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La gendarme Marie-Pierre Evrard vit habituellement avec distance les affaires qu'elle doit traiter. Jusqu'au jour où la plainte étrange d'une femme accusant son compagnon de tentative de meurtre et d'escroquerie vient bouleverser son quotidien.

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21:16 - Il est toujours un peu décrit de la même façon,
21:27 comme quelqu'un de très gentil,
21:30 serviable,
21:32 avec un caractère toujours égal,
21:35 souriant, plutôt charmeur, séducteur.
21:43 J'ai souvenir d'une audition d'une femme
21:46 qui me disait avoir rencontré Jamel une seule fois
21:49 parce qu'il occupait sa place de parking.
21:51 Lui avoir mis un mot en disant "c'est ma place de parking,
21:54 veuillez nous la rendre".
21:56 Il est venu avec un gros bouquet de fleurs,
21:58 s'excuser.
22:00 Elle lui a ouvert la porte, alors qu'elle était très méfiante.
22:02 Elle venait d'avoir un jeune bébé.
22:04 Elle était très merleuve.
22:06 Elle nous disait que son mari avait même du mal à toucher l'enfant.
22:08 Elle me dit qu'au bout d'une heure de discussion,
22:10 Jamel avait la petite dans ses bras.
22:12 Elle lui avait raconté sa vie
22:14 et qu'il était devenu son meilleur ami.
22:16 Quasiment dans toute cette discussion.
22:19 Ce qui nous a effectivement étonnés,
22:21 mais ça a été corroboré plusieurs fois par d'autres personnes
22:25 comme quoi effectivement il avait une facilité de contact
22:28 et il répondait très facilement aux attentes
22:30 finalement de son ou de ses interlocuteurs.
22:33 On a ce terme-là aussi qui ressort de "frimeur"
22:38 parce qu'il a des véhicules différents.
22:41 Il peut exhiber de l'argent.
22:44 Il fait beaucoup de voyages.
22:46 Donc il a un train de vie assez élevé.
22:49 Quand on exploite le contenu de son téléphone portable,
22:56 on s'aperçoit qu'il y a beaucoup de contacts
22:58 mais qui sont des contacts surtout féminins.
23:01 Il y a énormément de photos
23:03 et c'est là où on voit vraiment le côté séducteur et charmeur de l'individu
23:08 qui multiplient les conquêtes sentimentales.
23:12 On peut avoir une photo d'un cœur dessiné dans le sable
23:16 avec un prénom et la photo d'après, le même cœur
23:19 mais avec un autre prénom de marqué dans le sable.
23:22 Donc on a vraiment une personnalité séductrice
23:26 avec beaucoup de relations extra-conjugales.
23:31 Dans ce dossier, il a parlé énormément de femmes
23:34 en lien avec l'Almi-Jamel
23:36 mais les trois personnes qui nous intéressent
23:38 sont fragiles moralement
23:40 et pour certaines en détresse morale.
23:42 Catherine était très fragile
23:44 et il a vu la fragilité qu'elle avait.
23:47 C'est un des premiers cas
23:52 où on a vu une femme très fragile
23:54 et qui a été très fragile.
23:56 Il a vu la fragilité qu'elle avait.
23:58 Il a su trouver les mots.
24:04 Il a su la mettre en confiance.
24:06 Il a su la rassurer.
24:08 Et elle me disait toujours
24:12 qu'elle voulait rencontrer l'homme de sa vie.
24:14 Et l'homme de sa vie, ça a été l'Almi.
24:17 Et je suis sûre et certaine
24:19 qu'elle lui a livré des choses
24:21 que personne, même moi sa maman, ne connaît.
24:24 J'en suis persuadée.
24:26 Parce qu'elle était bien avec lui.
24:30 Quand Julie de Rouet rencontre l'Almi-Jamel,
24:47 elle est dans une situation de détresse
24:50 puisqu'elle s'est séparée de son conjoint.
24:53 Elle a deux enfants,
24:55 dont une fille qui sort d'une opération lourde.
24:58 Rapidement, il y a un rapport de séduction
25:06 qui s'instaure entre eux, des échanges de SMS.
25:09 Elle est fascinée par le personnage.
25:12 Elle voit vraiment en lui un père pour ses enfants
25:16 et le prince charmant
25:18 qui pourra la sortir de cette situation difficile
25:21 qu'elle vit depuis un petit moment.
25:24 L'Almi lui propose le mariage.
25:31 Pour ce faire, il va la présenter à sa famille en Algérie.
25:35 Mais pour se rendre là-bas,
25:37 il va falloir qu'elle souscrive des contrats d'assurance décès.
25:41 Et ce n'est qu'avec ces documents
25:43 qu'elle pourra franchir la frontière
25:45 en passant par le Maroc et venir le rejoindre en Algérie.
25:50 Julie Derouette le fait sans aucune difficulté.
25:53 En un mois, elle souscrit 4 contrats.
25:56 Lorsque je procéderai à l'audition de ces courtiers,
25:59 la réaction sera unanime.
26:01 Ils sont tous extrêmement surpris
26:03 quand Julie Derouette fait ces démarches.
26:06 Ils sont surpris parce qu'elle est très jeune
26:09 et qu'il est très rare qu'à cet âge-là,
26:12 on souscrive des contrats avec des bénéfices aussi importants
26:16 qui avoisinent le million, voire plusieurs millions,
26:19 un doublement de prime en cas d'accident.
26:22 Elle met pour bénéficiaire Lelmy Djamel,
26:25 qui n'est pas du tout ses enfants.
26:27 Je me suis demandé sincèrement si elle était extrêmement naïve
26:31 ou alors extrêmement amoureuse
26:33 au point de ne pas voir un éventuel danger
26:37 ou du moins ne pas se poser des questions
26:40 sur les explications données par M. Lelmy
26:43 pour souscrire ses contrats.
26:46 ...
26:51 -On poursuit nos investigations
27:01 concernant l'accident de Julie Derouette.
27:04 On a d'un côté M. Lelmy qui explique
27:07 que lui n'avait absolument pas connaissance
27:10 de la venue de Julie Derouette au Maroc
27:13 puisque lui y allait avec sa compagne Céline David.
27:16 Et de l'autre côté, on a Julie Derouette
27:19 qui affirme que tout a été orchestré par Lelmy Djamel
27:23 et qu'elle est venue vraiment à sa demande.
27:27 Donc on exploite la téléphonie.
27:30 On retrouve la trace d'un SMS où Julie Derouette lui dit
27:34 "Mais tu me parles de Marac, je sais pas quoi,
27:37 "je sais même pas où c'est,
27:39 "comment tu veux que je trouve un hôtel ?"
27:42 Par conséquent, Lelmy Djamel était informé de sa venue.
27:46 Pour nous, le but, c'est d'aller au Maroc
27:49 pour aller voir sur place ce qu'il s'est passé
27:52 et avoir aussi un complément d'audition
27:55 puisqu'au même titre que le dossier de Kathleen,
27:58 Julie Derouette, son accident a été traité
28:01 comme un accident de la circulation routière
28:04 avec peut-être une agression.
28:06 Donc on apprend que Julie Derouette s'est rendue
28:09 dans un hôtel de Marrakech.
28:12 Une fois sur place, elle a loué une voiture.
28:20 Elle a attendu Lelmy Djamel pour qu'il vienne la rejoindre
28:28 puisqu'il se trouvait dans un autre hôtel avec Céline David.
28:32 Il est venu la rejoindre à l'hôtel.
28:38 À ce moment-là, il lui explique qu'il faut qu'elle prenne sa voiture
28:42 et qu'elle le suive et qu'il l'emmènera dans sa famille.
28:47 Donc ils quittent l'hôtel.
28:49 Ils empruntent une route non éclairée.
28:52 À un moment donné, Julie sent qu'on percute son véhicule.
29:00 Elle, dans son souvenir, elle fait plusieurs tonneaux
29:04 avant de sortir de la route.
29:07 Et d'être vraiment sur le bas-côté.
29:10 À ce moment-là, elle sent que quelqu'un vient l'agresser.
29:27 Elle lui porte de violents coups au niveau du rachis cervical.
29:36 Et elle perdra connaissance et sera laissée pour morte dans le véhicule.
29:42 Au matin, c'est un policier local qui trouvera la voiture
29:53 sur le bas-côté de la route.
29:55 Et du coup, elle sera prise en charge par les secours
29:58 et transportée à l'hôpital où elle sera opérée.
30:01 Elle perdra la sensibilité d'une main et d'une jambe
30:06 pendant plusieurs mois, où elle sera opérée à de multiples reprises
30:09 avant de retrouver l'usage de ses quatre membres.
30:12 Julie Derouët, dans ses déclarations, avait évoqué de nombreux tonneaux.
30:20 Et au final, la société de location nous a prouvé
30:24 que la voiture n'avait été que très peu accidentée,
30:27 qu'il y avait eu juste un optique d'abîmé.
30:30 Évidemment, il y avait pu y avoir un choc,
30:32 mais pas suffisant pour faire un tonneau.
30:34 Et la voiture, de toute façon, a été retrouvée sur ses quatre roues,
30:37 au pied d'un palmier.
30:39 Quand on est à l'étranger, ça n'est pas forcément évident,
30:47 parce qu'on ne peut pas procéder comme bon nous semble.
30:50 Il faut aller au rythme des autorités locales.
30:53 On a eu un sentiment un peu de frustration à certains moments.
30:57 Et il a fallu en fait, ne pas trop, non plus,
31:00 aller trop loin dans notre demande,
31:02 parce que là aussi, vous ne pouvez pas non plus
31:04 vous créer un incident diplomatique en étant trop insistants.
31:07 Donc nous devons continuer à avancer dans le dossier.
31:12 Et à ce moment-là, nous décidons de procéder
31:15 à l'exhumation du corps de Kathleen.
31:19 (musique douce)
31:22 - À partir du moment où je prends la direction de l'enquête,
31:31 il nous est reproché de travailler exclusivement à charge.
31:34 Donc je prends la décision de ne pas m'investir trop
31:39 et de ne pas m'impliquer personnellement vis-à-vis des victimes,
31:43 ce qui n'est pas du tout une démarche habituelle.
31:47 (musique douce)
31:49 Donc ce contact téléphonique, c'est le premier que j'ai
31:52 avec la maman de Kathleen.
31:54 J'ai affaire à une maman qui est très forte,
32:00 qui prend les choses avec beaucoup de recul.
32:04 Elle m'explique qu'elle espérait avoir un jour cet appel téléphonique
32:08 et on lui expliquerait qu'on ouvre le dossier à nouveau de sa fille.
32:12 - Alors c'est vrai que ça a été un moment un peu douloureux,
32:15 c'est dur aussi, je pense que c'était dur pour elle aussi de m'appeler.
32:19 Pour moi, c'était une avancée aussi dans l'enquête.
32:22 Et je me disais que peut-être on allait trouver enfin des éléments
32:26 qui allaient inculper l'ennemi.
32:28 Malheureusement, quand l'adjudant-chef m'appelle,
32:32 il s'est passé 3 années.
32:34 3 années, c'est long.
32:36 - Et lorsque l'on procède à l'autopsie, en fait,
32:39 on ne retrouve aucun élément qui peut attester
32:42 aussi bien de la thèse accidentelle que de la thèse criminelle.
32:46 - C'est vrai que ça n'a pas donné grand-chose
32:49 au niveau des prélèvements, au niveau des cheveux,
32:52 au niveau aussi du sternum, qu'elle avait donc un enfoncement
32:56 qui n'était pas normal.
32:58 Mais bon, ça se voyait plus très bien non plus.
33:01 Donc il y avait beaucoup de choses, malheureusement,
33:04 qui s'étaient effacées avec le temps et qui avaient disparu.
33:07 - Du coup, le corps de Kathleen est à nouveau inhumé
33:10 sans que l'on ait de réponse à nos questions à ce moment-là.
33:36 - À ce moment-là de l'enquête, on a une nouvelle magistrate
33:39 qui prend en charge le dossier.
33:41 Et donc on sent tout de suite que cette magistrate
33:44 est vraiment intéressée par l'affaire.
33:46 - J'ai le souvenir d'avoir mis vraiment beaucoup,
33:48 beaucoup de temps à lire ce dossier,
33:50 beaucoup plus que tous les autres dossiers en la matière.
33:53 C'était extrêmement complexe.
33:55 Il y avait cette sensation que chaque pièce pouvait être importante,
33:59 chaque frage, chaque élément.
34:01 Donc ne pas survoler, même le témoignage
34:03 qui pouvait paraître le plus anodin, ne rien survoler
34:06 et vraiment aller dans le détail de tout ce qui avait déjà été fait.
34:10 Et ça a pris beaucoup, beaucoup de temps à la lecture.
34:13 - Elle va faire en sorte de procéder à l'exploitation
34:16 de tous les scellés que l'on a pu obtenir dans les perquisitions.
34:20 Les experts vont être désignés.
34:22 Et là, on a une nouvelle avancée dans le dossier.
34:26 - Pour moi, il y a un élément qui a été assez déterminant.
34:29 C'est tout ce qui est expertise médicale sur Kathleen.
34:32 Et ça, ça apparaît aussi, pour moi, sur la reconstitution.
34:37 Il y avait eu un moment qui était assez surprenant.
34:44 C'est-à-dire, quand M. Lelmy est sorti du fourgon d'extraction,
34:48 il était menotté.
34:50 Et là, à ce moment-là, il a eu une réaction.
34:53 Il se met à hurler en disant "Non, Kathleen, reviens, bébé."
34:56 Et il se met à genoux en sanglotant.
35:01 Bon, donc du coup, on le fait rentrer dans le camion.
35:05 On fait venir un médecin.
35:07 C'est pas qu'il pleure, on va dire qu'il gîne.
35:10 Au début, il se met à recroquiller, il se met à baver.
35:13 Bon, après, il ne bave plus.
35:15 Bon, je sais qu'il y avait des gens autour qui disaient
35:18 "Il en fait un petit peu trop."
35:20 Mais du coup, il n'assiste pas concrètement à la reconstitution.
35:23 Il n'est pas du tout présent pendant toute la reconstitution.
35:26 Le but de la reconstitution, c'était aussi de voir
35:30 si ce qu'il avait décrit, c'était ou non cohérent.
35:33 On avait pris 2 comédiens pour jouer le rôle de Jamel Lemie
35:37 et jouer le rôle de Kathleen.
35:39 Donc on s'était servi des dossiers médicaux
35:41 pour avoir des gens qui soient dans les mêmes gabarits.
35:43 Et on leur a fait prêter serment.
35:45 Normalement, un figurant qui est juste là pour être pris en photo,
35:48 on ne lui fait pas prêter serment.
35:50 Et on s'était rendu compte, et on l'a noté dans le PV de reconstitution,
35:55 que quand le comédien se mettait sur elle,
35:58 lorsqu'il se relevait, elle prenait une très grande respiration.
36:01 Et à la fin, on lui a demandé "Mais qu'est-ce que vous avez ressenti ?"
36:08 C'est pour ça qu'on lui a fait prêter serment.
36:10 Et elle a dit "J'ai vraiment eu la sensation d'étouffer totalement.
36:12 Heureusement qu'il ne s'appuyait pas totalement sur moi,
36:14 parce que je n'aurais pas pu tenir longtemps."
36:16 Et je me souviens de ce moment-là, où il y a eu tout autour un silence,
36:19 vraiment un silence de mort.
36:20 Et les avocats de la défense ont compris.
36:22 Ils ont compris pourquoi on avait fait la reconstitution à ce moment-là.
36:25 Et il y en a un qui a dit "Mais il faut qu'on conteste, on ne peut pas laisser dire ça."
36:28 Et un autre avocat a dit "Non, on ne peut pas là, on ne peut rien faire."
36:31 Et il y avait après toute la partie avec les témoins qui décrivent vraiment
36:34 Jamel le mis sur sa femme, lui dit "Elle l'enlacait en fait."
36:38 Pour moi, il l'achevait quoi.
36:41 Il était en train de l'achever, pas de l'enlacer.
36:43 Et il y a d'ailleurs un des témoins qui dit à un moment
36:46 "J'ai dit je ne sens plus le pouls."
36:48 Et c'est surprenant parce qu'à ce moment-là,
36:50 il lâche son étreinte et il la libère.
36:53 [Musique]
37:06 Parmi tous les éléments que l'on a découvert lors de la perquisition,
37:09 on a découvert une reconnaissance de dette au nom d'un certain Arendt Janik.
37:14 Ce nom-là n'apparaît pas du tout dans les différents dossiers.
37:19 Un binôme est désigné pour partir dans le Sud, dont Rodrigue Moukoko,
37:24 pour aller entendre M. Arendt et savoir ce qu'il en est de cette reconnaissance de dette.
37:29 Donc je descends toujours avec Stéphane, mon binôme,
37:33 et le temps que Stéphane aille chercher le matériel,
37:36 une fois qu'on avait acquis, qu'on avait l'accord de M. Arendt de discuter avec nous,
37:41 donc Stéphane va chercher le matériel d'audition et là, grosse surprise,
37:46 M. Arendt nous dit "écoutez, je regarde les faits pour lesquels vous avez mis en examen M. Lelmy,
37:53 ouais, mais moi, avec ce que je sais sur lui, c'est 30 ans de prison qu'il va faire."
37:59 [Musique]
38:03 Alors il entre en contact avec Jamel Lelmy, je crois que c'est par le biais d'un ami commun,
38:07 et il a besoin d'argent pour monter une affaire.
38:13 Et Jamel lui dit "écoute, moi j'ai de l'argent à placer, donc éventuellement, je peux te financer."
38:20 Et puis ils échelonnent un rythme de remboursement,
38:23 donc ça fait évidemment les affaires de M. Arendt,
38:27 qui nous dit assez rapidement ne pas être en mesure de le rembourser.
38:31 On comprend que rapidement, les échelonnages n'intervenant pas comme prévu,
38:38 Jamel Lelmy se montre un peu plus pressant pour récupérer son argent,
38:44 il se déplace même, un rendez-vous est même monté en région parisienne,
38:49 où plus ou moins il se montre menaçant envers lui,
38:53 et là M. Arendt lui dit "écoute, de toute façon, l'argent, je ne peux pas te rembourser, j'en ai pas."
38:58 [Musique]
39:01 Et là, Jamel lui dit "bah écoute, puisque tu n'as pas, moi j'ai une solution à te proposer,
39:07 il va falloir que tu fasses un sacrifice.
39:11 Tu te débrouilles, ta femme ou ta maîtresse, tu la sacrifies,
39:14 et il lui donne une démarche à suivre en lui disant "écoute,
39:17 tu lui fais souscrire la désassurance d'essai,
39:21 avec un montant doublé en cas d'accident,
39:26 on va hors de France, et là l'accident aura lieu à ce moment-là,
39:31 ensuite tu récupères l'argent et tu me rends ce que tu as à me rendre,
39:35 et puis après avec le reste, tu fais ce que tu as à faire."
39:38 [Musique]
39:40 L'information est une véritable bombe pour nous à ce moment-là du dossier,
39:43 mais ses explications sont en off et il explique qu'il ne couchera jamais sur le papier ce qu'il vient de dire
39:50 parce qu'il craint pour sa vie, mais surtout pour la vie de son épouse et de sa famille.
39:55 Donc en aucun cas, il ne marquera ça sur papier.
39:58 Les éléments étant tellement importants, j'en réfère à la magistrate,
40:02 qui me dit clairement qu'il faut absolument avoir cette audition.
40:06 Donc je descends dans le sud avec mon binôme,
40:10 et on discute à nouveau avec Arendt,
40:14 et à un moment donné, je ne sais pas pourquoi,
40:16 je ne vois pas ce qu'on a pu dire qui aurait pu déclencher ça,
40:19 mais M. Arendt tape sur la table et nous dit "allez-y, sortez l'ordinateur,
40:24 je vais tout vous raconter."
40:26 [Musique]
40:45 Donc là on arrive en 2013, on arrive à la fin de l'enquête,
40:49 donc avec la magistrate, il est décidé de procéder à la clôture
40:54 et je dois rédiger le PV de synthèse de ce dossier impressionnant et très complexe.
41:01 Le mobile de l'enquête, c'est quand même l'argent.
41:03 Donc forcément, il y a eu un gros travail de fait sur le volet financier de l'Odemy Jamel.
41:09 Et lorsqu'on étudie son patrimoine et son train de vie,
41:12 on s'aperçoit qu'il a eu un vrai train de vie à partir du décès de Kathleen Vasseur.
41:18 Les ressources financières n'étant pas inépuisables,
41:21 on s'aperçoit en fin d'année 2009 qu'il commence à manquer de liquidités
41:27 et on arrive justement au moment où Julie Derouette souscrit des contrats d'assurance décès.
41:33 Donc il y a une chronologie et une logique dans la dépense de l'argent
41:37 et l'apparition de Julie Derouette avec la souscription des contrats.
41:41 En fait, c'est un dossier un peu pérus, c'est-à-dire qu'il y a plein d'enquêtes dans l'enquête.
41:46 Il n'y a pas un fait, il y en a plusieurs.
41:47 Il y a les deux faits dont on est saisi, les faits qui concernent Kathleen Le Demy et Julie Derouette,
41:51 mais il y a aussi d'autres faits qui finalement doivent être investigués à part.
41:55 C'est-à-dire que même si strictement les faits concernant Yannick Arendt et Karine Thiebaud
42:00 ne sont pas des infractions pénales, il faut les traiter comme un dossier à part pour comprendre
42:05 puisque ça fait partie intégrante de tout ce dossier.
42:08 Et la difficulté, c'est de rendre tout cela compréhensible et intelligible pour les autres personnes
42:12 puisque on ne travaille pas pour nous, on travaille pour les autres qui vont juste lire ce dossier.
42:15 Il faut qu'ils le comprennent.
42:17 Pour autant, je pense qu'on peut parler d'une frustration parce qu'on n'a pas été à même de déterminer
42:25 si oui ou non il y avait l'existence d'un complice ou d'un co-auteur.
42:29 On n'a pas de témoin direct des accidents, il n'y a pas de preuves matérielles concrètes.
42:35 Donc ce sont tous des éléments qui quelque part peuvent jeter le discrédit sur le dossier.
42:43 Les assises ont lieu en 2014 et là pour moi, il y a une évidence,
42:49 c'est qu'il ne peut pas y avoir de juste milieu dans la décision.
42:53 Soit les jurés sont convaincus et à ce moment-là, il aura la peine maximale,
42:58 soit ils ne le sont pas et il sera quitté.
43:00 Donc il y a un véritable enjeu dans ce dossier et donc il y a une petite inquiétude quand même.
43:08 Par conséquent, je fais le choix d'être aidée et de m'entraîner avec le Centre national de la police judiciaire à Aroni.
43:14 Le CNFPJ va procéder à une simulation d'assises et ils vont préparer les assises
43:21 et me mettre à mal sur des points de détail pour que je puisse me préparer au mieux
43:25 aux questions qui pourraient m'être posées.
43:29 C'était d'ailleurs la première fois où je ne me suis pas fait des assises.
43:36 C'était la première fois où je demandais leur regard de professionnel.
43:42 Et le but pour moi, c'est d'être préparée au mieux, peut-être pas forcément aux questions,
43:46 mais d'avoir un discours qui soit suffisamment clair pour convaincre les jurés et qu'ils puissent me comprendre.
43:52 Le premier procès est un petit peu particulier parce que ça se passe dans les zones,
44:11 puisque ça se passe sur les lieux où a eu lieu l'accident.
44:15 Et donc c'est un peu sans fief à M. Lalmi, puisqu'il est de là.
44:19 Et là, on assiste au premier jour en arrivant à un comité de soutien dehors avec banderole, t-shirt,
44:26 quelque chose de très, un peu difficile.
44:30 Donc nous, on se méfie un petit peu qu'on n'est pas bien.
44:34 Alors il y avait vraiment deux clans et on sentait cette pression.
44:48 Quand je rentre, j'ai l'impression de rentrer en fait dans une arène.
44:51 C'est vraiment le sentiment que j'ai.
44:54 Il y a énormément de monde. On a la presse, ce qui n'est pas forcément habituel.
45:00 Et l'avocat de la défense, c'est maître Dupont-Moretti, ainsi que maître Kamaski.
45:06 On connaît la notoriété de ces avocats.
45:13 Quand on arrive aux questions des avocats de la défense, on est toujours un peu sur la défensive, justement.
45:18 On craint toujours, effectivement, qu'on soit passé à côté de quelque chose
45:23 et qu'ils mettent en avant un point de détail qui peut mettre à mal la procédure.
45:30 On m'a demandé d'émettre un avis sur le témoignage de Julie Derouette.
45:37 J'ai bien senti que le but, c'était de discréditer complètement ses propos.
45:43 Le but, c'est de rester très factuel.
45:46 Effectivement, on a des choses qui ne sont pas cohérentes.
45:49 Quand elle parle de tonneau, la thèse accidentelle est quand même peu probante.
45:56 Mais pour autant, on a aussi des éléments qui nous permettent de dire qu'elle a subi des violences
46:02 et que médicalement, il n'y a pas de doute sur son état de santé.
46:07 Au moment du procès, le lemydjamel explique qu'ils se sont tous liés contre lui
46:13 et qu'ils ont extrapolé un complot contre lui, qu'ils se connaissaient tous.
46:19 Et pour autant, à un moment donné des assises, l'opinion bascule.
46:25 Et cet élément déclencheur, c'est le témoignage de Karine Thiebaud.
46:35 Elle se présente à la barre, elle est émue, elle a un peu de mal à répondre aux questions.
46:41 Donc elle explique combien elle n'est pas du tout une menteuse,
46:45 que tout ce qu'elle a raconté, c'est vrai et qu'elle ne comprend pas que le mydjamel ait pu être méchant avec elle
46:52 lorsqu'elle a été confrontée à lui pendant les interrogatoires,
46:55 qu'elle ne pensait pas ça de lui, mais qu'elle n'a vraiment pas menti.
46:59 Elle reste sur cette ligne de conduite là.
47:02 Et donc comme elle n'est pas bien, qu'elle est à la limite du malaise, il faut une suspension d'audience.
47:07 Et lorsque tout le monde sort, et dans la presse, il y a une journaliste qui sort,
47:13 et en ouvrant la porte elle dit "non mais alors si cette personne là,
47:17 elle a fomenté tous ces actes là d'assurance avec Derouette et Arendt,
47:23 c'est la meilleure actrice, elle est plus forte que Marion Cotillard, elle mérite un Oscar".
47:28 Le verdict tombe au bout d'un mois de procès.
47:32 Il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation, d'assassinat, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'escroquerie.
47:40 30 ans de peine d'emprisonnement, sans peine de sûreté.
47:45 Il est reconnu coupable de la mort de Marie-Claude,
47:48 et il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation, d'assassinat, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'escroquerie.
47:53 Il est reconnu coupable de la mort de Marie-Claude,
47:58 il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'assassinat, escroquerie.
48:05 Il est reconnu coupable de la mort de Marie-Claude,
48:10 il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'assassinat, escroquerie, tentative d'assassinat, escroquerie.
48:15 Il est reconnu coupable de la mort de Marie-Claude,
48:20 il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation,
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48:35 Il est reconnu coupable de la mort de Marie-Claude,
48:40 il est reconnu coupable d'un des chefs d'accusation,
48:45 il est reconnu coupable d'une des chefs d'accusation,
48:50 il est reconnu coupable d'une des chefs d'accusation,
48:55 il est reconnu coupable d'une des chefs d'accusation,
49:00 il est reconnu coupable d'une des chefs d'accusation,
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