Soir Info Week-End (Émission du 03/06/2023)

  • l’année dernière
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end, retour sur toute l'actualité de la journée.
00:00:07 Le sommaire dans un instant, mais avant les dernières informations, et c'est avec Isabelle Piboulot.
00:00:12 Les trois hommes soupçonnés d'avoir agressé Jean-Baptiste Treugneux seront jugés lundi à Amiens.
00:00:21 Le petit-neveu de Brigitte Macron avait été pris à partie en marge d'une manifestation non déclarée contre la réforme des retraites.
00:00:28 Les prévenus devaient initialement être jugés en comparution immédiate le 17 mai, deux jours après les faits,
00:00:34 mais leurs avocats avaient demandé plus de temps pour préparer leur défense.
00:00:38 Dans l'est de l'Inde, les opérations de secours ont pris fin au lendemain de la tragédie ferroviaire près de Balasore.
00:00:44 Le premier ministre indien Narendra Modi s'est rendu au chevet terrescapé.
00:00:49 La collision entre trois trains a fait au moins 288 morts et 900 blessés.
00:00:55 Il s'agit du pire accident ferroviaire en plus de 20 ans dans le pays.
00:00:59 Et puis en Formule 1, Max Verstappen se lancera en pole position du Grand Prix d'Espagne demain.
00:01:05 Le Néerlandais a signé le meilleur temps des qualifications sur le circuit de Montmélo.
00:01:09 Il partira devant l'Espagnol Carlos Sainz. Côté français, Pierre Gasly n'obtient que la 10e place sur la grille.
00:01:16 Déception aussi pour le monégasque Charles Leclerc, 19e et avant-dernier.
00:01:20 La course sera à suivre dès 15h sur Canal+.
00:01:25 Soir, info week-end au sommaire ce soir.
00:01:28 La marche blanche aujourd'hui dans la Loire pour Thibault.
00:01:31 L'enfant de 10 ans s'est suicidé en avril dernier.
00:01:34 Ses parents dénoncent un contexte de harcèlement.
00:01:37 Alors que pour 10% des élèves se disent victimes de harcèlement scolaire,
00:01:41 l'Education nationale a mis en place des mesures, mais insuffisantes pour certains.
00:01:45 On va en parler dans un instant avec notre invité, Alberic de Serran.
00:01:49 Auteur de "L'école asphyxiée", il a dirigé plusieurs établissements privés.
00:01:54 Ces nouvelles violences dans le football.
00:01:57 Joueur agressé sur la pelouse de Bordeaux par un supporter.
00:02:00 4 personnes en garde à vue.
00:02:01 Fumigène et gaz lacrymogène à Nîmes.
00:02:03 Ou violents affrontements entre supporters d'Ajaccio et Marseille.
00:02:07 La journée d'hier marquée par de nombreuses violences.
00:02:10 Condamné fermement par la ministre des Sports.
00:02:14 A Paris, Grenoble, Nantes ou encore Trapes, depuis quelques semaines,
00:02:17 les fusillades se multiplient un peu partout en France.
00:02:19 Des actes souvent liés au trafic de drogue.
00:02:22 Et qui posent la question de la circulation des armes dans l'Hexagone.
00:02:26 Alors que les saisies sont en hausse.
00:02:28 Pour décrypter cette actualité, ce soir de cette première heure,
00:02:33 Jean Messia, président de l'Institut Vivre français,
00:02:36 l'essayiste écrivain Paul Melun, auteur de "Libérer la gauche".
00:02:39 Et c'est aux éditions du Serre.
00:02:41 Bonsoir messieurs.
00:02:43 Je vous propose de démarrer avec "La marche blanche"
00:02:46 cet après-midi à Montbrison, dans la Loire.
00:02:49 A la mémoire de Thibault, l'enfant de 10 ans s'est suicidé en avril dernier
00:02:53 dans un contexte de harcèlement à l'école, selon ses parents.
00:02:56 Il était scolarisé en CM2 à l'école primaire de Saint-Bonnet-le-Château.
00:03:00 Le parquet de Saint-Etienne a indiqué vendredi avoir ouvert une enquête
00:03:05 en recherche des causes de la mort.
00:03:07 Ajoutant que la piste du harcèlement scolaire est creusée.
00:03:10 Jeanne Cancard a suivi "La marche blanche" pour nous.
00:03:13 Une marche blanche empreinte d'émotion avec les amis de Thibault,
00:03:18 d'autres parents d'élèves pour entourer, pour accompagner la famille de Thibault,
00:03:21 10 ans scolarisé en classe de CM2 qui a mis fin à ses jours.
00:03:25 En cependant, à son domicile, le 29 avril dernier,
00:03:28 une marche blanche rythmée par les musiques que Thibault affectionnait.
00:03:31 Une marche blanche aussi pour continuer le combat d'une mère.
00:03:34 C'est évidemment pour rendre hommage à son fils, à sa mémoire,
00:03:37 mais aussi pour faire entendre sa voix, pour que la justice soit rendue.
00:03:40 Car selon cette maman, si ces multiples appels à l'aide avaient été entendus,
00:03:45 ce drame ne serait jamais arrivé.
00:03:48 Il aurait pu être évité par de l'aide de la directrice,
00:03:52 de l'éducatrice, de la psychologue, de l'aide humaine.
00:03:58 On est cru en Thibault et en sa souffrance.
00:04:02 Au final, on n'en serait pas là aujourd'hui.
00:04:04 Le combat aussi d'une mère pour prouver que son enfant a été victime
00:04:07 d'un harcèlement scolaire pendant près de deux ans.
00:04:09 Puisque le parquet de Saint-Etienne a ouvert une enquête
00:04:11 pour tenter de comprendre les circonstances de la mort de Thibault,
00:04:14 savoir ce qui l'a poussé réellement au suicide.
00:04:17 La piste du harcèlement scolaire est creusée,
00:04:19 mais à ce stade, d'après le parquet, sans élément probant.
00:04:22 Thibault, mais aussi Lincey, le harcèlement scolaire
00:04:25 est au cœur de toutes les préoccupations après les affaires
00:04:28 qui ont éclaté ces dernières semaines.
00:04:29 Alors quels moyens sont mis en place pour lutter contre ce harcèlement ?
00:04:33 Ces moyens sont-ils suffisants ?
00:04:35 Vincent Faurenege.
00:04:37 Face au harcèlement scolaire, le gouvernement a mis en place
00:04:40 à la rentrée dernière un programme de prévention, baptisé FAR.
00:04:44 Il prévoit notamment la formation de la communauté éducative volontaire,
00:04:49 l'intervention en cas de harcèlement et la mise à disposition
00:04:53 d'une plateforme dédiée.
00:04:55 Un dispositif insuffisant pour certaines associations
00:04:58 qui proposent de réintroduire le surveillant général.
00:05:01 C'est une personne qui était dans l'établissement,
00:05:04 100% occupée à gérer l'autorité, à faire respecter l'autorité,
00:05:10 à faire respecter le fonctionnement de l'institution
00:05:15 et surtout les relations entre les élèves.
00:05:17 Pour le syndicat des personnels de l'éducation nationale,
00:05:20 il y a un manque criant de moyens humains.
00:05:22 Pour mettre des moyens humains, il faut qu'il y ait des personnes volontaires.
00:05:26 Le problème de ces références, c'est que la plupart,
00:05:29 un certain nombre ne sont pas volontaires, ils sont désignés.
00:05:33 Ce sont des enseignants, parfois référents, mais qui ont leur classe.
00:05:39 Et dans le primaire, c'est très compliqué,
00:05:41 parce qu'ils ont tellement de choses à gérer,
00:05:44 on n'a pas les moyens qu'il faut pour pallier à ce problème-là.
00:05:47 Par ailleurs, deux numéros existent.
00:05:49 En cas de harcèlement à l'école, il est conseillé aux parents ou élèves
00:05:53 d'appeler le 3020, le 3018 en cas de cyberharcèlement.
00:05:58 Et avant de retrouver notre invité pour parler de harcèlement scolaire,
00:06:02 je vous propose d'écouter le témoignage du meilleur ami de Thibault,
00:06:06 qui raconte le quotidien de son camarade.
00:06:09 En fait, c'était un moment où on descendait dans les escaliers,
00:06:13 et moi je continue en bas, en fait, et je ne fais pas attention.
00:06:16 Et quand je me retourne, je le vois se faire étrangler,
00:06:19 mais ce n'est pas étranglement, c'est une petite bagarre en fait.
00:06:21 C'est un vrai étranglement.
00:06:23 Donc après, je me retourne, et je n'essaie pas d'aider ma mère,
00:06:27 je ne les ai pas séparés, mais j'essaie en bagarre.
00:06:31 Tu as défendu ton copain ?
00:06:32 Oui, voilà.
00:06:33 Et ça, c'était dans l'école ?
00:06:35 Oui.
00:06:36 Et les profs, ils ont dit quoi ? Ils ont fait quoi ?
00:06:38 Ben, rien.
00:06:39 Et pour parler justement de ces situations de harcèlement scolaire,
00:06:42 situations dramatiques, nous sommes ce soir avec Alberic de Serran.
00:06:46 Bonsoir.
00:06:47 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:06:49 Vous êtes auteur de l'école asphyxiée aux éditions MAM.
00:06:52 Vous avez été directeur de plusieurs établissements,
00:06:54 établissements privés.
00:06:56 Vous êtes aujourd'hui directeur d'un établissement montgolfier,
00:06:59 dispositif scolaire privé pour les enfants,
00:07:01 notamment, entre autres, un victime de harcèlement scolaire.
00:07:04 Pour commencer, ce phénomène de harcèlement scolaire,
00:07:07 vous l'avez toujours constaté ?
00:07:09 Comment est-ce qu'il naît ?
00:07:11 Il y a le harcèlement du passé, il y a le harcèlement d'aujourd'hui.
00:07:15 Le harcèlement du passé, il se réduisait à une souffrance
00:07:20 à l'intérieur de l'école et un petit peu à l'extérieur,
00:07:23 sur le trottoir, avec, comme disaient les collègues tout à l'heure,
00:07:26 des surveillants, des responsables de discipline
00:07:31 qui étaient là et qui, quand même, mettaient un peu d'ordre.
00:07:33 Ce qui fait qu'on arrivait à répondre et à arrêter cet harcèlement.
00:07:38 Pour ma part, dans les années 80, j'ai connu de la moquerie personnelle
00:07:42 à mon égard, pour des raisons idéologiques.
00:07:46 Et il a fallu que je change trois fois d'école,
00:07:49 enfin, deux fois d'école, et c'était dans le collège.
00:07:52 Le harcèlement moderne sort même du trottoir,
00:07:57 rejoint la maison, et le secret et l'intimité de l'enfant,
00:08:00 c'est surtout quand il a un portable ou quand il est branché sur le réseau social.
00:08:04 Et donc, il va se passer quelque chose de dramatique,
00:08:08 c'est que l'enfant va être en permanence dans une pression psychologique
00:08:13 et il va donc faire, sans faire de la psychologie à deux balles,
00:08:17 mais il va quand même faire, il va y avoir une tension en lui terrible
00:08:21 parce qu'il y aura finalement deux relations,
00:08:24 la relation virtuelle qui prépare une relation physique le lendemain,
00:08:29 alors qu'avant on imaginait, mais on n'avait pas une pression virtuelle,
00:08:33 alors qu'aujourd'hui, il y a la pression virtuelle.
00:08:35 Est-ce que, en tant que directeur d'établissement, en tant qu'éducateur,
00:08:38 vous identifiez facilement une situation de harcèlement ?
00:08:42 Ça se voit dans une cour d'école, très clairement ?
00:08:45 La pédagogie mongolfière reçoit, par exemple, des enfants qui ont été harcelés.
00:08:50 Et les harcelés vont systématiquement se transformer en harceleurs,
00:08:54 au bout d'un mois, un mois et demi.
00:08:56 Pourquoi ? Parce qu'ils sont dans un bain où ils retrouvent une certaine confiance en eux
00:09:01 et comme inconsciemment, ils vont se venger.
00:09:03 C'est là où l'intervention et la présence d'un professeur, d'un directeur, d'un éducateur
00:09:08 est indispensable, ce qui n'est plus le cas dans des établissements
00:09:12 où vous avez des effectifs qui débordent
00:09:14 et vous avez des personnes qui, légitimement, sont complètement débordées.
00:09:17 Donc, l'adulte ne peut plus être en enquête et en réponse,
00:09:23 même en enquête et en enquête pour savoir qui souffre,
00:09:26 et en réponse d'une souffrance.
00:09:28 On est quand même tombé dans des témoignages il y a deux ou trois jours
00:09:31 complètement hallucinants.
00:09:32 Le principal était au courant, il a été présent sur le trottoir,
00:09:36 les bras croisés, et il a laissé faire une bagarre dont il était averti.
00:09:40 Mais comment on peut le comprendre, ça, justement ?
00:09:42 C'est très simple.
00:09:43 C'est-à-dire qu'il considère qu'il n'est plus responsable
00:09:45 quand il est sur le trottoir, il est à la sortie de l'établissement.
00:09:48 Et puis, deuxièmement, on a peur de la confrontation.
00:09:51 Pourquoi ? Parce que solitude va de pair avec la violence
00:09:56 dans des établissements qui ne sont plus gérés humainement.
00:09:59 Vous savez quel est le contact que nous avons avec des parents
00:10:02 qui se plaignent ou qui veulent avoir une relation avec l'école ?
00:10:05 Aujourd'hui, c'est l'informatique.
00:10:07 C'est l'école directe, des logiciels qui vous informent,
00:10:11 qui partent dans ce que l'on appelle l'assistance scolaire.
00:10:15 Alors, bien étendu, vos enfants sont au courant,
00:10:18 et vous savez quel exercice il va falloir faire ce soir,
00:10:21 comme devoir et comme leçon.
00:10:23 Mais ce n'est pas l'école directe qui va engendrer une relation
00:10:27 indispensable entre les parents et entre le directeur.
00:10:30 Qu'est-ce qui s'est passé pour cette mère ?
00:10:32 Elle a eu à peine un contact avec le principal.
00:10:35 Mais ce principal, est-ce qu'elle le connaissait ?
00:10:38 Est-ce qu'elle avait déjà eu une relation avant ? Non.
00:10:40 Dans le primaire, tout se passe bien.
00:10:43 Les effectifs sont, je dirais, moyennement raisonnables.
00:10:46 Et surtout, ce qui se passe, c'est qu'il y a "Bonjour madame,
00:10:49 bonjour monsieur, comment ça s'est passé aujourd'hui ?
00:10:51 C'était bien et tout." Ils sont au portail, ils discutent.
00:10:54 Non, là, le collège, alors que c'est là où on passe de 2,5% en deux ans
00:11:00 à 4,5% de cas de harcèlement en France,
00:11:03 tout simplement parce que sur le domaine du collège,
00:11:07 on a chez les adultes l'orgueil, la prétention de dire
00:11:10 "Maintenant, on va prendre les enfants pour des grands
00:11:13 et on va les mettre dans un contexte où il y a plein d'adultes."
00:11:16 Et le seul référent qui est le professeur principal,
00:11:18 il vous rencontre pour une vie de classe une heure par semaine
00:11:21 et d'un autre côté, il n'y a pas un contact direct
00:11:25 hormis les quelques rencontres avec les parents.
00:11:27 Ce qui veut dire qu'il n'y a pas de contact.
00:11:29 Ce que vous nous dites, c'est qu'on pourrait mettre tous les moyens du monde
00:11:31 si la relation entre les parents et les professeurs n'existe pas.
00:11:34 Ça ne servirait à rien.
00:11:35 Il faut une école humaine.
00:11:36 Il va falloir revenir à une école qui respire l'humanité d'abord.
00:11:41 Et ça, c'est absolument capital.
00:11:43 Parce qu'à partir du moment où il y a la relation,
00:11:45 on voit où il y a des choses qui ne vont pas,
00:11:47 où il y a des choses qui vont.
00:11:49 Et c'est cela qui est capital dans le rythme d'une école.
00:11:53 J'ai eu des cas de harcèlement qui ont démarré dans mon établissement.
00:11:58 Nous n'avions pas peur de la confrontation
00:12:00 parce qu'on connaissait les parents.
00:12:02 Les parents nous connaissaient déjà.
00:12:04 On avait un lien avec eux.
00:12:06 Aujourd'hui, l'école est tellement énorme,
00:12:08 on fait tout un scandale pour des poules qui sont élevées
00:12:11 à 10 000 ou 12 000 sous le même bâtiment,
00:12:14 mais on ne s'obsusque absolument pas de voir 2 000 élèves
00:12:18 qui se retrouvent dans un bahut.
00:12:20 Mais c'est hallucinant.
00:12:21 L'être humain a quand même besoin d'avoir une relation humaine.
00:12:25 Et s'il n'y a pas de relation humaine, je le répète,
00:12:27 s'il y a solitude, il y a inévitablement violence.
00:12:31 Ça a été le cas de Samuel Paty,
00:12:33 ça a été le cas de cet enfant qui s'est suicidé.
00:12:36 Et c'est le cas de beaucoup de gens dont on ne connaît pas l'identité
00:12:40 et qui sont morts dramatiquement à la suite de harcèlements violents.
00:12:43 Jean Messia, vous vouliez réagir en écoutant Alberic de Serres.
00:12:47 Oui, je suis à peu près d'accord sur tout ce qui vient d'être dit.
00:12:51 À la base du harcèlement scolaire, du harcèlement tout court,
00:12:55 d'ailleurs, il faut comprendre qu'il y a quelque chose qui s'appelle la haine.
00:13:00 D'ailleurs, sur les banderoles de la marche blanche à l'INSEE,
00:13:04 on pouvait lire "Halt à la haine".
00:13:07 Je m'étonne qu'une époque, si vous voulez,
00:13:09 qui fait de la lutte contre la haine l'alpha et l'oméga de toute action politique,
00:13:15 eh bien, c'est une époque qui ne parvient pas à circonscrire
00:13:20 les mécanismes explosifs de haine
00:13:24 qui sont de surcroît circonstanciés dans des établissements scolaires.
00:13:28 Que fait Papendiaïe, qui justement est le pape de la lutte contre la haine ?
00:13:35 Alors, j'ai cru comprendre que Papendiaïe ne parvenait pas à passer un coup de fil.
00:13:39 Ça fait trois semaines, nous dit-il, qu'il cherche à joindre la famille de l'INSEE,
00:13:45 cette malheureuse qui s'est suicidée suite au harcèlement.
00:13:48 Qu'est-ce qui se passe ?
00:13:49 Il n'a pas renouvelé son abonnement de téléphone
00:13:52 ou il s'y prend avec un gramophone à manivelle pour les appeler ?
00:13:55 Si un ministre de l'Éducation nationale ne parvient pas à passer un simple coup de fil
00:14:02 pour manifester son soutien à une famille qui est victime d'un véritable drame,
00:14:07 mais comment peut-on faire confiance à un tel ministre
00:14:11 pour lutter contre les phénomènes de harcèlement qui conduisent à la mort ?
00:14:17 Là est la véritable question.
00:14:19 Et je termine en disant que Papendiaïe est très fort pour lutter contre plein d'autres haines.
00:14:24 Imaginez simplement que dans un établissement scolaire,
00:14:27 on avait dit qu'un élève, à tort ou à raison, prouvé ou pas prouvé,
00:14:32 est victime de racisme ou d'islamophobie ou d'homophobie.
00:14:37 Mais là, toute la machine, et à juste titre,
00:14:40 se serait mise en branle pour essayer de localiser le phénomène,
00:14:45 d'apporter le soutien aux parents, etc.
00:14:47 Pourquoi y a-t-il une lutte sélective contre les haines ?
00:14:52 Pourquoi y a-t-il des haines qui aboutissent à la décapitation de Samuel Paty ?
00:14:57 Des haines qui aboutissent à la mort, au suicide de l'INSEE,
00:15:02 qui ne sont absolument pas prises en compte parce que là, c'est le pas de vague,
00:15:06 alors que parfois, ce sont des vaguelettes qui n'ont absolument rien de prouvé ?
00:15:12 Et là, toute la machine de l'éducation nationale se met en route.
00:15:16 Je reprends les élèves.
00:15:18 Là où j'étais d'accord avec une partie de l'analyse,
00:15:20 un certain nombre d'élèves victimes d'homophobie,
00:15:22 et malheureusement, et je le déplore, ils sont légion dans ce pays,
00:15:25 en viennent à des choses absolument terribles, à des drames humains.
00:15:27 Ça s'est passé avec le jeune Lucas il n'y a pas longtemps.
00:15:29 Et il n'y a pas eu non plus, et je le déplore là aussi,
00:15:32 une action très importante de la part du ministère de l'Éducation et de ses services.
00:15:36 Par conséquent, malheureusement, dans la démission et dans l'impéricie
00:15:39 de nos dirigeants en matière de harcèlement scolaire,
00:15:43 malheureusement, tout le monde est logé à la même enseigne,
00:15:45 quelles que soient les motivations du harcèlement.
00:15:48 Donc c'est peut-être là que j'avais une différence.
00:15:50 Mais je voulais revenir d'un mot sur ce que vous disiez sur la déshumanisation,
00:15:53 sur l'humanité, remettre de l'humanité.
00:15:55 Et je partage votre constat.
00:15:56 Je pense qu'il y a dans cette multiplication dramatique
00:15:59 de cas de harcèlement scolaire qui mènent parfois à des conséquences absolument funestes,
00:16:03 un même processus de déshumanisation qui est à l'œuvre.
00:16:06 Lorsqu'on nous parle des réseaux sociaux,
00:16:08 lorsqu'on nous parle de ces phénomènes de harcèlement
00:16:10 qui peuvent ensuite se diffuser via les réseaux sociaux
00:16:12 et sortir même du cadre scolaire pour, eh bien,
00:16:14 affecter jusqu'à l'intimité, jusqu'à la vie personnelle chez ses parents de cet enfant.
00:16:18 Là, on parle précisément d'un processus de déshumanisation
00:16:21 qui touche à son paroxysme.
00:16:23 Et précisément, lorsque le président de la République parle là aussi de décivilisation,
00:16:27 cette mécanique-là, cette spirale, elle procède aussi de cette décivilisation.
00:16:31 C'est-à-dire d'une France, ou en tout cas, d'une école
00:16:34 où les mots MAUX de la France arrivent en bloc dans la cour de récréation
00:16:38 et où l'individualisme prévaut, où la haine prévaut,
00:16:42 où la violence peut prévaloir aussi,
00:16:44 et où, effectivement, le civisme, la civilité, la politesse
00:16:48 des règles élémentaires qui pourraient permettre la vie en société
00:16:51 dans une société pacifiée, ont du mal à arriver dans les cours d'école,
00:16:55 dans les classes, etc., malgré un travail qui peut être fait
00:16:58 parfois, qui des professeurs, qui des éducateurs ou autres.
00:17:01 Donc, ça veut bien dire que là, il y a un vrai problème,
00:17:03 probablement de la part de l'éducation, de la part des parents,
00:17:06 probablement de la part de l'instruction,
00:17:08 et là, j'étais d'accord avec ce qui a été dit sur l'absence de,
00:17:11 comment dirais-je, de prise en compte de ces phénomènes
00:17:13 suffisamment importants de la part du ministère de l'Éducation nationale,
00:17:16 mais c'est probablement quelque chose qu'il faut voir de façon holistique,
00:17:19 de façon globale, qui dit quelque chose, pour moi,
00:17:21 d'un échec très profond de notre société,
00:17:23 parce qu'on parle de harcèlement scolaire,
00:17:25 c'est un sujet ô combien important, parce que ça touche au plus profond
00:17:28 de nous, aux enfants, mais le harcèlement existe
00:17:30 dans toutes sortes d'autres cénacles, et c'est absolument terrible,
00:17:33 dans toute autre forme de structure, et cette montée d'une forme
00:17:37 de violence décivilisée, déshumanisée, désincarnée,
00:17:41 seulement mue par une haine sourde, est quelque chose
00:17:44 qui guette notre société, qui guette l'ensemble de l'Occident,
00:17:47 et j'aimerais aussi qu'on trouve des solutions plus générales,
00:17:49 c'est pour ça que j'aimais bien votre mot sur l'humanité,
00:17:52 et que je le partageais, et après, il faut voir sur les traductions
00:17:54 qu'on met derrière ce mot, j'ai pas mal d'idées,
00:17:56 mais je pense que c'est dans cette direction-là qu'il faut aller.
00:17:58 - Il faut rebondir, à mon sens, sur quelque chose
00:18:01 dont il ne faut pas avoir peur. La Troisième République
00:18:03 proposait quand même, dans une morale civique,
00:18:07 une morale citoyenne, que le croyant ou le non-croyant
00:18:10 pouvaient se retrouver, d'accord ? Et donc, il y avait ces valeurs.
00:18:13 On a eu tellement peur de faire de la morale, que du coup,
00:18:16 on a tout effacé. Eh bien, en fait, on a éliminé quelque chose
00:18:19 d'essentiel chez l'enfant, c'est l'initiation et l'éveil
00:18:23 à ce que l'on appelle la conscience intérieure.
00:18:26 La justice, elle répondra à la conscience extérieure.
00:18:29 Elle donnera des codes, des décisions de justice,
00:18:33 mais elle ne pourra pas éveiller la conscience intérieure.
00:18:36 Et cette conscience intérieure, elle se trouve dans un enseignement,
00:18:39 dans une culture générale, et surtout dans des phrases,
00:18:42 dans des phrases qui initient au respect de l'un et de l'autre,
00:18:46 au respect de l'adulte, au respect aussi de l'environnement
00:18:49 dans lequel on est, qui aujourd'hui remercient l'État
00:18:53 d'avoir une école gratuite et l'instruction jusqu'à 16 ans.
00:18:56 Personne. Au contraire, c'est une véritable...
00:18:59 C'est un carmonde intellectuel dans lequel on se trouve,
00:19:02 où nous avons des enfants, il faut les supplier d'aller à l'école.
00:19:05 Il faut vraiment leur demander de venir.
00:19:07 Dans les établissements publics, la seule réponse qu'on donne,
00:19:10 ce sont des professeurs qui n'ont plus réellement
00:19:13 une compétence académique, parce qu'on est en souffrance
00:19:16 d'effectif de professeurs et de candidatures.
00:19:18 Ce sont des professeurs humiliés, ce sont des professeurs
00:19:20 qui se donnent à fond, mais qui sont épuisés,
00:19:23 qui ne sont pas reconnus, et tout cela dans un contexte
00:19:26 où le directeur n'est plus en contact avec les parents.
00:19:30 Les parents ne sont plus en contact avec le professeur
00:19:33 et les élèves considèrent, dans certains établissements
00:19:37 comme prioritaires, comme un rival son professeur.
00:19:41 C'est dramatique.
00:19:43 - Justement, Albéry Gosseron, peut-être une question
00:19:46 à propos des sanctions. On parle beaucoup du harcelé,
00:19:49 mais le harceleur, justement, est-ce qu'aujourd'hui,
00:19:52 celui qui est harcelé doit changer de classe ?
00:19:54 Est-ce qu'il doit y avoir des sanctions pour celui qui harcèle,
00:19:57 que ce ne soit plus le harcelé qui quitte l'école,
00:20:00 mais bien le harceleur ? Est-ce qu'il y a un problème,
00:20:02 effectivement, aujourd'hui, de sanctions au niveau
00:20:04 de la pédagogie ?
00:20:06 - L'harceleur est fragile. Vous avez vu, les statistiques
00:20:10 nous montrent bien. Nous avons 5 700 000 collégiens,
00:20:16 et nous avons, en tout cas, d'élèves en second degré,
00:20:20 nous avons 4 500 000 dans le public.
00:20:24 Donc, il y a à peu près un million qui se trouve dans le privé.
00:20:27 Pourquoi il y a ce million dans le privé ?
00:20:29 Parce que l'harceleur va être pris en main,
00:20:33 mais pas seulement pour le taper ou le punir,
00:20:37 mais pour l'éduquer et pour le sécuriser.
00:20:41 Vous savez, un professeur doit à la fois sécuriser l'enfant,
00:20:45 il doit aussi également l'accompagner dans l'écoute,
00:20:48 le sécuriser par la discipline, l'accompagner par l'écoute,
00:20:51 et surtout, être cet animateur présent, c'est-à-dire celui
00:20:55 qui enseigne, qui est aussi près de son élève,
00:20:59 et qui est là et qui est présent.
00:21:02 Les trois points forts dans l'école ne sont plus là,
00:21:06 c'est-à-dire la sécurité, c'est-à-dire l'accompagnement,
00:21:09 c'est une véritable écoute, et une présence,
00:21:13 la présence qui, inévitablement, est une sécurité pour l'enfant.
00:21:16 Et cet enfant est un collégien, il rentre dans l'instabilité.
00:21:20 Le seul réflexe qu'il a devant un harcelé,
00:21:24 c'est de repérer sa fragilité pour se donner une certaine sécurité.
00:21:28 Donc, le harceleur doit être pris en main, éduqué,
00:21:32 et stabilisé, et sécurisé.
00:21:35 Et le harcelé doit être, je dirais là par contre, réparé,
00:21:39 réconcilié, d'ailleurs c'est bien le terme de la pédagogie
00:21:42 mongolfière, la réconciliation des enfants,
00:21:45 et croyez-moi sur le terrain, l'enfant est incroyable.
00:21:49 Vous savez, en 15 jours, un enfant est restauré.
00:21:53 Il a un potentiel en lui qui est absolument extraordinaire,
00:21:57 il a une capacité de revenir sur sa blessure,
00:22:00 et de s'éveiller comme un adulte n'a plus la force de le faire.
00:22:03 - Pour qu'il y ait cette prise en charge dont vous parlez,
00:22:05 y compris des harceleurs, encore une fois, qu'il n'y ait pas le pas de vague,
00:22:08 et que le chef d'établissement se saisisse de l'affaire,
00:22:10 que les professeurs remontent la formation,
00:22:12 et que tout le monde, toute la communauté pédagogique puisse agir.
00:22:15 - Quel que soit le prénom de l'enfant.
00:22:18 - Jean Messiaen, ce sera le mot de la fin,
00:22:20 on en remercie à bien une océan.
00:22:21 - Deux choses très rapidement, bien sûr, pour répondre à Paul Melin,
00:22:24 bien sûr que le cas malheureux du jeune Lucas n'a pas pu être pris en amont,
00:22:29 et ça aboutit à ce drame, mais n'empêche que vous voyez bien
00:22:32 que la réaction de Papendiaï n'est pas du tout la même.
00:22:35 Quand il est alpagué au Sénat par une sénatrice,
00:22:39 Papendiaï a des mots extrêmement forts pour le jeune Lucas,
00:22:43 il a même la voix chevrotante et la larme à l'œil.
00:22:45 Là où, pour la jeune Lincey, la seule chose qu'il a à dire,
00:22:49 c'est qu'il n'a pas réussi à joindre les parents.
00:22:51 - Il n'a pas su éviter l'inévitable non plus pour le jeune Lucas.
00:22:53 - Je suis bien d'accord, mais vous voyez bien que dans les deux cas,
00:22:55 la réaction n'est quand même pas exactement la même.
00:22:57 Ça c'est la première chose.
00:22:58 La deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui, l'école n'est plus un sanctuaire,
00:23:04 le sanctuaire qu'elle était il y a quelques années.
00:23:06 - Il va falloir qu'elle le soit.
00:23:08 - Ça veut dire quoi ?
00:23:09 Ça veut dire qu'en fait, l'enceinte scolaire,
00:23:13 elle est violée par une société qui elle-même est de plus en plus ensauvagée.
00:23:17 Et d'ailleurs, l'école ne fait pas exception.
00:23:19 On parlera tout à l'heure des stades et des gens qui arrivent sur les stades
00:23:23 avec leur violence.
00:23:24 L'école, c'est exactement la même chose.
00:23:26 Il n'y a plus de limites, il n'y a plus de frontières.
00:23:29 Et donc, à partir du moment où la société devient un chaudron,
00:23:33 si vous voulez, de sauvagerie et de violence,
00:23:36 et bien cette sauvagerie et cette violence a tendance à déborder partout,
00:23:40 surtout dans un système qui nous explique que la frontière,
00:23:42 c'est une notion presque fasciste.
00:23:44 - Et effectivement, on va parler de ces nouvelles violences dans le monde du football dans un instant.
00:23:47 On va remercier Albéric de Serran.
00:23:49 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:23:51 Merci pour votre éclairage, échange passionnant.
00:23:54 Je rappelle votre livre "L'école asphyxiée", c'est aux éditions MAM.
00:23:58 Restez avec nous sur CNews.
00:24:00 On revient dans un instant.
00:24:01 Les nouvelles violences dans le monde du football.
00:24:03 Mais que se passe-t-il ?
00:24:05 On va vous dire tout de suite sur CNews.
00:24:07 - De retour sur le plateau de Soir Info Week-end,
00:24:12 toujours avec Paul Melin et Jean Messia.
00:24:14 Dans un instant, on revient sur ces nouvelles violences dans le monde du football,
00:24:18 des échauffourées d'ailleurs ce soir à Ajaccio.
00:24:20 On en parle dans un instant, mais avant, le rappel des titres avec vous, Isabelle Piboulot.
00:24:24 - Drapeau arc-en-ciel en main, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Saint-Denis,
00:24:32 la troisième édition de la Marche des Fiertés des banlieues s'est tenue
00:24:35 pour défendre les droits des personnes LGBTQIA+,
00:24:38 résidant dans les quartiers populaires.
00:24:40 Parmi les slogans, la défense de la PMA généralisée à toutes,
00:24:44 la dénonciation du patriarcat ou encore du colonialisme,
00:24:47 certains participants invitant le gouvernement à se mettre au travail.
00:24:51 En Turquie, Recep Tayyip Erdogan entame son troisième mandat de président.
00:24:56 Réélu dimanche dernier, le chef de l'État de 69 ans a prêté serment
00:25:01 devant le Parlement à Ankara.
00:25:03 Il a juré d'assumer son devoir avec impartialité et a appelé son pays à faire la paix.
00:25:09 A l'issue des cérémonies protocolaires, le président turc devrait annoncer
00:25:13 la composition de son nouveau gouvernement dans la soirée.
00:25:16 Et puis dans l'Est canadien, l'arrivée de la pluie est un soulagement
00:25:20 pour les pompiers de la province de la Nouvelle-Écosse.
00:25:23 Le feu est passé de hors de contrôle à stable.
00:25:26 La situation au Québec reste tout de même critique.
00:25:29 Plus de 10 000 personnes ont dû évacuer la région.
00:25:32 Le pays est touché depuis près d'une semaine par des incendies historiques.
00:25:36 Merci Isabelle Piboulot, on vous retrouve à 22h.
00:25:41 Je vous le disais, dans l'actualité, ces nouvelles violences dans le monde du football,
00:25:45 des violences également ce soir, les CRS ont notamment dû intervenir
00:25:49 avec des gaz lacrymogènes au stade François Coty,
00:25:52 afin de dissuader les supporters ajacciens de se rapprocher du parquage marseillais.
00:25:56 Et hier soir, c'était le match Bordeaux-Rosès
00:25:59 qui a viré au cauchemar après l'agression d'un jeune routinois par un supporter.
00:26:03 Lucas Bouadès a été violemment bousculé par un homme
00:26:06 qui a déboulé sur la pelouse depuis le bord du terrain.
00:26:09 C'est une première d'ailleurs en Ligue 1.
00:26:12 Le match a été interrompu définitivement.
00:26:15 Autre débordement hier soir, Nîmes-Sochaux.
00:26:18 Match interrompu à la 18e minute de jeu pour cause de fumigènes et gaz lacrymogènes.
00:26:23 Havre-Dijon, envahissement de terrain par les supporters avrais dans le temps additionnel.
00:26:28 Ajaccio OM, je vous le disais, des violents affrontements en cours qui ont eu lieu tout à l'heure
00:26:33 et affrontements qui ont eu lieu également hier soir.
00:26:37 Paul Melun, avant de revenir sur ce phénomène général des violences dans le football,
00:26:42 il y a le maire d'Ajaccio qui a réagi.
00:26:45 Et lui, il a tout simplement demandé de ne pas jouer la partie ce soir au vu des violences.
00:26:50 On le voit, il faut annuler le match afin d'éviter que les supporters s'exposent à un risque de violence
00:26:55 qui est déjà présent et qui risquerait de prendre une ampleur incontrôlable.
00:26:58 Ces violences, elles sont là. Ce soir, on en est là, selon vous ?
00:27:01 On en est à annuler des matchs de football ?
00:27:03 En tout cas, c'est terrible d'en arriver là.
00:27:06 Rappelons que sur la plupart des grands événements publics, y compris sportifs,
00:27:10 de ces derniers mois, ces dernières années, on en est sans arrêt à se poser la question,
00:27:14 les autorités publiques, la police, les autorités politiques,
00:27:18 de se poser la question, doit-on ou pas maintenir ?
00:27:20 Il y a eu le débat sur les fan zones, il y a eu le débat lorsqu'il y avait certaines rencontres
00:27:24 entre certaines nations, entre certains clubs, de dire, est-ce qu'on doit fermer telle zone,
00:27:28 fermer telle rue, fermer telle avenue, préparer, fermer les commerçants,
00:27:31 on voit les commerçants qui mettent des panneaux en boîte, etc.
00:27:33 Quel pays sommes-nous devenus pour qu'il n'y ait plus de scènes de liesse au sens de la liesse populaire,
00:27:39 c'est-à-dire la joie, le bonheur, les cris, les enfants sur les épaules,
00:27:43 ce que devrait être un match de football normalement ?
00:27:45 Moi qui suis par exemple un supporter de rugby et qui aime bien aller voir un match de rugby
00:27:49 souvent dans le sud-ouest, quand j'y vais, je peux vous dire qu'il y a des enfants sur les épaules
00:27:52 des parents et qu'il n'y a pas de problème.
00:27:53 Pourquoi dans le domaine du football ?
00:27:55 C'est un phénomène qui touche plus le football, et effectivement, moi je m'en désole.
00:27:59 Et là-dessus, sur les actions qui peuvent être prises, il y a probablement des actions préventives,
00:28:05 des interdictions de stade qui peuvent être prononcées envers un certain nombre de fauteurs de trouble,
00:28:09 il y a la responsabilité des présidents des clubs qui eux doivent intervenir
00:28:13 sur un certain nombre de listes de supporters qui ne doivent pas être les bienvenus dans les stades,
00:28:17 et puis après il y a le travail des stadiers et des forces de l'ordre.
00:28:20 On a bien vu le fiasco que ça a été, et M. Darmanin d'ailleurs a réussi par quelques pirouettes
00:28:24 à sortir de cette mauvaise séquence pour lui, mais le match contre Liverpool qui avait eu lieu
00:28:29 au Stade de France, tout le monde s'en souvient, ça a été un fiasco total,
00:28:32 où la France s'est déshonorée, où nous avons accusé des supporters anglais,
00:28:36 qu'on a mis en cause, quand vous voyez les vidéos, vous voyez bien qu'il ne s'agissait pas de supporters anglais,
00:28:41 et puis après ça a été avéré, ça a été prouvé, c'était des voyous qui habitaient aux abords du stade,
00:28:45 qui sont venus faire leur marché, agresser les gens, voler, piller,
00:28:49 et contre cela, comme d'habitude, rien n'a été fait.
00:28:52 Donc il faut un bon tour de vis, une certaine fermeté sur ce type d'événement,
00:28:56 en amont et en aval, et puis il faut aussi, et là ça fait un peu écho malheureusement
00:28:59 au débat tout à l'heure sur le harcèlement, en tirer les conséquences sur globalement
00:29:03 où va notre société, et que le président de la République ne fasse pas que constater la décivilisation,
00:29:07 mais qu'il prenne un certain nombre de mesures pour lutter contre.
00:29:10 350 personnes interdites de Stade de France chaque année depuis 2016,
00:29:13 c'est 1600 en Angleterre, est-ce que la France effectivement manque de fermeté envers ses supporters
00:29:19 quand on voit les scènes qui ont eu lieu ce soir à Jaxio ou qui ont eu lieu hier, Jean-Mésia ?
00:29:24 C'est-à-dire que Paul Melin a eu une intuition, mais je crains qu'il ne soit pas allé jusqu'au bout de son intuition.
00:29:31 Vous allez aller au bout de mon intuition ?
00:29:33 J'espère bien.
00:29:35 Pourquoi, si vous voulez, ce genre de phénomène de violence, et de violence parmi les supporters
00:29:41 et jusque dans les stades eux-mêmes, pourquoi dans le football, et pourquoi ça ne se passe pas dans le rugby ?
00:29:47 Alors qui a tué les valeurs du football ?
00:29:50 Pourquoi ça ne se passe pas dans le tennis ?
00:29:54 Je ne sais pas, chaque année on a la compétition de Roland-Garros,
00:29:58 je ne crois pas qu'à Roland-Garros nous avons des gens qui descendent sur le verre pour tabasser un joueur.
00:30:05 Peut-être parce que le football est sport populaire par excellence, et il va sous sa population.
00:30:11 Peut-être, moi si vous voulez, aujourd'hui je me méfie beaucoup du mot populaire,
00:30:16 parce qu'on a tendance à masquer derrière le mot populaire des phénomènes de violence liés à certaines immigrations,
00:30:25 et qu'on essaie, si vous voulez, de masquer de manière pudique.
00:30:29 Effectivement, il faut dire les choses, le football est un des sports, sinon le sport le plus enracaillé de tous les autres.
00:30:39 On dit souvent, vous avez parlé de décivilisation à juste titre, nous vivons, comme je le disais tout à l'heure,
00:30:44 dans une société qui est ensauvagée, enracaillée, à la fois une société qui cultive un certain ensauvagement en tant que tel,
00:30:54 mais il y a un ensauvagement importé, massif, qui amplifie le phénomène de violence dans la société.
00:31:02 Et donc dans les stades, et notamment dans le football, parce que vous avez la contribution à la violence et à la délinquance
00:31:10 de certaines immigrations qui sont plus représentées dans le sport qu'elles ne le sont dans le rugby, par exemple,
00:31:15 et encore moins dans le tennis, et bien vous avez ce genre de comportement.
00:31:19 Quand le président de la République parle de décivilisation, c'est quoi ?
00:31:22 C'est que nous avons des rodéos sauvages, nous avons des élèves sauvages, avec ce qui se passe dans le harcèlement et ses conséquences,
00:31:29 mais nous avons aussi des supporters sauvages qui descendent tabasser.
00:31:33 Nous avons la décivilisation, c'est une absence de civilité dans les comportements, c'est-à-dire le retour à des instincts primaires.
00:31:44 Je ne suis pas content du résultat d'un match, je tabasse.
00:31:48 Effectivement, on aura l'occasion d'en débattre, on verra comment la soirée se passe ce soir à Ajaccio,
00:31:55 et on aura l'occasion bien évidemment d'en débattre dans les prochains jours.
00:32:00 Dans un instant, on va parler de Parcoursup, qui fait parler ce logiciel pour déterminer le choix des bacheliers,
00:32:09 mais avant, un mot sur la question de la détresse des élus.
00:32:14 Un bel exemple, dans la commune de Saint-Lys, un projet d'accueil de centres de migrants avait été annoncé par l'État en 2021.
00:32:20 Un centre de sans-papiers qui acceptait de retourner dans leur pays d'origine.
00:32:24 Et à l'époque, cette future structure avait provoqué la controverse auprès des habitants.
00:32:28 On va regarder les précisions et on vous écoute ensuite.
00:32:32 Le projet a été annoncé par l'État en 2021.
00:32:36 A la place de cet Ehpad de Saint-Lys en Haute-Garonne, la création d'un CEPAR, un centre pour les sans-papiers étrangers,
00:32:42 qui accepte un retour dans leur pays d'origine.
00:32:45 A l'époque, la future structure suscite la controverse auprès des habitants.
00:32:49 Le maire s'indignait d'un manque de communication de la part de l'État.
00:32:53 Mais aujourd'hui, la situation ne semble pas avoir changé.
00:32:57 On a eu une réunion au mois de mars avec la préfecture, qui m'a annoncé un certain nombre d'informations,
00:33:01 puisque nous travaillons avec eux depuis maintenant près de deux ans.
00:33:04 Et puis les informations ont changé en dernière minute et je n'ai pas été mis au courant.
00:33:08 Et ça, à un moment donné, ça fait semblant d'être un mépris de notre fonction.
00:33:14 Le maire de Saint-Lys a écrit une lettre ouverte au président de la République.
00:33:17 Ils se sentent abandonnés par l'État et s'inquiètent du contexte défavorable au maire.
00:33:22 L'élu a une pensée particulière pour le maire de Saint-Brévin.
00:33:25 Yannick Moraise a démissionné le mois dernier, après avoir été menacé par des opposants
00:33:30 au déplacement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile près d'une école.
00:33:35 C'est ce qu'a dit mon collègue maire de Saint-Brévin.
00:33:39 On se retrouve tout seul face à nos problèmes.
00:33:42 Sur les choses qu'on porte, on assume bien entendu les décisions qu'on porte.
00:33:46 Mais quand c'est l'État, il faut que l'État soit à nos côtés pour nous accompagner.
00:33:51 Une trentaine de familles, soit environ 120 personnes, doivent être accueillies d'ici quelques semaines.
00:33:57 C'est intéressant les témoignages d'élus.
00:34:00 On en a entendu beaucoup qui se sentent abandonnés par l'État.
00:34:03 L'État, selon vous, ne semble pas prendre en compte les alertes de ces derniers jours ?
00:34:11 Notamment avec cette question de centres d'accueil pour les migrants qui cristallisent les tensions sur le territoire.
00:34:16 Ces questions de centres d'accueil pour les migrants dans les territoires
00:34:20 illustrent l'impéricide total de l'État et un fiasco pour notre politique migratoire.
00:34:26 Rien ne va dans cette affaire.
00:34:28 Rien ne va dans la concertation avec les territoires et dans la nécessaire démocratie locale.
00:34:32 On fait totalement fi de ce que veulent les principaux intéressés, c'est-à-dire les habitants de ces communes,
00:34:37 qui seraient peut-être éligibles à donner leur avis.
00:34:40 C'est-à-dire à faire des référendums d'initiative locale, comme sur les éoliennes d'ailleurs.
00:34:44 À poser la question de l'installation sur leur territoire de tel ou tel phénomène qui va perturber leur vie.
00:34:48 On s'en moque complètement.
00:34:50 On est encore dans la vieille tradition centralisatrice et jacobine de ce pays qui fait fi de ce que peuvent dire des élus.
00:34:55 Preuve en est que là, un élu socialiste, en l'occurrence lui-même, refuse cela.
00:34:59 Et le deuxième enseignement que l'on tire de cette affaire terrible, de ce fiasco de l'immigration en France,
00:35:05 c'est qu'on n'arrive pas à mettre en place une politique migratoire structurée et carrée
00:35:09 qui permettrait qu'il n'y ait pas autant de déboutés du droit d'asile en France
00:35:13 ou qu'il n'y ait pas autant de personnes qui aient vocation à repartir dans leur pays d'origine,
00:35:16 puisqu'on ferait, comme le font les Danois, les demandes d'asile dans les consulats étrangers.
00:35:20 Puisqu'on gérerait en amont les questions migratoires par notre diplomatie,
00:35:24 par les consulats dans les pays étrangers, par tout ce genre de mesures que nous ne faisons absolument pas.
00:35:29 Par conséquent, nous avons sur notre sol un certain nombre de personnes qui ne sont pas régulières
00:35:32 et qui n'ont pas vocation à rester ici.
00:35:34 Et donc, nous allons mettre en haut de Garonne un certain nombre de personnes
00:35:37 qui devront probablement prendre un avion à Roissy-Charles-de-Gaulle ou à Orly pour repartir dans leur pays.
00:35:41 Et on va les installer là-bas.
00:35:43 Mais pour quand ? Pour quelle raison ? Alors même qu'ils ont vocation à partir.
00:35:45 C'est complètement absurde.
00:35:47 Si c'était des personnes qui étaient bénéficiaires du droit d'asile, qui en bénéficient réellement,
00:35:50 qu'une famille qui bénéficie du droit d'asile et qui du coup est française
00:35:53 puisse aller vivre dans un petit village et être intégrée, assimilée aux autres habitants,
00:35:57 ça ne me dérange pas.
00:35:59 Mais si la personne, elle a eu ses papiers, qu'elle est en règle.
00:36:01 Pas avec des irréguliers.
00:36:03 Et Jean Messia, ce sont les élus, les maires de ces petites communes, finalement,
00:36:07 qui en pâtissent et qui, toute la colère, la reçoivent directement.
00:36:10 Et en plus, ils ne sont pas protégés.
00:36:12 Quand vous avez un maire, effectivement, PS, c'est quand même pas rien,
00:36:17 qui vous explique que la population est pour le moins dubitative à accueillir ce centre,
00:36:22 on est là face à un aveu terrible, mais réel,
00:36:27 que les Français ne veulent plus d'immigration additionnelle.
00:36:32 Le gaucho-progressisme qui gouverne la France s'imagine que le problème,
00:36:37 c'est simplement un problème de concentration de l'immigration.
00:36:40 Le problème pour Emmanuel Macron et son gouvernement,
00:36:44 c'est simplement que dans les grandes villes, il y a beaucoup trop de migrants
00:36:48 et que dans certains autres endroits, il n'y en a pas assez.
00:36:51 Et donc, la politique migratoire consisterait, selon lui,
00:36:55 à ventiler ces migrants pour mieux les répartir
00:36:59 et ainsi alléger le problème des grandes villes.
00:37:02 Mais, attendez, soit on considère, comme le considère Emmanuel Macron depuis belle lurette,
00:37:07 que l'immigration est une richesse et une chance pour la France.
00:37:10 Mais dans ce cas-là, les métropoles où il y a le plus d'immigration
00:37:14 devraient être les régions les plus enrichies.
00:37:17 Pourquoi il veut ventiler les richesses ?
00:37:19 Ça, c'est la première question.
00:37:21 La deuxième question, c'est que les populations locales n'en veulent pas.
00:37:24 Alors, j'entends que le gouvernement force la main des maires
00:37:29 pour installer de manière arbitraire et coercitive des centres pour migrants.
00:37:34 Mais c'est quand même bizarre.
00:37:36 S'il s'agit, par exemple, de construire des prisons,
00:37:39 quand Emmanuel Macron veut exécuter son programme présidentiel,
00:37:43 Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice en charge de l'administration pénitentiaire,
00:37:47 vous explique qu'on ne peut pas construire des prisons parce que les maires n'en veulent pas
00:37:51 et que les populations locales n'en veulent pas.
00:37:53 Et que ce serait un argument, du coup, pour ne pas les faire.
00:37:57 Mais, grand Dieu, que noie-t-il pas cet argument-là pour les centres des migrants ?
00:38:02 Si effectivement, il considère, il respecte à ce point l'avis des populations
00:38:06 sur d'autres thématiques sur lesquelles sa volonté peut être mise en défaut...
00:38:10 Regardez les éoliennes, ça peut pas aller.
00:38:12 Justement.
00:38:13 Les éoliennes, effectivement, c'est la même chose.
00:38:14 Non, mais qu'est-ce qui se passe ?
00:38:15 Je termine par là, c'est que lorsque le gouvernement a des lubies idéologiques,
00:38:19 il n'en a strictement rien à talquer de l'avis des populations
00:38:22 et il impose les éoliennes comme il impose les centres des migrants
00:38:25 parce que ça fait partie de ces grands dogmes idéologiques.
00:38:28 En revanche, lorsque les problématiques font partie des préoccupations des Français,
00:38:33 alors là, il n'en a rien à faire.
00:38:35 Alors, pas de référendum sur les retraites, pas de référendum sur l'immigration.
00:38:39 C'est vrai que la question des éoliennes, c'est intéressant.
00:38:41 On pourra en débattre également autour de ce plateau.
00:38:43 Je vous propose de parler à présent de parcours sup.
00:38:46 Je ne sais pas si vous avez des neveux, des enfants qui sont concernés.
00:38:50 C'est cette phase d'admission principale qui a débuté jeudi
00:38:54 pour les 917 000 candidats inscrits sur la plateforme.
00:38:57 Alors, ils ont commencé à recevoir les réponses aux vœux qu'ils ont formulés il y a trois mois.
00:39:01 21 000 formations étaient accessibles sur le site,
00:39:04 chacune ayant un nombre variable de places à la clé.
00:39:08 Mais comme chaque année, depuis sa mise en place,
00:39:10 des interrogations subsistent sur le fonctionnement du logiciel.
00:39:13 D'excellents élèves n'ont pas leurs vœux,
00:39:16 quand d'autres, peut-être un peu moins brillants, obtiennent ce qu'ils veulent.
00:39:20 Alors, ça fait des mécontents, bien évidemment.
00:39:22 On va en parler justement avec le père d'un élève de Terminal,
00:39:26 Guillaume Delpy, qui est en liaison avec nous.
00:39:28 Guillaume Delpy, bonsoir.
00:39:30 Merci d'avoir accepté de témoigner sur notre antenne.
00:39:34 Vous faites donc partie de ces parents qui ont attendu Parcoursup,
00:39:39 les vœux de leur enfant sur Parcoursup.
00:39:41 Comment ça s'est passé, pour vous raconter, nous ?
00:39:44 Alors, écoutez, ça s'est bien passé.
00:39:47 Donc, pour moi, ce n'est pas la première expérience de Parcoursup,
00:39:54 puisque j'ai un certain nombre d'enfants,
00:39:56 et donc j'en suis à mon cinquième, entre guillemets, Parcoursup.
00:40:01 Donc, on a pris ça avec beaucoup plus de calme et beaucoup plus de sérénité.
00:40:06 Mais c'est vrai que c'est toujours des moments un peu stressants,
00:40:09 stressants pour les enfants, stressants aussi pour les parents.
00:40:13 Mais je crois qu'il faut prendre ça avec calme, bien préparer ça en amont.
00:40:20 Parce que là, effectivement, aujourd'hui, depuis hier, les premiers vœux tombent.
00:40:25 Mais Parcoursup, ça se prépare tout au long de l'année,
00:40:28 ça se prépare très en amont avec ses enfants.
00:40:31 Aujourd'hui, on a des enfants qui changent d'idée extrêmement souvent.
00:40:35 Donc, plus on peut les préparer avant, plus on peut en discuter avant.
00:40:39 Voilà, chaque enfant est différent et chaque formation doit être adaptée aux enfants.
00:40:44 Est-ce que les vœux, en règle générale, sont exaucés, si je puis dire, par Parcoursup,
00:40:50 en fonction du niveau qu'avaient vos enfants, en fonction de leurs envies également ?
00:40:57 Alors, pour les aînés, ça s'est plutôt bien passé.
00:41:02 Les vœux ont été exaucés.
00:41:05 Après, j'ai eu des enfants où, effectivement, ils n'ont pas eu ce qu'ils souhaitaient.
00:41:08 Donc, il faut attendre le deuxième tour.
00:41:13 Il faut essayer peut-être d'aller rencontrer des personnes dans les écoles.
00:41:18 Je ne veux pas dire qu'il faut faire un peu de courting,
00:41:21 mais se rapprocher un peu des établissements dans lesquels les enfants souhaitent aller
00:41:27 peut être aussi une solution.
00:41:30 Alors, dans les vœux de Parcoursup...
00:41:32 Ce que vous nous dites, pardonnez-moi, je vous coupe la parole,
00:41:35 mais ce que vous nous dites, c'est qu'il ne faut pas attendre que Parcoursup fasse,
00:41:40 si je puis dire, sa petite popotte, pardonnez-moi l'expression,
00:41:43 mais qu'il faut aussi, de son côté, aller voir les établissements
00:41:48 et avoir une vraie rencontre physique.
00:41:51 Absolument. Je pense que c'est important quand on n'a pas ce qu'on veut.
00:41:56 Après, Parcoursup tourne une deuxième ou une troisième fois.
00:41:59 Donc, vous pouvez avoir un de vos vœux, parce que ça bouge beaucoup.
00:42:03 Donc, vous allez peut-être avoir un de vos vœux qui va tomber au deuxième ou au troisième tour.
00:42:08 Mais voilà, prendre contact avec l'établissement,
00:42:12 avec la formation dans laquelle vous souhaitez aller,
00:42:16 peut être aussi un atout.
00:42:19 – On entend souvent parler de Parcoursup comme une usine à gaz.
00:42:22 Est-ce que c'est le sentiment que vous avez pu avoir en l'utilisant ?
00:42:28 – Oui, les premières années, c'est vraiment le sentiment que moi, personnellement, j'ai eu,
00:42:33 que bon nombre de parents ont eu, parce qu'il y a toujours un mystère quand même
00:42:38 dans ce Parcoursup, même si aujourd'hui, je pense que les choses sont un peu plus claires.
00:42:42 Mais vous avez quand même toujours un algorithme qui tourne,
00:42:46 et vous ne savez pas très bien comment il tourne.
00:42:48 Vous ne savez pas quels sont les critères.
00:42:51 Vous le disiez tout à l'heure, pourquoi il y a des élèves excellents
00:42:54 qui n'ont pas la formation qu'ils souhaitent,
00:42:57 et vous avez des élèves moins bons qui vont avoir la formation qu'ils souhaitent.
00:43:01 Ça peut dépendre effectivement du choix fait par l'élève,
00:43:05 mais il y a toujours quand même une période un peu mystérieuse,
00:43:08 et on ne sait pas trop comment ça marche.
00:43:10 Même si aujourd'hui, les choses sont un peu plus claires,
00:43:13 quand vous choisissez un établissement, vous avez une fiche de l'établissement
00:43:17 qui décrit un peu les critères de choix de l'établissement,
00:43:21 mais ensuite, il y a quand même cet algorithme de Parcoursup qui tourne,
00:43:25 et vous ne savez pas trop pourquoi vous allez avoir le choix numéro 2,
00:43:30 et pas le choix numéro 3, et après le choix numéro 4.
00:43:34 – Donc ce n'est pas toujours en fonction du niveau de l'élève finalement ?
00:43:39 Ce que vous avez constaté en tout cas.
00:43:42 – On n'a pas toujours ce sentiment-là, oui, tout à fait.
00:43:45 Et je pense qu'on connaît tous des cas où le choix d'un élève n'a pas été respecté,
00:43:51 alors qu'habituellement, il aurait dû être pris dans tel établissement,
00:43:55 ou dans tel prépa, ou dans tel BTS.
00:43:58 Donc c'est toujours un peu mystérieux quand même.
00:44:01 – Un grand merci Guillaume Delpy pour votre témoignage ce soir concernant Parcoursup.
00:44:07 Alors on espère que votre enfant de terminale aura eu ce qu'il voulait,
00:44:11 et puis on lui souhaite bonne chance bien évidemment pour la suite de ses études.
00:44:15 Jean-Mécien, c'est vrai que Parcoursup, tous les ans depuis sa création,
00:44:21 on entend des témoignages, des déceptions et des interrogations,
00:44:24 j'employais le terme tout à l'heure, d'usine à gaz.
00:44:27 Est-ce que vous rejoignez un peu ces inquiétudes ?
00:44:30 – Vous savez, en fait, l'idée c'est qu'on croit que parce que c'est technique,
00:44:33 que parce que c'est un algorithme, c'est quelque chose de neutre
00:44:37 qui va répartir les élèves de manière juste et méritocratique.
00:44:42 C'est faux.
00:44:43 En réalité, Parcoursup, c'est un algorithme qui sert aussi une certaine forme d'idéologie.
00:44:49 Je connais énormément de cas où vous avez des élèves brillants,
00:44:55 18 ou 19 de moyenne, et qui se retrouvent dans des établissements
00:44:59 à l'autre bout de chez eux pour des raisons, par exemple, probablement de mixité sociale.
00:45:04 Alors qu'ils ont évidemment postulé pour des établissements d'excellence
00:45:08 à qui on les refuse précisément parce qu'il faut mélanger les gens.
00:45:13 – Parcoursup tire le niveau vers le bas en somme ?
00:45:16 – En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'ai pas l'impression
00:45:18 que Parcoursup fasse une place d'exception, ce qui devrait être le cas,
00:45:23 à la méritocratie républicaine.
00:45:26 Il y a quand même des affectations qui interrogent, pour le moins.
00:45:31 – On va peut-être entendre Paul Melun sur le sujet,
00:45:33 ce sera le mot de la fin certainement, il nous reste un peu plus d'une minute vingt.
00:45:37 Est-ce que vous avez toutes ces interrogations autour de Parcoursup
00:45:40 et notamment une interrogation autour de la méritocratie ?
00:45:42 – J'ai un peu le sentiment, si vous voulez, que Parcoursup est le symbole
00:45:46 ou le catalyseur de notre incapacité à transformer les élèves
00:45:50 et les bons éléments de l'enseignement secondaire vers l'enseignement supérieur.
00:45:54 C'est par en pauvre quand même de notre pays, parce que nous avons
00:45:56 certaines grandes écoles qui sont très performantes, des universités de haut niveau
00:45:59 et par la massification scolaire, nous avons à bien des égards
00:46:04 fait baisser le niveau de nos diplômes, nous décrochons dans tous les classements.
00:46:07 Le classement de Shanghai montre bien que la France est vraiment
00:46:09 dans une situation relativement périlleuse.
00:46:11 – Le classement PISA, ne parlons pas.
00:46:12 – Le classement PISA pour les plus jeunes c'est pareil.
00:46:14 Et donc effectivement, il y a tout cet enjeu-là.
00:46:16 Et moi aussi, j'ai du mal à faire confiance à la machine, à l'algorithme
00:46:19 pour ses affectations et ça montre tout de même un phénomène
00:46:23 qui est que le concours à l'ancienne, si je puis dire, je ne suis pas si vieux,
00:46:26 mais moi j'ai passé mon concours par exemple pour entrer à Sciences Po,
00:46:29 comme tous les élèves on passe un concours, moi qui étais élève boursier
00:46:32 et qui venais d'un milieu plutôt populaire, j'arrivais, je révisais bien,
00:46:35 je bossais, je faisais dix mois de boulot, j'arrivais, je faisais ma copie
00:46:38 et j'étais jugé en anonyme au même titre qu'un gamin qui refait ses études
00:46:42 dans les lycées les plus prestigieux de la capitale.
00:46:44 C'est ça l'égalité républicaine, ce n'est pas un algorithme
00:46:47 de tarte à la crème qui va pour moi, à ma place, à ma place de fils de prolétaire
00:46:51 de province, décider de mon affectation. C'est mon niveau et mon travail
00:46:55 qui va permettre de pouvoir réussir. Et ça, j'aimerais bien qu'on revienne à ça
00:46:59 et qu'on arrête aussi avec un baccalauréat qui est à bien des égards
00:47:03 donné à tout le monde aujourd'hui.
00:47:04 On arrive au terme de cette première partie. Je vous remercie infiniment
00:47:07 Paul Melun, Jean Messiaen de m'avoir accompagné pour décrypter l'actualité.
00:47:11 Soir Info Weekend revient à 23h pour un nouveau point complet
00:47:16 sur toutes les informations de la journée. Restez avec nous sur C News.
00:47:19 On marque une très courte pause. A tout de suite.
00:47:21 Et de retour sur le plateau de Soir Info Weekend. Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:47:30 On décrypte l'actualité de la journée dans un instant.
00:47:34 Le sommaire, mais avant, les dernières informations avec vous, Isabelle Pivoulot.
00:47:37 L'émotion à Montbrison dans la Loire. Une marche blanche a été organisée
00:47:44 à la mémoire de Thibault, le petit garçon de 10 ans a mis fin à ses jours
00:47:48 par pendaison au domicile familial le 29 avril.
00:47:52 Le parquet de Saint-Etienne a ouvert une enquête privilégiant la piste
00:47:55 du harcèlement scolaire. Les détails dans un instant.
00:47:59 Réunis à Montpellier, la gauche anti-Mélenchon s'organise.
00:48:03 L'événement est à l'initiative du mouvement Refondation du socialiste
00:48:07 Nicolas Mahiro-Signol. L'occasion de débattre pour refonder et unir la gauche
00:48:12 sans la nupèce. Ce sont succédés à la tribune entre autres Benoît Hamon,
00:48:16 Anne Hidalgo ou encore Bernard Cazeneuve présents en vidéo.
00:48:20 Et puis le Sénégal toujours sous tension. Au moins 15 morts sont à déplorer
00:48:25 depuis jeudi. Des heurts ont éclaté entre manifestants après la condamnation
00:48:29 à deux ans de prison ferme de l'opposant Ousmane Sonko.
00:48:33 Une annonce qui le rend inéligible pour la présidentielle de 2024.
00:48:37 Les Etats-Unis, tout comme la France et l'ONU, appellent à un retour au calme
00:48:41 dans le pays.
00:48:44 Merci Isabelle Piboulot qu'on retrouvera à 22h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:48:49 Et pour m'accompagner ce soir, pour décrypter l'actualité riche ce soir,
00:48:53 Georges Fenech, votre consultant C News. Bonsoir Georges.
00:48:56 Bonjour.
00:48:57 Et avec vous Philippe Guibert. Bonsoir Philippe.
00:48:59 Bonsoir Olivier.
00:49:00 Enseignant, consultant. Je vous propose messieurs de démarrer avec la Marche Blanche
00:49:04 cet après-midi à Montbrison dans la Loire à la mémoire de Thibault.
00:49:07 L'enfant de 10 ans s'est suicidé en avril dernier dans un contexte de harcèlement à l'école
00:49:13 selon ses parents. Il était scolarisé en CM2 dans la petite école primaire de Saint-Bonnet-le-Château.
00:49:18 Le parquet de Saint-Etienne a indiqué vendredi avoir ouvert une enquête
00:49:22 en recherche des causes de la mort, ajoutant que la piste du harcèlement scolaire était creusée.
00:49:27 Jeanne Cancard a suivi la marche pour nous. On l'écoute.
00:49:31 Une marche blanche emprunte d'émotion avec les amis de Thibault, d'autres parents d'élèves
00:49:36 pour entourer, pour accompagner la famille de Thibault, 10 ans, scolarisé en classe de CM2
00:49:41 qui a mis fin à ses jours en cependant à son domicile le 29 avril dernier.
00:49:45 Une marche blanche rythmée par les musiques que Thibault affectionnait.
00:49:49 Une marche blanche aussi pour continuer le combat d'une mère.
00:49:52 C'est évidemment pour rendre hommage à son fils, à sa mémoire,
00:49:54 mais aussi pour faire entendre sa voix, pour que la justice soit rendue.
00:49:58 Car selon cette maman, si ces multiples appels à l'aide avaient été entendus à temps,
00:50:03 ce drame ne serait jamais arrivé. Écoutez-la.
00:50:05 Il aurait pu être évité par de l'aide de la directrice, par de l'aide de l'éducatrice,
00:50:11 par de l'aide de la psychologue, par de l'aide humaine.
00:50:15 Et qu'on nous ait cru, qu'on ait cru en Thibault et en sa souffrance.
00:50:19 Parce qu'au final, on n'en serait pas là aujourd'hui.
00:50:21 Le combat aussi d'une mère pour prouver que son enfant a été victime d'un harcèlement scolaire
00:50:25 pendant près de deux ans, puisque le parquet de Saint-Etienne a ouvert une enquête
00:50:28 pour tenter de comprendre les circonstances de la mort de Thibault,
00:50:31 savoir ce qui l'a poussé réellement au suicide.
00:50:34 La piste du harcèlement scolaire est creusée, mais à ce stade, d'après le parquet, sans élément prouvant.
00:50:39 Thibault, mais aussi l'INSEE, le harcèlement scolaire est au cœur de toutes les préoccupations
00:50:44 après les affaires qui ont éclaté ces dernières semaines.
00:50:47 Alors quels moyens sont mis en place aujourd'hui ? Est-ce qu'ils sont suffisants ?
00:50:51 Vincent Farandèche.
00:50:52 Face au harcèlement scolaire, le gouvernement a mis en place à la rentrée dernière
00:50:57 un programme de prévention baptisé FAR.
00:51:00 Il prévoit notamment la formation de la communauté éducative volontaire,
00:51:05 l'intervention en cas de harcèlement et la mise à disposition d'une plateforme dédiée.
00:51:10 Un dispositif insuffisant pour certaines associations
00:51:14 qui proposent de réintroduire le surveillant général.
00:51:17 Une personne qui était dans l'établissement, 100% occupée à gérer l'autorité,
00:51:24 à faire respecter le fonctionnement de l'institution et surtout les relations entre les élèves.
00:51:32 Pour le syndicat des personnels de l'éducation nationale, il y a un manque criant de moyens humains.
00:51:37 Pour mettre des moyens humains, il faut qu'il y ait des personnes volontaires.
00:51:41 Le problème de ces référents, c'est que un certain nombre ne sont pas volontaires, ils sont désignés.
00:51:48 Ce sont des enseignants, parfois référents, mais qui ont leur classe.
00:51:54 Dans le primaire, c'est très compliqué parce qu'ils ont tellement de choses à gérer.
00:51:59 On n'a pas les moyens qu'il faut pour pallier à ce problème-là.
00:52:02 Par ailleurs, deux numéros existent.
00:52:04 En cas de harcèlement à l'école, il est conseillé aux parents ou élèves d'appeler le 3020,
00:52:09 le 3018 en cas de cyberharcèlement.
00:52:13 Le harcèlement scolaire a accentué ces dernières années, notamment par les réseaux sociaux.
00:52:18 C'est ce que nous expliquait notre invité tout à l'heure, Albert Icq de Serran,
00:52:22 directeur d'établissement et auteur également de l'ouvrage "L'école asphyxie".
00:52:28 Le harcèlement du passé, il se réduisait à une souffrance à l'intérieur de l'école
00:52:36 et un peu à l'extérieur sur le trottoir avec des surveillants, des responsables de discipline
00:52:43 qui étaient là et qui mettaient un peu d'ordre.
00:52:45 Ce qui fait qu'on arrivait à répondre et à arrêter cet harcèlement.
00:52:50 Le harcèlement moderne sort même du trottoir, rejoint la maison.
00:52:56 Le secret et l'intimité de l'enfance, c'est surtout quand il a un portable
00:52:59 ou quand il est branché sur le réseau social.
00:53:02 Il va se passer quelque chose de dramatique,
00:53:06 c'est que l'enfant va être en permanence dans une pression psychologique.
00:53:11 Alors Georges Fenech, c'est vrai qu'on voit ces drames impuissants, terribles
00:53:16 liés au harcèlement scolaire.
00:53:19 Le ministre de l'Éducation a mis en place notamment un programme,
00:53:22 le programme PHAAR qui prévoit la formation de la communauté éducative volontaire,
00:53:25 l'intervention en cas de harcèlement et la mise à disposition d'une plateforme dédiée.
00:53:30 Néanmoins, est-ce que cela vous semble à la hauteur des enjeux
00:53:34 par rapport à ce qui se passe et l'évolution du harcèlement,
00:53:36 on le disait, avec les réseaux sociaux notamment ?
00:53:38 On est profondément choqués par la mort, par suicide, par pendaison.
00:53:45 Imaginez, un petit garçon de 10 ans.
00:53:49 On a tous en mémoire encore la mort récente par suicide de la jeune Lidzé,
00:53:53 vous l'avez rappelé.
00:53:55 On pourrait rappeler d'autres affaires.
00:53:57 J'ai reçu ici même sur ce plateau le père du petit Maël, vous vous souvenez.
00:54:01 Donc il y a là un phénomène qui malheureusement a tendance à se répéter
00:54:07 et la société doit réagir, c'est évident.
00:54:11 Alors je rappelle d'abord qu'on a tout de même créé une loi spécifique,
00:54:16 la loi du 3 mars 2022 sur le délit de harcèlement scolaire qui conduit à un suicide,
00:54:24 qui est puni de peine lourde, jusqu'à 10 ans d'emprisonnement.
00:54:29 Donc ça c'est une chose, la répression elle existe.
00:54:32 Maintenant l'important c'est évidemment de prévenir.
00:54:36 Et pour prévenir, j'entendais suggérer la réinstitution du survien général,
00:54:44 qui était chargé dans les collèges et lycées à une certaine époque de la discipline,
00:54:49 ça fonctionnait, moi je m'en souviens.
00:54:51 On l'appelait le surjet.
00:54:53 Le surjet venait vous voir, ça ne plaisantait pas.
00:54:56 Donc il était le représentant de l'ordre, de l'autorité.
00:54:59 Sans doute là il y a une piste.
00:55:01 Et puis évidemment la question des réseaux sociaux qui aujourd'hui fait
00:55:05 qu'il doit y avoir une responsabilité particulière des opérateurs sur certains contenus.
00:55:12 Alors il y a dans la loi effectivement cette exigence,
00:55:15 mais est-ce qu'elle est vraiment appliquée ? Je ne le crois pas.
00:55:17 Il faut donc une surveillance et une responsabilité des opérateurs
00:55:21 sur tous les réseaux sociaux, ça c'est très important.
00:55:24 Et puis une responsabilisation encore davantage évidemment des référents
00:55:28 au sein des établissements, de l'éducation nationale, du chef d'établissement,
00:55:33 ça aussi c'est important, l'éducation, bien sûr l'éducation par les parents.
00:55:38 Et puis ne pas hésiter, moi je crois, parce que ce qui nous a tous choqués
00:55:42 dans certaines affaires, c'est de voir que c'est la victime du harcèlement
00:55:46 qui doit quitter l'établissement.
00:55:49 - Philippe, vous vous en souvenez, là il faudrait peut-être qu'il y ait
00:55:53 des instructions bien plus précises et claires,
00:55:55 celui qui harcèle n'a plus rien à faire dans cet établissement.
00:55:58 Au moins après un rappel à l'ordre, s'il récidive,
00:56:02 eh bien il doit quitter l'établissement.
00:56:04 - Philippe Guybert.
00:56:05 - Non mais tu as raison de soulever ce point qui est tout à fait essentiel,
00:56:08 dans toutes les affaires de harcèlement que j'ai pu connaître dans mon entourage,
00:56:13 c'est le harcélé qui quitte l'école.
00:56:16 Et donc vous avez une situation où le harcèleur n'est pas sanctionné.
00:56:20 Et au bout du compte, c'est le harcelé qui est sanctionné,
00:56:26 dont les parents doivent faire des démarches pour trouver un autre établissement.
00:56:30 Il y a certainement des exceptions, mais ça a tendance à être la règle générale.
00:56:35 - On parle souvent de la posture pas de vague du ministère de l'éducation.
00:56:38 - Mais ça rejoint la posture pas de vague.
00:56:43 Et donc dans certains cas précis, même, c'est clairement du pas de vague.
00:56:47 Parce qu'on sait en gros qui sont les harcèleurs,
00:56:50 parce que parfois c'est un harcèlement collectif,
00:56:53 mais de donner un coup de pied dans la fourmilière
00:56:56 poserait des tas de sujets à l'établissement dans son contexte géographique.
00:57:01 - Avant de parler des...
00:57:02 - Je voudrais juste prolonger.
00:57:04 Ce qui m'a choqué dans la déclaration de Papendaye cette semaine,
00:57:08 c'est qu'il a parlé d'échec collectif.
00:57:10 On est tous d'accord, c'est un échec collectif.
00:57:12 D'accord, mais une fois qu'on a dit ça, un échec collectif,
00:57:15 ça dilue un peu les responsabilités.
00:57:17 Il y a une responsabilité de l'institution scolaire,
00:57:20 des établissements scolaires.
00:57:21 Moi, je suis un peu choqué d'entendre dire
00:57:25 que la formation va s'adresser qu'aux volontaires,
00:57:29 comme si c'était un sujet où on pouvait traiter ce sujet par le volontariat.
00:57:33 Non, d'où effectivement la question du surveillant général,
00:57:37 mais on va inévitablement retomber sur une question de moyens budgétaires,
00:57:41 de création de postes.
00:57:42 Bref, c'est un sujet qu'il faut qu'on prenne très au sérieux,
00:57:45 qui est gravissime, d'autant plus, comme tu l'as dit, Georges,
00:57:49 que nous avons les réseaux sociaux,
00:57:51 ce qui fait une grande différence par rapport au harcèlement
00:57:54 d'il y a 20 ans, 30 ans, 40 ans, puisque le harcèlement,
00:57:57 comme l'a très bien expliqué le chef d'établissement,
00:57:59 se poursuit à la maison, via le smartphone
00:58:03 que les gamins, après 10, 12 ans, ont à peu près tous.
00:58:06 On entend beaucoup certains enseignants,
00:58:09 certains professeurs, Georges Fenech, dire
00:58:11 qu'on n'a pas suffisamment de moyens pour lutter,
00:58:14 notamment contre le harcèlement scolaire.
00:58:16 Est-ce que c'est un manque de moyens ou un manque de volonté ?
00:58:19 Non, je pense que quand il y a de la volonté,
00:58:23 il y a des moyens qui doivent suivre,
00:58:25 on ne doit pas se poser la question.
00:58:27 L'école doit rester le sanctuaire, à l'abri de tout.
00:58:32 Or, aujourd'hui, l'école n'est plus un sanctuaire.
00:58:35 L'école est perméable.
00:58:37 Elle est perméable aux violences.
00:58:39 Parce qu'on parle du harcèlement,
00:58:41 il y a aussi les violences physiques, on va en parler.
00:58:45 Il y a la drogue qui peut circuler,
00:58:47 et aux abords des établissements.
00:58:50 Il y a des écoles qui sont menacées,
00:58:52 heureusement, fait rare ici, mais par des actes de terrorisme.
00:58:56 Et moi, je vois certaines collectivités locales,
00:58:59 je pense notamment à une région, la région Ronald,
00:59:02 dont je suis issu, où il y a eu un effort considérable
00:59:05 pour protéger les établissements scolaires.
00:59:08 Par des caméras, par des agents de sécurité dédiés aux abords du lycée,
00:59:14 il va falloir mettre les moyens,
00:59:16 car on ne peut pas envoyer son enfant à l'école,
00:59:19 aujourd'hui, la peur au ventre, c'est pas possible.
00:59:21 L'école doit rester un sanctuaire.
00:59:23 Donc, la volonté, elle prédétermine les moyens.
00:59:27 Ceux qui ont la volonté de le faire, doivent trouver les moyens pour le faire.
00:59:31 - Je dirais, c'est d'autant plus vrai que l'évolution de l'école
00:59:35 a conduit à mettre les parents au centre des choses.
00:59:39 Et à diminuer l'autorité des enseignants et du personnel
00:59:44 de ce qu'on appelle la communauté éducative dans un établissement.
00:59:48 Et dans les cas de harcèlement, les parents des harcèleurs
00:59:52 sont souvent extrêmement réticents et ne veulent pas en entendre parler.
00:59:56 Et sont prêts à défendre parfois leurs enfants,
00:59:59 qui sont pourtant harcèleurs, jusqu'au bout.
01:00:02 Il faut bien mesurer que le rapport de force dans beaucoup d'écoles s'est inversé.
01:00:06 Et que ce n'est plus le personnel enseignant
01:00:08 ou le personnel de l'établissement de manière plus générale
01:00:11 qui a le dernier mot face aux parents d'élèves
01:00:13 qui sont devenus parfois extrêmement puissants.
01:00:16 Tout prof de lycée ou de collège aura des exemples à vous donner,
01:00:20 beaucoup moins dramatiques que ceux dont on parle,
01:00:23 mais qui témoignent d'un rapport de force qui s'est inversé.
01:00:26 Il faut prendre ce sujet.
01:00:28 Le harcèlement scolaire, le harcèlement des gamins,
01:00:31 c'est un sujet qui laisse des traces gravissimes dans la vie d'une personne.
01:00:34 Et on suivra bien évidemment de très près les éventuelles mesures
01:00:37 ou annonces qui pourraient être faites dans les prochains jours.
01:00:40 Dans l'actualité, également, messieurs,
01:00:42 cette interrogation autour du trafic d'armes.
01:00:45 Puisque depuis quelques semaines, on en a beaucoup parlé,
01:00:48 les fusillades se multiplient un peu partout en France.
01:00:50 Des actes souvent liés au trafic de drogue et qui posent,
01:00:53 je vous le disais, cette question de la circulation des armes dans l'hexagone.
01:00:57 Le nombre de saisies est lui en hausse.
01:01:00 On voit les précisions de Thomas Bonnet.
01:01:02 Et puis Jean-Christophe Couvy, secrétaire national SGP Police,
01:01:06 sera ensuite en liaison avec nous.
01:01:08 À Paris, Grenoble ou encore Trappes, les mêmes scènes.
01:01:14 Les fusillades se sont succédées cette semaine.
01:01:17 Une violence par arme à feu qui gagne même des territoires jusque là épargnés,
01:01:20 comme à Nantois, commune de Lens, où une fusillade a fait un mort cette semaine.
01:01:24 Par rapport à une ville de notre importance, 3500 habitants,
01:01:28 nous ne pensions pas que c'est quelque chose qui pouvait nous arriver.
01:01:31 Une série de fusillades qui interroge.
01:01:33 À quel point les armes circulent-elles en France ?
01:01:35 Selon les derniers chiffres des autorités,
01:01:37 les saisies ont augmenté de 9,5% en 2022,
01:01:41 avec un peu plus de 8000 armes récupérées par les forces de l'ordre.
01:01:44 Si l'Office central de lutte contre la criminalité organisée
01:01:47 justifie cette hausse par un travail plus efficace,
01:01:50 la présence d'armes à feu semble également plus répandue que dans le passé.
01:01:53 Dans toutes les grandes villes et moyennes villes de France,
01:01:56 vous y trouvez des stupéfiants, donc des armes à feu en circulation.
01:02:00 Je parle essentiellement de la Kalachnikov qui circule beaucoup dans notre pays,
01:02:04 beaucoup plus qu'il y a une quinzaine d'années, bien évidemment, c'est à l'écréchin d'eau.
01:02:09 Je vous dis bien, après, on multiplie aussi nos opérations de police
01:02:13 et nos démantèlement de réseaux de stupéfiants.
01:02:17 Et du coup, on y trouve bien sûr divers armes de poing ou d'armes de guerre.
01:02:23 En avril, après une série de fusillades meurtrières à Marseille,
01:02:26 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait fait part de sa volonté
01:02:29 de cibler les consommateurs pour in fine atteindre le trafic
01:02:33 et donc réduire les violences qui en découlent.
01:02:36 Ces trafics de drogue, ces trafics d'armes,
01:02:38 on va en parler avec Jean-Christophe Couville,
01:02:40 policier secrétaire national SGP.
01:02:43 Jean-Christophe Couville, bonsoir.
01:02:44 Merci d'être avec nous pour nous éclairer sur ces trafics d'armes, notamment.
01:02:49 On pourrait avoir le sentiment que des cartels sont en train de se former
01:02:54 un peu partout sur le territoire, avec des gangs qui protègeraient leur zone.
01:02:59 Est-ce qu'on en est là ou pas encore ?
01:03:02 Écoutez, on s'y rapproche.
01:03:04 On s'y rapproche, vous savez, le kilo de cocaïne,
01:03:06 actuellement, vous l'avez entre 25 000 et 30 000 euros.
01:03:10 Donc vous voyez bien que quand vous avez des trésors de guerre comme ça,
01:03:13 vous les défendez.
01:03:14 Et vous les défendez avec quoi ?
01:03:15 Quand vous voulez défendre votre point de deal
01:03:18 qui fait des milliers d'euros de gains tous les jours,
01:03:21 eh bien avec les armes que vous trouvez.
01:03:23 Effectivement, les kalachnikovs, c'est l'arme du pauvre, entre guillemets.
01:03:26 C'est l'arme des révolutionnaires.
01:03:28 Il y en a partout dans le monde.
01:03:29 Et surtout, c'est des armes qui nous viennent des pays de l'Est.
01:03:32 Encore une fois, il y a un trafic, on le connaît.
01:03:35 C'est la guerre des… j'allais dire l'ex-Yugoslavie,
01:03:38 donc des Balkans, où il y a eu beaucoup de résurgences comme ça
01:03:41 et de ventes de kalachnikovs, de Bulgarie aussi.
01:03:45 Quand tout le pacte de Varsovie est tombé,
01:03:47 effectivement, il y a eu du trafic d'armes
01:03:49 et beaucoup de mafias qui ont vendu des armes.
01:03:51 Après, les faire venir jusqu'ici, c'est quand même assez compliqué
01:03:54 parce que ça ne se fait pas d'un trait.
01:03:56 Ça se fait par… on démonte une arme
01:03:58 et on la fait venir par des réseaux, petit à petit,
01:04:01 sur plusieurs temps, par des passeurs, entre guillemets,
01:04:04 pour justement la remonter ici, en France.
01:04:06 Et puis souvent, la plupart du temps,
01:04:08 c'est des armes aussi qui sont chez les personnes.
01:04:11 C'est des fusils de chasse, c'est des fusils à pompe,
01:04:14 c'est des revolvers chez les tireurs.
01:04:16 Voilà. 30% des saisies sont dues au trafic de stups.
01:04:19 Le reste, c'est soit les fans d'armes,
01:04:23 soit aussi des extrémistes.
01:04:25 – On le disait, le nombre de saisies est en hausse.
01:04:28 Ça veut dire qu'aujourd'hui, en France,
01:04:30 il y a plus d'armes qui circulent que les années précédentes ?
01:04:33 – D'après mes collègues de l'Office central,
01:04:37 nous disent que non, en fait.
01:04:40 On serait toujours au même volume.
01:04:42 Bon, après, effectivement, on est toujours aussi
01:04:44 dans l'ère du temps de la communication positive,
01:04:46 où on explique que ça n'augmente pas,
01:04:49 mais qu'on fait plus de saisies.
01:04:51 Donc, la vérité peut-être entre les deux, bien sûr.
01:04:53 Mais bon, je vous dis, moi, j'ai quand même confiance
01:04:55 à mes collègues de terrain qui me disent qu'en fait,
01:04:57 ils saisissent à peu près le même nombre d'armes.
01:04:59 Là, ça a augmenté de 9,5% l'année dernière.
01:05:02 Mais que ça resterait quand même stable.
01:05:04 Sauf que, du coup, on se pose la question,
01:05:06 pourquoi aujourd'hui, il y a autant de règlements de comptes ?
01:05:08 Eh bien, parce qu'à une époque, ces armes-là
01:05:10 étaient gardées dans les quartiers,
01:05:12 ou par des personnes, même, qui montaient au braquage.
01:05:14 Par exemple, pour les camions, on appelle ça les tiers-lire,
01:05:19 vous savez, les camions blindés.
01:05:21 Aujourd'hui, ça ne se fait plus, ça ne monte plus trop au braquage.
01:05:23 Comme ça, c'est très rare.
01:05:25 Donc, du coup, ces armes, elles sont aussi dans des quartiers,
01:05:27 des quartiers sensibles.
01:05:28 Et on les sortait à une époque, on les montrait,
01:05:30 on les exhibait en disant, attention, voilà, je suis costaud,
01:05:32 j'ai des armes de guerre, viens pas me chercher des noises,
01:05:35 sinon, je m'en sers.
01:05:36 Mais aujourd'hui, en fait, on est passé à l'acte.
01:05:38 Et c'est pour ça aussi qu'on voit beaucoup de règlements de comptes
01:05:40 et des matchs aller-retour.
01:05:42 Avec des tireurs en possession d'armes,
01:05:44 très jeunes, en règle générale ?
01:05:46 Oui, de plus en plus jeunes, d'ailleurs.
01:05:48 De toute façon, on voit bien que la criminalité,
01:05:50 la délinquance, elle touche les plus jeunes d'entre nous.
01:05:52 Et maintenant, on a des gamins de 18 ans
01:05:54 qui sont des vrais tueurs à gage.
01:05:57 Et ça encore, ça nous vient des cartels mexicains,
01:06:00 des cartels colombiens, avec les fameux sicarios.
01:06:03 Ce sont des tueurs qui sont payés par des cartels.
01:06:08 Et ici, on est en train de faire la même chose.
01:06:10 Donc, c'est des gamins qui ont été élevés
01:06:12 dans cette violence depuis le début.
01:06:14 Ils sont au pilotage automatique, en fait, ces gamins.
01:06:16 Et donc, dans un quartier,
01:06:18 quand vous vivez toujours dans la violence,
01:06:20 que vous êtes nés dans la violence,
01:06:21 et que vous connaissez que la rue,
01:06:23 effectivement, à un moment donné, vous prenez ce chemin-là.
01:06:25 Et voilà, j'allais dire,
01:06:27 votre univers se résume à vos connaissances à vous.
01:06:30 Donc, leur connaissance, c'est ça.
01:06:32 C'est le monde de la violence.
01:06:33 Ma question est peut-être un peu naïve,
01:06:35 mais dans la mesure où on sait
01:06:37 où sont localisés les trafics de drogue,
01:06:40 pourquoi ne pas réaliser des opérations coup de poing,
01:06:43 des opérations massives, justement,
01:06:45 pour aller faire à la fois des saisies de drogue
01:06:47 et en même temps des saisies d'armes ?
01:06:49 Alors, il y a des opérations coup de poing.
01:06:52 Ça existe déjà, effectivement.
01:06:54 C'est quand même long à monter.
01:06:56 Après, il faut aussi des réquisitions,
01:06:58 parce qu'on ne va pas chez les gens comme ça.
01:06:59 Donc, il faut que les procureurs de la République
01:07:01 nous donnent des réquisitions.
01:07:02 Et puis, vous imaginez,
01:07:03 on ne peut pas faire du porte-à-porte dans chaque immeuble,
01:07:06 parce que, encore une fois, la loi ne nous permet pas.
01:07:08 On va chez les gens quand on a l'intime conviction
01:07:10 qu'il y a quelque chose et qu'on a des preuves.
01:07:12 Là, je vais dire, on ne va pas taper chez les gens.
01:07:14 Bonjour, on vient vérifier votre appartement.
01:07:16 Donc, il y a des nourrices, qu'on appelle.
01:07:18 C'est-à-dire qu'il y a des appartements
01:07:19 qui sont réquisitionnés par des dealers,
01:07:21 chez M. et Mme Tout-le-Monde,
01:07:22 qui n'ont des fois même pas trop le choix.
01:07:24 Et en échange d'argent,
01:07:25 effectivement, ils laissent dedans la drogue ou des armes,
01:07:29 des cachettes.
01:07:30 Et puis, quand il y a besoin,
01:07:31 ils vont dans ces appartements se servir.
01:07:33 Et puis, effectivement, après,
01:07:35 ils se servent pour défendre leur bien
01:07:36 ou alors aller faire des matchs retour chez les adversaires.
01:07:40 Avant de vous libérer, Jean-Christophe Couvy,
01:07:42 peut-être cette dernière question.
01:07:43 Gérald Darmanin, lui, souhaitait viser les consommateurs,
01:07:46 puisque s'il n'y a pas de consommateurs,
01:07:48 pas de trafic de drogue.
01:07:50 Et donc, pas de trafic d'armes.
01:07:52 C'est le consommateur qui doit être avant tout sanctionné ?
01:07:57 Je dirais les deux,
01:07:58 parce qu'en fait, effectivement, c'est l'offre et la demande.
01:08:00 Le consommateur, il participe au trafic,
01:08:04 contre sa volonté peut-être,
01:08:06 parce que lui, ce qu'il veut,
01:08:07 c'est juste acheter sa consommation, sa drogue,
01:08:09 et puis, j'allais dire, l'utiliser.
01:08:11 Sauf que cet argent, il a quand même du sang.
01:08:14 Enfin, je veux dire, la drogue a du sang sur les mains,
01:08:16 même quand il l'achète.
01:08:18 Il ne faut pas oublier qu'en Bouchênes,
01:08:20 il y a aussi des personnes qui sont tuées,
01:08:22 des personnes qui sont massacrées, torturées.
01:08:26 Il y a des familles entières qui subissent les lois des mafias.
01:08:30 Et donc, derrière tout ça,
01:08:31 votre petit joint du samedi soir,
01:08:32 il a un coût quand même excessif.
01:08:34 Alors oui, il faut s'attaquer aux consommateurs.
01:08:36 En même temps, on s'est attaqué de façon financière aux consommateurs
01:08:40 avec les amendes forfaiteurs délictuelles.
01:08:42 Il se dit qu'il n'y aurait que 30% de taux de recouvrement.
01:08:45 Donc après, à quoi bon faire des amendes forfaiteurs délictuelles
01:08:49 si à la fin, il y a 30% de personnes qui les payent ?
01:08:52 Voilà, donc encore une fois, c'est bien administratif.
01:08:55 On fait du chiffre, c'est bien, tout le monde est content.
01:08:58 Sauf que la finalité, ça ne suffira peut-être pas.
01:09:00 Et puis, il faut peut-être donc augmenter ces AFD.
01:09:02 Et puis surtout, c'est, j'allais dire, aller chercher l'argent
01:09:05 et faire recouvrir ça par des huissiers.
01:09:07 Bon, maintenant, est-ce qu'un huissier va taper à la porte d'une cité
01:09:09 pour dire "Bonjour, vous me devez 500 euros".
01:09:11 De là à le faire, je pense qu'il y a encore du chemin à faire en France.
01:09:16 Merci en tout cas, Jean-Christophe Couvy, pour votre éclairage ce soir sur CINEDOUS.
01:09:20 Secrétaire national, Unité, SGP, Poli, Georges Fenech.
01:09:23 On voit ce nouveau fléau du trafic d'armes qui découle directement du trafic de drogue.
01:09:28 Je m'adresse à l'ancien magistrat.
01:09:30 Est-ce qu'effectivement, ça a évolué, ce trafic d'armes ?
01:09:33 Ou ça a toujours existé, finalement, sur le territoire français,
01:09:37 avec notamment les conflits, notamment en Europe de l'Est ?
01:09:40 Moi, je constate aujourd'hui un phénomène que je n'ai pas connu,
01:09:47 qui est complètement différent de ce que j'ai connu professionnellement.
01:09:51 Parce que j'avais en charge la lutte contre le trafic de stupéfiants,
01:09:54 comme j'ai instruction.
01:09:56 On parle des années 90.
01:09:58 Ça n'a plus rien à voir.
01:10:00 À l'époque dont je vous parle, effectivement,
01:10:03 il n'y avait pas cette circulation d'armes lourdes comme les Kalachnikovs,
01:10:07 qui sont venus effectivement du démantèlement de l'ex-Yougoslavie.
01:10:11 Mais surtout, ça ne concernait pas les mêmes individus.
01:10:14 À cette époque-là, vous aviez des gangs, je dirais,
01:10:18 qui étaient structurés avec un chef de gang.
01:10:21 Il y avait presque des règles d'honneur dans ces milieux-là.
01:10:25 Le fameux code d'honneur des voyous.
01:10:27 Le fameux code d'honneur, voyez-vous.
01:10:29 Et on ne tuait pas comme ça, pour un oui, pour un non.
01:10:33 C'étaient des professionnels, en quelque sorte.
01:10:36 Aujourd'hui, je suis sidéré de voir le très jeune âge de tueurs à gage.
01:10:43 Ils sont recrutés, mineurs, tout jeunes majeurs.
01:10:46 On en a eu récemment un exemple, un jeune de 18 ans, tueur à gage.
01:10:50 Pour 200 euros, il va abattre un rival, un concurrent du trafic de drogue.
01:10:55 Et on se sonnerait de plusieurs autres règlements de compte.
01:10:59 Donc c'est ça qui a évolué.
01:11:01 C'est le fait qu'on a affaire aujourd'hui à des tueurs très jeunes
01:11:06 qui n'hésitent pas à passer à l'acte et se posent la question
01:11:11 non seulement de la lutte, vous avez raison,
01:11:13 le trafic de stupéfiants qui est à l'origine de tout cela,
01:11:16 mais également s'interroger sur comment est-ce possible
01:11:20 que des jeunes majeurs et mineurs en sont arrivés
01:11:24 à des actes de très grande délinquance criminelle comme cela.
01:11:28 Est-ce qu'on ne doit pas revoir toute notre politique pénale des mineurs
01:11:34 pour les dissuader de continuer dans une délinquance de plus en plus grave.
01:11:39 Tant qu'on n'aura pas pris des décisions mais qui ont vraiment une visibilité
01:11:43 pour certains mineurs délinquants d'habitude qui se livrent au trafic de stupéfiants,
01:11:47 par des sanctions effectives, n'ayons pas peur des mots.
01:11:51 À un moment la prison s'arrête et les courtes peines d'emprisonnement s'arrêtent.
01:11:55 Et qu'on ne prendra pas des mesures d'éloignement aussi de ces jeunes,
01:11:59 de leur quartier, pour les extraire du milieu criminogène,
01:12:03 eh bien on assiste aujourd'hui à une très très grande délinquance
01:12:08 des mineurs et jeunes majeurs qui encore une fois n'existait pas
01:12:12 il y a une vingtaine d'années, une trentaine d'années,
01:12:15 ça n'existait pas de cette façon-là.
01:12:17 Il y a toujours eu des règlements de compte,
01:12:19 on utilisait des armes de poing 9mm, 357 magnum,
01:12:23 mais aujourd'hui ce sont des armes lourdes, des armes de guerre,
01:12:26 des kalachnikovs utilisées par des jeunes de 17-18 ans.
01:12:29 C'est ça la nouveauté.
01:12:31 C'est vrai que c'est un phénomène inquiétant, on y reviendra.
01:12:34 Dans l'actualité également, une réaction...
01:12:38 Allez-y Philippe Guibert, il faut avancer,
01:12:41 on a plein de sujets à traiter, mais je vous écoute.
01:12:43 Non, juste souligner qu'en 20 ans, 30 ans, le trafic de drogue a doublé, a triplé.
01:12:48 Et pas qu'en France, ce n'est pas qu'un phénomène français.
01:12:52 Et donc plus vous avez de l'argent en circulation,
01:12:54 plus vous avez de compétition entre les gangs et les bandes,
01:12:57 dans les cités ou ailleurs, mais principalement dans les cités,
01:13:01 plus vous avez la nécessité de vous défendre
01:13:04 et de défendre votre chiffre d'affaires qui est en explosion.
01:13:06 Parce qu'il y a beaucoup d'argent qui est brassé par ce trafic.
01:13:10 Et donc les armes, c'est la bombe à retournement qu'on connaît depuis 20 ans,
01:13:14 mais là elle est en train vraiment d'exploser.
01:13:17 Il commence à y avoir pas mal de victimes collatérales.
01:13:20 Il y aura des policiers qui feront partie des victimes.
01:13:23 Voilà, si vous voulez passer à un autre sujet, je vais pas rester trop longtemps là-dessus.
01:13:28 Pas du tout, non, c'est important.
01:13:30 Merci pour votre décryptage, vous êtes également là pour ça.
01:13:33 Merci Philippe Guivert.
01:13:34 Je voulais vous entendre sur un autre sujet.
01:13:36 Cette conférence à haut risque qui a eu lieu hier à la Sorbonne, à Paris.
01:13:41 La chercheuse Florence Bergeau-Blaquer,
01:13:43 auteure d'une étude consacrée aux frères musulmans,
01:13:46 a été invitée à s'exprimer.
01:13:48 Il y a trois semaines, l'université parisienne avait déprogrammé l'événement,
01:13:52 pour des raisons de sécurité.
01:13:53 C'est donc avec un dispositif sécuritaire renforcé,
01:13:56 que l'anthropologue du CNRS a pu prendre la parole vendredi soir.
01:14:01 Vous voyez ce reportage de Fabrice Elsner et Thomas Bonnet,
01:14:05 et puis je vous écoute ensuite.
01:14:07 Devant l'entrée de cet amphithéâtre de la Sorbonne, le filtrage est minutieux.
01:14:13 Alors si c'est il y a une semaine, ça va marcher, c'est qu'il y a un zoom.
01:14:15 Seules les personnes inscrites ont l'autorisation d'entrée.
01:14:18 Des mesures de sécurité drastiques, suite à l'intervention de cette chercheuse,
01:14:22 Florence Bergeau-Blaquer.
01:14:24 Son intervention avait été reportée il y a plusieurs semaines,
01:14:26 par crainte de jeter de l'huile sur le feu,
01:14:29 selon la doyenne de la faculté de lettres.
01:14:31 Finalement, la conférence a bel et bien eu lieu ce vendredi à la Sorbonne.
01:14:35 L'anthropologue malheureusement habitué aux réticences du milieu universitaire.
01:14:39 Toutes les études sur l'islamisme sont en train de fondre comme neige au soleil.
01:14:44 Les conditions, on n'est plus en capacité de former de nouveaux étudiants
01:14:51 parce qu'ils risquent pour leur carrière, parce qu'ils risquent pour leur vie.
01:14:55 Un contexte difficile pour Florence Bergeau-Blaquer
01:14:58 qui a toutefois pu compter sur la présence d'un grand nombre de ses soutiens.
01:15:01 Je suis venu pour soutenir une collègue qui fait son travail
01:15:05 et qui est menacée de mort par des gens intolérants.
01:15:08 Parfois, la sécurité est un prétexte pour éviter d'aborder des sujets qui fâchent.
01:15:15 En s'attaquant au réseau d'influence des frères musulmans,
01:15:18 Florence Bergeau-Blaquer a reçu des menaces de mort
01:15:20 et doit désormais être encadrée par un dispositif de sécurité.
01:15:24 Alors Philippe Dibert, à la fois une bonne nouvelle
01:15:26 puisque qu'une chercheuse puisse s'exprimer dans une université,
01:15:30 on a envie de dire c'est la moindre des choses,
01:15:32 et en même temps on le voit, à quel prix ?
01:15:34 - Oui, et ce qu'on vient d'entendre dans votre reportage est inquiétant
01:15:39 parce qu'elle dit "nous risquons de ne plus pouvoir former des étudiants
01:15:44 aux études sur l'islamisme".
01:15:46 Et c'est extrêmement inquiétant parce que c'est un pan du savoir
01:15:51 sur un sujet qui est important et qui existe et qui est présent dans la société française.
01:15:57 C'est très inquiétant de voir que dans ce haut lieu,
01:16:00 la Sorbonne, troisième université européenne créée au Moyen-Âge,
01:16:04 qu'on ne soit pas en capacité d'organiser,
01:16:08 tout au moins qu'on hésite à organiser,
01:16:10 une conférence sur ce sujet-là. C'est vertigineux.
01:16:13 - Est-ce que vous avez senti un soutien suffisant
01:16:15 autour de cette chercheuse finalement ?
01:16:18 - Non, j'ai vu beaucoup de silence.
01:16:20 J'ai vu beaucoup de gens...
01:16:22 Je trouve qu'à l'université il y a un problème.
01:16:25 Il y a deux ans il y a eu une polémique sur l'islamo-gauchisme.
01:16:29 Des universitaires se sont levés en masse
01:16:32 pour expliquer que c'était un concept d'extrême droite.
01:16:35 C'est un concept qu'on peut discuter, comme tous les concepts,
01:16:38 mais qui était produit par un chercheur, Taghi Eif en l'occurrence.
01:16:42 Et puis l'islamophobie est un concept utilisé
01:16:45 par une partie des universitaires sans jamais discuter.
01:16:48 C'est un concept qui vient de la propagande des frères musulmans.
01:16:51 J'ai un problème avec ça qui vraiment me préoccupe,
01:16:55 c'est-à-dire qu'il y a un manque de courage,
01:16:57 il y a un manque de volonté de réfléchir sur ce sujet,
01:17:00 teinter d'idéologie en bonne partie,
01:17:03 parce que les questions de sécurité sont certes importantes,
01:17:06 mais les questions de sécurité ne me paraissent pas pouvoir être au point
01:17:10 d'empêcher que se tienne ce type de conférence à la Sorbonne
01:17:14 dans la première université française.
01:17:17 Et donc je trouve que là il y a une déviation à la fois du courage,
01:17:24 enfin il y a un manque de courage des universitaires, avec un grand silence,
01:17:28 et puis une idéologie qui consiste à dire
01:17:32 le problème c'est la stigmatisation des musulmans
01:17:35 et ce n'est pas l'islamisme, c'est ça qu'il y a derrière.
01:17:38 Et donc cette chercheuse se trouve en porte à faux par rapport à ce discours-là.
01:17:41 Et c'est ça qu'il faut bien comprendre,
01:17:43 c'est qu'on peut peut-être discuter de ce qu'elle raconte, ses travaux,
01:17:47 comme tout travail universitaire il est soumis à discussion de ses pairs,
01:17:52 c'est le principe de l'université et c'est bien normal.
01:17:55 Donc il ne s'agit pas de dire qu'elle aurait raison par nature,
01:17:58 mais il s'agit de dire qu'elle mène des travaux sérieux
01:18:00 qui méritent justement d'être discutés.
01:18:03 Et qu'on ne puisse plus discuter dans le milieu universitaire,
01:18:06 c'est un très mauvais signe.
01:18:08 C'est un très mauvais signe, très inquiétant.
01:18:10 Georges Fenech, qu'est-ce qui vous inquiète le plus finalement ?
01:18:12 C'est l'influence des frères musulmans ou finalement ce manque de courage
01:18:15 pointé du doigt par Philippe Guibert à l'instant de certains universitaires ?
01:18:20 Rappelons-nous après l'affaire Samuel Paty, tragiquement assassinée,
01:18:25 les enseignants ont la peur au ventre dans les écoles,
01:18:28 dans les établissements scolaires, ils ne peuvent plus aborder certains sujets.
01:18:33 Aujourd'hui c'est le temple du savoir français, la Sorbonne,
01:18:36 qui est carrément bunkérisé pour qu'on ne puisse tenir une conférence.
01:18:42 Mais où va-t-on ? Dans quel pays vit-on aujourd'hui ?
01:18:46 Attention à ne pas s'habituer à ce genre de choses.
01:18:48 Quand je vois qu'on passe au détecteur de métaux maintenant,
01:18:52 des étudiants ou des enseignants pour entrer à la Sorbonne,
01:18:55 je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va plus dans notre pays.
01:18:58 Que vous dire de plus, sinon que nous devons être extrêmement fermes
01:19:04 pour extirper de notre société ce mal endémique qui est la radicalisation,
01:19:12 un islam rigoriste porté avec des valeurs qui ne sont pas les nôtres.
01:19:17 Ne pas confondre avec l'islam, bien entendu, je le précise toujours.
01:19:21 Mais tous ces plans que nous avons mis en place depuis des années maintenant
01:19:26 pour lutter contre ce phénomène, y compris la loi contre le séparatisme,
01:19:30 on voit bien que finalement ça ne porte pas vraiment ses fruits.
01:19:34 Donc il va falloir changer de braquet.
01:19:37 Il faut vraiment que ce type de menaces soit définitivement exclu de notre territoire.
01:19:44 De quelle manière ? Eh bien, il y a une manière forte
01:19:47 qui consiste à ne pas hésiter à expulser tout individu
01:19:52 qui représente une menace pour notre pays.
01:19:55 Je crois que là, on a énormément de progrès à faire.
01:19:58 Il ne s'agit pas d'interdire des courants religieux, entendons-nous,
01:20:01 même des courants intégristes qui ont le droit de dire.
01:20:04 Il s'agit d'empêcher que s'installe dans notre pays une chape de plomb
01:20:11 et qu'on ne puisse plus discuter, critiquer un fait religieux.
01:20:14 C'est ça qu'il faut extirper.
01:20:16 Et qui devrait être défendu par tous les politiques,
01:20:19 Philippe Ivers qui n'est pas le cas.
01:20:21 Oui, par tous les politiques et par tous les universitaires.
01:20:24 Par tous les politiques, vous avez parfaitement raison.
01:20:26 Et les médias, j'ajouterais.
01:20:28 Et par tous les médias, tu as raison.
01:20:29 Ce n'est pas toujours le cas.
01:20:30 Tu as tout à fait raison.
01:20:32 Mais je suis frappé par le grand silence qu'il y a eu dans le milieu universitaire
01:20:36 qui contraste tellement avec la levée de boucliers invraisemblable
01:20:41 quand une précédente ministre de l'enseignement supérieur
01:20:44 de façon extrêmement maladroite et malvenue
01:20:47 avait commandité une enquête au CNRS sur l'islamo-gauchisme.
01:20:51 Et là, tout le monde s'était levé pour protester.
01:20:54 Là, on a une anthropologue qui est menacée de mort,
01:20:58 qui a des difficultés à tenir une conférence au cœur du savoir universitaire à la Sorbonne.
01:21:04 Et je n'ai pas vu beaucoup de pétitions, je n'ai pas vu beaucoup de prises de parole
01:21:08 pour défendre son droit à mener des travaux sur le sujet de l'islamisme.
01:21:14 En l'occurrence, elle, c'est les Frères Musulmans, il y a plusieurs islamismes.
01:21:17 Et puis deuxièmement, pour en discuter, parce que c'est un sujet.
01:21:21 Georges disait, il faut combattre l'islamisme.
01:21:24 Je suis parfaitement d'accord.
01:21:25 Pour le combattre intelligemment, avec kiff et cassité, il faut le connaître.
01:21:29 Et pour le connaître, on a besoin des travaux universitaires.
01:21:32 Et donc, c'est un des maillons de la chaîne qui nous permettra,
01:21:36 qui permettra à la France de mieux faire face aux islamismes qui existent.
01:21:42 Ce qui est rassurant, c'est que Philippe Guibert et moi-même,
01:21:45 qui ne sommes pas de la même sensibilité, je dirais, on a le même discours.
01:21:49 Vous avez entendu Olivier, on a le même discours.
01:21:51 Mais malheureusement, dans notre pays, il y a une frange politique qui ne tient plus ce discours.
01:21:56 Et ce qui explique aussi peut-être une désertion de l'électorat
01:22:01 vis-à-vis d'une certaine frange politique qui ne dénonce pas suffisamment fort,
01:22:05 voire pas du tout, ses dérives.
01:22:08 Mais c'est d'autant plus vrai que si on est de gauche, pour dire les choses,
01:22:13 comment peut-on être pour les pratiques religieuses qui infériorisent les femmes ?
01:22:20 Quand je dis infériorisent, c'est de l'euphémisme.
01:22:23 Comment peut-on être pour des pratiques ou des doctrines religieuses qui condamnent les homosexuels ?
01:22:29 Bref, quand on est de gauche et qu'on prétend défendre l'égalité,
01:22:32 l'égale dignité de tous les êtres humains,
01:22:35 je ne vois pas comment on peut avoir la moindre timidité vis-à-vis de ces mouvements islamistes.
01:22:41 On est forcément contre. On devrait être forcément contre.
01:22:45 Et je ne doute pas d'ailleurs qu'il y ait beaucoup d'universitaires qui soient choqués.
01:22:48 Mais ils n'osent pas prendre la parole sur le sujet.
01:22:51 - Alceste Éry, je vous propose de quitter la Sorbonne pour aller sur les bandits du lycée.
01:22:56 Plus précisément, on va parler de Parcoursup,
01:22:59 cette phase d'admission principale qui a débuté jeudi pour les 917 000 candidats inscrits sur la plateforme.
01:23:05 Alors ils ont commencé à recevoir les réponses aux voeux qu'ils ont formulés.
01:23:08 C'était il y a trois mois.
01:23:10 21 000 formations étaient accessibles sur le site, chacune ayant un nombre variable de places à la clé.
01:23:16 Oui, mais voilà, comme chaque année, depuis s'avait en place,
01:23:19 il y a des interrogations qui subsistent sur le fonctionnement du logiciel.
01:23:23 D'excellents élèves n'ont pas leurs voeux.
01:23:25 Quand d'autres, peut-être moins brillants, obtiennent ce qu'ils veulent.
01:23:29 Je vous propose d'écouter le témoignage d'un père de famille,
01:23:32 justement un père de famille de Terminal, qui s'exprimait sur notre antenne tout à l'heure à propos de Parcoursup.
01:23:39 - C'est toujours des moments un peu stressants, stressants pour les enfants, stressants aussi pour les parents.
01:23:45 Mais je crois qu'il faut prendre ça avec calme, bien préparer ça en amont.
01:23:51 Parce que là, effectivement, aujourd'hui, depuis hier, les premiers voeux tombent,
01:23:58 mais Parcoursup, ça se prépare tout au long de l'année, ça se prépare très en amont avec ses enfants.
01:24:04 Aujourd'hui, on a des enfants qui changent d'idée extrêmement souvent,
01:24:07 donc plus on peut les préparer avant, plus on peut en discuter avant.
01:24:12 Chaque enfant est différent et chaque formation doit être adaptée aux enfants.
01:24:17 Il y a toujours un mystère quand même dans ce Parcoursup,
01:24:20 même si aujourd'hui, je pense que les choses sont un peu plus claires,
01:24:23 mais vous avez quand même toujours un algorithme qui tourne et vous ne savez pas très bien comment il tourne.
01:24:28 Vous ne savez pas quels sont les critères.
01:24:31 Vous le disiez tout à l'heure, pourquoi il y a des élèves excellents qui n'ont pas la formation qu'ils souhaitent
01:24:38 et vous avez des élèves moins bons qui vont avoir la formation qu'ils souhaitent.
01:24:41 Alors ça peut dépendre effectivement du choix fait par l'élève,
01:24:46 mais il y a toujours quand même une période un peu mystérieuse et on ne sait pas trop comment ça marche.
01:24:51 Alors une période un peu mystérieuse, ce mot mystère autour de Parcoursup, au fond, revient assez régulièrement.
01:24:58 On a beaucoup de témoignages d'élèves qui sont déçus, qui n'ont pas eu leur vœu
01:25:02 et puis beaucoup d'algorithmes qui décident parfois, on ne sait pas trop comment.
01:25:07 Est-ce qu'au fond, ce n'est pas une usine à gaz, voire peut-être avec des risques d'injustice, parfois, Philippe Dibert ?
01:25:14 Oui, c'est-à-dire que pourquoi on a fait Parcoursup ?
01:25:17 Parce qu'on a refusé d'assumer qu'on ferait pour l'entrée dans les différents types d'enseignement supérieur,
01:25:24 des formes de sélection et d'orientation.
01:25:26 Et donc, on a confié ça à un algorithme.
01:25:28 Alors évidemment que ça donne des sentiments d'injustice,
01:25:31 ça donne, ce père de famille le disait à l'instant, un côté mystérieux qui peut nourrir le sentiment d'injustice.
01:25:37 Le fait qu'on ne comprend pas toujours tout, même si les choses se sont un peu améliorées, effectivement.
01:25:43 Mais en fait, on n'assume pas le fait que pour l'enseignement supérieur, on a besoin au minimum d'une orientation.
01:25:51 Avec cet effet pervers qu'on observe dans beaucoup de familles, où Parcoursup devient plus important que le bac.
01:25:58 C'est-à-dire que quand vous avez un enfant dans votre année de terminale, Parcoursup, on commence à y réfléchir à l'automne.
01:26:06 À partir de janvier, février, vous devez faire vos premiers voeux, si ma mémoire est bonne.
01:26:11 Et puis tout ça vous emmène jusqu'au mois de mai.
01:26:14 Et en fait, votre terminale, c'est une année Parcoursup.
01:26:17 Et le bac n'est plus le rituel que nous avons connu dans nos générations.
01:26:23 Et aujourd'hui, le rituel, c'est Parcoursup.
01:26:26 C'est la même chose. Parce qu'un bac que vous allez passer, où vous êtes dans une salle devant une copie d'examen,
01:26:32 ça peut avoir des côtés aussi injustes et traumatisants parfois.
01:26:36 Mais c'est une épreuve, c'est un passage, une épreuve nécessaire.
01:26:40 Être face à un algorithme, c'est très différent, c'est pas du tout la même relation.
01:26:45 Et on peut avoir ce sentiment de manipulation ou d'injustice.
01:26:50 On supprime cette idée de sélection aujourd'hui. J'ai envie d'aller plus loin en disant de méritocratie.
01:26:55 Il y a peut-être effectivement une injustice en passant son baccalauréat.
01:26:58 Il y en a qui vont se planter. Mais au fond, ça fait aussi partie de la vie.
01:27:03 Et peut-être que les meilleurs réussissent.
01:27:06 On perd un petit peu ce goût-là de la méritocratie, de l'effort de celui qui travaille, qui va être récompensé derrière.
01:27:14 Je sais pas. Franchement, je sais pas.
01:27:17 À une certaine époque, on avait le bac, on s'inscrivait.
01:27:21 Pas de souci.
01:27:22 Avec des effets pervers.
01:27:23 Oui, il y avait un effet aussi.
01:27:25 Avec des échecs en première année.
01:27:27 C'est vrai. Mais on n'avait pas cet obstacle à franchir une fois qu'on avait le baccalauréat.
01:27:32 Alors aujourd'hui, la situation a complètement changé.
01:27:34 Moi, j'ai toujours une crainte avec ces algorithmes qui sont déshumanisés, en quelque sorte.
01:27:39 C'est ça.
01:27:40 Est-ce qu'il ne faudrait pas, à côté, je sais pas si c'est possible, je sais pas, prévoir quand même des collèges, des jurys,
01:27:46 qui puissent rencontrer, avoir une présence physique, expliquer quelle est sa motivation de façon à humaniser ce système
01:27:56 qui est beaucoup trop robotisé, je dirais, et qui peut produire, à mon sens, des injustices.
01:28:01 En tout cas, c'est une véritable angoisse.
01:28:03 On l'a vu avec ce témoignage.
01:28:04 Et des millions d'étudiants, lycéens, qui vont rentrer en faculté, c'est vraiment un parcours du combattant aujourd'hui.
01:28:10 Et est-ce que ce n'est pas aussi un moyen de favoriser la mixité sociale, ce fameux logiciel Parcoursup,
01:28:16 c'est-à-dire en envoyant peut-être des élèves de milieux un peu plus défavorisés dans certains établissements,
01:28:22 quand d'autres, ce n'est pas l'objectif affiché.
01:28:25 Néanmoins, est-ce que Parcoursup peut faire ça ?
01:28:28 Je trouve que la mixité sociale peut être une bonne chose.
01:28:30 Je trouve que c'est un facteur de progrès et d'enrichissement des études.
01:28:36 Je ne suis pas sûr que ce soit l'objectif de Parcoursup.
01:28:40 Non, je ne vois pas comment c'est possible.
01:28:42 Mais ce sont des interrogations complémentaires.
01:28:45 Parcoursup, si vous êtes un très bon élève, Parcoursup ou pas Parcoursup,
01:28:51 vous allez entrer dans les filières ou les études que vous souhaitez.
01:28:55 Alors pas toujours.
01:28:56 On a entendu Philippe Hibbert des témoignages.
01:28:58 Ça se complique quand vous n'êtes pas très bon, vous êtes bon, assez bon, moyen.
01:29:03 Là, ça se complique quand vous n'y êtes pas.
01:29:06 Il y a des très bons qui n'y arrivent pas.
01:29:07 C'est ça qui est un problème aussi.
01:29:09 Ce qui crée une véritable injustice à rebours.
01:29:11 Ça crée effectivement un doute sur le système.
01:29:14 En tout cas, on verra.
01:29:15 Il y aura certainement dans les jours à venir des témoignages d'élèves
01:29:19 qui raconteront un petit peu ce qu'ils ont vécu.
01:29:21 Pour moi, la mixité sociale, c'est l'aide à l'étude, c'est la bourse,
01:29:25 c'est la possibilité pour un étudiant d'un milieu défavorisé
01:29:27 de pouvoir faire des études supérieures.
01:29:29 Et puis d'avoir effectivement, Science Po l'a fait, on le sait,
01:29:32 des quotas, etc.
01:29:34 Ça, c'est très important.
01:29:35 Mais au moment d'une inscription, je ne vois pas comment on peut
01:29:38 effectivement avoir des critères informatisés pour atteindre
01:29:43 une mixité sociale.
01:29:44 Ça me paraît difficile.
01:29:45 Peut-être qu'il faudrait assumer qu'on fasse de l'orientation
01:29:47 parce que c'est nécessaire de faire de l'orientation.
01:29:49 Parce que dans le système qu'on a connu aussi,
01:29:51 enfin que j'ai connu en tout cas, j'ai fait quelques études de droit,
01:29:54 beaucoup moins que Georges, mais le taux d'échec en première année de droit
01:30:00 était considérable.
01:30:01 C'est-à-dire que vous arriviez à la fac de droit et que vous aviez
01:30:04 50% des inscrits qui n'allaient pas au bout de la première année.
01:30:08 La sélection, elle se faisait naturellement.
01:30:10 C'est la sélection par échec.
01:30:11 Et d'ailleurs, je note que le plus grand nombre d'étudiants s'inscrivent
01:30:14 toujours dans les disciplines juridiques.
01:30:16 C'est vrai.
01:30:17 Ils veulent faire du droit.
01:30:18 C'est vrai, absolument.
01:30:19 On dit que le droit mène à tout.
01:30:20 Absolument.
01:30:21 Nous sommes samedi soir, beaucoup de matchs de football,
01:30:24 des matchs très importants, même d'ailleurs, ce soir,
01:30:26 je pense au FC Nantes.
01:30:27 Mais on va surtout s'intéresser à ces nouvelles violences
01:30:30 dans le monde du football.
01:30:32 Hier soir, il y a eu ce match Bordeaux-Rhônes,
01:30:35 qui a viré au cauchemar après l'agression d'un joueur rutennois
01:30:38 par un supporter.
01:30:39 Ce joueur, c'est Lucas Boades.
01:30:41 Il a été violemment bousculé par un homme.
01:30:43 Cet homme a déboulé sur la pelouse depuis le bord du terrain.
01:30:46 C'est une première en Ligue 1.
01:30:48 Le match a été interrompu.
01:30:50 Il y a eu d'autres débordements hier soir.
01:30:52 Nîmes-Sochaux, match interrompu à la 18e minute
01:30:55 à cause de fumigène gaz lacrymogène.
01:30:57 Le Havre-Dijon, envahissement de terrain
01:31:00 par les supporters avraies dans le temps additionnel.
01:31:03 Et puis Ajaccio-OM.
01:31:05 Il y a eu des violents affrontements hier.
01:31:08 Il y a encore eu des violents affrontements ce soir sur place.
01:31:13 D'ailleurs, le maire d'Ajaccio, Stéphane Spragia,
01:31:18 voulait annuler le match.
01:31:21 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Georges Fenech, on en est là.
01:31:24 Le maire de la ville préfère annuler un match
01:31:26 plutôt que de subir des violences à cause de supporters.
01:31:31 On pensait que ce phénomène-là, c'était un peu tassé en France.
01:31:35 Visiblement, on a l'impression que les événements prouvent le contraire aujourd'hui.
01:31:41 Oui, et puis on a tous en mémoire ce qui s'est passé au Stade de France.
01:31:45 La violence à l'extérieur, la violence dans les stades,
01:31:48 le phénomène du hooliganisme maintenant qui frappe notre pays.
01:31:52 Vous aurez remarqué comme moi, c'est le football.
01:31:57 C'est ça l'autre interrogation.
01:31:59 On ne voit pas tellement ce genre de choses.
01:32:01 Tout à fait, Georges.
01:32:02 L'hooliganisme a été largement combattu.
01:32:05 Il y a eu une victoire en Grande-Bretagne comme en France.
01:32:08 Là, on ne peut pas vraiment parler de hooliganisme.
01:32:10 C'est autre chose.
01:32:11 C'est encore autre chose.
01:32:12 C'est à l'extérieur.
01:32:13 Là, c'est des supporters qui, pris par l'enjeu,
01:32:17 viennent agresser des joueurs.
01:32:18 C'est ça.
01:32:19 Et là, on passe dans autre chose qu'on n'avait effectivement jamais connue en Ligue 1
01:32:24 et qui tue le football.
01:32:26 Parce que là, si vous avez des gens de le stade qui en viennent à agresser des joueurs,
01:32:30 vous ne pouvez plus faire de match.
01:32:31 Là, ça devient compliqué.
01:32:33 Donc là, on est dans une autre étape.
01:32:36 Alors, le match était à fort enjeu pour les équipes
01:32:39 puisque se jouait des montées et des descentes.
01:32:41 Mais on ne peut pas laisser passer ça.
01:32:43 Mais ce n'est plus le hooliganisme.
01:32:44 Oui, mais c'est vrai que les Anglais, eux, ont plus ou moins réglé la question
01:32:48 de la politique extrêmement dure à l'égard des hooligans.
01:32:51 Interdit de stade, etc.
01:32:53 Vous le savez.
01:32:54 Donc, je ne sais pas comment interpréter ce phénomène.
01:32:57 350 personnes interdites de stade en France chaque année, c'est depuis 2016.
01:33:01 Alors, en Angleterre, pays du hooliganisme, 1 600.
01:33:05 La question, est-ce qu'il y a eu également un manque de fermeté,
01:33:09 peut-être, envers les supporters ces dernières années ?
01:33:12 Vous savez, c'est très compliqué d'entrer dans un stade aujourd'hui.
01:33:15 Franchement, par rapport à ce que c'était il y a 20 ans,
01:33:18 je suis allé au Stade de France il n'y a pas très longtemps,
01:33:22 il y a quelques semaines, pour un match de l'équipe de France.
01:33:26 Vraiment, les contrôles dans les stades sont beaucoup plus rigoureux
01:33:29 que ce qu'on pouvait connaître il y a une vingtaine d'années.
01:33:32 Mais encore une fois, là, vous êtes sur un phénomène qui est très particulier
01:33:37 et qui n'a plus rien à voir avec le phénomène du hooliganisme.
01:33:40 Ce sont des supporters qui n'acceptent plus la règle sportive
01:33:44 et qui en viennent à agresser des joueurs de l'équipe de France.
01:33:47 Pourquoi, et particulièrement dans ce monde du football,
01:33:50 pourquoi ce manque de fermeté ?
01:33:52 C'est le sport le plus populaire qui a tué cette valeur fair-play,
01:33:55 les valeurs du sport dans le football.
01:33:56 C'est le sport le plus populaire.
01:33:57 Donc, si la société est un peu plus violente dans le...
01:34:00 C'est tout simplement, finalement, l'image...
01:34:02 Oui, c'est le reflet de la société.
01:34:04 C'est le reflet de la société.
01:34:05 À mon sens, en tout cas, c'est ma thèse,
01:34:07 le football est de très loin le sport le plus populaire.
01:34:11 C'est la seule activité qui réunisse,
01:34:13 tous les samedis soirs ou tous les week-ends, en tout cas,
01:34:16 un nombre de gens considérable dans des stades.
01:34:19 Vous n'avez pas d'autres activités dans le pays
01:34:23 qui réunissent autant de monde sur une dizaine de lieux
01:34:27 pour la Ligue 1, autant pour la Ligue 2.
01:34:30 Vous n'avez pas ça.
01:34:31 Donc, ça réunit des centaines de milliers de gens.
01:34:33 Il n'y a pas d'autre activité.
01:34:35 Donc, si la société devient un peu plus violente,
01:34:37 les matchs de foot deviennent un peu plus violents dans les tribunes.
01:34:42 Il faut aussi rappeler, sans doute, la responsabilité des clubs,
01:34:46 des clubs de foot.
01:34:48 À partir du moment où des supporters se comportent mal,
01:34:52 on sait, la sanction, elle peut tomber.
01:34:53 Elle est tombée, ça arrive.
01:34:55 Que des supporters soient interdits,
01:34:57 qu'un club soit interdit d'avoir ses supporters dans le stade.
01:35:01 Et il y a des sanctions financières également.
01:35:03 Je pense que là, il faut être intraitable.
01:35:05 Si on veut sauver l'image du sport,
01:35:07 si on veut sauver le sport tout court sur les stades de football,
01:35:10 il faut être absolument intraitable.
01:35:12 Il nous reste un peu plus qu'à une minute.
01:35:14 Je voulais vous entendre sur la question de la détresse des élus.
01:35:17 Puisqu'il y a eu un nouvel exemple dans la commune de Saint-Lys.
01:35:21 Alors, je rappelle le contexte.
01:35:23 Un projet d'accueil de centres de migrants avait été annoncé par l'État.
01:35:26 C'était dans 2021.
01:35:28 C'était un centre de sans-papiers, des sans-papiers qui acceptaient
01:35:30 de retourner dans leur pays d'origine.
01:35:32 Mais à l'époque, cette future structure avait provoqué
01:35:34 la controverse auprès des habitants.
01:35:36 On regarde toutes les précisions dans ce sujet.
01:35:39 Et puis, on en parle ensuite.
01:35:41 Le projet a été annoncé par l'État en 2021.
01:35:45 À la place de cette EHPAD de Saint-Lys en Haute-Garonne,
01:35:48 la création d'un CEPAR, un centre pour les sans-papiers étrangers
01:35:52 qui accepte un retour dans leur pays d'origine.
01:35:55 À l'époque, la future structure suscite la controverse
01:35:58 auprès des habitants.
01:36:00 Le maire s'indignait d'un manque de communication
01:36:02 de la part de l'État.
01:36:03 Mais aujourd'hui, la situation ne semble pas avoir changé.
01:36:07 On a eu une réunion au mois de mars avec la préfecture
01:36:09 qui m'a annoncé un certain nombre d'informations
01:36:11 puisque nous travaillons avec eux depuis maintenant près de deux ans.
01:36:14 Et puis, les informations ont changé en dernière minute
01:36:16 et je n'ai pas été mis au courant.
01:36:18 Et ça, à un moment donné, ça vient, fait semblant
01:36:22 d'un mépris de notre fonction.
01:36:24 Le maire de Saint-Lys a écrit une lettre ouverte
01:36:26 au président de la République.
01:36:28 Ils se sont abandonnés par l'État et s'inquiètent
01:36:30 du contexte défavorable au maire.
01:36:32 L'élu a une pensée particulière pour le maire de Saint-Brévin.
01:36:35 Yannick Moraise a démissionné le mois dernier
01:36:38 après avoir été menacé par des opposants
01:36:40 au déplacement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile
01:36:43 près d'une école.
01:36:45 Et c'est ce qu'a dit le maire, mon collègue maire de Saint-Brévin.
01:36:49 On se retrouve tout seul face à nos problèmes.
01:36:52 Sur les choses qu'on porte, on assume bien entendu
01:36:54 les décisions qu'on porte.
01:36:56 Mais quand c'est l'État, il faut que l'État soit à nos côtés
01:36:59 pour nous accompagner.
01:37:01 Une trentaine de familles, soit environ 120 personnes,
01:37:04 doivent être accueillies d'ici quelques semaines.
01:37:07 Sentiment d'abandon, Georges Fenech.
01:37:10 Des élus agressés, les témoignages,
01:37:12 on en entend beaucoup depuis quelques semaines.
01:37:16 Et pourtant, c'est vrai qu'on n'a pas le sentiment
01:37:19 que l'État ait entendu le message.
01:37:21 Puisque là, il le disait clairement, je me sens abandonné.
01:37:24 On ne me prévient pas.
01:37:26 Je n'ai pas de lien direct de communication avec le préfet.
01:37:29 C'est là que ça veut dire très concrètement.
01:37:31 Comment vous l'expliquez ?
01:37:33 Qu'il y ait des centres d'hébergement d'étrangers
01:37:36 hébergés provisoirement en attendant le retour,
01:37:39 on ne peut qu'être d'accord, me semble-t-il,
01:37:43 avec cet objectif.
01:37:45 La question qui est soulevée ici,
01:37:47 et à juste titre par le maire de Saint-Lyre,
01:37:50 c'est qu'on passe par-dessus la jambe de la municipalité.
01:37:54 Alors que ça concerne directement les gens de la commune.
01:37:57 Donc il faut évidemment que le maire soit totalement impliqué
01:38:01 dans cette démarche.
01:38:03 Il ne tombe pas dessus comme ça.
01:38:05 Parce que les gens, ils ne vont pas aller voir le préfet,
01:38:08 ils vont voir leur maire pour leur demander
01:38:10 qu'est-ce qui se passe.
01:38:12 Donc je crois que l'État a tout intérêt,
01:38:14 certains l'État a tout intérêt par la préfecture,
01:38:16 à faire de la transparence, à associer les élus
01:38:19 à cette décision, même si elle s'impose.
01:38:22 Il faut les associer de façon à ce que la population
01:38:25 soit informée par leur maire, de façon à ce qu'on évite
01:38:29 toute contestation qui n'ait plus de justification.
01:38:32 Donc après Saint-Brévin, maintenant Saint-Lyre,
01:38:34 ça commence à faire beaucoup.
01:38:36 Je pense que là, il y a sans doute une réflexion
01:38:40 à porter entre l'AMF, l'Association des maires de France,
01:38:43 et l'État.
01:38:44 Et Philippe Guibert, vous aurez le mot de la fin.
01:38:46 J'ajoute un dernier point, on a beaucoup critiqué,
01:38:49 à juste titre, les groupuscules d'extrême-gauche
01:38:51 à Seine-Solide, dans certains mouvements,
01:38:54 ou fins de mouvements, fins de manifs,
01:38:56 au moment de la réforme des retraites.
01:38:58 Sur ces affaires, il faudra bien parler du rôle délétère
01:39:01 que jouent certains groupuscules d'extrême-droite.
01:39:04 À Saint-Brévin, c'est parfaitement clair.
01:39:06 Effectivement, qui se cache derrière ces menaces.
01:39:09 Et qu'on installe un climat de menaces et de violences.
01:39:11 Un grand merci à tous les deux.
01:39:13 Merci Philippe Guibert, merci Georges Fenech
01:39:15 d'avoir décrypté l'actualité ce soir à mes côtés.
01:39:18 Restez avec nous sur CNews dans un instant.
01:39:21 Les visiteurs du soir avec Frédéric Tadei.
01:39:24 Une heure pour prendre de la hauteur.
01:39:26 Je vous retrouve à minuit pour l'édition de la nuit.
01:39:30 Restez avec nous sur CNews.
01:39:32 Cette émission est à revoir sur notre site www.cnews.fr.
01:39:35 Excellente soirée sur notre antenne.
01:39:37 ♪ ♪ ♪

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