• l’année dernière
Tous les matins et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité 

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, il est bientôt 9h sur CNews.
00:00:03 Très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de L'Or des pros été.
00:00:07 Car l'été, L'Or des pros, c'est même le week-end.
00:00:09 Et à la une, la colère monte à Marseille.
00:00:12 Les policiers de la BAC veulent arrêter le travail
00:00:14 après le placement en détention provisoire d'un de leurs collègues mis en examen pour violences en réunion.
00:00:18 Il y a une semaine, Linda Kebab, policière, expliquait qu'une fronte de la police se préparait.
00:00:23 Nous y sommes.
00:00:24 En urgence, le directeur général de la police nationale va faire le déplacement à Marseille aujourd'hui
00:00:29 pour tenter d'éteindre le feu.
00:00:31 Rien ne va plus entre Kylian Mbappé et le Paris Saint-Germain.
00:00:34 Le capitaine des Bleus ne se rendra pas au Japon avec le reste de son club.
00:00:38 Le PSG le soupçonne d'avoir passé un deal avec le Real Madrid pour partir libre la saison prochaine.
00:00:44 Nous en parlerons avec l'extraordinaire Jacques Vendreau à 10h.
00:00:47 Et puis, nous reviendrons sur ce remaniement quelque peu lunaire
00:00:51 tant les cafouillages se sont enchaînés.
00:00:53 Et cette allocution d'Emmanuel Macron, il devait parler au français,
00:00:56 il s'est adressé à ses ministres.
00:00:58 On avait presque la sensation de le déranger.
00:01:01 Voilà le programme.
00:01:02 Je vous présente mes invités dans un instant.
00:01:04 Mais tout de suite, c'est l'heure du JT avec Maureen Vidal.
00:01:07 Elisabeth Borne va réunir lundi matin l'ensemble du gouvernement
00:01:14 avec une équipe ministérielle en partie renouvelée.
00:01:17 La première ministre souhaite anticiper les risques de l'été
00:01:19 et se concentrer sur les grands chantiers de la rentrée.
00:01:22 Ce vendredi, Emmanuel Macron a fixé une nouvelle feuille de route autour de quatre points principaux.
00:01:26 Le plein emploi, la réindustrialisation, l'ordre républicain et les services publics.
00:01:31 Premier déplacement pour Gabriel Attal en tant que ministre de l'Éducation nationale hier.
00:01:36 Il a visité un chantier d'une école en reconstruction après les émeutes de fin juin
00:01:40 en banlieue parisienne dans les Yvelines.
00:01:42 Une nomination bien reçue et qualifiée de prometteuse par le corps enseignant,
00:01:46 écoutait le président syndicat national des écoles.
00:01:49 La nomination de M. Attal semble être quelque chose de plutôt prometteur
00:01:53 puisque c'est un ministre qui lui a déjà connu le ministère de l'Éducation nationale
00:01:59 et qui en plus a l'avantage d'être proche du président de la République.
00:02:03 On a un ministre qui s'inscrit dans une ligne que nous connaissions déjà
00:02:09 sous l'époque de M. Blanquer.
00:02:11 On a le retour effectivement annoncé de l'autorité des savoirs, des fondamentaux à l'école.
00:02:15 Il y a beaucoup à faire et que les collègues et les syndicats,
00:02:19 et tout particulièrement le SNE, nous sommes tout à fait en attente d'un certain nombre de choses.
00:02:24 Bison futé, voire rouge aujourd'hui sur les axes principaux des départs en vacances.
00:02:29 L'A7 entre Lyon et Marseille devrait concentrer de nombreux ralentissements,
00:02:33 notamment sur l'axe Lyon-Orange.
00:02:35 Le tunnel du Mont-Blanc en direction de l'Italie ne sera pas épargné,
00:02:38 ainsi que l'A9 et l'A10 entre Orléans et Bordeaux dans le sens des retours.
00:02:42 En revanche, la circulation demeurera habituelle en vert au niveau national.
00:02:46 Kylian Mbappé est exclu de la tournée du Paris Saint-Germain au Japon.
00:02:50 C'est le club lui-même qui a décidé d'écarter sa star pour faire pression.
00:02:54 Le club souhaite qu'Mbappé prolonge ou soit vendu dès cet été,
00:02:57 qu'il ne parte pas libre au Real Madrid dans un an.
00:02:59 Le joueur ne s'est pas encore exprimé sur cette exclusion, ni sur son futur.
00:03:04 Merci beaucoup Maureen, on vous retrouve dans une heure pour un nouveau journal.
00:03:11 Autour de la table, Georges Fenech, le sociétaire, non pas de la comédie française,
00:03:15 mais de l'or des pros, consultant CNews.
00:03:17 En face de vous, Mickaël Sadoun, consultant et chroniqueur.
00:03:20 À côté de vous, Laurent Jacobelli, député RN de La Moselle.
00:03:23 Bonjour Laurent Jacobelli.
00:03:25 Face à vous, Martin Garagnan, vice-président Renaissance 92.
00:03:29 Et à côté de vous, Louis-Hervier Blondel, secrétaire général.
00:03:33 Le vent se lève, proche de la Nupes.
00:03:35 Bonjour messieurs.
00:03:36 On va commencer donc, je le disais dans le sommaire, avec la colère qui monte à Marseille
00:03:41 et une fronde de la police qui se prépare.
00:03:44 Quatre policiers ont été mis en examen pour violence en Réunion
00:03:47 par personnes dépositaires de l'autorité publique.
00:03:50 Et un d'entre eux a été placé en détention provisoire.
00:03:53 Cette première question, Georges Fenech, ancien magistrat,
00:03:56 est-ce que c'est rare de placer dans ce genre d'affaires un policier en détention provisoire ?
00:04:01 Heureusement, heureusement que ce genre d'affaires est quand même exceptionnel.
00:04:05 Maintenant, moi je pense qu'il faut être très prudent.
00:04:09 Mon propos s'adresse plutôt à l'attention de la police et des BAC et à Marseille.
00:04:15 Là, c'est la justice qui est saisie.
00:04:17 Ce n'est pas un propos maladroit sur lequel on reviendra sans doute
00:04:21 et qui avait déjà commencé à mettre le feu aux poudres.
00:04:24 Emmanuel Macron.
00:04:25 Quand le président de la République a dit que c'était inexcusable.
00:04:28 Vous vous souvenez ?
00:04:29 C'était une forme d'ingérence et d'atteinte à la présomption d'innocence.
00:04:32 Mais là, c'est la justice maintenant qui est saisie, qui a pris cette décision.
00:04:36 Je pense que cette décision a dû être prise évidemment avec des éléments tout de même
00:04:41 qui justifiaient une détention provisoire.
00:04:44 Vous savez qu'une détention provisoire, ce n'est pas une condamnation.
00:04:47 C'est la nécessité de préserver les investigations, d'éviter des concertations, etc.
00:04:53 Donc, je pense qu'il faut laisser la justice travailler le temps nécessaire à ce qu'on y voit plus clair.
00:04:58 Mais même effectivement, ce genre d'affaires est extrêmement rare.
00:05:01 Mais même quand ce genre d'affaires éclate, le placement en détention provisoire est encore plus rare, Georges.
00:05:06 Oui, absolument. Vous avez raison.
00:05:08 Mais encore une fois, moi, je veux faire confiance à l'autorité judiciaire.
00:05:14 Il y a des instructions qui sont saisies.
00:05:16 Ils ne mènent pas un combat politique.
00:05:18 Ils ne sont pas anti-police.
00:05:19 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:05:20 Ils sont face à des faits qui sont quand même graves, si vous voulez.
00:05:25 Maintenant, il faut déterminer s'il y a des responsabilités ou pas.
00:05:27 Alors, vous voyez sur votre écran le communiqué du syndicat de police SGP qui appelle à cesser le travail.
00:05:33 On est avec Rudi Mana, porte-parole Allianz, qui connaît bien la zone Marseille.
00:05:38 On va faire un point avec vous.
00:05:39 Bonjour, Rudi Mana.
00:05:40 Bonjour.
00:05:41 Qu'est-ce qu'il s'est passé cette nuit ?
00:05:42 Est-ce que les policiers marseillais ont cessé le travail ?
00:05:45 Oui, très clairement.
00:05:48 On est devant une situation que l'on n'avait jamais vue dans la police française,
00:05:53 et notamment dans la police marseillaise, puisque ça fait longtemps que je suis affecté là-bas.
00:05:58 On a un nombre considérable de policiers qui sont en arrêt de travail.
00:06:03 J'allais vous dire plusieurs dizaines en mettant beaucoup de S à la fin,
00:06:07 mais j'ai envie de vous dire ce matin quelques centaines.
00:06:09 Quelques centaines.
00:06:10 Nous avons des policiers qui sont désabusés, on a des policiers qui sont écoeurés,
00:06:15 et on a des policiers aussi qui sont fatigués physiquement, mais surtout moralement.
00:06:21 Parce que vous savez, ça fait quelques années déjà qu'on subit les foudres.
00:06:26 Alors notre métier c'est de préserver l'ordre public, c'est de préserver la veuve et l'orphelin,
00:06:31 et on le fait avec passion, cœur et détermination.
00:06:34 Et croyez bien que quand on rentre dans la police, on y rentre par vocation.
00:06:37 Mais aujourd'hui je crois que la coupe est pleine, et que cet événement a fait déborder le vase.
00:06:43 Alors, Georges Fenech a raison, bien sûr que nous on ne va pas se mêler de l'enquête judiciaire,
00:06:49 de ce que va faire la justice, il n'y a pas de problème là-dessus, et on le comprend totalement.
00:06:55 La chose qu'on ne comprend pas, c'est la détention provisoire,
00:07:00 qui doit être à mes yeux une mesure d'exception,
00:07:03 et j'ai l'impression que quand on met un policier en prison,
00:07:07 alors qu'il a toutes les garanties de représentation,
00:07:10 alors qu'il n'y a aucune chance qu'il fasse pression sur les témoins,
00:07:14 alors qu'il n'y a aussi aucune chance qu'il prenne la fuite à l'étranger,
00:07:18 un policier ne va pas partir au Vénézuela pour échapper à la justice française,
00:07:21 je vous l'assure que ça n'arrivera pas,
00:07:23 eh bien on met quand même ce policier en détention provisoire.
00:07:26 Alors on nous dit tous les jours que les prisons sont pleines,
00:07:28 bon apparemment là pour mettre ce policier elles ne sont pas pleines.
00:07:31 Et c'est ça qui aujourd'hui rend dingue, rend fou tous les collègues qui travaillent à Marseille notamment,
00:07:37 et je crois bientôt sur toute la France, parce que c'est impossible à vivre.
00:07:42 Alors nous, Alliance Police Nationale, on n'appelle à rien,
00:07:45 par contre on est aux côtés des collègues,
00:07:48 on est aux côtés des collègues comme on l'a été pour l'affaire de la BAC Nord,
00:07:51 cette triste affaire de la BAC Nord il y a 13 ans,
00:07:54 tout le monde doit s'en rappeler autour de la table,
00:07:56 on a émis des policiers aussi en détention provisoire,
00:07:59 et 12 ans après…
00:08:01 Et les téléspectateurs doivent bien connaître cette histoire,
00:08:03 puisque ça a donné un film avec Gilles Lelouch notamment.
00:08:06 Exactement, et 12 ans après je le rappelle,
00:08:08 lors du procès, il n'y a eu que des condamnations avec sursis,
00:08:13 et des relax pour les policiers qui ont été en détention provisoire.
00:08:18 Donc je crois qu'il faut être extrêmement prudent,
00:08:20 je crois que l'enquête doit se poursuivre dans la sérénité,
00:08:22 mais je crois aussi que cette détention provisoire pour ce policier de 35 ans
00:08:27 qui a un enfant et qui vit avec sa maman,
00:08:30 n'est pas acceptable pour les policiers que nous sommes.
00:08:33 Merci Rudy, restez bien avec nous parce que je vais continuer à vous interroger,
00:08:36 mais je vais faire un tour de table et interroger les politiques qu'on a autour du plateau.
00:08:39 Laurent Jacobelli, député du Rassemblement National,
00:08:41 est-ce que vous comprenez la colère des policiers marseillais,
00:08:44 et est-ce qu'il fallait placer ce policier en détention provisoire ?
00:08:47 Je ne vais pas me prononcer sur le cas particulier de ce policier,
00:08:49 mais sur le mouvement général.
00:08:51 En fait c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase,
00:08:53 comme l'a dit le représentant syndical à l'instant,
00:08:56 les policiers en ont ras-le-bol, on sort d'une séquence
00:08:58 où grâce à la police, grâce à la gendarmerie,
00:09:00 l'ordre républicain a été maintenu face à des voyous.
00:09:03 Et la récompense finalement, c'est des sanctions toujours plus dures contre la police.
00:09:07 On a un peu l'impression que le monde marche à l'envers,
00:09:09 qu'on est de plus en plus tolérant vers les délinquants et les voyous,
00:09:12 et de plus en plus durs vis-à-vis des forces de l'ordre,
00:09:14 et notamment les policiers.
00:09:16 Or il faut bien comprendre qu'on ne ramène pas l'ordre avec des pâquerettes.
00:09:19 De temps en temps, l'usage de la force est légitime pour la police.
00:09:22 Or on a l'impression quand même que là, il y a une forme de...
00:09:25 ça donne le sentiment en tout cas, d'une forme de gage.
00:09:28 On a été un peu plus durs avec les voyous que d'habitude,
00:09:30 alors on va être un peu plus durs avec la police.
00:09:32 Comme s'il y avait eu un équilibre à maintenir,
00:09:34 comme si les voyous et la police étaient deux gangs opposés.
00:09:37 Ce n'est pas le cas.
00:09:39 La police, c'est l'ordre républicain, les voyous, c'est le désordre.
00:09:42 Et donc il faut être, je crois, beaucoup plus mesuré envers les réactions de la police.
00:09:47 Et puis moi, j'espère qu'il n'y a pas la volonté non plus de donner des gages
00:09:50 à cette extrême-gauche irresponsable qui déteste la police,
00:09:53 qui veut la désarmer, qui chante avec les voyous dans la rue,
00:09:56 tout le monde déteste la police,
00:09:58 et qu'il n'y a pas une espèce d'équilibre politique derrière.
00:10:00 Donc les policiers doivent eux aussi bénéficier de la présomption d'innocence.
00:10:04 On a un peu l'impression en ce moment qu'il y a une présomption de culpabilité.
00:10:08 Qu'un policier fasse usage de la force, c'est normal.
00:10:12 Dans 99,99% des cas, il n'y a pas un équilibre entre un policier et une racaille.
00:10:18 On ne les traite pas de la même manière.
00:10:20 On a l'impression aujourd'hui qu'on les traite plus mal.
00:10:22 Et je comprends qu'après tous les efforts qu'ils ont faits,
00:10:25 après le temps qu'ils ont donné pour ramener l'ordre en France,
00:10:27 ils en aient ras-le-bol d'être systématiquement stigmatisés au plus haut niveau de l'État.
00:10:32 Et vous le rappeliez, Georges Fenech, quand le président de la République,
00:10:36 dans l'histoire de Nanterre et de la terrible mort de ce jeune de 17 ans,
00:10:41 dit que c'est inexcusable, il juge avant les juges.
00:10:44 Et donc il décrète, il montre du doigt à un policier, il faut que ça cesse.
00:10:48 Les juges prononceront leur verdict et à ce moment-là on verra, mais pas avant.
00:10:52 Louis-Hervé Blondel, est-ce que la NUPES déteste la police comme le dit...
00:10:55 Non, certainement pas.
00:10:59 Ce sont les seuls qui proposent de recruter des policiers, par exemple, en masse,
00:11:03 de leur donner plus de moyens, donc certainement pas.
00:11:06 Je crois que les cadres institutionnels dans la NUPES, les gens y sont très attachés,
00:11:10 donc je ne crois pas que ce soit le cas.
00:11:12 Sur cette affaire en particulier, moi je pense qu'il ne faut pas monter en généralité, au contraire.
00:11:16 Il faut se rappeler exactement des faits et de l'affaire.
00:11:19 Et au regard de ce qu'on a, il ne faut pas faire pression sur la justice.
00:11:23 Et c'est pour protéger l'institution policière qu'il ne faut pas faire pression sur la justice.
00:11:27 Là on a l'affaire d'un jeune homme de 21 ans qui a été rossé alors qu'il n'avait rien demandé,
00:11:32 qui s'est retrouvé à subir une trépanation des opérations,
00:11:35 il a eu 60 jours d'interruption totale de travail.
00:11:39 Il s'agit de protéger l'institution et de garantir la confiance que les citoyens ont dans la police,
00:11:46 en disant "ceci ne relève pas du normal, il n'est pas normal qu'un innocent
00:11:51 qui se retrouve avoir 60 jours d'interruption de travail, c'est pour protéger la police".
00:11:56 Donc pour moi il est scandaleux qu'on fasse pression...
00:12:00 - On ne sait pas ce qui s'est passé, vous jugez déjà, on ne sait pas ce qui s'est passé.
00:12:03 - Mais précisément... - Vous dites "un innocent", etc.
00:12:05 Vous n'en savez rien, vous ne savez pas si le policier n'a pas simplement fait preuve de méfiance
00:12:10 ou s'il n'a pas fait respecter l'ordre.
00:12:12 - Je vous réponds sur le même ton. - Moi j'ai dit que je ne me prononçais pas sur l'affaire.
00:12:15 - Laissez la justice faire son travail. - Vous, vous voyez, vous condamnez d'office.
00:12:18 C'est bien ça le problème. - Mais je ne condamne pas.
00:12:20 - Il est présumé innocent. - Laissez la justice faire son travail.
00:12:22 - Il est présumé innocent. - Le policier.
00:12:25 - Je ne crois pas, sinon... - Ah si, le policier est présumé innocent.
00:12:28 - Ah si, si. - Si vous avez la présomption d'innocence...
00:12:30 - Excusez-moi. - Il ne serait pas incarcéré.
00:12:32 - Vous avez un petit problème avec le concept de présomption d'innocence.
00:12:35 On va laisser un ancien magistrat vous répondre.
00:12:37 - La dénonciation provisoire n'est pas une atteinte à la présomption d'innocence qui reste intacte.
00:12:41 - Il faut laisser la quête, oui. - C'est un moyen d'enquête.
00:12:43 - C'est ce qu'il va falloir pour les policiers en ce moment. - A mon avis, bon, voilà.
00:12:46 - Le concept de présomption d'innocence, c'est jusqu'à ce que vous soyez condamné.
00:12:49 - Je sais très bien ce que c'est la présomption d'innocence.
00:12:51 - Vous avez dit que non, il n'est pas présumé innocent.
00:12:53 - En attendant, il y a une enquête en cours et il faut laisser la justice faire son travail.
00:12:55 - Bien sûr, mais personne n'a dit contraire.
00:12:57 - On ne fait pas pression sur la justice. - La question, ce n'est pas est-ce que la justice fait ou non son travail,
00:12:59 c'est est-ce qu'il fallait le placer en détention provisoire de un,
00:13:02 et de deux, est-ce que la colère des policiers marseillais est légitime ?
00:13:05 Je vais refaire le point avec Rudi Mana.
00:13:07 Rudi Mana, vous nous expliquez que vous n'aviez jamais vu ça, même au moment où Christophe Castaner était ministre de l'Intérieur.
00:13:13 On se souvient de ce moment où les policiers avaient jeté leur menotte à terre.
00:13:16 - Oui, très clairement. Permettez-moi de répondre avant à ce qu'a dit le monsieur de la lupesse.
00:13:24 Je rappelle clairement que les quatre policiers sont mis en examen.
00:13:28 Je rappelle aussi que ces quatre policiers sont sous contrôle judiciaire.
00:13:32 Les quatre sont en interdiction de l'exercer. Il y en a un qui a été placé en détention provisoire,
00:13:37 et les trois autres ont le contrôle judiciaire et l'interdiction de l'exercer.
00:13:41 L'interdiction de l'exercer qui ne va pas leur permettre de toucher l'intégralité de leur salaire, vous l'avez bien compris.
00:13:47 Donc je pense que si on avait placé les quatre policiers sous ce régime-là, il n'y aurait eu aucun souci pour l'enquête.
00:13:55 Et je vous le dis encore, on ne présage pas de l'enquête.
00:13:58 Par contre, on demande juste que la présomption d'innocence soit aussi respectée pour les policiers.
00:14:03 Et souvent j'entends des médias ou j'entends des politiques, comme le parti que vous représentez ce matin,
00:14:09 qui ne font pas trop cas de la présomption d'innocence pour les policiers.
00:14:14 Ça c'est la première chose que je voulais vous dire.
00:14:16 Et la deuxième chose que je veux dire par rapport à la question que vous m'avez posée,
00:14:19 effectivement, ce genre de mouvement je ne l'avais jamais vu dans la police.
00:14:23 Sous Christophe Castaner, on avait effectivement fait des…
00:14:28 on avait jeté les menottes, on avait fait des rassemblements.
00:14:31 Mais là c'est beaucoup plus fort que ça.
00:14:33 C'est beaucoup plus dur que ça.
00:14:35 Parce que les policiers sont arrivés au bout, sont au bout du rouleau.
00:14:39 Et la plupart des policiers, la quasi-totalité des policiers qui sont arrêtés, sont aujourd'hui en burn-out.
00:14:45 Ils sont en burn-out parce qu'on se rend compte qu'on a donné corps et âme
00:14:51 pour défendre ce pays pendant des émettes qui ont eu lieu pendant 5 jours,
00:14:55 je vous le rappelle il y a moins de mois,
00:14:58 où la France allait être détruite par des individus qui n'avaient ni foi ni loi.
00:15:03 On a eu 730 policiers blessés.
00:15:06 Et aujourd'hui on se rend compte que,
00:15:10 alors qu'on a tenté de rétablir les équilibres, de rétablir l'ordre public,
00:15:16 on accuse les policiers, on les met en prison,
00:15:20 alors qu'on a tout simplement rétabli l'ordre public.
00:15:22 Et comme je l'ai entendu tout à l'heure par Laurent Giacobelli,
00:15:25 il est évident que quand vous êtes dans une guérilla urbaine,
00:15:29 et que vous avez des individus en face qui n'ont ni foi ni loi,
00:15:32 et qui sont prêts à tout pour massacrer un policier,
00:15:35 il faut se le dire, plus de 730 blessés,
00:15:38 vous croyez qu'on va les interpeller avec des roses et des barbes à papa ?
00:15:41 Non mais je veux dire, c'est absolument impossible.
00:15:43 Absolument impossible.
00:15:45 Donc je ne présage pas de cette affaire.
00:15:47 Et s'il y a eu une sotte, les policiers seront sanctionnés, croyez-le bien.
00:15:51 Ils sont déjà sous contrôle judiciaire et ils sont déjà en interdiction de les garcer.
00:15:55 Mais quel est l'intérêt aujourd'hui de placer un policier en détention provisoire
00:15:59 quand on voit que parfois en France,
00:16:02 et il y a des dizaines de cas tous les jours en France,
00:16:04 on voit des individus qui parfois sont sans papiers,
00:16:06 qui n'ont aucune garantie de représentation,
00:16:09 qui font des vols de violence,
00:16:10 et qui ne sont pas placés en détention provisoire,
00:16:12 on les convoque un an après au palais de justice pour leur affaire.
00:16:16 Alors Rudi Manon, on va entendre Georges Fenech qui souhaitait vous répondre.
00:16:20 Non mais écoutez, moi je me sens, vous le savez très bien,
00:16:24 très proche de la police et gendarmerie nationale
00:16:28 qui aujourd'hui sont confrontés à une violence dans le pays terrible
00:16:33 et qui payent de leur personne.
00:16:35 Il faudrait peut-être aussi rappeler malheureusement le lourd tribut
00:16:38 pour la lutte contre la violence et les manifestations et les émeutes.
00:16:42 Bon, mais ceci étant dit,
00:16:44 moi ce dont je me souviens, je crois que c'était en 2019,
00:16:47 la police a déjà connu à ce moment-là une très très grande réaction de colère,
00:16:53 à la suite de quoi, on va se le dire très clairement,
00:16:56 il y avait eu des propos qui avaient été tenus sur le magazine Brut
00:17:00 par le président de la République qui avait parlé de violence policière.
00:17:03 Terme qu'il nie aujourd'hui, qu'il n'emploie plus.
00:17:05 Tout de suite derrière, effectivement, il y a eu une telle colère
00:17:09 que le président de la République avait annoncé
00:17:12 et mis en œuvre un beau vaux de la sécurité, vous vous en souvenez ?
00:17:15 Très bien, il vous avait donné quelques gages,
00:17:17 notamment en matière d'aménagement de peine de ceux qui commettent des actes
00:17:21 contre les services de police et l'installation d'un observatoire
00:17:24 de responsabilité pénale.
00:17:25 M. Darmanin est arrivé ensuite, les choses se sont calmées
00:17:28 et la police a retrouvé une sérénité.
00:17:31 Et là, à nouveau, suite à une parole présidentielle
00:17:35 que je considère moi comme inappropriée,
00:17:38 c'est-à-dire le fait de dire "cet acte est inexcusable"
00:17:41 et que la justice est saisie, n'est-ce pas,
00:17:43 a mis à nouveau le feu aux poudres,
00:17:45 qui était avant ce qui s'est passé à Marseille.
00:17:47 Maintenant, ce qui se passe à Marseille, attention,
00:17:50 je crois qu'il ne faut pas tout confondre.
00:17:51 Je comprends votre émotion.
00:17:53 Un collègue est incarcéré, vous avez le sentiment
00:17:55 qu'il y a effectivement deux poids, deux mesures
00:17:57 vis-à-vis de la police par la justice.
00:17:59 Mais attendons, attendons.
00:18:01 Les juges, le procureur ont estimé que l'affaire, sans doute, est grave
00:18:04 et qu'il y a nécessité de préserver la suite.
00:18:07 Je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
00:18:09 Rudy Mana, on va vous laisser répondre dans un instant,
00:18:11 mais je veux entendre quand même Martin Garagnon,
00:18:12 parce que vous n'avez pas pris la parole depuis le début de l'émission.
00:18:14 Vous représentez la majorité Renaissance.
00:18:16 Est-ce que le ministre de l'Intérieur doit se rendre sur place à Marseille ?
00:18:20 Je pense que le ministre de l'Intérieur, on l'a vu,
00:18:22 est extrêmement mobilisé, très proche des policiers,
00:18:24 très apprécié aussi, je crois.
00:18:25 Est-ce qu'il doit aller à Marseille pour éteindre l'incendie ?
00:18:27 La question lui appartiendra.
00:18:29 Je pense qu'effectivement, il y a une situation de fin de crise
00:18:31 qui est, à mon sens, parfaitement compréhensible.
00:18:35 J'aimerais quand même rappeler,
00:18:36 parce que j'ai entendu beaucoup de choses
00:18:37 depuis qu'on a démarré sur le sujet,
00:18:39 mais j'aimerais rappeler quand même quelques évidences.
00:18:41 Le monopole de la violence légitime,
00:18:43 il est du côté des forces de l'ordre.
00:18:45 Il n'y aura jamais, il ne peut pas y avoir d'équivalence
00:18:47 dans l'usage de la violence entre les forces de l'ordre,
00:18:49 qui par définition ont une autorisation, une légitimité
00:18:52 à exercer une violence, ce qui ne veut pas dire
00:18:55 qu'elle ne doit pas être contrôlée,
00:18:57 mais a priori, l'exercice du maintien de l'ordre...
00:18:59 On ne parle pas de violence, pardon.
00:19:01 Ça c'est Max Weber qui a parlé de la violence.
00:19:03 On parle d'usage de la force nécessaire.
00:19:05 Le monopole de la violence...
00:19:07 J'aime pas entendre parler de violence policière.
00:19:09 Parce que c'est le terme de Max Weber,
00:19:10 donc c'est pour ça que je me reprends à ça.
00:19:11 Oui, mais la loi dit usage de la force.
00:19:12 Il n'y a pas d'équivalence entre,
00:19:13 je crois que ça a été dit,
00:19:14 c'est relativement bien partagé,
00:19:15 il n'y a pas d'équivalence dans le recours à la violence
00:19:18 entre les forces de l'ordre et les voyous ou les criminels.
00:19:21 Il faut être très clair là-dessus.
00:19:23 Les policiers en aucun cas ne peuvent être considérés
00:19:25 comme des citoyens de seconde zone.
00:19:27 Donc la présomption d'innocence,
00:19:28 évidemment qu'elle doit s'appliquer aux policiers
00:19:30 dans quel que soit le cas de figure,
00:19:32 je n'ose imaginer une seule seconde
00:19:33 que la décision de détention provisoire
00:19:37 soit... puisse être considérée
00:19:39 comme une espèce d'achat d'une paix sociale
00:19:41 ou un signal donné d'apaisement.
00:19:42 Je n'ose imaginer que cette décision soit prise...
00:19:44 Laurent Jacobelli.
00:19:45 ...dans son cas.
00:19:46 Simplement, j'aimerais juste rebondir
00:19:47 sur les propos qui ont été tenus
00:19:48 par le camarade de la NUPES,
00:19:49 parce qu'on entend quand même des choses assez hallucinantes
00:19:51 quand vous dites que vous n'êtes pas contre la police.
00:19:53 Enfin bon, vous avez quand même des députés
00:19:54 qui ont passé leur temps à défiler sous des bandeaux
00:19:57 "la police tue", "tout le monde déteste la police", etc.
00:19:59 Et c'est très compliqué de parler de la police
00:20:01 à la France Insoumise.
00:20:02 J'en ai fait expérience avec Manuel Bonparche cette semaine.
00:20:04 Vous parlez de recruter des policiers,
00:20:05 mais vous les recrutez avec quoi ?
00:20:06 Avec des pistolets à eau et des cibles dans le dos ?
00:20:08 À un moment donné, il faut être cohérent.
00:20:09 On va laisser répondre...
00:20:10 Je suis d'accord.
00:20:11 À chaque fois, vous faites le jeu de funambule.
00:20:12 On va laisser répondre Louis Hervié...
00:20:13 Attendez, Mickael, on va laisser répondre
00:20:14 Louis Hervié Blondel,
00:20:15 parce qu'il a été mis en cause par Martin Garand.
00:20:16 Non, enfin, la NUPES de manière générale.
00:20:18 Jean-Luc Mélenchon,
00:20:19 vous dites qu'il y a la NUPES.
00:20:20 Oui, mais je ne sais pas comment vous répondre,
00:20:24 parce que l'accusation n'est pas fondée sur grand chose.
00:20:26 Elle est factuelle.
00:20:27 Reprenez les tweets, les déclarations des députés NUPES.
00:20:29 On peut dire que la situation de la police n'est pas satisfaisante
00:20:32 sans dire qu'on est contre la police.
00:20:33 C'est possible de dire ça.
00:20:34 Mais le problème, c'est que ce n'est pas ce que vous faites.
00:20:35 Vous systématisez, vous globalisez.
00:20:37 Il n'y a pas de voix.
00:20:38 Il y a des députés de la NUPES
00:20:39 qui participent quand même à des manifestations
00:20:41 où il est dit que tout le monde déteste la police.
00:20:43 Il ne partent pas.
00:20:44 Il ne le chante pas.
00:20:46 Non, mais d'accord.
00:20:47 Ils assument ce slogan dans une manifestation.
00:20:50 Mais tout ce qui est dit dans les manifestations…
00:20:52 C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas dans des manifestations
00:20:55 que nous n'organisons pas.
00:20:56 C'est bien la différence avec la NUPES.
00:20:58 Si j'entendais quelqu'un dire à côté de moi
00:20:59 « tout le monde déteste la police »,
00:21:00 croyez-moi, je partirais.
00:21:01 Le problème aujourd'hui qu'on a, c'est que, oui,
00:21:03 bien sûr, il y a une présomption d'innocence.
00:21:05 Mais on a un peu l'impression quand même
00:21:07 que dès qu'un policier fait usage de la force,
00:21:09 il est présumé coupable d'avoir attaqué quelqu'un.
00:21:12 Or, ce n'est pas ça du tout la définition de la force pour un policier.
00:21:15 Et c'est pour ça que nous, au Rassemblement National,
00:21:17 on est pour la présomption de légitime défense.
00:21:19 C'est-à-dire que quand un policier utilise la force,
00:21:21 on part du principe qu'il l'a fait pour défendre la loi,
00:21:24 pour défendre l'ordre républicain…
00:21:26 Mais en l'occurrence, on parle d'un cas particulier.
00:21:28 … à défaut de preuves inverses.
00:21:29 Or, les cas se multiplient quand même,
00:21:31 où les policiers, dès qu'ils font usage de la force,
00:21:33 finissent au poste.
00:21:34 Et c'est quand même assez paradoxal.
00:21:36 Moi, je dépasse ce cas personnel,
00:21:37 parce que je ne suis ni juge, ni enquêteur,
00:21:39 je ne connais pas l'affaire.
00:21:40 Je n'étais pas dans la salle au moment où ça s'est passé.
00:21:42 Donc, j'essaye de prendre un peu de hauteur.
00:21:44 Mais moi, je ne dis rien d'autre que de laisser la justice faire son travail.
00:21:46 Mais je comprends ces policiers qui en ont ras-le-bol,
00:21:48 ras-le-bol, d'être considérés comme des délinquants
00:21:51 dès qu'ils font usage de la force.
00:21:52 Non, quand ils font usage de la force,
00:21:54 a priori, dans la quasi-totalité des cas,
00:21:57 ils font usage de la force pour nous protéger.
00:21:59 Non, mais moi, je suis d'accord avec monsieur,
00:22:02 il faut laisser la justice faire son travail,
00:22:04 sans prendre parti.
00:22:05 Ceci dit, la détention provisoire
00:22:07 pose quand même des questions actuellement.
00:22:09 Parce qu'il y a quand même deux questions autour de ça.
00:22:11 Il y a la question des prisons pleines.
00:22:13 Il y a un taux de suroccupation des prisons qui est de 120 % aujourd'hui.
00:22:16 On voit régulièrement, dans l'actualité qu'on aborde ici,
00:22:19 que des multirécidivistes, des criminels ou des délinquants
00:22:22 ne sont parfois pas enfermés,
00:22:24 parce qu'on prétend qu'il n'y a pas assez de places de prison.
00:22:26 C'est notamment la justice qui le dit.
00:22:28 Donc, première question.
00:22:29 Et deuxième question, est-ce que cette détention provisoire,
00:22:33 et on a vu avec monsieur tout à l'heure,
00:22:34 qu'il y a pas une présomption d'innocence,
00:22:36 mais c'est une erreur, chacun a le droit à l'erreur.
00:22:38 Mais cette détention provisoire,
00:22:40 elle fait peser une présomption presque de culpabilité,
00:22:44 parce que c'est tout un symbole quand même d'enfermer quelqu'un
00:22:46 en attendant son jugement.
00:22:47 Elle met la pression sur le policier incriminé.
00:22:48 Et elle met la pression sur le policier incriminé.
00:22:51 Et Rudy Manard, d'ailleurs, dit que cette décision fait réagir la police.
00:22:55 Et je pense qu'il faut écouter ses préoccupations,
00:22:57 parce que, comme il dit, cette situation est exclusive.
00:22:59 La police ne l'a jamais fait.
00:23:01 Je pense qu'elle est dans une situation d'énervement, de colère.
00:23:05 Il y a 75 %, on l'a vu dans un sondage des policiers,
00:23:07 qui prétendent voter pour Marine Le Pen.
00:23:10 Donc, ça indique quand même quelque chose sur l'ambiance de ce corancier.
00:23:13 Rudy Manard, le directeur général de la police nationale vient à Marseille aujourd'hui.
00:23:17 Ça veut bien dire qu'il y a un incendie à éteindre.
00:23:20 Est-ce que vous pensez que ça suffira
00:23:21 ou qu'il faudra que Gérald Darmanin se rende aussi sur place ?
00:23:24 Déjà, je voudrais rebondir sur deux ou trois propos.
00:23:28 Effectivement, M. Fenech a raison.
00:23:30 Les propos qui avaient été tenus lors de l'affaire Ananter
00:23:32 ont beaucoup, beaucoup touché les policiers.
00:23:34 Je vous le dis très clairement.
00:23:35 Ça nous a fait une peine énorme d'entendre les propos du président de la République
00:23:39 bafouer cette présomption d'innocence pour les policiers.
00:23:43 Effectivement aussi, je vous le dis,
00:23:45 Gérald Darmanin est un ministre qui est apprécié dans les rangs de la police.
00:23:49 Et ce matin, nous sommes contents que le directeur général de la police
00:23:53 ainsi que la directrice nationale de la sécurité publique
00:23:56 viennent à Marseille pour discuter avec des policiers de la BAC.
00:24:00 Ils vont les recevoir pendant le temps qu'il faudra
00:24:05 pour qu'ils exposent les difficultés qu'ils vivent au quotidien.
00:24:09 Et surtout, ce sentiment que nous avons aujourd'hui,
00:24:14 ce ras-le-bol général, ce malaise qui couvre dans la police,
00:24:18 les policiers de la BAC vont leur expliquer pourquoi on en est arrivé là,
00:24:23 pourquoi tous ces policiers en sont arrivés là.
00:24:25 Parce que, je vous le dis très clairement,
00:24:27 ces arrêts maladie, ce ne sont parfois pas des arrêts de complaisance.
00:24:31 Souvent, ce sont des arrêts qui sont totalement justifiés.
00:24:34 Parce qu'on en a ras-le-bol.
00:24:36 On est arrivé au bout du rouleau.
00:24:39 Et on n'en peut plus de voir qu'on est maltraités
00:24:43 par toute cette minorité de personnes qui hurlent tellement fort
00:24:48 qu'ils en font oublier ce que la grande majorité du peuple de France pense de nous.
00:24:53 Et je tiens à le dire aussi sur votre antenne aujourd'hui,
00:24:56 je reçois des centaines de messages, des centaines de messages de citoyens,
00:25:01 de commerçants marseillais que nous avons aidés,
00:25:03 plus de 400 commerces ont été massacrés à Marseille,
00:25:06 qui apportent leur soutien total à la police française,
00:25:10 qui apportent son soutien total à la police marseillaise.
00:25:13 Et c'est pour ça qu'il faut être très vigilant,
00:25:15 parce qu'on n'en peut plus.
00:25:16 Et croyez-moi que la grande majorité du peuple de France est derrière sa police.
00:25:21 Merci beaucoup Rudi Mana.
00:25:22 Restez bien avec nous.
00:25:23 On se retrouve dans un instant.
00:25:24 On va continuer évidemment d'évoquer ce qui se passe actuellement à Marseille.
00:25:28 On continue d'évoquer cette fronde des policiers à Marseille
00:25:35 après le placement en détention provisoire d'un membre de la BAC
00:25:38 mis en examen pour violences en réunion.
00:25:41 Et il y a une semaine, Linda Kebab, policière, représentante du syndicat SGP,
00:25:45 disait qu'une fronde se préparait justement dans les rangs des forces de l'ordre.
00:25:49 Elle l'a redit ce mardi, ce mercredi sur notre antenne.
00:25:52 Je vous propose de l'écouter.
00:25:54 Je vous l'ai dit il y a quelques jours en effet sur votre plateau,
00:25:57 et je le redis encore aujourd'hui puisqu'elle a toujours lieu.
00:25:59 Il y a énormément de mécontentement de la part des policiers, très légitimement,
00:26:04 après les paroles qui ont été tenues, notamment les paroles politiques,
00:26:07 suite à l'affaire de Nanterre, l'affaire dite Nael.
00:26:09 Les policiers disent qu'il faut absolument lever le pied,
00:26:11 puisque de toute manière il n'y a pas de considération au regard de leur travail,
00:26:14 que leur traitement, dès lors qu'ils sont mis en cause ou mis en examen,
00:26:18 est le même que n'importe quel crapuleux qui aurait fait usage de son arme
00:26:21 alors que les policiers ont l'intime conviction, lorsqu'ils en font usage,
00:26:24 de le faire pour le bien de la société,
00:26:26 ils se disent finalement pourquoi continuer à exploser leur vie.
00:26:29 Aujourd'hui les policiers, je ne vais pas rentrer dans le détail du secret
00:26:32 des échanges entre les policiers, je pense qu'ils attendent un mot d'ordre.
00:26:35 Voilà, c'était un peu prophétique ce que disait Linda Kebab du syndicat SGP.
00:26:39 Je veux qu'on revoie le communiqué de SGP qui appelle les policiers à cesser le travail.
00:26:44 On est justement avec Jean-Christophe Couvy de ce même syndicat.
00:26:47 Voilà, vous voyez le syndicat SGP qui dit donc aux policiers d'arrêter le travail
00:26:51 "tous les policiers du territoire national à se mettre en 5-62".
00:26:55 Ça veut dire quoi Jean-Christophe Couvy, se mettre en 5-62 ?
00:26:59 Oui bonjour, écoutez, ça veut tout simplement dire qu'on reste au show, au commissariat,
00:27:04 on pose et en fait on ne sort que sur appel 17.
00:27:07 Voilà, donc nous je suis désolé, certains n'appellent à rien,
00:27:10 nous on appelle justement à se bouger, à prendre son destin en main.
00:27:14 Je constate que c'est des fois plus facile de faire un communiqué de presse
00:27:18 en disant qu'il faut combattre les nuisibles et une fois qu'il y a le feu,
00:27:21 de dire "non, non, on laisse faire les choses".
00:27:23 Donc en fait ce qui est simple, et on demande 4 choses,
00:27:26 parce qu'on voit bien que les policiers sont dans un marasme en ce moment,
00:27:29 ça fait 3 semaines qu'on le dit à notre exécutif et en fait ils ont mis des bouchons d'oreilles.
00:27:33 Qu'est-ce qu'on demande ? On demande tout simplement qu'il y ait un statut du policier,
00:27:37 parce que vous savez que quand on est mis en cause comme ça, comme le collègue,
00:27:41 on est mis de 18 mois à 2 ans. Alors pendant ce temps, le policier il est livré à lui-même.
00:27:45 Donc c'est vraiment revoir un statut du policier pour lui permettre justement
00:27:48 de pouvoir se défendre en toute sérénité.
00:27:51 Après c'est d'avoir des magistrats spécialisés, on le crie aussi.
00:27:54 Les magistrats souvent ils sont saisis d'une affaire, ils sont de permanence,
00:27:58 ils ne connaissent rien au métier du policier, ils n'ont jamais porté une arme,
00:28:01 ils n'ont jamais travaillé dans du maintien de l'ordre, du rétablissement de l'ordre.
00:28:05 Il faut qu'ils sachent, il faut qu'ils comprennent dans quel état on est
00:28:09 sur le terrain, on perd 50 à 80% de notre sang-froid,
00:28:15 parce qu'effectivement il y a plein de choses inertes qui arrivent sur nous.
00:28:19 Du stress, des projectiles, tout un environnement guerrier.
00:28:24 Et puis on demande aussi une protection fonctionnelle.
00:28:27 Une fois que le fonctionnaire de police, comme là actuellement, est accusé,
00:28:31 parce qu'il est accusé pour l'instant, donc on est en présomption d'innocence,
00:28:35 on voit bien que certains politiques ont déjà fait le choix, encore une fois.
00:28:41 Encore une fois, l'administration nous doit une défense.
00:28:44 Et souvent c'est la panacée, on essaie toujours d'avoir cette défense
00:28:49 et d'être pris en charge.
00:28:50 Et enfin, j'y tiens, c'est l'anonymisation.
00:28:53 Ce n'est pas normal que dans les procédures, le nom des policiers ressorte,
00:28:56 on doit protéger nos familles, on voit bien qu'à l'issue,
00:28:59 dès qu'on sort des commissariats, on est suivi,
00:29:02 il y a nos hommes, nos femmes, je dirais, et nos enfants qui sont menacés
00:29:06 et donc il faut que nous anonymisons.
00:29:08 Alors Jean-Christophe Couville, j'explique pour nos téléspectateurs,
00:29:10 effectivement vous avez fait ce fameux communiqué pour dire aux policiers
00:29:14 d'arrêter le travail, de traiter simplement ce qu'il y a de plus urgent.
00:29:18 Et tout à l'heure j'étais avec Rudy Mana, d'Allianz qui est à côté de vous,
00:29:21 qui disait qu'il n'appelait pas, lui, à cesser le travail.
00:29:24 Et vous avez fait référence, Jean-Christophe Couville,
00:29:26 à ce communiqué d'Allianz qui avait fait polémique il y a quelques semaines
00:29:30 traitant les émeutiers de nuisibles.
00:29:32 Je ne m'attendais pas à faire un débat entre policiers,
00:29:35 en plus de faire un débat entre politiques.
00:29:37 Mais Rudy Mana, est-ce que vous voulez répondre à Jean-Christophe Couville ?
00:29:40 Mais moi ce qui m'intéresse vraiment, c'est plutôt la situation à Marseille,
00:29:43 évidemment, et de savoir, de connaître le nombre de policiers, par exemple,
00:29:46 qui ont travaillé cette nuit à Marseille, pour voir si on était bien en deçà des normes.
00:29:50 Je ne vais pas faire un débat avec Jean-Christophe Couville,
00:29:54 parce que vous savez, dans une situation comme on le vit à Marseille,
00:29:57 et ça tombe bien, je suis marseillais, donc je sais un peu de quoi je parle,
00:30:00 les fonctionnaires de police n'attendent qu'une chose,
00:30:03 c'est qu'on soit tous unis.
00:30:04 Donc je ne vais pas rentrer dans des polémiques inutiles,
00:30:06 je dis simplement que le 562 dont a parlé Jean-Christophe Couville
00:30:11 n'est pas très bien perçu par les collègues,
00:30:13 qu'on l'a fait déjà plusieurs fois dans le passé,
00:30:16 que ça n'a jamais porté ses fruits.
00:30:18 Donc aujourd'hui les collègues nous disent très clairement
00:30:20 que ce 562, ils n'en veulent pas.
00:30:23 Aujourd'hui le roll-ball est beaucoup plus important,
00:30:25 comme je vous l'ai expliqué tout à l'heure.
00:30:27 Maintenant très clairement, je pense qu'il faut qu'on soit tous unis,
00:30:30 tous ensemble, toutes les organisations syndicales,
00:30:34 tous les corps de la police nationale,
00:30:36 pour montrer notre mécontentement.
00:30:38 Parce que ce n'est plus possible de vivre ça quand on est un policier.
00:30:42 Alors moi je ne vais pas faire de lutte de syndicat,
00:30:44 parce que franchement, ce n'est pas le jour ni le moment.
00:30:48 On a bien d'autres occasions de le faire,
00:30:50 mais aujourd'hui franchement, il faut que la police soit unie.
00:30:53 Il faut que tous les policiers de France,
00:30:56 tous grades confondus, tous corps confondus,
00:30:58 on soit main dans la main.
00:31:00 Et j'ai remarqué ces derniers jours, même ces dernières semaines,
00:31:03 il y a un esprit de corps qui s'est accentué dans notre corporation,
00:31:07 je ne l'avais jamais vu et je ne l'avais jamais ressenti.
00:31:11 Aujourd'hui on est tous ensemble, tous unis, tous groupés.
00:31:15 On veut défendre notre corporation qu'on aime tellement.
00:31:18 On veut continuer à aider l'aveugle orphelin,
00:31:20 on veut continuer à être ces gardiens de la paix,
00:31:22 ce si beau terme, gardiens de la paix.
00:31:24 On veut garantir la paix de nos concitoyens,
00:31:27 mais on veut le faire dans des conditions normales.
00:31:30 On veut travailler dans des bonnes conditions.
00:31:32 Et aujourd'hui très clairement, on n'est pas traité comme on devrait être traité.
00:31:37 Donc c'est le seul message que je veux faire passer aujourd'hui.
00:31:40 J'en profite pour passer aussi un message à tous ces policiers marseillais
00:31:43 que j'ai toutes les minutes au téléphone.
00:31:46 On sera à vos côtés, on sera tout le temps à vos côtés
00:31:50 comme on l'a été depuis de nombreuses années.
00:31:52 Et j'espère que le calme reviendra à un moment donné
00:31:56 pour qu'on puisse parler tous ensemble
00:31:58 et qu'on puisse évoquer tout le malaise que la police vit au quotidien.
00:32:01 Évidemment, l'important pour vous c'est que les policiers soient unis.
00:32:05 Jean-Christophe Couvy c'est pareil.
00:32:06 Au-delà des nuances entre syndicats,
00:32:08 l'important c'est d'être unis pour une même cause ?
00:32:11 Nous, de toute façon, notre ligne est tracée depuis longtemps.
00:32:15 Et on appelle vraiment tous les policiers,
00:32:18 peu importe qu'ils soient syndiqués ou pas,
00:32:20 il faut bien faire remonter notre mécontentement.
00:32:23 Et le mécontentement aujourd'hui passe aussi par des actes forts.
00:32:26 Et l'acte fort, déjà, numéro un, c'est de dire effectivement
00:32:29 on ne sort que sur appel 17.
00:32:31 C'est tout, c'est rester...
00:32:33 A chaque fois qu'on va faire une intervention de police,
00:32:36 on va être filmé, on va nous filmer, ça va faire le bug.
00:32:39 Certains hommes politiques vont reprendre en disant
00:32:41 "Voilà, regardez, voyez, la police tue, la police blesse,
00:32:45 la police mutile, et tatati et tatata".
00:32:47 Enfin, on connaît très bien la petite musique.
00:32:49 Donc, en réalité, quand on est toujours exposé,
00:32:51 les policiers sont en première ligne pour tout.
00:32:53 Pour répondre à tous les problèmes sociétaux,
00:32:55 à chaque fois c'est une réponse sur les policiers.
00:32:57 Les policiers, ils ont le droit d'être défendus,
00:32:58 ils ont le droit d'avoir la présomption d'innocence,
00:33:00 ils ont surtout le droit d'avoir de la dignité.
00:33:02 Et quand le matin, on part, eh bien,
00:33:04 on a juste envie le soir de retrouver notre femme,
00:33:06 nos femmes et nos enfants.
00:33:08 Or, quand on part maintenant, on part la boule au ventre
00:33:10 parce qu'on ne sait pas si le soir on va pas faire le 20h.
00:33:12 Et donc, ça c'est insupportable.
00:33:14 Et cette épée de Damoclès sur la tête des policiers
00:33:16 est insupportable.
00:33:17 Donc, ça fait déjà trois semaines que ça couvre.
00:33:19 On a vu notre exécutif, on a vu des hommes politiques
00:33:22 faire tout de suite un pas de travers en disant
00:33:24 "Oh là là, ça sent mauvais, nous on laisse ça,
00:33:27 ils n'assument rien en fait".
00:33:28 Et c'est ça la problématique.
00:33:30 Et on nous demande à nous d'être tout assumés.
00:33:31 Eh bien, écoutez, il y a un ras-le-bol,
00:33:33 les collègues l'expriment, et puis maintenant,
00:33:35 j'allais dire, les Français feront leur police.
00:33:38 Laurent Jacobelli, on voit qu'on est vraiment sans doute
00:33:40 au début de quelque chose, d'une fronte des policiers
00:33:42 qui va peut-être faire tâche d'huile dans le pays.
00:33:45 Oui, bien sûr, mais comprenez-les quand même.
00:33:47 C'est-à-dire que les policiers aujourd'hui,
00:33:49 c'est pas le salaire qui les motive,
00:33:50 c'est pas les conditions de travail.
00:33:52 C'est évidemment psychologiquement très dur.
00:33:54 Ce qui les motive, c'est de maintenir l'ordre en France
00:33:57 et le soutien de la population.
00:33:58 Et quand ils sentent qu'ils sont fliqués,
00:34:00 plus fliqués finalement que les voyous,
00:34:02 alors forcément, ils n'ont plus aucun soutien,
00:34:04 plus aucune motivation qui ne peut venir de l'extérieur.
00:34:07 Ils doivent puiser en eux-mêmes cette motivation.
00:34:09 Et donc forcément, c'est éreintant.
00:34:10 Demain, qu'est-ce qui va se passer ?
00:34:12 Ce policier qui va devoir contrôler quelqu'un,
00:34:14 qui va devoir peut-être faire usage de la force,
00:34:16 peut-être ne le fera-t-il pas.
00:34:18 Pourquoi ? Parce qu'effectivement, il va être filmé.
00:34:20 Je le dis, aujourd'hui, c'est les policiers qui sont fliqués.
00:34:22 Tout ça va aller sur les réseaux sociaux.
00:34:23 Et vous avez quelques excités d'extrême gauche,
00:34:25 dont certains d'ailleurs ont une écharpe tricolore,
00:34:27 qui vont dire "la police tue".
00:34:28 Et puis tout de suite, leur hiérarchie va les lâcher
00:34:30 en race campagne, en les livrant à la justice.
00:34:33 Tout cela n'est plus tenable.
00:34:35 Il faut répéter les choses.
00:34:37 La police maintient l'ordre républicain.
00:34:40 Ils ont le droit de faire usage de la force.
00:34:42 Et nous, nous voulons les soutenir complètement
00:34:45 avec la présomption de légitime défense.
00:34:47 Pourquoi s'appliquer ?
00:34:48 Est-ce que la police tue ?
00:34:50 La police en tant qu'institution ou la police avec des...
00:34:53 Quand on parle de personnel...
00:34:55 Est-ce que la police tue ?
00:34:56 Est-ce que vous reprenez la phrase de Jean-Luc Mélenchon,
00:34:57 "la police tue" ?
00:34:58 Je la reprendrai pas comme ça.
00:35:00 Je la reprendrai pas comme ça.
00:35:01 C'est-à-dire ?
00:35:02 C'est-à-dire que je crois qu'il y a certains fonctionnaires de police
00:35:05 qui n'ont pas une attitude exemplaire.
00:35:07 Certains policiers ?
00:35:08 Vous ne faites pas d'amalgame ?
00:35:10 Et ensuite, l'institution policière,
00:35:12 sur laquelle il y a beaucoup de travail à faire,
00:35:14 qui aujourd'hui n'est pas dans un état satisfaisant,
00:35:16 qui à mon avis doit...
00:35:19 doit subir ou travailler à une grande refonte
00:35:23 sur la formation, sur le recrutement,
00:35:25 sur les missions, sur la doctrine de maintien de l'ordre.
00:35:27 Ça, c'est ce qui, à mon avis, compte.
00:35:29 Et ensuite, oui, il y a dans les effectifs de police,
00:35:32 comme partout, des gens qui...
00:35:34 Malheureusement, ça a plus de conséquences qu'ailleurs.
00:35:36 Donc vous ne reprenez pas la phrase de Jean-Luc Mélenchon, on l'entend.
00:35:39 Martin, oui ?
00:35:40 Est-ce que, comme vos camarades de lutte,
00:35:41 vous voulez désarmer la police ?
00:35:43 Pas forcément.
00:35:45 C'est-à-dire pas forcément ?
00:35:46 Ça dépend.
00:35:47 En ce qui est de la police, il y en a plein.
00:35:49 Par exemple, le fait que la police municipale dans certaines villes
00:35:51 soit armée, je ne suis pas forcément favorable.
00:35:53 Voilà. C'est clair au moins.
00:35:54 Non mais c'est clair.
00:35:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit bien,
00:35:57 dès qu'un voyou fait une exaction, qu'il met le feu à une mairie...
00:36:01 Je parle de la police municipale.
00:36:03 C'est-à-dire ceux qui vérifient, ceux qui le viennent stationner.
00:36:05 Je continue.
00:36:06 On leur trouve toutes les excuses du monde.
00:36:08 On dit "il faut les aider, ce sont des victimes de la société".
00:36:10 Quand un policier fait son travail, il est soupçonné,
00:36:14 y compris la police municipale.
00:36:16 Mais ils sont exemplaires, monsieur.
00:36:18 Ils sont exemplaires.
00:36:19 Ils font ce que ni vous ni moi ne serions capables de faire.
00:36:21 C'est-à-dire qu'ils vont risquer leur vie tous les jours
00:36:23 pour un salaire qui, honnêtement, n'est pas digne de leur boulot.
00:36:26 Ils se font insulter par des politiques.
00:36:28 Ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie.
00:36:30 Et ils tiennent la République debout.
00:36:31 Croyez-moi, ça demande une force morale et une force de caractère.
00:36:33 Martin Garagnon, je vous pose une question.
00:36:37 Est-ce que vous vous rendez compte que...
00:36:39 Parce que quand on entend les syndicats de police,
00:36:41 ils disent "ce placement en étant superviseur, c'est la goutte d'eau".
00:36:44 Qui a rempli le vase, si ce n'est Emmanuel Macron,
00:36:46 puisqu'il a parlé de drame inexcusable la première fois à Marseille, justement.
00:36:49 Et ensuite, auprès de Mathieu Vallée, il a parlé de connerie.
00:36:52 D'ailleurs, on peut débattre de ce terme "connerie".
00:36:54 Parce que peu importe du point de vue dans lequel on se passe,
00:36:56 le terme "connerie" n'est sans doute pas le bon.
00:36:59 Donc est-ce que vous comprenez qu'Emmanuel Macron a une part de responsabilité
00:37:02 dans la fronde qui est en train de démarrer aujourd'hui à Marseille ?
00:37:05 Je pense que lorsque j'entends M. Jacob Elli parlait d'effection,
00:37:09 de soutien de la hiérarchie des policiers, je pense qu'il est évidemment en faux.
00:37:12 Répondez à ma question, s'il vous plaît, Martin Garagnon.
00:37:14 Je réponds parce que c'est une réponse en deux temps.
00:37:16 Commencez en premier temps sur Emmanuel Macron, si ça ne vous dérange pas.
00:37:20 Vous faites allusion aux propos qui ont été tenus à Marseille
00:37:23 pour rappeler le contexte, etc.
00:37:25 Qui était une réaction qui visiblement a été prise un peu à chaud,
00:37:28 avec des micros tendus, etc.
00:37:30 Qui s'est produite juste après l'événement.
00:37:32 Je crois qu'il y a eu une position qui a été clarifiée par un tweet
00:37:35 beaucoup plus détaillé que cette phrase qui a été effectivement...
00:37:37 Donc cette phrase était une erreur ?
00:37:39 Je pense qu'elle n'exprimait pas le fond de la pensée
00:37:42 tel qu'on a pu l'exprimer dans les médias et dans les commentaires.
00:37:44 Je pense qu'Emmanuel Macron est un président qui a apporté
00:37:47 les preuves de son soutien à la police et aux forces de l'ordre.
00:37:49 Et quand il parle de violence policière chez Brut ?
00:37:51 Je crois que le terme a évolué très largement.
00:37:55 Il n'en parle plus aujourd'hui.
00:37:57 On peut parler de violence de policiers, mais il n'y a pas de violence policière.
00:38:00 Le problème de la violence policière, c'est que ça donne le sentiment...
00:38:03 Quand vous parlez le lundi de violence policière
00:38:05 et le vendredi que vous n'en parlez plus,
00:38:07 c'est compliqué de suivre le président pour les policiers.
00:38:09 Je pense qu'il y a des mots qui peuvent parfois prêter à interprétation.
00:38:13 Il y a des actes qui, eux, ne prêtent à aucune interprétation.
00:38:15 Quand on voit la loi qui a été votée par Gérald Darmanin,
00:38:18 la LOPMI, la loi de programmation du ministère de l'Intérieur,
00:38:21 qui est une loi extrêmement ambitieuse pour les forces de l'ordre,
00:38:24 15 milliards sur la table, le renouvellement du parc automobile,
00:38:27 la rénovation des commissariats, le réarmement de la police, etc.
00:38:30 Je pense que ce sont des actes qui compensent très largement
00:38:33 des termes qui parfois peuvent être sujets à interprétation.
00:38:35 Donc il y a un soutien extrêmement clair de l'État, du ministre de l'Intérieur,
00:38:38 à nos forces de l'ordre.
00:38:40 Moi, maintenant, je pense qu'effectivement,
00:38:42 les policiers ont besoin de sérénité dans l'exercice de leurs fonctions.
00:38:45 Il faut qu'au-delà des moyens matériels qu'on leur donne
00:38:47 et dont ils ont besoin pour exercer leurs fonctions,
00:38:49 ils ont besoin d'avoir un soutien aussi moral.
00:38:51 Donc Rudi Fermanal a dit, évidemment,
00:38:54 que la population française est très largement derrière sa police.
00:38:58 Mais ce dont on a besoin aussi, également,
00:39:01 c'est, au-delà des moyens matériels,
00:39:03 c'est d'avoir une sérénité dans l'exercice de leurs fonctions.
00:39:06 Moi, j'appelle les policiers, je comprends l'état d'esprit
00:39:08 qui peut régner à Marseille en ce moment,
00:39:10 mais j'appelle les policiers à faire preuve du sang-froid
00:39:13 et de la sérénité dont ils sont capables au quotidien.
00:39:15 Puisque vous les interpellez, on va leur laisser la parole.
00:39:17 Rudi Mana, est-ce que vous entendez l'appel de Martin Garagnon
00:39:20 qui représente la majorité sur ce plateau ?
00:39:23 Oui, bien sûr qu'on l'entend,
00:39:25 mais je crois que les policiers font preuve de sang-froid
00:39:28 depuis de très nombreuses années.
00:39:30 Je ne crois pas qu'on peut nous reprocher
00:39:32 de ne pas faire preuve de sang-froid.
00:39:34 J'exprime juste aujourd'hui le ras-le-bol de ces policiers,
00:39:38 l'écœurement de tous ces policiers,
00:39:40 et particulièrement, actuellement, les policiers marseillais,
00:39:44 dont j'ai l'honneur de porter la parole ce matin.
00:39:47 Vous savez, j'en connais énormément.
00:39:50 J'ai parlé avec des mecs qui sont totalement investis dans leur métier,
00:39:55 qui sont passionnés par leur métier.
00:39:57 D'ailleurs, ce sont les BAC qui, aujourd'hui,
00:40:00 ont commencé à dire qu'on n'en peut plus.
00:40:02 Et les BAC, on ne peut pas leur reprocher d'être là par hasard.
00:40:05 Ils ont envie de travailler,
00:40:07 ils ont envie d'interpeller ces délinquants
00:40:09 et ils ont envie de protéger les biens et les personnes.
00:40:12 Et pourtant, ça vient d'eux, au départ.
00:40:14 Ça veut dire que ce malaise, il est incroyable, il est énorme.
00:40:18 Et c'est ça dont il faut parler.
00:40:21 C'est ça qu'il faut prendre en compte.
00:40:23 Et c'est bien que le directeur général et la directrice
00:40:26 de la sécurité publique soient là ce matin pour en parler avec eux.
00:40:29 J'ai juste une question,
00:40:30 si vous pouvez faire une réponse très rapide.
00:40:32 Cette nuit, combien de policiers ont travaillé à Marseille ?
00:40:36 Franchement, Gauthier, je ne sais pas le chiffre précis
00:40:39 parce qu'il y a tellement de collègues qui, au fil du temps,
00:40:44 se mettent en burn-out que je n'ai pas de chiffre précis à vous donner.
00:40:48 Mais par rapport à la normale, vous pensez qu'on était à combien en dessous ?
00:40:51 On est très largement en dessous.
00:40:54 Il y a quoi, 10, 20, 30 % qui travaillent ?
00:40:58 Oui, on doit être à peu près dans ces quotas-là,
00:41:01 entre 20 et 30 %, mais vraiment, je n'ai pas de chiffre précis.
00:41:05 Donc, il y a 70 % des policiers qui devaient travailler
00:41:08 qui n'ont pas travaillé cette nuit ?
00:41:10 En tout cas, on n'en est pas loin.
00:41:12 D'accord. On voit que la crise est énorme, Georges,
00:41:15 et qu'on est au début de quelque chose de très important.
00:41:17 Mais bien sûr qu'il y a une crise, une colère, une incompréhension.
00:41:21 Mais moi, ce que je voudrais dire, c'est en réponse un peu
00:41:24 à ce qu'a dit Jean-Christophe Cuvie.
00:41:27 Il ne faudrait pas que cette colère qui s'exprime
00:41:33 à l'égard de responsables politiques, d'une politique,
00:41:36 se déploie maintenant vis-à-vis de la justice,
00:41:42 parce que ça n'a strictement rien à voir.
00:41:44 J'entends Jean-Christophe Cuvie nous dire
00:41:47 "les juges d'instruction n'y connaissent rien à l'usage des armes,
00:41:50 il faudrait spécialiser des juges".
00:41:52 Non, on ne pouvait pas dire une chose pareille.
00:41:54 Vous savez très bien que le juge d'instruction, il est formé,
00:41:56 il a une capacité. Vous voudriez quoi ?
00:41:58 Une justice d'exception ? Ça n'est pas souhaitable.
00:42:00 Vous dites également "mais si, Jean-Christophe,
00:42:02 vous ne pouvez pas dire que les juges n'y connaissent rien".
00:42:04 Là, vous rentrez, vous créez un faux conflit avec la justice
00:42:07 et ça n'est pas à votre intérêt.
00:42:09 Et en plus, vous dites "il nous faut une présomption
00:42:13 d'une légitime défense".
00:42:15 Ça c'est le RN qui le dit, c'est Laurent Jacobelli qui le dit aussi.
00:42:18 Non, il l'a dit aussi, Jean-Christophe.
00:42:20 Mais là-dessus également, d'abord vous n'aurez jamais,
00:42:22 ça n'est pas souhaitable, une présomption…
00:42:24 Il n'a pas dit ça, il dit qu'il ne dit pas ça.
00:42:26 C'est une proposition du Rassemblement National.
00:42:28 Alors je réponds à Laurent Jacobelli.
00:42:31 Il dit "de toute façon, il n'y existera jamais de présomption,
00:42:35 comme on dit juridiquement, irréfragable".
00:42:37 C'est-à-dire qu'une présomption peut toujours être…
00:42:39 Faire tomber une présomption d'innocence
00:42:41 par la matérialité des faits, ça ne changera rien du tout.
00:42:44 Je pense qu'il ne faut pas s'emballer.
00:42:46 C'est ça que je suis en train de dire.
00:42:47 Alors là, on a deux débats, Georges, vous venez d'ouvrir deux débats.
00:42:49 Donc on va laisser d'abord Laurent Jacobelli…
00:42:51 Il ne faut pas s'emballer et créer un conflit
00:42:53 qui ne doit pas avoir lieu entre la police et la justice.
00:42:55 On a bien compris.
00:42:56 Donc là, il y a deux débats que vous venez d'ouvrir.
00:42:57 Un de vous est un peu thuréen avec Laurent Jacobelli.
00:42:59 Et puis on donnera la parole à Jean-Christophe Couvis sur donc
00:43:01 cette présomption de légitime défense.
00:43:03 Est-ce que ce n'est pas dangereux, Laurent Jacobelli ?
00:43:05 Non, ce n'est pas dangereux.
00:43:06 Parce qu'il faut maintenant montrer clairement
00:43:08 que la police a le droit d'utiliser la force pour faire respecter la loi.
00:43:11 Et donc, par principe, il faut montrer une différence
00:43:14 avec les voyous qui, eux, n'ont aucun droit d'utiliser la violence.
00:43:17 Et donc, ça ne veut pas dire que si un policier
00:43:20 utilise la violence à mauvaise escient en dehors de sa mission,
00:43:23 il ne doit pas être condamné.
00:43:24 Entendons-nous bien.
00:43:25 En revanche, quand un policier a fait usage de la force,
00:43:27 on ne doit pas, comme ça semble être le cas aujourd'hui,
00:43:30 partir du principe que c'est une violence policière et qu'il avait tort.
00:43:33 Deuxièmement, la défiance de la police vis-à-vis de la justice,
00:43:39 même si on doit faire confiance à notre justice,
00:43:41 elle a aussi une origine.
00:43:43 C'est quand ils passent leur vie à arrêter des dealers,
00:43:46 des voyous, des racariés, et que le lendemain matin,
00:43:49 ils les voient dans la rue, ils se disent
00:43:51 "mais notre boulot ne sert à rien, parce que derrière,
00:43:53 il y a une justice qui ne fait pas le sien".
00:43:55 - Là, on vous rejoint totalement.
00:43:56 - Comprenez ça.
00:43:57 - Oui, oui, je le comprends.
00:43:58 - Quand un des leurs est soupçonné de quelque chose,
00:44:02 à tort ou à raison, alors là, la justice est implacable.
00:44:05 Et donc, oui, forcément, il y a une incompréhension.
00:44:08 Que cette incompréhension ne doit pas être levée,
00:44:10 je suis d'accord avec vous.
00:44:11 Mais comprenez cet instinct naturel, cet élan naturel,
00:44:14 qui est de dire "mais on ne comprend pas, nous on l'a pour défendre la France,
00:44:17 dès qu'on fait notre boulot, on nous accuse,
00:44:19 on met l'opprobre sur nous".
00:44:21 Et quand ceux qui violent nos lois sont pris la main dans le sac,
00:44:25 eux restent libres et n'ont pas de condamnation.
00:44:27 - Mais monsieur Jacobelli, il faut être très clair,
00:44:29 c'est un deux-points de mesure qui n'est pas acceptable.
00:44:32 - Les policiers n'ont pas plus de droits que les autres,
00:44:34 en revanche, ils n'en ont pas...
00:44:35 - Si, à moins, laissez-moi aller au bout de mon terme,
00:44:38 d'un point de vue judiciaire, ils n'ont pas plus de droits
00:44:41 que d'autres citoyens, mais en tout cas,
00:44:42 ce qui est certain, c'est qu'ils n'en ont pas moins.
00:44:44 Or, le problème, visiblement, c'est que les policiers
00:44:46 ont tendance à considérer, et parfois à juste titre,
00:44:48 qu'ils sont mis sous pression, et qu'ils bénéficient
00:44:52 non plus d'une présomption d'innocence,
00:44:53 mais d'une présomption de culpabilité.
00:44:55 - Merci de le dire.
00:44:56 - C'est leur sentiment, je ne dis pas que je le partage,
00:44:58 mais visiblement, j'écoute aussi, parce que je suis quand même
00:45:00 un homme de terrain, donc j'écoute aussi ce qu'il dit,
00:45:03 je connais très très bien Marseille pour y vivre, en partie,
00:45:05 donc je l'écoute, ça. Je ne le partage pas nécessairement,
00:45:08 mais en tout cas, c'est ce qu'il se dit.
00:45:10 Donc c'est ce sentiment qu'il faut aussi pouvoir désamorcer.
00:45:14 Une fois de plus, je l'ai dit, il faut redonner aux policiers
00:45:17 les moyens d'exercer sereinement leur profession,
00:45:20 qui est indispensable.
00:45:21 Ils ont vécu une année extrêmement dense,
00:45:23 on peut remonter même jusqu'à la crise des gilets jaunes,
00:45:26 nous avons eu la réforme des retraites
00:45:28 qui a suscité énormément de manifestations,
00:45:30 on a eu la séquence des émeutes,
00:45:32 je tiens quand même à le rappeler, et une fois de plus,
00:45:34 à féliciter la qualité et la formation de nos forces de l'ordre,
00:45:37 il faut quand même le souligner,
00:45:38 il n'y a pas eu un mort en France du fait des forces de l'ordre.
00:45:41 Ça manque de 45 000 forces de l'ordre sur le terrain,
00:45:44 et évidemment qu'ils sont rincés.
00:45:45 Je crois que depuis tout à l'heure, on se concentre quand même
00:45:47 un petit peu trop sur les moyens juridiques
00:45:50 d'exercer le métier de policier,
00:45:51 et passer sur les moyens matériels.
00:45:53 Je vous rappelle qu'il y a quand même 20 millions,
00:45:55 plus de 20 millions d'heures supplémentaires
00:45:57 qui n'ont pas été payées,
00:45:58 que la rémunération des policiers est très, très, très en dessous
00:46:03 de ce qui se fait dans les pays étrangers,
00:46:05 dans des pays comme les États-Unis, l'Allemagne ou le Japon,
00:46:07 où la sécurité est mieux gardée,
00:46:09 et du coup, il y a aussi une dévalorisation
00:46:12 de la formation des policiers.
00:46:13 Le manque de moyens, je ne pense pas que ce soit le problème
00:46:14 des policiers pour encore un an.
00:46:15 La réforme Cas9 a fait passer la formation initiale
00:46:17 des garçons d'après à 8 mois.
00:46:19 Heureusement, Gérald Darmanin l'a ramenée à un an.
00:46:22 Mais moi, je pense qu'il faut augmenter la formation,
00:46:24 augmenter les rémunérations,
00:46:25 tracer des meilleurs parcours de carrière,
00:46:27 et je pense que comme ça, ça réconciliera tout le monde.
00:46:29 On arrive au terme de ce débat.
00:46:30 Je veux entendre une dernière fois Jean-Christophe Couvy,
00:46:33 parce qu'il a été alpagué quelque peu par Georges Fenech.
00:46:36 Alors Jean-Christophe Couvy, vous avez...
00:46:38 Très amicalement.
00:46:39 Très amicalement, évidemment.
00:46:40 Évidemment, ici, il n'y a que de l'amitié
00:46:42 autour de la table de l'ordre des pros.
00:46:44 Jean-Christophe Couvy, est-ce que vous pouvez répondre
00:46:46 à Georges Fenech et clôturer ce débat, s'il vous plaît ?
00:46:49 Oui, Georges Fenech.
00:46:50 Alors, je ne fais pas, encore une fois,
00:46:52 un brûlot contre la justice.
00:46:54 Ce n'est pas notre syndicat qui tient cette position.
00:46:57 Nous, on a toujours dit que la police et la justice
00:46:59 sont les deux jambes de la démocratie de la République.
00:47:01 Il faut qu'on travaille côte à côte.
00:47:02 Après, ce que je soulignais,
00:47:04 et en fait, l'année dernière, on a organisé un colloque.
00:47:07 On a organisé un colloque, justement, avec des avocats,
00:47:09 avec des magistrats, avec des sociologues,
00:47:12 sur le travail, l'arbitrer la violence légitime.
00:47:15 Et justement, il est ressorti de ce colloque
00:47:17 que ce serait bien qu'il y ait des magistrats spécialisés,
00:47:20 comme il y en a d'ailleurs sur l'antiterrorisme,
00:47:23 sur le parquet financier.
00:47:24 C'est les parquetiers qui disent ça aussi,
00:47:26 qui ne sont pas tous sensibilisés, justement,
00:47:28 à l'usage de l'arme dans la police.
00:47:30 Donc ça, c'est...
00:47:31 En fait, les magistrats passent une semaine de stage
00:47:35 avec des policiers ou des gendarmes.
00:47:37 Ça fait partie aussi de leur formation
00:47:39 de venir avec nous plus souvent,
00:47:40 de tourner justement avec la BAC,
00:47:42 dans des quartiers sensibles et tout.
00:47:43 Certains le font, parce qu'encore une fois,
00:47:45 c'est pas une obligation.
00:47:47 Ils le font parce qu'ils ont envie de progresser,
00:47:49 de comprendre, mais tout le monde ne le fait pas.
00:47:51 Et après, attention, la présomption de légitime défense,
00:47:53 dans ce colloque, justement, où nous, on n'a pas pris parti,
00:47:56 on a laissé des hommes de l'art, justement, discuter.
00:47:59 On ressortait que c'était complètement inutile
00:48:01 et que c'était en fait du maquillage,
00:48:03 parce que tout simplement, on est dans le régime de la preuve.
00:48:05 Et qu'à chaque fois, un magistrat, qu'est-ce qu'il va faire ?
00:48:07 Eh bien, il va faire venir des experts,
00:48:09 il va mettre les gens contre le judiciaire,
00:48:11 et puis c'est comme ça que ça va marcher.
00:48:12 Donc encore une fois, si c'est pour faire,
00:48:14 je veux dire, croire à des fonctionnaires de police
00:48:16 que la présomption d'innocence,
00:48:18 ça va leur permettre d'être défendu,
00:48:20 c'est du pipo.
00:48:21 - Voilà, et bien, vous êtes réconciliés, quelque part,
00:48:24 Georges Fenech et Jean-Christophe Couville.
00:48:26 - On est entièrement d'accord sur la formation des magistrats.
00:48:28 - On est très heureux.
00:48:29 - Voilà, tout à fait.
00:48:30 - Merci beaucoup, Jean-Christophe Couville,
00:48:31 merci Rudy Mana, merci Laurent Jacobelli,
00:48:34 merci Louis-Hervier Blondel.
00:48:36 Les trois autres, vous restez avec moi,
00:48:37 on va accueillir dans quelques instants Jérôme Béglé,
00:48:39 directeur général du JDD.
00:48:41 On va évidemment continuer à évoquer la fronde à Marseille.
00:48:45 On va aussi parler de Kylian Mbappé et le PSG.
00:48:48 Rien ne va plus, mais c'est dans un instant,
00:48:50 avec Jacques Vendredi notamment.
00:48:51 A tout de suite.
00:48:52 Mbappé, privé de Japon,
00:48:59 c'est la une de l'équipe.
00:49:01 Kylian Mbappé reste donc à Paris.
00:49:03 Il n'est pas avec son club dans l'avion direction le Japon.
00:49:07 Rien ne va plus avec le PSG.
00:49:09 On en parle dans un instant avec l'excellent Jacques Vendredi.
00:49:11 Mais tout de suite, c'est le JT de Maureen Vidal.
00:49:13 - En déplacement hier dans les Yvelines,
00:49:18 dans une école en reconstruction après les émeutes de fin juin,
00:49:21 le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
00:49:23 Gabriel Attal, a déclaré que la fermeté
00:49:25 et le respect de l'autorité
00:49:27 seraient un de ses axes principaux de la rentrée.
00:49:29 Écoutez-le.
00:49:31 - Évidemment, l'espoir doit s'accompagner d'une lucidité.
00:49:35 Les jeunes se sont comportés comme des voyous
00:49:39 qui ont incendié ces établissements scolaires.
00:49:42 Évidemment que ça doit nous amener à nous interroger
00:49:44 et surtout à agir sur la question des droits et devoirs
00:49:47 du citoyen à l'école,
00:49:49 sur la question du respect de l'autorité.
00:49:51 Et sur ce sujet-là, je serai extrêmement clair,
00:49:54 extrêmement ferme,
00:49:55 je sais que j'aurai aussi sur ce sujet-là
00:49:57 un très fort rassemblement politique
00:49:59 et l'ensemble de la communauté éducative à mes côtés.
00:50:02 - Franchement nommé ministre de la Santé,
00:50:04 Aurélien Rousseau va devoir faire face
00:50:06 à un système de santé en crise.
00:50:08 De nombreux dossiers qu'il devra traiter dès à présent.
00:50:10 Parmi eux, le manque de médecins,
00:50:12 la hausse des prix des consultations
00:50:14 ou encore la situation de l'hôpital et des urgences.
00:50:16 Les médecins attendent beaucoup du nouveau ministre.
00:50:19 Écoutez.
00:50:20 - On attend tout.
00:50:21 On attend qu'il enraye la désertification,
00:50:24 qu'il redonne de l'attractivité à la médecine de ville
00:50:28 pour que les jeunes aient de nouveau envie de s'installer.
00:50:31 On attend qu'il instaure une véritable collaboration
00:50:35 entre la ville et l'hôpital.
00:50:37 La ville doit avoir les moyens d'éviter les hospitalisations
00:50:43 et de les raccourcir.
00:50:44 La régulation de l'accès aux urgences doit se faire.
00:50:48 - En ce début d'été, 362 personnes se sont noyées,
00:50:52 dont 109 qui en sont décédées, selon Santé publique France.
00:50:56 Ces chiffres ont été recensés entre le 1er juin et le 12 juillet.
00:51:00 Des noyades pourtant en recul de 28% sur le mois de juin,
00:51:03 contrairement à 2021.
00:51:05 Alors que les Français commencent à prendre la route
00:51:07 en direction des vacances,
00:51:09 les contrôles s'intensifient entre vitesse somnolence
00:51:12 ou encore stupéfiant.
00:51:13 Les gendarmes redoublent d'efforts pour surveiller au maximum
00:51:16 et rendre les routes plus sûres.
00:51:18 Voilà, c'est la fin de votre JT d'informations.
00:51:21 Tout de suite, l'heure des pros d'été avec Gauthier Lebrecht.
00:51:24 - Merci beaucoup Maureen.
00:51:25 Je salue Jérôme Béglé qui nous a rejoint.
00:51:27 Bonjour Jérôme.
00:51:28 Merci d'être là un samedi matin.
00:51:30 Et on est avec Jacques Vendroux.
00:51:32 Je remonte la une, Jacques, de l'équipe Mbappé privée Japon.
00:51:36 Qu'est-ce qui se passe Jacques Vendroux ?
00:51:39 - Il se passe, et je crois qu'il faut bien le rappeler
00:51:41 à vos téléspectateurs, il faut rappeler d'abord
00:51:44 que Mbappé il est dans la totale légalité.
00:51:47 Alors évidemment, ça fait désordre,
00:51:50 mais Mbappé lui il est sous contrat
00:51:52 avec le Paris Saint-Germain encore pendant un an
00:51:54 et il a l'intention de jouer pendant un an.
00:51:57 Mais d'un autre côté, vous avez le Paris Saint-Germain
00:52:00 qui veut le vendre, parce que mettez-vous simplement
00:52:02 à la place du Real Madrid, de Barcelone, de Manchester City.
00:52:06 Si par exemple, ils achètent Mbappé maintenant,
00:52:09 ils sont obligés de faire un chèque de 250 millions
00:52:12 plus un salaire mensuel de 6 millions.
00:52:15 Donc s'ils le font dans un an, c'est gratuit
00:52:18 excepté le salaire.
00:52:20 Donc si vous voulez, Mbappé pour le moment,
00:52:22 il a son plan de carrière qui est bien élaboré
00:52:24 par ses conseillers, qui est bien élaboré par ses parents.
00:52:28 Il n'y a rien à dire, sauf qu'il y a une petite faute
00:52:31 du Paris Saint-Germain quand même.
00:52:33 On ne prévient pas après un match amical
00:52:36 contre le Havre hier au centre d'entraînement de Poissy,
00:52:40 on ne prévient pas à 18h qu'il ne va pas au Japon
00:52:43 parce que justement le Paris Saint-Germain
00:52:45 lui demande de prolonger.
00:52:47 Mais il faut être clair dans cette histoire,
00:52:50 le Paris Saint-Germain fait une erreur
00:52:55 dans la mesure où il fallait anticiper bien avant.
00:52:58 Ce n'est pas maintenant qu'il faut régler les problèmes
00:53:00 et ce n'est pas la première fois.
00:53:02 Et Dieu sait si le Paris Saint-Germain est un club
00:53:04 important pour le foot français.
00:53:06 Mais j'insiste sur le fait que Mbappé,
00:53:09 il est dans son droit.
00:53:11 Il ne fait qu'appliquer ce qui a été décidé
00:53:13 avec les dirigeants du Paris Saint-Germain.
00:53:16 Il n'y a rien à dire.
00:53:17 Que ça fasse désordre, ok.
00:53:19 Que ça fasse pagaille, ok.
00:53:21 Vous savez, il y a des joueurs du Paris Saint-Germain
00:53:23 par le passé qui ont mis aussi la pagaille.
00:53:25 Alors on peut parler de l'institution,
00:53:27 que l'institution est au-dessus de tout le monde.
00:53:30 Mais quand vous entendez le Paris Saint-Germain
00:53:33 qui dit "s'il reste, pas de souci,
00:53:35 mais va peut-être jouer pendant un an",
00:53:37 vous pensez qu'on peut se permettre ce genre de luxe,
00:53:40 le meilleur joueur du monde qui va rester sur le banc
00:53:42 parce qu'il ne veut pas signer une année supplémentaire
00:53:45 et nous sommes à un an des Jeux Olympiques,
00:53:47 Kylian veut faire les Jeux et il veut faire l'Euro.
00:53:50 Tout ça, ce n'est pas rationnel.
00:53:51 Alors on va en parler aussi avec Jérôme,
00:53:53 parce que Jérôme, quand vous êtes arrivé sur ce plateau,
00:53:55 vous m'avez dit "c'est une formidable histoire,
00:53:56 c'est le PSG qui passe à l'offensive
00:53:58 et qui ne se laisse plus faire par Kylian Mbappé".
00:54:00 Donc vous vous placez de l'autre point de vue que Jacques Vendrede.
00:54:03 Oui absolument.
00:54:04 Jacques a très bien résumé la situation.
00:54:06 Je dis que pour une fois, le club décide d'engager
00:54:09 un bras de fer avec l'un de ses joueurs,
00:54:11 en l'occurrence son joueur star.
00:54:13 Jusqu'ici, il y avait des petites brouilles
00:54:15 et puis souvent depuis Doha, depuis le Qatar,
00:54:17 on tranchait et on tranchait souvent en faveur des joueurs.
00:54:20 Là, on dit maintenant "ça suffit, la marque PSG,
00:54:22 le club d'institution, comme dit Jacques,
00:54:24 est le plus fort et on va faire rentrer dans le rang l'impétrant".
00:54:28 Sauf qu'effectivement, c'est le meilleur joueur du monde,
00:54:30 c'est le capitaine de l'équipe de France,
00:54:32 c'est le joueur sans qui la France ne gagne pas ou peu
00:54:35 et dit-on, c'est le joueur essentiel au Paris Saint-Germain.
00:54:40 C'est vrai que tout le monde est dans son bon droit jusque-là.
00:54:42 Sauf que qui a le plus à perdre
00:54:44 si Mbappé reste sur le banc pendant une saison entière ?
00:54:47 Scénario auquel je ne crois pas du tout, je vous le dis tout de suite
00:54:49 parce qu'ils finiront bien par s'entendre.
00:54:50 Est-ce que c'est Paris ou est-ce que c'est un autre joueur ?
00:54:52 Est-ce qu'un joueur de 23 ans, 24 ans,
00:54:54 peut se permettre, alors qu'il est aux fêtes de sa carrière,
00:54:56 de rester un an sans jouer ? J'ai du mal à le croire.
00:54:59 Effectivement, le PSG perdrait beaucoup
00:55:01 mais ça rendrait Mbappé dans un niveau sportif inférieur
00:55:05 l'année prochaine à ce qu'il est aujourd'hui.
00:55:07 Je pense qu'il y aura d'autres rebondissements.
00:55:09 J'imagine, et Jacques ne me contredira pas,
00:55:12 qu'ils sont condamnés à s'entendre.
00:55:14 Mais à s'entendre, des cas musicaux,
00:55:16 la musique de la famille Mbappé ou la musique du PSG,
00:55:20 je ne suis pas mécontent que le PSG reprenne la main
00:55:23 sur ses joueurs, sur sa façon de cornaker des stars.
00:55:29 Je ne veux pas être méchant avec le PSG,
00:55:32 mais on dit que Mbappé est le meilleur joueur du monde, certes.
00:55:35 Mais le palmarès qu'il a réussi à inscrire avec le PSG
00:55:40 est quand même faible. Certes, ils sont champions de France,
00:55:42 mais au niveau européen, il est quand même familique.
00:55:45 Jacques, comment tout ça va se terminer ?
00:55:48 Moi, je pense, très honnêtement,
00:55:50 que Mbappé va rester au Paris Saint-Germain
00:55:53 un an de plus, qu'il va jouer régulièrement
00:55:56 et qu'il partira éventuellement dans un des grands clubs
00:55:59 dont on a parlé tout à l'heure pour la saison 24-25.
00:56:02 J'y crois dur comme fer.
00:56:04 Je répète, et je crois que Jérôme a raison,
00:56:06 je ne vois pas Pelé ou Platini ou Cruyff ou Zidane
00:56:13 rester un an sur le banc parce qu'ils n'arrivent pas
00:56:15 à s'entendre avec ces dirigeants.
00:56:17 Et je le répète une nouvelle fois,
00:56:19 dans l'intérêt supérieur du football français
00:56:22 pour les droits de télé, Mbappé doit rester en France.
00:56:26 Et en plus, nous ne l'oublions pas quand même.
00:56:29 Il reste en France, il n'est pas au Japon.
00:56:31 Non, il reste en France pour le moment.
00:56:34 Vous allez voir qu'il va rester en France
00:56:35 parce qu'il n'oublie pas quand même
00:56:36 qu'il y a les Jeux olympiques,
00:56:37 les prochaines, il veut les faire.
00:56:38 Il y a l'Euro, il veut le faire aussi.
00:56:40 Et vous pensez qu'une seule seconde,
00:56:42 les dirigeants et Enrique, le nouvel entraîneur,
00:56:45 va le laisser sur le banc ?
00:56:46 Non, mais c'est impossible.
00:56:49 Alors, il y a eu la une de la Marca,
00:56:51 le journal de sport de Madrid,
00:56:54 qui a titré "Mbappé officiellement en vente".
00:56:57 On va peut-être voir cette une.
00:56:58 Il s'avance peut-être un peu Jacques alors ?
00:57:00 Écoutez, je vois mal, très honnêtement,
00:57:03 je vois mal.
00:57:04 Mettez-vous simplement à la place du Real Madrid,
00:57:08 qui visiblement est le grandissime favori.
00:57:10 Ils font aujourd'hui un chèque de 230 millions.
00:57:13 D'accord, ils peuvent, pourquoi pas.
00:57:15 Mais s'ils attendent un an, c'est gratos.
00:57:17 Vous pensez que le président Pérez,
00:57:19 il va s'amuser à ce petit jeu-là,
00:57:22 alors que financièrement, le Real Madrid,
00:57:24 ne l'oublions pas, est en difficulté
00:57:26 parce qu'ils ont refait leur stade de Santiago Bernabeu,
00:57:31 qui leur appartient.
00:57:32 Donc, ils ne sont pas aussi larges financièrement
00:57:34 qu'on peut l'imaginer.
00:57:35 Et puis, c'est un bon calcul.
00:57:37 Ils vont attendre un an, ça ne va rien leur coûter.
00:57:40 Moi, je n'y crois pas, honnêtement.
00:57:42 Peut-être qu'on dira le contraire cet après-midi.
00:57:44 Moi, je n'y crois pas une seule seconde.
00:57:46 Ils ont voulu dire, attends, tu ne veux pas signer,
00:57:48 tu vas rester chez toi, tu vas t'entraîner,
00:57:50 et puis on va se revoir.
00:57:51 De toute façon, ils sont obligés de se revoir avant le 31 juillet.
00:57:54 Allez-y, Jérôme.
00:57:56 Vous avez raison, Jacques,
00:57:58 mais est-ce que vous voyez le PSG lâcher Kylian Mbappé
00:58:02 pour 0,00 € à la fin de la saison prochaine ?
00:58:05 Mais ils n'ont pas le choix.
00:58:07 Ils n'ont pas le choix s'ils ne ressignent pas.
00:58:09 S'ils ne ressignent pas.
00:58:10 S'ils ne ressignent pas, ils n'ont pas le choix.
00:58:12 Là, l'idéal, il y a deux cas particuliers.
00:58:16 Il y a le cas de Mbappé,
00:58:18 il veut rejouer un an avec le PSG
00:58:20 et gagner éventuellement la Ligue des Champions.
00:58:23 Jusque-là, il n'y a rien à dire.
00:58:25 Et vous avez en face l'équipe du Real Madrid
00:58:28 qui veut absolument, mais il faut faire un chèque de 230 millions.
00:58:31 Vous pensez bien qu'ils vont trouver une solution.
00:58:33 Ils sont obligés de trouver une solution intermédiaire.
00:58:35 Et le 31 juillet, à minuit,
00:58:37 ça c'est très important,
00:58:39 il peut être transféré par le PSG,
00:58:42 mais pas forcément avec l'accord du joueur.
00:58:44 C'est pour ça que ça devient très compliqué.
00:58:46 Il y a Eliott Deval qui présente cette émission la semaine
00:58:49 et qui a commencé comme journaliste sportif,
00:58:51 qui est très en colère.
00:58:52 Il m'écrit "c'est d'une lâcheté sans nom,
00:58:54 ils s'en prennent à la seule star qui a respecté le club,
00:58:56 et tout fait pour qu'il grandisse depuis le départ de Zlatan.
00:58:59 Les suivants ont confondu club de foot et club med,
00:59:01 plus assidus en boîte de nuit que dans le centre d'entraînement.
00:59:04 Le PSG marche sur la tête, tu peux le dire", me dit Eliott.
00:59:08 Qu'est-ce que vous en pensez Jacques ?
00:59:10 Non mais Eliott a raison,
00:59:12 parce que d'abord c'est un fidèle supporter du Paris Saint-Germain,
00:59:15 donc il va jusqu'au bout de ses idées.
00:59:16 Et deuxièmement, ce qui me semble le plus important,
00:59:19 c'est qu'on a parlé de Messi, on a parlé de Neymar,
00:59:22 on a parlé d'un certain nombre de joueurs
00:59:24 qui de temps en temps avaient un petit peu tendance à franchir l'ennemi jaune.
00:59:27 On peut raconter tout ce qu'on veut sur Mbappé,
00:59:30 sur son environnement, c'est quelqu'un de très équilibré,
00:59:33 c'est quelqu'un de sérieux et qui gère intelligemment sa carrière,
00:59:38 comme l'a fait Platini dans "Une autre vie",
00:59:40 comme l'a fait Zidane dans "Une autre vie"
00:59:42 et comme le fait Mbappé maintenant.
00:59:44 Moi je ne suis pas du tout choqué.
00:59:46 Maintenant il y a, comment il s'appelle, le président du Paris Saint-Germain,
00:59:49 il est en train peut-être de péter un boulon, je n'en sais rien,
00:59:52 mais en tous les cas, il n'est pas dans une position extrêmement favorable quand même,
00:59:57 il ne faut pas l'oublier et Dieu sait si c'est quelqu'un de talentueux,
01:00:00 si c'est quelqu'un qui a fait beaucoup de choses pour le Paris Saint-Germain
01:00:02 depuis qu'ils sont arrivés, depuis dix ans.
01:00:04 Mais là, les clés, parce qu'on peut tourner le problème dans tous les sens,
01:00:08 qui a la clé ?
01:00:10 La clé c'est Mbappé, point barre.
01:00:13 C'est tout.
01:00:14 Et vous avez rappelé tout à l'heure, hier il était en match amical face au Havre,
01:00:18 il a marqué et il a appris après le match qu'il n'irait pas au Japon,
01:00:22 alors que son petit frère lui est dans la délégation du PSG direction le Japon.
01:00:26 Non mais tout ça c'est de la maladresse qui est quelque part un peu la culture du Paris Saint-Germain.
01:00:33 Vous savez, un jour Mbappé a dit "j'en ai marre de me faire tailler à droite et à gauche etc."
01:00:39 parce que le Paris Saint-Germain, que ça a plaise ou non, est un club clivant.
01:00:43 Oui, le Paris Saint-Germain est un club clivant.
01:00:45 Oui, le Paris Saint-Germain est un club qui sort de l'ordinaire,
01:00:48 mais le Paris Saint-Germain a beaucoup apporté au football français,
01:00:52 a beaucoup apporté aux droits de télévision,
01:00:55 qui permettent aussi à d'autres clubs de gagner beaucoup d'argent.
01:00:58 Tout ça c'est bien géré en tous les cas par Vincent Labrun, ce que j'appelle les droits de télé.
01:01:03 Maintenant, M. Mbappé, même si je dois choquer, est indispensable au football français.
01:01:09 Bon, on a compris votre déclaration d'amour, cher Jacques. À qui est Mbappé ?
01:01:13 Donnez-moi un autre star !
01:01:15 Non mais vous avez raison, c'est le numéro 1 en France. D'ailleurs, c'est lui le capitaine des Bleus.
01:01:18 C'est le meilleur joueur du monde !
01:01:21 Est-ce qu'il aura le ballon d'or ?
01:01:23 J'espère du tout mon cœur.
01:01:25 Il y a des fouteux autour de la table ou pas ?
01:01:26 Oui, c'est ce que je voudrais dire. Je ne partage pas le même optimisme que Jacques ni Jérôme.
01:01:32 Je crois qu'effectivement, Jacques a raison, le droit est du côté d'Mbappé.
01:01:36 Il y a un contrat, l'expiration d'un contrat, etc.
01:01:39 Mais ce qui se passe actuellement, à mon avis, c'est une rupture morale de contrats.
01:01:45 Je ne vois pas comment Mbappé va pouvoir rester dans ce contexte pendant un an supplémentaire.
01:01:51 6 millions d'euros par mois, Jacques.
01:01:53 Et une votation à 7 millions, on oublie ses principes pour cette mission.
01:01:57 Mon regret, c'est que la rupture est consommée.
01:01:59 Oui, mais en plus, moi je trouve, et ce qu'on n'a pas évoqué, que le club ne lui a pas donné les moyens de son ambition à lui.
01:02:05 Alors qu'il lui promettait de faire des bons recrutements, et ils ont fait des recrutements moyens.
01:02:09 Et je trouve ça normal qu'un joueur de classe mondiale comme Mbappé ait envie de déployer ses ailes dans un club qui lui offrira toute la place qu'il mérite.
01:02:18 Il y a un point, c'est que le PSG, version Qatari, fait tout à l'envers.
01:02:24 Et je rejoins tout à fait le SMS que vous avez reçu, David Deval.
01:02:27 C'est-à-dire qu'ils engagent, et j'ai envie de dire enfin, ils engagent à brin de fer avec leur joueur star,
01:02:32 avec le seul joueur qui a toujours été respectueux de l'institution, qui est le PSG, qui a toujours eu une conduite irréprochable.
01:02:38 Enfin, je veux dire, on a tous entendu les sorties de Verratti, enfin, il y a eu beaucoup de recadrages qui auraient été nécessaires avec des stars d'un niveau moindre que le niveau de Mbappé.
01:02:47 Le seul avec qui ils décident d'engager un brin de fer, c'est avec lui, qui est pourtant le plus irréprochable.
01:02:51 Donc une fois de plus, le PSG, version Qatari, fait un peu tout à l'envers, un peu la tête à l'envers.
01:02:56 Et c'est bien dommage, parce qu'on a besoin d'avoir Kylian Mbappé sur le terrain.
01:02:59 Évidemment, il est hors de question qu'il reste hors, en dehors des pelouses pendant un an.
01:03:02 Ça ne s'envisage pas. Maintenant, le PSG peut décider de le vendre.
01:03:05 On peut comprendre la position du PSG de remplir les caisses en vendant aussi un joueur qui vaut aussi cher.
01:03:10 Mais je trouve que c'est une erreur morale et humaine de s'en prendre à Mbappé et de vouloir faire un rapport de force.
01:03:16 Très vite, Louis-Hervier Blondel, parce qu'après, on va parler de Kylian Mbappé.
01:03:18 C'est vrai que c'est triste que le PSG engage enfin un rapport de force avec ses joueurs et que ça tombe sur le joueur qui avait finalement le moins de choses à se reprocher.
01:03:27 Tout est dit, Jacques Vendrede.
01:03:29 La Nupes et Renaissance se réconcilient sur Kylian Mbappé. Comme quoi, tout arrive.
01:03:33 Tout est dit, Jacques ?
01:03:35 Tout est dit. C'est parfait.
01:03:37 Merci beaucoup. Merci pour la deuxième semaine consécutive de prendre un peu de temps dans vos vacances pour nous répondre, vu l'actualité sportive.
01:03:45 On va parler maintenant du remaniement et de Gabriel Attal, qui s'inscrit vraiment de plus en plus quand comme l'anti-Papandia.
01:03:52 Vous voyez notre titre déjà lors de la passation de pouvoir. Il a listé tout ce qu'il devait faire, sous-entendu tout ce que Papandia n'avait pas fait.
01:03:58 Et vous savez ce qu'il a fait, Jérôme, comme premier déplacement ? Est-ce que vous savez où il est allé ?
01:04:01 Il est allé dans deux établissements dans les Yvelines.
01:04:03 Exactement. Dont un qui a été incendié pendant les émeutes et l'autre qui accueillera les enfants qui ne sont plus dans cette école incendiée.
01:04:10 Et vous savez ce qui s'était passé dans cet établissement dans les Yvelines ? Papandia avait annulé son déplacement.
01:04:14 Il devait s'y rendre et il a annulé son déplacement.
01:04:16 Donc le message est très clair. Pour être totalement l'anti-Papandia, il faudrait qu'il vienne sur ce plateau.
01:04:21 Alors là, ça serait terminé, ça serait parfait.
01:04:23 Il est déjà venu.
01:04:24 Il est déjà venu, mais pas en tant que ministre de l'Éducation nationale. On l'attend. Moi, je l'ai invité.
01:04:28 Mais vous savez, je vous rappelle qu'il a été le ministre délégué de Jean-Michel Blanquer.
01:04:32 Secrétaire d'État.
01:04:33 Secrétaire d'État, ce qui déjà était l'anti-modèle ou l'anti-Papandia avant l'heure.
01:04:37 Bien sûr.
01:04:38 Enfin, il s'est mis au collier quand même à Gérard Collomb sur deux ou trois sujets parce qu'il a quand même des racines de gauche qu'il a envie d'affirmer.
01:04:43 Oui, mais il est de moins en moins de gauche.
01:04:46 Il est arrivé tout doucement vers la droite quand il était ministre des Comptes publics, quand il s'est attaqué à la fraude sociale,
01:04:52 qu'il a dit qu'il voulait représenter la France qui bosse.
01:04:55 C'est plutôt un langage type les Républicains.
01:04:58 Je pense qu'il sent très bien l'atmosphère politique du pays.
01:05:01 Le modèle du macronisme, c'est-à-dire le modèle du dépassement.
01:05:03 C'est-à-dire le "en même temps, nous".
01:05:04 Oui, c'est un dépassement.
01:05:05 Ce n'est pas le dépassement, c'est la divagation.
01:05:07 On entend parfois le débat.
01:05:08 Le modèle du macronisme, c'est-à-dire le lundi, il y a des violences policières et le vendredi, il n'y en a pas.
01:05:11 Donc parfois, c'est complication.
01:05:12 Non, c'est capable d'aborder tous les sujets sans posture idéologique et sans a priori.
01:05:15 Et je pense qu'on le fait très, très bien.
01:05:16 Gabriel Attal en est la parfaite illustration.
01:05:18 Et je pense qu'il le démontrera à nouveau dans l'éducation.
01:05:20 Quand on regarde de près le remaniement, je voudrais que vous m'expliquiez en deux phrases ce qui signifie ce remaniement.
01:05:25 En deux phrases, Martin Garagnon a beaucoup de talent, mais il y arrivera pas.
01:05:29 Je cherche vraiment avec beaucoup de...
01:05:32 Vous voyez, comme un chercheur d'or, avec beaucoup d'abnégation.
01:05:34 Quelle est la lisibilité politique accordée à ce remaniement ?
01:05:38 Vous avez deux phrases, Martin.
01:05:40 La première phrase, c'est qu'ajustement technique, c'est des termes qui ont...
01:05:44 On voit bien que c'est pas un remaniement en profondeur.
01:05:46 On a gardé la première ministre et on va dire les ministres cadres du gouvernement, donc ajustement technique.
01:05:52 Et densité politique, parce qu'on a bien vu que les nouveaux ministres qui sont montés sont avant tout des députés qui ont fait leur preuve à l'Assemblée.
01:06:00 Sabrina Roubach à la Ville, enfin tout, quand vous prenez...
01:06:04 Il y a une liberté de ton.
01:06:05 Laurent Berger qui était la présidente.
01:06:06 Il y avait une très grande liberté de ton en tant que député.
01:06:08 Je pense que ça, on en entendra beaucoup parler, elle va te surprendre.
01:06:13 C'est une très bonne députée, une députée de Terre-Arc, de Marseille.
01:06:16 Elle est pas à l'aile gauche non plus, elle est plutôt à l'aile droite.
01:06:19 Elle était sur ce plateau hier, avec Laurent Tardif.
01:06:22 C'est une femme politique qui a aussi sa liberté de parole et on a besoin aussi de se parler vrai, mais aussi d'une expérience de terrain.
01:06:26 C'est quelqu'un qui a eu un parcours de vie extraordinaire.
01:06:29 On va l'entendre après la pub.
01:06:30 Elle est passée chez vous, effectivement, chez Laurent Tardif hier et que j'ai suivi, j'ai trouvé très plaisir.
01:06:33 C'est intéressant, elle dit la même chose que le président, ce qui est une bonne chose pour rester ministre,
01:06:37 mais elle dit pas la même chose que la première ministre, ce qui est moins grave puisque le président dit pas la même chose que la première ministre.
01:06:41 C'est une proche du couple Macron.
01:06:42 Absolument.
01:06:43 Elle était derrière Emmanuel Macron pendant tout son déplacement à Marseille.
01:06:47 On regarde, parce que je voulais quand même lancer le sujet, le récapitulatif de cette visite dans les Yvelines de Gabriel Attal par Marine Sabourin, Jules Bedot et Charles Bagé.
01:06:58 C'était un premier déplacement hautement symbolique.
01:07:01 Objectif, constater l'ampleur des dégâts dans cette école ravagée par les flammes après les émeutes du mois dernier.
01:07:07 Mais dès son arrivée, le ministre est interpellé sur le bilan de ses prédécesseurs.
01:07:11 J'ai une demande pour vous, s'il vous plaît.
01:07:14 Alors vous allez me la dire ? Je vais saluer d'abord par respect et par corruption.
01:07:17 En deux secondes, s'il vous plaît, arrêtez de tout casser, arrêtez de casser l'éducation nationale.
01:07:21 C'est deux écoles qui ont été incendies. Il y a des fermetures de places, il y a des fermetures de places.
01:07:26 Une séquence écourtée par les équipes de Gabriel Attal, qui rejoindra rapidement le personnel éducatif et les élus devant l'école accueillant autrefois 170 élèves.
01:07:35 Choisissant le ton de la fermeté, le ministre a une nouvelle fois affirmé vouloir rétablir l'autorité.
01:07:40 Les jeunes se sont comportés comme des voyous qui ont incendié ces établissements scolaires.
01:07:46 Évidemment que ça doit nous amener à nous interroger et surtout à agir sur la question des droits et devoirs du citoyen à l'école, sur la question du respect de l'autorité.
01:07:55 Sur ce sujet-là, je serai extrêmement clair, extrêmement ferme.
01:07:59 Si son prédécesseur Papendiaï devait se rendre à la verrière au lendemain des émeutes, visite finalement annulée,
01:08:04 celui qui porte désormais le costume de ministre de l'éducation nationale a mis un point d'honneur à venir sur le terrain,
01:08:10 martelant tout au long de la journée vouloir être au plus près des Français, comme avec cet éducateur soucieux de ne jamais revoir cette école reconstruite.
01:08:18 On va reconstruire et on va reconstruire aussi vite que possible.
01:08:21 Ce premier déplacement s'est conclu par un échange avec les parents d'élèves, ravis d'avoir enfin un membre du gouvernement avec qui échanger.
01:08:29 Martin Caragnon, on a William Martinet, député de la France Insoumise qui était là pendant ce déplacement de Gabriel Attal,
01:08:36 et qui dit à Gabriel Attal "arrêtez de tout casser" et lui dit ça devant une école cassée par des émeutiers alors que la France Insoumise a refusé d'appeler au calme.
01:08:44 Je vous remercie de le pointer du doigt parce que c'est affligeant, c'est le pompier pyromane,
01:08:48 c'est-à-dire qu'on voit déjà que les députés LFI ont beaucoup de mal avec le sens du protocole,
01:08:52 puisqu'il prend à partie le ministre qui est en train de saluer un certain nombre de responsables politiques,
01:08:57 ce qui correspond au protocole républicain lorsqu'on a une visite d'un ministre sur le terrain,
01:09:00 mais bon, il n'en a rien à fiche puisqu'il le prend à partie, "non non mais je vais vous parler, je vais vous dire des choses".
01:09:05 Et effectivement le propos qui lui tient c'est "arrêtez de tout casser".
01:09:08 On se souvient tous des tweets de Jean-Luc Mélenchon qui fait la liste de ce que les pilleurs seraient autorisés à casser,
01:09:14 et puis le reste sous-entendu "allez-y, open bar".
01:09:18 Ils ont beaucoup de mal à assumer à la France Insoumise les tweets de Jean-Luc Mélenchon.
01:09:22 J'étais avec Manuel Bon par jeudi, c'est parti tout de suite.
01:09:26 Mais la présence aussi, la présence d'Antoine Léaumant et de Carlos Martins Bilongo sur le terrain,
01:09:34 auprès des émeutiers dans les premiers jours, dans les commissariats, dans les premières heures de l'émeutier.
01:09:38 Il y avait une tournée des commissariats aussi, vous savez, à Nanterre avec Antoine Léaumant, Louis Boyard notamment.
01:09:43 Est-ce que vous répondez à ça, à Louis-Hervier Blondel qui représentait la NUPES sur le plateau ?
01:09:47 Je ne pense pas qu'il voulait parler de l'école, monsieur Martinet.
01:09:51 Il voulait simplement parler du service public.
01:09:54 Vous comprenez que c'est compliqué de dire "arrêtez de tout casser" à Gabriel Attal qui vient visiter une école cassée.
01:10:00 Il n'y a pas de sous-texte quand même.
01:10:02 L'image me semble malheureuse quand on la voit comme ça.
01:10:06 Mais ce qui à mon avis était en sous-texte, c'était "il faut défendre le service public,
01:10:10 il faut construire l'État, il faut protéger nos biens, nos biens communs".
01:10:16 Écoutez, on n'est pas au gouvernement.
01:10:19 C'est drôle parce que c'est tout le temps la faute de la NUPES.
01:10:23 C'est vous qui cherchez toujours à faire parler de vous.
01:10:25 C'est toujours la faute de la NUPES, mais curieusement, ce n'est jamais la faute du gouvernement.
01:10:30 C'est vous qui êtes au manet.
01:10:32 Monsieur Mélenchon n'est pas président.
01:10:34 Ce n'est pas sous la présidence de Mélenchon qu'il y a des écoles cassées.
01:10:37 C'est sous la présidence de M. Macron.
01:10:40 Non mais pour l'opposition, la seule action possible, c'est la parole.
01:10:43 Et quand on est un responsable politique, la parole est une action.
01:10:46 C'est Mitterrand qui disait "le ministère de la parole".
01:10:48 Et la NUPES, en tout cas, quand elle prend la parole, prend chaque fois mal la parole.
01:10:53 On continue d'en parler dans un instant, juste après une très courte page de publicité.
01:10:58 Dernière partie de l'heure des pros était le week-end.
01:11:05 On continue de parler de Gabriel Attal, qui s'inscrit vraiment comme l'anti-Papandyaï.
01:11:10 C'est très clairement le message qu'il a envie d'envoyer en ses premiers jours au ministère de l'Éducation nationale.
01:11:15 Je vous propose de l'écouter hier, en marge de son déplacement dans les Yvelines.
01:11:19 Il a dit que les voyous, termes que n'aurait pas employé sans doute Papandyaï, ne resteraient pas impunis.
01:11:25 Les jeunes qui se sont comportés comme des voyous qui ont incendié ces établissements scolaires.
01:11:32 Ça m'était dit à l'instant. Certains d'entre eux ont probablement grandi dans ce quartier.
01:11:37 Ils ont probablement fréquenté cette école. Peut-être des petits frères, des petites sœurs qui sont scolarisés dans cette école.
01:11:43 Et donc évidemment que ça doit nous amener à nous interroger et surtout à agir.
01:11:47 Sur la question des droits et devoirs du citoyen à l'école. Sur la question du respect de l'autorité.
01:11:52 Et sur ce sujet-là, je serai extrêmement clair, extrêmement ferme.
01:11:56 Et je sais que j'aurai aussi sur ce sujet-là un très fort rassemblement politique et l'ensemble de la communauté éducative à mes côtés.
01:12:03 On est avec Alain Talleux, enseignant représentant FSU. On voit bien Alain Talleux que Gabriel Attal, ce n'est pas Papandyaï.
01:12:10 Oui peut-être. Maintenant, je pense que la politique qui va être appliquée sera toujours celle du même gouvernement.
01:12:17 Donc ça ne va pas être révolutionnaire.
01:12:20 Pour vous, ça ne change rien. On change le casting, mais on ne change pas la politique.
01:12:24 Est-ce que vous pensez franchement qu'à partir de demain, Emmanuel Macron va décider de changer radicalement la politique de l'éducation nationale ?
01:12:32 Je ne crois pas. Je pense que là, pour l'instant, en plus c'est un proche d'Emmanuel Macron.
01:12:35 On a eu avec Papandyaï l'illusion peut-être d'une ouverture puisqu'il avait, compte tenu de sa personnalité et de son engagement précédent,
01:12:45 on aurait pu penser qu'il y avait une autre façon de faire la politique. On s'est vite aperçu que ce n'était pas le cas.
01:12:51 Les promesses qui étaient déjà celles de Jean-Michel Blanquer n'ont toujours pas été appliquées en termes de revalorisation salariale.
01:12:57 Le choc d'attractivité qui était promis n'a malheureusement eu aucun effet.
01:13:05 On s'aperçoit que l'attrait pour le métier, pour les concours de professeurs des écoles notamment, n'a pas évolué de manière positive.
01:13:14 Et puis les conditions de travail ne se sont pas améliorées, loin de là.
01:13:17 Et la proposition qui était faite par Papandyaï de pacte enseignant pour la revalorisation ne correspond pas du tout à ce qui est attendu par les équipes.
01:13:25 Martin Garagnon, cet enseignant nous dit "on change le casting mais on ne change pas la politique, ça ne va rien changer, c'est exactement la même chose".
01:13:33 C'est de la com' qui change au fond, mais pas justement le fond.
01:13:35 Je respecte leur opinion, je trouve ça toujours un peu dommage de, dès le début, condamner une action qui n'a pas encore été entreprise.
01:13:42 Parce que vous nous confirmez, le but c'était de changer tout. Changer le ministre et changer aussi l'image qu'il pouvait renvoyer, et changer l'idéologie qu'il pouvait représenter.
01:13:51 On a eu, lors du changement entre Jean-Michel Blanquer et Papandyaï, on a eu déjà deux profils totalement différents.
01:13:57 D'ailleurs personne n'avait compris à l'époque pourquoi on était passé de Jean-Michel Blanquer à Papandyaï.
01:14:02 C'était le grand écart idéologique. En cas de grand écart, vous savez, on risque le claquage. Là, visiblement, claquage il y a eu.
01:14:08 Et le grand écart, visiblement, n'a pas non plus satisfait un certain nombre de syndicats.
01:14:12 Là, on revient avec Gabriel Attal à un profil, puisque Gabriel Attal, vous l'aviez rappelé, son premier poste en gouvernement, c'était justement secrétaire d'Etat jeunesse et SNU sous Jean-Michel Blanquer.
01:14:22 Donc on revient quelque part aussi à une posture qui est effectivement, vous le mettez en bandeau, assez opposée, enfin assez divergente de celle de Papandyaï.
01:14:29 Donc vous vous êtes content de cette nomination et du départ de Papandyaï ?
01:14:32 Je suis très content de l'arrivée de Gabriel Attal à l'élection nationale.
01:14:35 Et donc du départ de Papandyaï ?
01:14:36 Oui, nécessairement, ce qui arrive, c'est que le président part. Mais vous savez, vous en parliez là, vous mettez l'anti-Papandyaï.
01:14:41 Hier, avant-hier, il y a eu la passation du pouvoir au ministère de l'Éducation nationale.
01:14:48 En 10 minutes, Gabriel Attal a, dans son discours, très clairement, avec efficacité, comme il sait le faire, posé les bases de ce que sera son action à l'éducation nationale.
01:14:56 C'est un exercice, le discours de passation, qui n'est pas simple, parce que vous êtes à la fois dans la nécessité de rendre hommage à vos prédécesseurs et en même temps de marquer déjà une rupture.
01:15:04 D'ailleurs, d'annoncer ce que vous allez faire, il n'aura pas fait.
01:15:07 Quand Papandyaï laisse la place à Gabriel Attal, Gabriel Attal fait la liste de tout ce qu'il lui reste à faire et donc de tout ce que Papandyaï n'a pas réussi à faire.
01:15:15 C'est pour ça que je vous dis que c'est un exercice qui est compliqué, parce qu'il y a à la fois la nécessité de rendre un hommage et en même temps, vous n'êtes pas aussi pour tout de suite annoncer la couleur de ce que vous allez faire et de votre action.
01:15:23 Et on le voit bien, il est déjà sur le terrain.
01:15:24 Jérôme.
01:15:25 Hier, il était sur le terrain.
01:15:26 Vous le lisez comme moi, c'est vraiment l'anti-Papandyaï. En tout cas, c'est les signaux qu'il a envie d'envoyer.
01:15:31 C'est les signaux qu'il a envie d'envoyer. Après, je rejoins l'enseignant que vous avez interrogé tout à l'heure.
01:15:36 Il faut faire attention, c'est les actes qui décideront quel ministre est ou sera Gabriel Attal.
01:15:41 Ce qui est certain, c'est que les éducations nationales concentrent tous les plais et tous les problèmes de la France.
01:15:46 C'est 900 000 à peu près enseignants, en gros, plus de 700 000 dans le public et un peu moins de 200 000 dans le privé.
01:15:54 Je crois que c'était un ancien ministre de l'éducation nationale qui avait dit de Mammouth.
01:15:58 Et on a l'impression au fur et à mesure des décennies que c'est irréformable.
01:16:02 En gros, vous avez les syndicats qui disent "Rien ne va, on veut plus d'argent".
01:16:06 Alors, on sait que l'État n'est pas capable de donner plus d'argent.
01:16:08 Et on voit année après année, classement après classement, le niveau des élèves et le niveau d'enseignement français qui chute irrémédiablement au sein de l'OCDE.
01:16:15 Donc, effectivement, on attend une politique qui fasse un peu des merveilles en sachant très bien que, un, on n'embauchera pas plus de profs.
01:16:21 Deux, ils devront travailler un peu plus.
01:16:22 Il en manque 3000.
01:16:24 Je suis toujours étonné par ce chiffre parce qu'on voit qu'il y a plus d'enseignants en France qu'en Allemagne.
01:16:29 En Allemagne, on ne manque pas de profs. En France, on en manque.
01:16:32 Qu'est-ce qui se passe alors qu'il y a une population qui est même un peu supérieure en Allemagne à celle de la France ?
01:16:35 Qu'est-ce qui se passe ?
01:16:36 Est-ce que nos profs ne travaillent pas assez ? Je pose des questions mais les réponses sont quasiment...
01:16:41 Mais ils sont aussi beaucoup moins payés.
01:16:42 Et ils sont très mal payés.
01:16:43 Les fonctionnaires français sont très mal payés.
01:16:45 Vous savez ce qui se passe, Jérôme ?
01:16:46 Qu'ils soient à force de sécurité, professeurs, médecins, infirmiers...
01:16:48 Il manque 3000 profs. Donc qu'est-ce qu'on fait ? On va embaucher des contractuels.
01:16:51 Conforme en deux semaines.
01:16:53 Je caricature mais vous êtes bouché, banquier le lundi.
01:16:56 Le lundi, deux semaines après, vous devenez prof, vous êtes devant l'école.
01:16:59 Et parfois, dans les affectations, ils sont mieux traités, les contractuels, que les profs qui ont fait cinq ans d'études.
01:17:05 Donc cette situation est vraiment injuste.
01:17:08 Est-ce que vous partagez mon sentiment, Alain Talleux ?
01:17:11 Ah, il est parti. Bon, dommage, il ne partagera pas mon sentiment.
01:17:14 Mais c'est vrai que cette question des contractuels, Mickaël Sadow, est quelque chose d'injuste.
01:17:18 Vous avez des enseignants qui font cinq ans d'études,
01:17:21 donc c'est le métier, et qui sont des professionnels de la profession, si j'ose dire,
01:17:25 et on va former des contractuels en deux semaines,
01:17:27 et on va mieux les traiter parfois que les enseignants qui ont dédié leur vie à cette tâche.
01:17:31 Mais c'est pour ça que le CAPES est de plus en plus déserté.
01:17:34 Je pense que la profession d'enseignant est dévalorisée symboliquement.
01:17:37 Déjà, dans la société, on a dévalorisé le professeur,
01:17:40 qui se déplaçait de sa place qui était sacrée à l'époque.
01:17:44 Et puis, je pense qu'il y a une question de revalorisation de salaire.
01:17:47 Comme pour les policiers, on doit demander plus de travail, une meilleure revalorisation.
01:17:51 Actuellement, les professeurs commencent très en dessous de l'échelle moyenne des salaires.
01:17:57 Mais au-delà des salaires, il y a un terme qu'il y avait à la tête à la mise en avant,
01:18:00 c'est la restauration de l'autorité du professeur.
01:18:02 Tout à fait.
01:18:03 C'est pas que nous prenons de moyens, c'est une question de sautage.
01:18:05 Oui, mais l'autorité, elle passe aussi, malheureusement,
01:18:07 dans une société qui valorise énormément le matériel,
01:18:10 ça passe aussi par l'argent et par le salaire.
01:18:12 En Allemagne, il y a des professeurs débutants qui commencent avec un salaire annuel de 50 000 euros par an.
01:18:18 C'est inenvisageable en France, même en fin de carrière,
01:18:21 pour les professeurs, pour des gens qui ont parfois fait 8 ans d'études et une agrégation.
01:18:25 D'abord, en valorisation.
01:18:26 Il y a en gros 750 000 professeurs en Allemagne, on a 850 000 en France.
01:18:30 Et pourtant, le nombre d'élèves est un petit peu supérieur en Allemagne qu'en France.
01:18:33 Et je ne sache pas que les profs allemands soient débordés.
01:18:36 En revanche, ils gagnent 15 % de plus que les profs français,
01:18:39 mais ils travailleraient 6 heures de plus.
01:18:41 Donc c'est quand même la différence.
01:18:44 Et c'est vraiment la quintessence des problèmes de la fonction publique et des fonctionnaires en France.
01:18:48 Alain Talleux, on va vous laisser le dernier mot.
01:18:50 J'ai envie de vous entendre sur deux points.
01:18:52 Déjà, les accusations de Jérôme Béglé qui dit que les profs français ne travaillent pas assez.
01:18:57 Je ne dis pas ça, je prends un comparatif avec les profs allemands.
01:18:59 Je dis qu'ils sont mieux payés, qu'ils sont moins nombreux et qu'ils travaillent plus.
01:19:02 Donc déjà, répondez là-dessus. Et ensuite, j'ai envie de vous entendre sur les 3000 profs qui manquent à la rentrée.
01:19:06 On va appeler des contractuels.
01:19:08 Et parfois, les contractuels sont mieux traités dans les affectations que les profs dont c'est le véritable métier.
01:19:14 Effectivement, il y a plusieurs choses qui ont été évoquées par Gabriel Talleux,
01:19:17 parmi lesquelles il a parlé de la mobilité.
01:19:19 Et c'est un des soucis.
01:19:21 Ça fait partie des conditions de travail.
01:19:23 C'est-à-dire que quand on est prof en région parisienne,
01:19:27 on est condamné à rester prof en région parisienne.
01:19:30 On n'a pas cette possibilité de mobilité dans les autres départements, dans les autres académies.
01:19:34 C'est un vrai souci.
01:19:36 C'est vrai aussi au sein de certaines académies, le fait de pouvoir bouger d'un poste à l'autre
01:19:39 et pouvoir se rapprocher de chez soi.
01:19:41 Ça, c'est une vraie problématique pour les enseignants.
01:19:43 Par rapport au salaire, ce qu'on réclame, c'est 300 euros pour tout et pour tout, tout de suite.
01:19:49 Pour vous donner une idée, un enseignant qui vient d'avoir le concours de professeur des écoles,
01:19:54 après un bac +5, là, à la rentrée, il sera payé 1,07 SMIC.
01:19:59 Est-ce que c'est satisfaisant ? Non.
01:20:01 Est-ce que c'est attrayant ? Non.
01:20:03 Je pense qu'on sera tous d'accord autour de la table.
01:20:05 Donc effectivement, avec un bac +5, 1,07 SMIC.
01:20:07 C'est vrai, Martin Garagnon.
01:20:08 Dans des conditions de travail épouvantes, parce que le début de carrière,
01:20:11 on considère que c'est plus de 48 heures par semaine.
01:20:14 Et la moyenne de travail...
01:20:16 Le représentant de la majorité va vous répondre là-dessus, Alain Talleux.
01:20:18 Martin Garagnon, c'est vrai, il y a eu une augmentation du salaire des profs,
01:20:21 mais ce n'est pas encore suffisant.
01:20:23 C'est loin d'être suffisant.
01:20:24 Loin d'être suffisant, vous dit Alain Talleux.
01:20:25 On peut toutefois effectivement noter qu'il y a une revalorisation salariale
01:20:29 qui est relativement inédite.
01:20:30 Mais ce n'est pas suffisant.
01:20:31 Elle est inférieure à l'augmentation du coût des prix.
01:20:36 Donc en fait, le devoir d'achat...
01:20:38 Je l'entends, je considère que ce n'est pas suffisant.
01:20:40 On peut effectivement s'en tourner là-dessus.
01:20:41 Ce n'est pas suffisant parce qu'on nous avait promis 10 % sans contrepartie.
01:20:45 Le président de la République, 10 % sans contrepartie,
01:20:47 pendant la campagne présidentielle.
01:20:49 On ne les a pas, les 10 %, même si l'ensemble du pacte est fait,
01:20:53 les enseignants qui font toutes les briques du pacte,
01:20:56 dont on pourrait parler pendant des heures et des heures,
01:20:58 n'arriveront pas aux 10 %.
01:20:59 C'est un effet d'annonce et ce n'est pas satisfaisant.
01:21:02 Résultat, effectivement, il manque 3000 profs.
01:21:04 Bien plus que ça, il en manque plus que ça.
01:21:06 En 10 ans, il y a 8000 postes au concours de professeurs des écoles
01:21:09 qui n'ont pas été pourvus.
01:21:10 8000 postes.
01:21:11 Et là, à la rentrée, effectivement, il y a trois académies en Guyane, Versailles...
01:21:14 Et surtout là où les profs manquent, c'est dans des académies
01:21:16 qui sont extrêmement tendues, où il y aurait le plus besoin d'avoir des professeurs.
01:21:19 Mais une fois de plus, notons qu'il y a une augmentation des salaires,
01:21:22 mais que tout ne se résume pas uniquement à une question de moyens.
01:21:25 Et faisons confiance au nouveau ministre de l'Éducation
01:21:28 pour apporter des solutions concrètes à un grand nombre de problèmes.
01:21:31 Merci, Alain Talleux.
01:21:34 Merci beaucoup.
01:21:35 On va repartir à Marseille, où la colère gronde du côté des forces de l'ordre.
01:21:39 On l'a évoqué en longueur dans la première heure de cette émission.
01:21:42 Je voulais qu'on y revienne, notamment avec vous, Georges, ancien magistrat.
01:21:46 Et je vous propose d'écouter la colère de Rudi Mana,
01:21:49 policier Allianz, policier marseillais.
01:21:52 Il nous dit qu'il n'a jamais vu ça depuis le début de sa carrière.
01:21:56 Il nous a même dit qu'il y avait 70% des policiers
01:22:00 qui ne travaillaient plus à Marseille à l'heure où on se parle.
01:22:02 Écoutez-le, c'était ce matin.
01:22:04 On est devant une situation que l'on n'avait jamais vue dans la police française,
01:22:09 et notamment dans la police marseillaise,
01:22:11 puisque ça fait longtemps que je suis affecté là-bas.
01:22:14 On a un nombre considérable de policiers qui sont en arrêt de travail.
01:22:19 J'allais vous dire plusieurs dizaines en mettant beaucoup de S à la fin,
01:22:22 mais j'ai envie de vous dire ce matin quelques centaines.
01:22:25 Nous avons des policiers qui sont désabusés,
01:22:28 on a des policiers qui sont écoeurés,
01:22:31 et on a des policiers aussi qui sont fatigués, physiquement,
01:22:35 mais surtout moralement.
01:22:37 Georges, on est au début de quelque chose là.
01:22:39 Il faut reconnaître que la police a obtenu de très bons budgets.
01:22:43 Gérald Darmanin, c'est assez incroyable.
01:22:46 Donc la crise qu'on est en train de voir,
01:22:48 elle n'est pas d'ordre matériel ou financier,
01:22:50 elle est d'ordre moral, comme ça vient d'être dit.
01:22:53 Moral, c'est-à-dire manque de soutien vraiment affiché au plus haut niveau de l'État,
01:22:58 voire même, quelquefois, des propos qui n'ont pas été acceptés à juste titre, n'est-ce pas ?
01:23:05 Et puis aussi une crise un peu existentielle par rapport à la justice
01:23:11 qui ne suit pas le travail des policiers.
01:23:14 Quand on entend dire, vous vous souvenez, le slogan
01:23:16 "le problème de la police c'est la justice",
01:23:18 c'est toujours malheureusement une réalité.
01:23:21 Donc on voit bien qu'il y a un positionnement aujourd'hui
01:23:24 vis-à-vis de l'institution judiciaire et de la classe politique
01:23:28 qui crée ce malaise au sein de la police.
01:23:31 Et il faut en sortir, c'est une institution irremplaçable.
01:23:33 Je rappelle, Georges, que le directeur général de la police nationale
01:23:36 va se rendre sur place aujourd'hui à Marseille
01:23:38 pour tenter d'éteindre l'incendie.
01:23:40 Jérôme Béglé, ça montre bien ce qui est en train de se passer à Marseille
01:23:43 et avec des policiers qui se mettent en arrêt maladie
01:23:46 pour un très grand nombre d'entre eux.
01:23:48 Alors, déjà sur un plan un peu anecdotique, mais quand même,
01:23:51 je trouve que l'utilisation de l'arrêt maladie comme moyen de révolte
01:23:55 ou pour faire s'envoler le contentement est quelque chose qui, moi, personnellement, me choque.
01:23:59 Une fois que ceci est dit, c'est vrai que les policiers
01:24:02 qui assistent tous les quatre matins à des manifestations
01:24:04 où viennent des représentants des élus
01:24:08 ou dans lesquelles on crie "tout le monde déteste la police",
01:24:10 c'est humiliant, c'est discriminant et c'est totalement injuste.
01:24:14 Deuxièmement, on sait que Marseille est un cas particulier.
01:24:16 On nous dit à chaque fois qu'il y aura un traitement spécial pour Marseille,
01:24:19 mais on a quand même l'impression que les années passent,
01:24:22 les ministres de l'Intérieur et même les présidents de la République passent
01:24:24 et que les problèmes marseillais demeurent.
01:24:26 Et enfin, Georges l'a très bien dit, on est un peu au chat, au jeu de "je t'arrête"
01:24:32 et 15 jours après, le magistrat n'applique pas la loi
01:24:36 ou l'implique imparfaitement, ou en tout cas plutôt vers le plancher que vers le plafond.
01:24:39 Et du coup, les petits voyous délinquants,
01:24:42 on est comme on peut et comme on veut, se retrouvent en liberté
01:24:45 et vont quasiment faire des pieds de nez
01:24:47 ou en tout cas vont narguer ceux et celles qui l'ont arrêté.
01:24:51 Effectivement, c'est insupportable.
01:24:54 Et je comprends que de temps en temps, ils aient envie d'exprimer un peu brillamment
01:24:58 leur mal-être et leur malheur.
01:25:00 - J'ai une question à poser, si vous permettez.
01:25:02 - Louis-Hervier Blondel, qui représente la NUPES sur ce plateau.
01:25:05 - Lorsque Gérald Darmanin, dans l'hémicycle, a aigréné les noms
01:25:11 de tous les policiers morts à l'occasion de l'exercice de leur mission,
01:25:16 qui était un moment très, très fort,
01:25:18 on a tous remarqué avec stupéfaction que sur les bancs de la NUPES,
01:25:23 on ne s'était pas levé. Qu'est-ce que vous en pensez de ça ?
01:25:26 - Très bonne question.
01:25:27 - Ça, c'est une anecdote que je n'avais pas, mais c'est pas...
01:25:29 - Une anecdote ?
01:25:30 - Je parlais d'anecdote.
01:25:31 - C'est pas anecdotique, la mort des policiers ?
01:25:33 - Non, parce qu'il faut être très honnête, les députés PS se sont levés,
01:25:37 les députés écolos se sont levés pour la majeure partie d'entre eux.
01:25:41 La majeure partie d'entre eux, je pense à Benjamin Luc.
01:25:43 - Son nom, je sais que c'est Assise.
01:25:44 - Non, elle s'est levée à la fin.
01:25:45 - Après, c'est Assise.
01:25:46 - Elle s'est levée à la fin.
01:25:47 - Ils auraient dû se lever.
01:25:48 - J'ai pensé comme vous, mais c'est forcé de reconnaître qu'elle s'est levée à un moment donné.
01:25:51 - Ils auraient dû se lever.
01:25:52 - La France Insoumise ne s'est pas levée du tout.
01:25:53 - Il y a Garrido qui s'est levée.
01:25:54 - Oui, il aurait dû se lever.
01:25:55 - Raquel Garrido s'est levée, contrairement à Alexis Fort-Biarnail.
01:25:57 - Merci de votre franchise, monsieur, c'est très clair.
01:25:59 - Comment vous l'interprétez ?
01:26:00 - Je n'ai rien d'autre à ajouter.
01:26:02 - Merci de votre franchise.
01:26:03 - Mais ce n'est pas une anecdote, quand même.
01:26:04 - Non, ce n'est pas une anecdote, c'est un moment symbolique.
01:26:06 - Ce qui est très intéressant, c'est que monsieur tient une position très équilibrée, je trouve,
01:26:11 depuis le début de ce plateau, sur la police, sur l'école, etc.
01:26:14 Et dans les sondages, on voit que même les électeurs de la France Insoumise
01:26:17 sont majoritairement en soutien de la police.
01:26:19 C'est-à-dire qu'il y a une déconnexion de la représentation politique de la France Insoumise,
01:26:23 qui a une stratégie d'affrontement contre les institutions qui représentent l'ordre dans ce pays.
01:26:29 Donc moi, j'invite les électeurs de la France Insoumise et les gens comme monsieur
01:26:32 à s'opposer très frontalement à leur représentation,
01:26:34 qui visiblement n'est pas très représentative.
01:26:36 - La raison pour laquelle je suis de gauche, c'est que j'aime l'ordre.
01:26:38 La raison pour laquelle je suis de gauche, c'est que j'aime l'ordre.
01:26:40 - Alors vous êtes plutôt Jean-Pierre Chevènement que Jean-Luc Mélenchon ?
01:26:43 - Actuellement, la gauche, on ne sait plus vraiment.
01:26:45 - On va choisir entre deux personnes qu'on apprécie.
01:26:47 - Parce que c'est deux lignes différentes, je ne vous parle pas tant des personnes,
01:26:49 je vous parle des lignes.
01:26:50 - C'est la même des lignes entre agonistes.
01:26:52 - Les sauvageons, c'est Jean-Pierre Chevènement.
01:26:54 - La raison pour laquelle on est aujourd'hui socialiste,
01:26:58 et qu'on veut plus de justice, et qu'on veut plus d'égalité,
01:27:02 et qu'on veut que les institutions démocratiques fonctionnent,
01:27:05 c'est par amour de l'ordre.
01:27:06 Parce que pour moi, c'est ça l'amour républicain.
01:27:08 - C'est une drôle de façon d'exprimer votre amour de l'ordre.
01:27:10 - Je ne sais pas si vous percevez l'amour de l'ordre à la France Insoumise,
01:27:14 mais ce n'est pas vraiment ce qui transparaît depuis des années.
01:27:17 - La recherche, je ne sais pas sur le détail du propos,
01:27:22 mais l'important c'est la tension vers une recherche d'harmonie dans la société,
01:27:26 et même si on va plus généralement avec notre environnement,
01:27:30 sur tous les sujets, une recherche d'harmonie.
01:27:33 - C'est la fin de notre débat.
01:27:34 Je voulais redire un dernier mot sur Kyan Mbappé,
01:27:36 puisque vous savez qu'il ne sera pas au Japon.
01:27:38 Je lisais tout à l'heure les textos d'Eliott Deval,
01:27:41 très en colère sur le traitement de Kyan Mbappé au PSG.
01:27:45 Est-ce que Eliott Deval est là ?
01:27:47 Je me suis dit on va l'appeler, puisqu'il a commencé comme journaliste sportif.
01:27:51 Je vous laisse 30 secondes pour pousser votre coup de gueule, cher Eliott.
01:27:54 - Ce n'est pas un coup de gueule, je vous écoute attentivement.
01:27:57 Vous voyez derrière moi, je suis au vert,
01:28:00 et même quand je suis au vert, vous venez m'interpeller, cher Gauthier.
01:28:03 - Oui, on ne peut pas se quitter, Eliott.
01:28:05 C'est comme ça, vous me manquez.
01:28:07 Moi, je suis là au plateau quand vous présentez l'ordre des pros,
01:28:10 et vous, vous n'êtes pas là.
01:28:11 - Vous me manquez également.
01:28:13 - Alors, allez-y sur Kyan Mbappé.
01:28:15 - C'est vrai que c'est un sujet qui fait parler beaucoup de français.
01:28:19 Et en fait, c'est une histoire de grossos.
01:28:21 D'abord, il y a un contexte sportif, c'est-à-dire que,
01:28:23 comme je vous ai dit dans le message,
01:28:25 le Paris Saint-Germain s'attaque au seul joueur depuis Zlatan Ibrahimović
01:28:29 qui a toujours respecté sportivement le Paris Saint-Germain,
01:28:32 quand d'autres, sans les citer, ont préféré les boîtes de nuit au club.
01:28:36 Donc, ça, c'est le premier point.
01:28:38 Il y a trois joueurs qui ont respecté l'institution depuis le début.
01:28:41 C'est Zlatan, Cavani et Kylian Mbappé.
01:28:44 Ces trois joueurs-là ont finalement vraiment tout fait pour le club.
01:28:48 Et puis après, c'est une histoire de grossos, mais de très très grossos.
01:28:51 Parce que si le Paris Saint-Germain est en colère,
01:28:54 c'est parce que si Kylian Mbappé part, il partirait libre.
01:28:58 Or, le PSG récupérerait 0 euro l'année prochaine,
01:29:03 et Kylian Mbappé quitte le PSG pour le Real.
01:29:06 Or, Mbappé, au contraire, lui, récupérerait ce qu'on appelle une prime à la signature.
01:29:11 C'est-à-dire qu'il va avoir un gros chèque de la part du Real,
01:29:14 mais qui reviendrait qu'à Kylian Mbappé.
01:29:16 Donc, c'est une histoire de grossos et de sportive.
01:29:19 Merci beaucoup. Bon week-end.
01:29:21 Et on vous retrouve lundi, évidemment, à l'antenne.
01:29:23 Merci, messieurs.
01:29:24 Moi, je vous retrouve ce soir à 19h pour Face à l'Info,
01:29:27 et à 20h avec Mr. Georges Fenech pour l'Or des Pros 2.
01:29:30 À ce soir.
01:29:31 ♪ ♪ ♪

Recommandations