Soir Info Week-End (Émission du 02/07/2023)

CNEWS

Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

Transcript

00:00:00 [Générique]

00:00:11 Quasiment 21 heures sur CNews, merci d'être avec nous pour Soir Info.

00:00:16 On est ensemble jusqu'à minuit, édition spéciale consacrée à cette nouvelle nuit,

00:00:21 sous haute sécurité, sous haute surveillance en France,

00:00:25 après une cinquième soirée extrêmement violente, extrêmement tendue.

00:00:29 On reviendra évidemment sur cette attaque du domicile du maire de La Hiléros.

00:00:34 On fait d'abord le point sur l'information, je vous présente les invités ensuite.

00:00:37 Le point sur l'info, c'est avec Sandra Ciombo. Bonsoir Sandra.

00:00:40 [Générique]

00:00:43 Bonsoir Eliott, bonsoir à tous.

00:00:44 Dans l'actualité, les violences urbaines de lignes de transport en commun,

00:00:48 Francilienne, gérée par la RATP, était encore interrompue aujourd'hui.

00:00:52 Il s'agit du tramway T5 qui relie Saint-Denis à Sarcelles

00:00:55 et du bus 159 qui relie Nanterre à la Défense.

00:00:58 17 bus de substitution ont été mis en place.

00:01:01 Depuis vendredi, les circulations de bus et tramways sont interrompues

00:01:04 tous les soirs dès 21h jusqu'à nouvel ordre.

00:01:07 Certains plaident la tentation, d'autres l'effet de groupe.

00:01:09 Une trentaine de personnes étaient jugées ce dimanche en comparution immédiate à Grenoble.

00:01:14 L'audience a été présentée comme exceptionnelle par le parquet

00:01:17 en cause de leur participation aux émeutes et aux scènes de pillage des derniers jours.

00:01:21 Il s'agissait principalement d'hommes de moins de 30 ans habitant l'agglomération

00:01:24 et aux casiers judiciaires souvent vierges.

00:01:27 Élus agressés pendant les émeutes appellent à une mobilisation civique

00:01:30 devant les mairies demain à 12h.

00:01:32 Il a été lancé par David Lysnard, président de l'Association des maires de France.

00:01:36 Elle fait suite à l'attaque à la voiture bélier du domicile du maire de La Hélé-Rose.

00:01:40 David Lysnard fait état de 150 mairies ou bâtiments municipaux attaqués depuis mardi.

00:01:45 Une première dans l'histoire du pays selon lui.

00:01:48 Merci chère Sandra pour le point sur l'information.

00:01:50 On vous retrouve à 21h30.

00:01:52 On est avec Yoann Usahi du service politique de CNews.

00:01:55 Bonsoir chère Yoann, Noémie Chouz du service police justice.

00:01:59 Bonsoir chère Noémie, Jean Messia a été également présent.

00:02:03 Bonsoir Jean.

00:02:03 Bonsoir Eliott.

00:02:04 Alors vous avez été attaqué par Jean-Luc Mélenchon ?

00:02:06 Une consécration.

00:02:07 Il a dit que vous étiez fou, que vous étiez dangereux ?

00:02:11 Oui, oui tout à fait, mais c'est un spécialiste qui parle.

00:02:14 Bon, et pourquoi a-t-il dit ça ?

00:02:16 Parce que j'ai émis l'hypothèse, comme un certain nombre d'hommes politiques de gauche d'ailleurs,

00:02:21 je me rappelle des propos de Samia Ghali par exemple, qui n'est pas de mon bord politique,

00:02:25 de penser à envoyer l'armée si les forces de police et de gendarmerie sur le terrain ne suffisaient pas.

00:02:30 60% des Français envisagent cette...

00:02:32 C'est un civilitariste au primaire.

00:02:34 Jacqueline Eustache-Brignot est avec nous.

00:02:35 Merci d'être avec nous madame la sénatrice.

00:02:37 Vous êtes sénatrice LR du Val d'Oise.

00:02:39 Vous avez été maire pendant 16 ans à Saint-Gracien.

00:02:43 Vous connaissez bien le maire de l'Aïlée-Rose.

00:02:45 Et malheureusement, vous avez vous aussi connu cette situation,

00:02:48 c'est-à-dire que dans le cadre de vos fonctions, lorsque vous étiez maire, vous avez été violemment agressé.

00:02:54 Et on va y revenir longuement dans un instant,

00:02:56 mais ce que je vous propose, c'est qu'on aille tout de suite sur le terrain à l'Aïlée-Rose.

00:02:59 Justement, revoilà notre envoyé spécial.

00:03:01 On entendra Vincent Jambrin dans un instant, qui a accordé un entretien à nos confrères de TF1.

00:03:07 Il était aux 20 heures. Il est revenu sur ce cauchemar.

00:03:11 Chère...

00:03:13 Nos équipes sont sur place, Régine Delfour est sur le terrain.

00:03:15 Chère Régine, le quartier est bouclé.

00:03:18 C'est toujours la sidération un peu plus de 20 heures après les faits.

00:03:25 Oui, absolument, Eliott. Le quartier est bouclé.

00:03:28 Vous voyez, il y a cette voiture de police qui nous empêche d'accéder à la rue.

00:03:33 Le pavillon se trouve à plusieurs mètres sur la droite.

00:03:38 Et nous avons pu échanger avec plusieurs habitants qui sont toujours extrêmement choqués,

00:03:42 choqués par la violence et qui ne comprennent pas ce geste.

00:03:45 Je vous rappelle que c'est dans la nuit précédente, la nuit passée,

00:03:49 vers 1h30 du matin, qu'une voiture bélier a défoncé le portail du domicile de Vincent Jambrin.

00:03:57 Cette voiture s'est ensuite enflammée puisque, selon les précisions du procureur de la République de Créteil,

00:04:02 un accélérant a été retrouvé dans une bouteille de coca.

00:04:05 Le véhicule aurait été stoppé par un escalier en pierre.

00:04:09 Mais Vincent Jambrin l'a expliqué à nos confrères de TF1

00:04:15 que les individus auraient quand même pris des poubelles et des arbustes

00:04:18 pour essayer quand même de mettre le feu à la maison.

00:04:22 Sa femme et ses enfants étaient dans la maison.

00:04:24 Lui se trouvait à la mairie.

00:04:25 Quand ils ont vu ce qui se passait, en fait, ils ont tenté de sortir.

00:04:30 Et les individus, en les voyant sortir, ont tiré des mortiers d'artifice.

00:04:35 Sa femme a été blessée aux genoux. Une fracture, elle est opérée dans la journée.

00:04:39 Un de ses enfants a eu l'arcade sourcière aussi ouverte.

00:04:44 Ils sont extrêmement choqués.

00:04:45 Et une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat.

00:04:48 Demain à 15h, il y aura rassemblement devant la mairie de La Haïlé-Rose, suivi d'une marche.

00:04:54 Des rassemblements dans toutes les mairies de France

00:04:57 à l'appel du président de l'Association des maires de France, David Lysnard.

00:05:01 Cher Régine, on essayera de vous retrouver dans un peu plus d'une demi-heure,

00:05:04 non pas près du domicile de Vincent Jambrin,

00:05:07 mais du côté de la mairie de La Haïlé-Rose, parce que là aussi, c'est extrêmement symbolique,

00:05:11 extrêmement fort, puisque cette mairie est protégée par des fils de barbelés,

00:05:17 comme si c'était un centre de rétention.

00:05:19 Hier, on était en direct avec Vincent Jambrin, à 21h20 très précisément.

00:05:23 C'est un homme préoccupé, angoissé, c'était ses mots.

00:05:27 Il nous expliquait pourquoi il avait protégé sa mairie de la sorte.

00:05:31 Vincent Jambrin s'est expliqué il y a quelques instants.

00:05:34 On va l'écouter, il revient sur cette nuit de cauchemar.

00:05:38 Le véhicule était clairement dirigé pour venir percuter la façade de la maison et la véranda.

00:05:43 Il a été bloqué dans des escaliers en pierre qui sont assez larges,

00:05:46 qui fait qu'ils n'ont pas pu avancer.

00:05:48 Et en sortant, après avoir mis le feu à la voiture avec un accélérateur,

00:05:51 ils ont pris des conteneurs de poubelle et ils en ont fait une espèce de chemin

00:05:54 pour que les flammes puissent atteindre la véranda.

00:05:56 Ils ont déplacé des arbustes pourtant bien verts contre la véranda pour y mettre le feu.

00:06:01 Il n'y a aucun doute sur le fait qu'ils voulaient brûler la maison.

00:06:05 Et d'ailleurs, sur ces faisceaux d'indices, une enquête a été ouverte à Noémie Schultz

00:06:10 pour tentative d'assassinat.

00:06:12 Oui, la tentative d'assassinat, vous savez, c'est passible de la réclusion criminelle à perpétuité.

00:06:17 C'est comme pour la peine et la même que pour l'assassinat.

00:06:21 Pourquoi ? Eh bien parce que le procureur de Créteil a estimé

00:06:25 que le but était bien de mettre le feu au pavillon.

00:06:28 Et on le comprend avec ce que nous a raconté le maire.

00:06:31 C'est-à-dire que si cette voiture n'avait pas été stoppée par cet escalier en pierre,

00:06:34 peut-être qu'elle aurait pu finir sa course dans la véranda

00:06:38 avec des conséquences absolument dramatiques.

00:06:41 Le maire qui précise que les assaillants ont compris qu'il y avait quelqu'un dans la maison

00:06:45 puisque des lumières se sont allumées.

00:06:47 On le rappelle, son épouse et ses deux enfants de 4 et 7 ans étaient à l'intérieur.

00:06:50 Et dès lors, ça n'a pas empêché les assaillants, non seulement de poursuivre leurs actions, leurs méfaits.

00:06:58 Et c'est la raison pour laquelle cette enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat,

00:07:02 confiée à la police judiciaire, avec maintenant la difficulté pour retrouver les auteurs de ce crime.

00:07:09 Puisque la voiture a donc pris feu, évidemment les experts vont chercher si on retrouve des empreintes.

00:07:14 Et puis après, il va y avoir un travail de vidéoprotection,

00:07:17 essayer de retrouver cette voiture qui, à toute vraisemblance, était volée.

00:07:25 Donc voilà, il y a un travail d'enquête qui s'ouvre,

00:07:27 qui prendra sans doute du temps pour retrouver les participants à cette très violente attaque.

00:07:32 Vincent Jambrin disait il y a peut-être 4 à 8 suspects lors de cet entretien.

00:07:37 Nouvelle explication de Vincent Jambrin, cette fois-ci sur ses enfants, vous l'avez dit, 4 et 7 ans,

00:07:43 et sa femme qui a été blessée, qui a été opérée aujourd'hui puisqu'elle a vu sa cheville fracturée.

00:07:49 On est très fatigué, on est exténué, on est triste, on est en colère, on a peur.

00:07:57 Et en même temps, on tient debout.

00:08:00 Juste en venant, on m'annonce que l'opération de ma femme s'était bien passée,

00:08:04 qu'elle ne devrait pas tarder à se réveiller.

00:08:06 Donc on prend chaque petite victoire, chaque petit bonheur comme il vienne.

00:08:09 Je me tourne vers vous, Jacqueline Eustache-Brignaud, vous êtes sénatrice LR du Val d'Oise.

00:08:13 Je le disais, maire de Saint-Gracien.

00:08:14 Et pendant 16 ans, vous avez été maire et vous avez été également victime.

00:08:19 Une attaque extrêmement violente.

00:08:21 Donc vous savez pertinemment ce qui est en train de vivre Vincent Gembrun.

00:08:25 Quand vous avez eu cette information, quelle avait été votre première réaction ?

00:08:29 D'abord, Vincent, je le connais.

00:08:30 Donc évidemment, je l'ai appelé pour le soutenir.

00:08:33 Mais on ne se rend pas compte de...

00:08:36 Quand on est un élu comme Vincent, on s'engage parce qu'on est passionné par ce qu'on fait.

00:08:41 Et quand on vit ce qu'il vit, on pense à nos familles.

00:08:44 En fait, moi, quand j'étais agressée, j'ai pensé à ma mère qui m'a vu raide par terre

00:08:48 parce que c'était en bas de chez elle, à mon fils et à mon mari qui étaient à la maison

00:08:53 et voulait les appeler en disant "je pars avec les pompiers".

00:08:55 Et on se dit, nous, on s'engage.

00:08:58 Mais on engage aussi notre famille et eux, ils n'ont pas choisi.

00:09:02 Et en tout cas, ce qui nous rend...

00:09:05 Ce qui nous fait du mal, en fait, c'est de se dire que nous-mêmes,

00:09:09 effectivement, on ne mérite évidemment pas ça,

00:09:11 mais on fait vivre à nos proches des moments d'enfer.

00:09:14 Moi, je dois dire que c'est ce qui m'a le plus marquée.

00:09:19 C'est de me dire que j'avais imposé à mes proches des moments d'angoisse,

00:09:24 des moments de terreur et de moments de peur parce que je m'engageais pour ma vie,

00:09:28 que j'adorais et que j'aime toujours parce que je suis toujours engagée pour elle.

00:09:31 Et ce sentiment-là, je pense que Vincent, là, il est fatigué.

00:09:36 Il a peur, il l'a dit, mais il va avoir un sentiment de culpabilité après,

00:09:40 sur lequel il faudra qu'il revienne, parce que moi, je me suis imposée de revenir là-dessus

00:09:44 en me disant finalement, je suis victime, je ne suis pas coupable.

00:09:47 Parce qu'on se sent coupable de ce qu'on impose à nos proches

00:09:51 et on finit par oublier qu'on est victime.

00:09:53 Moi, je l'ai vécu, ça, en tout cas. Je l'ai vécu comme ça.

00:09:56 Et après, on retrouve la force parce que nos proches nous entourent,

00:10:01 parce que nos proches sont là.

00:10:02 Mais il faut du temps pour se reconstruire après ce qu'on a vécu.

00:10:06 Et lui, c'est pire que moi encore, parce qu'on est allé chez lui

00:10:09 et on a voulu mettre le feu à sa maison avec des enfants qui étaient là.

00:10:13 Donc ses enfants aussi, vous imaginez ce qu'ils ont vécu.

00:10:16 Le traumatisme.

00:10:16 Et sa femme, c'est le sentiment des traumatismes.

00:10:18 On est venu vous tuer chez vous.

00:10:21 Donc le traumatisme, il va être long.

00:10:24 Et aucun élu de la République ne mérite ça.

00:10:27 Je ne veux absolument pas remémorer des moments douloureux pour vous,

00:10:31 mais c'est pour que les spectateurs comprennent qu'est-ce qui s'est passé.

00:10:35 Moi, j'ai été agréable.

00:10:35 Alors, c'est un peu un contexte de cité aussi HLM.

00:10:39 Moi, j'ai grandi dans une cité HLM et ma mère y vivait.

00:10:42 Elle y a vécu jusqu'à la fin de sa vie quasiment.

00:10:44 Et en fait, à l'époque, ça fait plus d'une dizaine d'années,

00:10:47 il y avait des trafiquants de drogue qui s'étaient appropriés de HLM.

00:10:50 Et moi, je ne concevais pas que des habitants subissent la vie

00:10:54 des trafiquants de drogue classiques, carte d'identité pour entrer, etc.

00:10:57 Et donc, j'avais dit aux habitants, je ne les laisserai pas faire.

00:11:00 Ils repartiront. Je me battrai jusqu'au bout.

00:11:02 Et un soir, en allant voir ma mère, il y en a un qui m'a sauté dessus,

00:11:05 manchette dans le cou, plaqué au sol.

00:11:07 Enfin bon, voilà quelque chose d'assez violent

00:11:09 où effectivement, j'aurais pu ne plus marcher aujourd'hui.

00:11:12 J'ai eu de la chance parce que je me suis relevé.

00:11:14 Et puis bon, bref, je passe les détails physiques.

00:11:17 Mais donc, voilà ce que j'ai vécu.

00:11:18 Et donc, c'était déjà un engagement que j'avais pour ce quartier

00:11:22 parce que ce que n'entendent pas un certain nombre, même d'associations,

00:11:26 parce que depuis trois, quatre jours, j'entends des associations qui pleurnichent,

00:11:30 ils ne se rendent pas compte à quel point, nous, les élus, on n'a qu'une envie.

00:11:34 C'est que tous les quartiers de nos villes vivent bien et paisiblement.

00:11:38 C'est ça, c'est ça notre objectif.

00:11:40 Et pour que nos quartiers vivent bien et paisiblement,

00:11:43 il faut se battre contre les trafiquants de drogue,

00:11:45 les voyous et les racailles aujourd'hui.

00:11:47 C'est ça le sujet.

00:11:48 Et d'ailleurs, il faut qu'on arrête de...

00:11:50 J'entends depuis...

00:11:51 Je réfléchis à tout ça depuis hier et on entend parler des quartiers.

00:11:54 Non, il faut parler de villes, de villes.

00:11:57 Et dans les villes, il y a des groupuscules qui terrorisent des habitants.

00:12:02 Voilà, ce ne sont pas des quartiers qui vont mal.

00:12:05 Ce sont des habitants qui subissent les agressions

00:12:08 et le comportement de certaines racailles.

00:12:10 Voilà ce qui se passe dans nos villes.

00:12:11 Et ça fait des années qu'on le vit, ça fait des années qu'on le constate.

00:12:16 Il arrive un moment où il va falloir pointer ce qui s'y passe.

00:12:18 Et ce n'est pas en remettant encore de l'argent,

00:12:22 parce que l'argent, ça ne fait pas tout, puis l'argent ne tourne pas du ciel.

00:12:25 Vous savez, aujourd'hui, je finis juste ça.

00:12:28 Moi, dans ma propre ville, ils ont détruit un centre culturel.

00:12:31 80% détruit. - Là, cette semaine ?

00:12:32 - Jeudi soir, d'accord ?

00:12:34 Qu'est-ce que disent les habitants aujourd'hui ?

00:12:35 On ne répare pas Madame Eustache. - On ne va pas payer.

00:12:38 - Ça suffit. On paye, on paye, on paye et on ne répare plus.

00:12:41 Les gens, pour la première fois, on entend ça.

00:12:43 Pour la première fois, on entend ça. Voilà.

00:12:45 Donc, il faut qu'ils se rendent compte, là, tous ces zéros de QI,

00:12:48 que quand ils détruisent des structures dans les quartiers,

00:12:51 il y a des gens qui vont finir par dire "on ne paye plus, tant pis".

00:12:54 Et c'est sur ça qu'il faut qu'on travaille.

00:12:56 - Dernière réaction de Vincent Jambrain,

00:12:58 et après, je vous donne évidemment la parole.

00:13:02 Il dit "on ne va pas lâcher, on ne lâchera pas".

00:13:06 - On est très fatigué, on est exténué, on est triste, on est en colère, on a peur.

00:13:14 Et en même temps, on tient debout.

00:13:17 Juste en venant, on m'annonce que l'opération de ma femme s'était bien passée,

00:13:21 qu'elle ne devrait pas tarder à se réveiller.

00:13:22 Donc, on prend chaque petite victoire, chaque petit bonheur comme il vienne.

00:13:26 - Dans le même temps, il y a une réunion à l'Elysée autour du président de la République,

00:13:34 réunion qui est terminée, qui s'est terminée à l'instant.

00:13:37 On va rejoindre notre journaliste sur place, Thomas Bonnet.

00:13:41 Nouvelle réunion de crise parce que, évidemment, ce soir,

00:13:45 il y a un risque de sixième nuit d'émeutes sur notre territoire.

00:13:52 - Oui, l'objectif de cette réunion est de faire un point de situation,

00:13:57 réunion qui s'est achevée il y a quelques minutes.

00:13:59 On a vu notamment Gérald Darmanin parcourir à pied les quelques mètres

00:14:02 qui séparent le palais de l'Elysée et le ministère de l'Intérieur Place Beauvau.

00:14:07 Alors, lors de cette réunion, évidemment, on imagine qu'il a été question

00:14:10 du dispositif de sécurité engagé pour ce soir et pour cette nuit.

00:14:14 45 000 policiers et gendarmes mobilisés, c'est le même chiffre que pour la nuit dernière.

00:14:18 Il y avait donc des ministres autour d'Emmanuel Macron.

00:14:22 Gérald Darmanin, je vous l'ai dit, Éric Dupond-Moretti,

00:14:24 la première ministre Elisabeth Borne, mais aussi le ministre de l'Économie.

00:14:28 On imagine qu'un autre dossier qui a été abordé,

00:14:30 c'est celui des menaces qui pèsent sur les élus,

00:14:32 puisque, vous le savez, cet après-midi, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin

00:14:35 se sont rendus à l'Isle-et-Rose pour rendre visite au maire

00:14:38 qui a été victime d'une attaque la nuit dernière à l'Isle-et-Rose, à son domicile.

00:14:42 Donc, cette question, évidemment, a sans doute été traitée lors de cette réunion.

00:14:46 Le but pour l'exécutif, c'est de montrer qu'il est pleinement mobilisé

00:14:49 pour lutter contre la flambée des violences qui touche le pays depuis maintenant plusieurs jours.

00:14:53 On rappelle d'ailleurs qu'Emmanuel Macron a annulé sa visite d'État en Allemagne,

00:14:57 une visite de trois jours qui devait démarrer ce dimanche

00:15:00 et qui a donc été reportée à une date ultérieure

00:15:02 pour que le chef de l'État puisse se focaliser pleinement sur la situation en France.

00:15:06 Merci beaucoup, Thomas Bonnet.

00:15:07 Évidemment, s'il y a du nouveau, on revient vous voir.

00:15:11 Johan Usahi, réunion de crise, situation extrêmement grave en France depuis maintenant six jours.

00:15:19 Et une communication au gré des événements qui, parfois, tâtonne un peu,

00:15:23 qui est un peu chancelante du côté de la majorité.

00:15:27 Oui, alors des réunions comme celle-ci, il y en a tous les jours en ce moment.

00:15:31 Là, il y a une volonté, évidemment, de rendre ça public.

00:15:33 On a des images, ce qu'on appelle un tour image,

00:15:35 c'est-à-dire on filme le président de la République aux côtés de ses ministres

00:15:37 pour montrer quand même d'abord qu'il est resté en France.

00:15:40 Il a annulé un déplacement, il aurait dû être en Allemagne ce soir.

00:15:43 Montrer qu'il est là, que c'est lui qui gère cette crise

00:15:45 et qu'il a les choses en main, finalement.

00:15:47 Donc, quelque part, la France est gérée.

00:15:50 C'est évidemment une volonté de communication.

00:15:52 Et au-delà de ça, ces réunions, évidemment, il n'y avait pas d'annonce à attendre ce soir.

00:15:57 Ce n'était pas une réunion dans le but d'annoncer quelque chose en particulier.

00:16:01 Mais ils anticipent, ils anticipent déjà les différents scénarios possibles

00:16:04 pour la nuit à venir et pour demain. Voilà.

00:16:07 Et pas d'allocution du président, pas de prise de parole du président

00:16:11 attendue dans les prochaines heures ou les prochains jours ?

00:16:13 Alors, dans les prochains jours, ça c'est beaucoup...

00:16:15 C'est trop tôt pour le dire.

00:16:16 Les choses vont tellement vite, ça évolue tellement vite.

00:16:18 On va déjà attendre de voir comment se passe cette nuit-là.

00:16:21 Et ensuite, le président de la République fera un nouveau point demain.

00:16:23 Pas de prise de parole du président dans les prochaines heures,

00:16:26 mais dans les prochains jours, ça c'est impossible à dire.

00:16:29 Revenons sur ces élus qui ont été menacés, violentés.

00:16:33 Je rappelle quand même ce chiffre qui a été donné par David Lissnard hier.

00:16:37 150 établissements, mairies et établissements publics,

00:16:40 ont été vandalisés, saccagés depuis le début de ces émeutes.

00:16:45 Zartosht Baktiari était sur notre plateau.

00:16:48 C'est un élu, un maire.

00:16:52 Aujourd'hui, il était sur notre plateau dans Punchline tout à l'heure.

00:16:56 Et il nous raconte, voilà, on se sent, voilà ce qu'il disait,

00:16:58 on se sent abandonné, écoutez.

00:17:01 En réalité, on se sent un peu abandonné.

00:17:03 Et Vincent l'a très justement dit.

00:17:05 À Neuilly-sur-Marne, j'ai instauré le deuxième couvre-feu de France,

00:17:10 à 30 minutes près après Clamart.

00:17:13 J'en veux à cet État qui nous laisse seul.

00:17:16 Hier soir, vous savez, j'étais jusqu'à 5h30 du matin dans la mairie,

00:17:20 la veille également.

00:17:22 Avec les agents municipaux, on organise nous-mêmes nos patrouilles,

00:17:25 dans toute la ville.

00:17:26 Avec la police municipale, on a réussi à avoir la solidarité

00:17:30 de la part des villes voisines.

00:17:32 Malgré les 7 voitures qu'on nous a incendiées,

00:17:35 la ville de Neuilly-Plaisance, du Rincy, de Livry-Gargan,

00:17:38 nous ont prêté un véhicule.

00:17:39 Donc on ne se laisse pas abattre.

00:17:41 Moi, je vis avec la détermination de vaincre.

00:17:44 Et on vaincra.

00:17:46 On voit la même détermination et d'ailleurs le courage de ces élus.

00:17:49 Et là, je me tourne également vers vous, Jacqueline Eustache-Brégnaud.

00:17:52 Mais quel regard vous portez sur ce qui s'est passé cette nuit

00:17:55 et ce qui se passe maintenant ?

00:17:57 Et on en parle assez régulièrement de ces élus qui sont menacés,

00:17:59 des chiffres qui explosent depuis des mois.

00:18:01 Jean Messiaen.

00:18:02 En fait, je vais vous répondre par une autre question.

00:18:04 Quel est le point commun entre un policier, un gendarme, un élu,

00:18:08 une bibliothèque municipale ou un pompier ?

00:18:12 La France.

00:18:12 Exactement.

00:18:13 C'est que tous ces représentants de profession

00:18:18 ou tous ces édifices publics portent le drapeau tricolore.

00:18:21 Donc en réalité, quand on s'attaque aux personnes ou aux édifices

00:18:25 que je viens de citer à l'instant,

00:18:27 c'est ni plus ni moins qu'une attaque dirigée contre la France.

00:18:30 Le problème, si vous voulez, c'est qu'on a,

00:18:32 depuis le début, des cercles concentriques.

00:18:34 Lorsque Nahel est mort, il y a effectivement une marche blanche

00:18:39 qui est tout à fait compréhensible face à une tragédie pareille.

00:18:42 Très bien.

00:18:43 Mais ensuite, le deuxième cercle concentrique,

00:18:45 c'est la marche de la révolte.

00:18:47 Donc là, on peut dire, OK,

00:18:48 se cristallise là-dessus d'équipes problématiques sociales,

00:18:51 de quartiers, d'isolement, etc.

00:18:53 Très bien.

00:18:55 Mais ensuite, le fait de brûler des médiathèques,

00:18:58 de brûler un drapeau français, de brûler un cinéma,

00:19:02 de brûler des écoles, c'est quoi la logique ?

00:19:05 Alors, je sais bien que la France insoumise

00:19:07 et les écologistes ont cherché à justifier en disant que tout ça,

00:19:10 ça s'explique par le sentiment d'injustice.

00:19:13 Mais lorsqu'on cherche à tuer une famille,

00:19:16 vous savez, c'est très dangereux.

00:19:17 Et les périodes de l'histoire où, à la question

00:19:20 "Pourquoi on fait ça ?" on ne sait pas répondre,

00:19:23 c'est un événement très dangereux.

00:19:24 Pour le coup, sur l'attaque de la Hiéros,

00:19:26 les condamnations étaient unanimes de toute la classe politique,

00:19:30 avec des communiqués, que ce soit d'Europe écologique,

00:19:32 les VR de la France insoumise, etc.

00:19:35 Mais on reviendra sur la responsabilité politique autour de cette semaine.

00:19:38 Juste un mot, parce qu'ils ont condamné ça,

00:19:39 mais ils n'ont pas condamné, par exemple,

00:19:40 les violences contre les forces de l'ordre,

00:19:42 qui sont bleu, blanc, rouge aussi, ou contre les pompiers.

00:19:44 Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants,

00:19:47 appelés à la justice et non au calme.

00:19:49 Mais on y reviendra dans un instant.

00:19:50 On est en direct avec Maurice Signolet.

00:19:52 Merci d'être avec nous.

00:19:53 Vous êtes un ancien commissaire divisionnaire.

00:19:56 On a l'impression, M. Signolet,

00:19:58 qu'on a franchi un nouveau cap dans l'ultra-violence,

00:20:02 dans la haine et dans la volonté de tuer.

00:20:06 Et en même temps, quand je vous pose cette question,

00:20:09 j'ai malheureusement l'impression de revivre

00:20:11 ce qu'on a pu vivre et alerter sur ces derniers mois.

00:20:14 Le scénario se répète tristement.

00:20:17 Comment vous le décryptez ?

00:20:18 Comment vous le décodez aujourd'hui ?

00:20:20 Vous savez, l'avantage de l'âge,

00:20:22 l'avantage d'être à la retraite,

00:20:24 ça permet de s'intéresser à la généalogie des choses.

00:20:28 D'abord, je voudrais adresser tout mon soutien

00:20:30 à l'égard de tous les collègues,

00:20:32 gardiens de la paix et gendarmes

00:20:34 qui, depuis six jours, vivent un véritable chaos,

00:20:38 mais également pour leur quotidien.

00:20:40 Ce n'est pas que ces six derniers jours.

00:20:42 Ça fait des mois, des années que la situation,

00:20:45 un peu comme le dit Michel Onfray,

00:20:47 on vit une guerre civile à bas bruit.

00:20:49 Personne ne veut le voir, personne ne veut écouter

00:20:52 et on arrive à un véritable chaos.

00:20:54 Le quotidien d'un gardien de la paix aujourd'hui

00:20:56 est un véritable enfer.

00:20:57 Et à l'occasion d'un accident comme on a eu à Nanterre,

00:21:00 ça prend des proportions inimaginables,

00:21:02 alors que c'est au quotidien

00:21:05 qu'on pourrait avoir ce type de drame,

00:21:07 tant la situation est aujourd'hui d'une complexité rare.

00:21:10 Vous savez, on demande aux policiers,

00:21:14 un peu comme aux ramasseurs de péchés

00:21:16 de Borézian dans "L'Arrache-Cœur",

00:21:19 de gérer un chaos,

00:21:22 de rendre la police comptable d'un chaos

00:21:25 dont ils n'étaient nullement responsables.

00:21:27 Je vois ces derniers jours,

00:21:30 les réactions des uns des autres.

00:21:32 Je vous cache qu'au premier temps,

00:21:33 j'ai coupé tout de suite la télévision

00:21:35 lorsque j'ai entendu les premières réactions

00:21:37 de Mathieu Kassovitz et d'Omarsi.

00:21:39 J'ai dit ça y est, ça continue,

00:21:41 on ne va pas aller au fond des choses,

00:21:44 on va encore survoler,

00:21:45 on va encore faire jouer l'émotion,

00:21:47 alors qu'en réalité on a besoin de raison.

00:21:49 La raison, je vois aujourd'hui,

00:21:53 on cherche des bouc-é-missaires un peu partout,

00:21:54 alors c'est la police, c'est l'immigration,

00:21:57 c'est tout, alors qu'en fin de compte,

00:21:59 les premiers responsables c'est nous.

00:22:01 Ça fait à peu près 40 ans en plus que ça,

00:22:04 peut-être même de longue date,

00:22:07 qu'un espèce de courant surréaliste

00:22:10 a submergé la pensée et la philosophie françaises

00:22:14 et mène à une véritable destruction systémique de la société.

00:22:18 Et c'est quoi cette pensée philosophique ?

00:22:19 Excusez-moi Maurice Signolet, mais précisez,

00:22:21 c'est quoi cette pensée qui ravage selon vous la France aujourd'hui ?

00:22:25 Souvenons-nous de la pensée d'Andre Breton,

00:22:28 plus tard de Kierkegaard,

00:22:30 il fallait détruire systématiquement la société.

00:22:32 L'homme n'avait aucune contrainte,

00:22:34 il était libre de tout,

00:22:36 il n'avait aucun déterminisme.

00:22:38 Petit à petit, ça a l'air de rien,

00:22:40 mais on a accepté les atypismes,

00:22:42 les particularismes, les étrangetés, les bizarreries.

00:22:46 On en a fait un espèce de magma de vivre ensemble,

00:22:50 en oubliant quelles étaient les raisons

00:22:52 qui nous amèneraient à vivre ensemble,

00:22:53 c'est-à-dire tout un panel de convenances

00:22:56 qui ferait qu'on pourrait enfin vivre ensemble dans la paix.

00:22:59 Petit à petit, ça a joué par ruissellement,

00:23:02 ça a été jusque dans la justice.

00:23:04 On est passé d'une justice de l'acte,

00:23:06 qui considérait l'action délinquante,

00:23:08 la prise en compte de la victime et l'expiation de la peine,

00:23:12 vers une justice de l'auteur.

00:23:14 Les actes devenant des symptômes et non plus des actes.

00:23:17 On a mis fin à l'équilibre sociétal

00:23:19 qui vivait à la neutralisation des prédateurs.

00:23:22 Voilà pourquoi aujourd'hui on en arrive à des mondes de 17 ans

00:23:25 qui bravent l'autorité tous les jours, au quotidien,

00:23:29 sans doute dans une impunité totale.

00:23:32 Voilà où on en est arrivé.

00:23:33 Très bien, pour le constat Maurice Signolet,

00:23:35 en 30 secondes, parce que la publicité nous oblige

00:23:38 de couper et de rompre cet entretien,

00:23:41 mais on pourrait revenir juste après la pub.

00:23:43 Mais en 30 secondes, vous avez posé le constat.

00:23:47 La solution, qu'est-ce qu'on fait

00:23:49 quand un mineur, non pas de 17 ans, mais de 13 ans,

00:23:53 parce que c'est arrivé, ils ont été interpellés,

00:23:55 ces jeunes de 13, 14 ans, qui ont pillé, saccagé,

00:24:00 ou qui s'en sont pris aux forces de l'ordre,

00:24:02 qu'est-ce qu'on fait Maurice Signolet ?

00:24:04 Quelles que soient les déclarations du politique,

00:24:06 on ne pourra pas faire grand-chose.

00:24:07 Pour une raison très simple,

00:24:08 c'est qu'on a tellement transformé le code de procédure pénal,

00:24:12 on l'a tellement arrangé pour faire en fin de compte

00:24:15 qu'on ne puisse plus mettre en application le code pénal.

00:24:18 Il y a une telle multiplicité de voies de recours,

00:24:22 de possibilités de vices, de procédures,

00:24:24 qu'aujourd'hui n'importe quel juriste vous expliquera

00:24:27 qu'en fin de compte, ça serait d'une complexité extrême

00:24:29 pour arriver à entrer en condamnation.

00:24:31 Voilà pourquoi vous avez de tels taux de récidive.

00:24:35 C'est parce que par notre propre choix,

00:24:38 on est tellement rentré dans une société de l'excuse,

00:24:43 qu'on a transformé le code de procédure pénal.

00:24:46 Vous savez qu'aujourd'hui,

00:24:47 vous avez l'avocat dès la première heure de garde à vue,

00:24:49 en perquisition,

00:24:51 vous avez de multiples possibilités de recours,

00:24:54 le juge d'application des peines,

00:24:56 le juge des libertés de la détention,

00:24:59 on ne s'en sort plus.

00:25:00 On a tellement détricoté ce qui était parfait auparavant

00:25:05 qu'on ne peut plus travailler mieux que ça.

00:25:07 On a détricoté la police.

00:25:09 Auparavant, un policier était un fonctionnaire d'autorité.

00:25:13 Aujourd'hui, on n'a qu'une apparence d'autorité.

00:25:16 Alors ce n'est pas la pub, malheureusement,

00:25:17 Maurice Signolet qui va nous couper,

00:25:19 mais c'est votre connexion.

00:25:20 Alors ce que je vous propose,

00:25:21 c'est qu'on vous rappelle à 21h30

00:25:23 et qu'on puisse un peu plus échanger.

00:25:25 Alors je sais que c'est toujours difficile par Skype

00:25:27 et par médias interposés et pas sur le plateau,

00:25:32 mais on vous retrouve à 21h30.

00:25:34 On va essayer de revenir sur l'aspect politique.

00:25:36 Je ne sais pas si vous avez entendu cette phrase

00:25:39 de la première ministre,

00:25:40 juste à côté de Vincent Jambrin,

00:25:42 nous expliquer que la nuit avait été plus calme.

00:25:45 Donc est-ce que ça vous a surpris ?

00:25:46 Est-ce que ça vous a choqué cette déclaration ?

00:25:49 Actuellement, c'est vrai, la nuit a été plus calme hier.

00:25:51 Mais est-ce qu'il fallait le dire cela

00:25:53 à côté de Vincent Jambrin ?

00:25:54 La publicité.

00:25:55 [Musique]

00:26:19 Et si la voiture du futur était déjà là ?

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00:26:59 [Musique]

00:27:06 Oh là, vous êtes bien sage aujourd'hui.

00:27:08 Ça va ?

00:27:09 Ah non, pas monté sur le canapé.

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00:27:19 Mais oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh.

00:27:21 C'est pas Versailles ici.

00:27:23 Mais vous croyez où ? Là, c'est pas Versailles ici.

00:27:26 Mais c'est pas Versailles.

00:27:27 Hop, hop, hop, hop, hop.

00:27:29 On est chaque jour un peu plus nombreux à faire des économies d'énergie.

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00:27:43 Qui peut concurrencer la MAF ?

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00:27:47 venez-t-on chez nous ?

00:27:48 Oh là, non. À la MAF, ils ont un super crédit auto.

00:27:50 C'est décidé.

00:27:51 Pour notre crédit, on va à la MAF.

00:27:53 Vous avez cho...

00:27:54 [Cris]

00:27:55 Votre crédit sur MAF.fr et en agence.

00:27:58 On s'était dit rendez-vous au premier virage.

00:28:03 C'était il y a dix ans déjà.

00:28:05 [Musique]

00:28:07 Elle est presque là, cette victoire.

00:28:09 Accélère, accélère.

00:28:11 Il va être historique ce pilote.

00:28:13 [Cris]

00:28:14 Il est champion du monde de Formule 1.

00:28:17 Un championnat du monde qui va se jouer sur un tour.

00:28:21 Le dernier virage.

00:28:23 Incroyable.

00:28:24 [Cris]

00:28:26 Jamais dix ans n'étaient passés aussi vite.

00:28:29 Il n'y a que la Formule 1 pour écrire des scénarios pareils.

00:28:32 Montez le volume et rendez-vous au prochain virage.

00:28:39 Quand je pense que la boulangère fait du bio,

00:28:41 équitable, français et si délicieux,

00:28:44 autant commencer par le meilleur.

00:28:46 Chez la boulangère, le bio a du bon.

00:28:48 Surtout quand il a 20 ans.

00:28:49 Pain de mie engagé en faveur d'un bio,

00:28:51 équitable, français et surtout bon.

00:28:53 La boulangère.

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00:29:01 Pas de stress.

00:29:03 You're Point S.

00:29:04 CNews.

00:29:05 La liberté d'expression n'a pas de prix.

00:29:07 On n'a pas de prix.

00:29:09 Mais oh oh oh oh !

00:29:11 C'est pas Versailles ici !

00:29:13 Mais vous grouillez où là ? C'est pas Versailles ici !

00:29:16 Mais c'est pas Versailles !

00:29:17 Hop hop hop !

00:29:18 On est chaque jour un peu plus nombreux à faire des économies d'énergie.

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00:30:22 Ha ha cool ! On rattrape le peloton !

00:30:28 Allez allez, on lâche rien !

00:30:30 Tous les prétextes sont bons pour trinquer.

00:30:32 Tourtel Twist, ça rapproche.

00:30:34 Et cette année encore, Tourtel Twist est fournisseur officiel du Tour de France et de tous ceux qui pédalent.

00:30:39 Aujourd'hui dans les PM, l'informatique est indispensable.

00:30:45 Alors quand ça ne marche pas…

00:30:47 Heureusement, il y a Xéphi.

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00:30:57 Xéphi, la proximité informatique.

00:31:00 On a tous une bonne raison de ne pas changer de lunettes.

00:31:02 Que ce soit parce que…

00:31:04 J'ai trouvé aucun rendez-vous.

00:31:05 Ou bien parce que…

00:31:06 Mais moi je suis encore bien avec !

00:31:07 Ou alors…

00:31:08 Surtout c'est trop cher !

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00:31:56 Qui peut concurrencer la MAF ?

00:31:58 Pour le crédit auto de votre nouvelle voiture, venez-t-on chez nous ?

00:32:01 Oh là non ! À la MAF, ils ont un super crédit auto !

00:32:03 C'est décidé. Pour notre crédit, on va à la MAF.

00:32:06 Vous avez cho…

00:32:07 [Cris]

00:32:08 Votre crédit sur MAF.fr et en agence.

00:32:11 [Musique]

00:32:16 [Musique]

00:32:28 21h30 sur CNews.

00:32:30 On poursuit soir Info Weekend avec Yoann Usaï, avec Noémie Schultz, avec Jean-Méssi et Jacqueline Eustache-Brignot.

00:32:37 Le point sur l'information, c'est Sandra Tchiongbo.

00:32:39 [Musique]

00:32:42 Emeut en France, point de situation du gouvernement.

00:32:44 Le chef de l'État a présidé en début de soirée une réunion à l'Élysée.

00:32:47 Elle vient de se terminer.

00:32:49 Élisabeth Born, Gérald Darmanin, Éric Dupont-Mauritier et d'autres membres du gouvernement étaient présents au centre des discussions.

00:32:55 Les violences après la mort de Naël, mardi à Nanterre.

00:32:58 45 000 policiers et gendarmes mobilisés ce soir.

00:33:00 Gérald Darmanin a annoncé la reconduction du dispositif de maintien de l'ordre.

00:33:04 Et ce pour la troisième nuit consécutive.

00:33:06 Le ministre de l'Intérieur a donné des consignes de fermeté.

00:33:09 Il demande à ce que des interpellations soient menées dès que possible.

00:33:13 Certains plaident la tentation, d'autres l'effet de groupe.

00:33:16 Une trentaine de personnes étaient jugées ce dimanche en comparution immédiate à Grenoble.

00:33:20 L'audience a été présentée comme exceptionnelle par le parquet.

00:33:23 En cause, leur participation aux émeutes et aux scènes de pillage des derniers jours.

00:33:26 Il s'agissait principalement d'hommes de moins de 30 ans habitant l'agglomération et aux casiers judiciaires, souvent vierges.

00:33:32 [Musique]

00:33:34 Merci Sandra pour le point sur l'information.

00:33:36 On est ensemble pendant plus de deux heures et demie pour essayer de comprendre, décrypter, d'analyser

00:33:43 ce qui est en train de se passer en France depuis maintenant plus de six jours.

00:33:48 Une sixième nuit sous haute sécurité avec 45 000 policiers et gendarmes qui sont mobilisés.

00:33:53 Et ce nouveau drame, cette affaire sidérante qui a touché le maire de Lailerose à 1h30 ce matin,

00:34:02 alors qu'il était encore dans la mairie, il est alerté puisque sa maison est attaquée par une voiture belliée.

00:34:11 Sa femme et l'un de ses enfants ont été blessés.

00:34:13 Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte.

00:34:16 Elisabeth Born qui s'est rendue directement sur place dans l'après-midi.

00:34:20 Vous voyez cet échange entre le maire de Lailerose, Vincent Jambrin, et la Première Ministre.

00:34:26 - Comment va votre épouse ? - Elle est opérée à 13h.

00:34:34 - Elle a été... - Elle est sous morphine.

00:34:37 - Elle a découvert qu'elle ne marcherait pas pendant trois mois.

00:34:40 - C'est une femme d'action, on peut vous dire.

00:34:43 - Mais elle est surtout inquiète pour les enfants. C'est notre première préoccupation.

00:34:48 - Du coup, les enfants, ils n'ont pas été blessés, si je comprends ?

00:34:51 - Physiquement, il y a juste une petite qui est tombée, donc qui s'est effondrée l'arcade.

00:34:57 C'est impressionnant parce qu'il y a eu beaucoup de sang quand on les a récupérés.

00:35:02 Mais c'est surtout... - Oui, bien sûr.

00:35:05 - Je comprends. - C'est vraiment ce que j'ai vu, bien bien ce matin.

00:35:10 On a tous été très choqués par ce qui s'est passé.

00:35:14 Et notre émission avec le ministre de l'Intérieur général de la Maire...

00:35:18 - Merci de vous être déplacé, monsieur le président.

00:35:20 - Avec Christophe Deschus de Mouffon en charge des collectivités territoriales,

00:35:24 à venir vous exprimer tout le soutien du gouvernement et dire aussi à tous les maires

00:35:28 qu'aucun maire ne sera laissé seul dans ce genre de circonstances.

00:35:31 On va tout faire pour, évidemment, continuer à ramener l'ordre au plus vite.

00:35:36 - Ce que je vous propose, c'est qu'on aille sur le terrain, au plus près de la mairie de La Hélérose,

00:35:40 puisqu'il y a eu cette image extrêmement choquante d'une mairie qui a été attaquée.

00:35:45 Vous allez voir les images de vidéosurveillance qui montrent cette mairie qui a siégé

00:35:50 par plusieurs dizaines de personnes.

00:35:52 C'était dans la nuit de vendredi à samedi.

00:35:55 Le maire de La Hélérose, Vincent Jambrain, avait décidé de mettre des fils de barbelé

00:36:00 et de protéger sa mairie parce qu'il craignait que de nouvelles attaques n'arrivent.

00:36:07 Sur le terrain, pour CNews, Régine Delfour est avec nous.

00:36:10 Vous êtes au pied de la mairie, derrière vous, il y a encore, Régine, ces fils de barbelé.

00:36:15 J'imagine que ce soir, la sécurité est renforcée du côté de la mairie de La Hélérose.

00:36:21 - Oui, absolument, Elliot. On voulait vous montrer cette sécurité renforcée devant la mairie.

00:36:29 Il y a quatre véhicules de CRS qui sont là pour évidemment éviter tout nouveau débordement.

00:36:37 Vous parliez de ces fils de barbelé qui ont été installés par le maire

00:36:41 puisqu'il y avait eu un TAIG qui avait été découvert à l'encontre visant Eric Ciotti.

00:36:47 Pendant plusieurs nuits, dès mercredi soir, la ville a été touchée par des émeutiers.

00:36:53 Et même Vincent Jambrain disait qu'il n'avait jamais pensé qu'il mettrait un jour

00:36:58 des barbelés autour de l'hôtel de ville. C'est son deuxième mandat.

00:37:02 Il a grandi ici, il ne comprend pas ce qui se passe.

00:37:05 Il y a donc ces barbelés. Il y a aussi ce panneau, ce message qui appelle à la paix, en fait, à La Hélérose,

00:37:13 avec cette peluche qui a dû être installée certainement aujourd'hui après l'attaque

00:37:19 qu'a subie la famille de Vincent Jambrain à leur domicile.

00:37:24 C'est ici, c'est demain, ici, à 15h. Dans le reste de la France, c'est à midi qu'il y aura des rassemblements devant les mairies.

00:37:31 Mais à La Hélérose, ce sera à 15h et une marche sera ensuite suivie.

00:37:37 Merci beaucoup, Régine Delfour. Ce que je propose à Charles Baget, qui vous accompagne,

00:37:40 c'est de faire un plan large et qu'on puisse vraiment redécouvrir, avec toujours la même sidération,

00:37:48 cette mairie qui s'est barricadée. Jacqueline Nostage-Brugnaud, vous avez été maire pendant 16 ans.

00:37:56 Vous êtes actuellement sénatrice, donc vous êtes au cœur du réacteur, au cœur du pouvoir.

00:38:00 Quand vous voyez cette mairie avec ses barricades, avec ses fils de barbelette, qu'est-ce que vous vous dites ?

00:38:07 Qu'est-ce que vous avez manqué, quand je dis vous, c'est vous, les politiques, de manière parfaite.

00:38:10 Moi, quand je vois ça, j'ai de la colère, j'ai presque de la haine quelque part.

00:38:17 Franchement, c'est la première fois de ma vie que je dis ça alors que je suis élue.

00:38:20 Je me dis, derrière tout ça, on voit bien les jeunes qui agissent.

00:38:25 Il y a une détestation de la France, c'est une réalité. Il y a de la haine de leur part vis-à-vis d'un pays qui,

00:38:32 aujourd'hui, nous accuse tous les uns et les autres. Et moi, je ne le supporte pas.

00:38:37 Et je me dis, on a tout raté. Alors, je le dis, on a tout raté. Mais on a tout raté comment ?

00:38:44 Parce qu'on a donné beaucoup d'argent pour en arriver là, pour en arriver là.

00:38:49 Et c'est pour ça que, tout à l'heure, je disais, depuis trois jours, sur les plateaux de télé, on voit des associations qui pleurnichent.

00:38:57 Et je le redis, mais elles ont fait quoi, ces associations ? Elles ont eu beaucoup d'argent.

00:39:02 Elles ont eu beaucoup d'argent pour venir en aide aux jeunes en difficulté, pour les conduire là.

00:39:09 Mais ils ont fait quoi ? Voilà. Donc, les élus ont certainement une part de responsabilité, mais tous les acteurs de terrain aussi.

00:39:17 Il faut arrêter de mettre tout sur les élus en faillite. Les élus, ils ont probablement sous-estimé ce qui allait se passer.

00:39:26 Mais je pense qu'aujourd'hui...

00:39:28 – Sous-estimé ou par idéologie ou par manque de courage, ils n'ont pas voulu réagir.

00:39:34 – Il y a de tout. Mais je veux dire, tout à l'heure, je disais, une ville, c'est un tout.

00:39:39 Par définition, une ville, c'est un tout. D'accord ? La mienne, elle est très révélatrice de la France.

00:39:44 30% de logements sociaux, des quartiers très riches. Je dis des quartiers très riches.

00:39:49 Sauf que, quand on était élu, moi, quand j'étais maire, j'avais un seul objectif.

00:39:53 Que cette ville soit unie. Les riches, les pauvres, voilà, on vit ensemble. Voilà. D'accord ?

00:39:57 Et moi, j'avais une population très aisée qui ne m'a jamais critiqué pour tout ce que j'avais fait pour les quartiers plus en difficulté.

00:40:03 Jamais. Parce que c'était le prix à payer pour que cette ville vive bien.

00:40:07 Aujourd'hui, dans ce propre quartier, on brûle.

00:40:10 Donc je veux dire, il arrive un moment où on se dit, qu'est-ce qui a manqué ?

00:40:14 D'abord, il a manqué de l'autorité. Et je finis juste ça.

00:40:18 Pourquoi les jeunes brûlent aujourd'hui ? Parce qu'ils brûlent dans une impunité totale.

00:40:22 Tous ceux qui brûlent depuis 4 jours, il leur arrive quoi ?

00:40:24 On est content parce qu'on en a arrêté 80 dans un département, 60 dans un autre.

00:40:28 Ça nous fait une belle jambe quand on voit les destructions qui ont lieu.

00:40:32 Vous voyez ce que je veux dire ? Tout ça, c'est une vraie réalité. Une vraie réalité.

00:40:36 On remercie Charles Pousseau pour ces images. Jean-Messiaen, vous vouliez réagir ?

00:40:40 Oui, alors deux choses. La première chose, c'est que je récuse catégoriquement l'idée

00:40:45 que nous avons à faire uniquement à des groupes minoritaires.

00:40:49 Les groupes minoritaires ne requièrent pas qu'on fasse descendre dans la rue

00:40:53 la quasi-totalité des forces de l'ordre mobilisables sur le terrain.

00:40:57 Vous avez bien fait de dire "mobilisables" parce que sinon, ce n'est pas vrai.

00:40:59 45 000 policiers et gendarmes mobilisés, c'est trois fois moins que pour un 14 juillet.

00:41:03 Oui, enfin, vous vous rendez compte ? C'est-à-dire qu'on peut encore mobiliser

00:41:07 trois fois plus de policiers et gendarmes ?

00:41:09 Oui, mais sauf que là, ils font du maintien de l'ordre opérationnel.

00:41:12 Donc, je ne crois pas qu'ils soient quand même à flux tendu quand on leur pose la question.

00:41:17 La deuxième chose qui, moi, me frappe et me sidère, c'est que dans le sillage

00:41:22 de tous les événements absolument invraisemblables, que personne n'avait vu venir

00:41:27 dans cette ampleur-là, et qui étaient encore jusqu'à il y a quatre jours qualifiés

00:41:31 de fantasmes d'extrême droite, personne ne parle de l'identité nationale.

00:41:36 Or, nous sommes là dans une des veines jugulaires explicatives de ce qui arrive.

00:41:42 La négation de l'identité nationale française par un système idéologique

00:41:47 pendant ces 40 dernières années, qui a été à maintes reprises rappelée

00:41:51 au dernier rang desquels par Emmanuel Macron, lorsqu'il affirme que la culture française

00:41:56 n'existe pas, eh bien, si les hautes autorités de l'État, si le sommet des élites

00:42:02 de notre nation explique qui plus est à des vagues d'immigration qui arrivent massivement,

00:42:07 qu'il n'y a pas d'identité française, vous voulez qu'elles s'assimilent à quoi

00:42:10 ces émigrations, ou qu'elles s'intègrent à quoi ?

00:42:13 Alors, on nous dit que c'est des déracinés. Ils brûlent le drapeau français

00:42:17 parce qu'ils ne savent pas où ils habitent. Mais c'est bizarre, ils ne brûlent jamais

00:42:20 le drapeau algérien, ils ne brûlent jamais le drapeau palestinien.

00:42:23 Pourquoi c'est le drapeau français qui brûle ?

00:42:26 Ce qui est intéressant aussi à décrypter, c'est que les personnes qui sont sur le terrain

00:42:32 aujourd'hui, qui commettent ces méfaits, sont françaises, sont nées en France,

00:42:35 ont la nationalité française.

00:42:37 Non mais justement, je sais que vous m'avez évoqué.

00:42:40 Attendez !

00:42:41 C'est très intéressant ce que vous dites. Oui, ils sont français, et ce n'est pas

00:42:44 un souci qu'ils soient français. Mais comment on leur a fait aimer ou détester la France ?

00:42:50 C'est ça le problème. Bien sûr qu'ils sont français, et ça pose des problèmes.

00:42:53 Personne ne peut être français.

00:42:54 Mais non, ils ne sont pas français.

00:42:55 Je finis.

00:42:56 Administrativement, ils sont français.

00:42:58 Je voulais juste finir. Ils sont français de manière théorique, parce qu'ils n'aiment

00:43:03 pas le pays dans lequel ils vivent. Et c'est ça le problème.

00:43:06 Il faut qu'on travaille là-dessus.

00:43:09 Si on ne travaille pas là-dessus...

00:43:11 Mais le problème, c'est qu'entre nous, il faut que tout le monde soit d'accord sur ce constat.

00:43:16 Vous savez, on a eu un peu honte d'être ce que nous sommes. La France, elle a des forces,

00:43:20 elle a des faiblesses. La France, il faut l'accepter comme elle est.

00:43:23 Et c'est ça.

00:43:24 Avançons un peu.

00:43:25 Juste quelques secondes. La citoyenneté française, Madame, ce n'est pas simplement...

00:43:31 Ce n'est pas une carte vitale. La carte d'identité nationale, ce n'est pas la carte vitale.

00:43:35 Ce n'est pas une carte de transport en commun. La carte nationale d'identité, les mots ont un sens.

00:43:39 Ce n'est pas seulement une carte, il y a l'identité et la nation dans cette carte.

00:43:43 Or, on a distribué dans une folle politique de naturalisation la nationalité française

00:43:47 à des gens qui, objectivement, n'avaient rien à voir avec la France.

00:43:49 Et on en paye aujourd'hui le prix.

00:43:51 Ce que je voudrais, c'est qu'on avance un tout petit peu, je le disais,

00:43:53 la Première ministre, qui comme le ministre de l'Intérieur, a rencontré Vincent Gembrun cet après-midi.

00:44:00 Et puis, il y a eu peut-être cette expression, alors maladroite, factuellement vraie.

00:44:05 C'est vrai que la nuit d'hier a été plus calme que les précédentes.

00:44:10 Regardons les chiffres. 719 interpellations la nuit dernière,

00:44:14 45 policiers et gendarmes blessés, 651 véhicules et bâtiments brûlés et 871 incendies.

00:44:21 Écoutez Elisabeth Borne qui va dire "la nuit a été plus calme".

00:44:25 Mais elle le dit à côté de Vincent Gembrun, juste devant lui.

00:44:29 Peut-être que ce n'étaient pas les bons mots, que ce n'était pas le bon moment pour le dire.

00:44:33 J'étais avec le ministre de l'Intérieur la nuit dernière,

00:44:36 à la fois dans le centre de commandement de la Gendarmerie nationale, de la police nationale,

00:44:41 et ensuite à la préfecture de police.

00:44:43 Ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait une situation qui était beaucoup plus calme,

00:44:46 même de 1h à 3h du matin où nous étions sur place,

00:44:49 il n'y avait quasiment plus d'attaques de ces bandes qu'on a pu voir ces derniers jours.

00:44:55 Mais évidemment, un acte comme celui qu'on a vu ce matin est particulièrement choquant.

00:45:00 Si l'on voit, Yohann Usaï, la situation à travers un tableau Excel,

00:45:06 oui la situation, effectivement, la nuit a été plus calme.

00:45:09 Mais est-ce qu'aussi on pêche en termes de communication,

00:45:12 parce qu'on est un peu perdu du côté de la majorité aujourd'hui ?

00:45:14 Non, je ne crois pas.

00:45:15 Il n'y a rien qui me choque particulièrement dans les déclarations de la Première ministre.

00:45:18 D'abord, elle dit effectivement que la situation a été plus calme, ce qui est vrai,

00:45:21 vous l'avez dit, c'est factuellement vrai.

00:45:23 Et elle prend bien soin de préciser qu'il y a eu tout de même des événements extrêmement graves,

00:45:26 en rappelant le cas du maire de la Haile-Rose par exemple.

00:45:29 Permettez-moi aussi de vous dire que si la Première ministre fait un point sur cette situation,

00:45:34 c'est parce qu'elle est interrogée par les journalistes qui sont là.

00:45:36 Donc elle répond aux questions des journalistes.

00:45:39 Ce n'est pas elle qui prend l'initiative de dire la situation a été beaucoup plus calme,

00:45:42 on s'en félicite, les journalistes présents l'interrogent là-dessus.

00:45:45 Elle est aux côtés du maire de la ville à ce moment-là,

00:45:47 elle répond aux questions, ça ne me choque pas particulièrement.

00:45:50 Bon, ça ne vous choque pas Jean-Méssia, nuit plus calme, tout va bien,

00:45:53 circulez, il n'y a rien de mal.

00:45:54 Moi, je ne crois pas que ce soit vrai en fait.

00:45:56 On ne dit pas nuit calme.

00:45:57 Non, non, je n'ai pas dit nuit calme, j'ai dit nuit plus calme.

00:46:00 C'est une question que je pose.

00:46:01 Écoutez, oui, effectivement, vu si vous voulez le niveau auquel on est arrivé,

00:46:05 c'est un euphémisme de dire que la nuit a été plus calme.

00:46:10 Maintenant, si la nuit est plus calme,

00:46:11 il faudrait qu'Elisabeth Borne nous annonce combien d'hommes

00:46:13 elle va retirer du terrain pour la nuit prochaine.

00:46:16 Non, justement, qu'on maintienne le dispositif.

00:46:18 Voilà, donc la nuit n'est pas plus calme.

00:46:20 Si, c'est parce que justement, on constate que le fait d'avoir renforcé,

00:46:23 d'avoir mis 45 policiers et gendarmes, d'avoir envoyé des véhicules,

00:46:26 45 000 véhicules blindés, a permis sans doute qu'il y ait moins de débordements.

00:46:32 Alors, ce qu'il y a eu, il y a notamment ces actes extrêmement graves à la île-et-Rose,

00:46:37 mais sinon, vous avez des villes où les nuits précédentes avaient été extrêmement compliquées,

00:46:41 Lyon, Marseille ou objectivement Paris aussi.

00:46:43 Objectivement, ça s'est mieux passé.

00:46:45 Et c'est parce qu'il y a 45 000 policiers et gendarmes.

00:46:47 Donc, ce dispositif, il est maintenu pour le moment

00:46:49 et il le sera peut-être encore pendant quelques jours.

00:46:51 Eh bien, écoutez, la réaction de Zartos Baktiari,

00:46:53 encore une fois, c'est un maire d'une ville de 30 000 habitants,

00:46:57 neuillit sur Marne dans le 93,

00:46:59 qui a été plutôt choqué par les propos de la Première Ministre.

00:47:02 J'aimerais quand même dire une chose,

00:47:04 c'est que la Première Ministre n'a pas le droit de dire que c'était une nuit plus calme.

00:47:07 Aujourd'hui, on vit un enfer.

00:47:09 Et que dans cet enfer, il fasse 1000 degrés ou 900 degrés,

00:47:12 on est en enfer.

00:47:13 Il faut en sortir.

00:47:14 Et donc, un responsable politique n'a pas le droit de dire

00:47:16 qu'on est dans une période un peu plus calme que la veille.

00:47:20 Aujourd'hui, on est effectivement, je pense,

00:47:22 dans un déchaînement qui va durer.

00:47:25 On va peut-être avoir un peu moins de tensions accrues,

00:47:29 un peu moins de faits de cette nature-là,

00:47:32 mais il en restera quand même quelque chose.

00:47:34 Et comment est-ce qu'on règle ce problème de fond qui va perdurer ?

00:47:38 Ces gens-là qui vont rentrer peut-être chez eux

00:47:40 demain, après-demain, dans dix jours.

00:47:42 On va les retrouver.

00:47:43 Ils ne vont pas disparaître de la circulation.

00:47:45 C'est assez saisissant quand on entend le discours assez technique

00:47:49 factuellement vrai, encore une fois, je le répète,

00:47:52 de la première ministre qui dit une nuit plutôt calme.

00:47:55 Et vous avez un maire de terrain qui a vu ses établissements

00:47:58 publics saccagés, qui a vu ses sept voitures de police

00:48:02 municipale détruites, qui depuis quatre jours ne dort pas

00:48:05 et qui dit "on est en enfer".

00:48:07 Voilà le décalage qu'il y a.

00:48:09 Alors après, ça choque ou pas ?

00:48:10 C'est pour ça que je pose la question.

00:48:12 Ce décalage, c'est une réalité.

00:48:14 C'est-à-dire que Mme Borne, avec tout le respect que j'ai

00:48:16 pour Mme la Première ministre, elle est totalement décalée

00:48:20 à ce que nous vivons dans nos territoires.

00:48:21 Mais totalement.

00:48:22 Parce que ces maires-là, ils ne vivent pas, ils ne dorment pas,

00:48:26 ils sont dans leur mairie toute la nuit, avec le personnel

00:48:29 qui est sur les dents toute la nuit et toute la journée

00:48:31 parce qu'après il faut nettoyer.

00:48:33 Elle est en décalage total.

00:48:34 Une nuit plus calme, non.

00:48:36 Ça s'arrête ou ça ne s'arrête pas.

00:48:38 Donc oser dire que c'est plus calme, alors que tous les ULU

00:48:41 sont angoissés à l'idée...

00:48:43 Et puis vous savez, derrière tout ça, on en parle peu.

00:48:45 On a découvert quand même avec ces émeutes,

00:48:48 les soldes émeutes de 2023.

00:48:50 C'est-à-dire qu'on casse, on se sert.

00:48:52 C'est les soldes, tout est gratuit cette année.

00:48:54 Et est-ce qu'on imagine les conséquences

00:48:57 pour les commerces de proximité qui sont détruits aujourd'hui,

00:49:01 alors qu'un certain nombre de maires se battent

00:49:04 pour maintenir le commerce de proximité

00:49:06 dans les quartiers populaires de nos villes

00:49:08 et qu'ils sont cassés quand on casse les commerces de son.

00:49:12 Pas pour tout voler, mais souvent pour tout voler.

00:49:15 Eh bien, tout le monde va s'en aller.

00:49:17 Il arrivera un moment où il n'y aura plus personne.

00:49:19 Donc quand la Première ministre dit

00:49:21 "ça a été plus calme", sincèrement, je comprends

00:49:23 la réaction des élus qui tiennent à bout de bras aujourd'hui.

00:49:26 Vous savez, aujourd'hui, les piliers de la République,

00:49:29 ce sont les élus locaux.

00:49:31 C'est pour ça que je vous ai posé la question.

00:49:34 Bien sûr.

00:49:36 Alors venez-vous avec la police.

00:49:38 Le maire de Neuilly-sur-Marne était notre invité à 17h.

00:49:41 Il entend les propos d'Elisabeth Borne

00:49:44 et je lui pose la question.

00:49:46 Et ce monde qui sépare le monde technocratique

00:49:49 du monde du terrain et de l'élu local,

00:49:52 eh bien, il saisit ça.

00:49:54 Encore une fois, chacun peut avoir son regard.

00:49:56 C'est véritablement une surprise, évidemment,

00:49:58 que le propos de la Première ministre,

00:50:00 par rapport à ce qu'on constate sur le terrain,

00:50:02 et pas seulement les maires, les habitants de ces villes.

00:50:04 Et quand je pense aux policiers qui sont sur le terrain,

00:50:06 je ne sais pas.

00:50:08 C'est quand même un peu calme,

00:50:10 alors qu'un maire et sa famille ont fait l'objet d'une tentative de meurtre.

00:50:12 Mais vous savez, c'est toujours pareil.

00:50:14 On dit que l'inflation va baisser, elle ne baisse pas.

00:50:16 On dit que c'est le plein emploi, il n'y a pas de plein emploi.

00:50:18 C'est le déni ?

00:50:20 On dit que l'immigration est une chance pour la France, on en voit le résultat.

00:50:22 Ce n'est plus de la communication politique depuis des années.

00:50:24 En fait, c'est de la propagande.

00:50:26 On est toujours avec Maurice Signolet.

00:50:28 Je rappelle que vous êtes ex-commissaire divisionnaire.

00:50:30 La crainte, c'est de vivre, monsieur le commissaire,

00:50:32 une sixième nuit d'émeute.

00:50:34 Il y a 45 000 policiers et gendarmes mobilisés.

00:50:36 On espère une nuit plus calme.

00:50:38 Et pour le coup, une vraie nuit plus calme.

00:50:40 Sans doute.

00:50:42 45 000 policiers,

00:50:44 c'est absolument énorme.

00:50:46 Moi, je remarque quand même

00:50:48 un professionnalisme absolument extraordinaire

00:50:50 de la part des collègues.

00:50:52 Parce que je sais, moi j'ai fait beaucoup de maintien de l'ordre.

00:50:54 Je sais à quel point c'est d'une complexité,

00:50:56 surtout avec la nuit qui arrive.

00:50:58 Aujourd'hui, c'est d'une complexité extraordinaire.

00:51:00 Et vraiment, je trouve qu'ils sont absolument

00:51:02 fabules quelque part.

00:51:04 Moi, je leur apporte tout mon soutien.

00:51:06 Je suis un vieux taulier, un vieux patron.

00:51:08 Moi, j'aimais mes gars.

00:51:10 Donc, je voulais aujourd'hui leur dire.

00:51:12 Pour en revenir à ce que vous parliez tout à l'heure,

00:51:14 du politique,

00:51:16 vous savez, ça me fait penser à ce que disait Michael Kavell,

00:51:18 c'est la pensée du palais.

00:51:20 Je ne vais pas tirer sur les ambulances

00:51:22 parce qu'aujourd'hui,

00:51:24 les pauvres politiques sont aux abois.

00:51:26 Ils sont complètement dépassés.

00:51:28 La seule façon de nous en sortir aujourd'hui,

00:51:30 c'est d'éliminer un peuple providentiel

00:51:32 et non pas un homme providentiel.

00:51:34 Moi, ce qui m'inquiète,

00:51:36 pour parler vraiment de l'institution policière,

00:51:38 sachant que depuis

00:51:40 une bonne vingtaine d'années,

00:51:42 l'État se désengage

00:51:44 de ses missions régaliennes de sécurité.

00:51:46 On est très loin de Clémenceau

00:51:48 qui disait "le seul devoir d'un gouvernement,

00:51:50 c'est de faire en sorte que les zones étrangères soient en paix,

00:51:52 que les autres ne le soient pas".

00:51:54 On est très loin.

00:51:56 On voit bien qu'on se désengage.

00:51:58 On voit bien que les syndicats,

00:52:00 les syndicats de la police,

00:52:02 les syndicats de la police,

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01:01:10 les syndicats de la police,

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01:01:14 les syndicats de la police,

01:01:16 les syndicats de la police,

01:01:18 les syndicats de la police,

01:01:20 les syndicats de la police,

01:01:22 les syndicats de la police,

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02:19:06 les syndicats de la police,

02:19:08 les syndicats de la police,

02:19:10 les syndicats de la police,

02:19:12 les syndicats de la police,

02:19:14 les syndicats de la police,

02:19:16 les pompiers, tout le monde est sur le front

02:19:18 et on les remercie énormément parce que d'ailleurs

02:19:20 la nuit dernière a été beaucoup plus calme

02:19:22 et là on a un WhatsApp

02:19:24 de commerçants,

02:19:26 on se tient informés et là

02:19:28 heureusement

02:19:30 il est plus calme, on se tient au courant

02:19:32 et vraiment

02:19:34 je pense qu'on a eu

02:19:36 des effectifs renforcés hier soir

02:19:38 on essaye

02:19:40 d'enlever tout ce qu'on a

02:19:42 au commerce pour être un peu plus

02:19:44 tranquille

02:19:46 je ne vais pas raconter

02:19:48 ce que c'est nos commerces, c'est nos bébés

02:19:50 on aime accueillir

02:19:52 nos clientes et là tout est

02:19:54 saccagé, fracassé

02:19:56 des commerces n'ont plus rien

02:19:58 leur saison est fichue

02:20:00 complètement anéantie

02:20:02 et les gens sont anéantis de voir ça

02:20:04 c'est... voilà

02:20:06 sans parler des voitures qui brûlent,

02:20:08 des poubelles, des rues

02:20:10 massacrées

02:20:12 mais nos commerces, les vitrines

02:20:14 ont été...

02:20:16 toute la nuit on regardait les WhatsApp

02:20:18 et vraiment je suis

02:20:20 choquée encore de voir

02:20:22 la violence pour casser ses vitrines

02:20:24 rentrer

02:20:26 et c'était

02:20:28 un ouragan de gens qui

02:20:30 rentraient, qui ressortaient, les mains pleines

02:20:32 et qui étaient organisés avec des

02:20:34 motos, des voitures

02:20:36 et ça repartait dans tous les sens

02:20:38 heureusement ça a duré qu'une nuit

02:20:40 aujourd'hui on est

02:20:42 plus au calme même si

02:20:44 des voitures brûlent encore

02:20:46 mais vraiment on se sent

02:20:48 vraiment soutenus

02:20:50 je remercie mais

02:20:52 quel courage les policiers

02:20:54 et les pompiers

02:20:56 vraiment je

02:20:58 les admire parce que

02:21:00 nous on a rien d'autre qu'impuissant à rester

02:21:02 à regarder ça

02:21:04 devant nos WhatsApp

02:21:06 mais eux ils vont

02:21:08 là, ils sont là, ils essayent de défendre

02:21:10 au mieux nos commerces

02:21:12 et c'est vraiment mignon

02:21:14 Et votre message a été

02:21:16 entendu, Marie-Pierre c'est toujours difficile

02:21:18 après un tel témoignage

02:21:20 de vous remercier mais

02:21:22 vous avez également du courage

02:21:24 parce que vous témoignez d'une réalité

02:21:26 de quelque chose que vous avez vécu sur le terrain

02:21:28 et il faut retenir aussi ce que vous avez

02:21:30 dit sur ces commerces qui sont

02:21:32 comme vos...

02:21:34 c'est une partie de votre vie qui a été arrachée

02:21:36 et qui a été volée et donc on pense

02:21:38 évidemment à tous ces commerces

02:21:40 qui ont été touchés, plus de 700 commerces, magasins

02:21:42 hypermarchés qui ont été s'agager

02:21:44 ces derniers jours. Julien, au double

02:21:46 D'ailleurs j'appelle à la

02:21:48 solidarité des gens

02:21:50 de venir dans nos boutiques

02:21:52 consommer

02:21:54 racheter, enfin c'est

02:21:56 toute cette aide que vous pouvez nous apporter

02:21:58 Et bien

02:22:00 Et bien le ministre

02:22:02 sera dans tout ça

02:22:04 mais vraiment

02:22:06 je suis

02:22:08 de tout coeur avec tout le monde

02:22:10 parce qu'on essaie de se soutenir

02:22:12 Alors si on peut sourire un peu Marie-Pierre

02:22:14 malheureusement 900 kilomètres nous séparent

02:22:16 mais si je peux vous aider

02:22:18 avec le coeur et la pensée je le

02:22:20 ferai. Merci beaucoup

02:22:22 Marie-Pierre et merci encore pour votre

02:22:24 témoignage. Julien, au double

02:22:26 lorsqu'on entend le désarroi de cette femme

02:22:28 et qu'elle

02:22:30 nous raconte ces scènes là

02:22:32 on a du mal à imaginer que ça se passe en France

02:22:34 encore une fois, pareil que

02:22:36 l'Amérique qui se barricade, c'est le même

02:22:38 scénario. On se dit mais qu'est-ce qui s'est passé ?

02:22:40 Qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui

02:22:42 et depuis maintenant une semaine

02:22:44 il y ait des hordes d'individus

02:22:46 qui arrivent, qui saccagent

02:22:48 qui pillent, qui détruisent des

02:22:50 magasins. Qu'est-ce qui s'est passé ?

02:22:52 C'est la même incompréhension que j'ai pu

02:22:54 mesurer auprès

02:22:56 d'un bijoutier de ma ville de

02:22:58 Vincence qui a été attaqué,

02:23:00 dévasté, près de 50 000 euros

02:23:02 de dégâts et de pertes

02:23:04 face à

02:23:06 des hordes sauvages

02:23:08 une trentaine d'individus

02:23:10 dont beaucoup de mineurs

02:23:12 et ce qui est frappant

02:23:14 et ce qui devrait

02:23:16 interpeller quand même nos dirigeants

02:23:18 qui appliquent le même système politique depuis

02:23:20 tant d'années, on a abandonné

02:23:22 les frontières extérieures de notre pays

02:23:24 nous avons des frontières intérieures partout

02:23:26 partout

02:23:28 on a des frontières devant les commerces, maintenant on est obligé de se

02:23:30 barricader devant les mairies

02:23:32 on a des frontières aussi, j'allais dire

02:23:34 en termes de restrictions de services publics

02:23:36 que ce soit pour les tramways, les bus

02:23:38 etc. On a même

02:23:40 des restrictions pour la démocratie

02:23:42 je vais vous livrer une anecdote

02:23:44 Vendredi soir j'étais en assemblée régionale

02:23:46 à Dijon, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté

02:23:48 où la préfecture a signifié

02:23:50 au conseil régional

02:23:52 qu'on devait écourter nos débats

02:23:54 parce qu'il y avait une manifestation à 19h

02:23:56 de 150 excités

02:23:58 on a dû écourter

02:24:00 les débats démocratiques, c'est-à-dire que la racaille

02:24:02 a imposé le service

02:24:04 minimum démocratique. On est en France

02:24:06 ces scènes-là

02:24:08 ce qu'on peut voir avec les commerces

02:24:10 on pouvait voir ça à Bogota, à Mexico

02:24:12 à Kaboul, à Bagdad

02:24:14 on n'aurait jamais imaginé le voir

02:24:16 un jour et le subir dans notre pays

02:24:18 et on a l'impression que finalement

02:24:20 et je le dis vraiment avec

02:24:22 une grande tristesse

02:24:24 on a l'impression que certains malheureusement

02:24:26 s'y habituent

02:24:28 et considèrent que c'est ça la France

02:24:30 non ce n'est pas ça la France

02:24:32 ça c'est la chianlie, ça c'est la décadence

02:24:34 ça c'est véritablement

02:24:36 l'anarchie, mais ce n'est pas la France

02:24:38 il est urgent de rétablir

02:24:40 l'ordre partout et j'allais même dire

02:24:42 de rétablir la France partout. Et c'est

02:24:44 une phrase également

02:24:46 qui a été prononcée ce soir par le président

02:24:48 de la République lors de la réunion de crise

02:24:50 pour rétablir l'ordre au plus vite

02:24:52 Yoann Usaï. Oui, évidemment

02:24:54 là la priorité c'est de ramener

02:24:56 l'ordre et de gérer les émeutiers

02:24:58 et c'est pourquoi on parle peu pour l'instant des conséquences économiques

02:25:00 mais ce sera un débat qui viendra plus tard nécessairement

02:25:02 parce qu'on entend cette commerçante, il y a des pertes

02:25:04 immenses pour les commerçants, les réparations

02:25:06 des dégâts ça va coûter extrêmement

02:25:08 cher quand on voit tout ce qui a été

02:25:10 saccagé et puis l'image de la France

02:25:12 ça aura des conséquences à nouveau durables

02:25:14 sur le tourisme, il y a déjà beaucoup

02:25:16 d'annulations, des gens qui avaient prévenu de venir

02:25:18 ne viendront pas. Vous faites comment pour la coupe du monde

02:25:20 d'origine ? Sur l'hôtellerie, sur la restauration

02:25:22 et les prochains débats à venir

02:25:24 c'est effectivement, on voit qu'on n'a pas

02:25:26 pu à cause de la réforme des retraites accueillir

02:25:28 le roi Charles III en France, on voit qu'il y a

02:25:30 des concerts au stade de France en ce moment qu'on n'est pas

02:25:32 capable d'organiser. Mais les farmers, annulés ?

02:25:34 La coupe du monde en septembre

02:25:36 d'origine, vous faites comment ?

02:25:38 Déjà, dès septembre il y a le mondial

02:25:40 d'origine. La question va forcément

02:25:42 nos partenaires vont forcément s'interroger

02:25:44 sur notre capacité à gérer ce genre

02:25:46 d'événements dans un futur proche.

02:25:48 Je vais aller plus loin, mais c'est vrai qu'on s'écarte

02:25:50 un peu de l'aspect sécuritaire. Restons

02:25:52 sur l'économique. Rappelez-vous des agences de

02:25:54 nutation qui avaient dévalué la note française

02:25:56 en disant que

02:25:58 c'était une dévaluation, non pas

02:26:00 parce que le projet économique était

02:26:02 compliqué, parce que le contexte

02:26:04 économique et social était

02:26:06 aujourd'hui tendu.

02:26:08 Et ne laissait pas entrevoir quelque

02:26:10 chose de rassurant. Et ne permettait pas de faire des

02:26:12 réformes d'emploi. Exactement.

02:26:14 On est dans la continuité de ce qui est en train

02:26:16 de se passer. Shannon Seban.

02:26:18 Si je peux juste me permettre ici, on parle des commerces...

02:26:20 Bien sûr, vous pouvez tout vous permettre.

02:26:22 On est en train

02:26:24 ici de parler des commerces qui sont saccagés.

02:26:26 Mais encore une fois, je veux qu'on s'interroge ici

02:26:28 collectivement sur ce plateau. Quel est le lien avec

02:26:30 Naël ? Quand vous voyez les images auxquelles

02:26:32 nous avons assisté avec des commerces qui sont

02:26:34 pillés, des bonbons qui sont volés,

02:26:36 des ordinateurs, des paires de

02:26:38 baskets. Quel est le lien ici avec

02:26:40 Naël ? Ce sont ces mêmes jeunes qui ici

02:26:42 prétendent honorer la mémoire de Naël

02:26:44 qui sont véritablement en train de la salir.

02:26:46 Et moi je veux dire et redire

02:26:48 continuellement tout mon soutien

02:26:50 envers les commerçants et leur dire que

02:26:52 en tout cas du côté du gouvernement, nous nous

02:26:54 tiendrons à leur côté. Et pas plus tard qu'Herbre, Neumer

02:26:56 et Olivia Grégoire se sont réunis

02:26:58 avec des représentants des commerces,

02:27:00 des restaurateurs, des hôteliers, des banques,

02:27:02 des assurances, pour justement étudier

02:27:04 toute une batterie de mesures pour

02:27:06 soutenir nos commerçants avec notamment,

02:27:08 si je peux terminer là-dessus, un report

02:27:10 de charges sociales et fiscales

02:27:12 pour les entreprises les plus en difficulté.

02:27:14 Et ça c'est un premier point qui est extrêmement

02:27:16 important. Donc à nouveau quoi qu'il en coûte ?

02:27:18 Pas à nouveau quoi qu'il en coûte, un soutien, se tenir

02:27:20 à leur côté. Vous savez ce matin j'étais à

02:27:22 Rony-sous-bois, dans la principale rue commerçante.

02:27:24 J'ai échangé avec les commerçants. Vous

02:27:26 trouvez ça normal qu'ils vous disent

02:27:28 "Venir travailler le matin avec la boule au ventre" ?

02:27:30 Ça a été... Rony-sous-bois a été

02:27:32 touché ? Rony a été touché.

02:27:34 Le magasin d'optique... Le centre commercial.

02:27:36 Le centre commercial Rony 2 a été plus

02:27:38 que touché. L'opticien

02:27:40 qui vient d'ouvrir dans la rue centrale de notre

02:27:42 ville, il vient d'ouvrir il y a quelques mois.

02:27:44 C'est ça aujourd'hui l'image que nous donnons de notre ville.

02:27:46 Jean-Christophe Couville, restons sur l'aspect aussi

02:27:48 maintien de l'ordre. C'est vrai que

02:27:50 on pouvait être perturbés

02:27:52 de voir ces scènes de pillage.

02:27:54 Vous pouvez pas être partout

02:27:56 évidemment. Vous êtes 45 000 déjà sur

02:27:58 le pont et c'est déjà beaucoup. Mais

02:28:00 c'est vrai que on avait

02:28:02 jamais vu ces scènes là par exemple à Marseille,

02:28:04 à Paris, à Lyon. Ça s'est

02:28:06 passé aussi dans des petites communes.

02:28:08 Est-ce que vous avez eu un sentiment

02:28:10 d'impuissance ? C'est-à-dire que ça venait

02:28:12 tellement de partout que vous ne pouviez

02:28:14 plus être présent pour maintenir l'ordre

02:28:16 et sécuriser les lieux. Alors oui, effectivement, on a eu

02:28:18 ce sentiment un soir quand ça a bien

02:28:20 pété, notamment jeudi soir.

02:28:22 Effectivement, le constat le lendemain

02:28:24 qu'on a fait d'ailleurs chez le directeur général

02:28:26 de la police nationale, c'est

02:28:28 la multiplicité justement des points

02:28:30 coordonnés

02:28:32 à la même heure, en même temps. Et c'est ça qui a

02:28:34 surpris tout le monde et c'est l'attaque des commissariats

02:28:36 notamment. Vraiment

02:28:38 pas froid aux yeux, ils allaient vraiment au carton.

02:28:40 Et donc il y a deux analyses.

02:28:42 La première, c'est que dans certains endroits, effectivement,

02:28:44 il y a des gens de quartier.

02:28:46 Mais quand on dit les gens de quartier, encore une fois,

02:28:48 il ne faut pas faire un amalgame parce que c'est vraiment...

02:28:50 Nous, on le voit... Les délinquants des quartiers

02:28:52 ou les délinquants du cours ? Oui, des dealers

02:28:54 qui payent les gamins, même, qui vont

02:28:56 et qui les manipulent parce qu'il faut

02:28:58 brûler des écoles, parce qu'il faut brûler des gymnases,

02:29:00 parce que comme ça, vous désenclavez ces gosses.

02:29:02 Et ces gosses, ils ne peuvent pas aller justement

02:29:04 avoir accès au savoir et vous garder

02:29:06 la main sur eux. Donc déjà, il y a ça. C'est du business.

02:29:08 Et c'est des messages qui sont passés aussi aux maires.

02:29:10 C'est "venez pas nous casser les pieds dans notre quartier,

02:29:12 on fait la loi. Si vous venez,

02:29:14 que vous nous venez ainsi que l'État,

02:29:16 vous venez, nous, on va aller chez vous, on va aller chez

02:29:18 les bourgeois et on va les piquer vos affaires." Et après,

02:29:20 sur Marseille, je suis désolé, les collègues

02:29:22 qui ont interpellé justement

02:29:24 les émeutiers après

02:29:26 ça, les collègues nous disent

02:29:28 "C'est pas forcément les gens des quartiers, c'est les blédards."

02:29:30 Les blédards, entre guillemets, c'est les gens

02:29:32 qui arrivent sans papier, qui arrivent là et qui

02:29:34 se pointent et qui font aussi...

02:29:36 - Et on a vu aussi dans les pillages, pardonnez-moi,

02:29:38 et les saccages, des jeunes extrêmement jeunes,

02:29:40 pas forcément... - Oui, mais ils jettent

02:29:42 l'opprobre aussi sur toute une communauté

02:29:44 qui va se sentir salie. Moi, j'ai des collègues qui sont

02:29:46 d'origine immigrée

02:29:48 entre guillemets, de plusieurs générations

02:29:50 et qui empathisent de ça aussi. Parce qu'on a aujourd'hui une police

02:29:52 métissée, contrairement à ce que certains peuvent dire

02:29:54 quand nous sommes racistes, systémiques. On a une police

02:29:56 métissée. Et ces collègues-là, ils le vivent très mal.

02:29:58 Ils le vivent très mal parce que derrière, on va dire

02:30:00 "Tiens, c'est toujours les mêmes." - Mais personne ne va

02:30:02 essentialiser ou généraliser ou stigmatiser

02:30:04 une génération. - Vous savez, le français

02:30:06 est comme ça aussi. Des fois, on généralise

02:30:08 bien, alors qu'en fait, il faudrait faire justement...

02:30:10 Il faudrait pointer vraiment les

02:30:12 responsables et faire une coupe franche

02:30:14 sur certains responsables. - 23h30, on est ensemble

02:30:16 encore jusqu'à minuit.

02:30:18 D'abord, le point sur l'information avec Sandra Chiombo

02:30:20 et ensuite, on va revenir sur cette phrase

02:30:22 qui est polémique de

02:30:24 la nuit un peu plus calme de la

02:30:26 première ministre et certains maires n'ont pas

02:30:28 du tout à apprécier. D'abord, le point sur l'information.

02:30:30 (Générique)

02:30:32 - Emmanuel Macron recevra

02:30:34 demain les présidents du Sénat,

02:30:36 Gérard Larcher de l'Assemblée nationale,

02:30:38 Yael Brown-Pivet. Mardi, ce sera

02:30:40 au tour de plus de 220 maires des communes

02:30:42 victimes d'exaction ces derniers jours.

02:30:44 Le chef de l'État a également demandé à la première

02:30:46 ministre de recevoir les présidents des groupes

02:30:48 parlementaires. "Jamais je n'aurais

02:30:50 imaginé qu'on menace ma famille de mort",

02:30:52 Vincent Jambrin s'est dit fatigué, triste

02:30:54 et en colère dans une interview ce soir

02:30:56 sur TF1. Le maire de La Haëlé-Rose

02:30:58 a évoqué l'attaque de son domicile

02:31:00 la nuit dernière à la voiture Bélier.

02:31:02 Sa femme et ses deux enfants dormaient au moment des faits.

02:31:04 Son épouse a été opérée avec succès

02:31:06 après une fracture du tibia.

02:31:08 Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinat.

02:31:10 Deux véhicules blindés dans les

02:31:12 rues de Marseille ce dimanche,

02:31:14 ils se sont positionnés dans le centre-ville.

02:31:16 Après les violences ces derniers jours,

02:31:18 le ministre de l'Intérieur a renforcé les moyens

02:31:20 déployés, l'engagement des blindés

02:31:22 et de deux hélicoptères de la gendarmerie,

02:31:24 entre autres, sans oublier les effectifs de police

02:31:26 et du Rennes déjà mobilisés.

02:31:28 Des voitures, vous imaginez des blindés dans les rues de Marseille,

02:31:32 quoi que pendant les Gilets jaunes par exemple,

02:31:34 il y avait des blindés sur les Champs-Elysées.

02:31:36 On voit qu'on est dans une situation extrêmement complexe.

02:31:40 La première ministre, qui comme le ministre de...

02:31:42 - C'est efficace.

02:31:44 - Il y avait effectivement une certaine efficacité.

02:31:46 La première ministre, qui comme le ministre de l'Intérieur

02:31:48 a parlé de nuit calme

02:31:50 à propos de la nuit précédente, hier.

02:31:52 - Plus calme.

02:31:54 - Plus calme. 719 interpellations

02:31:56 hier soir,

02:31:58 pendant la cinquième nuit des meutes,

02:32:00 45 policiers et gendarmes blessés,

02:32:02 651 véhicules

02:32:04 et bâtiments brûlés,

02:32:06 871 incendies.

02:32:08 Factuellement, effectivement, cette nuit est plus calme.

02:32:10 Elle est plus calme, mais

02:32:12 la nuit précédente

02:32:14 était catastrophique ou chaotique.

02:32:16 Donc,

02:32:18 si vous voulez, la marge est quand même assez importante.

02:32:21 Et on va écouter Elisabeth Borne,

02:32:23 qui tient ses propos juste à côté

02:32:25 du maire de la Ile-et-Rose,

02:32:27 qui a vu son bâtiment privé

02:32:29 saccagé, avec sa fille

02:32:31 qui a été touchée, sa femme

02:32:33 qui a été touchée également.

02:32:35 Et on va coller les deux réactions.

02:32:37 Celle de la première ministre

02:32:39 et puis celle de Zartoche Baktiari,

02:32:41 qui est maire de Neuilly-sur-Marne,

02:32:43 dans le 93,

02:32:45 qui n'a pas du tout apprécié

02:32:47 les propos de la première ministre. Écoutez.

02:32:49 - J'étais avec le ministre

02:32:51 de l'Intérieur la nuit dernière,

02:32:53 à la fois dans le centre de commandement

02:32:55 de la Gendarmerie nationale, de la police nationale

02:32:57 et ensuite à la préfecture de police.

02:32:59 Ce qu'on a vu, c'est qu'il y avait

02:33:01 une situation qui était beaucoup plus calme,

02:33:03 même de 1h à 3h du matin où nous étions sur place,

02:33:05 il n'y avait quasiment plus

02:33:07 d'attaques

02:33:09 de ces bandes qu'on a pu voir ces derniers jours.

02:33:11 Mais évidemment, un acte

02:33:13 comme celui qu'on a vu ce matin est particulièrement

02:33:15 choquant. - J'aimerais quand même dire une chose.

02:33:17 C'est que la première ministre n'a pas le droit de dire

02:33:19 que c'était une nuit plus calme. Aujourd'hui, on vit un

02:33:21 enfer. Et que dans cet enfer

02:33:23 il fasse 1000 degrés ou 900 degrés,

02:33:25 on est en enfer. Il faut en sortir.

02:33:27 Et donc un responsable politique n'a pas le droit

02:33:29 de dire qu'on est dans une période un peu

02:33:31 plus calme que la veille.

02:33:33 Aujourd'hui, on est effectivement,

02:33:35 je pense, dans un déchaînement qui va

02:33:37 durer.

02:33:39 On va peut-être avoir un peu moins de

02:33:41 tensions accrues,

02:33:43 un peu moins de faits de cette nature-là,

02:33:45 mais il en restera quand même

02:33:47 quelque chose. Et comment est-ce qu'on règle

02:33:49 ce problème de fond qui va

02:33:51 perdurer ? Ces gens-là qui vont rentrer

02:33:53 peut-être chez eux, demain, après-demain, dans 10 jours.

02:33:55 On va les retrouver. Ils ne vont pas

02:33:57 disparaître de la circulation.

02:33:59 - Et là, peut-être, je me tourne vers vous,

02:34:01 Shannon Séban. Peut-être que vous

02:34:03 pouvez entendre l'incompréhension, la colère

02:34:05 du maire

02:34:07 de Neuilly-sur-Marne, qui a vu

02:34:09 ces bâtiments saccagés, qui ne dort plus

02:34:11 depuis 5 jours pour protéger

02:34:13 sa ville,

02:34:15 et qui voit une première ministre,

02:34:17 factuellement, elle n'a pas tort,

02:34:19 mais peut-être qu'elle a manqué, en quelque

02:34:21 sorte, d'un peu d'humanité lorsqu'elle dit ça.

02:34:23 - Je crois qu'on est ici en train de

02:34:25 perdre du temps à essayer de faire un faux débat,

02:34:27 une fausse polémique,

02:34:29 sur des paroles qui n'ont pas lieu d'être commentées.

02:34:31 Quand la première ministre...

02:34:33 Non, mais je vous le dis tel que je le pense, monsieur Deval.

02:34:35 Quand on dit... Non, quand la première

02:34:37 ministre dit qu'effectivement il y a eu une nuit

02:34:39 qui était plus calme, c'est factuel, il y a des chiffres

02:34:41 qui prouvent qu'effectivement

02:34:43 ça a été plus calme. C'est une réalité, que ça vous

02:34:45 plaise ou non, factuellement, c'est vrai.

02:34:47 - J'ai commencé en disant ça.

02:34:49 Vous avez bien remarqué que j'ai commencé en disant

02:34:51 "factuellement, c'est vrai". - Absolument,

02:34:53 factuellement, c'est vrai. - Si on regarde le tableau

02:34:55 Excel, si on regarde le tableau Excel,

02:34:57 oui, vous avez effectivement raison.

02:34:59 - Mais ensuite que d'un point de vue, et c'est

02:35:01 là où effectivement je comprends qu'il

02:35:03 peut y avoir cette colère,

02:35:05 notamment de Zarch Tocht, le maire de Neuilly-sur-Brint,

02:35:07 que je connais, effectivement, il y a

02:35:09 un ressenti qui est différent. Quand vous êtes

02:35:11 sur le terrain, quand vous parlez à nos forces de l'ordre,

02:35:13 à nos pompiers et à nos gendarmes

02:35:15 qui sont mobilisés, quand vous parlez aux élus

02:35:17 locaux, aux maires qui sont

02:35:19 sur le terrain et qui vivent quotidiennement

02:35:21 ces violences, quand on pense également aux habitants,

02:35:23 aux commerçants, on en parle. Oui, ça, on peut

02:35:25 comprendre. Le ressenti, effectivement,

02:35:27 la nuit très calme, la nuit plus calme

02:35:29 en l'occurrence, ça paraît un petit peu bizarre.

02:35:31 Mais factuellement, la Première Ministre a raison

02:35:33 et les chiffres le prouvent.

02:35:35 - Mais c'est pas un ressenti.

02:35:37 Vous êtes toujours dans cette même logique du sentiment

02:35:39 d'insécurité. En fait, c'est les gens

02:35:41 qui ne comprennent pas ce que vos chiffres disent.

02:35:43 Mais les gens, ils ont une réalité.

02:35:45 Ils ont des dévastations,

02:35:47 des agressions, des incendies.

02:35:49 Tout ça, c'est la vérité.

02:35:51 Alors la nuit, elle n'a pas été plus calme.

02:35:53 Elle a été un peu moins apocalyptique.

02:35:55 C'est ça, la vérité. Et nous sommes

02:35:57 toujours dans un climat d'insurrection

02:35:59 intolérable pour un pays comme le nôtre.

02:36:01 C'est la deuxième déclaration choquante

02:36:03 de la Première Ministre avec

02:36:05 son annonce sur de nouvelles mesures

02:36:07 pour la banlieue.

02:36:09 Mais quelle indécence !

02:36:11 C'est-à-dire que vous avez des territoires

02:36:13 de la République qui ont tout reçu

02:36:15 depuis 40 ans, où une minorité

02:36:17 a tout dévasté, tout pillé,

02:36:19 tout brûlé, et on dit quoi ?

02:36:21 Vous allez avoir une prime, vous allez avoir encore quelques milliards.

02:36:23 Mais c'est une honte !

02:36:25 Ces deux déclarations. Et finalement,

02:36:27 ça montre quoi ?

02:36:29 La déconnexion de votre technocratie

02:36:31 qui est perdue dans ses chiffres,

02:36:33 perdue dans son idéologie,

02:36:35 mais qui est déphasée

02:36:37 par rapport à la vie des gens, par rapport aux souffrances

02:36:39 des gens, et par rapport aux réalités

02:36:41 concrètes. Donc à un moment donné, il faut

02:36:43 arrêter, parce que là, on arrive à un stade

02:36:45 autant sur la crise sanitaire,

02:36:47 on pouvait peut-être excuser certaines choses,

02:36:49 là, on frise l'indécence.

02:36:51 Non mais monsieur Odoul, moi je veux bien que vous

02:36:53 ne fassiez ici tous les procès d'intention, vous faites ici

02:36:55 bien évidemment votre beurre électoral sur cette...

02:36:57 Non mais arrêtez avec ça, arrêtez avec ça.

02:36:59 Mais s'il y a bien un reproche que je ne peux pas

02:37:01 entendre, c'est de dire que notre gouvernement,

02:37:03 c'est de dire que notre président de la République

02:37:05 et notre Premier ministre soient déconnectés, c'est

02:37:07 complètement faux. Nous sommes proches du terrain...

02:37:09 C'est votre marque de fabrique. Non, ça c'est votre interprétation,

02:37:11 ce n'est pas la mienne. Et je ne crois pas que ce soit

02:37:13 par ailleurs celle des habitants de notre pays.

02:37:15 En revanche, quand effectivement vous avez... Ben posez-leur la question.

02:37:17 Non mais, on peut tous ici...

02:37:19 Ils vous diront leurs sentiments. Monsieur Odoul,

02:37:21 on peut tous effectivement comprendre, et je vous le dis,

02:37:23 je suis élue locale, vous êtes députée, vous êtes au quotidien

02:37:25 sur le terrain, je n'ai aucun doute là-dessus.

02:37:27 Vous pouvez bien évidemment comprendre,

02:37:29 et nous le comprenons, qu'il y a des difficultés,

02:37:31 et qu'aujourd'hui, effectivement, quand vous vous rendez

02:37:33 pour aller faire vos courses dans un supermarché,

02:37:35 que vous vous rendez compte qu'il est pié,

02:37:37 bien évidemment, entendre la nuit et puis le calme,

02:37:39 c'est effectivement inaudible. C'est révoltant.

02:37:41 Mais dans les faits, mais dans les faits,

02:37:43 notre souhait, c'est de rétablir l'ordre républicain.

02:37:45 Ben encore un peu. Et je vous demande,

02:37:47 vous, ainsi que l'ensemble des forces politiques

02:37:49 de notre pays, d'appeler

02:37:51 à une concorde nationale et à une unité nationale

02:37:53 autour de ça. Shannon, c'est bon.

02:37:55 Vraiment, plusieurs élus

02:37:57 sont venus sur ce plateau.

02:37:59 Pas forcément des élus sans étiquettes,

02:38:01 des élus les républicains,

02:38:03 depuis cet après-midi.

02:38:05 Tous ont noté,

02:38:07 mais c'est symptomatique

02:38:09 chez les maires notamment, en disant,

02:38:11 il y a un décalage complet entre ce qu'on vit, nous,

02:38:13 en tant que maires,

02:38:15 et ce que nous présentent

02:38:17 ou ce que nous disent les

02:38:19 ministres, le gouvernement,

02:38:21 à Paris. Il y a un monde qui sépare

02:38:23 la technocratie parisienne

02:38:25 de ce qu'on vit sur le terrain de nous.

02:38:27 Et je trouve que vous connaissez

02:38:29 Zartoche Tobacciari, qui n'est pas

02:38:31 un radical,

02:38:33 qui est mesuré dans ses propos, et qui a juste

02:38:35 témoigné de ce qu'il vit depuis 5 jours,

02:38:37 en se disant, moi, ça m'a marqué,

02:38:39 ça m'a choqué, lorsque j'entends

02:38:41 la nuit a été un peu plus calme,

02:38:43 et factuellement, là encore, si on reste

02:38:45 factuellement, c'est tellement plus calme qu'on est obligé

02:38:47 aujourd'hui de mettre des blindés dans les rues à Marseille.

02:38:49 Donc je veux bien que ça soit...

02:38:51 Si il faut des blindés

02:38:53 et se barricader de chez nous,

02:38:55 ou braquer des commerces

02:38:57 et avoir 45 000 policiers et gendarmes

02:38:59 dans la rue pour que ça soit calme,

02:39:01 comme vous dites, vous voyez le décalage

02:39:03 qu'il peut y avoir entre les faits

02:39:05 et finalement ce que vivent les Français.

02:39:07 Je peux le comprendre, monsieur Levalet, je ne vous ai pas dit le contraire.

02:39:09 En revanche, je pense qu'effectivement,

02:39:11 il est inutile aujourd'hui que de passer

02:39:13 des heures et des heures à commenter une phrase

02:39:15 qui aurait été interprétée de façon malheureuse

02:39:17 par certains des élus locaux ou des habitants

02:39:19 de notre pays. Le président de la République...

02:39:21 Mais c'est un état d'esprit, c'est pas une phrase...

02:39:23 C'est ça ? Non mais vous me rendez...

02:39:25 Vous vous montez en épingle...

02:39:27 C'est de ma faute. Pardon, je prends la faute.

02:39:29 ... il ne comprend pas quand je dis.

02:39:31 C'est moi.

02:39:33 On ne peut pas non plus être susceptible sur la moindre petite phrase.

02:39:35 Quand la Première Ministre dit "nu plus calme",

02:39:37 ne faites pas ici semblant de ne pas comprendre

02:39:39 ce qu'elle dit. Il n'y a pas que la Première Ministre,

02:39:41 il y a la ministre de l'Intérieur qui a tweeté en disant

02:39:43 "Nu plus calme". Le président de la République recevra

02:39:45 mardi les 220 maires

02:39:47 des communes qui ont été les plus touchées

02:39:49 par des agressions, qu'elles soient physiques...

02:39:51 Le gouvernement fait une erreur sémantique.

02:39:55 Jean-Christophe Louvier, on va parler de Paris

02:39:57 parce qu'effectivement là, il y a une mobilisation.

02:39:59 Il est 23h40, je le dis aux téléspectateurs.

02:40:01 On est ensemble,

02:40:03 comme les jours précédents, jusqu'à 2h du matin.

02:40:05 Dans quelques instants, c'est Olivier de Caron-Flech

02:40:07 qui va prendre le relais.

02:40:09 Moi, je voudrais qu'on revienne

02:40:11 sur ce qui s'est passé à Paris,

02:40:13 les nuits de violence à Paris, hier.

02:40:15 Alors, ça a été justement mieux maîtrisé.

02:40:17 Mais c'est vrai que

02:40:19 vous êtes sur le pont, que ce soit

02:40:21 en région parisienne et un peu partout sur le territoire.

02:40:23 D'ailleurs, j'ai une question.

02:40:25 Les 45 000 policiers et gendarmes

02:40:27 qui sont mobilisés, vu qu'on ne sait pas

02:40:29 exactement où ça peut partir,

02:40:31 comment vous faites ?

02:40:33 Est-ce qu'aujourd'hui, il y a plus de

02:40:35 moyens déployés à Lyon, à Marseille

02:40:37 qu'à Paris ? Ou alors,

02:40:39 vous avez un peu dispatché un peu partout

02:40:41 en sachant que vous pouvez être redirigé

02:40:43 en quelques heures ?

02:40:45 Il y a des prévisions, il y a aussi les renseignements territoriaux

02:40:47 qui font remonter

02:40:49 des prévisions.

02:40:51 Ça en fonction aussi des nuits précédentes

02:40:53 et on s'adapte, on fait venir plus d'effectifs.

02:40:55 D'ailleurs, pour la petite information,

02:40:57 on racle tellement les effectifs

02:40:59 que les 281 maintenanceurs-softeurs

02:41:01 CRS qui sont sur les plages,

02:41:03 ils ont rangé le maillot de bain pour remettre

02:41:05 la tenue MO, pour aller renforcer les CRS

02:41:07 parce qu'en fait, on a un problème d'effectifs.

02:41:09 On n'arrête pas de le dire, normalement, il faut

02:41:11 quatre sections de CRS.

02:41:13 Par CRS, on n'en a même pas. Des fois, on arrive

02:41:15 juste à trois. Donc, on crée des nouvelles CRS

02:41:17 bien marketing pour montrer

02:41:19 que, comme la CRS 8, tous les CRS

02:41:21 savent travailler comme la CRS 8. Mais ce qu'il faut

02:41:23 déjà, c'est des effectifs parce que le terrain,

02:41:25 vous l'occupez, et là, on le voit, c'est encore

02:41:27 les CRS et certains émeutiers

02:41:29 ont fait connaissance de près, d'ailleurs, avec les CRS,

02:41:31 les SPI et d'ailleurs, quelques

02:41:33 collègues aussi de la BRI, du RED.

02:41:35 Je pense que ça leur a fait du bien, ça leur a ouvert un peu l'esprit.

02:41:37 On va écouter, on va revoir

02:41:39 le sujet de la rédaction de

02:41:41 CNews et on en parle juste après. Vous entendrez

02:41:43 vous qui parliez des Français silencieux qui y ont

02:41:45 souffert, vous entendrez

02:41:47 le propriétaire d'une voiture qui a été

02:41:49 caillassée et saccagée à Paris.

02:41:51 L'avenue des Champs-Elysées,

02:41:55 quadrillée par les forces de l'ordre,

02:41:57 un dispositif de sécurité important

02:41:59 mis en place après des appels

02:42:01 aux rassemblements sur les réseaux sociaux.

02:42:03 Tout au long de l'avenue,

02:42:05 des petits groupes de jeunes vêtus de noir

02:42:07 déambulés sous les yeux des CRS

02:42:09 devant les commerces, cibles

02:42:11 privilégiées des émeutiers.

02:42:13 Les policiers tentent d'évacuer

02:42:15 partiellement la foule afin d'éviter

02:42:17 de nouvelles tensions. Les derniers groupes

02:42:19 sont finalement dispersés avant

02:42:21 2h du matin.

02:42:23 Dans d'autres quartiers de la

02:42:25 capitale, les policiers ont fait

02:42:27 face à des incendies et des tirs de mortier.

02:42:29 Dans sa globalité,

02:42:31 la nuit a été moins violente à Paris.

02:42:33 En banlieue parisienne, point de départ

02:42:35 des émeutes, des forces de l'ordre

02:42:37 ont été toutefois la cible de tirs

02:42:39 de mortier d'artifice à Vigneux dans

02:42:41 l'Essonne. Au total,

02:42:43 7000 policiers et gendarmes ont été

02:42:45 mobilisés à Paris et en branche

02:42:47 banlieue cette nuit.

02:42:49 "Le désarroi de ce propriétaire

02:42:51 de voiture, il y en a beaucoup.

02:42:53 Je sais que par exemple en 2005,

02:42:55 il y avait eu 10 000 signalements

02:42:57 aux assurances. Ça avait coûté

02:42:59 quasiment 146 millions d'euros

02:43:01 je crois. Et là,

02:43:03 on a l'impression qu'on est en train de vivre

02:43:05 ce qui s'est passé en 2005 mais

02:43:07 de manière exponentielle.

02:43:09 Écoutez son témoignage.

02:43:11 "Dès que j'ai fini le travail, je vois ma voiture

02:43:13 comme ça. Normalement, je vais faire un point de

02:43:15 point de la police, comme ça, après, je vais contacter

02:43:17 l'assurance parce que

02:43:19 sans cette voiture, j'ai pas rien à faire. C'est pas bien

02:43:21 comme ça. C'est pas bon."

02:43:23 Combien de Français

02:43:25 aujourd'hui, de travailleurs

02:43:27 qui sont

02:43:29 dévoués à leurs tâches qui ont

02:43:31 aujourd'hui, en creux guillemets, leur quotidien

02:43:33 mis en grande difficulté

02:43:35 à cause de ces casseurs et ces pires ?

02:43:37 Un petit chiffre. En 5 jours,

02:43:39 il y a eu déjà près de

02:43:41 5 000 voitures incendiées quand il y en a eu.

02:43:43 En 21 jours, en 2005,

02:43:45 un peu plus de 10 000.

02:43:47 C'est dire la violence

02:43:49 et le niveau exponentiel

02:43:51 de la violence auxquelles sont

02:43:53 confrontés les Français. C'est idem sur

02:43:55 les bâtiments publics. Finalement,

02:43:57 c'était assez raisonnable.

02:43:59 Si je peux me permettre de m'exprimer comme ça.

02:44:01 Aujourd'hui, le chiffre

02:44:03 a explosé, et tout ça en 5 jours

02:44:05 de temps, 5 jours d'émeute.

02:44:07 L'impact sur la vie des Français,

02:44:09 sur le quotidien des Français, il est immense

02:44:11 sans compter même, je dirais, les traces

02:44:13 psychologiques. Les enfants qui

02:44:15 s'interrogent et qui voient passer

02:44:17 en boucle des images

02:44:19 alarmantes.

02:44:21 Revenons sur l'information du jour,

02:44:23 quasiment à 23h45,

02:44:25 en direct sur CNews.

02:44:27 Si vous nous rejoignez pour la suite de

02:44:29 cette édition spéciale, "La France vacille",

02:44:31 après une cinquième nuit de violence dans plusieurs

02:44:33 villes, c'est le choc, la sidération,

02:44:35 cette attaque terrifiante à la voiture-bélier

02:44:37 au domicile du maire de La Hille-et-Rose,

02:44:39 Vincent Jeanbrun, sa femme, et l'un de ses

02:44:41 enfants ont été blessés. Une

02:44:43 enquête pour tentative d'assassinat

02:44:45 a été ouverte. La première

02:44:47 ministre s'est rendue sur place,

02:44:49 avec le ministre de l'Intérieur. Ils ont

02:44:51 pu échanger avec le maire de La Hille-et-Rose.

02:44:53 On est sur le terrain, on est avec vous

02:44:55 Régine Delfour depuis le début de la

02:44:57 soirée. Alors vous ossiez

02:44:59 entre la mairie et le domicile

02:45:01 du maire.

02:45:03 Là vous êtes à la mairie.

02:45:05 Est-ce que vous avez pu, chère Régine,

02:45:07 échanger ce soir

02:45:09 avec des habitants de La Hille-et-Rose ?

02:45:11 Parce que je sais que

02:45:13 non pas l'état d'urgence,

02:45:15 mais le couvre-feu avait

02:45:17 été mis en place depuis hier, 20h.

02:45:19 Alors non, le

02:45:23 couvre-feu a été mis en place, en fait,

02:45:25 c'est à partir de 23h jusqu'à 5h

02:45:27 du matin. On a échangé avec

02:45:29 des riverains avant

02:45:31 cette heure-là, qui étaient tous

02:45:33 extrêmement choqués, qui ne comprennent pas

02:45:35 la violence de ces actes.

02:45:37 Il faut savoir quand même qu'à La Hille-et-Rose,

02:45:39 il y a eu pendant trois nuits

02:45:41 de nombreux incendies

02:45:43 et incidents

02:45:45 dus aux émeutiers. Et c'est pour cela

02:45:47 qu'il y a eu ces mesures.

02:45:49 Là nous sommes toujours devant la mairie. Il faut savoir

02:45:51 que cette rue est en sens unique.

02:45:53 Elle est barrée, on ne peut pas la prendre en voiture.

02:45:55 Il y a une rue balise, il y a déjà un véhicule de force de l'ordre

02:45:57 qui est là. Et tout le long de la mairie,

02:45:59 il y a ces véhicules de CRS.

02:46:01 Mais ce n'est pas le seul lieu

02:46:03 dans la ville. Le commissariat est

02:46:05 extrêmement gardé également,

02:46:07 comme le domicile aussi

02:46:09 de Vincent Jambrin.

02:46:11 Et donc vendredi, il y a eu

02:46:13 ces barbelés qui ont été posés

02:46:15 avec ces grilles devant

02:46:17 la mairie. Cela fait suite à

02:46:19 jeudi, lors de la visite

02:46:21 d'Éric Ciotti, qui était venu pour constater

02:46:23 les dégâts dans la ville.

02:46:25 Il avait été trouvé ensuite

02:46:27 un tag sur un bâtiment

02:46:29 à la Haile-et-Rose, très virulent

02:46:31 à l'encontre d'Éric Ciotti.

02:46:33 Et donc Vincent Jambrin, qui se sentait menacé,

02:46:35 a décidé de poser

02:46:37 ces barbelés et ces grilles devant

02:46:39 la mairie. Il l'a expliqué

02:46:41 que c'est son deuxième mandat

02:46:43 qu'il n'avait jamais senti

02:46:45 une telle violence, qu'il a grandi

02:46:47 ici et qu'il en était

02:46:49 arrivé à cette solution.

02:46:51 Et puis hier,

02:46:53 dans la nuit, vers 1h30

02:46:55 du matin, son domicile

02:46:57 a été pris pour cible. Il y a eu une tentative

02:46:59 d'assassinat. Demain, à 15h,

02:47:01 il sera présent ici, puisqu'il y aura

02:47:03 un rassemblement ici à 15h, et non

02:47:05 à 12h, comme dans les autres villes

02:47:07 de France. Et ensuite, il y aura une marche

02:47:09 au travers de la ville. L'objectif,

02:47:11 c'est que tous les concitoyens viennent

02:47:13 soutenir le maire.

02:47:15 - Merci Régine Delfauré, merci à Charles Pousseau

02:47:17 qui vous accompagne. La Haile-et-Rose,

02:47:19 elle a 1000 habitants. Espérons que demain,

02:47:21 il y ait des milliers

02:47:23 d'habitants

02:47:25 de la Haile-et-Rose et de la région

02:47:27 parisienne, ou du département

02:47:29 de Val-de-Marne, qui puissent

02:47:31 soutenir, aider ce maire

02:47:33 qui a été attaqué

02:47:35 pour cette réunion,

02:47:37 donc demain à 15h.

02:47:39 Le maire de la Haile-et-Rose, Vincent

02:47:41 Jambrain, qui a réagi pour la première fois

02:47:43 aux 20h de TF1, c'était ce dimanche

02:47:45 soir. On l'a entendu sur cette nuit

02:47:47 cauchemardesque, mais il faut entendre

02:47:49 également son courage, puisqu'il dit

02:47:51 "Je ne renoncerai pas, on ne lâchera

02:47:53 pas, parce que si on lâche,

02:47:55 ce sont les délinquants, les criminels

02:47:57 qui auront donc gagné". Écoutons-le.

02:47:59 - Si je suis là ce soir, c'est parce que

02:48:01 ma femme m'a dit "On ne lâchera pas".

02:48:03 Comme le collègue maire tout à l'heure, il est hors

02:48:05 de question qu'on soit des victimes, il est hors de question

02:48:07 qu'on abandonne, parce que si c'est eux qui,

02:48:09 si on cède à la peur, c'est eux qui auront

02:48:11 gagné. Et il est hors de question qu'il gagne.

02:48:13 - C'est sa deuxième mandature,

02:48:15 c'est la deuxième fois qu'il

02:48:17 enchaîne, c'est la première fois qu'il voit un tel niveau de violence.

02:48:19 Julien Omdoul, vous êtes député maintenant

02:48:21 depuis un an, c'est votre premier mandat.

02:48:23 Vous êtes également, j'imagine, confronté

02:48:25 à cette violence

02:48:27 soit physique, soit verbale

02:48:29 avec parfois peut-être des menaces.

02:48:31 On sait combien les élus

02:48:33 ont été menacés ces derniers mois.

02:48:35 - Oui, mais comme ça a été

02:48:37 très bien dit par Raphaël Stainville,

02:48:39 je n'ai pas envie de

02:48:41 parler spécifiquement des élus.

02:48:43 Effectivement, les élus sont confrontés

02:48:45 à l'ensauvagement, mais pas plus

02:48:47 que nos concitoyens dans leur

02:48:49 quotidien, pas plus que les habitants des

02:48:51 quartiers qui vivent au contact

02:48:53 des dealers, des

02:48:55 trafiquants, des racailles

02:48:57 qui leur pourrissent la vie matin, midi et soir.

02:48:59 Et ce sont les habitants des quartiers,

02:49:01 moi, qui m'importent le

02:49:03 plus, parce que ce sont eux qui souffrent

02:49:05 de tout, bien souvent en silence.

02:49:07 Ce sont eux qui

02:49:09 subissent une autre loi

02:49:11 que celle de notre pays depuis des années.

02:49:13 C'est-à-dire qu'on a des Français qui sont

02:49:15 soumis à d'autres lois. Et on a

02:49:17 accepté que des Français soient soumis

02:49:19 à d'autres lois. On a accepté que des

02:49:21 Françaises s'habillent différemment. On a accepté

02:49:23 que des Françaises fassent des

02:49:25 trajets différents pour

02:49:27 se protéger. On a accepté des

02:49:29 horaires différents. On a accepté que les

02:49:31 halls soient occupés par les dealers. On a accepté

02:49:33 que les poubelles brûlent, que les voitures

02:49:35 brûlent tous les soirs. On l'a accepté.

02:49:37 On s'est soumis à cette loi-là.

02:49:39 Il faut à un moment donné dire stop.

02:49:41 Et c'est pour ces Français que moi, je me

02:49:43 bats notamment, parce qu'on

02:49:45 parle souvent des Français de la ruralité

02:49:47 qui sont les grands perdants des politiques

02:49:49 depuis ces 30 dernières années. Il y a aussi

02:49:51 les Français des quartiers qui ont été totalement lâchés,

02:49:53 totalement abandonnés. L'immense

02:49:55 majorité subit le

02:49:57 règne de cette minorité ultra-violente,

02:49:59 sauvage, dévastatrice.

02:50:01 Et il est temps pour ces Français

02:50:03 de combattre. Il est temps d'avancer

02:50:05 et d'arrêter de reculer et de se soumettre

02:50:07 à ces lois. C'est ça, je pense,

02:50:09 l'honneur de responsables

02:50:11 politiques qui ont déserté

02:50:13 ces élections. Oui, mais ce qui est factuel,

02:50:15 c'est qu'aujourd'hui, on a

02:50:17 la sensation que ceux qui représentent

02:50:19 soit la République

02:50:21 et c'est l'écharpe

02:50:23 d'élu que vous pouvez porter. Vous êtes

02:50:25 élu Renaissance de Seine-Saint-Denis.

02:50:27 Il y a les policiers également. Il y a les

02:50:29 professeurs. Il y a

02:50:31 les pompiers, les médecins.

02:50:33 Ce qui incarne... Ça symbolise la France.

02:50:35 La France et l'autorité aujourd'hui

02:50:37 est menacée. On en parle

02:50:39 suffisamment, malheureusement, sur ces plateaux

02:50:41 pour montrer qu'aujourd'hui,

02:50:43 il y a une sorte de bascule qui est faite

02:50:45 où on n'a plus aucune limite

02:50:47 dans la violence et dans

02:50:49 la haine, parfois.

02:50:51 Et Vincent Jeanbrand,

02:50:53 le maire de la Haile-et-Rose,

02:50:55 a raison. Il a raison

02:50:57 véritablement de dire et de rappeler qu'il ne faut

02:50:59 pas céder. On ne peut pas céder

02:51:01 face à la bêtise, à la lâcheté

02:51:03 et à la violence. Si on cède, qu'est-ce qui se passe

02:51:05 demain ? Tous les maires de France

02:51:07 démissionnent ? Est-ce qu'on va s'habituer aujourd'hui

02:51:09 à ce que des maires qui sont dévoués

02:51:11 jour et nuit sur leur commune démissionnent, comme ça a

02:51:13 été le cas il y a quelques mois pour monsieur Morez

02:51:15 à Saint-Brévin ? Non.

02:51:17 Je refuse aujourd'hui que ce soit le cas.

02:51:19 Donc il faut tenir. C'est pas facile

02:51:21 que vous soyez élu local, maire,

02:51:23 conseiller municipal, sénateur,

02:51:25 député, ministre.

02:51:27 Nous sommes tous aujourd'hui concernés, effectivement,

02:51:29 par des insultes, mais il faut tenir

02:51:31 et ne pas céder. Le mot de la fin avec vous, Raphaël Stainville.

02:51:33 C'est gentil.

02:51:35 Ce qui m'apparaît, ce qui me saute un peu

02:51:37 aux yeux, c'est que c'est beaucoup moins ce que l'on vit,

02:51:39 c'est beaucoup moins une guerre civile larvée

02:51:41 qu'une guerre de partition,

02:51:43 une guerre de conquête pour certains.

02:51:45 Si je peux résumer

02:51:47 un peu tout ce qui a pu être dit, on voit

02:51:49 que la France est attaquée

02:51:51 des élus, et je crois que c'était Jean-Christophe Couville

02:51:53 qui, tout à l'heure, a rappelé

02:51:55 la surreprésentation des blédards

02:51:57 dans un certain nombre de

02:51:59 pays de ces pillages.

02:52:01 C'est la République qui est attaquée, mais ce n'est pas

02:52:03 une guerre civile comme certains peuvent

02:52:05 l'établir.

02:52:07 C'est vraiment autre chose.

02:52:09 Merci. En tous les cas, c'est toujours intéressant

02:52:11 d'entendre toutes les opinions

02:52:13 sur ces sujets-là,

02:52:15 à chaque fois qui sont extrêmement lourds.

02:52:17 Merci à tous les six. Je remercie toutes les équipes

02:52:19 vraiment sur le terrain, les équipes de pré-programmation

02:52:21 qui ont fait un travail

02:52:23 immense ce week-end. Merci à

02:52:25 Antony Rodriguez qui a fait un beau marathon ce week-end

02:52:27 avec moi.

02:52:29 Bon, est-ce qu'on peut terminer sur

02:52:31 deux sourires ?

02:52:33 Le premier, quand même, c'est

02:52:35 la victoire d'un Français au

02:52:37 deuxième... Deuxième étape.

02:52:39 Vraiment, j'ai hâte

02:52:41 de pouvoir... Oui, je sais, merci,

02:52:43 mais ce que je voulais savoir, c'est que...

02:52:45 Est-ce que c'est deuxième étape ?

02:52:47 J'ai l'impression que ça fait

02:52:49 longtemps qu'on n'avait pas eu une victoire aussi rapidement

02:52:51 d'un Français, donc c'est une bonne nouvelle.

02:52:53 Vous ne suivez pas, vous êtes plus rugby.

02:52:55 Oui, mais je suis un peu le rugby.

02:52:57 Vous voulez la deuxième bonne nouvelle ?

02:52:59 On va souhaiter un joli anniversaire. Il nous reste

02:53:01 encore huit minutes pour le faire à Gauthier Lebray.

02:53:03 Ah ! Ben oui, c'est son anniversaire

02:53:05 aujourd'hui. Dans huit minutes,

02:53:07 ça ne l'est plus, d'ailleurs.

02:53:09 Il a fait un pont, là !

02:53:11 Bon, allez, merci à tous les six.

02:53:13 Dans un instant,

02:53:15 c'est l'homme de la nuit, Olivier de Caronflech.

02:53:17 Il va revenir, évidemment, c'est l'heure des toutes

02:53:19 dernières informations. Il sera sur

02:53:21 le terrain avec ses

02:53:23 reporters pour poursuivre

02:53:25 cette édition spéciale et

02:53:27 cette France aux hautes surveillances.

02:53:29 Donc, je le disais, il se risque de sixième jour

02:53:31 à sixième nuit des meutes.

02:53:33 Merci à tous. L'info se poursuit sur Cinews

02:53:35 avec Olivier de Caronflech.

02:53:37 (Générique)

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