L'enquête de ma vie Course mortelle - L'affaire Susanna Zetterberg

  • l’année dernière
Éric Trunel se replonge dix ans en arrière, dans l'affaire qu'il n'oubliera jamais : celle de Susanna Zetterberg, une jeune Suédoise de 19 ans enlevée à la sortie d'une boîte de nuit et dont le corps est retrouvé sans vie dans la forêt de Chantilly.

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00:54 Je m'appelle Eric Trunel. J'ai passé 20 ans à la brigade criminelle au 36 Quai des Orfèvres.
01:02 J'ai été confronté à toutes sortes d'affaires.
01:05 Des meurtres en série, des crimes passionnels, des règlements de compte, des enlèvements.
01:16 Des affaires qui me laissent peu d'illusions sur la nature humaine.
01:20 Mais j'ai toujours essayé de me protéger de cette violence.
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01:30 Pourtant, il y a des affaires qui vous marquent malgré vous.
01:33 Des affaires qui vous empêchent de dormir.
01:37 Tous les policiers ont une affaire dans leur carrière qui les touche plus que les autres.
01:45 Moi, c'est l'affaire de Susanna Zetterberg.
01:50 Une jeune Suédoise de 19 ans, enlevée en plein Paris à la sortie d'une discothèque.
01:58 Une nuit de printemps 2008.
02:00 C'est l'affaire que je n'oublierai pas.
02:06 Et c'est celle que je vais vous raconter.
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02:46 J'étais à la brigade criminelle en tant que chef de groupe.
02:53 Le lundi matin, avec toute mon équipe, alors que nous étions de permanence,
03:01 nous avons été informés de la disparition d'une jeune fille d'une Suédoise
03:08 qui était hébergée par la tante d'une de ses amies dans le 18e arrondissement
03:12 et qui, à la sortie d'une mouette de nuit, devait rentrer chez elle et n'était jamais réapparu.
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03:38 On est saisis le lundi en fin de journée, je crois à 19h30.
03:41 C'est une soirée très dense qui s'ouvre à nous,
03:44 puisqu'il s'agit de collationner, de recueillir toutes les informations
03:50 et déjà d'établir le plan de bataille pour le lendemain.
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04:03 Le lendemain matin, en allant au 36, j'ai une drôle d'intuition.
04:07 Je me dis que Susanna n'a pas simplement disparu.
04:11 Est-elle encore en vie ?
04:16 A-t-elle été assassinée ?
04:21 Les questions se bousculent dans ma tête.
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04:33 Les premiers témoignages recueillis laissent supposer que la jeune fille a été enlevée.
04:43 Ça, c'était d'une évidence.
04:45 Ensuite, dans quelles circonstances, par qui, par un ou plusieurs auteurs,
04:52 puisque évidemment on pouvait laisser supposer que plusieurs auteurs aient participé à son enlèvement,
04:57 là, c'était évidemment un grand point d'interrogation.
04:59 Mais contrairement à d'autres affaires où nous partions de rien,
05:02 là, nous avions d'emblée, dès les premières heures, des éléments d'enquête
05:05 qui nous permettaient de tirer des fils.
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05:24 On a le témoignage d'une de ses amies, Elena, qui, elle, a appelé Susanna durant le trajet,
05:30 alors qu'elle venait d'être enlevée.
05:32 Et Susanna dit, au cours de la conversation,
05:35 « Ça va, tout va bien, je suis dans un taxi bizarre, mais voilà. »
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05:45 Il n'y a rien eu d'autre, et elle ne semblait pas particulièrement, à ce moment-là, inquiète, anxieuse, apeurée.
06:04 Moi, ça m'en faut. Mais c'est un élément, évidemment, déterminant.
06:09 « Je suis dans un taxi bizarre », ce qui pourrait signifier, évidemment,
06:12 qu'elle n'est pas dans un vrai taxi, ou que le taxi lui-même soit un peu bizarre.
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06:24 L'imagination, elle est présente.
06:45 On essaie d'imaginer le profil de la jeune fille,
06:49 ce qui a pu se passer en boîte de nuit, son comportement.
06:51 Mais à l'exception d'imaginer une jeune fille de 20 ans
06:56 qui sera en boîte de nuit avec des amis d'origine suédoise,
07:00 qui a un peu bu, qui, effectivement, est sûrement très jolie,
07:05 notre imagination, elle s'arrête là.
07:07 [Bruit de moteur]
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07:19 Susanna a disparu à 4h30 du matin.
07:22 Trois heures plus tard, on retrouve un corps carbonisé dans la forêt de Chantilly.
07:28 À ce moment-là, je ne sais toujours pas s'il s'agit du corps de Susanna.
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07:44 Nous avions à la fois la brigade criminelle qui enquêtait sur un enlèvement
07:47 et une séquestration sur Paris,
07:49 et les gendarmes à Amiens qui enquêtaient sur une découverte de corps en forêt de Chantilly.
07:53 Le rapprochement s'est fait par l'ADN et on a eu la certitude
07:57 que le corps découvert correspondait à la jeune femme disparue.
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08:04 Je comprends que Susanna n'a pas fait de fugue.
08:09 Elle a bien été assassinée.
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08:14 Et c'est bien son corps qu'on a retrouvé en forêt de Chantilly.
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08:20 Quand on comprend qu'en plein Paris, on est capable d'enlever une jeune femme
08:23 et que cette jeune femme est tuée,
08:25 il y a des gens qui se disent "Mais est-ce qu'on peut encore sortir en boîte dans Paris maintenant ?"
08:30 Il y a la presse aussi suédoise qui est très inquiète de la situation des étudiants suédois en France.
08:37 Ça fait les gros titres des journaux, c'est quand même un peu l'image de Paris
08:41 et la tradition d'accueil de Paris qui en prend un coup.
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08:48 Dès le début, effectivement, il y a une pression médiatique importante,
08:55 ce qui vient évidemment rajouter une couche supplémentaire à la pression qui existe déjà
09:01 parce que vous avez le préfet de police, le ministre qui peut s'intéresser
09:06 à des affaires criminelles comme ça d'importance.
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09:11 Trunel, quand l'affaire se passe, il a un peu plus de 15 ans d'ancienneté
09:14 dans ce service de l'advocat criminel, il sait parfaitement comment ça fonctionne
09:18 et petit à petit, il a accédé aux fonctions de chef de groupe.
09:21 Donc son rôle, c'est d'arriver à la fois à être en capacité de donner le meilleur des investigations
09:29 et de faire fonctionner un groupe.
09:31 C'est quand même aussi un management d'une petite équipe.
09:34 Il sait qu'il est apprécié, qu'il a la confiance de sa hiérarchie.
09:38 Donc je suis serein quand je sais que c'est son groupe qui a l'affaire.
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09:53 Il faut que je comprenne comment elle a été tuée.
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10:01 Et pour ça, j'ai besoin d'analyser la scène de crime.
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10:17 Les photographies des scènes de crime prises par les techniciens de la scène de crime
10:22 sont des photos extrêmement parlantes, qui sont très précises
10:26 puisque le moindre indice va être photographié,
10:30 le moindre angle va permettre de déterminer la position de la victime,
10:36 le fait qu'elle soit menottée de telle manière,
10:39 le fait qu'elle soit sur le dos, sur le ventre, les blessures apparentes.
10:43 Vous les regardez une par une, les photos, vous les étalez devant vous ?
10:46 Bien sûr, je les étale. Je retiens celles qui paraissent être les plus importantes.
10:52 Est-ce que c'est facile à regarder ?
10:55 Non, c'est jamais facile, des photos d'une jeune fille de 19 ans qui est menottée,
11:02 qui a été tuée par balles et dont le corps a été brûlé.
11:05 Ce sont des photos, effectivement, je dirais pas insoutenables
11:12 parce que c'est notre métier, toute notre vie,
11:15 c'est qu'on se confronte à la mort et aux morts les plus atroces qui soient.
11:18 Mais bien sûr, c'est très dur.
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11:43 On est présent en tant qu'enquêteur, c'est obligatoire en matière de crime,
11:47 d'être présent aux côtés du médecin légiste.
11:51 Là, c'est encore plus insoutenable parce que vous êtes,
11:53 non pas confronté à des photos, mais vous vous êtes confronté à un cadavre
11:57 mais qui était vivant, qui est fait de chair, comme vous,
12:01 et qui, quelques heures ou quelques jours avant, était encore en vie.
12:06 Avec cette sensation incroyable, une image, mais très forte, qui m'est toujours restée,
12:16 à savoir que les autopsies à Paris se passent dans un institut médico-légal
12:20 qui est de la Rapée, donc c'est sur les bords de Seine,
12:23 et les autopsies sont pratiquées dans des salles,
12:28 au fond desquelles se trouvent des vitres qui donnent sur le métro aérien.
12:34 Donc, pendant l'autopsie, vous voyez le métro aérien,
12:39 les rames de métro qui défilent devant vous, alors que vous avez un corps ouvert,
12:45 vous voyez les gens, les passagers du métro, assis, qui se tiennent à la barre,
12:50 qui regardent dehors, et vous avez la vie, la vie de Paris,
12:54 que vous, vous êtes là, confronté à un cadavre, à une mort,
12:58 à quelqu'un qui est découpé, autopsié, dont on va prélever les organes.
13:02 C'est un sentiment très particulier que vous pouvez ressentir à ce moment-là.
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13:35 La victime a été atteinte de cinq balles, il y a trois balles à l'arrière de l'oreille,
13:40 une en zone temporale, et une plaie transfixiante au niveau du poumon
13:45 qui ont entraîné une hémorragie massive.
13:48 Sachant que le corps a été partiellement brûlé,
13:51 donc on ne pourra jamais déterminer si des violences sexuelles ont été exercées,
13:55 en tout cas, on ne l'a pas démontré, mais elle n'est pas morte,
14:01 elle n'a pas été brûlée vive, d'ailleurs, l'autopsie a permis de déterminer
14:07 qu'il n'y avait pas de fumée dans les trachées, donc elle a été brûlée après son décès.
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14:25 Pourquoi une telle violence ?
14:28 Est-ce un acte de vengeance ? Un meurtre commis par jalousie, par un tueur en série ?
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14:38 Ce que je vois en tout cas, vu le nombre de blessures,
14:41 c'est que l'auteur s'est acharné sur la victime.
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14:47 Vous allez être habité en tant qu'enquêteur par le visage de cette jeune fille
14:54 que vous n'aurez jamais connue vivante.
14:57 Ce visage va vous habiter pendant tout le reste de votre vie.
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15:24 Vous avez un dîner mondain et vous avez encore à l'esprit
15:27 la découverte d'un corps sans vie, meurtri, que vous avez croisé deux jours avant.
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15:44 Tous les enquêteurs qui ont des enfants font toujours un rapprochement
15:47 lorsqu'on est confronté à des morts, à des victimes qui sont des enfants.
15:53 Si nous avons des enfants, ce qui était le cas quasiment du même âge,
15:57 sur le plan émotionnel, c'est terrible, c'est terrible, c'est évident.
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16:09 Quelle relation vous entretenez avec votre papa ? Vous êtes proches ?
16:13 Oui, on est très proches. On est très complices depuis tout jeune.
16:21 Il a toujours été là pour nous, même si son métier de policier lui prenait beaucoup de temps.
16:26 Il revenait à la maison pour prendre un peu de réconfort.
16:30 Quand il y avait une affaire intéressante, il nous en parlait librement.
16:33 Et puis nous, comme on était un petit peu curieux, on lui demandait des détails.
16:38 Il nous en parlait brièvement au dîner.
16:41 Parce que bon, c'était... Pendant le dîner, c'est plus un moment de retrouvaille,
16:48 c'est un moment de famille, tout le monde parle chacun son tour de sa journée.
16:52 Et puis on mange.
16:55 On parlait de détails un petit peu trash au dîner.
16:59 Notre mère n'en était pas friante.
17:02 Donc c'était plutôt les grandes lignes au dîner.
17:06 Après le dîner, on se retrouvait souvent dans l'une des deux chambres.
17:11 Il nous racontait les détails de son enquête.
17:17 En l'occurrence, l'affaire de Susanna.
17:19 Il était à H24 dessus, il était à fond.
17:23 - On avait 18 ans à l'époque ? - 18 ans.
17:27 Donc exactement le même âge que Susanna, cette jeune Suédoise.
17:31 Je pense qu'il a dû prendre cette affaire à cœur,
17:37 parce qu'on avait le même âge que la victime.
17:41 Dans sa tête, il nous assimilait à la jeune fille suédoise.
17:49 Et il a tout fait pour que ça soit résolu rapidement,
17:54 comme si c'était nous.
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18:14 Pendant que mes équipes cherchent le suspect, je dois aller voir la maman de Susanna.
18:20 En tant que chef de groupe, mon devoir est d'être auprès d'elle.
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18:34 La mère de Susanna, qui venait d'arriver de Suède,
18:39 rapidement a fait un malaise à l'aéroport, dans les heures qui ont suivi son arrivée.
18:45 Elle a été hospitalisée à la pitié salpêtrière.
18:48 Et comment vous vous sentiez avant d'y aller ?
18:53 J'étais...
18:56 Déjà, j'appréhendais la visite, parce que vous avez la barrière de la langue.
19:03 Vous savez que vous avez non seulement... que vous représentez l'institution policière,
19:08 et que vous êtes un des représentants de la France,
19:13 et que vous devez donner une image et des explications,
19:20 et un discours qui soit cohérent,
19:23 et qui puisse un petit peu la rassurer, bien sûr.
19:30 Donc c'est une démarche qui n'est pas agréable,
19:33 mais ne pas la faire aurait été encore plus désagréable,
19:39 encore plus difficile et impensable pour moi.
19:42 Non, je tenais vraiment à effectuer cette démarche.
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19:48 On a vu une femme menue, qui avait les yeux emblués de larmes,
19:52 qui était en sanglots, qui se raccrochait à notre regard.
19:59 C'était terrible. Et là on pense, on imagine, bien évidemment.
20:02 On imagine être à la place de la mère, quand on est parent,
20:07 qui se retrouve confronté au décès brutal,
20:11 qui n'est pas accidentel, qui n'est pas un décès suite à une maladie,
20:15 qui est un décès suite à un acte volontaire,
20:18 de vouloir porter la mort, d'enlever la vie,
20:21 donc à une personne qui est innocente.
20:24 Lors d'un règlement de compte, c'est un cas de figure un peu différent.
20:27 Mais là, c'est une personne qui est totalement innocente.
20:30 La perte d'un enfant pour des parents à l'âge de 15 ou 20 ans,
20:36 il me semble, mais c'est une chose qui est abominable,
20:43 qui les suit, qui brise leur vie, évidemment.
20:45 Je lui ai promis, je m'en souviens très bien,
21:04 de mettre tout en œuvre, de faire tout pour que l'auteur soit identifié.
21:08 Le plus rapidement possible.
21:12 C'était pas du tout une promesse en l'air.
21:17 C'est jamais une promesse en l'air vis-à-vis des victimes.
21:20 Mais voilà, c'est une manière de rassurer la personne
21:28 et de lui faire comprendre qu'il y a une mobilisation réelle
21:34 des enquêteurs dans l'enquête.
21:36 Mais elle s'en est souvenu, parce qu'au procès d'Assise,
21:38 elle me l'a rappelé. C'est important, l'aspect humain.
21:41 On soupçonne un chauffeur de taxi clandestin.
21:48 Il faut le retrouver vite.
21:50 Il est peut-être en train de sillonner les rues de Paris
21:53 à l'affût d'une autre proie.
21:55 Il faut donc se donner tous les moyens pour éviter qu'il y ait une autre victime.
22:04 À ce moment-là, tout le 36 va être mobilisé.
22:10 J'ai des groupes en renfort, une trentaine d'hommes à diriger.
22:18 Chaque heure compte. Pendant cinq jours, on ne va pas décrocher.
22:24 On se dit qu'il y a un danger et qu'il y a un tueur dans la nature.
22:30 On pense à Bonne-Collector, à Taxi Driver.
22:36 On imagine ce cas de figure, où vous vous retrouvez seul, dans un taxi,
22:42 en tant que jeune fille, la nuit, après avoir absorbé un peu d'alcool,
22:46 parce qu'elle était allée en boîte de nuit, donc elle avait bu.
22:48 Elle n'était peut-être plus maîtresse d'elle-même, donc vulnérable.
22:53 On pouvait imaginer être en face d'un véritable prédateur,
22:59 d'un serial killer qui aurait pu récidiver.
23:03 Nous avions en mémoire les tueurs en série auxquels la brigade criminelle a été confrontée,
23:10 que ce soit Guy Georges, Mamadou Traoré, Paulin.
23:15 Ces cicatrices, qui sont encore très vives, et ces affaires qui ont marqué la brigade criminelle,
23:21 ne font que redonner de l'intérêt à des affaires de ce type-là.
23:30 L'orientation des recherches d'emblée se focalise sur un vrai ou un faux chauffeur de taxi,
23:36 qui ont l'habitude d'opérer soit en périphérie des gares, soit en périphérie des aéroports, ou des boîtes de nuit.
23:44 À cette époque, on avait un service qui existe toujours, qui a été considérablement renforcé, grâce à cette affaire,
23:49 qui est un service qu'on appelle les boeufs, qui était chargé avant tout de faire appliquer la réglementation à la police.
23:55 On a fait un service qui a été considérablement renforcé, grâce à cette affaire,
24:01 qui est un service qui a été chargé avant tout de faire appliquer la réglementation à la police.
24:07 On va, grâce aux boeufs, pouvoir identifier un suspect qui est connu déjà, qui est récidiviste,
24:14 qui est un faux chauffeur de taxi, qui opère depuis à peu près un an, qui a déjà été contrôlé.
24:20 Un enquêteur me montre la photo de ce taxi clandestin.
24:26 C'est lui, le chauffeur de taxi, qui est en train de se faire arrêter.
24:32 Un enquêteur me montre la photo de ce taxi clandestin.
24:36 C'est Bruno Schollet.
24:39 Il a un lourd passé judiciaire, et il a déjà agressé d'autres jeunes femmes.
24:44 L'enjeu, c'est de recueillir le maximum d'informations pour fixer exactement le scénario tel qu'il a pu se dérouler.
24:59 Le point de départ et le point d'arrivée.
25:02 On savait qu'elle avait été enlevée à la sortie de la Scala, et que son corps avait été retrouvé en forêt de Chantilly.
25:09 On a eu la téléphonie, l'itinéraire qu'elle a pu emprunter.
25:28 Loin d'effectuer un trajet de la Scala jusqu'à son domicile du 18ème,
25:34 ce téléphone a cheminé de la rive droite où se trouve la Scala, à la rive gauche,
25:40 et en rebasculant sur la rive droite, par Saint-Lazare, jusqu'au nord de Paris, jusqu'à l'autoroute A1.
25:46 [Musique]
26:08 On a eu les résultats bancaires de l'utilisation de ces cartes bleues,
26:12 puisqu'elles avaient deux cartes qui ont été utilisées dans des distributeurs bancaires,
26:16 pris du lieu où a été découvert son corps.
26:18 Et c'est notamment grâce à l'exploitation de la surveillance vidéo de certains distributeurs,
26:28 d'un distributeur de banque en particulier,
26:31 que l'on a pu déjà avoir la photographie des images de l'utilisateur de cette carte.
26:39 [Musique]
26:42 Le profil se rapprochait d'une photo que nous avaient donné les Boers lorsqu'il avait été contrôlé,
26:48 donc un rapprochement a été fait, un rapprochement physique, purement physique,
26:51 même si le suspect, lors de la tentative de retrait, avait effectué évidemment des manœuvres,
26:58 grâce à une écharpe, grâce à un col relevé, une casquette,
27:03 pour essayer de dissimuler en partie son visage.
27:05 Et à partir de ce moment-là, on a la conviction.
27:08 Après d'autres témoignages, une fois que l'on va aller plus en profondeur,
27:13 dans les témoignages croisés, on va avoir effectivement des jeunes femmes qui vont se manifester,
27:21 et qui vont se dire "mais attendez, moi j'ai été pris en charge par un taxi,
27:28 il a eu un comportement douteux pendant le trajet,
27:32 l'une d'entre elles pourra descendre en marche,
27:37 l'autre pourra demander à faire stopper le taxi et s'échapper du taxi,
27:44 mais voilà, donc effectivement on aura des témoignages par la suite
27:49 qui viendront un petit peu conforter le comportement, en tout cas douteux,
27:54 du suspect lors des prises en charge de clientes.
27:57 [Musique]
28:11 Le suspect Bruno Chollet habite dans le 10e arrondissement de Paris.
28:16 Il est surveillé et placé sur écoute.
28:19 On prend la décision de ne pas l'interpeller tout de suite.
28:22 Il nous faut plus de preuves.
28:25 La décision est proposée de faire appel à un autre service de la direction,
28:30 donc la brigade de recherche et d'intervention,
28:32 qui a la vraie capacité dans cette maison de suivre en permanence quelqu'un,
28:37 et compte tenu du retentissement médiatique de cette affaire,
28:41 et compte tenu du risque qu'on peut prendre à laisser partir quelqu'un
28:44 et le perdre dans la finiture, donc la proposition m'est faite et je la valide.
28:50 [Musique]
28:55 L'après-midi, je reçois un appel téléphonique d'un des gars de la BRI qui me dit
29:00 « Écoutez, voilà, il s'est arrêté dans un magasin de bricolage,
29:04 il a acheté une pelle de jardin. »
29:08 Là, évidemment, je suis, je dirais, stupéfait,
29:13 parce que je ne m'attendais pas du tout à cette information
29:16 qui, dans mon esprit, pouvait être déterminante.
29:20 [Musique]
29:36 Et puis, même pas une heure plus tard,
29:38 il nous rapporte que le suspect, à bord de son véhicule,
29:43 a stationné le long de l'avenue de Longchamp dans le bois de Boulogne
29:48 et qu'il est en train d'arpenter le sous-bois,
29:52 comme s'il cherchait quelque chose, qu'il est revenu sur ses pas,
29:55 et puis qu'il s'est accroupi à plusieurs reprises au pied d'un arbre.
30:00 [Musique]
30:17 Et puis, ils l'ont vu ensuite, au bout d'un moment,
30:21 s'emparer de quelque chose et revenir à la voiture
30:24 avec quelque chose qui leur semblait plus lourd que la pelle,
30:28 plus encombrant, et mettre ça à l'arrière du véhicule et repartir.
30:32 [Bruit de voiture]
30:36 Je suis quasiment persuadé, et nous le sommes tous,
30:39 que ce qu'il a entre les mains, c'est une mallette avec l'arme du crime
30:43 qu'il vient de déterrer, outre des gants en latex qu'on a retrouvés
30:47 pris des trois trous. Il avait croisé trois trous,
30:50 certainement parce qu'il n'arrivait plus à repérer la cache exacte
30:53 où se trouvait l'arme.
30:55 [Musique]
30:58 À mi-hauteur de cet arbre se trouvait un scotch en forme de croix
31:03 qui, en fait, était l'un des repères.
31:06 Et on a vu qu'il y avait d'autres repères du même type,
31:09 avec du scotch, dont on a trouvé un dérouleur vide,
31:12 d'ailleurs, dans le sous-bois par terre, en forme de croix,
31:15 qui pouvait, évidemment, servir de repère à Brenochelet
31:18 pour revenir et retrouver le lieu où avait été caché l'arbre.
31:21 - Mais un suspect qui déterre l'arme du crime devant des policiers,
31:26 c'est unique, non ?
31:28 - C'est totalement unique. À ce moment-là, j'avais l'impression
31:32 de me retrouver dans un film. Personne ne croyait.
31:36 [Musique]
31:42 Pour nous, c'était un coup du sort qui était fabuleux.
31:45 On aurait vu un film policier ou une série policière
31:48 avec ce scénario-là. On se serait dit, d'accord, c'est bien,
31:51 mais ça n'arrive qu'au cinéma.
31:53 Il y a certaines affaires qui, dans la réalité,
31:56 dépassent même la fiction.
31:58 Alors, pour moi, restera toujours un mystère.
32:01 Pourquoi a-t-il voulu récupérer son arme ?
32:05 Alors, je pense qu'il voulait...
32:09 Ma seule hypothèse, c'est qu'il a voulu s'en débarrasser définitivement,
32:13 qu'il a considéré que la cache qu'il avait était temporaire,
32:17 que celle-ci pouvait être trouvée par un promeneur ou par un chien,
32:21 et qu'il voulait s'en débarrasser d'une autre manière,
32:24 de manière définitive. Peut-être la jeter dans la scène.
32:27 Enfin, bon, voilà. Il est plus, je pense, instinctif
32:30 dans son comportement que véritablement calculateur.
32:34 Donc, voilà. Il est osrossère, il panique,
32:39 et puis il prend cette décision-là, mais sans forcément
32:43 imaginer qu'on est beaucoup plus près de lui
32:48 qu'il ne peut l'imaginer.
32:51 Bien évidemment, la décision n'est pas encore prise,
33:07 mais en toile de fond, l'idée, c'est d'interpeller M. Chollet.
33:12 -La filature et les surveillances qui ont été faites sur Bruno Chollet
33:15 ne nous ont pas amenés de complices, mais nous ont permis,
33:18 à un moment donné, au moment où on va l'arrêter,
33:20 de trouver des éléments qui, de façon indiscutable,
33:23 ont permis d'impliquer cette personne
33:25 dans l'assassinat de cette jeune Suédoise.
33:28 -On était en droit de supposer qu'il avait certainement l'arme
33:39 dans la voiture, donc on a donné le top interpellation
33:43 aux hommes de l'abbayerie. -Ca se passe comment ?
33:45 -Ca s'est très bien passé. Il a absolument...
33:48 Il n'a pas tenté de s'échapper, il n'a pas posé de résistance.
33:52 La voiture a été saisie, il a été menotté,
33:54 placé en garde à vue.
34:08 -7 jours après le meurtre de Susanna,
34:10 j'assiste à la première audition de Bruno Chollet.
34:13 Il est 1h45 du matin.
34:18 Lorsque je me retrouve confronté à lui,
34:22 il s'exprime à peine.
34:24 Il fait preuve d'une froideur émotionnelle incroyable.
34:28 Je suis surpris de le voir si indifférent, si peu concerné.
34:35 -On attend des explications, des aveux de la part du suspect,
34:40 sachant que d'emblée, si vous voulez,
34:42 dès l'arrestation et dans les échanges que nous avions pu...
34:45 Les premiers échanges que nous avions avec lui,
34:48 nous avions très bien senti que c'était plutôt un taiseux.
34:53 Nous n'allions pas d'emblée lui dire
34:56 que nous avions en notre possession une surveillance
34:59 des images de vidéos, que nous avions les retraits,
35:03 que nous avions...
35:05 Alors l'arme du crime, il le savait, mais voilà.
35:08 Donc, on a eu des échanges, des conversations,
35:11 des explications, des explications, des explications.
35:22 Et puis, il a dit que nous avions des éléments matériels
35:25 en notre possession.
35:27 Et puis, il a dit que nous avions des éléments matériels
35:30 en notre possession.
35:32 Et puis, il a dit que nous avions des éléments matériels
35:35 en notre possession.
35:37 [Musique]
35:41 Pour quelle raison vous êtes-vous arrêté dans le bois de Boulogne
35:44 cet après-midi ?
35:46 Je me suis arrêté pour pisser.
35:49 Les fonctionnaires de police qui assuraient un dispositif
35:52 de surveillance sur votre personne vous ont vu utiliser
35:55 une petite pelle et creuser plusieurs trous dans le bois.
35:58 De quoi s'agissait-il ?
36:01 Je ne vois pas de quoi vous parlez.
36:05 Vous avez été observé en train de creuser à l'aide d'une petite pelle
36:08 achetée auparavant dans un magasin de bricolage.
36:10 Commentez.
36:12 Je n'ai pas acheté de pelle, je n'ai pas creusé.
36:17 Le premier interrogatoire, on est déçus forcément parce qu'il ne donne
36:20 pas du tout d'explications, mais on espère qu'il va en donner
36:23 par la suite.
36:28 C'est un habitué.
36:30 Il est rompu aux méthodes de police et il n'a pas peur.
36:34 Vous vous rappelez de ce soir-là où vous n'êtes pas rentré chez vous ?
36:37 Vous vous rentrez après ?
36:39 Non, non, non.
36:41 Lorsqu'on a un suspect que l'on va interroger, il va être interrogé
36:45 toute la nuit ou quasiment toute la nuit.
36:48 Plusieurs interrogatoires vont se succéder, bien évidemment.
36:51 Donc à ce moment-là, non, on ne rentre pas chez soi.
36:56 ...
37:12 Il m'est arrivé de dormir dans mon fauteuil ou de m'assoupir
37:16 une heure dans mon fauteuil.
37:18 Et donc comment vous gérez votre famille ?
37:20 Comment ça se passe ?
37:22 Je vais appeler, je passe un coup de fil.
37:24 De toute façon, ils savent pertinemment que je suis en affaire,
37:27 entre guillemets, et quand je suis en affaire, je suis invisible
37:30 et que personne ne peut s'occuper de moi,
37:32 que les horaires sont un vrai sans-blague.
37:35 Donc personne ne s'occupe de moi.
37:36 Et moi, je ne m'occupe de personne.
37:38 Soit vous avez un conjoint, une famille qui adhère au principe,
37:43 soit non.
37:45 ...
38:14 ...
38:19 Mais tu avais rien à rentrer chez moi, de prendre ma douche,
38:21 de manger et de repartir, je ne vois personne.
38:23 Parce que tout le monde dort.
38:25 Il pouvait rentrer d'une affaire à 22h,
38:29 commencer à avoir sa vie personnelle
38:32 et donc commencer à parler avec ses fils.
38:34 Il pouvait repartir deux heures après,
38:37 comme ça, sur un coup de téléphone.
38:39 Et nous, ça nous bénéte de ne pas passer plus de temps avec lui,
38:45 mais du moins, on avait une forme de respect aussi et de fierté,
38:51 parce qu'il allait sauver le monde.
38:54 ...
39:22 ...
39:39 On reprend l'interrogatoire.
39:42 Cette fois-ci, on va le confronter à nos preuves matérielles.
39:46 C'est notre dernière chance d'obtenir des aveux.
39:49 Avant, je suis encore d'une génération où les aveux,
39:53 c'était le summum pour un enquêteur,
39:56 dans une enquête, d'obtenir les aveux.
39:59 Vous passez des heures, 24, 48 heures,
40:02 et vous recueillez juste avant la fin de la limite
40:07 de la prolongation de la garde à vue,
40:10 des aveux, des explications circonstanciées de l'auteur.
40:15 Voilà.
40:16 -Ce jour, vous avez assisté à la fouille de votre véhicule.
40:20 Il a été découvert une arme de poing
40:23 enveloppée dans des sacs plastiques commentés.
40:26 -Je n'ai jamais vu cette arme.
40:28 Quand je me suis fait arrêter, je n'avais pas d'arme dans la voiture.
40:32 Vous ne trouverez ni empreinte ni mon ADN sur cette arme,
40:35 parce qu'elle ne m'appartient pas.
40:37 -Nous vous présentons la photographie extraite
40:40 de la vidéosurveillance d'un distributeur bancaire de sang lisse
40:44 et peu européen, coiffé d'une casquette de cuir noir,
40:47 d'un manteau 3/4 en cuir marron et d'une paire de lunettes.
40:51 Qu'avez-vous à dire ?
40:53 -Je ne me reconnais pas.
40:55 -Se peut-il que vous ayez pris dans votre taxi
40:58 mademoiselle Susanna Zetterberg,
41:00 dont nous vous montrons la photographie ?
41:03 -Non, je ne connais pas de Susanna.
41:05 Je ne me rappelle pas de cette personne.
41:08 -Êtes-vous impliqué dans la mort de Susanna Zetterberg ?
41:12 -Non.
41:13 -Je trouve que vous avez été trop vite dans cette enquête.
41:16 Je n'ai rien à voir dedans, je n'ai rien d'autre à déclarer.
41:19 -Là, on sortait un mur, c'était...
41:23 On sortait un mur.
41:25 -On sortait un mur.
41:27 Il va être fuyant et ne va même pas reconnaître des évidences.
41:32 Il a toujours nié être impliqué dans les faits.
41:38 Il a expliqué que la personne qui était filmée au distributeur
41:46 pouvait être lui, mais qu'il ne se reconnaissait pas,
41:49 que les vêtements pouvaient être les siens,
41:52 mais qu'ils n'étaient pas les siens.
41:54 Il n'y a rien de plus frustrant de ne pas avoir d'explication,
41:57 de ne pas avoir...
41:59 Non seulement il n'a donné aucune explication,
42:01 mais il n'a eu jamais aucun remord.
42:03 Et ça, c'est terrible.
42:07 ...
42:36 -On avait des vacances de prévue en Tunisie.
42:39 Et dans notre tête, on était persuadés
42:42 qu'il ne viendrait pas avec nous,
42:44 puisqu'il était sur cette affaire complètement à fond.
42:50 -Il n'aurait pas été interpellé.
42:52 On l'aurait interpellé le jour de mon départ.
42:55 Jamais je serais parti, bien sûr.
42:57 -D'ailleurs, il me semble qu'il a dû rentrer à 4h du matin,
43:02 juste avant le départ à l'aéroport.
43:05 Il devrait y faire un coup de chance.
43:07 -J'avoue que je me suis effondré sur le siège de l'avion
43:12 et que j'ai dormi jusqu'à l'arrivée,
43:16 parce que nous avions passé une semaine
43:19 avec très peu d'heures de sommeil
43:21 et avec une tension quand même
43:24 qui n'a pas pu se relâcher tout de suite.
43:28 ...
43:44 -On sentait qu'il avait la tête ailleurs.
43:47 Il était souvent au téléphone avec ses collègues,
43:52 à donner des directives.
43:54 -A donner des instructions.
43:56 -Les premiers jours ont été très compliqués,
43:59 parce que j'étais complètement encore dans l'affaire.
44:03 Je voulais me tenir à pied.
44:05 ...
44:20 L'aboutissement, pour nous, d'une enquête,
44:23 c'est le procès d'Assise.
44:25 La cour attend des explications.
44:27 C'est très important dans un procès.
44:30 -Mais il n'y en a pas.
44:32 -Il n'en a aucune. Il n'en aura aucune.
44:35 À aucun moment.
44:36 Il sera même à avancer la théorie du complot.
44:39 C'est ça aussi qui a été extraordinaire.
44:43 Il va avancer la théorie du complot,
44:46 dire que nous avons mis l'arme dans sa voiture.
44:50 Puisque les expertises d'ADN ont démontré
44:53 que l'ADN en mélange de la victime et de l'auteur
44:57 se trouvait sur l'arme du crime,
45:00 non seulement sur le canon, mais également sur la crosse,
45:03 sur la mousse de la boîte, sur la mallette d'armes,
45:06 il a dit que nous avions volontairement,
45:08 avec son ADN qu'on avait recueilli de ses vêtements
45:11 quand il était en garde à vue,
45:13 souillé l'arme du crime avec son ADN.
45:16 Donc, toute cette théorie du complot,
45:19 c'est la seule qui l'a avancée lors du procès en cour d'assise.
45:24 Donc c'était une démarche qui, finalement, l'a desservie.
45:31 Je pense, complètement.
45:33 Ça n'a pas favorisé du tout un procès
45:37 qui soit véritablement transparent.
45:40 Vous avez douté ?
45:42 Non, non, j'ai pas douté.
45:44 Non, j'ai eu aucun doute.
45:46 Musique douce
45:49 Vous éprouvez quoi à l'égard de cet homme ?
46:09 Je vous dirais facilement du dégoût,
46:14 mais c'est pas un sentiment très chrétien.
46:17 J'éprouve un ressentiment,
46:26 parce que c'est un homme qui est récidiviste,
46:30 qui a usé de violence, de sa facilité, de son pouvoir
46:42 vis-à-vis d'une personne plus vulnérable,
46:45 pour abuser d'elle, la dépouiller, la voler, et la tuer.
46:52 Musique douce
46:55 Comment vous pensez que ce métier l'a transformé ?
47:16 Au niveau physique, déjà, c'est un temps et maintenant.
47:21 Il se couche tard et il a du mal à s'endormir.
47:28 La seule chose que je ne sais pas, c'est s'il fait beaucoup de cauchemars
47:34 à cause des affaires qu'il a vues.
47:37 Il a vu beaucoup de violence au cours de sa vie,
47:41 beaucoup de sang, des choses assez perturbantes.
47:46 Susanna, morte, vous ?
47:49 Bien sûr. Elle fait partie des images, non pas qui me hantent,
47:56 mais des images... J'aurai toujours son visage en tête, son nom,
48:01 je ne l'oublierai pas.
48:03 Est-ce que c'est une trop grande sensibilité ?
48:06 Je n'en sais rien, mais c'est vrai que je suis toujours touché.
48:10 Toute cette douleur, cette violence qui est en train de se produire,
48:17 qui m'émeut, qui m'habite, qui me hante,
48:27 même si je trouve ça un peu excessif,
48:29 mais c'est vrai que c'est toujours présent.
48:31 C'est une affaire qui m'a marqué, qui restera marqué.
48:34 Et nombreuses sont les occasions au cours desquelles je peux repenser à elle.
48:42 Sous-titrage ST' 501
48:46 "La vie est une histoire"
48:51 "La vie est une histoire"
48:56 "La vie est une histoire"
49:01 "La vie est une histoire"
49:06 "La vie est une histoire"
49:10 "La vie est une histoire"
49:15 "La vie est une histoire"
49:19 "La vie est une histoire"
49:25 "La vie est une histoire"
49:31 "La vie est une histoire"
49:37 "La vie est une histoire"
49:43 "La vie est une histoire"
49:48 "La vie est une histoire"
49:52 "La vie est une histoire"
49:59 "La vie est une histoire"
50:07 Merci à tous !
50:09 Merci.

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