Il vient de sortit un nouveau single et sera en tournée dans toute la France et même au-delà ! Le chanteur Mika nous parle de « C’est la vie », un tube à fois doux et amer qui rend hommage à sa maman, en prélude d’un nouvel album qui va rythmer cette saison automnale.
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00:00 Il vient de sortir un nouveau single, c'est "La vie" et il sera en tournée dans toute la France et même au-delà, on en parlera peut-être après, on ne sait pas.
00:06 C'est le chanteur Mika qu'on est ravi d'accueillir ce matin. Bonjour.
00:08 Je suis ravi d'être là. Bonjour.
00:10 On est même fiers un petit peu quand même d'avoir Mika.
00:12 Sérieux, on est super fiers.
00:13 Puis en plus, on vous dit la vérité, cette chanson, on l'a écoutée ce matin et elle nous met de bonne humeur.
00:17 Donc merci.
00:18 Déjà, c'est grâce à vous, si on a fait une bonne émission.
00:20 Oh, c'est gentil. Merci beaucoup.
00:22 Elle fait un bien fou cette chanson.
00:23 Non ?
00:24 Et pourtant, moi j'ai l'impression que quand on écoute les paroles, il y a un décalage entre la musique qui est hyper entraînante et ce que vous dites qui est peut-être un peu plus grave, un peu plus profond que ce que vous racontez d'habitude.
00:33 C'est ça.
00:34 Le temps qui passe, l'âge, les rides.
00:36 Le temps qui passe, ça part de la vie, ça part de l'amour, ça part de la mort et ça part surtout du désir.
00:42 Et dans tout cela, c'est une chanson qui fait lancer, je pense que ça, c'est fondamentalement pop.
00:47 On en parlait juste avant d'être à l'antenne entre nous et vraiment, je pense que j'avais vraiment envie de faire quelque chose qui avait ce sentiment pop.
00:55 Pas la pop commerciale, trop commerciale, construite par des équipes de 45 personnes.
00:59 On était une équipe de 3, 4 personnes.
01:01 On a travaillé comme des fous pendant 3 ans pour avoir ce côté vraiment aussi sweet, délicieux et pop punk.
01:08 Ouais.
01:08 Mais alors, t'as un travail de 3 ans, l'album qui sort.
01:11 Vous avez le track là de le faire en temps ?
01:12 Oui, bien sûr.
01:13 On va l'écouter.
01:14 Mais chaque fois, c'est comme le premier.
01:14 Vous avez le track, vous, Mika ?
01:16 Mais je comprends, 3 ans de travail pour un produit.
01:19 Mais on a toujours le track en fait.
01:21 Je travaille sur un album.
01:23 C'est un grand expériment.
01:25 Je ne sais pas, à la fin, c'est les gens qui décident.
01:28 C'est dans la voiture qu'on décide, c'est à la radio qu'on décide.
01:31 C'est lorsqu'on est en train de faire le poulet rôti, on entend une chanson qui passe.
01:35 C'est là-haut.
01:36 Après 3 ans, tout se décide lorsqu'on est en train de mettre les piments et le piment sur le poulet.
01:41 Mais l'autre jour, j'avais le track aussi.
01:43 J'étais à Madrid et je me suis retrouvé dans une situation hallucinante
01:47 car j'avais la chanteuse Mel C des Spice Girls qui faisait ma première partie.
01:51 Mais non.
01:51 Oui, je vous jure.
01:53 Alors, je suis là et je me dis, alors là, maintenant, j'ai 40 ans.
01:56 Si je parlais avec la version de moi-même qui avait 16 ans, 15 ans,
02:02 et elle est en train de chanter tous ses tubes de Spice Girls.
02:04 Impossible.
02:05 Elle fait votre première partie à Roux.
02:06 C'est incroyable.
02:07 Il y avait 20, 25 000 personnes à Madrid.
02:10 Et là, je me dis, oh mon Dieu, qu'est-ce que je vais faire ?
02:12 Parce que là, c'est les plus grands tubes de notre jeunesse.
02:15 Et j'avais le track, mais comme un petit enfant de 15 ans qui n'allait jamais faire ça.
02:18 Vous l'avez rêvé, ce qui vous arrive ou pas ?
02:20 Vous vous êtes dit, un jour, ça peut m'arriver.
02:22 Un jour, je ferai ces Spice Girls qui feront la première partie de mes concerts.
02:26 Vous avez imaginé ça dans vos rêves les plus fous ?
02:30 Vous savez quoi ?
02:30 C'est un mélange entre quelque chose où je me suis dit, peut-être si je me lance,
02:34 quelque chose, c'est un petit peu comme, je ne sais pas, on lance un désir.
02:39 Et ça prend du courage pour le lancer.
02:41 Et on ne sait pas si ça va faire un boomerang, si ça va revenir,
02:44 et si vraiment ça va se manifester.
02:46 J'avoue que dans mon enfance, je me suis dit, si je réussis à faire ça,
02:50 peut-être un jour, je peux être plus libre, plus accepté, plus moi-même.
02:55 Et alors ?
02:56 Je vous le dis, oui, ça m'aide à être moi-même.
03:00 Ça m'aide à ne pas me sentir comme si je dois me cacher d'une manière ou d'une autre,
03:05 parce que je peux m'exprimer avec la musique.
03:07 Et je pense que c'est super important de savoir ça.
03:09 Pourquoi me cacher ? Pourquoi devoir avoir du mal à être moi-même ?
03:12 Pardon, mais ça renvoie à quelque chose dont vous avez beaucoup parlé,
03:14 qui est le harcèlement, dont vous avez été victime.
03:16 Est-ce qu'aujourd'hui, quand on est Mika, qu'on a 40 ans,
03:18 qu'on est une star planétaire, qu'on chante devant 25 000 personnes à Madrid,
03:22 devant 30 000 personnes partout, devant 80 000 personnes,
03:24 est-ce qu'aujourd'hui encore, on se dit, pardon, excusez-moi d'être là ?
03:28 Ah oui, bien sûr.
03:30 Et surtout quand je ne suis pas sur la scène,
03:32 quand je me retrouve à une fête ou quelque chose comme ça,
03:36 je deviens... Je dois consciemment me sortir de cette attitude.
03:41 Je dois consciemment me dire, c'est OK, sois cool.
03:45 Parce que le risque, c'est que je me ferme et ensuite, j'ai l'air d'être difficile.
03:50 On n'oublie jamais ces périodes quand on est enfant.
03:53 On n'oublie jamais ce qui se passe.
03:55 Oui, on peut aller au-delà de ça, on peut aller plus loin.
03:59 Mais en fait, c'est un processus.
04:02 C'est pour ça que c'est quelque chose qui est très, très, très important à discuter,
04:06 à faire face, à se faire en première, à confronter.
04:09 Parce que c'est quelque chose de grave, de sérieux, qui a des énormes conséquences.
04:14 Hier, on recevait Chris Marquez qui nous racontait avoir été victime
04:17 de harcèlement assez grave avec des violences physiques, etc.
04:20 On en parle beaucoup du harcèlement en ce moment.
04:22 Il y a eu des bons moments quand même, heureusement, dans votre scolarité.
04:25 À l'école Saint-Philippe School à Londres, par exemple,
04:27 il y a quelqu'un que vous appréciez beaucoup qui a une question pour vous.
04:30 Bonjour Mika, c'est M. B.D.
04:34 Je suis un très fier et ancien maître-député.
04:37 J'ai toujours voulu savoir, comment c'était de vivre à côté de votre école
04:44 et de partager votre jardin avec bien plus de 100 autres garçons ?
04:53 Alors, ça c'est le directeur.
04:57 J'étais viré du lycée Charles de Gaulle à Paris.
05:01 Et ce monsieur s'appelle M. Harry Biggs-Davison.
05:05 Et donc, moi je l'appelle M. Biggs-Davison même maintenant quand j'ai 40 ans
05:09 parce que c'est le directeur de la petite école juste à côté de la maison.
05:15 On habitait là-bas, c'était à Londres.
05:17 Il y avait 80 garçons qui jouaient tous les jours.
05:19 Moi, je n'allais pas à l'école pendant un an.
05:22 Et tous les garçons me regardaient dans le jardin en train de jouer avec mes lapins.
05:25 À un certain moment, ce monsieur vient me chercher et me dit à ma mère,
05:28 « Mais votre garçon, qu'est-ce qu'il fait ? »
05:31 Elle me dit, « Pour l'instant, il ne va pas à l'école, il chante, il fait de la musique. »
05:34 Il dit, « Mais oui, mais ça me pose un problème parce que maintenant, c'est la révolte à l'école
05:37 parce qu'il y a votre fils avec des lapins et tous les autres garçons sont en train de se demander
05:41 qu'est-ce qu'ils sont en train de faire dans la classe. »
05:43 Donc, il m'a accepté. Je ne savais pas lire, je ne savais pas écrire, j'avais tout oublié.
05:47 Je ne parlais pas pendant un an.
05:49 Et ce monsieur, dans cette petite école, m'a accepté et il m'a reconnu.
05:54 Ça a été une vraie main tendue. Merci beaucoup, Mika.
05:56 Quand on vous écoute chanter, on sait pourquoi on vous aime.
05:58 Et quand on vous écoute parler, on sait encore plus pourquoi on vous aime.
06:00 Moi, je vous aime beaucoup.
06:01 Donc, vous restez avec nous. Vous n'avez pas le choix. On se retrouve juste après la pub.
06:04 *musique*