Athènes, le 27 juin 1976. Un groupe terroriste monte à bord du vol Air France 139 à destination d'Israël et détourne l'avion vers Entebbe, en Ouganda, où il bénéficie du soutien du dictateur Idi Amin Dada. Les pirates de l'air réclament la libération de prisonniers palestiniens et menacent d'exécuter les 258 passagers qu'ils retiennent en otages. Mais le gouvernement israélien refuse de négocier et déclenche «l'opération Tonnerre». Retour sur la préparation et le déroulement du raid, qui sont minutieusement retracés grâce à des images d'archives, des reconstitutions et des témoignages des protagonistes, dont l'ancien ministre de la Défense israélien Shimon Peres.
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00:00 Des terroristes s'emparent d'un avion de ligne.
00:03 À bord de l'appareil, 4 heurts à Israël.
00:07 Seule issue pour Israël, une opération de sauvetage désespérée.
00:10 Si nous échouons, personne ne nous le pardonnera.
00:15 Grâce au récit de témoins oculaires et au dossier des services de renseignement,
00:19 nous avons pu reconstituer l'attaque de plusieurs commandos sur une armée étrangère.
00:28 Des grenades, des bombes, des odeurs, des cris, des tirs, l'enfer.
00:33 Vous allez maintenant suivre avec nous tous les rebondissements de l'affaire
00:37 au moment où les forces spéciales israéliennes affrontent une situation de crise.
00:41 [Musique]
01:08 Europe, Grèce, Athènes.
01:12 Le vol 139 d'Air France à destination de Paris fait escala à Athènes
01:23 pour embarquer 58 passagers supplémentaires.
01:26 Quatre d'entre eux voyagent avec le faux passeport et n'ont aucune intention de rallier Paris.
01:38 Ils sont en fait au service du Front Populaire de Libération de la Palestine,
01:42 un groupe terroriste radical.
01:44 Le FPLP est une des multiples factions qui combat Israël
01:52 pour obtenir la restitution de territoires perdus lors de la guerre d'ici jour en 1967.
01:57 Le détournement d'avions de ligne est une de leurs tactiques préférées.
02:06 Au cours des dix dernières années, les différents groupes pro-palestiniens
02:10 ont ainsi pris d'assaut plus de 50 appareils.
02:13 Cette fois, ils ont choisi pour cible l'aéroport d'Athènes.
02:19 Ils savent que le personnel au sol est en grève et parient sur des mesures de sécurité allégées.
02:24 Le risque est gros, mais ça paie.
02:33 Ils embarquent sur le vol 139 qui a quitté Tel Aviv en Israël un peu plus tôt.
02:38 Parmi les 246 passagers à bord, il y a beaucoup d'Israéliens.
02:47 Quand l'avion atteint sa vitesse de croisière,
02:55 les lumières de contrôle des ceintures de sécurité s'éteignent.
02:58 Pour les terroristes, c'est la fin de la guerre.
03:01 Pour les terroristes, c'est le signal convenu de l'attaque.
03:05 Les passagers voient soudain avec horreur surgir devant eux
03:21 trois hommes et une femme armés de pistolets et de grenades dégoupillées.
03:28 Le diplomate israélien Ilan Artouv est assis à côté de sa mère Dora Bloch, âgée de 74 ans.
03:34 Ils avaient le doigt sur la détente, ils voulaient nous tuer.
03:40 Cela ne faisait aucun doute pour personne.
03:47 Ces gens-là voulaient nous tuer.
03:49 Sarah Davidson voyage en compagnie de son mari Ouzi et de leurs jeunes fils Ron et Benny.
03:56 Je me souviens qu'à ce moment-là, j'ai regardé mes enfants.
04:00 Ils ont tous les deux les yeux bleus.
04:03 Et ils avaient les yeux levés vers le ciel, comme s'ils s'adressaient à Dieu.
04:07 Oh mon Dieu, pourquoi cela nous arrive-t-il ?
04:13 Un des pirates de l'air pénètre comme une furie dans le cockpit.
04:24 Et ordonne au pilote de changer de cap et de couper tous les contacts radio.
04:29 Le centre de contrôle du trafic aérien alerte Israël.
04:37 Le vol 139 vient d'être détourné.
04:41 Le message est transmis au premier ministre Yitzhak Rabin.
04:49 Ses images d'archives le montrent au moment où il apprend la nouvelle.
04:53 Rabin tient à s'assurer qu'une certaine personne en soit aussitôt informée.
05:04 Enterrée sous le bâtiment du ministère de la Défense à Tel Aviv, se trouve ce que l'on appelle le puits.
05:13 Cette pièce, sans aucune ouverture et à l'épreuve des bombes,
05:17 véritable poumon d'acier de l'armée israélienne, est opérationnelle 24h/24, 7j/7.
05:23 Moki Betzer, chef de l'unité anti-terroriste, prend connaissance du détournement de l'avion.
05:29 Ma première réaction ? De la colère, de la rage.
05:39 Les terroristes s'en prennent à des innocents pour obtenir ce qu'ils veulent.
05:43 Ce n'est pas la première fois que Betzer a affaire à des pirates de l'air.
05:48 En 1972, 12 de ces hommes habillés en tenue de techniciens au sol
05:54 ont donné l'assaut à un avion détourné sur l'aéroport de Lod à Tel Aviv.
05:58 Ils ont tué deux terroristes et libérés 100 passagers.
06:06 Les terroristes palestiniens ayant l'habitude d'obliger les pilotes des appareils détournés à se poser en Israël,
06:11 le plus grand aéroport du pays est placé sous haute surveillance.
06:14 Betzer sait que si la situation se répète, son unité d'élite possède tout le savoir-faire pour donner l'assaut.
06:25 En attendant, les opérateurs radars gardent les yeux fixés sur les écrans.
06:31 À bord, le chef des terroristes annonce par haut-parleurs leur appartenance au FPLP.
06:36 Il parle avec un accent allemand.
06:43 La femme, qui est également allemande, ordonne aux passagers de sortir leur passeport
06:51 et de se préparer à être fouillés.
06:53 Ces paroles sont entendues par les opérateurs.
07:00 Ces paroles sont entrecoupées d'insultes antisémites.
07:03 La façon dont elle nous regardait, le ton sur lequel elle nous parlait,
07:07 ce que les gens de la génération de ses parents n'avaient pas fait aux juifs, on sentait qu'elle était prête à le faire.
07:12 Ousie, le mari de Sarah Davidson, travaille dans l'armée de l'air israélienne.
07:20 Son badge fait de lui un homme mort.
07:24 Il faut absolument qu'il s'en débarrasse avant d'être fouillé.
07:29 Il y avait urgence.
07:30 Alors nous l'avons tous les deux mâchonnés pour le détruire.
07:34 Ils parviennent de justesse à jeter les morceaux de badge mastiqués dans une canette vide de Coca-Cola.
07:50 Alors son passeport, où est-il ?
07:56 Il s'en est fallu de quelques secondes.
07:58 Les opérateurs radars découvrent que le vol 139 ne fait pas route vers Israël,
08:10 mais vers la Libye, en Afrique du Nord.
08:14 Cela ne relève donc plus de l'armée israélienne.
08:23 Deux heures et demie après son détournement, l'avion de ligne d'Air France atterrit sur l'aéroport Benghazi.
08:28 La Libye soutenant la cause palestinienne, les terroristes demandent au président Kadhafi l'autorisation de se ravitailler en carburant.
08:38 Des heures durant, les passagers attendent sans pouvoir bouger, dans un habitacle où il fait une chaleur suffocante.
08:51 Patricia Martel se sent mal. Elle est enceinte et craint de perdre son bébé.
08:55 Les terroristes acceptent de la relâcher.
08:58 Sept heures plus tard, l'appareil chargé de 42 tonnes de fuel décolle enfin.
09:06 Destination inconnue.
09:09 La femme libérée est rapatriée à Londres.
09:15 Israël envoie un de ses agents du renseignement pour l'interroger.
09:20 Elle lui confirme que l'avion a bien été détourné par des pirates de l'air appartenant à une faction palestinienne et que deux d'entre eux sont allemands.
09:27 Les deux personnes qu'elle identifie parmi les photos de suspects qui lui sont présentées sont des membres de la bande Abbad Hermann Hoth, un groupe extrémiste allemand.
09:38 Pour Betzer, c'est une très mauvaise nouvelle.
09:46 Cela signifie que différents groupes radicaux unissent leurs efforts pour s'attaquer à Israël.
09:50 Il ne sait toujours pas où les pirates de l'air comptent emmener les otages, ni pourquoi.
09:58 Fin juin 1976.
10:04 L'information tombe. Des terroristes palestiniens ont détourné un avion de ligne.
10:11 Aujourd'hui, des terroristes palestiniens ont pris le contrôle d'un appareil d'air France avec 80 Israéliens et 157 autres passagers à bord.
10:18 Pour tous ceux qui ont des parents ou des proches dans l'avion, c'est le début du cauchemar.
10:24 Parmi les otages se trouve un jeune homme de 19 ans, Jean-Jacques, fils unique du franco-israélien Robert Maimoni.
10:33 C'était la plus mauvaise heure de ma vie. Je ne savais pas quoi faire. Je me demandais ce que j'allais pouvoir faire, mais c'est une question à laquelle je n'ai pas répondu.
10:46 Trois heures après leur départ de Libye, soit 14 heures après le détournement, les terroristes obligent le pilote à se poser.
11:00 Au milieu de la nuit, les passagers voient des dizaines de soldats armés rassemblés sur le tarmac.
11:05 À midi, soit 9 heures plus tard, on les conduit dans un terminal désaffecté.
11:11 Un soldat filme la scène alors même que les otages découvrent qu'ils sont à l'aéroport d'Antebe, en Ouganda, un petit pays d'Afrique de l'Est.
11:29 Antebe n'a pas été choisi au hasard par les terroristes, mais parce qu'ici, à 3200 kilomètres de Tel Aviv, ils sont à l'abri des commandos israéliens.
11:36 L'Ouganda est dirigée par le dictateur Hidi Amin Dada, connu pour être aussi excentrique qu'imprévisible.
11:46 Amin Dada arrive à l'aéroport avec tous les médias ougandais dans son sillage.
11:58 Voyant en lui leur sauveur, les otages l'applaudissent chaleureusement.
12:01 On était tous très heureux. On était sûrs que c'était la fin de toute cette horrible histoire.
12:09 Parce que nous savions tous qu'Amin Dada était un très, très bon ami d'Israël.
12:15 Mais ce que les otages ne peuvent savoir, c'est qu'Amin Dada a retourné sa veste.
12:26 Il a longtemps entretenu d'excellents rapports avec Israël.
12:29 Mais en 1972, lorsque le premier ministre Goldamer a refusé de lui fournir des avions pour attaquer le Kenya,
12:37 il a rompu toute relation avec Israël et épousé aussitôt la cause palestinienne.
12:42 Après avoir échangé des poignées de main avec les terroristes, il ordonne à ses soldats de les assister du mieux qu'ils peuvent.
12:54 Pour la première fois dans l'histoire du terrorisme, un groupe armé obtient le soutien direct d'un pays souverain,
13:00 alors même qu'il est en train de commettre un acte de violence.
13:03 En plus des terroristes, c'est maintenant toute une armée qui défie Israël.
13:13 Le seul point positif dans cette affaire, c'est que cette armée, Mookie Betzer, la connaît bien.
13:20 Il se trouve en effet que Betzer a participé jadis à la formation de soldats ougandais.
13:25 Il connaît donc leurs faiblesses.
13:27 Leurs connaissances sont très basiques.
13:32 Ils savent charger un fusil, se battre en terrain découvert et lire une carte.
13:37 Peu de temps après, il fait une découverte bien plus importante encore.
13:43 Non seulement c'est une entreprise israélienne qui a construit des armes,
13:47 mais elle en possède encore les plans.
13:49 Betzer les étudie avec attention, sachant qu'avant de lancer une opération de sauvetage,
13:57 il doit connaître le bâtiment dans les moindres détails.
14:00 A l'avant du terminal, il y a sept entrées.
14:07 Les portes 3 et 4 donnent directement sur le hall principal,
14:12 où sont retenues les armes de la guerre.
14:14 Les portes 4 et 4 donnent directement sur le hall principal,
14:18 où sont retenues les otages.
14:20 Lundi dans la nuit, les passagers dorment à même le sol avec les lumières allumées.
14:29 Troisième jour, 5 heures du matin.
14:35 Les pirates de l'air envoient leurs revendications par télégramme.
14:41 Les terroristes emprisonnés, dont le japonais Kozo Okamoto,
14:45 un des auteurs du massacre sur l'aéroport israélien de Lod en 1972.
14:50 Et l'archevêque Capuchy, qui a fourni des armes aux terroristes du Moyen-Orient.
14:57 L'ultimatum expire mardi à 14 heures,
15:01 ce qui laisse 45 heures aux israéliens pour réagir.
15:05 Si les exigences des ravisseurs ne sont pas satisfaites d'ici là,
15:09 ils commenceront à exécuter les otages.
15:12 Devant les médias, l'armée israélienne affirme qu'Antebbe est trop loin
15:18 pour une opération de sauvetage.
15:20 Nous n'avons aucune solution militaire.
15:25 Il appartient aux politiques de régler ce problème.
15:28 Mais tout le monde sait qu'Israël n'acceptera jamais de négocier avec les terroristes.
15:33 La situation semble désespérée.
15:36 J'ai ressenti la douleur que j'étais...
15:40 Je ne pouvais rien faire d'autre que d'attendre.
15:46 Les otages regardent les soldats ougandais démolir une cloison.
15:56 Ils ne comprennent pas pourquoi.
15:59 Puis la femme terroriste examine un à un les passeports,
16:02 appelle plusieurs personnes et les envoie dans l'autre pièce ouverte à la va-vite,
16:06 de l'autre côté du mur.
16:08 Les passagers réalisent soudain qu'ils font l'objet d'un tri,
16:12 que les israéliens sont séparés des autres.
16:15 Dans les camps de concentration, on parlait alors de sélection.
16:20 C'est ainsi que Sarah a perdu ses oncles et tantes,
16:25 tués par les nazis, durant la seconde guerre mondiale.
16:29 J'étais anéantie.
16:31 J'avais l'impression de revivre l'Holocauste.
16:34 Je n'avais jamais imaginé que cela pouvait recommencer
16:37 après ce qui s'était passé pendant la seconde guerre mondiale.
16:41 Je croyais qu'à partir du moment où on avait notre propre pays,
16:46 aussi petit soit-il,
16:48 tout irait bien, qu'on était en sécurité
16:51 et qu'on ne serait jamais séparés de cette façon.
16:56 Les terroristes annoncent aux israéliens
16:58 que si l'Etat ne répond pas à leurs exigences,
17:00 ils seront exécutés les uns après les autres.
17:03 Quatrième jour.
17:09 Moins de 24 heures avant la fin de l'ultimatum.
17:12 Mookie Betzer est extrêmement tendu.
17:15 Son supérieur est parti en mission
17:18 et le ministre de la Défense, Shimon Peres,
17:20 fait le forcing pour une solution militaire.
17:23 L'unité antiterroriste maintient qu'il est impossible
17:26 d'envisager un raid pour l'instant.
17:28 Il y a encore trop d'inconnus.
17:30 Avant d'intervenir,
17:32 Betzer a besoin d'avoir plus de renseignements
17:34 sur la stratégie des pirates de l'air
17:36 et les armes dont ils disposent.
17:38 Shimon Peres comprend qu'il doit gagner du temps pour Betzer.
17:44 Aussi, quand il apprend que les pirates de l'air
17:48 sont en train de se déployer,
17:50 il a besoin d'un raide.
17:52 Aussi, quand il apprend qu'Amine Dada compte sur cette crise
17:54 pour renforcer son image sur la scène internationale,
17:57 le premier ministre décide d'en tirer parti.
18:00 J'ai pensé qu'on pouvait peut-être jouer avec cet homme-là.
18:08 Parce qu'on m'avait raconté beaucoup d'histoires sur son compte,
18:13 sur le fait qu'il recherchait la gloire.
18:16 Alors nous lui avons dit que s'il nous aidait
18:19 à trouver les personnes retenues en otage par les pirates de l'air,
18:22 il se pourrait bien qu'il obtienne un prix Nobel.
18:25 Ce qui faisait écho à ses rêves.
18:27 Cinquième jour.
18:32 Trois heures avant la fin de l'ultimatum.
18:35 Israël reste ferme.
18:40 Pas question de négocier avec les terroristes.
18:43 Les familles manifestent leur colère vis-à-vis des politiques.
18:49 "Donnez aux terroristes ce qu'ils réclament" hurle-t-il.
18:52 "Laissez nos chers parents et nos amis rentrer vivants."
18:55 Robert Maïmonis joint ceux qui supplient Israël de céder aux exigences.
18:59 Mais j'espérais toujours qu'à ce prix-là,
19:04 on pouvait retrouver vivant notre fils.
19:07 Les terroristes ramènent les otages israéliens dans le hall principal.
19:14 Sarah Davidson est confrontée à une terrible angoisse.
19:18 Ce que je craignais le plus, c'était qu'ils me prennent mes enfants.
19:24 S'ils avaient fait ça,
19:28 je crois que j'aurais été capable de les tuer de mes propres mains.
19:32 Je ne sais pas si je pourrais le faire.
19:37 Mais je ne sais pas si je pourrais le faire.
19:40 S'ils avaient fait ça,
19:42 je crois que j'aurais été capable de les tuer de mes propres mains.
19:46 J'aurais fait n'importe quoi pour sauver mes deux enfants.
19:56 Il va falloir faire des concessions.
20:00 Sinon, des innocents vont être tués.
20:03 L'ultimatum expire dans quelques minutes.
20:09 Pour les otages israéliens, le compte à rebours a commencé.
20:12 La population regarde, écoute et prie.
20:16 À Jérusalem, comme dans toute Israël,
20:19 les Juifs prient pour la survie des otages.
20:22 Les familles des otages prennent les choses en main.
20:25 Rassemblées à Tel Aviv,
20:27 elles demandent à être reçues par le Premier ministre, Yitzhak Rabin.
20:31 L'ultimatum va expirer.
20:35 Par l'angoisse, les parents et les proches des otages pleurent, crient en rage.
20:40 Pour les hommes politiques, la pression est intolérable.
20:44 Toute option militaire étant exclue,
20:48 ils opèrent une volte-face qui surprend tout le monde
20:51 en annonçant que le gouvernement est prêt à céder aux exigences des terroristes.
20:55 Les Israéliens sont à la fois frustrés et résignés.
20:58 Frustrés parce qu'ils ne peuvent rien faire pour modifier la situation,
21:01 dépassés aux ravisseurs et résignés à ne faire que cela.
21:05 Les familles des otages accueillent la nouvelle avec un immense soulagement.
21:10 Mais comme le reste du monde,
21:16 ils sont en train de se faire duper par le gouvernement israélien.
21:19 J'avais le plus grand respect pour les parents et ce qu'ils éprouvaient.
21:25 Mais en mon fort intérieur, je savais qu'il n'y avait pas d'autre solution,
21:30 soit on réussissait à libérer les otages par la force,
21:33 soit on les perdait.
21:35 En vérité, les politiques n'ont pas l'intention de procéder
21:41 à l'échange de prisonniers terroristes contre des innocents.
21:44 Ils espèrent juste que ce coup de bluff, préparé avec minutie,
21:48 leur permettra de gagner suffisamment de temps
21:50 pour que l'armée puisse lancer une opération de sauvetage.
21:57 Amin Dada pense avoir obligé les israéliens à revenir sur leur position.
22:01 Dans son esprit, il a négocié une résolution de paix
22:04 qui lui vaudra le respect de la communauté internationale.
22:07 Il perçoit les terroristes de repousser l'ultimatum à dimanche, 13h,
22:15 ce qui laisse une marge de 72h.
22:17 Le bluff d'Israël s'avère plus payant encore que dans leurs rêves les plus fous.
22:23 Les 4 terroristes qui ont détourné un avion d'Air France vers l'Ouganda
22:27 ont relâché aujourd'hui une centaine d'otages,
22:29 avant l'expiration de l'ultimatum.
22:32 Les pirates de l'air accentuent la pression sur Israël
22:36 en ne libérant que les passagers non israéliens.
22:39 Mais pour Mookie Betzer, c'est néanmoins une avancée
22:46 car les personnes libérées vont pouvoir lui fournir
22:48 les précieux renseignements dont il a besoin.
22:52 Ça a été un grand moment pour moi.
22:54 Je me suis dit "Génial, ils ont commis une grossière erreur".
22:58 Les témoins oculaires font l'impossible pour transmettre
23:04 le maximum d'informations sur la situation.
23:06 Chaque détail a son importance.
23:09 Betzer apprend que les terroristes sont au moins 6.
23:12 Il surveille les otages à tour de rôle.
23:18 Deux d'entre eux pouvant passer dans le hall voisin à n'importe quel moment.
23:22 Tous sont armés d'une mitraillette.
23:25 Certains portent des explosifs.
23:28 Autre point crucial.
23:32 Chaque soir, à minuit, les otages doivent s'allonger sur des paillasses.
23:36 Et à une heure du matin, la plupart d'entre eux dorment.
23:44 L'unité antiterroriste doit rapidement mettre au point un plan de sauvetage.
23:48 Yoni Netanyahu revient de mission pour prendre la direction des opérations,
23:54 secondé par Betzer et le commandant de l'armée de l'air, Josh Chaney.
23:59 Les trois hommes débattent des heures durant de la future mission de sauvetage.
24:04 Appelée "opération Tonnerre", c'est une des opérations commando
24:08 les plus spectaculaires jamais tentées.
24:12 Elle doit se dérouler en trois étapes,
24:14 dans lesquelles chaque homme a un rôle déterminant.
24:17 Première étape, le voyage.
24:23 Il faut envoyer un groupe de commando à Antebey.
24:27 La dache en revient au pilote Josh Chaney,
24:31 qui conduira un convoi de quatre avions de transport Hercules C-130
24:35 sur 4000 kilomètres jusqu'en Ouganda.
24:39 L'aéroport d'Antebey comporte deux terminaux.
24:42 L'ancien terminal, où sont détenus les otages, est situé à l'est.
24:46 Le nouveau est à deux kilomètres et demi à l'ouest.
24:50 Les quatre Hercules devront profiter de l'obscurité de la nuit
24:54 pour atterrir sur la piste sans être détectés.
24:57 Chaney se posera en premier.
25:02 Les trois autres Hercules atterriront en deuxième.
25:06 Les trois autres Hercules atterriront sept minutes plus tard
25:09 avec les renforts et le matériel médical.
25:12 Chaney est prévenu.
25:14 Les feux de signalisation de la piste seront très probablement éteints.
25:18 Autrement dit, il devra se poser à l'aveugle.
25:22 Et cette manœuvre n'est pas dans les manuels.
25:25 Vous imaginez ?
25:27 Si les terroristes sont prévenus,
25:29 ils peuvent se mettre à tirer et tuer tout le monde en cinq minutes.
25:35 Deuxième étape, le transfert.
25:38 Une fois que le premier Hercules se sera posé,
25:42 trente hommes du commando devront gagner les portes du terminal en toute discrétion.
25:46 Soit un trajet de deux kilomètres extrêmement dangereux,
25:51 sachant que plus de cent soldats ougandais sont répartis sur le tarmac,
25:55 à l'extérieur du terminal et près de la tour de contrôle.
26:03 Mokibetser suggère alors l'idée insensée
26:06 de se faire passer pour une escorte militaire ougandaise.
26:10 Il se souvient qu'Amindada et ses généraux
26:18 circulent dans de grosses voitures noires suivies de jeeps
26:21 et qu'ils font régner la terreur autour d'eux.
26:24 Lorsque les soldats voient arriver ce genre de cortège,
26:28 ils le laissent passer sans discuter.
26:32 Les Israéliens décident donc d'apporter une Mercedes et deux jeeps à Antebe.
26:37 Selon le plan arrêté, ils se rendront avec jusqu'au terminal
26:41 en se faisant passer pour une délégation officielle.
26:44 Troisième étape, l'assaut.
26:50 Yoni Netanyahou et quelques hommes du commando
26:53 seront chargés de neutraliser les Ougandais sur le tarmac.
26:58 Pendant ce temps-là, les autres, par équipe de trois,
27:01 franchiront les portes du terminal,
27:04 élimineront les terroristes et libéreront les otages.
27:07 Le lendemain, l'armée construit dans le plus grand secret
27:13 une copie grandeur nature de l'aérogare,
27:16 afin que des membres du commando triés sur le volet puissent s'entraîner.
27:20 Chaque geste doit être minutieusement calculé,
27:25 chaque point de détail bien enregistré,
27:28 car la moindre erreur pourrait provoquer une catastrophe.
27:31 Le ministre de la Défense, Simon Peres, approuve le projet.
27:35 Mais c'est une opération tellement risquée et inhabituelle
27:38 qu'il doit batailler ferme pour convaincre certains membres de son cabinet.
27:42 Si nous échouons, personne ne nous le pardonnera.
27:47 Le jour se lève sur Antebay.
27:50 L'ultimatum expire demain.
27:53 Sarah Davidson n'en est plus à se demander si elle va mourir,
27:56 mais comment elle va mourir.
27:59 - Tout ce que je souhaitais, c'était que cela se passe sans douleur.
28:04 Je ne voulais pas que ça se passe sans douleur.
28:07 Je voulais juste que ça se passe sans douleur.
28:10 Je voulais juste que ça se passe sans douleur.
28:13 C'était que cela se passe sans douleur.
28:16 Je ne voulais pas être blessée, connaître encore d'autres souffrances,
28:20 mais simplement finir ma vie comme ça.
28:23 - Elle ne sait pas qu'une unité de l'armée israélienne est en route.
28:32 23 heures avant l'heure H.
28:37 Une armada de 4 Hercules C-130 décolle d'Israël
28:40 pour un périple de 4000 kilomètres, 9h30 de vol jusqu'à Antebay, en Ouganda.
28:45 L'opération Tonnerre vient d'être lancée.
28:52 - J'avais tout à fait conscience de risquer ma tête.
28:56 Si ça devait échouer, tout le monde aurait été d'accord pour me désigner comme responsable.
29:02 Mais si les soldats risquent leur vie, qu'en est-il de leur chef ?
29:08 Il devrait aussi risquer son poste.
29:10 Je me sentais donc l'âme d'un soldat.
29:13 Le projet est si démesuré que même certains hommes du RAID le pensent voué à l'échec.
29:19 - Jusqu'au tout dernier moment, j'ai pensé qu'il fallait vraiment
29:27 que quelqu'un là-haut, le commandant en chef des armées,
29:30 le premier ministre ou je ne sais qui,
29:34 soit devenu fou pour approuver une telle opération.
29:38 Malheureusement, la route des avions Hercules jusqu'à Antebay est pleine de dangers.
29:44 En 1976, Israël compte parmi ses pays voisins de nombreux ennemis.
29:53 L'Egypte, l'Arabie Saoudite et le Soudan.
30:01 Pour éviter d'être repérés par les radars,
30:04 les 4 avions doivent survoler en rasmottes la mer Rouge sur toute sa longueur,
30:08 soit 1 400 km.
30:10 Et c'est sur les épaules de Josh Shani, tout juste âgé de 30 ans,
30:17 que pèse cette lourde responsabilité.
30:20 - Je me suis dit "on y va, c'est parti pour réussir"
30:25 ou pour rester dans l'histoire comme le plus grand échec de notre aviation
30:29 et de nos opérations militaires israéliennes.
30:32 Antebay.
30:34 Souffrante, Dora Bloch, âgée de 74 ans, est transportée en ambulance
30:39 à l'hôpital de Kampala, à 35 km de là.
30:42 Son fils Ilan est obligé de rester dans le hall avec les autres otages.
30:47 - Quand je leur ai dit que je souhaitais l'accompagner,
30:49 la femme allemande m'a hurlé "certainement pas, vous êtes idiot ou quoi ?"
30:55 Mais j'étais réellement très inquiet pour ma mère adorée.
30:58 Mookie Betzer s'est porté volontaire pour accomplir la mission la plus dangereuse.
31:06 Épaulé par une équipe de 3 hommes, il devra foncer, porte 3,
31:14 dans le hall où sont retenus les otages.
31:21 Aux yeux de ses coéquipiers, Betzer est le courage personnifié.
31:24 Mais il y a quelque temps, il a essuyé un échec qui l'a profondément marqué.
31:29 En 1974, il a participé à une mission de sauvetage qui a échoué à Maalot,
31:35 dans le nord d'Israël.
31:37 Lorsque les fédaïnes palestiniens ont pris le contrôle d'une école,
31:41 les forces israéliennes ont donné l'assaut.
31:44 Mais les terroristes les ont vus arriver et ont retourné leurs armes
31:47 sur les étrangers.
31:49 Ils ont vu les terroristes arriver et ont retourné leurs armes sur les otages,
31:52 tuant 21 enfants.
31:54 Depuis ce jour, Betzer ne rêve que d'une chose,
31:58 pouvoir se racheter.
32:00 Exactement comme prévu, vers 1h du matin,
32:08 Shani se prépare à la difficile tâche d'atterrir,
32:11 avec ses 72 tonnes de matériel,
32:14 dans l'obscurité.
32:17 Il poursuit sa descente,
32:19 arrive en vue de la piste.
32:21 Les feux de signalisation sont allumés.
32:24 À ce moment-là, le chef de l'armée de l'air m'a demandé
32:29 "ça va ? Vous voyez la piste ? Vous pouvez atterrir ?"
32:32 J'ai pris mon courage à deux mains,
32:36 et respiré un bon coup pour que ma voix paraisse aussi calme que possible,
32:40 et je lui ai répondu
32:42 "Oui monsieur, ne vous inquiétez pas,
32:44 nous contrôlons la situation."
32:46 La piste est juste là, je vais me poser.
32:50 Le premier avion touche le sol.
32:55 Si jamais il a été repéré par les soldats ougandais,
33:00 les Israéliens auront perdu l'avantage de la surprise.
33:03 Il est 1h02.
33:09 Au même moment, 2500 m plus à l'est,
33:12 dans le vieux terminal,
33:14 les otages dorment sur leur paillasse.
33:16 Une bonne chose pour les hommes du raid,
33:19 car les pirates de l'air sont les seuls à être debout,
33:22 à hauteur idéale pour être abattus d'une balle dans la tête.
33:26 L'atterrissage de l'avion n'a suscité aucune réaction.
33:32 La phase 2, amener les hommes au terminal,
33:36 est déjà en place.
33:38 "Quand j'ai vu la Mercedes passer sous mon aile gauche,
33:41 ça a été un moment extraordinaire, très intense,
33:44 parce que là, on y allait vraiment."
33:46 Le commandant en second, Mookie Betzer,
33:52 et 8 autres hommes du commando,
33:54 ont pris place dans la voiture.
33:56 "J'ai senti par la vitre l'odeur de la pluie,
34:00 une odeur très agréable,
34:02 l'odeur qui me rappelait mon précédent voyage,
34:05 une odeur qui me rappelait mon précédent séjour en Ouganda.
34:08 Tous mes sens étaient en éveil,
34:10 mon corps gagnait par une décharge d'adrénaline,
34:13 l'œil vif, l'oreille aux aguets,
34:15 j'avais le sentiment que rien ne m'échappait."
34:18 Tandis que les soldats israéliens arrivent en vue du terminal,
34:24 sur la tour de contrôle,
34:26 les soldats ougandais ne remarquent rien d'anormal.
34:29 "On est en train de se faire un tour,
34:34 on est en train de se faire un tour."
34:36 Betzer se répète inlassablement en silence,
34:39 si on arrive au terminal sans se faire repérer,
34:42 ce sera gagné.
34:44 Mais soudain, Giora Zuzman aperçoit une ombre.
34:50 "Tout à coup, nous avons vu deux soldats ougandais,
34:57 et l'un d'eux a pointé son arme vers nous."
35:03 Pour avoir déjà séjourné en Ouganda,
35:06 Betzer sait que ce geste est pratique courante dans l'armée.
35:09 Lorsqu'un soldat voit arriver un cortège,
35:12 il lève son fusil et le pointe en criant "Avancez !"
35:15 Betzer demande donc à ses coéquipiers de ne pas réagir,
35:18 et de rester concentré sur leur objectif,
35:21 le terminal.
35:23 "Je voyais la route devant moi,
35:28 je me disais que ça y était, qu'on avait réussi notre mission,
35:31 que dans moins de 30 secondes,
35:34 nous aurions passé les portes."
35:37 Mais c'est Yoni Netanyahou qui dirige les opérations.
35:40 Et contrairement à Betzer,
35:43 il ordonne à Giora de l'aider à éliminer le soldat.
35:46 "D'accord, il faut le tuer.
35:50 Ils tentent de nous arrêter, alors tuons-le,
35:53 et continuons à faire ce que nous avons à faire."
35:56 Yoni et moi, nous avions des pistolets avec des silencieux.
36:00 Le soldat ougandais reçoit plusieurs balles.
36:03 Les Israéliens pensent avoir éliminé la menace.
36:10 Mais quelques secondes plus tard,
36:16 un des hommes dans la Jeep le voit se relever.
36:19 Ils n'ont pas réussi à le tuer.
36:22 Il est allé vers la porte,
36:25 mais il n'a pas pu se lever.
36:28 Ils n'ont pas réussi à le tuer.
36:31 L'Israélien l'achève alors avec sa Kalachnikov
36:34 qui, elle, n'est pas pourvue d'un silencieux.
36:37 Le bruit résonne dans tout l'aéroport.
36:45 Ils viennent de perdre leur carte maîtresse.
36:53 La surprise.
36:57 Le plan d'attaque a échoué.
37:00 Les soldats ougandais ouvrent le feu sur les véhicules,
37:06 les forçant à s'arrêter à 70 mètres du but.
37:09 Betzer craint que les otages soient massacrés.
37:12 On est allé à la porte,
37:24 mais on n'a pas réussi à le tuer.
37:27 On est là dans une situation de crise.
37:30 Gagnés par la panique,
37:37 les otages cherchent à se réfugier là où ils peuvent.
37:40 L'un d'eux, Ilan Hartouve,
37:43 se retrouve mis en joue par un terroriste.
37:51 Il est en train de se faire contrôler.
37:54 Il découvre que l'entrée qui lui a été assignée est condamnée.
38:05 La tragédie de Maalot m'est revenue en mémoire.
38:08 Le mot Maalot, Maalot, Maalot résonnait dans ma tête.
38:11 J'avais l'impression que ça allait recommencer.
38:20 Betzer sait qu'il doit prendre une décision, et vite.
38:23 Alors que les balles ricochent tout autour d'eux,
38:26 il fonce avec ses hommes sur la porte 4.
38:29 À l'intérieur, Ilan Hartouve a les yeux fixés sur le canon de l'arme braqué sur lui.
38:41 J'étais persuadé qu'il allait nous tirer dessus.
38:45 Il avait le doigt sur la détente.
38:50 Une balle expédie tous les otages à terre.
38:53 Le commando de Betzer vient de faire une entrée fracassante.
38:57 Ça tirait de partout.
39:07 Dedans, dehors, des grenades, des bombes, des odeurs, des cris.
39:12 C'était l'enfer.
39:17 Et puis, soudain, le silence.
39:20 Betzer est sûr qu'il y a d'autres terroristes dans cette pièce.
39:25 Diorazusman conduit son équipe d'intervention porte 5
39:31 en direction du hall où se reposent les terroristes qui ne sont pas de garde.
39:35 Il croise trois soldats ougandais.
39:43 Puis, il se retrouve face à face avec deux hommes en civil, sans armes.
39:47 Dilemme.
39:49 Sont-ils des terroristes ou d'innocents otages ?
39:52 Je lui ai dit "Tire, ce sont des terroristes".
39:59 Shlomi m'a répondu "Non, ce sont des otages".
40:02 J'ai insisté "Non, tu te trompes, tue-les".
40:06 Il a été le premier à me dire "Non, tu es un homme".
40:11 J'ai dit "Non, tu te trompes, tue-les".
40:14 Zuzman voit un des hommes porter la main à sa ceinture.
40:21 Il sait que certains terroristes portent des explosifs sur eux.
40:40 En attendant le tarmac, Yoni Netanyahou et ses hommes tentent de reprendre la situation en main.
40:44 A l'intérieur du hall principal, Besser cherche l'autre pirate de l'air.
40:57 Vous êtes sur le qui-vive.
41:02 Vos yeux fouillent le moindre recoin.
41:05 Et de l'épaule jusqu'au bout du doigt, tous vos muscles sont tendus.
41:09 Vous êtes prêts à tirer, sachant que la première balle doit le toucher avant qu'il n'ait le temps de tirer et de vous tuer.
41:37 Ensuite, il y a eu un moment de silence.
41:40 Et quelqu'un a dit en hébreu "Écoutez, il y a des soldats israéliens ici".
41:50 J'ai relevé un peu la tête et j'ai vu un soldat debout devant moi.
42:05 Il était là, avec son fusil, et il nous a dit en nous regardant "Écoutez bien, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:14 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:18 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:22 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:25 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:28 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:31 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:34 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:37 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:40 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:43 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:46 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:49 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:52 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:55 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
42:58 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:01 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:04 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:07 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:10 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:13 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:16 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:19 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:22 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:25 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:28 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:31 Et on a dit "Oui, on est venus pour vous ramener chez vous".
43:34 Cela fait exactement 7 minutes que l'opération Tonnerre a débuté.
43:37 La puissance de feu ougandaise est supérieure à celle des Israéliens.
43:41 Son supérieur étant blessé, Mookie Betzer assure la relève
43:45 et donne l'ordre aux hommes du raid de jeter toutes leurs forces dans l'assaut final.
43:49 Les trois autres avions atterrissent avec à leur bord 200 soldats.
43:56 Betzer jette toutes ses forces dans la bataille.
44:03 J'ai donné l'ordre de les attaquer avec tout ce qu'on avait.
44:06 Roquettes, RPG, petites armes, fusils automatiques, absolument tout.
44:13 Les Israéliens écrasent les forces ennemies.
44:20 20 soldats ougandais sont tués.
44:33 Dans le hall de transit, les hommes du commando préparent les otages à quitter les lieux.
44:37 Pour Ilan Hartouve, c'est un moment terrible.
44:43 Partir veut dire abandonner sa mère, qui a été transférée à l'hôpital de Kampala.
44:50 Je savais que je devais partir.
44:56 Je ne voulais pas me faire perdre.
45:00 Je savais que je devais partir, qu'ici je serais tué.
45:03 Cela n'aurait servi à rien de me sacrifier, cela n'aurait pas aidé ma mère.
45:07 J'espérais seulement qu'il trouverait un moyen de la sauver, qu'il ferait quelque chose, négocierait son retour avec Amin Dada.
45:14 59 minutes après l'atterrissage du premier Hercules piloté par Josh Shani, le convoi décolle avec les otages libérés.
45:27 Cela a été un des plus grands moments de ma vie, parce que finalement on avait réussi notre mission.
45:32 Les otages rentraient chez eux libres.
45:37 La nouvelle du sauvetage est diffusée alors que les avions effectuent leur retour vers Israël.
45:43 En direct de Jérusalem, une émission spéciale de la radio-télévision israélienne.
45:48 Tous les otages retenus depuis plus d'une semaine par des terroristes arabes en Ouganda ont été sauvés et sont en train d'être rapatriés par l'armée.
45:57 Les troupes apprennent la mort de leur chef Yoni Netanyahou pendant que les avions font escalade à Nérobi pour se ravitailler en carburant.
46:04 C'était très dur parce que nous étions très proches.
46:10 Je perdais non seulement un commandant, mais aussi un grand ami.
46:15 Ce fut l'une des très rares fois dans ma vie où j'ai eu les larmes aux yeux.
46:24 Les caméras de télévision retransmettent les scènes d'euphorie à l'aéroport Ben Gurion de Tel Aviv.
46:28 Alors que le succès était plus qu'improbable, Israël a triomphé.
46:36 Impatient de retrouver son fils Jean-Jacques, Robert Maimoni se ferait péniblement un chemin dans la foule.
46:42 Il a été le premier à se faire voir.
46:45 Il a été le premier à se faire voir.
46:48 Il a été le premier à se faire voir.
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48:32 Il n'a plus jamais été donné de nouvelles de Dora Block,
48:35 la femme de 74 ans hospitalisée à Kampala.
48:38 Des années plus tard, des membres de sa famille se sont rendus en Ouganda
48:45 pour découvrir ce qui s'était passé.
48:47 Dès qu'Amin Dada a su qu'elle était restée après notre libération,
48:59 il a chargé ses hommes de main de la faire sortir de l'hôpital et de la tuer.
49:03 Nous avons appris bien plus tard où ils avaient jeté son corps.
49:07 Mais il a fallu attendre qu'Amin Dada soit renversé pour pouvoir la ramener en Israël
49:12 et l'enterrer près de feu mon père.
49:14 Lors de ce raid sur Antebé, 5 Israéliens ont trouvé la mort,
49:24 mais 100 à nôtres ont été sauvés.
49:28 Cette opération a marqué une page dans la courte histoire d'Israël.
49:31 Il n'aura pas fallu plus de 59 minutes à une petite nation
49:38 pour prouver au monde entier que le terrorisme peut être vaincu.
49:43 [Musique]