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La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, prononçait le 13/09 son discours annuel sur l’état de l’union. Au menu : quelques heureuses prises de conscience, quelques contradictions aussi et la promotion d'un agenda d'élargissement de l'UE.

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Transcription
00:00 Le 13 septembre, Ursula von der Leyen a donc prononcé son discours sur l'état de l'Union.
00:10 Cette petite sauterie est devenue rituelle puisqu'il s'agit donc d'expliquer que
00:16 l'Union européenne, c'est comme les États-Unis, c'est une fédération et c'est une puissance.
00:23 Tout le monde y croit.
00:24 Alors il y a diverses choses intéressantes dans les positions prises par Ursula von der Leyen dans son discours.
00:32 On peut se réjouir évidemment que la présidente de la Commission européenne se soit enfin
00:38 rendue compte qu'il y avait un léger sujet sur la façon dont la Chine par exemple pénètre
00:46 le marché européen.
00:48 La Commission européenne va donc lancer une enquête sur les subventions, notamment les
00:54 subventions aux voitures chinoises, puisque c'est bien formidable, tous les pays de l'Union
01:00 européenne, pour passer le plus rapidement possible vers la transition climatique, en
01:05 fait, donnent de l'argent public tranquillement à des entreprises chinoises qui déversent
01:11 leurs voitures et ruinent les constructeurs automobiles européens.
01:15 C'est vrai sur les voitures, c'est vrai sur tout le reste.
01:19 Donc on peut au moins se dire qu'une légère prise de conscience, même si évidemment
01:25 on en reste toujours sur la ligne traditionnelle, le protectionnisme c'est la guerre.
01:30 Puis il y a un autre sujet sur lequel Ursula von der Leyen s'est étendue dans ce discours,
01:35 c'est la question de l'agriculture.
01:36 Et là il s'agissait de brosser dans le sens du poil les agriculteurs, c'est-à-dire
01:40 de les rassurer, mais non, la lutte contre le réchauffement climatique ne va pas détruire
01:46 définitivement l'agriculture en Europe.
01:48 On avait quand même quelques raisons de se poser des questions.
01:53 Pour autant, et c'est bien là tout le problème, il y a une fois de plus une contradiction
01:59 totale entre l'idéologie poursuivie par Ursula von der Leyen, mise en œuvre frénétiquement,
02:06 et ce genre de beau discours.
02:07 C'est Jean Quatremer, le spécialiste Europe de libération, qui est quand même pas soupçonnable
02:14 d'être eurosceptique, qui note cette contradiction, puisque Ursula von der Leyen continue à promouvoir
02:22 frénétiquement les traités de libre-échange, notamment celui avec le Marco-Source, et
02:26 le prochain en date.
02:27 Et Jean Quatremer explique que ces traités de libre-échange, à Bruxelles, sont baptisés
02:35 "voitures allemandes contre agriculture".
02:36 Alors nous, ça fait 20 ans qu'on l'explique à Marianne, mais on est ravis que d'autres
02:42 s'en aperçoivent, même au sein des instances européennes.
02:46 On voit donc que le beau discours d'Ursula von der Leyen n'a strictement rien à voir
02:54 avec la réalité.
02:55 Sur d'autres choses aussi, parce qu'il y a un autre sujet sur lequel Ursula von der
02:58 Leyen s'est longuement épanchée, c'est la question migratoire, pour nous expliquer
03:03 qu'il n'y a aucun problème, en fait, et que tout ça va être formidablement géré
03:09 avec une belle politique qui va fonctionner.
03:11 C'est curieux parce que dans le même temps, l'Allemagne suspend les relocalisations
03:17 de migrants venus d'Italie.
03:19 Dans le même temps, l'Autriche refuse mordicus l'extension de l'espace Schengen à la
03:27 Roumanie et la Bulgarie, qui est demandé par la Commission européenne.
03:32 Mais à part ça, évidemment, la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux
03:39 dans l'Union européenne est une immense réussite.
03:43 Dernier point d'ailleurs où l'on sent bien que tout ça avance dans le bon sens,
03:48 c'est la question de la défense européenne, autre élément du discours d'Ursula von der
03:53 Leyen.
03:54 Et pendant qu'une fois de plus on nous explique que tout ça va vers du mieux, que les États
04:01 Unis sont en train de s'entendre, la Lituanie explique, notamment à la France, qu'il
04:07 n'est absolument pas nécessaire de réserver les achats d'armes à des entreprises européennes.
04:15 Pourquoi on ne s'appuie pas sur les États-Unis, puisque ce sont les seuls à pouvoir nous
04:19 défendre contre le voisin russe ?
04:21 Bref, il ne s'agit pas d'expliquer que rien n'avance.
04:26 Il y a du mieux ne serait-ce que dans les discours et on peut se réjouir que quelqu'un
04:33 comme la présidente de la Commission européenne se sente obligée de prendre en compte les
04:39 questions de libre concurrence, les questions de préservation des filières agricoles,
04:46 même la question migratoire, au moins ça apparaît.
04:49 Un hommage que le vice rend à la vertu, comme disait La Rochefoucauld sur l'hypocrisie.
04:55 Restent les actes, reste la possibilité de s'entendre dans un espace dont, une fois
05:01 de plus, les intérêts sont divergents.
05:04 À quel moment va-t-on se rendre compte qu'une Europe élargie encore à la Moldavie, à
05:12 la Géorgie, à l'Ukraine, va petit à petit diluer plus encore la voix des citoyens des
05:21 différents pays et surtout les spécificités des uns et des autres ?
05:25 Ursula von der Leyen a envoyé le message dans son discours.
05:30 Le but, c'est cet élargissement.
05:32 Le but, c'est de réviser les traités pour permettre cet élargissement.
05:38 Ça veut dire quoi, réviser les traités ? Ça veut dire passer à la majorité qualifiée,
05:44 notamment sur les questions de politique étrangère.
05:47 Ce que nous promet Ursula von der Leyen, pour ceux qui savent lire entre les lignes, c'est
05:54 plus de technocratie, c'est moins de poids sur la scène internationale, une inféodation
06:02 toujours plus grande à la fois économique et militaire aux États-Unis, mais tout ça,
06:07 évidemment, sous des dehors tellement sympathiques.
06:11 Merci.
06:12 Merci à vous.
06:13 Merci à vous.
06:14 Merci à vous.
06:15 Merci à vous.

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