D’un côté la rencontre très rétro entre Kim Jong-Un et Vladimir Poutine pour assurer la livraison de pièces d’artilleries issues du stock nord-coréen, de l’autre, les livraisons sud-coréenne à l’Ukraine et aux Etats-Unis de matériel et des munitions…
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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NewsTranscription
00:00 [Générique]
00:04 La visite de Kim Jong-un en Russie, à bord de son train blindé
00:07 qui ne dépasse pas les 60 km/h,
00:10 faisait immanquablement penser à l'un des premiers Jens Bond,
00:13 bon baiser de Russie.
00:15 L'Occident a désormais ses deux méchants, Kim et Poutine,
00:19 qui ressemblent fort aux méchants contre lesquels
00:21 Jens Bond sort toujours victorieux.
00:23 La seule petite différence,
00:25 c'est que Joe Biden ne ressemble décidément pas à Jens Bond.
00:29 Plus sérieusement, il y a une logique à cette alliance
00:32 entre la Russie et la Corée du Nord.
00:34 Officiellement, il n'y a eu aucun accord.
00:37 Pour la simple et bonne raison que la Corée du Nord
00:39 est sous sanction de l'ONU, sanction que la Russie avait votée.
00:44 Officieusement, il y a bien accord.
00:46 La Russie, dans sa guerre avec l'Ukraine,
00:48 consomme énormément de munitions
00:50 et elle doit remplacer les tanks et les pièces d'artillerie détruites.
00:53 Son économie s'est progressivement reconvertie en économie de guerre,
00:57 mais il lui faut trouver d'autres sources d'approvisionnement.
01:01 Or, la Corée du Nord est un arsenal.
01:04 Le pays est exsangue,
01:05 mais ses forces armées, qui absorbent une partie du maigre budget national,
01:09 ont des stocks considérables de matériel et de munitions.
01:13 C'est cela que Poutine et Kim ont négocié.
01:16 La livraison de matériel qui sont aux normes de l'armée russe,
01:19 puisque ce sont les soviétiques qui fournissaient autrefois la Corée du Nord.
01:24 On estime que Pyongyang a en stock plus de 10 000 pièces d'artillerie de moyen et gros calibre
01:30 et des dizaines de millions de buts.
01:32 En contrepartie, la Russie pourrait livrer de la nourriture et des technologies
01:37 qui permettront à Kim Jong-un de parfaire son arsenal balistique et nucléaire.
01:43 Mais une Corée peut en cacher une autre.
01:46 Car ce que l'on oublie, c'est que la Corée du Sud est, elle aussi,
01:49 pourvoyeuse de matériel et de munitions pour l'Ukraine.
01:54 La Corée du Sud, ne voulant pas détériorer encore un peu plus ses relations avec Moscou,
01:59 n'exporte pas officiellement de matériel militaire à usage létal vers l'Ukraine.
02:05 En revanche, ces matériels et munitions qui se trouvent être aux normes de l'OTAN
02:10 sont vendus à l'armée américaine qui les ré-exporte vers le théâtre d'opérations ukrainien.
02:16 Cela évite à l'armée américaine de trop puiser dans ses stocks.
02:20 Les deux Corées deviennent donc des bases arrières du conflit ukrainien
02:24 en approvisionnant les deux adversaires.
02:26 Et ce, pour une raison simple.
02:28 Les deux Corées sont toujours en guerre depuis 1953.
02:32 Il y a eu une armistice, mais le 17ème parlait, depuis 70 ans, un des points chauds du globe.
02:38 La Corée du Nord s'est surarmée avec l'appui plus ou moins important de la Russie
02:42 et de la Chine, selon les époques.
02:44 Mais la Corée du Sud est également surarmée.
02:47 Aujourd'hui, le budget militaire de la Corée du Sud est pratiquement le même que celui de la France.
02:53 45 milliards d'euros.
02:54 Cela représente 2,8% de son PIB contre 1,8% pour la France.
03:00 Le pays compte 600 000 soldats pour un peu plus de 50 millions d'habitants.
03:05 Pour mémoire, la France en a un peu plus de 200 000.
03:09 Depuis plusieurs années, l'industrie d'armement sud-coréenne devient un acteur majeur.
03:14 Elle est au 7ème rang mondial et entend devenir très vite le 4ème exportateur mondial d'armement.
03:22 Le contrat de 15 milliards de dollars signé il y a quelques mois avec la Pologne témoigne de cette percée.
03:27 Les Coréens du Sud fabriquent et exportent des chars, des obusiers automoteurs, des avions de combat léger.
03:33 Ils les produisent vite et pas très cher.
03:36 Ils sont donc compétitifs.
03:38 Même si ces armements n'ont peut-être pas toute la sophistication des matériels occidentaux.
03:43 Mais l'Europe n'a plus de stocks à livrer aux Ukrainiens.
03:47 Et les Américains ne veulent pas non plus trop puiser sur leurs stocks qui ne sont pas si importants que cela.
03:53 Russes et Occidentaux n'avaient sans doute pas prévu que le conflit en Ukraine
03:58 ressemblerait plus à la guerre de 14-18 qu'aux autres conflits.
04:02 Une guerre de tranchées, une guerre où le feu tue et mutile.
04:06 Une guerre qui consomme hommes, matériels et munitions à un niveau que personne n'avait prévu.
04:12 [SILENCE]