• l’année dernière
Les Vraies Voix de l'emploi avec Aline MERIAU, Présidente Chambre de Métiers et de l’Artisanat Centre-Val de Loire et CMA 45, Manon SAENKO, restauratrice de céramique, atelier « En mille morceaux », Ralph DUMONTEIL, Luthier chez PIERRE JAFFRÉ et diplômé de l’école de Cremone (97-22) et Guillaume ADAM, Secrétaire Général – France Horlogerie
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2023-09-26##

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Transcription
00:00 Vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies de l'emploi. Jérôme Lavernie.
00:05 Et avec notre expert Jérôme Lavernie pour parler emploi. Chaque semaine vous trouvez des solutions,
00:10 vous faire découvrir des métiers, des entreprises, des reconversions, des formations.
00:17 On essaye de trouver ça chaque semaine avec vous Jérôme Lavernie, cette semaine avec des métiers extraordinaires.
00:23 Oui, des métiers dits rares ou des métiers dits anciens. Bonsoir Philippe, bonsoir Cécile.
00:28 Il était normal que Comtandre en en rende un quart-tome ancien de haut vol.
00:32 Rémi André qui tous les jours vaticine tout un tas de catastrophes, des tempêtes, des ouragans,
00:38 qu'on rende honneur à ses collègues.
00:40 Alors métier dit rare ou dit ancien car on va y voir qu'en réalité,
00:44 on pourrait très bien mettre sur le même plan d'ancienneté de ce caractère ancestral
00:50 tout un tas d'autres métiers mais qui n'ont pas ce vernis-là.
00:52 Ce vernis peut être un petit peu poussiéreux, il va falloir qu'on fasse un petit peu de ménage
00:56 car il n'y a pas du tout de poussière, ce sont des métiers qui ont su évoluer,
00:59 qui ont su suivre des évolutions technologiques et qui peuvent peut-être même
01:03 nous enseigner pas mal de choses par rapport à certains autres métiers.
01:06 Il ne s'agit pas non plus de balancer de fausses informations pour un certain nombre d'entre eux.
01:11 Certes, les perspectives de recrutement ne sont pas aussi mirifiques que celles dont on parlait
01:16 la semaine dernière avec les grands groupes internationaux que nous avons reçus.
01:19 Oui d'accord, mais il est important qu'ils existent ne serait-ce que parce qu'ils participent
01:23 d'un patrimoine professionnel national et je dirais même international
01:27 puisqu'on va voir que pour un certain nombre de ces activités artisanales
01:31 et ce seront à ce point étendues qu'elles rayonnent également à l'international
01:35 et participent du rayonnement français.
01:38 Donc c'est un feu d'artifice que n'a encore pas prévu Rémi André ce soir.
01:43 Allez, sommaire de cette émission.
01:44 La presse mentionne la disparition de métiers face à une technologie,
01:47 vous la connaissez, c'est l'intelligence artificielle,
01:50 mais quid de ces métiers anciens comme horloger, tailleur de pierre ou luthier ?
01:55 Ces métiers d'art symbolisent forcément le patrimoine.
01:58 Français sont-ils en danger ?
02:00 Sont-ils adaptés à la société d'aujourd'hui ?
02:02 On va en parler dans quelques instants avec Aline Mériaud, Rolfe Dumonteil et Guillaume Adam.
02:07 La Chambre des métiers de l'artisanat du Centre Val-de-Loire propose un CAP pour des métiers rares
02:11 tels qu'émeilleurs d'art ou taxidermistes vivant à préserver et transmettre ce patrimoine.
02:15 On en parlera justement avec Aline Mériaud, présidente de la CMA Centre Val-de-Loire.
02:19 Et on vous parlait des luthiers, experts en instruments comme les violons et les contrebasses
02:23 restent influents à Paris mais aussi partout en France.
02:26 Ce métier bien concestral évolue constamment.
02:28 Rolfe Dumonteil sera avec nous, luthier diplômé de Crémonne et qui nous éclaire sur cette belle profession.
02:34 Et l'horloger a connu de considérables mutations, autrefois symbolisées par les carillons familiaux.
02:40 Cet art a évolué de petites boutiques artisanales aux grandes entreprises internationales.
02:43 Guillaume, secrétaire général de France Horlogerie,
02:45 représentant 92 entreprises et 3000 emplois dans ce secteur, sera avec nous.
02:50 Encore une belle émission, merci d'être avec nous, c'est les vraies Voix de l'Emploi.
02:54 Et donc Jérôme Lavergne, cordonnier, luthier, tailleur de pierre,
03:02 des mots qui évoquent forcément un savoir-faire ancestral dont on parle assez peu malheureusement
03:08 et qui mérite en tout cas d'être mis en lumière ce soir.
03:12 Certains ont eu le vent en poupe un petit peu à l'issue de la crise sanitaire
03:15 parce qu'ils ont fait l'objet de souhaits de reconversion d'un certain nombre de cadres, pourquoi pas.
03:21 Mais c'est vrai que pour la plupart d'entre eux, ils restent tout de même méconnus.
03:24 Ils sont importants à maintenir parce qu'encore une fois, ils font partie de ce patrimoine professionnel.
03:30 Il est important aussi de pouvoir maintenir les diplômes, les formations comme on va le voir.
03:35 Il faut aussi savoir nuancer un petit peu les choses et dépoussiérer un petit peu l'image qui leur est à coller
03:40 parce que ce sont des métiers qui, comme les copains, comme les autres, comme leurs cousins,
03:43 ont suivi les évolutions technologiques.
03:45 - Donc Aline Mario est avec nous, présidente de la Chambre des métiers et de l'artisanat Centre Val-de-Loire.
03:50 Bonsoir, merci d'être avec nous. - Bonsoir.
03:52 - Bienvenue Ralph Dumontel, luthier.
03:56 Bonsoir, merci d'être avec nous. Vous êtes venu avec une belle espèce.
04:00 Et Guillaume Adam, secrétaire général de France Horlogerie.
04:03 Aujourd'hui, c'est une question assez générale.
04:06 Est-ce que vous souffrez de cette méconnaissance, finalement, je vais vous parler à vous Aline Mario,
04:11 de cette méconnaissance de tous ces métiers qui sont ancestraux
04:14 et qui méritent effectivement, ce que je disais tout à l'heure, cette mise en lumière ?
04:18 - Oui, alors justement, c'est pour ça que nous ouvrons les ateliers.
04:21 Et on a les Journées Européennes des métiers d'art qui mettent en valeur ce patrimoine,
04:26 ce professionnalisme, ces métiers dits rares,
04:31 que l'on parle d'un luthier, d'un céramiste, de différents tailleurs de pierre.
04:36 Nous, on est en région Centre-Val-de-Loire, le patrimoine en château est riche.
04:40 - Oui, absolument. Et la pierre aussi, la pierre de Tufaux.
04:43 - Exactement. Ces métiers dits rares, mais on a aussi, par exemple, les cordonniers.
04:49 Il y a 15 ans, le métier avait complètement disparu.
04:51 Aujourd'hui, on le remet en avant.
04:54 Et on a eu un projet pédagogique où on était sur le recyclage des chaussures.
04:58 Alors au début, les jeunes nous ont pris pour des farfelus.
05:01 Et en fait, maintenant, aujourd'hui, je cherche vraiment un designer
05:05 parce que les jeunes ont créé des semelles à base de pneus.
05:08 - Ah oui, très bien. - On est dans l'éco-responsabilité.
05:13 Et la transmission des savoirs, ils ont travaillé, ils ont fait toute une recherche.
05:18 Et c'est des métiers, justement, qu'il faut valoriser aujourd'hui.
05:21 Et ils étaient dits rares. - Il faut en parler, de toute façon.
05:24 - Tout à fait. - Guillaume, l'horloger, ça a fondamentalement évolué avec la technologie.
05:28 Maintenant, il y a même des montres connectées.
05:30 C'est un métier en évolution permanente depuis des siècles.
05:33 - Absolument, tout à fait. Alors, l'horloger est un magnifique métier
05:38 qui d'ailleurs s'est très largement développé en France,
05:41 notamment depuis le Moyen-Âge et auprès de la Cour du Roi.
05:45 On a développé déjà à cette époque beaucoup d'innovations en France
05:49 sur le développement des montres.
05:52 Et donc, on a su conserver ce savoir-faire assez exceptionnel
05:57 en dépit des différentes évolutions assez fortes qu'a pu connaître ce secteur.
06:03 Particulièrement à la fin des années 60-70 avec l'arrivée des montres à quartz,
06:07 qui a beaucoup bouleversé les marchés, y compris d'ailleurs dans d'autres pays.
06:11 Mais on a su conserver de l'expertise et aujourd'hui aussi de l'innovation.
06:17 C'est quelque chose qui est très intéressant dans notre secteur.
06:19 Effectivement, comme vous le disiez, on a à voir de l'innovation dans le design,
06:23 on a de l'innovation dans les technologies avec un certain nombre de technologies nouvelles,
06:28 par exemple à base de silicium, des micromoteurs à base de silicium.
06:30 C'est une entreprise française qui développe ça et qui apporte vraiment des innovations très fortes.
06:36 Ce sont des métiers qui évoluent, plutôt des métiers d'art à l'origine.
06:42 On a l'horloger, le certisseur, le cisleur, le polisseur, qui sont vraiment des métiers traditionnels,
06:48 mais qui sont aussi accompagnés aujourd'hui par des nouveaux métiers dans l'industrie et dans les technologies.
06:53 - Ralf Dumontel, vous avez apporté un très joli violon, on a envie de vous entendre en jouer.
06:58 Forcément, combien de luthiers en France aujourd'hui vous représentez ? C'est une grosse communauté quand même.
07:04 - Alors, combien de luthiers en France, ça je ne sais pas du tout.
07:06 Moi, je suis luthier rudrom, qui est une des patries de la luthierie mondiale.
07:12 La luthierie est un métier de niche.
07:14 Ce n'est pas du tout un métier qui a eu décroût au caucase.
07:17 Depuis le XVIe siècle, on fabrique des violons à crémone.
07:20 L'Europe était le principal centre puisque c'est la musique classique qui prévaut pour ce genre d'activité
07:26 ou qui prévaut un peu pour ce genre d'activité.
07:29 On a simplement eu la mondialisation qui a fait que la production qui était à l'est de la France avant la Deuxième Guerre mondiale
07:35 s'est déplacée à l'est de l'Europe et maintenant à l'est de la Chine.
07:40 On est un métier de niche.
07:42 Il n'y a jamais autant de luthiers en ce moment sur Terre.
07:46 C'est un métier qui fonctionne très bien et qui attire beaucoup de monde parce que justement, il est multiple.
07:50 Vous avez aussi bien la fabrication des instruments que l'expertise, que le réglage de sonorité.
07:56 Et nous, ce qui compte pour nos luthiers, c'est de savoir qu'on entretient des instruments qui sont quasiment éternels.
08:02 Je ne fais pas de fabrication. J'en ai fait un peu quand j'étais à Crémone en Italie à la fin du siècle passé.
08:07 - Mais c'est un autre métier ?
08:09 - On va dire que c'est des facettes différentes.
08:11 C'est un peu comme le journalisme ou tous ces métiers-là.
08:16 Il y a différentes matières de voir le métier.
08:18 Moi, je fais surtout de la restauration, mais je fais de la petite restauration.
08:21 Je suis un luthier dans une grande ville, dans une capitale internationale de la lutherie.
08:26 Mais je reste une lutherie familiale pour laquelle on entretient des instruments des utilisateurs.
08:31 - Vous restez avec nous. On va revenir dans quelques instants.
08:34 Et on reviendra sur cette chambre des métiers de l'artisanat du centre Val-de-Loire, qui a créé pas mal de choses.
08:42 En tout cas, vous avez été extrêmement dynamique, Aline Merion.
08:44 On sera avec vous dans quelques instants.
08:46 Vous voulez bien sûr poser des questions, vous avez le droit, sur des métiers que vous ne connaissez pas.
08:50 Vous êtes les bienvenus au 0800 26 300 300.
08:53 Avec Jérôme Lavergny, qui sera avec nous jusqu'à 20h.
08:57 - Oui, et 19h15.
08:59 - Et personne ne me le dit.
09:01 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France.
09:04 19h20, les vraies voies de l'emploi.
09:07 Jérôme Lavergny.
09:08 - Avec Jérôme Lavergny, depuis pas mal de temps, on parle de métiers méconnus.
09:13 C'est-à-dire qu'on connaît des entreprises et finalement, on n'est pas certain de connaître tous les métiers dans cette entreprise.
09:18 Et là, on a changé de prisme.
09:19 On s'est dit, on va aller carrément directement chercher des métiers qu'on ne connaît pas, qu'on a oubliés.
09:25 Et pourtant, ils existent et ils sont incroyablement intéressants.
09:29 Ces métiers pour préserver et transmettre forcément une expertise.
09:33 Et c'est notre patrimoine, Jérôme Lavergny.
09:35 - Oui, tout à fait. Et qui dit métier, dit formation, dit diplôme.
09:38 Ce n'est pas toujours très simple de mettre en place une formation.
09:41 Et là, pour le coup, une initiative juste formidable en termes de formation.
09:48 Puisque faisant le constat que des taxidermistes, des armuriers n'y allaient pas en avoir suffisamment pour constituer des classes et remplir des écoles,
10:00 la Chambre des métiers du Centre Val-de-Loire a eu l'idée lumineuse et juste génialissime de dire,
10:06 "On va faire un tronc commun permettant à chacun d'avoir les connaissances théoriques et pratico-pratiques,
10:12 et puis ensuite d'être librement formés par les employeurs qui, eux, sont détenteurs de ce savoir,
10:19 qui vont prendre tout le plaisir à pouvoir transmettre ce savoir aux apprentis."
10:23 C'est une idée lumineuse parce qu'elle est simple en fait et qu'elle est génialissime.
10:28 - Et pour une fois qu'elle n'est pas de vous.
10:30 - Oui, mais c'est vrai, ça m'embête.
10:32 - Aline Mériaux, présentez-nous ces CAP métiers rares, c'est fabuleux.
10:35 Il y a des métiers qu'on ne connaissait même pas en préparant l'émission.
10:38 - Alors oui, on peut être armurier, on peut se former au métier de scellier,
10:43 on peut se former au métier d'horloger, au métier de tailleur de pierre,
10:47 on peut un petit peu tout imaginer.
10:49 Et dans ce cas-là, on est sur une individualisation du parcours de formation,
10:53 c'est-à-dire qu'on adapte l'enseignement.
10:57 Si on a déjà des bases d'enseignement général, parce qu'on est dans le cadre d'une reconversion,
11:03 dans ce cas-là, on adapte le parcours à que la partie professionnelle,
11:08 et on cale ce principe-là.
11:10 Et puis vous pouvez avoir les diplômes classiques, le CAP, le BM, le BTM,
11:16 le brevet de technicien de maîtrise pour ces métiers dits rares,
11:21 qui se font en deux ans, en trois ans, en apprentissage.
11:24 Et là, vous avez une partie en centre de formation,
11:27 et une autre partie chez un employeur.
11:29 Vous avez un maître d'apprentissage, c'est un contrat de travail.
11:32 - Aline Mériaud, on est d'accord de dire que ce sont des métiers à fort déboucher quand même,
11:37 puisqu'on en recherche dans certains...
11:40 C'est-à-dire qu'il y a des métiers qui pourraient mourir parce qu'il n'y a pas assez de candidats.
11:44 - Bien sûr, c'est ça. Il faut pérenniser ces métiers,
11:47 parce que c'est notre patrimoine à la fois culturel, historique,
11:52 de tradition, de transmission des savoirs,
11:56 et on est sur quelques unités par an.
11:59 - Oui, c'est ça.
12:00 - Et pourquoi c'est important que ce soit fait ?
12:01 Parce qu'il y a aussi les questions logistiques autour de la formation.
12:04 Si un jeune niçois veut se former,
12:07 il a la possibilité par le biais de ce centre de formation à Tours,
12:11 de pouvoir avoir ce socle de formation général,
12:14 mais ensuite d'aller chez un employeur à Strasbourg.
12:17 C'est très important de permettre cette souplesse, y compris logistique,
12:20 elle est fondamentale pour l'accomplissement total de la formation.
12:23 - Aline Mériaud, vous êtes accompagnée de Manon Sainco, restauratrice de céramique.
12:28 C'est l'atelier en mille morceaux, bonsoir.
12:30 - Bonsoir.
12:31 - Qu'est-ce que fait une restauratrice en céramique comme vous ?
12:35 - Eh bien, un restaurateur c'est comme un médecin pour les objets.
12:40 Je suis spécialisée dans une grande famille de matériaux.
12:43 Donc moi je suis le médecin de la céramique.
12:45 - Mais la céramique, est-ce que c'est souvent de la céramique d'art ?
12:49 Est-ce que vous travaillez avec forcément des grands magasins,
12:52 ou des châteaux, ou des restaurateurs,
12:55 enfin, ou des, comment on dit, des collectionneurs ?
12:58 - Des collectionneurs, des particuliers.
13:00 Oui, à partir du moment où l'objet est en céramique,
13:03 je peux aussi bien m'occuper de l'objet de cœur qui vient de la grand-mère,
13:07 qui n'a pas de grande signature,
13:09 comme d'un objet plurimélénaire qui sera exposé dans un musée à l'autre bout du monde.
13:13 - Alors d'où vous vient cette envie ?
13:15 Parce que forcément on a envie de comprendre votre parcours pour arriver jusque là.
13:19 - Eh bien, c'est une bonne question.
13:21 - Je vous remercie.
13:24 - Eh bien moi je ne savais pas, après le bac, vers quelle filière m'orienter.
13:28 Il s'avère que lors d'un salon de l'étudiant à Paris,
13:32 j'ai découvert la formation de restaurateur.
13:35 Et j'ai découvert aussi qu'elle regroupait tous les domaines qui m'intéressaient,
13:39 donc aussi bien l'histoire que les sciences, l'art, les travaux manuels, les voyages, etc.
13:43 - Oui, c'est-à-dire que quand vous restaurez quelque chose,
13:45 il faut aller chercher ce que dit l'histoire, en fait.
13:46 Aller chercher peut-être les couleurs qui n'existent plus aujourd'hui,
13:50 qu'il faut refabriquer, c'est ça ?
13:52 - Ça peut être des motifs, ça peut être des éléments manquants,
13:55 ça peut être énormément d'informations.
13:57 - Mais Aline Mériaud, aujourd'hui on utilise parfois la céramique
13:59 dans des produits de haute technologie aussi.
14:01 - Ah bien sûr, tout à fait.
14:03 - Et vous les formez...
14:04 Pardon, allez-y.
14:05 - Non, non, non, allez-y, votre question était meilleure que la mienne.
14:07 - Et vous les formez également juste pour la décoration
14:09 ou pour les céramiques de haute technologie, par exemple ?
14:12 - Alors là je vais laisser complètement Manon répondre,
14:15 parce qu'on n'a pas ce diplôme-là sur jouer les tours.
14:19 Alors attention, parce que moi je suis restauratrice de céramique,
14:22 je ne suis pas céramiste, donc ce n'est même pas moi qui crée et qui cuit les objets.
14:26 Je vais intervenir ensuite.
14:27 Mais c'est vrai que maintenant on trouve de la céramique technique
14:33 dans les bijoux, les montres notamment,
14:36 et ce sont des matériaux très spécifiques qui ont été développés
14:40 pour d'autres applications industrielles
14:42 et qui maintenant sont utilisées dans ce domaine-là.
14:44 Mais je pense que monsieur nous en dira plus.
14:47 - Aline Mériaud, on dit souvent que les métiers de la main
14:50 sont des métiers de reconversion.
14:52 À un moment donné, on a travaillé dans des grandes entreprises
14:54 et certains disent qu'à un moment donné, on a envie de retourner à la vraie vie.
14:59 - Alors parce que souvent c'est une passion,
15:02 c'est quelque chose et on a envie de donner du sens à sa vie
15:05 et c'est pour ça que c'est souvent une reconversion.
15:07 Mais par contre, en parcours principal, ça se fait très bien
15:12 et là du coup on est sur de l'apprentissage classique
15:14 et de la transmission des savoirs.
15:15 - Mais d'où ça nous vient finalement, Jérôme Lavergne,
15:18 puisque on n'arrête pas de dire que c'est compliqué,
15:21 que l'école en général ne vous apprend pas
15:23 à aller dans des filières telles que l'artisanat.
15:26 - D'où vient ? Et bien c'est exactement la même chose
15:29 qu'en matière d'amitié, d'amour ou de plein d'autres champs de notre vie.
15:32 Il y a une part de hasard, il y a une part de choix,
15:35 il y a une part de choses qui se forgent dans la vie
15:37 mais certainement pas de vocation divine.
15:39 Il faut donc par conséquent que les jeunes auditeurs
15:42 se départissent de ce stress en fait d'essayer de chercher
15:46 ce qui doit correspondre à une vocation divine
15:49 et qui s'abat comme ça sur un individu.
15:51 Tu seras restaurateur de...
15:52 Non, ça ne marche pas comme ça.
15:53 - Mais il y a de la transmission quand même.
15:54 - Il y a de la transmission aussi après.
15:56 - C'est souvent une rencontre aussi avec une personne
16:00 ou dans un voyage touristique de rencontrer quelqu'un
16:04 dans un atelier qui a été ouvert et le cheminement fait
16:08 que après vous dites "bah pourquoi pas moi ?"
16:10 - Moi je voulais être coiffeuse quand j'ai vu Jérôme Lavergne
16:13 et Philippe David, depuis j'ai changé d'avis.
16:16 - Oui, mais vous coupez un peu les cheveux en quatre, je vois.
16:18 - Moi je ne vois pas pourquoi.
16:20 - Mais par contre ces métiers, rares ou anciens peu importe,
16:24 ils disent quelque chose, ils ont un message,
16:27 ils comportent un message pour tous les autres copains,
16:30 pour tous les autres métiers.
16:31 Le rapport au temps qui doit être le nôtre,
16:34 est-ce qu'on a vraiment intérêt dans la société qui est la nôtre
16:37 de courir après les gains de temps ?
16:39 Est-ce qu'il n'est pas précieux parfois d'en perdre un peu
16:42 et ce n'est pas en perdre mais d'en consacrer davantage
16:46 à faire quelque chose de bien, de bienfait
16:49 qui s'inscrive dans le temps ?
16:51 Aujourd'hui on construit des bâtiments en six mois,
16:53 mais combien de temps vont-ils durer ?
16:55 Est-ce qu'on ne peut pas jeter un coup d'œil par rapport à tous ces bâtiments
16:57 qui ont sans doute coûté beaucoup plus de temps dans leur construction
17:01 mais qu'aujourd'hui ont traversé des siècles ?
17:03 C'est ce que disent tous ces métiers, rares ou anciens,
17:06 en tout cas ils imposent un rapport au temps,
17:10 à l'application, à l'effort, au petit pas,
17:13 d'où la naissance d'une nouvelle théorie ce soir,
17:15 le petitisme, qui m'est très cher,
17:19 non pas étant donné ma taille,
17:21 mais enfin, beaucoup d'importance.
17:23 En tout cas restauratrice de céramique, ça va dans le sens de lit de soir,
17:25 puisque ça veut dire qu'on garde des objets
17:27 et qu'on leur offre une seconde vie.
17:29 Un rapport au temps complètement différent que disent tous ces métiers.
17:32 En tout cas vous restez avec nous,
17:34 dans un instant on va découvrir un autre métier,
17:36 il y en a beaucoup ce soir, celui de luthier.
17:40 Voilà, luthier, on en a parlé il y a quelques instants,
17:43 mais là on est dans la passion,
17:46 puisque on voit Ralph Dumontel,
17:48 on sent qu'il y a un passionné derrière ça.
17:50 On va en parler dans quelques instants,
17:52 on est ensemble jusqu'à 20h avec ces métiers anciens,
17:54 avec Jérôme Lavernie.
17:56 C'est une très jolie thématique,
17:58 et on va vous emmener au cœur de Paris,
18:00 dans un atelier historique, avec Ralph Dumontel.
18:03 Merci en tout cas d'être avec nous,
18:05 vous êtes luthier, luthier ce très très beau métier,
18:08 qui nécessite par exemple, combien d'années d'études,
18:11 pour qu'on comprenne bien ?
18:13 Alors c'est un métier qui est très difficile,
18:15 c'est pour ça que j'entends beaucoup de reconversion,
18:18 de changement de direction et compagnie.
18:21 Les études de luthier sont longues,
18:24 j'ai commencé à 18 ans, j'ai fini à 23 ans,
18:27 donc 5 années d'études.
18:29 Au bout de ces 5 années là, comme le disait,
18:31 en off, notre ami céramiste,
18:33 on n'est pas capable de travailler.
18:36 Donc on connaît la théorie,
18:38 à l'époque où moi j'ai commencé,
18:40 j'étais dans une école, l'école de Crémone en Italie,
18:42 où on apprenait la fabrication des instruments neufs.
18:46 C'est important de connaître la fabrication des instruments
18:48 pour avoir une vue globale.
18:50 Néanmoins, aujourd'hui, comme je vous l'ai dit tout à l'heure,
18:53 j'exerce une lutherie,
18:55 qui est une lutherie d'ateliers, de magasins,
18:58 j'ai des enfants qui viennent me voir,
19:00 j'ai des professionnels qui viennent me voir,
19:02 j'ai des collectionneurs qui viennent me voir,
19:04 j'ai des familles qui me rendent visite,
19:06 pour expertiser un instrument, pour avoir un avis,
19:08 pour avoir un plan de vie.
19:10 Et ça, c'est plein d'éléments qui prennent énormément de temps.
19:14 - C'est une formation continue en fait.
19:16 - Oui, parce que c'est du terrain, et c'est du terrain pur.
19:18 Et le problème de la lutherie,
19:20 ces problèmes il y a,
19:22 c'est qu'il n'y a pas vraiment de structure,
19:24 à part des amicales,
19:26 des associations de luthiers.
19:28 On sort de l'école de lutherie,
19:30 et après, à nous de nous débrouiller,
19:32 pour aller de stage en stage,
19:34 avoir les compétences,
19:36 et ensuite s'installer en dur à notre compte.
19:38 - Ralf Dumontey, j'ai lu une chose, est-ce de l'info, est-ce de la toxe ?
19:40 - Oui.
19:42 - C'est qu'un luthier, ça faisait des violons, des altos, des violoncelles, des contrebasses,
19:44 mais que certains faisaient également les guitares,
19:46 sèches, voire électriques.
19:48 Est-ce que c'est vrai, ou est-ce que ce n'est pas vrai ?
19:50 - La lutherie, c'est l'art de fabriquer des luttes à la base.
19:52 Donc le premier luthier,
19:54 Andréa Amati,
19:56 travaillait chez un facteur de lutte.
19:58 On a gardé ce terme-là, et on l'utilise toujours aujourd'hui,
20:00 pour tous les fabricants d'instruments,
20:02 même les instruments à vent.
20:04 Il y a naturellement un sectionnement
20:06 dans les instruments à cordes,
20:08 on a la famille du violon qui est le roi
20:10 d'orchestre à cordes,
20:12 qui est une pièce extrêmement chère.
20:14 Un violon de Stradivarius,
20:16 de Guarneri, ça vaut 10, 20 millions d'euros,
20:18 par exemple.
20:20 Et tout le monde se l'arrache.
20:22 Quelle était votre question ?
20:24 - Elle n'était pas intéressante, vous êtes d'accord.
20:26 - Oui, oui.
20:28 - Quels instruments à cordes ?
20:30 - Ensuite, moi je suis de la famille du violon,
20:32 donc je fais tous les dérivés du violon,
20:34 violon, alto, violoncelle, un peu la contrebasse.
20:36 La guitare, c'est une formation différente.
20:38 Et c'est un métier qui est totalement différent.
20:40 - Alors, il y a une question
20:42 qu'on a très envie de vous poser,
20:44 est-ce qu'un luthier, c'est jouer du violon ?
20:46 - Un luthier peut savoir jouer du violon,
20:48 un journaliste peut jouer du violon,
20:50 n'importe qui peut jouer du violon.
20:52 On vient à la lutterie par
20:54 deux canaux principaux, ou la musique,
20:56 ce qui est mon cas, ma mère est violoniste,
20:58 elle a quitté la Roumanie pour la musique,
21:00 et c'est un peu pour nous le symbole de la liberté.
21:02 - Donc là, on sent l'héritage quand même, chez vous.
21:04 - Oui. - Un peu.
21:06 - Quand j'étais gamin, je ne savais pas quoi faire,
21:08 comme notre camarade, et j'ai dit,
21:10 quand j'avais 9-10 ans à ma mère,
21:12 je voudrais faire de la lutterie. Pourquoi ?
21:14 Parce que c'est l'odeur des ateliers.
21:16 J'étais rue de Rome, je travaille rue de Rome,
21:18 mais ma mère fréquentait la rue de Rome,
21:20 quand j'étais gamin, en 80.
21:22 Et dès qu'on rentre dans un atelier,
21:24 qu'on voit le temps long, comme le disait Géraud,
21:26 le travail des luttiers,
21:28 la patience, toute l'histoire,
21:30 c'est quelque chose de magnifique. - Mais vous ne savez pas jouer du violon ?
21:32 - Alors moi, j'ai joué du violon,
21:34 naturellement, parce que ma mère est violoniste,
21:36 et on m'a imposé ça.
21:38 À Crémon, quand j'ai fait mes études,
21:40 on avait une partie des élèves,
21:42 qui étaient là, parce qu'ils aimaient
21:44 le travail manuel.
21:46 Donc, en fait, c'est une passion
21:48 autour de la lutterie, qui se symbolise
21:50 par la musique, par le travail manuel,
21:52 par quoi au cas, peu importe.
21:54 Quand on me pose la question,
21:56 je dis, pudiquement, que je ne
21:58 joue pas de violon. Je joue du violon, bien entendu,
22:00 mais je dis pudiquement que je ne joue pas de violon.
22:02 - Mais il faut une oreille, quand même ! - Le domaine est tellement complexe,
22:04 que le dernier mot,
22:06 il vient au musicien,
22:08 et je ne me permettrai jamais de prendre un instrument
22:10 et de faire qu'à notre ennemi,
22:12 en disant "oui, c'est bien, c'est moyen,
22:14 c'est quoi au cas". C'est un métier
22:16 de professionnel, la musique,
22:18 et un musicien, quand on lui donne
22:20 un instrument de prestige, il est le seul
22:22 à pouvoir en tirer le vrai sel.
22:24 Je ne suis pas musicien professionnel,
22:26 donc, du coup, quand on me pose la question, je dis,
22:28 je ne joue pas de violon. Si ma fille me le demande,
22:30 je suis ravie de savoir. - Ravie de vous dire
22:32 que vous avez fait vos études à Crémone, en Italie,
22:34 mais il y a eu une école, au moins une, en France,
22:36 à Mircourt, dans les Vosges. - Très intéressant.
22:38 Quand j'ai commencé en 97,
22:40 il n'y avait pas vraiment d'Internet.
22:42 Donc, on avait des
22:44 bruits de couloirs, on savait qu'il y avait une école
22:46 à Crémone, on savait qu'il y avait une école en Allemagne,
22:48 on imaginait qu'il y avait une école en Suisse,
22:50 peut-être, quelque part dans la forêt,
22:52 on n'a jamais vraiment su.
22:54 Quand je suis parti
22:56 à Crémone, quelle était votre question, déjà ?
22:58 - Il y a eu aussi une école en France,
23:00 il est obligé d'aller en Italie, à Mircourt, dans les Vosges.
23:02 - À l'époque, c'était une école
23:04 de type bac professionnel.
23:06 L'école a changé, puisque
23:08 il y a de plus en plus de monde qui est intéressé
23:10 pour faire de la lutterie, et le berceau
23:12 est un berceau européen. Quand j'étais à Crémone,
23:14 fin du XXe siècle,
23:16 on avait énormément de Japonais
23:18 et de Chinois
23:20 qui venaient. Les écoles
23:22 se sont adaptées à ces cursus-là,
23:24 et maintenant, l'école de Crémone,
23:26 de Mircourt, l'école française, si je ne dis pas
23:28 de bêtises, est une école
23:30 post-bac. Il y a plein d'autres
23:32 écoles dans le monde, notamment des écoles privées,
23:34 il y en a une à Crémone, il y en a une
23:36 privée à Mircourt, il y en a en Corée,
23:38 il y en a en Angleterre,
23:40 il y en a au Canada,
23:42 il y en a très certainement aux U.S.,
23:44 très certainement au Japon.
23:46 Et ça, c'est une adaptabilité du métier
23:48 à la réalité économique d'aujourd'hui.
23:50 - On sent quand même que c'est presque du
23:52 mentora, finalement, ces métiers, cette transmission.
23:54 - D'où la pertinence du CAP qui a été
23:56 mise en place. En fait,
23:58 il y a cet enseignement général qui
24:00 participe de tout un tas de formations,
24:02 mais la confiance, elle est accordée
24:04 à l'employeur. C'est lui qui
24:06 va avoir et les compétences et l'envie
24:08 aussi de transmettre
24:10 de façon différente. Il faut accepter
24:12 cette différence-là,
24:14 sur le métier en question.
24:16 Il faut rappeler que ce sont des métiers difficiles aussi.
24:18 On ne fait pas mûmuse avec ce genre de métier.
24:20 Parce que, quand on parlait de temps,
24:22 de temps pour construire ou réparer
24:24 quelque chose, mais il faut
24:26 énormément de patience pour se
24:28 familiariser. Donc,
24:30 oui, il y a le temps de produire, mais ces métiers
24:32 enseignent aussi le temps
24:34 nécessaire à se former.
24:36 Et c'est assez noble, et ça,
24:38 ça impose l'admiration,
24:40 tout simplement. - Ralf Dumontey, vous avez une
24:42 connexion avec Aline Mériaud, parce que
24:44 elle, elle forme des archetiers. C'est le
24:46 même métier, luthier et archetier, parce qu'en général,
24:48 on peut jouer avec les doigts en pizzicato,
24:50 mais souvent, ça se joue avec un archet.
24:52 - Comment tu nous pousserais à raconter, lui ?
24:54 - Pardon, je tiens pas à finir au violon.
24:56 - Allez. - Ça fait partie
24:58 du même domaine, mais c'est une discipline
25:00 qui est différente. Les archetiers sont archetiers,
25:02 les luthiers sont luthiers. On a certains luthiers
25:04 qui, pour des motifs de service,
25:06 par exemple, ils peuvent être en province ou même
25:08 en fédéralité, en fédéralité, en fédéralité, en théorie,
25:10 peu importe, peuvent faire des petites opérations.
25:12 Mais il faut distinguer la fabrication
25:14 de l'entretien des instruments.
25:16 On peut faire un peu de maintenance sur des archets
25:18 en ayant un peu de connaissances luthières.
25:20 Fabriquer un archet, ça peut monter
25:22 jusqu'à 500 000 euros, un archet ancien,
25:24 bien sûr.
25:26 On ne s'improvise pas, archetiers, comme ça, non plus.
25:28 Donc il faut bien comprendre que c'est un domaine
25:30 global avec plein de petites sections.
25:32 - Est-ce qu'on vit correctement, économiquement,
25:34 de ce métier-là ? - Il n'y a absolument
25:36 aucune règle. C'est un métier qui
25:38 catalyse beaucoup d'envie financière, je pense,
25:40 parce que les prix des instruments
25:42 sont très élevés. Il y a
25:44 énormément de vente aux enchères à l'international,
25:46 et il y a énormément d'engouement
25:48 pour les pays hors Europe
25:50 pour venir en France acheter
25:52 des instruments. Ensuite,
25:54 chacun
25:56 arrive à se former
25:58 et à mettre en route
26:00 ce qu'il peut mettre en route. Il y a des luthiers
26:02 très valeureux qui fabriquent
26:04 du neuf, de très bonne qualité,
26:06 et qui ont du mal à vendre
26:08 parce qu'il faut aussi pouvoir
26:10 toucher son public.
26:12 Et on a des luthiers qui font
26:14 du business, sans que ce soit
26:16 un gros mot, et qui, bien entendu,
26:18 vont avoir des rentrées qui sont différentes
26:20 des autres. - Allez, vous restez avec nous.
26:22 On poursuit
26:24 forcément cette belle émission. On va parler
26:26 de l'horlogerie, puisque c'est
26:28 en tout cas un secteur qui est en
26:30 mutation formidable.
26:32 Autrefois, vous vous souvenez,
26:34 les carillons familiaux, Jérôme Lavernie.
26:36 Cet art a évolué
26:38 de la petite boutique artisanale
26:40 qu'on voit encore aujourd'hui, avec de grandes
26:42 entreprises internationales. On va en parler dans quelques
26:44 instants avec
26:46 le secrétaire général de France hors
26:48 horlogerie. Vous restez avec nous, on en parle dans un instant.
26:50 Chaque semaine, avec Philippe David,
26:52 on apprend des choses. Alors, merci beaucoup, Jérôme Lavernie.
26:54 Par exemple, que la France se
26:56 positionne comme le cinquième plus grand exportateur
26:58 mondial de montres, et
27:00 c'est la quatrième place
27:02 en matière d'exportation de composants de
27:04 bracelets de montres, Jérôme Lavernie.
27:06 On va en parler avec Guillaume Adam, qui est avec
27:08 nous, secrétaire général de France
27:10 horlogerie. Bonsoir, merci.
27:12 - Bonsoir. - D'être avec nous.
27:14 L'horlogerie étant
27:16 forcément mutation. On en parlait
27:18 en prélude de cette émission, sur
27:20 la technologie
27:22 vous a à un moment donné rattrapé.
27:24 Et finalement,
27:26 l'ancien et le contemporain
27:28 va cohabiter, j'ai l'impression. - Tout à fait, absolument.
27:30 Alors, en France
27:32 et la France Horlogerie, on représente en fait toute la
27:34 chaîne de valeur de la fabrication horlogère.
27:36 On a en France, c'est-à-dire, les fabricants
27:38 de marques de montres, les fabricants de composants pour les montres,
27:40 donc les bracelets, les aiguilles,
27:42 qui sont très implantés.
27:44 - Des aiguilles à 500 000 euros, Philippe ?
27:46 Non, je plaisante. - Et puis,
27:48 tout ce qu'on appelle la...
27:50 L'horlogerie de gros volumes, c'est-à-dire les horloges de gare,
27:52 les horloges industrielles, les horloges
27:54 de synchronisation et de gestion du temps.
27:56 On a un exemple dans votre plateau, d'ailleurs.
27:58 Donc on a une filière qui est
28:00 vraiment
28:02 d'excellence en croissance. On est à peu près
28:04 à 381 millions d'euros en 2022
28:06 de chiffre d'affaires, +12% par rapport
28:08 à 2021. Donc vraiment, une filière
28:10 qui croît.
28:12 - Et je me posais une question. Comment se situe l'horlogerie
28:14 française entre les produits asiatiques
28:16 très peu chers et par exemple, les produits
28:18 suisses, hors de prix ?
28:20 Je pense à des marques comme Patek Philippe
28:22 ou Richard Milles, par exemple. A quel niveau
28:24 est l'horlogerie française sur le marché mondial ?
28:26 Parce que cinquième plus grand exportateur,
28:28 comme le disait Cécile, ça veut dire quelque chose.
28:30 - Absolument. Alors l'export, effectivement, est un
28:32 driver très important. On a 79%
28:34 du chiffre d'affaires de l'horlogerie française qui est exporté
28:36 en 2022. Ce qui est très important.
28:38 Parce que, effectivement,
28:40 on est sur des technologies
28:42 et des équipements vraiment d'excellence
28:44 avec un positionnement qui est
28:46 plutôt moyenne gamme.
28:48 Donc, effectivement, on est entre
28:50 les technologies,
28:52 les équipements montrent
28:54 plutôt entrée de gamme et la haute
28:56 horlogerie qu'on peut trouver dans d'autres
28:58 pays. C'est ça, je pense, qui fait la force
29:00 de l'horlogerie française. Après,
29:02 il y a des spécificités, bien évidemment,
29:04 dans les différentes marques. Mais voilà, globalement,
29:06 c'est ce positionnement-là que
29:08 l'horlogerie française a aujourd'hui
29:10 avec vraiment un secteur en croissance.
29:12 On a à peu près
29:14 3 000 emplois dans le secteur.
29:16 - Avec des métiers très éclectiques
29:18 dans cette horlogerie.
29:20 - Effectivement. L'horlogerie, c'est un secteur
29:22 à la croisée, comme je disais en
29:24 introduction, des métiers
29:26 de l'industrie et des métiers d'art. Bien sûr, à la base,
29:28 ce sont des métiers d'art.
29:30 On est classé dans la liste des métiers
29:32 d'art. Beaucoup de nos entreprises sont des entreprises
29:34 dites du patrimoine vivant, qui sont reconnues
29:36 comme ayant des savoir-faire
29:38 d'exception. Et donc, on retrouve
29:40 effectivement des métiers
29:42 comme horloger, sertisseur, cisleur,
29:44 émailleur, polisseur,
29:46 que vous retrouvez aussi, j'imagine,
29:48 dans un certain nombre de vos métiers.
29:50 Et puis, on a des métiers, effectivement,
29:52 axés sur
29:54 le design, axés sur l'industrie,
29:56 l'ingénierie. Et tout ça,
29:58 ces métiers
30:00 persistent parce qu'on a
30:02 à la fois un marché qui est
30:04 vivace, on a à peu près une centaine
30:06 d'entreprises en France, en horlogerie,
30:08 en croissance. On a une
30:10 demande internationale sur cette
30:12 excellence française qui est aussi forte.
30:14 Et on a aussi su
30:16 conserver, on parlait
30:18 de la formation tout à l'heure,
30:20 on a su conserver un peu tout un écosystème
30:22 lié à la formation. C'est très intéressant,
30:24 on a à peu près une dizaine de lycées horlogers en France.
30:26 On a
30:28 des formations continues,
30:30 on a une école d'ingénieurs
30:32 en microtechnique, on a
30:34 un centre de métier et de
30:36 qualification. Donc, on a tout cet écosystème
30:38 qui forme à tous les niveaux, du CAP,
30:40 en passant par le brevet des métiers d'art, le diplôme des métiers d'art,
30:42 les certifications professionnelles,
30:44 les diplômes d'ingénieurs.
30:46 Donc, finalement, on a tout
30:48 l'écosystème de formation et toute
30:50 l'expertise pour
30:52 permettre à la fois
30:54 à nos fabricants de composants
30:56 d'avoir les compétences nécessaires,
30:58 et puis à nos horlogers aussi, fabricants de marques,
31:00 de disposer de ces acteurs.
31:02 - Là encore, et c'est
31:04 un comble, s'agissant des métiers
31:06 de l'horlogerie, il y a une leçon du point
31:08 de vue du temps, en fait.
31:10 Puisque, pour le coup, votre activité
31:12 a su évoluer d'un point de vue
31:14 technologique, allant jusqu'à des choses
31:16 qui relèvent du numérique, j'imagine,
31:18 mais a conservé l'ancien modèle.
31:20 Ce qui veut donc dire que cet ancien
31:22 modèle, quoique sans doute
31:24 beaucoup moins efficace,
31:26 en tout cas potentiellement moins efficace
31:28 que les nouvelles technologies,
31:30 conserve ce charme. Quelle est la
31:32 part, par conséquent, entre
31:34 le système à aiguilles et le système numérique,
31:36 pour le dire de façon schématique ?
31:38 - Alors, effectivement, ce sont...
31:40 On constate, dans les dernières études
31:42 qu'on a pu voir,
31:44 en plus une
31:46 coexistence qu'une concurrence, on va dire.
31:48 C'est très intéressant de voir ça,
31:50 effectivement. On sait que les personnes
31:52 qui, aujourd'hui, achètent de la montre connectée,
31:54 souvent ont aussi une montre
31:56 classique, mécanique.
31:58 C'est très intéressant.
32:00 Pour nous, ce n'est pas du tout exclusif.
32:02 On nous représente à la fois
32:04 les acteurs qui font de l'horlogerie
32:06 traditionnelle, des montres traditionnelles,
32:08 mécaniques. Et puis, on a aussi
32:10 des acteurs qui sont plus
32:12 dans la disruption, qui font
32:14 de la montre connectée,
32:16 et qui sont, pour certains, des références
32:18 au niveau européen.
32:20 Je pense que c'est un...
32:22 - Quand on pense horlogerie, on pense avant tout
32:24 Franche-Comté, mais pas que, aujourd'hui.
32:26 - Alors, pas que. Effectivement, ça reste
32:28 je dirais, une région extrêmement dense
32:30 en industrie horlogère, que ce soit
32:32 en marque de montre ou en composant,
32:34 en fabriquant de composants.
32:36 Donc ça, c'est clair, c'est une région encore
32:38 structurante, mais on voit aujourd'hui émerger
32:40 de nombreuses marques sur le
32:42 territoire, que ce soit à Paris,
32:44 beaucoup de jeunes marques, de marques dites
32:46 émergentes qui naissent à Paris. On en voit
32:48 dans d'autres régions, dans le sud de la France,
32:50 dans l'ouest de la France. Donc, il y a une vraie
32:52 vivacité
32:54 sur l'ensemble du territoire.
32:56 C'est très intéressant, que
32:58 ce soit des acteurs, je dirais,
33:00 plus liés à un métier
33:02 d'artisanat, plus au TPE-PME,
33:04 ou des acteurs en composants,
33:06 peut-être parfois plus
33:08 importants en taille.
33:10 - Et l'apprentissage ?
33:12 - Alors, j'avais posé la même question. Est-ce qu'il y a la possibilité
33:14 d'intégrer le métier
33:16 sous le format d'un contrat d'alternance,
33:18 que ce soit un contrat d'apprentissage ou un contrat
33:20 de professionnalisation également, dans le cas des
33:22 reconversions, j'entends ?
33:24 - Alors, oui, en apprentissage,
33:26 effectivement, on a des exemples
33:28 et ça, c'est tout à fait possible.
33:30 Et on a aussi des centres de formation
33:32 qui forment
33:34 les personnes qui ont déjà
33:36 exercé un métier, aujourd'hui,
33:38 qui ont pu exercer dans d'autres secteurs.
33:40 J'en ai rencontré qui étaient dans l'automobile,
33:42 la restauration, et qui, il y a
33:44 24, 25, 26 ans, se sont dit "Bah tiens,
33:46 comme la personne qui était tout à l'heure
33:48 avant l'émission,
33:50 elle nous disait "Moi, je les souhaitais changer
33:52 de métier", et se sont orientés
33:54 vers l'horlogerie, qui en fait devient
33:56 très rapidement un métier passion, on évoquait ce terme
33:58 tout à l'heure, et qui permet
34:00 ces reconversions. - Alors, les montres françaises
34:02 s'exportent, mais est-ce que les
34:04 horlogers français s'exportent ? Est-ce qu'il y a
34:06 la possibilité, avec ce métier, de faire,
34:08 pourquoi pas, une carrière internationale ?
34:10 - Alors, oui, tout à fait, effectivement. Cette excellence que
34:12 j'évoquais à tous les niveaux de la chaîne de fabrication,
34:14 oui, c'est déjà qu'il y a aujourd'hui.
34:16 On a beaucoup d'horlogers français
34:18 qui sont, voilà, qui travaillent
34:20 pour des marques étrangères.
34:22 - Mais pourtant, la concurrence est rude,
34:24 sur l'horlogerie, quand même, avec les Suisses,
34:26 par exemple. - Tout à fait, tout à fait, et il est vrai que...
34:28 - On embrasse. - Oui, tout à fait,
34:30 et c'est vrai qu'aujourd'hui,
34:32 beaucoup de... à la fois
34:34 d'horlogers
34:36 et d'entreprises dans la sous-traitance
34:38 travaillent avec ces acteurs
34:40 en Suisse, ces grandes marques suisses,
34:42 ce qui sont des business models qui sont
34:44 tout à fait établis, et c'est une excellente chose, je pense,
34:46 pour l'industrie française. Et nous,
34:48 ce qu'on essaie d'apporter en plus à France Horlogerie,
34:50 et j'y reviendrai peut-être tout à l'heure, c'est
34:52 de faire travailler... - Dis-le maintenant,
34:54 parce qu'il nous reste trois minutes. - D'accord.
34:56 C'est de faire travailler mieux
34:58 la chaîne de valeur horlogère française
35:00 ensemble, c'est-à-dire offrir
35:02 la possibilité à des marques françaises de travailler
35:04 avec des fabricants de composants français, de mieux les faire
35:06 travailler, coopérer ensemble. C'est tout le
35:08 projet de réindustrialisation que France Horlogerie
35:10 porte depuis deux ans, avec
35:12 des perspectives qui sont importantes.
35:14 On vise à peu près 2800
35:16 emplois en plus dans la filière Horizon 2030,
35:18 ce qui est quand même assez significatif,
35:20 vous regardez 3000 actuels, 180 millions
35:22 d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires,
35:24 et ça c'est quelque chose qu'on porte très
35:26 fortement, en mettant en place
35:28 des outils pour permettre à ces entreprises
35:30 de mieux se connaître, de mieux travailler ensemble,
35:32 autour de grappes d'entreprises, d'espaces d'innovation.
35:34 - Des métiers bien rémunérés ?
35:36 - Alors, oui, oui, tout à fait, ce sont des métiers
35:38 qui sont rémunérés, après évidemment
35:40 selon le niveau de qualification, tout à fait,
35:42 mais voilà, on a
35:44 vraiment identifié cette
35:46 possibilité, cette capacité de l'industrie
35:48 horlogère française à produire
35:50 et à développer de l'emploi. - Aline
35:52 Marieau, présidente de la Chambre des métiers de l'Artisanat
35:54 dans le centre Val-de-Loire,
35:56 forcément quand on vous entendait, tous ces
35:58 métiers, c'est d'une façon de les pérenniser,
36:00 ce sont des métiers qui sont aujourd'hui
36:02 porteurs, on cherche beaucoup de monde,
36:04 c'est l'avenir finalement ces métiers-là ?
36:06 - Bien sûr, oui, je confirme, c'est l'avenir.
36:08 - C'est l'avenir et ce serait important. - L'artisanat
36:10 c'est l'avenir. - L'artisanat, effectivement,
36:12 c'est l'avenir, et donc on invite tous les parents
36:14 qui nous écoutent à inviter eux-mêmes
36:16 leurs enfants à aller découvrir ces
36:18 métiers, puisqu'on peut parfois rentrer dans des entreprises
36:20 ou aller voir
36:22 des personnes qui
36:24 vous orientent à vouloir faire des stages
36:26 dans des entreprises
36:28 d'artisanat. - Oui, tout à fait, il faut
36:30 consulter ce catalogue de vie,
36:32 que sont toutes ces expériences,
36:34 de ces parcours,
36:36 ce sont de véritables, ce sont vraiment
36:38 des ouvrages, une véritable bibliothèque
36:40 professionnelle, des romans
36:42 comme ça, de tranches de vie, qu'il convient de lire
36:44 et dans lesquelles on peut papillonner.
36:46 Oui, malheureusement, l'orientation
36:48 n'est pas faite en France, alors il faut procéder de la sorte.
36:50 - Merci beaucoup, en tout cas, d'avoir
36:52 été avec nous, merci beaucoup Aline
36:54 Meriot d'avoir été avec nous,
36:56 présidente de
36:58 la CMA Centre-Val de Loire,
37:00 merci beaucoup
37:02 à mes amis Ralph Dumontel
37:04 d'avoir été avec nous, vous êtes
37:06 luthier à Paris, et merci
37:08 Guillaume Adam d'avoir été avec nous, on parle d'horloger
37:10 aussi, et Manon qui était
37:12 avec nous, Manon
37:14 Sengco, voilà,
37:16 restauratrice de céramique,
37:18 c'était des métiers rares,
37:20 en tout cas, on était ravis
37:22 de les découvrir. Merci beaucoup Jérôme Lavergne,
37:24 on va faire quoi, mardi prochain, on sait ou pas ?
37:26 - Oh oui, souriez,
37:28 vous travaillez ! - D'accord !
37:30 - Avouez que c'est un autre panache
37:32 que Jérémie André, tout de même ! - Absolument !
37:34 Et nous, on se retrouve avec Philippe David demain, à partir de
37:36 17h ? - Avec un immense plaisir,
37:38 demain 17h, merci à notre équipe, tout de suite
37:40 on vous retrouve, Cécile, dans ce Sud Radio
37:42 à votre service, et ensuite, c'est la
37:44 Coupe du monde de rugby au cœur de la mêlée avec François Trio.
37:47 Salut, passez une belle soirée, à demain !

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