactement, ça fait 50 ans.
05:33 En 74, Valéry Giscard d'Estaing dit, bon, on n'a plus besoin d'immigration de travail,
05:37 puisque nous avons du chômage en France, et donc, par mesure humanitaire,
05:41 nous allons faire venir les familles de ceux qui souhaitent rester, des travailleurs algériens, maghrébins,
05:46 essentiellement maghrébins à l'époque, mais aussi africains, qui veulent rester en France,
05:50 nous faisons venir leur famille temporairement.
05:52 Et donc, il y a un décret qui est pour le regroupement familial, qui dure 3 ans.
05:57 C'est Jacques Chirac qui le met en place.
05:59 Et en 77, Raymond Barr, Premier ministre, nous dit, bon, le regroupement familial, ça a assez duré,
06:04 maintenant, ça fait 3 ans, on a laissé les gens rentrer, on va annuler ce décret, tout simplement.
06:08 Et qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ? Un juge, sorti de nulle part, le Conseil d'État, nous dit,
06:13 ah non, non, non, vous n'avez pas le droit d'annuler ce décret qui a pourtant été pris 3 ans auparavant,
06:17 vous n'avez pas le droit de l'annuler, parce qu'il existe un principe fondamental des lois de la République,
06:22 un PFRLR, qui est un principe, quelque chose qui est inventé par le juge,
06:27 qui dit que chaque être humain a le droit à une vie familiale normale, et donc, il a le droit au regroupement familial.
06:32 Depuis 78, c'est cette décision du Conseil d'État qui s'appelle GISTI,
06:35 depuis 78, le regroupement familial n'a jamais été remis en question.
06:39 Et bien pire, le Conseil constitutionnel lui a donné une force encore plus forte juridique,
06:44 et ensuite, la Cour européenne a eu l'homme, l'Union européenne, etc.
06:47 - Absolument, et on a vu les résultats, très bien, le regroupement familial continue plus jamais.
06:51 Quelque chose quand même là-dessus, pour revenir à l'histoire de Mohamed Mougouchov et de l'assassinat du...
06:56 Vous dites, effectivement, et vous dites quand même, le pouvoir exécutif peut changer les lois,
07:03 et c'est ce que propose Gérald Darmanin, très bien.
07:05 Mais est-ce que par exemple, aujourd'hui, dans l'état actuel des choses, Pierre-Marie Sèvres,
07:10 est-ce que si par exemple la loi est votée, enfin, ces articles de la loi sont votés,
07:14 est-ce que l'Union européenne peut empêcher que cette loi s'exerce ?
07:19 C'est-à-dire, je pose la question, est-ce que les lois européennes sont supérieures aux lois françaises ?
07:24 - Oui. Alors, en droit, nous avons ce qui s'appelle la hiérarchie des normes,
07:28 c'est-à-dire qu'un décret est moins important que la constitution.
07:32 C'est logique, et tout ça est bien écrit, vous avez en bas les décrets, vous avez au-dessus les lois,
07:36 vous avez au-dessus les traités internationaux, qui sont donc au-dessus des lois.
07:39 Et vous avez normalement, tout en haut, vous avez la constitution.
07:42 Il se trouve que d'ailleurs, c'est remis en question par droit européen.
07:45 Mais les traités sont supérieurs aux lois.
07:47 Donc, c'est le problème principal. Nous pouvons voter toutes les lois que nous voulons en France,
07:51 tant que les traités auxquels nous avons souscrit, c'est-à-dire les traités européens français,
07:55 que nous avons signés et ratifiés, disent autre chose,
07:59 c'est autre chose qui va être appliquée par le juge français.
08:03 Parce que le juge français est juge de toute la hiérarchie des normes,
08:06 il est juge de la constitution, ça se discute, mais des traités aussi.
08:11 - C'est-à-dire que le juge peut harguer du traité européen pour refuser d'appliquer la loi française.
08:16 - Exactement, et c'est ce qu'il fait allègrement depuis plusieurs décennies.
08:19 - C'est pour ça que, par exemple, l'OQTF ne sont jamais exécutés à 7%.
08:23 Obligation de quitter le territoire français, Fiché A, c'est complété.
08:27 - Quelle obligation ? C'est habitation, prière, amnestation, mais pas surtout...
08:33 - Et il y a même pire, parce que vous voyez, imaginons que nous arrivions à soulever tous ces obstacles.
08:37 L'obstacle constitutionnel, l'obstacle des traités européens et l'obstacle de la loi.
08:42 Si on arrivait à modifier tout ça pour expulser ces gens, vous voyez ce qui s'est passé en 2014.
08:46 Il y a toujours des associations qui vont empêcher la loi.
08:49 Puisqu'en 2014, quand la famille de Mogouchov devait être expulsée,
08:54 le juge s'était exprimé en disant "il faut expulser cette famille",
08:57 l'administration s'était exprimée en disant "il faut expulser cette famille".
09:00 Et qu'est-ce qui s'est passé ? On a malgré tout eu des associations qui ont empêché...
09:04 - Mais comment les associations peuvent empêcher le préfet et la loi ?
09:07 - C'est la pression politique. Je suis d'accord. C'est scandaleux.
09:11 - Donc il n'y a pas l'état de droit. C'est-à-dire que l'association peut,
09:15 une ou deux associations ou un ou deux partis politiques,
09:18 peut empêcher le droit, même le droit d'être acté.
09:22 - Vous savez, moi, au cours de mes études de droit, j'ai réalisé une chose,
09:25 c'est que le droit, c'est un rapport de force. C'est un élément dans un rapport de force.
09:29 Le droit, ça va simplement donner plus de force à une position par rapport à une autre.
09:33 Mais si l'autre position est plus puissante, alors le droit ne vaut rien.
09:37 Le droit, on marche dessus, on le piétine.
09:39 Et c'est exactement l'illustration qu'on a eue en Ile-et-Vilaine en 2014,
09:42 quand cette famille devait être expulsée, que le droit était en faveur de l'expulsion,
09:45 mais que ces associations-là, qui doivent avoir des relais locaux, internationaux, etc.,
09:51 sans parler des relais de gauche au niveau national,
09:54 ça avait été repris par les partis communistes et des médias, etc.,
09:58 cette puissance-là était supérieure à celle de la loi.
10:01 Et donc, finalement, la loi, on la piétine.
10:03 Mais d'un autre côté, on peut voir ça aussi d'un côté positif.
10:06 On peut se dire, bon, le droit, ça ne veut pas dire grand-chose, tant mieux,
10:09 parce que, je veux dire, le droit, il nous gêne tellement pour faire notre politique d'immigration
10:13 qu'on aimerait bien pouvoir passer par-dessus.
10:16 Donc, moi, je pense que ce n'est pas plus mal,
10:19 et que, simplement, il faut une énorme légitimité du pouvoir exécutif
10:23 et donc que la population soit massivement en faveur de l'expulsion de cette personne
10:27 et qu'elle s'y exprime et qu'elle le dise dans les médias.
10:29 - Donc, il faut faire un référendum pour vous, là-dessus, sur l'immigration ?
10:31 - Alors, la seule solution juridique qui reste, c'est le référendum,
10:34 puisque c'est la seule arme qui, normalement,
10:37 passe par-dessus toute la hiérarchie des normes que je vous explique.
10:40 - Et, mon cher Pierre-Marie Sèvres, croyez-vous véritablement
10:42 que le pouvoir va faire un référendum, veut faire un référendum, va suivre ça ?
10:48 - Alors, il a déjà dit qu'il ne le ferait pas sur l'immigration,
10:51 ce qui est pourtant le sujet numéro un de toutes les problématiques en France.
10:55 C'est lié de près ou de loin à l'immigration.
10:57 Donc, il a déjà annoncé, Emmanuel Macron, qu'il ne le ferait pas.
11:00 Moi, je vois quand même une solution, c'est le référendum d'initiative partagée.
11:03 Donc, vous vous en souvenez peut-être, quand un certain nombre...
11:06 C'était fait pour ADP, ça n'a pas fonctionné,
11:08 mais ADP, la privatisation d'aéroports de Paris,
11:10 pendant l'épisode des Gilets jaunes,
11:12 il y avait eu un référendum d'initiative partagée.
11:14 Donc, c'est 150 ou 180 parlementaires qui doivent cossaisir...
11:19 - C'est ça.
11:20 - Voilà, cossaisir le Conseil Constitutionnel.
11:23 - Le Conseil, oui.
11:24 - Enfin bref, pour organiser un référendum.
11:25 - On ne va pas rentrer dans les détails.
11:26 - Et il faut 5 millions de signataires, je crois.
11:28 C'est énorme, mais sur un sujet comme l'immigration,
11:30 moi, je pense que c'est possible.
11:31 Et je pense que les Républicains et le Rassemblement National
11:34 auraient tout intérêt à s'allier sur ce point-là,
11:38 pour donner la voix au peuple, tout simplement.
11:40 - Eh bien, écoutez, on va voir s'ils le feront.
11:42 C'est intéressant, on va suivre tout ça
11:44 et on en parlera encore avec vous.
11:45 Pour le moment, open bar, open bar, open bar.
11:48 - C'est ça.

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