PLACE AUX FLAMMES - Emission du 28 juin 2023

  • l’année dernière
Mercredi 28 juin 2023, PLACE AUX FLAMMES reçoit Maïmonatou Mar (Cofondatrice, Gribouilli) et Aminata Diouf (Directrice générale, Gribouilli)

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Bonjour Aminata, bonjour Maïmona Tou, nous sommes ravis de pouvoir vous accueillir dans
00:10 cette nouvelle édition Flammes, l'émission qui donne la parole aux femmes.
00:14 Vous allez nous présenter la Belle Aventure Gribouilly, qui est la première association
00:18 professionnelle des gardes enfants, dont le but est de la professionnalisation des métiers
00:22 de la petite enfance.
00:23 Une aventure entrepreneuriale et sociale, mais aussi un engagement familial entre vous
00:30 deux.
00:31 Je vous laisse d'abord vous présenter, commençons par vous Aminata.
00:34 Moi je m'appelle Aminata, Aminata Diouf, je suis une garde d'enfants à domicile,
00:40 membre des jurés aussi pour la validation des acquis d'expérience, donc je représente
00:45 les professionnels de la petite enfance.
00:47 Et je suis aussi co-fondatrice de l'association Gribouilly, mais en même temps je suis entrepreneuse
00:53 parce que j'avais mon entreprise de restauration, j'ai eu la première foodtruck entre guillemets
00:59 en tant que femme au marché de Klingankour dans le 18e arrondissement et je suis contente
01:04 d'être là avec vous aujourd'hui.
01:06 Merci.
01:07 Super.
01:08 Et pour vous May?
01:09 Du coup je suis May Manatoumar, la fille d'Aminata et son associé puisqu'on a co-fondé
01:14 l'association Gribouilly ensemble.
01:16 Mon rôle à côté d'elle c'est d'être adjointe et de m'occuper des partenariats
01:23 et avant de la rejoindre dans cette aventure qui concerne son métier, j'exerçais dans
01:28 un autre domaine qui est la chimie.
01:29 Ah oui?
01:30 Du coup effectivement j'ai pu suivre ma passion avec tous ces encouragements et devenir ingénieure
01:35 et docteur et je travaille sur les systèmes de stockage de l'énergie.
01:38 Waouh c'est super, c'est très intéressant.
01:40 Donc merci pour cette petite introduction.
01:43 Nous savons que la petite enfance est un sujet central au cœur des enjeux de notre
01:47 société et qui malheureusement a été sous les feux de la rampe de l'actualité récente
01:52 sous un prisme assez négatif.
01:54 Mais vous, vous avez justement mis au cœur de votre approche les valeurs de la passion,
02:00 l'amour et l'inclusivité mais surtout une communauté verteuse entre les enfants,
02:06 la famille et les nounous.
02:08 Donc j'aimerais savoir d'où vient cet engagement et d'où vient cette flamme?
02:12 Alors je vais commencer parce que ça vient à partir de mon expérience professionnelle.
02:17 Ça veut dire en 2009 quand je suis retournée dans le monde de la garde d'enfants à domicile,
02:22 il se trouve que ça avait complètement changé par rapport à ce que j'avais connu il y
02:26 a des années précédentes et que les parents avaient une autre demande beaucoup plus exigeante
02:31 ce qui était tout à fait normal.
02:33 Et avec mes collègues, on s'est rendu compte plusieurs fois, comme on se trouve ici aujourd'hui
02:38 dans un squad qui est notre seul QG à l'époque où vraiment on se rendait avec les enfants
02:44 pour épanouir les enfants mais en même temps aussi c'était le dialogue aussi d'échanger
02:48 nos difficultés, nos freins, nos peurs et surtout aussi la précarité qui était dans
02:53 le métier et ce manque de structuration.
02:55 Et de la même façon j'avais aussi des parents que nous accompagnons qui étaient complètement
03:00 isolés dans leur démarche en tant que parents employeurs et surtout qu'en fait ces parents-là
03:06 ont mis un mode de garde parce qu'ils n'avaient pas de place à la crèche ou autre donc qui
03:11 étaient en difficulté rien que dans le recrutement, dans le rôle de RH et parfois qui démissionnaient
03:19 de leur travail pour finalement garder leurs enfants.
03:22 Et ce manque de structuration en tout cas a fait de telle sorte que pendant des années
03:28 je me suis rendu compte que moi et mes collègues on a rencontré des bébés ayant parfois jusqu'à
03:34 7 nounous avant d'aller à l'école maternelle ce qui était énorme en fait et c'est là
03:38 vraiment on a essayé de tirer la sonnette d'alarme et voilà et petit à petit on s'est
03:44 rendu compte que c'était pas aussi facile que ça.
03:46 Déjà d'une je ne connaissais même pas qui étaient les acteurs, déjà là-bas je
03:50 ne savais pas où me plaindre, autour de moi oui j'en parlais beaucoup, j'essayais de
03:53 mobiliser des parents et des gardes d'enfants mais ça n'a pas forcément pris parce que
03:58 du moment qu'on n'a rien construit autour, il n'y a pas d'association, il n'y a pas
04:01 d'organisation qui nous permet d'aller en tout cas sur les personnes à qui on pouvait
04:10 vraiment interpeller, il fallait voilà continuer comme ça et c'est là en fait finalement
04:16 j'en parlais beaucoup avec May et mes enfants des problématiques pendant des années et
04:21 avec elle qu'on a décidé vraiment finalement de s'engager en tout cas sur cette démarche
04:28 là au début c'était vraiment de trouver des solutions, de comprendre le pourquoi,
04:32 enfin finalement ça existe et que pourquoi on était si isolé, pourquoi que parents
04:38 comme gardes d'enfants étaient si isolés et qu'on n'avait pas douté non plus de
04:41 pédagogie d'accompagnement et finalement petit à petit ça a commencé à prendre
04:46 la forme et là on a commencé vraiment à mettre les, en tout cas comment je peux dire
04:52 ça, les briques, les petites solutions qu'elle avait elle sur le terrain.
05:00 Et pour vous May ? C'est vrai que du coup c'est son expérience
05:06 finalement qui était importante et qui montrait où étaient les problèmes et que moi je
05:13 l'ai rejoint parce qu'il y avait vraiment effectivement la solidarité, ce qui la touche
05:18 me touche forcément directement et surtout cette envie finalement de prendre part à
05:24 un projet, de pouvoir trouver des solutions et c'est vrai qu'on a un esprit très
05:29 entrepreneuriel en fait dans la famille parce que du coup ma mère elle est née au Sénégal
05:36 donc souvent on voit bien les personnes immigrées sont beaucoup dans la débrouille mais c'est
05:40 le cas aussi là-bas c'est-à-dire que notre, mon grand-père, son père était quelqu'un
05:46 qui avait vraiment cet esprit s'il y avait un problème, il se saisissait de ça, il
05:51 n'hésitait pas à innover, il avait ce leadership et finalement peu importe la situation
05:57 dans laquelle il était, il avait arrêté l'école tôt, il n'avait pas forcément
06:00 de moyens particuliers, c'est ça qui a fait de lui quelqu'un qui a su construire
06:04 des communautés autour de lui, soutenir ses proches, son voisinage, monter les entreprises
06:11 et c'est vrai que ça c'est quelque chose en tout cas qui est passé dans l'héritage
06:17 même si moi je n'ai pas eu l'occasion d'être éduquée par lui et ça nous a semblé
06:21 totalement naturel du coup de prendre notre place complètement aussi pour participer
06:28 à une société qui selon nous est meilleure si on y participe tous ensemble.
06:33 [Musique]
06:35 [Musique]
07:04 C'est très inspirant et touchant toute cette histoire de famille, de votre famille
07:09 mais d'accompagner aussi la famille et la notion familiale que j'imagine que vous
07:13 avez aussi développée au sein de l'association.
07:16 Que souhaiterez-vous partager avec nos audiences, quelle flamme voulez-vous éclairer et porter
07:25 à connaissance ?
07:26 Je te laisse parler d'abord.
07:28 Du coup ce qui nous a motivés dans cette aventure avec Gribouilly et c'est ce qu'on
07:34 a envie de transmettre tout le temps, c'est d'attirer l'attention sur les personnes
07:38 qu'on ne voit pas, qui sont là, dont on dépend toutes et tous et dont on a du mal
07:44 parfois à se représenter, à quel point ces personnes sont importantes, à quel point
07:51 elles donnent plus que ce qu'on a l'impression qu'elles apportent et les gardes d'enfants
07:58 en font partie, elles sont clairement des travailleuses invisibles.
08:02 Sur le contrat, ce qui est marqué c'est effectivement s'occuper d'un enfant, il
08:07 y a un cadre, mais finalement ce cadre-là, si c'était juste ça qu'elle respectait,
08:12 il n'y aurait pas autant de bénéfices pour les enfants, pour les parents aussi et pour
08:17 la société.
08:18 On l'a vu pendant le Covid, l'économie ne fonctionnait plus tant que les écoles
08:22 et les systèmes de petites enfances n'étaient pas ouverts.
08:26 Donc ce qu'on a vraiment envie de transmettre finalement c'est d'avoir tout simplement
08:32 cette attention et de se dire qu'à partir de cette attention-là, on peut créer un
08:37 dialogue, on peut regarder les gens différemment et construire ensemble un projet plutôt que
08:43 d'être séparés, divisés, ce qui est malheureusement une tendance aussi dans la société actuelle.
08:48 Et pour vous Aminata ?
08:51 Moi, elle a presque tout dit, j'ai envie de rajouter, surtout de redonner confiance
09:00 à ces femmes, de montrer finalement qu'il n'y a pas de sous-métier.
09:03 La société a besoin de tout finalement pour fonctionner.
09:07 Comme on dit, il faut tout un village pour éduquer un enfant.
09:10 Moi je dirais même qu'il faut tout un village pour accompagner les enfants à grandir.
09:13 Je veux vraiment en tout cas aujourd'hui transmettre pour toutes les femmes, ces femmes
09:18 qui sont sur le métier du lien et qui sont pratiquement toutes invisibles finalement
09:25 parce qu'on ne donne pas trop d'importance à ce qu'elles font, c'est qu'elles sachent
09:28 en fait qu'elles sont très importantes dans cette société-là et qu'elles prennent
09:32 vraiment leur place.
09:33 C'est un peu le bordel.
09:34 Et surtout qu'elles prennent amplement leur place, carrément, et qu'elles se sentent
09:39 bien.
09:40 Qu'elles retrouvent leur voix dans la société.
09:43 Qu'elles trouvent leur voix dans la société et qu'elles savent en tout cas se faire marquer.
09:48 Je ne sais pas si ça a été bien dit, mais en tout cas vraiment qu'elles trouvent vraiment
09:57 leur importance, de se rendre compte elles-mêmes.
09:59 Et même si on ne leur donne pas, qu'elles le revendiquent et qu'elles s'imposent,
10:03 qu'elles le prennent en fait.
10:04 Ce n'est pas seulement je le revendique.
10:06 Le mot revendiquer est beau, mais à quel moment je vais mener des actions pour prendre
10:11 ma place finalement.
10:13 Et c'est ça que j'ai envie vraiment de transmettre à ces femmes-là.
10:16 C'est très clair.
10:17 Effectivement, c'est souvent des métiers de l'ombre que nous on oublie souvent, sauf
10:24 au moment de scandales par exemple, mais qui sont très essentiels à la société et
10:29 aux femmes d'aujourd'hui.
10:30 Au-delà de ce constat, quelles sont vos raisons d'espérer et pourquoi ?
10:34 Les raisons d'espérer, moi je dirais que déjà Griboui, l'association Griboui a marqué
10:47 un coup très fort aujourd'hui parce qu'on n'a jamais eu cette opportunité.
10:54 Ça ne serait que d'avoir un lieu où les gars d'enfants se retrouvent et d'échanger.
10:59 Et on n'a jamais pu s'impliquer en tant que gars d'enfant à domicile dans les politiques
11:06 publiques.
11:07 Ça c'était quelque chose qui n'était pas même pensé dans le corps du métier
11:13 elle-même.
11:14 Parce que je l'ai dit tout à l'heure, notre seul QG c'était dans l'escoir en fait.
11:17 C'est là où on se parlait finalement.
11:19 Et là-bas, personne ne nous entend parce qu'on ne savait même pas si quelqu'un pouvait
11:23 nous entendre.
11:24 Aujourd'hui, je pense que le fait déjà qu'on a lancé ce moteur-là qui est complètement
11:28 positif et qu'on essaie d'embarquer tout le monde, les acteurs, tout en sachant qu'en
11:32 fait notre démarche est très bienveillante.
11:34 En fait, on a un bric qui vient de compléter ce qui existe déjà.
11:38 Ça veut dire que vraiment là, ce qui manquait réellement pour faire fonctionner ce secteur-là,
11:44 c'était d'impliquer les professionnels elles-mêmes.
11:46 Et c'est ce qu'on est en train de faire.
11:48 Et je pense que rien que ça, si on continue vraiment dans cette démarche-là, j'espère
11:55 très fortement que dans les années à venir, ce métier sera mieux structuré, mieux accompagné.
12:02 Et surtout que l'emploi continuera en tout cas à exister autour de ce métier-là, dans
12:07 une grande bienveillance en plus.
12:09 Et que les enfants auront encore un meilleur accompagnement.
12:12 Et que finalement, les parents retrouveront finalement ce qu'ils cherchent tous en fait.
12:17 Chaque parent ne souhaite que confier à son enfant quelqu'un qui peut veiller sur lui
12:22 avec sécurité et bienveillance.
12:24 Voilà, ça c'est le souhait de tout parent.
12:26 Et je pense fortement que tant que Griboui existera, j'ai de l'espérance.
12:32 Voilà.
12:33 Et j'avais envie de rajouter quelque chose d'important, c'est que tu en parles très
12:39 bien.
12:40 Là on est dans une actualité où on est en train effectivement de discuter de ces drames
12:48 qui sont arrivés.
12:49 Surtout dans les crèches.
12:50 Là on en parle dans les crèches, il y a eu d'autres sujets il n'y a pas longtemps
12:55 qui font aussi écho.
12:56 Je pense que ce qui était dramatique c'est que finalement les professionnels disaient
13:02 déjà qu'ils étaient maltraitants.
13:04 Que les conditions étaient maltraitantes pour les enfants.
13:08 Et ces professionnels demandaient à ce qu'on puisse changer les choses.
13:12 Ce qui a changé fondamentalement c'est que ces professionnels sont écoutés aujourd'hui.
13:16 Et donc pour moi ça c'est un message d'espoir parce que c'est en quelque sorte une reconnaissance
13:24 de l'intérêt général que portent ces professionnels pour la société.
13:27 Du fait que ces professionnels sont capables de dire des choses qui sont extrêmement dures.
13:32 De se dire qu'ils sont dans ces environnements, que d'une manière ou d'une autre ils ont
13:36 l'impression parfois d'entretenir un système, etc.
13:40 Mais non, ils ont constamment fait remonter ces sujets-là à tous les niveaux.
13:46 Et aujourd'hui on commence à reconnaître à quel point ils sont capables de donner
13:52 la direction dans laquelle il faut aller.
13:53 Et donc nous en tout cas on appelle de tous nos voeux toutes les institutions publiques,
13:59 les acteurs privés à continuer à écouter les professionnels, à vraiment s'engager
14:03 dans un dialogue, dans une co-construction.
14:06 Et de ne pas rester tout le temps sur les coûts.
14:09 En fait on investit dans la petite enfance, on investit dans les professionnels de la
14:13 petite enfance.
14:14 Et c'est pour le bien-être des enfants et de la société parce que bien sûr ils sont
14:18 porteurs de notre avenir à nous tous en fait.
14:23 [Musique]
14:25 [Musique]
14:27 [Musique]
14:29 [Musique]
14:31 [Musique]
14:33 [Musique]
14:35 [Musique]
14:37 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
14:40 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
14:47 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
14:54 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:01 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:08 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:15 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:22 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:29 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:36 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:43 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:50 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
15:57 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
16:04 Le projet de loi sur les droits de l'homme est un projet de loi qui a été réalisé en partenariat avec l'Union Européenne pour la Déclaration des droits de l'homme.
16:10 Vous parlez d'investir dans les gens qui travaillent dans la petite enfance, et c'est surtout quelque chose que vous faites au sein de votre association Gribouille avec les femmes.
16:20 Je pense que dans votre discours, il y a aussi la notion de sororité entre les femmes qui travaillent, et que surtout, ce n'est pas que par le collectif que l'on peut progresser sur ces problématiques-là.
16:33 Avant que l'on se quitte, j'aimerais savoir ce que vous avez envie de déléguer et de transmettre à nos audiences, mais aussi aux femmes qui vous regardent,
16:42 femmes-parents, mais aussi femmes-nounous, si on revoit un peu ce qu'on a déjà dit dans l'interview, c'est peut-être le sentiment de collectif, de solidarité,
16:52 mais aussi peut-être si vous ajoutez quelque chose d'autre.
16:56 Alors moi, ce que je voulais déléguer, c'est au-delà des femmes-mêmes. C'est vraiment notre organisation, parce que vous avez parlé de collectivité.
17:05 Et pour moi, ce qu'on a mis en place, au-delà de ce qu'on a dit depuis tout à l'heure, c'est pourquoi ça marche, c'est parce qu'on a mis l'intelligence collective en avance.
17:15 Et on a investi vraiment avec une transparence, une sincérité, sur une seule vision. C'est comment demain on peut aider ces familles à trouver un mode de garde adapté à leurs besoins.
17:29 Et comment tout enfant peut avoir un accompagnement, en tout cas par rapport à ses besoins de qualité.
17:35 Et comment aussi toutes ces femmes et ces parents, finalement, peuvent retourner au travail avec qui ils essuient finalement de conserver le travail.
17:43 Donc cette organisation-là, j'aimerais bien déléguer, nous en tout cas, notre façon d'affaire, que les entreprises puissent l'adapter.
17:52 Parce qu'on a vraiment une organisation horizontale où chacun peut s'adapter, chacun peut venir ramener son savoir-faire.
18:01 Donc voilà, la porte est ouverte à tout le monde. Et que finalement, on a pris vraiment toutes les intelligences qui étaient possibles, que ce soit du côté des parents.
18:09 Nous, tout de suite, on a su rapidement que pour réussir ce projet-là, on avait besoin de tout le monde.
18:15 C'est pour ça, tout à l'heure, quand je disais qu'en fait, on est arrivé ici comme un brique manquant.
18:20 C'est-à-dire qu'ils viennent compléter quelque chose qui a été mis en place, mais on sentait que ça ne marchait pas.
18:25 Pourquoi ça ne marchait pas ? Parce que les personnes essentielles, qui sont les professionnels de la petite enfance, ont été exclues.
18:31 Donc aujourd'hui, c'est que nous, on est venu rétablir quelque part, comme une justice quelque part, pour retrouver notre place.
18:38 Et donc cette organisation-là, pour moi aujourd'hui, pour que la société aille mieux dans tous les métiers, dans toutes les entreprises,
18:45 aujourd'hui, il faut vraiment laisser une place aux employés, qu'ils puissent vraiment partager leur savoir-faire, qu'ils puissent s'impliquer,
18:53 qu'ils puissent prendre position, qu'ils puissent être responsables. C'est comme ça qu'on devrait être responsables.
18:57 Et c'est comme ça qu'on arrive à avancer tous ensemble. Voilà. Et ça, c'est quelque chose que j'avais envie de déléguer et de laisser comme message.
19:05 Parce que ça marche chez nous. Alors que souvent, on dit que quand des femmes se retrouvent, parfois, ça peut péter.
19:12 Alors que ça fait six ans qu'on est ensemble. Comme vous l'avez tout à l'heure dit, cette sororité est là.
19:18 Oui. Parce que tout simplement, on sait là où on va. Parce que chacun a pris sa place et que chacun s'est trouvé bien à sa place,
19:27 sans vraiment avoir une inquiétude par rapport à sa façon de faire. Voilà. Donc ça, pour moi, aujourd'hui, la société doit laisser la place à tout le monde.
19:37 C'est comme ça qu'on arrivera ensemble.
19:39 C'est un très beau message d'espoir. J'imagine que vous le partagez aussi, Maï.
19:46 Absolument. Je partage. C'est vrai que l'équilibre entre l'individuel et le collectif, parfois, c'est un peu flou pour les gens.
19:56 Mais en fait, c'est hyper important que les gens se retrouvent dans le collectif. Et donc, il y a un travail à finir, finalement, à vraiment prendre sa place,
20:06 effectivement, et en même temps, s'ouvrir sur les autres. Donc, je rejoins complètement. Et j'avais juste envie de compléter par le fait que là,
20:14 on est sur un sujet de société, un sujet qui concerne absolument tout le monde. Et donc, ce qu'on a besoin aussi de transmettre,
20:23 c'est le sens de l'engagement et de la responsabilité à partir de nous, ce qu'on fait, de l'image de femmes comme ma mère, Aminata,
20:34 qui ne sont pas attendues au tournant pour justement participer à ces transformations. Et aujourd'hui, effectivement, on a besoin de pouvoir engager
20:43 à la fois les collectivités qui n'ont pas toujours un système de petite enfance pour les gens qui habitent sur leur territoire, les entreprises,
20:51 la question de la parentalité en entreprise, elle est quand même essentielle. On ne peut pas diviser un parent entre là, c'est le collaborateur,
21:00 là, c'est le parent. Et donc, on a besoin en tout cas de raconter une nouvelle histoire tous ensemble. Mais il faut d'abord que chacun se dise
21:07 « oui, ça me concerne aussi et je vais agir sur ces questions-là ».
21:11 Oui, c'est très important. Merci beaucoup à vous deux pour cet échange qui replace au corps de notre quotidien les notions de solidarité,
21:20 de collectif, de solidarité, mais surtout qui replace la petite enfance comme étant le socle d'une société verteuse.
21:29 Nous pouvons vous retrouver sur votre site web gribouillie.fr, sur lequel tous les parents actifs devraient y aller pour trouver une solution agile,
21:39 efficace, mais surtout humaine. Merci beaucoup. Merci.
21:44 [Musique]