• l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Me Alexia Decamps, avocate dans le droit routier, Bruno Lafon, maire de Biganos (Gironde) et président de l'association régionale de défense des forêts contre l'incendie d'Aquitaine (DFCI), Bruno Pomart, président du think tank "Initiative sécurité intérieure", ancien instructeur du RAID, Me Marie Violleau, avocate pénaliste au barreau de Paris, Grégory Joron, Secrétaire Général Unité SGP Police FO et Paul Sugy, Journaliste au Figaro.

Retrouvez Parlons Vrai chez Bourdin du lundi au vendredi de 10h30 à 12h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos Parlons vrai chez Bourdin : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDQkzX4JBcyhPDl9yzBynYbV

##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-06-28##

Category

🗞
News
Transcription
00:00:00 - Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:00:05 - Il est 10h31, merci d'être avec nous, merci de nous retrouver tous les jours entre 10h30 et midi et demi.
00:00:10 Nous regardons ensemble l'actualité. Bonjour à toutes et à tous.
00:00:15 0826 300 300 pour réagir, je vous attends très nombreux évidemment.
00:00:21 De quoi allons-nous parler ? Essentiellement de la mort de Naël, 17 ans, mort à Nanterre hier matin, refus d'obtempérer.
00:00:28 Il redémarre, l'un des policiers qui l'a arrêté tire. Naël meurt quelques minutes plus tard.
00:00:34 Deux enquêtes ouvertes, plein de déposés par la famille de Naël. Le policier qui a tiré a été placé en garde à vue.
00:00:40 Nous reviendrons sur les faits, précisément, nous allons écouter les réactions de la mère de Naël, de Gérald Darmanin,
00:00:47 de Marine Tondelier qui est secrétaire générale d'Europe Ecologie-Les Verts.
00:00:51 Refus d'obtempérer, légitime défense. Que dit la loi ? Débat entre 11h et midi sur le refus d'obtempérer.
00:00:58 Faut-il changer la loi qui date de 2017 ? Plus de 20 000 refus d'obtempérer l'année dernière, 13 morts.
00:01:07 Les récits, les idéologies s'affrontent. On est avec ou contre la police ? Où sont les nuances ?
00:01:14 Ce sera aussi l'un des sujets de notre débat.
00:01:18 Et puis, Emot, hier soir à Nanterre et dans de nombreuses villes, des députés et les filles étaient en soutien aux Emotiers.
00:01:26 Le journaliste du Figaro qui était sur place hier à Nanterre, hier soir à Nanterre, sera avec nous à 12h10.
00:01:31 Il nous racontera ce qu'il a vu, ce qu'il a vécu.
00:01:34 Il est 10h32, vous savez que vous pouvez suivre cette émission en direct à la radio,
00:01:40 99.9 à Paris et en Ile-de-France, sur l'application Sud Radio, sur le site sudradio.fr, sur le Facebook Live et la chaîne YouTube de Sud Radio.
00:01:49 Et puis le podcast, sudradio.fr, application Sud Radio et les plateformes Apple Podcast, Spotify et Deezer.
00:01:57 Il est 10h33, les fées. Les fées, dans quel monde on vit ? Félix Mathieu, bonjour Félix.
00:02:02 - Bonjour Jean-Jacques. - Alors, revenons sur ce qui s'est passé hier matin à Nanterre.
00:02:07 Hier soir, il y a eu, suite à ce qui s'est passé hier matin, des tensions et des affrontements à Nanterre et de nombreuses villes.
00:02:14 Hier matin, donc, mort d'un jeune homme de 17 ans, Naël, suite à un refus d'obtempérer, il se trouvait au volant d'une voiture au moment des fées.
00:02:23 - Oui, le drame s'est produit à 8h20 près de la station de RER Nanterre-Préfecture, en banlieue parisienne.
00:02:29 Sur des images amateurs, on aperçoit la Mercedes jaune et des policiers sur le côté à la fenêtre conducteur.
00:02:36 L'un des agents tient le jeune conducteur en joues, et tandis que la voiture commence à redémarrer comme pour prendre la fuite,
00:02:43 l'un des policiers tire à bout portant sur le conducteur. Celui-ci meurt peu de temps après touché au thorax.
00:02:53 La famille du jeune Naël, cet adolescent de 17 ans, annonce porter plainte, c'est ce qu'expliquait son avocat,
00:02:59 pour homicide volontaire et une autre pour faux en écriture publique, car avant que la vidéo ne sorte sur les réseaux sociaux,
00:03:06 les policiers avaient affirmé que le véhicule avait foncé sur deux motards de police, ce que ne montre pas, évidemment, la vidéo.
00:03:14 Le policier de 38 ans, en tout cas, a été placé en garde à vue pour homicide volontaire.
00:03:18 - Bien, merci beaucoup. Nous allons revenir sur les fées.
00:03:22 Évidemment, tout au long de ces deux heures, nous allons entendre des réactions, nous allons ouvrir le débat,
00:03:29 nous allons essayer d'être le plus neutre possible, sans prendre parti, parce que ce n'est pas notre rôle de prendre parti.
00:03:37 Nous exposons les fées, nous réfléchissons, nous analysons, nous expliquons, et puis vous interviendrez, si vous le souhaitez,
00:03:45 au 0826 300, 300, c'est comme cela que ça doit se passer. En attendant, en attendant de revenir sur les fées,
00:03:53 je voudrais vous faire entendre des réactions. D'abord, la réaction de Nahel.
00:03:58 Nahel, 17 ans, qui évidemment, à 17 ans, conduisait sans permis, qui avait déjà été arrêtée plusieurs fois pour conduite sans permis,
00:04:09 et qui avait fait l'objet d'un refus d'obtempérer, il y a une semaine.
00:04:15 Alors, écoutons la mère de Nahel réagir. Nahel, qui n'avait pas de casier judiciaire. Écoutons-la.
00:04:22 - J'ai perdu un enfant de 17 ans, les filles. Ils m'ont enlevé un bébé. C'était encore un enfant. Il avait besoin de sa mère.
00:04:31 Ce matin, il m'a fait un gros bisou. Il m'a dit "Maman, je t'aime, je ne dis pas attention à toi".
00:04:35 Il est parti prendre un McDo. Je suis partie travailler comme tout le monde.
00:04:39 Une heure après, on me dit "Quoi ? On a tiré sur mon fils. Je vais faire quoi ? Je vais faire quoi ? Je suis venue pour lui. Je lui ai acheté tout.
00:04:46 Je lui ai tout donné. Tout donné. Tout donné. Pour qu'un fils de *****, il me retire mon fils.
00:04:51 J'en ai qu'un. J'en ai pas dix. J'en ai qu'un. C'était ma vie. C'était mon meilleur ami. C'était mon fils. C'était ma...
00:04:57 C'était tout pour moi. On était complices comme pas possible.
00:05:01 La mère Donaël. Autre réaction, celle du ministre de l'Intérieur. C'était ce matin. Gérald Darmanin.
00:05:09 Ceux-ci sont intervenus à notre connaissance. C'était des policiers expérimentés. Ils avaient entre 38 et 40 ans.
00:05:16 Ils n'avaient pas de difficultés dans leur dossier administratif. Donc on essayait aussi de comprendre ce qui s'est passé dans l'intervention des motards de la DOPC.
00:05:26 Ce que je veux dire aujourd'hui, c'est 1) émotion extrêmement légitime pour cette famille et pour cette personne qui est morte.
00:05:34 2) la vérité doit être faite absolument. 3) des sanctions seront prises s'il est prouvé dans les heures qui viennent, en effet,
00:05:40 que les décharges sont importantes et que ce policier est poursuivi en justice. Donc les sanctions administratives seront prises par le préfet de police.
00:05:47 Et 4) un appel au calme, puisque rien ne justifie de brûler une mairie, d'attaquer un centre des finances publiques,
00:05:53 de brûler des véhicules de particuliers. Et donc un maximum de forces de l'ordre seront présentes dans les grandes villes de France
00:06:01 et singulièrement en Ile-de-France, aujourd'hui, exceptionnellement, pour pouvoir rappeler tout le monde au calme,
00:06:07 puisqu'il est évident que la justice doit se faire dans le calme.
00:06:10 Les deux policiers qui ont contrôlé Naël hier matin sont deux motards de la direction de l'ordre public de la circulation.
00:06:20 Autre réaction, c'était ce matin, sur l'antenne de Sud Radio, avec Patrick Roger, invité.
00:06:26 Marine Tondelier, qui est secrétaire générale d'Europe Écologie-Les Verts.
00:06:31 "Dans l'histoire de ce genre de cas, de refus d'emptérer, où il y a des victimes à la fin, ça arrive quand même plus souvent qu'on ne le pense,
00:06:37 jamais on a eu la vidéo des faits. Et souvent les policiers disent 'bah j'étais en légitime défense',
00:06:42 et là sur cette vidéo on voit que ça n'est pas le cas. Et donc cette vidéo est extrêmement choquante, le son aussi est extrêmement choquant.
00:06:48 J'entends quand même 'tu vas te prendre une balle dans la tête' dit à un gamin de 17 ans,
00:06:52 déjà de base on ne tutoie pas, et ça c'est le premier mot, et tout le reste de la phrase ne va pas évidemment.
00:06:57 J'entends 'shootez-le' d'un collègue. On a le sentiment qu'on va vers une américanisation de la police, et ça on ne le laissera pas faire.
00:07:06 On se coltine, excusez-moi du mot, les réactions douteuses de l'extrême droite,
00:07:10 qui nous expliquent 'ah bah oui, mais quand même il a 17 ans, pourquoi il conduisait ?'.
00:07:14 Donc conduire sans permis c'est un an de prison, 15 000 euros d'amende, pas une balle dans la tête.
00:07:18 On nous dit 'ah bah oui mais regardez il redémarre etc', un refus d'autant payer c'est trois ans de prison, 75 000 euros d'amende, pas une balle dans la tête.
00:07:26 Et donc on voit bien qu'on a un souci dans la réaction. Et moi ce que je vois dans cette vidéo, c'est un gamin de 17 ans, Naël,
00:07:32 qui est exécuté en France en 2027 sur la voie publique par un policier.
00:07:37 Et avant que cette vidéo ne soit publiée, j'ai assisté à un policier qui ment, à son collègue qui ment, à la procureure qui ment,
00:07:45 et j'ai aussi assisté aux médias qui mentent, mais sur la base de tout ce qu'on vient de se dire, comment pouvait-il faire autrement ?
00:07:50 Et donc s'il n'y avait pas de vidéo, qu'est-ce qui se serait passé ?
00:07:53 Voilà, réaction de Marine Tondelier. Alors le mot 'exécuté' prête à discussion.
00:08:00 Vous réagissez, 0826, 300, 300, vous me dites, parce qu'exécuter ça veut dire que c'est prémédité, ça veut dire que...
00:08:08 Bon, mais vous réagissez, vous me dites exactement ce que vous pensez de tout cela.
00:08:16 Je tiens absolument à passer vos témoignages, évidemment.
00:08:20 Il y a eu de très nombreuses réactions, je vais vous en citer quelques-unes.
00:08:24 Celle d'Omarsi, je le cite, "Qu'une justice digne de ce nom honore la mémoire de cet enfant."
00:08:31 Kylian Mbappé qui a tweeté, je lis, "J'ai mal à ma France, une situation inacceptable,
00:08:38 toutes mes pensées vont pour les proches et la famille de Nahel, ce petit ange parti beaucoup trop tôt."
00:08:44 Jules Koundé, le footballeur, défenseur du FC Barcelone, a exprimé sa colère,
00:08:51 soulignant un problème sociétal majeur selon lui.
00:08:54 Je le cite, "Un jeune homme de 17 ans abattu à bout portant par un policier pour un refus d'obtempérer
00:08:59 lors d'un contrôle, telle est la réalité de la situation et elle est dramatique."
00:09:03 Et il ajoute, "J'en veux aux chaînes d'information en continu,
00:09:08 comme si cette nouvelle bavure policière ne suffisait pas,
00:09:11 les chaînes d'information en continu en font leur choux gras,
00:09:14 des plateaux déconnectés de la réalité, des journalistes qui posent des questions
00:09:18 dans le seul but de déformer la vérité, de criminaliser la victime
00:09:22 et de trouver des circonstances atténuantes là où il n'y en a aucune,
00:09:25 une méthode vieille comme le monde pour masquer le vrai problème
00:09:29 et si on éteignit un peu la TV pour s'informer."
00:09:32 Et Mike Mégnan, le gardien de but des Bleus, a lui aussi réagi, s'est exprimé ce matin,
00:09:39 "Une balle dans la tête, c'est toujours pour les mêmes qu'être en tort conduit à la mort."
00:09:44 Voilà ce qu'il dit pour Naël, pour sa maman, ajoute-t-il Mike Mégnan.
00:09:48 Bien, vous voyez de très nombreuses réactions, encore une fois, les vôtres, 0826 300 300,
00:09:55 nous allons revenir sur les faits, nous allons débattre entre 11h et midi,
00:10:00 je rappellerai ce que dit la loi, tiens, nous allons le faire d'ailleurs immédiatement
00:10:06 avec Maître Alexia Décan, qui est avocate en droit routier, Maître Décan, bonjour.
00:10:13 - Bonjour M. Bourdin.
00:10:14 - Vous êtes avocate en droit routier, faisons bien la différence
00:10:18 entre un refus d'obtempérer et un délit de fuite.
00:10:22 - Ah oui, ça c'est, il y a une réelle différence, parce que le refus d'obtempérer,
00:10:26 c'est un refus effectivement de s'arrêter, quand les forces de l'ordre font signe
00:10:32 de se mettre sur le côté pour un contrôle, peu importe ce qu'il est d'ailleurs,
00:10:37 mais pour ce, ils nous demandent de nous arrêter,
00:10:40 ils veulent contrôler quelque chose ou verbaliser quelque chose,
00:10:43 le délit de fuite c'est quand il y a un accident et qu'on s'en va en laissant
00:10:48 un dommage corporel ou même un dommage matériel derrière soi,
00:10:52 donc on n'a pas la même définition en matière d'obtention.
00:10:56 - En ce qui concerne le refus d'obtempérer, la loi de 2017, article 435.1
00:11:03 du code de sécurité intérieure précise les choses, je lis,
00:11:07 "Policiers et gendarmes sont autorisés à tirer en cas de refus d'obtempérer
00:11:13 s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement que par l'usage des armes
00:11:18 et si dans sa fuite le conducteur est susceptible de perpétrer des atteintes
00:11:24 à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celle d'autrui."
00:11:28 Voilà ce que la loi écrit.
00:11:31 - Oui, alors ce que dit la loi est une chose,
00:11:36 le problème c'est que dans le refus d'obtempérer ça va très vite.
00:11:39 S'ils doivent intervenir et tirer, ça doit aller très vite
00:11:42 parce qu'on est sur un véhicule qui va rouler, qui va rouler vite
00:11:45 pour justement se soustraire aux contacts des forces de l'ordre,
00:11:50 donc ils sont autorisés à tirer mais dans certaines circonstances.
00:11:53 Ça va être très circonstancé, ça va être très conditionné.
00:11:56 Il faut tirer déjà plutôt sur le véhicule plutôt que sur les personnes
00:11:59 qui sont à l'intérieur, donc il y a une façon de tirer.
00:12:04 On peut tirer dans les pneus, on peut essayer de stopper le véhicule,
00:12:07 en fait c'est l'idée cette fois-là, c'est de stopper le véhicule
00:12:10 d'une façon ou d'une autre, sans mettre en danger la vie d'autrui,
00:12:13 ni celle des policiers ou des gendarmes, ni celle des conducteurs ou des passagers.
00:12:18 Donc ce qui s'est passé hier est complètement différent
00:12:22 de ce que nous dit la loi en fait.
00:12:24 Ce qui s'est passé hier n'est pas du tout un refus d'obtempérer,
00:12:27 enfin ne peut pas répondre, en tout cas aux conditions de la loi.
00:12:30 Voilà, parce que hier, mais il a redémarré, le conducteur a redémarré,
00:12:35 le policier le tenait en joue, lorsqu'il a redémarré et le policier a tiré.
00:12:42 J'ai vu la vidéo, alors oui il redémarre, on le sait, il a 17 ans,
00:12:47 il n'a pas de permis de conduire, il a cette volonté effectivement
00:12:51 de se soustraire à ce contrôle routier.
00:12:55 Sauf que bon, ce qu'il s'est passé, alors je vais respecter la présomption d'innocence
00:13:00 et respecter le dossier parce qu'il est en cours d'instruction, bien évidemment,
00:13:04 mais ce que l'on voit sur la vidéo, pour moi, ne correspond pas du tout
00:13:10 à une légitime défense de la part des policiers,
00:13:13 ou à une volonté de stopper le véhicule, c'est une volonté de stopper le conducteur,
00:13:17 plus qu'autre chose.
00:13:19 - Donc pour vous, le policier a eu la volonté de... mais dans ces cas-là,
00:13:25 le policier n'a que quelques fractions de secondes, même pas une seconde pour réagir.
00:13:31 - Bien sûr, ça va très vite, je vous disais, pour intervenir, il n'a qu'une fraction de seconde.
00:13:36 Est-ce qu'il est obligé réellement, est-ce que c'est obligé de se passer comme ça ?
00:13:41 Je pense qu'on avait d'autres façons de faire pour arrêter Naël hier matin,
00:13:45 je ne suis pas le juge, je ne suis pas son avocat,
00:13:48 mais je pense que, clairement, ce qui s'est passé hier matin ne peut pas rentrer
00:13:52 dans le cadre de la définition d'un refus d'obtempérer, juridiquement parlant.
00:13:56 - Bien, refus d'obtempérer, il y en a beaucoup, hein,
00:13:59 27 000 en 2021, près de 30 000 en 2022, c'est beaucoup, beaucoup.
00:14:07 Et dans les refus d'obtempérer, 1% des policiers dégainent leur arme.
00:14:12 1% des cas, dans 1% des cas.
00:14:14 - Policiers ou gendarmes ?
00:14:16 - Je pense que les gendarmes et les policiers,
00:14:18 on ne peut pas faire une généralité de ce qui s'est passé hier matin, une fois de plus.
00:14:21 Pour moi, et je l'espère, c'est un cas isolé, je l'espère,
00:14:25 parce qu'effectivement, souvent les policiers sont très prudents,
00:14:31 donc soit ils renoncent à arrêter le véhicule,
00:14:34 ils relèvent la plaque d'immatriculation et ils vont après rappeler la personne
00:14:38 titulaire de la certificat de carte grise pour l'auditionner sur ce qui s'est passé,
00:14:44 soit ils arrivent à l'arrêter, parce que la personne finit soit par obtempérer,
00:14:48 même si elle a tenté de se soustraire aux forces de l'ordre,
00:14:52 soit ce n'est pas un refus d'obtempérer.
00:14:57 Parce qu'il ne faut pas oublier qu'ils sont catégorisés dans les refus d'obtempérer
00:15:01 beaucoup de faits qui ne le sont pas forcément.
00:15:06 Il y a parfois un manque de visibilité des conducteurs
00:15:09 qui ne voient pas les forces de l'ordre derrière eux,
00:15:12 et donc les forces de l'ordre vont les catégoriser comme refus d'obtempérer,
00:15:15 alors que tout simplement ils ne les ont pas remarqués,
00:15:18 enfin les conducteurs ne les ont pas remarqués.
00:15:20 Il y a aussi des conducteurs qui ont peur du carjacking,
00:15:23 c'est-à-dire qu'ils pensent qu'avec les voitures banalisées,
00:15:26 ils vont être pris par des voleurs,
00:15:31 et du coup ils essaient de se soustraire à ça,
00:15:33 mais ils ne se rendent pas compte que ce sont des forces de l'ordre,
00:15:36 donc ils vont accélérer.
00:15:39 Dans un refus d'obtempérer classique, il y en a effectivement,
00:15:42 mais généralement ça se termine soit par finalement on va obtempérer,
00:15:46 soit on relève la plaque et on va être auditionné plus tard.
00:15:50 Ils ne prennent pas beaucoup de risques,
00:15:52 parce que d'abord ils protègent leur vie,
00:15:54 et ils protègent également la vie du conducteur.
00:15:56 Et l'infraction, il faut vraiment que le conducteur soit très virulent,
00:16:04 soit quelque part très violent dans sa conduite,
00:16:06 et mettre en danger les autres visagers de la route,
00:16:09 pour que là éventuellement les forces de l'ordre interviennent avec leur arme.
00:16:13 C'est ce que moi je vois dans mes dossiers en tout cas.
00:16:15 - Merci maître Décan, Alexia Décan, merci beaucoup.
00:16:19 Merci d'avoir accepté d'être avec nous sur l'antenne de Sud Radio ce matin,
00:16:23 il est 10h47, ça vous fait réagir très nombreux,
00:16:26 je vois Jean-Paul qui a envie de réagir, je vais prendre Jean-Paul.
00:16:29 Et puis débat entre 11h et midi autour du refus d'obtempérer,
00:16:35 ce que dit la loi, on rappellera, est-ce qu'il faut changer la loi,
00:16:39 nous allons débattre sur le fait en lui-même,
00:16:43 il y a des enquêtes en cours, plusieurs enquêtes en cours,
00:16:45 vous savez que le policier incriminé est en garde à vue,
00:16:48 eh bien nous allons laisser la justice faire son travail,
00:16:52 l'IGPN aussi, l'inspection générale de la police nationale qui va faire son travail,
00:16:58 Emmanuel Macron va s'exprimer à propos de ce qui s'est passé hier matin à Nanterre,
00:17:02 il va s'exprimer d'ici quelques minutes, vous ne raterez rien,
00:17:06 vous êtes sur Sud Radio, je vous remercie,
00:17:09 je prendrai Jean-Paul à 11h si Jean-Paul peut,
00:17:11 parce que Jean-Paul appelle de Dordogne,
00:17:13 si Jean-Paul peut, je prendrai Jean-Paul à 11h,
00:17:15 puisque nous allons consacrer toute l'heure de 11h à midi à ce fait divers dramatique.
00:17:20 Il est 10h48, à tout de suite.
00:17:23 - Jean-Jacques Bourdin.
00:17:24 - Il est 10h51, nous allons revenir sur ce qui s'est passé à Nanterre,
00:17:27 tout à l'heure donc entre 11h et midi,
00:17:30 mais auparavant un petit détour par l'Assemblée Nationale,
00:17:33 pourquoi ? Parce que les députés votent aujourd'hui une proposition de loi
00:17:37 concernant une batterie de mesure pour prévenir les feux de forêt, les incendies.
00:17:42 Il y en a déjà eu, il y a des départs de feu réguliers actuellement,
00:17:47 avec la sécheresse notamment, et il y a un gros gros gros risque cet été.
00:17:53 Nous sommes avec le président de l'Association Régionale de Défense des Forêts
00:17:57 contre l'incendie d'Aquitaine, Bruno Laffont. Bonjour.
00:18:01 - Bonjour.
00:18:02 - Merci d'être avec nous.
00:18:04 Donc, président de l'Association en Aquitaine de Défense des Forêts contre l'incendie,
00:18:11 c'est cela, hein Bruno Laffont ?
00:18:13 - C'est ça.
00:18:14 - Alors, cette proposition de loi, vous dites, est une avancée
00:18:18 avec des mesures qui vont marquer l'opinion publique.
00:18:21 Quelles sont les mesures marquantes justement ?
00:18:24 - D'abord, il y a celle qui interdit au public de fumer les jours de risque
00:18:31 à moins de 200 mètres des forêts. C'est-à-dire de faire prendre conscience
00:18:35 qu'aujourd'hui, on ne peut plus se promener ou vivre comme on vivait auparavant
00:18:41 parce que les conditions ont changé, la météo a changé,
00:18:44 le réchauffement thématique a fait qu'aujourd'hui,
00:18:47 fumer au bord d'une forêt met à plus de risque qu'auparavant.
00:18:51 Alors, c'était déjà pas très bien de le faire, mais aujourd'hui,
00:18:54 c'est marqué dans la loi, on ne pourra plus fumer à moins de 200 mètres des forêts
00:18:58 et ça sera répréhensible.
00:18:59 - Oui, mais même chez soi ? Même dans un lieu privé ?
00:19:03 - J'espère que les personnes qui vivent à côté d'une forêt et qui sont chez eux
00:19:07 font attention. Et c'est pour ça qu'il y a aujourd'hui,
00:19:09 et nous l'avions demandé l'an dernier, la campagne de publicité qu'il y a
00:19:13 sur les ordres et sur la télévision, pour que les gens prennent conscience
00:19:16 de ne pas faire d'intensel et de feu certains jours quand la sécheresse est importante,
00:19:21 lorsque l'humidité est faible et lorsque les vents sont importants.
00:19:24 Parce que c'est là que les départs de feu sont les plus importants.
00:19:27 - Bien sûr. - Et les plus nombreux.
00:19:29 - Bien sûr, bien sûr. Donc, pas de cigarettes, rien d'autre d'ailleurs,
00:19:34 à moins de 200 mètres quand il y a des risques d'incendie.
00:19:38 Bon, ça c'est la première chose. Et puis, d'autres mesures aussi ?
00:19:42 - Oui, je dirais les gens qui sont soumis à l'obligation légale de débroussaillement.
00:19:48 C'est-à-dire que lorsqu'on vit à côté d'une forêt, on nettoie le sous-bois
00:19:52 pour que si le feu arrive par la forêt, on fait en sorte que ça soit propre.
00:19:57 Et puis également, pour que s'il y a un départ de feu de sa maison,
00:20:00 ça ne prenne pas une extension terrible, parce que justement, on n'a pas nettoyé.
00:20:04 Et donc là, les sanctions sont plus importantes, parce que c'est 50 euros le mètre carré,
00:20:08 au lieu de 30. Et puis la freinte qui a été ordonnée par le tribunal de nettoyer votre terrain,
00:20:13 elle peut passer de 50 à 100 euros maximum.
00:20:16 Bon, là aussi, c'est un signe qui montre qu'il faut absolument faire ce travail-là.
00:20:21 Et aujourd'hui, ceux qui ont vécu l'été d'enfer l'an dernier,
00:20:25 eh bien, sont beaucoup plus attentifs, que ce soit les maires, mais également les particuliers.
00:20:30 Et je peux vous dire que dans notre région, ça a été marqué,
00:20:34 et les gens ont respecté les obligations légales des broussaillements,
00:20:37 plus qu'on ne le faisait auparavant.
00:20:39 - Oui, je rappelle que vous êtes maire de Biganos, en Géronde, Bruno Laffont.
00:20:44 Bruno Laffont, rappelons la loi, si je suis particulier,
00:20:49 je dois débroussailler quelle surface, quelle superficie ?
00:20:54 - Alors, c'est le maire qui en principe fixe la dimension,
00:20:59 50 mètres, mais il peut le porter à 100 mètres, 200 mètres, mais 50 mètres, c'est bien.
00:21:04 Quelle est la particularité de cette loi ?
00:21:06 Qui vient justement du fait que c'est l'homme qui met le feu,
00:21:10 puisque 94% des feux sont dus à l'homme, de façon accidentelle ou volontaire, malheureusement.
00:21:16 La foudre ne représente, en fait, les causes naturelles, il n'y en a que 6%, voire 10%,
00:21:21 mais c'est la foudre.
00:21:22 Là, on a vu, il y a eu beaucoup d'orages, et il y a peu de départs de feux.
00:21:25 Il y en a eu quelques-uns, mais il y en a peu.
00:21:26 Donc c'est dû à l'homme, et c'est pour ça que vous devez entretenir le terrain,
00:21:29 même chez autrui, c'est-à-dire sur la forêt qui vous touche et qui n'est pas à vous.
00:21:33 Ce n'est pas forcément très bien compris, et ça, c'était la difficulté,
00:21:37 et donc aujourd'hui, les gens ont compris que même que la forêt ne soit pas à soi,
00:21:42 on doit nettoyer.
00:21:43 Alors, il n'est pas question de couper les arbres,
00:21:45 il est question simplement de bien nettoyer le sous-bois,
00:21:48 même s'il ne nous appartient pas, mais il faut l'autorisation du propriétaire,
00:21:51 qui a cette forêt.
00:21:52 S'il ne le donne pas, c'est le propriétaire qui n'a pas donné l'autorisation
00:21:56 qui devra le faire, et qui en prend la responsabilité.
00:21:59 - Oui, je comprends.
00:22:01 C'est très clair.
00:22:02 Quelle est la situation en Gironde, avant cet été ?
00:22:06 - Il a plu, mais vous savez, en matière de feux de forêt,
00:22:09 il faut être très humble.
00:22:10 C'est ce que je dis et je répète en permanence.
00:22:12 Là, aujourd'hui, on a des conditions où la sécheresse commence à arriver,
00:22:16 puisqu'il fait des températures élevées, mais il a bien plu,
00:22:19 donc la végétation est verte.
00:22:21 Il ne faudrait pas qu'il y ait des canitudes qu'on les a connues l'an dernier,
00:22:25 parce que c'est ça qui est terrible.
00:22:27 Pour l'instant, on a une armada de véhicules et d'engins volants
00:22:32 qui sont plus importants que l'an dernier, qui ont été mis à disposition,
00:22:35 hélicoptères, petits avions de surveillance.
00:22:38 Donc on démarre un peu moins dénudés que l'an dernier,
00:22:41 mais en matière de feux de forêt, vous savez, il faut faire très attention.
00:22:44 Et puis, on a cette loi qui va quand même faire marquer les esprits,
00:22:47 parce qu'il y a le risque d'incendie de feux de forêt,
00:22:49 mais il y a aussi des surfaces agricoles et de végétation,
00:22:51 donc il faut faire attention partout.
00:22:53 Et je le répète, les conditions ont changé,
00:22:55 le réchauffement climatique, la modification du climat,
00:22:58 c'est qu'on ne vit pas autour d'une forêt comme on le faisait auparavant.
00:23:00 – Merci beaucoup, Bruno Lafond.
00:23:02 Merci, maire de Biguenose, merci beaucoup.
00:23:04 Il est 10h57, vous êtes sur l'antenne de Sud Radio.
00:23:08 Merci d'être avec nous.
00:23:10 Allez, entre 11h et midi, débat autour ce qui s'est passé hier matin à Nanterre,
00:23:15 le refus d'obtempérer, est-ce qu'il faut changer la loi ?
00:23:18 Vous allez, parce que je le dis, c'est sans nuance,
00:23:24 aujourd'hui il y a tous les avis qui s'expriment un peu rudement,
00:23:29 parfois un peu trop vite, souvent.
00:23:33 Malheureusement, il est bon de faire la clarté,
00:23:37 il est bon de rester le plus impartial possible,
00:23:41 ouvrir le débat, ce débat-là, autour de la police,
00:23:44 des interventions de la police.
00:23:46 Vous savez, il y a deux récits, deux idéologies,
00:23:49 d'un côté les voyous, des sauvages,
00:23:51 de l'autre les violences policières systémiques, la police qui tue.
00:23:56 Donc avec ou contre la police, mais on peut être, je crois, plus nuancé,
00:24:01 plus intelligent, regarder les faits avec distance et réfléchir,
00:24:04 c'est ce que nous allons essayer de faire entre 11h et midi.
00:24:07 Merci, 10h58.
00:24:08 – Jean-Jacques Bourdin.
00:24:10 – Il est 11h04, nous allons revenir sur ce qui s'est passé hier matin à Nanterre.
00:24:15 Nous allons regarder les faits, ce que nous savons des faits,
00:24:20 encore une fois, sans les interpréter,
00:24:24 mais en essayant d'analyser, d'expliquer,
00:24:28 et d'expliquer ce que dit la loi, de préciser ce que dit la loi.
00:24:33 La loi, notamment sur le refus d'obtempérer,
00:24:37 c'est l'article 435.1 du Code de sécurité intérieure.
00:24:44 Je vous lis ce que dit cet article.
00:24:47 "Policiers et gendarmes sont autorisés à tirer en cas de refus d'obtempérer
00:24:52 s'ils ne peuvent stopper la voiture autrement peu que par l'usage des armes
00:24:58 et si dans sa fuite le conducteur est susceptible de perpétrer des atteintes
00:25:02 à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui."
00:25:06 Voilà ce que dit cet article.
00:25:08 Nous allons réfléchir, est-ce qu'il faut changer la loi, la modifier ?
00:25:12 Est-ce que... Bon, des quantités de questions sont posées.
00:25:15 Vous pouvez réagir. 0826 300 300.
00:25:18 Nous avons comme invité, ici autour de la table,
00:25:21 Maître Marie Violo, qui est avocate pénaliste au Barreau de Paris.
00:25:24 Maître Violo, bonjour. - Bonjour.
00:25:26 - Merci d'être avec nous.
00:25:27 Avec nous également, Grégory Joron, qui est secrétaire général
00:25:30 du syndicat Unité SGP Police FO.
00:25:34 Bonjour, Grégory Joron. - Bonjour.
00:25:36 - Et puis Bruno Pomard, qui est président du Tintank Initiative Sécurité Intérieure,
00:25:40 ancien instructeur du RAID. Bonjour. - Bonjour.
00:25:43 - Bruno Pomard, merci d'être avec nous.
00:25:45 Tous les trois, encore une fois, 0826 300 300.
00:25:48 Si vous voulez intervenir.
00:25:51 Donc je reprends les faits.
00:25:53 Vous allez m'arrêter si vous voulez compléter.
00:25:55 Si j'oublie quelque chose, ça s'est passé 8h15, 8h20.
00:25:59 C'était hier matin, à Nanterre.
00:26:02 Si j'ai bien compris le jeune homme, Naël,
00:26:04 17 ans depuis le mois de février.
00:26:07 Naël, 17 ans depuis le mois de février, conduit.
00:26:11 Il n'a pas le permis à 17 ans, on n'a pas le permis.
00:26:14 Il conduit une Mercedes AMG,
00:26:18 c'est un véhicule de prix.
00:26:21 Il conduit ce véhicule qui aurait été loué.
00:26:26 C'est ce que je... - A une société étrangère d'ailleurs.
00:26:29 - A une société étrangère. Bien.
00:26:31 Donc il conduit ce véhicule,
00:26:33 et il prend, si j'ai bien compris,
00:26:36 une voie interdite.
00:26:38 C'est la voie de bus, c'est ça ?
00:26:41 - Oui, sur le dégagement.
00:26:44 - Alors évidemment, il y a deux policiers.
00:26:46 Deux policiers de la...
00:26:48 - DOPC, c'est ça ?
00:26:50 - Direction de l'ordre public et la circulation.
00:26:52 - Voilà, c'est ça, la DOPC.
00:26:54 Ce sont deux motards. - Tout à fait.
00:26:56 - Deux motards. Deux motards qui l'arrêtent.
00:26:59 C'est logique. Et qui viennent le contrôler.
00:27:02 Tout ça est très logique.
00:27:05 On lui demande son permis, il n'en a pas.
00:27:07 Que se passe-t-il ?
00:27:09 Les motards peuvent savoir à qui ils ont affaire,
00:27:12 même s'il n'y a pas de permis.
00:27:15 - Si régulièrement ils sont sur la circonscription,
00:27:18 ce qui semble être le cas.
00:27:20 Ils ont quand même une connaissance assez fine
00:27:23 du sociogramme et des gens qu'ils contrôlent régulièrement.
00:27:27 - Dans la voiture, il y a trois personnes.
00:27:30 Il y a le conducteur, un passager à l'avant
00:27:33 et un passager à l'arrière.
00:27:35 Maître, si je dis des bêtises, vous m'arrêtez.
00:27:37 - Non, non, je vous en prie. - Pour le moment, ça va ?
00:27:39 - Oui, il n'y a aucun problème. - Bon, aucun problème.
00:27:41 Pas d'interprétation, des faits, rien que des faits.
00:27:43 Donc il y a trois personnes dans le véhicule.
00:27:45 Alors, les motards sont deux.
00:27:47 Ils sont à la gauche du véhicule, avant gauche.
00:27:53 L'un des deux motards vérifie d'éventuels papiers
00:27:57 et l'autre a sorti son arme.
00:27:59 Sorti son arme.
00:28:01 C'est ce que montre la vidéo qui a été tournée.
00:28:03 Il a sorti son arme.
00:28:05 À ce moment-là, le jeune Nahel redémarre.
00:28:09 Le policier tire.
00:28:13 Le jeune Nahel est atteint à la poitrine.
00:28:17 La voiture fait quelques mètres, s'encastre dans un poteau.
00:28:21 Le SAMU arrive très très vite au secours de Nahel,
00:28:25 mais il décède.
00:28:27 - Ils interpellent un garçon et un qui fuit.
00:28:29 Dans le véhicule, il y en a un qui est interpellé,
00:28:31 un des passagers, et l'autre s'en va.
00:28:33 - Fuit.
00:28:35 - Alors, sauf erreur de ma part, il y en a un qui sort du véhicule,
00:28:37 qui lève les bras en l'air,
00:28:39 et un des deux motards arrive,
00:28:43 il lui fait une espèce de balayette,
00:28:45 le neutralise au sol,
00:28:47 et l'interpelle à ce moment-là.
00:28:49 - Oui, ce qui est normal.
00:28:51 - Il ne prend pas la fuite.
00:28:53 Il sort du véhicule, il lève les bras.
00:28:55 - Il y en a un autre qui a disparu.
00:28:57 - Oui, mais je parlais de celui qu'on avait interpellé,
00:28:59 et de la manière avec laquelle on l'avait interpellé.
00:29:01 - Non, non, mais d'accord, d'accord.
00:29:03 Il est normal qu'il soit immobilisé.
00:29:05 - Bien sûr.
00:29:07 - Jusque-là, alors, on a un doute.
00:29:11 Je ne sais pas, il faudra attendre l'enquête.
00:29:13 Savoir si les mots qui auraient été prononcés
00:29:17 par le policier qui a tiré.
00:29:19 C'est peut-être l'un des faits marquants d'hier matin.
00:29:23 Enfin, le fait marquant, c'est la mort de Nahel.
00:29:25 Mais au-delà de la mort de Nahel,
00:29:27 est-ce que le policier l'a menacé ?
00:29:31 Lui a dit, je ne sais pas,
00:29:35 quels sont les mots qui ont été prononcés ?
00:29:37 - Il faudrait que je retrouve les mots.
00:29:39 - Attendez, il faudrait que je demande de s'éteindre le moteur.
00:29:41 - Oui.
00:29:43 - Tu vas te prendre une balle dans la tête.
00:29:45 - C'est ce qui est entendu, d'ailleurs, dans les vidéos qu'on voit.
00:29:47 - Ce qui est une sommation, en fait.
00:29:49 La loi lui impose, je crois, à souffrir de malade.
00:29:51 - Ce n'est pas une sommation de dire...
00:29:53 - Tu vas te prendre une balle dans la tête, c'est une sommation ?
00:29:55 - Ça peut être interprété comme une sommation.
00:29:57 Après, je ne sais pas,
00:29:59 c'est un peu l'objet de la loi,
00:30:01 les problématiques de la loi,
00:30:03 qu'est-ce que ça veut dire le mot "susceptible de porter atteinte à" ?
00:30:05 Je pense que tout le débat réside là.
00:30:07 Quand le policier lui dit "je vais te mettre une balle dans la tête",
00:30:09 ça peut s'interpréter, à mon avis,
00:30:11 comme une sommation.
00:30:13 - Comme une sommation, c'est-à-dire "éteindre le moteur, ne bouge pas".
00:30:15 - C'est les expressions que prennent parfois,
00:30:17 et je mets les mémoires là-dessus parce que j'ai fait un petit peu de terrain,
00:30:19 lorsqu'on intervient sur des voyous, etc.,
00:30:21 c'est du style "tais-toi",
00:30:23 "ferme ta gueule".
00:30:25 Là, il faut dire que les mots sont à un niveau
00:30:27 très haut,
00:30:29 maintenant il va falloir le prouver d'abord.
00:30:31 - On ne reproche pas au policier un vocabulaire
00:30:33 tranché, on lui reproche d'avoir tiré
00:30:35 dans le thorax d'un jeune.
00:30:37 - L'enquête va nous dire dans quelles circonstances
00:30:39 il a tiré. C'est l'objet de l'enquête.
00:30:41 - Absolument.
00:30:43 - Et s'il avait le droit de tirer,
00:30:45 s'il a outrepassé la loi ou pas.
00:30:47 C'est toute la question
00:30:49 de l'enquête.
00:30:51 Visiblement, les policiers connaissaient
00:30:53 ce jeune Nahel. Alors, ce jeune
00:30:55 Nahel n'a pas de casier judiciaire
00:30:57 à 17 ans. On peut avoir un casier
00:30:59 judiciaire à 17 ans ? - Oui, bien sûr.
00:31:01 Il est issu de la
00:31:03 cité Pablo Picasso, qui est quand même connu
00:31:05 évidemment avec un nombre de jeunes.
00:31:07 - Pour le trafic de stupéfiants, enfin bon...
00:31:09 - Il était connu quand même des services de police pour
00:31:11 déjà avoir fait... - Refus d'obtempérer,
00:31:13 et puis conduite sans permis, déjà.
00:31:15 - Il y a deux, excusez-moi,
00:31:17 j'ai deux, trois confrères qui viennent aussi de la cité
00:31:19 Pablo Picasso. - Non, non,
00:31:21 parce que je veux dire par là... Vous avez raison, je ne sais pas
00:31:23 stigmatiser cette cité. J'y travaille, je mets des actions
00:31:25 en place en plus en interne, vous voyez, avec mon
00:31:27 association. Non, ce que je veux dire par là, c'est que
00:31:29 il était connu des services de police, point.
00:31:31 Voilà, ça s'arrête là. C'est pas un garçon,
00:31:33 c'est sûrement un gentil garçon,
00:31:35 mais c'est aussi un délinquant
00:31:37 qui a commis des délits. - Il avait déjà
00:31:39 commis quelques effractions.
00:31:41 - C'est ça. - Mais est-ce que
00:31:43 les policiers le savaient ?
00:31:45 Est-ce qu'on lui demande "Monsieur,
00:31:47 avez-vous un casier judiciaire ?" - Ils le connaissaient peut-être, je ne sais pas.
00:31:49 On ne peut pas répondre à la question.
00:31:51 - C'est facile après de dire "il avait
00:31:53 un casier judiciaire", mais à un moment c'est ça. - Oui, les effectifs
00:31:55 locaux sur les quatre rues... - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, on n'a
00:31:57 jamais dit qu'il avait un casier judiciaire, il n'a pas de
00:31:59 casier judiciaire. Il était connu pour avoir
00:32:01 fait ce type d'effractions déjà.
00:32:03 - Mais si on fait une infraction, monsieur
00:32:05 Sauf erreur, si on commet une infraction, on est condamné.
00:32:07 Donc on a des mentions à son casier judiciaire.
00:32:09 Soit il est condamné et on a un casier judiciaire
00:32:11 qui est rempli, soit il n'a pas fait d'infraction.
00:32:13 - Oui, ma fille, il était connu pour ça.
00:32:15 Tous les retours que j'ai fait à la fois.
00:32:17 - Il avait déjà été arrêté. Il avait
00:32:19 déjà fait l'objet d'un refus d'obtempérer.
00:32:21 Déjà. Il avait refusé d'obtempérer.
00:32:23 Et il... Oui.
00:32:25 - Mais si on refuse d'obtempérer... - Et il conduisait
00:32:27 son permis ! - Mais c'est très simple.
00:32:29 Si on refuse d'obtempérer,
00:32:31 on commet une infraction. Il y a un juge
00:32:33 qui dit "Vous avez commis l'infraction de refus d'obtempérer.
00:32:35 Monsieur, vous êtes condamné à temps." Et donc cette mention
00:32:37 à un casier judiciaire. - Mais il n'avait pas encore
00:32:39 été condamné, je crois. - Donc en fait...
00:32:41 - C'était il y a 8 jours. - On n'est pas sûr qu'il ait commis un refus d'obtempérer.
00:32:43 Mais c'est pas une interprétation.
00:32:45 - Oui, il conduisait son permis.
00:32:47 - Ah ça c'est une évidence, puisqu'il avait 17 ans.
00:32:49 - Oui, il avait 17 ans. Ça c'est
00:32:51 une infraction. Bon, enfin,
00:32:53 ça n'excuse pas le
00:32:55 policier de dire cela. - Non, ça...
00:32:57 - Moi je veux rester le plus neutre
00:32:59 possible. Vous comprenez ? Pour ne pas... Parce qu'il y a
00:33:01 tellement d'interprétations. C'est insupportable.
00:33:03 Pour ou contre la police.
00:33:05 C'est devenu...
00:33:07 Et puis les politiques qui s'en mêlent.
00:33:09 - Voilà. - Allez-y.
00:33:11 - Non mais rapidement, parce qu'en fait la réalité c'est ça.
00:33:13 Malheureusement, on oublie de parler
00:33:15 du vrai sujet. C'est-à-dire cette difficulté
00:33:17 qu'elle soit opérationnelle et même
00:33:19 du cadre légal qu'on
00:33:21 nous impose face justement à ces refus
00:33:23 d'obtempérer qui entraînent des mises en danger
00:33:25 et qui entraînent des tirs. Parce que c'est ça
00:33:27 notre réalité. Alors moi qu'il ait
00:33:29 15 faits ou 0 faits, je pense que ça ne change pas
00:33:31 grand-chose malheureusement aujourd'hui.
00:33:33 Certains disent qu'il en a 15, certains disent qu'il en a pas.
00:33:35 Moi j'en sais rien. Honnêtement, je ne me suis pas renseigné.
00:33:37 Je vous dis comme je le pense. Je m'en moque un peu.
00:33:39 Et ce qui me désole, c'est que justement certains
00:33:41 soit brandissent ça comme un étendard,
00:33:43 soit essayent de dire que c'est un ange.
00:33:45 Moi je ne sais pas. Et encore une fois, je m'en fous.
00:33:47 - L'enquête le dira. - L'enquête le dira.
00:33:49 - Ange ou pas, il est mort. - Voilà.
00:33:51 Donc moi la difficulté qu'on a, c'est
00:33:53 comment on fait aujourd'hui pour expliquer aux gens
00:33:55 que ce n'est pas les refus d'obtempérer
00:33:57 qui entraînent des tirs. Les refus d'obtempérer,
00:33:59 il y en a toutes les 20 minutes en France. Il n'y a pas à chaque fois
00:34:01 un policier qui tire ou un gendarme qui tire, heureusement.
00:34:03 On a malheureusement des refus d'obtempérer
00:34:05 qui entraînent aussi des morts de policiers et de gendarmes.
00:34:07 On le voit aussi trop régulièrement.
00:34:09 Et on a surtout de l'autre côté des refus
00:34:11 d'obtempérer qui entraînent une mise en danger
00:34:13 des policiers ou des gendarmes qui
00:34:15 se sentent être en légitime défense et qui font
00:34:17 usage de leurs armes et qui malheureusement...
00:34:19 - Attendez. Refus d'obtempérer
00:34:21 qui entraîne
00:34:23 danger pour les gendarmes et les policiers
00:34:25 mais danger aussi pour les citoyens.
00:34:27 - Pour d'autres, regardez.
00:34:29 - 25 800, je parle sous contrôle
00:34:31 de Grégory Giron, 25 800
00:34:33 outrages, refus d'obtempérer.
00:34:35 Il y a,
00:34:37 grosso modo, ce que j'ai vu sur
00:34:39 ce qu'on nous donne comme info, il y a 8 000 sorties
00:34:41 d'armes de la part des policiers
00:34:43 sur des millions d'interventions. Ils font
00:34:45 plus de 3 millions d'interventions par an. Et il y a eu
00:34:47 13 morts. - 13 morts.
00:34:49 - Refus d'obtempérer, 13 morts.
00:34:51 - Je ne compte pas les policiers blessés et morts aussi.
00:34:53 - Et donc ? - Les gendarmes.
00:34:55 - 13 morts et donc ? - Non, c'est juste pour faire un bilan
00:34:57 de voir que le sport national
00:34:59 c'est les refus d'obtempérer,
00:35:01 que les policiers sont en face à face
00:35:03 permanente avec des gens super bons joueurs.
00:35:05 - 1% des policiers et gendarmes dégainent leurs armes.
00:35:07 - Pardon ? - 1% des policiers
00:35:09 et gendarmes dégainent leurs armes.
00:35:11 - Oui, mais c'est... - 1%.
00:35:13 - Et je vais dire à Tamu, il peut y en avoir moins.
00:35:15 - Bon, mais on va revenir sur la loi.
00:35:17 Je voudrais terminer sur les faits. On va revenir sur la loi.
00:35:19 Sur cette loi de 2017,
00:35:21 est-ce qu'elle a aggravé ou pas les choses ?
00:35:23 Pourquoi est-ce que dans d'autres pays d'Europe,
00:35:25 il y a aussi des refus d'obtempérer, mais il y a moins de morts ?
00:35:27 C'est aussi une question qu'on peut se poser.
00:35:29 Peut-être que c'est la formation,
00:35:31 mais tout ça, on va aborder,
00:35:33 évidemment, on va aborder. La formation
00:35:35 des policiers ou des gendarmes,
00:35:37 nous allons aborder tout cela. Vous êtes
00:35:39 sur Sud Radio, ne vous inquiétez pas,
00:35:41 restez bien à l'écouté. Venez, vous mêlez
00:35:43 à la conversation 0826
00:35:45 3300 et 11h16.
00:35:47 - Jean-Jacques Bourdin. - Il est 11h18,
00:35:49 nous sommes avec nos trois invités,
00:35:51 Maître Marie Violo, qui est avocate pénaliste
00:35:53 au barreau de Paris, Grégory Joron,
00:35:55 secrétaire général
00:35:57 Unité SGP Police Force Ouvrière,
00:35:59 et Bruno Pomard, qui est
00:36:01 président du think-tank Initiative Sécurité Intérieure,
00:36:03 ancien instructeur du
00:36:05 RAID, évidemment spécialiste
00:36:07 de toutes les questions de sécurité.
00:36:09 Il est 11h19, vous êtes
00:36:11 sur Sud Radio. Je vois déjà
00:36:13 beaucoup d'auditeurs qui ont
00:36:15 envie d'intervenir, je vais
00:36:17 vous prendre, Florent, Jacques, mais
00:36:19 je voudrais terminer
00:36:21 les enquêtes qui sont lancées.
00:36:23 Il y a évidemment le parquet de Nanterre
00:36:25 qui a ouvert deux enquêtes
00:36:27 en flagrance. Refus d'obtempérer
00:36:29 tentative d'homicide volontaire
00:36:31 sur personne dépositaire de l'autorité publique,
00:36:33 enquête confiée au commissariat
00:36:35 de Nanterre et à la Sûreté
00:36:37 Territoriale du 92, des Hauts-de-Seine,
00:36:39 et puis autre enquête,
00:36:41 homicide volontaire
00:36:43 par personne dépositaire de l'autorité publique
00:36:45 confiée à l'IGPN.
00:36:47 Ça, ce sont les deux enquêtes
00:36:49 en flagrance. Vous voulez ajouter quelque chose,
00:36:51 Mme Réveilleux ? - Non, pas du tout. - Non, ça va bien ?
00:36:53 - L'ouverture des deux enquêtes,
00:36:55 elle est automatique, puisqu'il y a des faits
00:36:57 qui justifient d'autres faits. Donc en fait, on ne peut pas
00:36:59 ouvrir une enquête pour tentative
00:37:01 d'homicide, en fait, sur
00:37:03 personne, sur le conducteur, et ne pas
00:37:05 ouvrir d'enquête sur tentative de homicide.
00:37:07 - On est obligés d'ouvrir les deux enquêtes. - C'est normal.
00:37:09 Le policier est placé
00:37:11 en garde à vue.
00:37:13 C'est normal. - Oui, enfin, oui, il peut être...
00:37:15 - Ah oui, c'est normal, oui, c'est normal. Il n'y a pas de "c'est normal".
00:37:17 - Oui, c'est normal. - Il peut être aussi
00:37:19 auditionné en audition libre, mais ce qui n'est pas
00:37:21 le cas, là, c'est la garde à vue, c'est assez logique, quand même, oui.
00:37:23 - La garde à vue, elle obéit
00:37:25 à certains critères légaux, quand il y a des
00:37:27 indices qui laissent penser que la personne a commission d'infraction.
00:37:29 - Je présageais une commission d'infraction.
00:37:31 - Alors, vous avez vu
00:37:33 les deux vidéos, Grégory Jeron.
00:37:35 Vous avez vu les... Je ne vous demande pas
00:37:37 de nous dire
00:37:39 s'il est coupable ou pas coupable. - Oui, je ne le ferai pas.
00:37:41 Je les avouerai avec grâce. - Non, non, non, mais attendez.
00:37:43 Que les choses soient claires. Mais vous avez vu les deux vidéos.
00:37:45 Quelles sont les questions que vous posez ?
00:37:47 - En fait, c'est toujours
00:37:49 les mêmes questions quand on a ce genre d'affaires-là.
00:37:51 Et c'est toujours extrêmement difficile d'en parler,
00:37:53 je vous le dis en toute franchise, quand on a
00:37:55 nos fesses bien assises sur un siège
00:37:57 assez confortable, derrière un micro,
00:37:59 dans un studio à 22 degrés.
00:38:01 - 23. - 23, même s'il fait un peu chaud.
00:38:03 Mais notre réalité, c'est ça. C'est-à-dire que quand on est policier
00:38:05 et qu'on est confronté à ces situations où...
00:38:07 Je vous le dis honnêtement,
00:38:09 Bruno est dans cette situation-là,
00:38:11 moi je suis dans cette situation-là,
00:38:13 ou on met Madame dans cette situation-là, je ne suis pas sûr qu'on ait
00:38:15 les trois la même réaction.
00:38:17 Et c'est toujours cette
00:38:19 difficulté face à un sentiment de
00:38:21 mise en danger et au déclenchement
00:38:23 d'un tir. Et c'est justement le travail
00:38:25 de la justice, des magistrats, des enquêteurs,
00:38:27 d'essayer de regrouper tous les faits qui vont
00:38:29 nous permettre d'avoir un regard complet là-dessus.
00:38:31 C'est-à-dire qu'est-ce qui s'est passé avant, quel est le contexte
00:38:33 correspondant, pourquoi on en est
00:38:35 arrivé là. Et c'est ça qui va être intéressant.
00:38:37 Moi, les deux vidéos, si vous voulez, j'ai un regard
00:38:39 technique, oui, le positionnement peut-être, etc.
00:38:41 Mais j'ai pas déjà eu une à ce moment-là.
00:38:43 Vous imaginez bien que je ne vais pas m'exprimer là-dessus.
00:38:45 Notre réalité, c'est
00:38:47 réellement cette
00:38:49 difficulté
00:38:51 face à ce genre d'événement
00:38:53 où finalement, on en est toujours à
00:38:55 se dire à la fin "oui, mais les policiers auraient dû tirer
00:38:57 dans les pneus", "oui, mais ils n'auraient pas dû
00:38:59 se mettre devant la voiture", "oui, mais
00:39:01 ils auraient dû viser dans le bras".
00:39:03 On demande du discernement.
00:39:05 Nous avons parlé de la formation des policiers et des gendarmes.
00:39:07 Mais Bruno Pommard, quand même,
00:39:09 moi, il y a une chose qui me surprend,
00:39:11 c'est que le policier ait sorti
00:39:13 son arme, tout de suite. C'est normal.
00:39:15 Et qu'il braque son arme
00:39:17 sur le conducteur, c'est normal ou pas ?
00:39:19 Non, je vous demande des faits.
00:39:21 On est dans des secteurs qui sont
00:39:23 quand même plutôt à risque, même si
00:39:25 c'est le matin de bonheur. Les policiers
00:39:27 prennent, on le sait, tout le monde le sait, des risques en permanence
00:39:29 24h sur 24 dans notre société.
00:39:31 Ils voient une voiture qui leur paraît pas
00:39:33 normale dans cette situation,
00:39:35 avec trois individus à l'intérieur,
00:39:37 que le policier, au moment de l'interprétation, sorte son arme
00:39:39 pour protéger son collègue ou pour protéger lui-même,
00:39:41 c'est tout à fait normal quant à l'utilisation.
00:39:43 Après, c'est un autre sujet. Mais en attendant,
00:39:45 il se protège et c'est normal. - Normal, maître ?
00:39:47 - Normal, à considérer
00:39:49 que Paris et la région
00:39:51 parisienne est en train de devenir le Far West,
00:39:53 moi, je ne trouve pas que ce soit parfaitement normal.
00:39:55 Tout à l'heure, je voudrais juste revenir.
00:39:57 Vous avez dit qu'il y avait eu...
00:39:59 Je ne sais plus
00:40:01 ce qui parlait du chiffre.
00:40:03 L'année dernière, il y a eu
00:40:05 13 décès. - 13 morts.
00:40:07 - 13 morts. - Après reflux de température.
00:40:09 - Sur des milliers de...
00:40:11 - Sur près de 30 000...
00:40:13 - Non, mais c'est toujours trop. Vous avez raison.
00:40:15 - Ça fait plus d'un par mois.
00:40:17 - Oui, mais écoutez, si les policiers, les 13 morts,
00:40:19 je pense que les policiers ne l'ont pas fait plaisir de le dire.
00:40:21 - Est-ce que vous savez combien il y a de policiers qui ont été mis en examen ?
00:40:23 Est-ce que vous savez combien il y a de policiers qui ont été mis en examen ?
00:40:25 - Ecoutez, tous les ans. Alors si on prend de façon globale...
00:40:27 - Sur ces 13 faits.
00:40:29 - Je ne vais pas les détailler.
00:40:31 - Il y en a 5. C'est-à-dire qu'en fait, il y a 13 décès.
00:40:33 Sur ces 13 décès,
00:40:35 on peut supposer que 13, au moins,
00:40:37 policiers ont été mis en cause à un moment donné.
00:40:39 - Ils étaient légitimes de défense, les autres.
00:40:41 Sûrement.
00:40:43 - C'est normal, vous êtes dans votre rôle.
00:40:45 - Non, non, c'est la justice.
00:40:47 - Je ne suis pas en vue de police. Je ne suis pas à droit de l'omis.
00:40:49 Je ne suis pas là en train de dire que la police tue les gens.
00:40:51 Pas du tout. Je suis juste en train de dire qu'il y a
00:40:53 un problème et que de répéter sans cesse,
00:40:55 parce qu'on est un peu là-dedans,
00:40:57 que c'est normal de sortir son arme
00:40:59 à 8h du matin parce que c'est une zone compliquée.
00:41:01 - Vous avez fait le débat, madame ?
00:41:03 - Je vais terminer. - Moi, je vous fais inviter, si vous voulez. Il n'y a pas de soucis.
00:41:05 Je le dis à chaque fois que je rencontre des députés.
00:41:07 - Je ne suis pas...
00:41:09 - Alors, attendez, vous n'êtes pas enceinte.
00:41:11 - Heureusement que je ne suis pas sur le terrain
00:41:13 à regarder les policiers sortir leurs armes
00:41:15 toutes les 2 minutes.
00:41:17 Alors, vous, je vous invite à venir dans un palais de justice.
00:41:19 Je vous invite à ouvrir un code pénal.
00:41:21 C'est ce que je fais toute la journée. On peut s'inviter aussi mutuellement.
00:41:23 Chacun son métier.
00:41:25 - Alors, attendez, attendez.
00:41:27 - Je ne crois pas. Je vais juste terminer mon propos.
00:41:29 Sur 13 décès
00:41:31 qu'il y a eu l'année dernière, 13 faits de meurtre,
00:41:33 enfin, de meurtre...
00:41:35 Attendez, autant pour moi.
00:41:37 13 décès. Il y a eu 13 personnes qui sont décédées.
00:41:39 Il y a 5 policiers qui ont été mis en examen.
00:41:41 Il n'y a aucune condamnation encore
00:41:43 parce que l'enquête prend du temps, parce que les informations judiciaires
00:41:45 prennent du temps. Est-ce qu'on peut se satisfaire
00:41:47 de cela ? Je ne sais pas.
00:41:49 - La question qui peut se poser aussi, c'est le traitement judiciaire
00:41:51 qu'a fait ces affaires.
00:41:53 - Non, mais ça c'est autre chose.
00:41:55 La question qu'on va se poser, c'est pourquoi ?
00:41:57 La question qu'on va se poser, c'est
00:41:59 est-ce que la loi est bien faite ?
00:42:01 Est-ce que la formation est suffisante ?
00:42:03 Et pourquoi est-ce que dans d'autres pays d'Europe,
00:42:05 il y a aussi des refus d'obtempérer,
00:42:07 et pourquoi est-ce qu'il y a moins de morts ?
00:42:09 C'est tout. Est-ce qu'il faut revoir la loi ?
00:42:11 Est-ce qu'il faut... Je ne mets pas en cause
00:42:13 les policiers et les gendarmes, que les choses soient claires.
00:42:15 Je ne mets pas en cause...
00:42:17 Je veux simplement réfléchir et essayer
00:42:19 de trouver des solutions pour améliorer les choses.
00:42:21 - Merci. - Ça me paraît...
00:42:23 Et pour les policiers d'ailleurs, c'est bien
00:42:25 d'améliorer, et pour le citoyen, c'est bien aussi.
00:42:27 - Je... - Bon, donc...
00:42:29 J'en ai bien d'accord. - Oui, je ne veux pas relancer
00:42:31 la micro-polémique
00:42:33 avec Mme, mais
00:42:35 je suis un peu étonné par le fait que vous étonniez
00:42:37 qu'on ait que 5 policiers
00:42:39 mis en examen suite à
00:42:41 13 personnes tuées
00:42:43 sur des refus d'obtempérer.
00:42:45 Enfin, je veux dire, vous êtes pénaliste.
00:42:47 Donc, je ne vais pas
00:42:49 vous inviter, moi, à faire ce que je fais,
00:42:51 et ne m'invitez pas à ouvrir un code pénal,
00:42:53 parce qu'en effet, je ne serai pas le mieux qualifié pour tout comprendre.
00:42:55 Mais il me semble quand même que,
00:42:57 quand c'est le cas, ça veut dire qu'il n'y a pas eu
00:42:59 d'instruction, ou pas d'ouverture d'instruction,
00:43:01 ou que les magistrats
00:43:03 n'ont pas jugé nécessaire, au regard des éléments
00:43:05 qu'ils avaient, d'ouvrir
00:43:07 plus loin
00:43:09 que ce qui...
00:43:11 que ce qui leur permettait de fermer ça.
00:43:13 C'est-à-dire que l'enquête, pour eux, c'était une légitime défense,
00:43:15 c'est-à-dire que le code pénal était
00:43:17 pour le coup...
00:43:19 le code de procédure pénal respecté,
00:43:21 et que finalement, les policiers étaient...
00:43:23 - Respectés la loi.
00:43:25 - Pas inquiétés. Enfin, je veux dire, je ne comprends pas.
00:43:27 - La légitime défense, quand...
00:43:29 Parce que là, il y a une zone un peu grise,
00:43:31 peut-être qu'à l'amenance sur la légitime défense.
00:43:33 - Oui et non.
00:43:35 - A quel moment est-on en légitime défense ?
00:43:37 A quel moment...
00:43:39 - Honnêtement, il n'y a pas de zone grise.
00:43:41 - Dans le texte de 2017,
00:43:43 il y a un mot que je trouve
00:43:45 particulièrement...
00:43:47 imprécis.
00:43:49 C'est le mot "susceptible".
00:43:51 C'est quoi ? S'ils ne peuvent stopper
00:43:53 la voiture autrement que par l'usage
00:43:55 des armes et si dans sa fuite, le conducteur
00:43:57 est susceptible de
00:43:59 perpétrer des atteintes à leur vie
00:44:01 ou à leur intégrité physique.
00:44:03 Susceptible, c'est...
00:44:05 - Mais c'est une arme par destination, le véhicule.
00:44:07 - Voilà. Le véhicule, voilà. C'est une arme par destination.
00:44:09 - Ça peut tuer.
00:44:11 Le véhicule peut tuer.
00:44:13 - C'est la difficulté du métier de policier. C'est le discernement.
00:44:15 C'est la réaction à l'instant T.
00:44:17 C'est tout ce que ça entraîne derrière. C'est aussi tout ce
00:44:19 qu'on nous met sur le dos parce que...
00:44:21 Pardon, mais je ne veux pas parler de ça.
00:44:23 Mais imaginons toutes les affaires aussi
00:44:25 de refus d'obtempérer qui
00:44:27 ont engendré malheureusement des morts
00:44:29 dans certains quartiers parce que des gamins
00:44:31 se faisaient renverser, etc. Et parce que les policiers
00:44:33 n'ont pas pu agir comme ils devaient agir
00:44:35 et n'ont pas pu interpeller la personne en temps et en heure.
00:44:37 On nous reproche après de ne pas faire grand-chose.
00:44:39 Donc on est toujours de toute façon dans la polémique pour la polémique.
00:44:41 Notre vraie réalité, c'est que, une,
00:44:43 la légitime défense, elle n'a pas de zone grise.
00:44:45 La légitime défense, c'est quand même peut-être
00:44:47 la mesure qu'on apprend par cœur
00:44:49 dans tous les sens, presque dans toutes les langues
00:44:51 quand on fait une formation de policier.
00:44:53 Je peux vous assurer qu'il n'y a aucun policier qui se lève le matin
00:44:55 en disant "Ce matin, je vais tuer quelqu'un".
00:44:57 Ça n'arrive pas. Heureusement que ça n'arrive pas.
00:44:59 Et qu'à chaque fois que ça arrive,
00:45:01 je peux vous assurer que...
00:45:03 - On ne passe à mouiller.
00:45:05 - Je ne passe pas à mouiller à cause de ces collègues-là.
00:45:07 J'ai pas envie. Justifié ou pas.
00:45:09 Même ceux qui malheureusement ont usé de leur arme
00:45:11 face à un terroriste
00:45:13 ou face à quelqu'un
00:45:15 qui, pour le coup, ça n'a emporté aucune nuance
00:45:17 et aucun doute,
00:45:19 ils ne le vivent pas tous bien après non plus.
00:45:21 Et moi, j'ai envie de dire surtout
00:45:23 qu'en effet, ce qui pose pour nous,
00:45:25 au syndicat de police, et pour le mien surtout,
00:45:27 une TGP Police, un vrai sujet,
00:45:29 c'est le traitement du policier
00:45:31 mis en cause.
00:45:33 Je crois en notre état de droit,
00:45:35 bien heureusement. Je crois en notre justice,
00:45:37 même si elle a du mal à fonctionner
00:45:39 parce qu'elle a à peu près les mêmes mots que la police
00:45:41 et que tous nos piliers
00:45:43 régaliens aujourd'hui.
00:45:45 Mais je crois surtout que
00:45:47 malheureusement, le traitement policier
00:45:49 après, il n'est pas à la hauteur
00:45:51 de ce qu'on est en droit d'attendre
00:45:53 par rapport à ce qu'on vit tous les jours.
00:45:55 - Alors, nous allons voir la loi,
00:45:57 est-ce qu'il faut la revoir ou pas,
00:45:59 et puis... - Pourquoi est-ce qu'il y a plus de tirs ?
00:46:01 J'insiste bien là-dessus, en France
00:46:03 qu'ailleurs en Europe, peut-être parce qu'il y a une haine
00:46:05 anti-flic qui s'exprime, peut-être,
00:46:07 je ne sais pas, non ? - Non, les circonstances font que...
00:46:09 Peut-être qu'il y a plus de contrôles aussi ?
00:46:11 - C'est possible, il y a...
00:46:13 - En France, il n'y a pas besoin ? - Non.
00:46:15 - Moi, là où je voudrais revenir, Jean-Jacques Bourdain,
00:46:17 c'est de dire, excusez-moi, madame,
00:46:19 je vois ta copain en disant ça, mais
00:46:21 j'entends ce que vous m'avez dit tout à l'heure,
00:46:23 ça m'a un petit peu interpellé,
00:46:25 avec les politiques qui commentent
00:46:27 comment doit fonctionner le policier
00:46:29 sur le terrain. Je vous jure,
00:46:31 moi je vais dans les tribunaux, je vais dans les prisons
00:46:33 même, vous voyez, rencontrer plein de... Je fais plein de trucs depuis 30 ans.
00:46:35 Je n'ai pas de soucis là-dessus.
00:46:37 Croyez-moi, et il y a peu de temps,
00:46:39 il y a un sénateur qui l'a fait, socialiste, qui était anti-brave,
00:46:41 et qui est allé patrouiller une journée avec les braves.
00:46:43 Il a eu la peur de sa vie, il a dit
00:46:45 "Ouf, c'est utile les braves", moi qui étais contre.
00:46:47 Je pense que c'est important de voir, d'aller sur le terrain,
00:46:49 de voir ce qui se passe avec les politiques. Mais ne faites pas cet air
00:46:51 désabusé, excusez-moi, madame. - Mais je vous excuse,
00:46:53 monsieur, il n'y a pas de problème, je vous excuse
00:46:55 bien volontiers. - Oui, oui, c'est vachement
00:46:57 important. - Je pense que votre discours participe
00:46:59 à l'huile qu'on met un peu sur le feu,
00:47:03 pour faire flamber un peu
00:47:05 les relations entre la police
00:47:07 et les citoyens. - Mais je fais ça depuis 30 ans, madame.
00:47:09 Vous savez ce que je fais ? - Bah oui. - Non mais attendez,
00:47:11 non, non, mais attendez, les citoyens,
00:47:13 vous savez ce que je fais ? J'ai 63 ans.
00:47:15 Écoutez-moi juste un instant. J'ai 350 policiers
00:47:17 bénévoles, je vais dans les quartiers, en inter d'ailleurs.
00:47:19 - Mais vous êtes décoré de la Légion d'honneur, je crois.
00:47:21 - Oui, oui, oui, mais pour des faits d'action,
00:47:23 je vous rassure. Mais c'est pas pour ça que je parle.
00:47:25 Je vais dans les quartiers, dans 160 villes
00:47:27 en France, les quartiers les plus difficiles, faire du rapprochement
00:47:29 de jeunes policiers. Vous me dites que je mets
00:47:31 de l'huile sur le feu ? - Non, non, non.
00:47:33 - Un petit peu. - C'est vrai que...
00:47:35 - Un petit peu de distance. - Il y en a d'autres,
00:47:37 pardon, vous n'êtes pas trop sur le point. - Dites-moi, il y en a d'autres
00:47:39 qui mettent de l'huile sur le feu ? - Non, franchement.
00:47:41 - Oui, il y en a plusieurs.
00:47:43 - Par contre, en fait, je vais arrêter.
00:47:45 - Bon, alors, chut, bon, allez.
00:47:47 On va continuer. - Je suis pas d'accord avec vous.
00:47:49 - On va faire la pub. - C'est pas pour ça qu'on est anti-policier.
00:47:51 - Vous me dites que je mets de l'huile sur le feu ?
00:47:53 - Bon, alors, alors, bon, allez. - Excusez-moi.
00:47:55 - Bon, c'est peut-être un peu malheureux. - Je vais en tirer une deuxième fois, si vous voulez.
00:47:57 - Il est 11h31. Allez.
00:47:59 On va pas donner l'exemple.
00:48:01 On va essayer, justement,
00:48:03 d'être plein de sang-froid.
00:48:05 Il est 11h31.
00:48:07 Allez. On va prendre Florent et Jacques
00:48:09 dans un instant. Et puis, on va
00:48:11 revenir sur la loi. Moi, ce qui m'intéresse,
00:48:13 c'est cette loi. Est-ce qu'il faut la modifier ?
00:48:15 Est-ce qu'elle est bonne ? Est-ce qu'elle est
00:48:17 suffisante ? Est-ce que... Je ne sais pas,
00:48:19 moi. La formation, encore
00:48:21 une fois, est-ce qu'elle est suffisante ou pas ?
00:48:23 Allez. 11h31. À tout de suite.
00:48:25 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien. Il est 11h34.
00:48:27 Sur Sud Radio. Le débat est
00:48:29 enflammé. Nous allons prendre des auditeurs, quand même,
00:48:31 parce que David, par exemple,
00:48:33 qui est à Montpellier, qui a 50 ans,
00:48:35 qui est agriculteur. Bonjour, David.
00:48:37 - Oui, bonjour. - À côté de Montpellier. Bonjour.
00:48:39 Alors, qu'est-ce que vous vouliez dire ?
00:48:41 Racontez-nous. - Alors, bah, déjà, je voudrais
00:48:43 déjà vous remercier de me recevoir sur votre
00:48:45 radio, qui est magnifique, et que j'écoute
00:48:47 tous les matins sur mon tracteur.
00:48:49 - Bon. - J'espère que je parle
00:48:51 pas trop fort. - Non, vous parlez bien,
00:48:53 David. Bien, bien, bien. - Voilà. Pas bien.
00:48:55 - Vous êtes où, exactement, David ? Vous êtes où ?
00:48:57 - En fait, je vais pas trop vous dire. Je vais pas
00:48:59 avoir de problème avec personne, mais je suis
00:49:01 en fait du côté de Frontignan.
00:49:03 Je travaille sur le muscat,
00:49:05 vous voyez ? - Ah, d'accord. J'ai compris.
00:49:07 J'ai compris. J'ai compris.
00:49:09 Le bon muscat de Frontignan.
00:49:11 - Voilà. Exactement. On en profite
00:49:13 pour faire un peu la pub. En tout cas,
00:49:15 merci encore pour votre émission.
00:49:17 Et, bon, je voulais vraiment
00:49:19 aussi... Voilà.
00:49:21 La plupart du... Voilà ce qui m'est arrivé,
00:49:23 je vais vous raconter. Je pars
00:49:25 un matin, je récupère ma voiture,
00:49:27 ma moto au garage,
00:49:29 j'ai changé les pneus, j'ai tout
00:49:31 fait la révision complète, et je pars
00:49:33 sur l'autoroute, sur le périph'.
00:49:35 Et là, je vais récupérer ma compagne
00:49:37 qui travaille chez un grand
00:49:39 couturier, donc je vais pas dire le nom.
00:49:41 Je la récupère et on rentre
00:49:43 tranquillement à la maison. D'un seul coup, sur le
00:49:45 bas-côté, je vois deux gendarmes en
00:49:47 moto qui sont en train d'interpeller
00:49:49 un autre motard.
00:49:51 Et là, d'un seul coup, je les vois, mais
00:49:53 vraiment, furie, monter sur la moto,
00:49:55 arriver à ma hauteur, sortir le
00:49:57 pistolet, puis me dire "suive-nous, suive-nous, suive-nous".
00:49:59 Et moi, je suis là avec ma compagne,
00:50:01 je suis tout étonné, et on va jusqu'au
00:50:03 commissariat, je fais 40 km.
00:50:05 Je vais jusqu'au commissariat de police,
00:50:07 et j'arrive là-bas, ils commencent à me mettre des
00:50:09 infractions, des contraventions
00:50:11 pour les pneumatiques, pour la plaque
00:50:13 d'immatriculation, et puis
00:50:15 ils me disent comme ça
00:50:17 "signez". Et moi, je dis "mais attendez, regardez
00:50:19 les pneus, je viens de sortir la moto
00:50:21 du garage ce matin, quoi".
00:50:23 "Non, signez, signez, sinon ta pétasse,
00:50:25 elle reste là, et toi, tu rentres à pied".
00:50:27 Ah, je... ah ben...
00:50:29 Du coup, j'ai signé le papier,
00:50:31 j'ai pris ma compagne, on est
00:50:33 partis, on a fait un petit
00:50:35 rapport qu'on a envoyé au procureur de la République,
00:50:37 on n'a jamais eu aucune réponse.
00:50:39 Mais bon, c'était vraiment pour vous signaler
00:50:41 que ben, eux,
00:50:43 on voit bien l'image
00:50:45 à l'agressivité qu'il a. - Mais David,
00:50:47 vous avez des policiers ?
00:50:49 Vous avez des policiers ou des gendarmes
00:50:51 dans votre famille, non ? - Ouais,
00:50:53 moi, en fait, j'ai ma soeur, en fait,
00:50:55 qui est commissaire
00:50:57 de police sur Paris.
00:50:59 J'ai un
00:51:01 frère qui est sur
00:51:03 la Marbonne, qui est gendarme.
00:51:05 J'ai un beau frère qui est dans la douane.
00:51:07 - Eh ben...
00:51:09 Il n'a pas eu de chance.
00:51:11 Vous n'avez pas eu de chance. Votre moto est en état ?
00:51:13 - Ouais, ma moto,
00:51:15 elle venait de sortir du garage le matin même.
00:51:17 - Bah, ils se sont trompés, quoi.
00:51:19 Ils se sont trompés, quoi.
00:51:21 - C'est rare, c'est rare, hein, que les policiers soient...
00:51:23 - Vous savez, moi, permettez-moi,
00:51:25 parce que moi, j'adore ma famille, j'adore
00:51:27 la police, il nous faut une police.
00:51:29 La police, c'est super important
00:51:31 qu'elle soit là, et je respecte le travail
00:51:33 qu'elle faut. - Merci, David !
00:51:35 - Par contre, pour l'agressivité,
00:51:37 je ne trouve pas ça très normal, monsieur
00:51:39 l'agent de police. - Bien !
00:51:41 Merci, David !
00:51:43 Jacques !
00:51:45 Jacques est à Marseille.
00:51:47 Bonjour, Jacques.
00:51:49 - Bonjour, monsieur Bourdin, et merci
00:51:51 de m'accueillir sur Sud Radio.
00:51:53 - Je vous en prie, Jacques. Rapidement, parce qu'on a
00:51:55 énormément d'appels. Je veux mettre
00:51:57 Florent aussi à l'antenne. Allez-y, Jacques.
00:51:59 - Monsieur Bourdin, je vais être concis.
00:52:01 Trois observations très courtes.
00:52:03 Je vais te mettre une balle dans la tête.
00:52:05 Si j'ai pas un problème de sémantique, ça ressemble
00:52:07 plus à une menace qu'à une sommation.
00:52:09 Première des choses. Deuxième des choses,
00:52:11 le sang-froid devrait faire partie
00:52:13 de la première qualité d'un policier.
00:52:15 Et certains policiers,
00:52:17 on le sent très chaud, et la gâchette facile.
00:52:19 Troisième observation, il était
00:52:21 à côté de la voiture et non pas devant
00:52:23 la voiture, et il ne risquait pas d'être
00:52:25 renversé. Voilà. Donc, je suis
00:52:27 navré pour cet homme qui est allé rejoindre
00:52:29 Cédric Chouviat, au CIEU.
00:52:31 - Merci, Jacques.
00:52:33 Bien, Florent est à Dax.
00:52:35 Bonjour, Florent.
00:52:37 - Bonjour, bonjour. Alors...
00:52:39 - Je vous entends pas très bien, Florent, avec votre téléphone.
00:52:41 - Vous m'entendez mieux, là ?
00:52:43 - Ah ben oui, parce que vous étiez en quitte-manœuvre.
00:52:45 - C'est ça. Enfin, je peux entendre.
00:52:47 - Voilà. Allez-y, Florent.
00:52:49 - Alors, je vais être concis. D'abord, en intro,
00:52:51 je présente mes condoléances à la famille du petit jeune,
00:52:53 clairement. En numéro
00:52:55 2,
00:52:57 j'ai été ancien militaire, j'ai fait
00:52:59 des vies pirates, pas des centenaires, je précise.
00:53:01 Le constat que j'ai fait,
00:53:03 et qui est encore d'actualité,
00:53:05 c'est que la formation,
00:53:07 eh ben, elle est pas là.
00:53:09 Elle est pas là. On parlait
00:53:11 de sang-froid, tout ça, ça s'apprend en formation.
00:53:13 Y a le monsieur Dured qui est présent,
00:53:15 il pourra l'envelopper.
00:53:17 Ses personnels de la police
00:53:19 ne tirent que 100 bastos à 200
00:53:21 bastos par an. Là où les Américains
00:53:23 en Los Angeles ou ailleurs
00:53:25 en tirent 10 000 par an.
00:53:27 C'est exagère peut-être, mais au moins 5 000.
00:53:29 Et, 3e chose,
00:53:31 le contexte,
00:53:33 je rappelle qu'on a abandonné la mission
00:53:35 de sécurité publique qui était dédiée
00:53:37 à la relation, enfin, qui était
00:53:39 utile à la relation citoyen-
00:53:41 force publique.
00:53:43 Et ça, ça n'existe plus.
00:53:45 Et ça, du coup, pour moi,
00:53:47 ça entraîne automatiquement
00:53:49 soit de la haine, soit du
00:53:51 fanfoutisme. Et donc, on a
00:53:53 une croissance aiguë
00:53:55 des refus de temporer.
00:53:57 Moi, quand je me fais arrêter,
00:53:59 j'ai les chocottes.
00:54:01 Et je pense qu'on est
00:54:03 une minorité.
00:54:05 Le petit jeune,
00:54:07 je suis désolé, bon, je ne veux pas
00:54:09 revenir sur le fait qu'il soit
00:54:11 déjà en véhicule à 17 ans,
00:54:13 mais quoi qu'il arrive,
00:54:15 ça ne lui convient pas
00:54:17 un certain temps qu'ils
00:54:19 étaient en train de discuter avec lui,
00:54:21 il aurait dû déjà sortir
00:54:23 de la voiture, se faire palper,
00:54:25 etc., etc. Le gars, il est
00:54:27 resté. Et on le voit
00:54:29 à peine, mais il n'a pas les mains sur le
00:54:31 volant. Donc la procédure
00:54:33 qu'a mise en branle
00:54:35 le policier,
00:54:37 il a sorti son flingue parce que
00:54:39 le gars, il n'avait pas les mains sur le volant.
00:54:41 S'il est encore en train de fouiller quelque chose
00:54:43 dans cette broche ou quoi, il y a des dangers.
00:54:45 - Florent, sur les faits en eux-mêmes,
00:54:47 vous avez vu la vidéo,
00:54:49 évidemment, visiblement,
00:54:51 alors après, nous allons attendre
00:54:53 l'enquête. Mais dans tous les cas,
00:54:55 merci. Alors, plusieurs choses.
00:54:57 On en parlait, la formation.
00:54:59 Grégory Joron, est-ce que les policiers et gendarmes
00:55:01 sont suffisamment formés ?
00:55:03 Je m'adresse à Grégory Joron et à Bruno Pommard.
00:55:05 Est-ce que vous êtes suffisamment formé ?
00:55:07 - Non, on n'est jamais suffisamment
00:55:09 formé. Et on peut être
00:55:11 le plus formé possible
00:55:13 et malheureusement aussi être faillible.
00:55:15 Je rappelle juste que la police est humaine
00:55:17 et qu'elle est de facto. Malheureusement,
00:55:19 on peut aussi se planter, on peut aussi avoir
00:55:21 un mauvais discernement. On peut aussi se poser la question
00:55:23 parce que moi, je pense que
00:55:25 la formation, elle doit tout inclure.
00:55:27 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, malheureusement, monsieur Ladi, il a un peu exagéré
00:55:29 peut-être sur le nombre de cartouches tirées
00:55:31 mais la réalité, c'est qu'on a trois tirs
00:55:33 obligatoires par an, à peu près
00:55:35 de 45 cartouches par tir. Donc, on est
00:55:37 en gros à moins de 150 cartouches
00:55:39 tirées par an pour le policier lambda.
00:55:41 Je ne parle pas des services spécialisés et compagnie
00:55:43 qui sont évidemment, heureusement, plus larges.
00:55:45 Ça, c'est notre réalité. Et qu'après, malheureusement,
00:55:47 je vous dis aussi ce que je pense, l'état de notre
00:55:49 formation continue surtout.
00:55:51 La formation officielle en école de police,
00:55:53 elle est de bonne facture.
00:55:55 - Alors, qu'est-ce que je rends Bruno Romard ?
00:55:57 Est-ce qu'on forme un policier
00:55:59 à ce genre de situation ?
00:56:01 - Je ne parle pas de tir.
00:56:03 Je parle de situation
00:56:05 où le policier a interprété...
00:56:07 - De mise en situation.
00:56:09 - Typiquement, c'est une vraie question
00:56:11 sur l'évolution de nos institutions.
00:56:13 La police est toujours en train
00:56:15 d'évoluer, malgré tout
00:56:17 ce qu'on peut en penser, même les plus critiques.
00:56:19 Je suis désolé, mais on est toujours en train d'essayer d'améliorer
00:56:21 les process. Moi, ce que je déplore,
00:56:23 c'est qu'en effet, il y a eu
00:56:25 une évolution de la loi en 2017,
00:56:27 avec un nouvel article, qui est celui
00:56:29 que vous avez rappelé tout à l'heure, 435-1
00:56:31 du Code de sécurité intérieure.
00:56:33 Et que finalement, on a deux choses.
00:56:35 On a ceux qui rentrent dans la police
00:56:37 avec cet article-là aujourd'hui bien en tête
00:56:39 et la formation initiale qui va avec.
00:56:41 Et tous ceux qui étaient avant cet article-là dans la police
00:56:43 et à qui finalement,
00:56:45 quand on connaît le niveau de formation continue
00:56:47 dans la police nationale, c'est-à-dire proche du néant,
00:56:49 quand vous êtes en service et que vous voulez être formé,
00:56:51 malheureusement, quand on vous apporte
00:56:53 des nouvelles notions, c'est extrêmement long
00:56:55 pour aller former tous les agents, etc.
00:56:57 Et c'est une vraie question.
00:56:59 Je vais vous dire ce que je pense. Je pense qu'autour des refus
00:57:01 d'obtempérer, à un moment donné, il faudrait peut-être réfléchir
00:57:03 à une évolution opérationnelle.
00:57:05 Parce qu'aujourd'hui, les policiers, quand ils se positionnent
00:57:07 devant une voiture, ils se positionnent toujours de la même manière
00:57:09 parce que c'est ce qu'ils ont appris depuis 25 ans,
00:57:11 c'est ce qu'ils ont appris depuis 10 ans, c'est ce qu'ils ont appris depuis 6 mois.
00:57:13 Et ils ne changent pas de positionnement.
00:57:15 Et peut-être qu'il y a une réflexion là-dessus. Je ne sais pas mieux placer.
00:57:17 - La mise en situation.
00:57:19 - Vous savez, oui, mais, Jacques,
00:57:21 je suis d'accord avec ce que vous dites. Je vais faire le parallèle
00:57:23 au Rennes. Nous, les mises en situation, j'en ai fait un pagaille
00:57:25 pour intervenir sur les terroristes.
00:57:27 - C'est du drill, la formation.
00:57:29 - C'est la mise en situation.
00:57:31 On répète des situations qui ne sont pas en soi dangereuses
00:57:33 puisqu'on fait de l'entraînement.
00:57:35 On pourrait le faire aussi pour les policiers,
00:57:37 de façon à nous transmettre. Lorsque vous êtes sur le terrain,
00:57:39 avec l'effet tunnel, avec l'adrénaline,
00:57:41 avec la tension qui est à tout tout,
00:57:43 ça change totalement. On n'est que des êtres humains.
00:57:45 On n'est pas des James Bond.
00:57:47 - Je suis d'accord.
00:57:49 - Il faut se rendre compte. On dit, le policier est en uniforme,
00:57:51 le mec, il est formé, il doit parier à tout.
00:57:53 - Est-ce qu'on ne peut pas se dire,
00:57:55 est-ce qu'on ne peut pas se dire aussi,
00:57:57 il vaut mieux laisser partir un jeune de 17 ans
00:57:59 plutôt que de tirer ?
00:58:01 - Moi, je pose la question.
00:58:03 - Sur les 25 000 refus d'optapérés,
00:58:05 il y en a plein qui sont partis.
00:58:07 - Les policiers ont évité de se faire écraser peut-être.
00:58:09 - Alors, vous parliez,
00:58:11 on parlait de l'IGPN.
00:58:13 Pourquoi, c'est vrai,
00:58:15 vous faisiez la remarque, pourquoi est-ce que l'IGPN
00:58:17 ne nous dit pas, ne nous explique pas
00:58:19 quand des policiers sont sanctionnés,
00:58:21 pourquoi ils sont sanctionnés ?
00:58:23 - En fait, tout le monde y va
00:58:25 un peu de son anecdote,
00:58:27 ce que je peux parfaitement comprendre.
00:58:29 Juste sur les tirs des policiers,
00:58:33 en plus, je crois qu'ils tirent dans la cible
00:58:35 ou en l'air ou sur les côtés,
00:58:37 ça ne change absolument rien dans leur formation,
00:58:39 ils continueront de porter leurs armes.
00:58:41 Donc effectivement, je pense qu'il y a un sujet sur la formation des policiers.
00:58:43 Ensuite, sur l'IGPN...
00:58:45 - Il faut que le policier porte une arme, tout de même.
00:58:47 - Mais il faut qu'il porte une arme.
00:58:49 Il l'est armé,
00:58:51 s'il a tiré, c'est 45 fois 3 cartouches.
00:58:53 Qu'il les ait correctement tirées,
00:58:55 pas correctement tirées, il aura son arme.
00:58:57 - Heureusement qu'il a une arme.
00:58:59 - En fait, le port d'arme n'est pas conditionné
00:59:03 à la qualité des tirs des policiers.
00:59:05 - Si vous me permettez, la qualité d'un tir
00:59:07 dans un stand de tir,
00:59:09 sans être en situation dégradée,
00:59:11 même quand on vous met un peu de lumière,
00:59:13 un peu de stress, qu'on vous secoue dans tous les sens,
00:59:15 comme c'est le cas pour essayer de se mettre en situation,
00:59:17 ne sera jamais la réalité d'une situation dégradée
00:59:19 avec la peur, etc.
00:59:21 - Monsieur, je suis d'accord avec vous.
00:59:23 C'est la raison pour laquelle, peut-être,
00:59:25 il faut se tourner vers la loi,
00:59:27 et que la loi, elle est là pour protéger
00:59:29 et les citoyens, et les policiers.
00:59:31 Et que le terme "susceptible de",
00:59:33 qui a été ajouté à la loi en 2017,
00:59:37 en fait, il ne protège plus personne,
00:59:39 et il est en train de mettre la pagaille
00:59:41 dans l'interprétation.
00:59:43 Et que les juges peuvent avoir d'une situation,
00:59:45 et que les policiers peuvent avoir d'une situation.
00:59:47 Après, je vais terminer sur l'IGPN.
00:59:49 Tout le monde y va de son anecdote.
00:59:51 Moi, je défends une femme
00:59:53 dont l'ami a été tué,
00:59:55 parce que c'est comme ça que ça se dit.
00:59:57 - C'était en 2022.
00:59:59 - C'était en 2021.
01:00:01 - 21 même, oui.
01:00:03 - En mois de juin 2021.
01:00:05 - En juin 2021, il y a deux ans.
01:00:07 - Ils sont dans leur voiture, je ne vais pas refaire l'histoire,
01:00:09 il y a une passagère qui n'avait pas de casier du tiers,
01:00:11 mais ça, en fait, on s'en fiche complètement.
01:00:13 Il y a une passagère qui est parfaitement innocente,
01:00:15 qui va se prendre des balles dans la tête,
01:00:17 et qui va décéder sur le coup.
01:00:19 Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là ?
01:00:21 On a une ouverture d'enquête, et on a une ouverture d'information judiciaire,
01:00:23 qui est donc confiée à un magistrat
01:00:25 qui est censé être indépendant.
01:00:27 Et on a une enquête qui est confiée à l'IGPN.
01:00:29 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
01:00:31 Rien.
01:00:33 En fait, l'enquête a été menée
01:00:35 dès le début,
01:00:37 de manière partiale.
01:00:39 J'y vais vraiment sans aucun problème, parce que j'ai attendu,
01:00:41 vous voyez, j'ai attendu un an, deux ans, ça va faire trois ans
01:00:43 que j'attends qu'il se passe quelque chose dans son dossier,
01:00:45 dans leur dossier.
01:00:47 - C'est le mois de mai 2023, deux ans.
01:00:49 - Je ne sais plus quoi leur dire, à ces gens-là.
01:00:51 Et l'enquête policière,
01:00:53 elle démarre avec un placement en garde à vue
01:00:55 des trois fonctionnaires de police qui étaient autour de la voiture.
01:00:57 Ils sont à l'IGPN, ils sont placés en garde à vue,
01:00:59 et vous savez, en garde à vue, on a des entretiens
01:01:01 avec un avocat, et ensuite on a
01:01:03 une audition qui est menée par leurs collègues
01:01:05 de l'IGPN.
01:01:07 Dès le début de l'enquête, il y a un problème, puisque c'est le même avocat
01:01:09 pour tout le monde, puisqu'en fait, avant de faire chacune
01:01:11 des auditions, on fait un entretien, et qu'on se rend compte
01:01:13 que les policiers, ils ont tous la même version,
01:01:15 qui est celle de dire qu'ils n'ont rien fait
01:01:17 et qu'ils étaient en danger. Peu importe,
01:01:19 je ne vais pas rentrer dans le... - Oui, on ne va pas revenir sur l'affaire.
01:01:21 - Oui, mais aujourd'hui, juste aujourd'hui...
01:01:23 - Ce qui m'intéresse, c'est l'IGPN. - Oui, mais l'IGPN,
01:01:25 c'est pour ça que je vous raconte ça. C'est qu'en fait,
01:01:27 l'IGPN, à mon sens,
01:01:29 à notre sens, parce que mes confrères pensent la même chose que moi,
01:01:31 et encore une fois, on n'est pas anti-police, on est juste des
01:01:33 avocats qui défendons nos clients en fonction
01:01:35 des codes pénaux, du code pénal
01:01:37 et du code de pensionnaire pénal. C'est tout.
01:01:39 - La manière avec laquelle l'IGPN a mené cette enquête-là,
01:01:41 pose question. La manière
01:01:43 avec laquelle le magistrat instructeur
01:01:45 mène son information judiciaire,
01:01:47 pose question. L'IGPN, ce qui
01:01:49 aurait été bien, je pense, c'est
01:01:51 qu'elle décide à un moment donné
01:01:53 de communiquer sur...
01:01:55 - Alors justement... - Les policiers sanctionnés.
01:01:57 - Je me tourne, alors justement, je me tourne vers vous,
01:01:59 Grégory Jorand, est-ce que... Ah bah tiens,
01:02:01 nous allons faire ça après la pub. On s'est raconté
01:02:03 même parler de l'IGPN. Est-ce qu'elle
01:02:05 communique mal, pas assez ?
01:02:07 Est-ce que les journalistes ont fainé en paresseux
01:02:09 et ne reprennent pas les communiqués de l'IGPN ?
01:02:11 Ce qui est possible aussi. Allez, 11h48.
01:02:13 - Jean-Jacques Bourdin. - Bien, l'Inspection
01:02:15 Générale de la Police Nationale, Grégory Jorand,
01:02:17 publie chaque année
01:02:19 des rapports. Combien de
01:02:21 policiers sanctionnés chaque année ? - Alors, pour tout
01:02:23 vous dire, je ne la prends pas par cœur.
01:02:25 - Oui, d'accord. Bon, d'accord. - Voilà.
01:02:27 Mais honnêtement,
01:02:29 c'est marrant ce... Pardon,
01:02:31 ce procès qu'on fait à l'IGPN.
01:02:33 - Non, non, mais moi je demande simplement...
01:02:35 - Je ne dis pas que c'est vous qui le faites, mais régulièrement...
01:02:37 - Je voulais savoir s'il y a des policiers qui sont sanctionnés ou pas.
01:02:39 - Elle est accusée de ne pas dire. L'IGPN
01:02:41 rend un rapport public sur le nombre
01:02:43 de tirs, sur le
01:02:45 nombre de personnels... - Et il explique pourquoi
01:02:47 le policier a été sanctionné ? - Alors, il ne donne pas
01:02:49 tous les détails,
01:02:51 mais il donne en tout cas les échelles de sanctions.
01:02:53 Et ils ne reviennent pas sur les dossiers,
01:02:55 mais il donne les échelles de sanctions. Et honnêtement, c'est un rapport
01:02:57 qui est de plus en plus précis
01:02:59 pour le coup, et qui est en plus
01:03:01 rendu public. Et il faut savoir que ce procès-là
01:03:03 qui est fait à l'Inspection Générale, c'est le même
01:03:05 depuis 100 ans. C'est une réalité.
01:03:07 C'est-à-dire qu'en fait, celui
01:03:09 de dire qu'elle protège les policiers
01:03:11 et qu'elle enterre les affaires... Moi, je vais juste vous dire
01:03:13 quelque chose qui me semble évident, et c'est pour ça que je pense
01:03:15 que c'est un système qui ne fonctionne pas si mal que ça,
01:03:17 c'est que quand vous êtes à l'extérieur, vous pensez
01:03:19 que l'IGPN ne fait pas son boulot et qu'elle
01:03:21 est laxiste, et quand vous êtes policier,
01:03:23 vous avez peur de l'IGPN, parce que vous savez qu'elle
01:03:25 ne va pas vous rater. Ce qui me fait dire que c'est quand même
01:03:27 plutôt un truc équilibré, en fait, à la fin.
01:03:29 - Il y a des sanctions administratives, sanctions judiciaires,
01:03:31 parce qu'il y a la justice,
01:03:33 c'est pas que de l'interroger, on est là
01:03:35 à donner que des blâmes et des avertissements aux policiers.
01:03:37 Il y a des sanctions, il y a des policiers qui sont révoqués
01:03:39 et qui sont bien posés. - Et l'IGPN est aussi
01:03:41 précipitataire de services, pardon de dire comme ça,
01:03:43 souvent sous la coupe d'un magistrat,
01:03:45 instructeur ou procureur sur des enquêtes.
01:03:47 - Alors, autre question, c'est la lenteur
01:03:49 de la justice.
01:03:51 Ça, c'est vrai, maître.
01:03:53 Vous êtes confrontés sans cesse à cela.
01:03:55 - Et l'effort
01:03:57 de pédagogie qu'on doit
01:03:59 déployer pour rassurer les gens qu'on défend
01:04:01 est de plus en plus démesuré.
01:04:03 Et va devenir impossible si ça continue comme ça.
01:04:05 - Je crois qu'il y a un mouvement des greffiers
01:04:07 depuis hier et une
01:04:09 petite altercation avec leur ministre il n'y a pas longtemps.
01:04:11 Gérer l'état de la justice,
01:04:13 on peut exactement utiliser les mêmes mots
01:04:15 MOTS pour raconter
01:04:17 les vrais mots de nos institutions.
01:04:19 Ce sera les mêmes pour
01:04:21 malheureusement définir la chose.
01:04:23 - Il y a un avancement sur les sanctions quand même.
01:04:25 - Oui. - Au Mauritie, sur les petites affaires
01:04:27 qui peuvent être traitées de façon
01:04:29 en médiation.
01:04:31 Est-ce que ça va désengorger pour autant les tribunaux ?
01:04:33 - Ben, Claude ?
01:04:35 - Oui, bonjour, Jean-Jacques Bourdin.
01:04:37 Merci de prendre mon appel.
01:04:39 - Très vite, Claude.
01:04:41 - Je voudrais d'abord dire que je plains les parents du jeune homme qui est décédé.
01:04:43 Mais ceci étant dit,
01:04:45 sincèrement,
01:04:47 ceci étant dit, moi,
01:04:49 je me référais à la jurisprudence
01:04:51 médiatique Lola.
01:04:53 C'est-à-dire l'instrumentalisation
01:04:55 d'un fait divers.
01:04:57 On est en train d'instrumentaliser un fait divers.
01:04:59 - Qui ? Attendez.
01:05:01 Le "on" m'intéresse.
01:05:03 - Non, mais quand je dis "on"...
01:05:05 - Qui, Claude ?
01:05:07 - Mais tous ceux.
01:05:09 Ça va de M. Papé à tous ceux
01:05:11 qui disent aujourd'hui que
01:05:13 finalement, en fait,
01:05:15 le problème, c'est la police pas formée,
01:05:17 la police pas ceci, la police pas cela.
01:05:19 Moi, je dis simplement que...
01:05:21 - La police pas formée, c'est un problème, Claude.
01:05:23 - Je voudrais terminer ma phrase.
01:05:25 Moi, j'ai entendu sur les ondes
01:05:27 que le CV du jeune homme,
01:05:29 le CV du jeune homme,
01:05:31 soit à la télé hier soir, soit sur les ondes radio,
01:05:33 le CV du jeune homme était déjà assez
01:05:35 complet et montrait quand même
01:05:37 qu'il avait déjà franchi la ligne blanche
01:05:39 entre la bonne conduite et la conduite
01:05:41 plutôt risquée et truant.
01:05:43 Il était dans la drogue,
01:05:45 dans le trafic de drogue, il avait des armes, il y avait un truc comme ça.
01:05:47 - Claude, Claude, ce n'est pas
01:05:49 confirmé, nous attendrons l'enquête.
01:05:51 Moi, je reste...
01:05:53 Restons-en aux faits, Claude.
01:05:55 - Mais ce que je veux dire, c'est que...
01:05:57 - Il n'avait pas de permis, ça, c'est sûr.
01:05:59 - Oui, il n'avait pas de permis, il avait une bagnole
01:06:01 de plus de 50 000 euros et il avait 17 ans.
01:06:03 - Et il avait 17 ans.
01:06:05 - Et voilà. Donc, je veux dire que si vous voulez,
01:06:07 moi, je tiens sincèrement
01:06:09 ses parents, mais je dis que le résultat,
01:06:11 c'est la confrontation entre un
01:06:13 petit truant et un policier
01:06:15 et que c'est...
01:06:17 Voilà, c'est triste
01:06:19 et c'est malheureux, mais je ne voudrais pas qu'on en profite
01:06:21 pour dire, avec
01:06:23 tant qu'on n'a pas élucidé la question,
01:06:25 que finalement, le policier
01:06:27 n'aurait pas dû...
01:06:29 - Ici, Claude, ici, nous n'avons pas
01:06:31 dit ça et nous ne le dirons pas
01:06:33 et nous resterons le plus neutre
01:06:35 possible. Donc,
01:06:37 je veux bien que vous fassiez des procès à qui vous voulez,
01:06:39 aux médias que vous voulez,
01:06:41 mais je ne veux pas que vous fassiez un procès
01:06:43 à ce que nous faisons là depuis une heure,
01:06:45 parce que depuis une heure, justement,
01:06:47 je tiens absolument
01:06:49 à ce que nous soyons impartiaux.
01:06:51 - Mais ne misez pas votre émission
01:06:53 en particulier, moi je dis...
01:06:55 - Non, non, mais moi, je...
01:06:57 Vous savez, Claude, il faut toujours préciser
01:06:59 les choses dans la vie. - Oui, bien sûr, on est d'accord
01:07:01 là-dessus. - Voilà, merci beaucoup,
01:07:03 Claude. Merci. Oui, la loi,
01:07:05 rapidement, est-ce qu'il faut changer
01:07:07 cette loi ou pas ? - Non.
01:07:09 - Est-ce qu'il faut la modifier ou pas ? - C'est la Légitime Défense de 2017, là ?
01:07:11 - Oui, de 2017. - On est au même niveau que les gendarmes, c'est normal.
01:07:13 - Normal ? - Mais bien sûr. - Maître ?
01:07:15 - La formation, peut-être à revoir, il y a du travail à faire sur la formation
01:07:17 de nos policiers, encore.
01:07:19 Elle a été arrangée, elle est à 12 mois maintenant.
01:07:21 Je crois qu'il y a encore un peu de travail à faire. - Maître, est-ce qu'il faut,
01:07:23 pour changer la loi, la modifier ? - Moi, je pense qu'il faut
01:07:25 changer la loi, il faut se poser la question de savoir si on laisse
01:07:27 le mot "susceptible"
01:07:29 dans le texte, puisque je crois qu'il met en danger
01:07:31 les policiers et les citoyens.
01:07:33 - Grégory Jorand, il faut changer la loi ou pas ?
01:07:35 - Je pense qu'à la fin, tout ce qui est regardé,
01:07:37 c'est justement, malgré tout, les conditions de la Légitime Défense
01:07:39 au-delà de l'article 435-1,
01:07:41 c'est-à-dire, est-ce qu'il y avait
01:07:43 un danger imminent,
01:07:45 une réaction proportionnée
01:07:47 et concomitante ? - C'est la justice,
01:07:49 rappelons-le, qui doit appliquer la loi,
01:07:51 la justice est trop lente.
01:07:53 - C'est mieux que les artistes et que les politiques.
01:07:55 - C'est mieux que les artistes et que les politiques de tout fort.
01:07:57 - Mais ça, on est bien d'accord.
01:07:59 - Et que les sportifs, oui. - Mais on est bien d'accord.
01:08:01 Merci à tous les trois d'être venus
01:08:03 nous voir ce matin sur cette antenne.
01:08:05 - Merci à vous. - 11h57.
01:08:07 Jean-Jacques Bourdin. - Bien, il est 12h06.
01:08:09 Les refus d'obtempérer.
01:08:11 Je vais vous raconter dans quelques instants
01:08:13 ce qui s'est passé cette nuit à Grenoble.
01:08:15 Il est 12h06, vous êtes sur Sud Radio.
01:08:17 Et ici, encore une fois, les faits, rien que les faits,
01:08:19 c'est ce qui m'importe.
01:08:21 Les faits, justement,
01:08:23 Emmanuel Macron, qui est à Marseille,
01:08:25 vous le savez, jusqu'à ce soir,
01:08:27 Emmanuel Macron a réagi,
01:08:29 a réagi à la mort de
01:08:31 Naël, qui
01:08:33 a été tuée hier matin.
01:08:35 Il a trouvé la mort,
01:08:37 il a été tué hier matin, sous le tir
01:08:39 d'un policier, hier matin
01:08:41 à Nanterre. Réaction, donc,
01:08:43 Félix Mathieu d'Emmanuel Macron,
01:08:45 ce matin. - Oui, le chef de l'État
01:08:47 était en déplacement à Marseille pour parler à la base
01:08:49 d'autres choses. Il venait parler logements,
01:08:51 mais évidemment, il a été questionné sur ce qui s'est passé
01:08:53 à Nanterre hier matin,
01:08:55 Emmanuel Macron, qui parle
01:08:57 de faits inexplicables et inexcusables.
01:08:59 - Je veux ici dire
01:09:01 l'émotion de la nation d'autant hier,
01:09:03 après ce qui est
01:09:05 arrivé,
01:09:07 et la mort du jeune
01:09:09 Naël, et dire à sa famille toute
01:09:11 notre solidarité et l'affection de la nation.
01:09:13 Nous avons un adolescent qui a été tué,
01:09:15 c'est inexplicable,
01:09:17 inexcusable, et d'abord,
01:09:19 ce sont des mots d'affection,
01:09:21 de peine partagée, de soutien
01:09:23 à sa famille et à ses proches.
01:09:25 Ensuite, la justice a été immédiatement saisie,
01:09:27 je souhaite qu'elle fasse son travail
01:09:29 avec évidemment, célérité,
01:09:31 et dans le calme
01:09:33 que ce travail requiert,
01:09:35 et que la vérité puisse être faite dans les meilleurs délais
01:09:37 que la justice passe.
01:09:39 Je remercie l'ensemble des élus, le maire de Nanterre,
01:09:41 et tous les élus qui se sont
01:09:43 exprimés, je pense que dans un tel contexte,
01:09:45 il faut de l'affection et du respect
01:09:47 pour le jeune Naël et sa famille,
01:09:49 et ses proches,
01:09:51 il faut le calme
01:09:53 pour que la justice se fasse,
01:09:55 et il faut du calme partout, parce que nous n'avons
01:09:57 pas besoin d'avoir
01:09:59 en effet, nombreusement, une situation qui viendrait
01:10:01 se dégrader.
01:10:03 La défenseur des droits annonce à l'instant
01:10:05 se saisir d'office de cette affaire.
01:10:07 Quant à la maire du jeune Naël,
01:10:09 elle en appelle à une marche blanche.
01:10:11 Bien, marche blanche demain. Alors Emmanuel Macron
01:10:13 a réagi en filigrane,
01:10:15 nous rappelle qu'il n'est pas question
01:10:17 de récupérer politiquement
01:10:19 ce drame.
01:10:21 La récupération politique,
01:10:23 oui, ça c'est une spécialité,
01:10:25 et je vais en parler dans un instant
01:10:27 avec Paul Sujit,
01:10:29 qui est journaliste au Figaro, qui sera au téléphone
01:10:31 avec nous juste après la pub. Paul Sujit
01:10:33 qui était hier soir à Nanterre,
01:10:35 il s'est passé beaucoup de choses à Nanterre hier soir,
01:10:37 beaucoup de réactions, des émeutes,
01:10:39 des affrontements
01:10:41 avec la police,
01:10:43 et il a vu des élus
01:10:45 venir, venir parmi
01:10:47 au secours des émeutiers,
01:10:49 des élus LFI notamment. Il va nous raconter
01:10:51 la récupération politique, c'est ça aussi.
01:10:53 Disons clairement les choses,
01:10:55 je vous le dis, les faits, rien que les faits.
01:10:57 Et puisqu'on parle des faits,
01:10:59 refus d'obtempérer,
01:11:01 eh bien, un fonctionnaire de police
01:11:03 a été traîné
01:11:05 sur une trentaine de mètres la nuit dernière
01:11:07 à Grenoble,
01:11:09 après un refus d'obtempérer.
01:11:11 Le policier ne souffre d'aucune fracture,
01:11:13 heureusement. Le suspect,
01:11:15 19 ans, a été interpellé, placé en garde à vue.
01:11:17 Il conduisait sous l'emprise de
01:11:19 stupéfiants. Le policier
01:11:21 tentait d'interpeller ce jeune homme,
01:11:23 après ce refus d'interpeller.
01:11:25 Le fonctionnaire a été traîné
01:11:27 donc par le mis en cause
01:11:29 au guidon d'un scooter.
01:11:31 Il était aux environs demi-nuit, rue
01:11:33 Paul-Valéry à Grenoble. Il est 12h09.
01:11:35 Témoignage de Max,
01:11:37 après, nous rejoindrons
01:11:39 Paul Sujit, mon confrère, mais témoignage
01:11:41 de Max, qui est à Castres dans le Tarn.
01:11:43 Bonjour Max.
01:11:45 - Oui, bonjour Vincelac. - Bonjour, merci Max.
01:11:47 Vous avez été arrêté au volant.
01:11:49 - Alors, j'ai été arrêté. - Ça vous est arrivé à tous,
01:11:51 par des policiers, qui ont sorti
01:11:53 leur arme, Max ? - Tout à fait.
01:11:55 Tout à fait. C'était, donc, j'ai plus de 65 ans.
01:11:57 C'était il y a déjà deux ans.
01:11:59 Et en fait, je dois
01:12:01 avouer que j'ai été surpris.
01:12:03 L'un des deux s'est mis à quelques mètres
01:12:05 à sortir son arme. L'autre est venu
01:12:07 vers moi et m'a demandé
01:12:09 mes papiers et au téléphone
01:12:11 a communiqué.
01:12:13 Et ils se sont assurés que je n'étais
01:12:15 pas la personne qu'ils recherchaient.
01:12:17 Présembablement, c'était une personne qui
01:12:19 venait de refuser
01:12:21 de s'arrêter, suite à un contrôle.
01:12:23 Ils n'en ont pas dit plus, moi j'en sais pas plus.
01:12:25 Alors, je dois avouer que
01:12:27 j'étais surpris, mais
01:12:29 j'étais nullement choqué
01:12:31 par le fait que ces gens-là se protègent.
01:12:33 Alors, c'est vrai que
01:12:35 les événements qui se produisent là sont des événements
01:12:37 extrêmement malheureux, catastrophiques.
01:12:39 Mais,
01:12:41 je ne saurais prendre
01:12:43 parti,
01:12:45 compte tenu de ce que j'ai vécu. - Oui, évidemment.
01:12:47 - Je n'y arriverais pas.
01:12:49 Je suis de tout cœur.
01:12:51 Contrairement à M. Macron,
01:12:53 je suis de tout cœur avec ma sensiblerie
01:12:55 de papa,
01:12:57 avec la famille.
01:12:59 Mais, je ne suis absolument
01:13:01 pas pour récupérer quoi que ce soit.
01:13:03 Je ne préfère pas que de mon expérience
01:13:05 que j'ai trouvée surprenante,
01:13:07 mais absolument pas
01:13:09 choquante. - Merci Max, dans tous
01:13:11 les cas, pour ce témoignage.
01:13:13 Ici, chacun peut s'exprimer.
01:13:15 Je le rappelle, encore une fois,
01:13:17 chacun peut s'exprimer.
01:13:19 Nous resterons le plus
01:13:21 proche des faits,
01:13:23 ce qui m'importe. Max, merci.
01:13:25 Il est 12h11, dans un instant,
01:13:27 notre confrère Paul Sujit,
01:13:29 qui était en intérieur hier soir,
01:13:31 journaliste au Figaro. A tout de suite. - Jean-Jacques Bourdin.
01:13:33 - Il est 12h15. Paul Sujit, bonjour.
01:13:35 - Bonjour Jean-Jacques. - Bonjour Paul.
01:13:37 Journaliste au Figaro.
01:13:39 Paul, je parlais de récupération
01:13:41 politique, il y a un instant.
01:13:43 Paul, vous étiez
01:13:45 à Nanterre,
01:13:47 hier soir, toute la nuit,
01:13:49 une bonne partie de la nuit.
01:13:51 Vous avez vu ces affrontements entre
01:13:53 des jeunes et moins jeunes, d'ailleurs,
01:13:55 dans certains quartiers de Nanterre.
01:13:57 Tous les quartiers qui se sont embrasés,
01:13:59 hein Paul ? - Oui, ce qui est
01:14:01 assez stupéfiant, c'est qu'effectivement, hier soir,
01:14:03 on avait l'impression que ça pétait de partout.
01:14:05 Globalement, vous promenez dans les rues,
01:14:07 la plupart des rues sont calmes, mais vous
01:14:09 entendez des bruits qui viennent de toutes les cités.
01:14:11 En plus, Nanterre, les cités sont un peu éparpillées
01:14:13 partout dans la ville, il n'y a pas
01:14:15 un quartier chaud et d'autres moins,
01:14:17 donc c'est un peu partout, et vous entendez
01:14:19 les bruits de tirs, de mortiers d'artifices,
01:14:21 les ripostes de jets de gaz lacrymogènes,
01:14:23 de lanceurs de balles de défense,
01:14:25 même flash-ball des policiers.
01:14:27 Et donc, en fait, pendant plusieurs heures,
01:14:29 c'est toute une ville comme ça qui est plongée
01:14:31 dans une atmosphère quasiment de guérilla
01:14:33 urbaine, avec des
01:14:35 émulsiers qui étaient très mobiles, en fait,
01:14:37 c'est un peu le jeu du chat et de la souris.
01:14:39 Donc, ils vont à un moment affronter
01:14:41 les policiers ici, ils partent
01:14:43 en courant, ça reprend là.
01:14:45 Et vraiment, je crois que les policiers, ce qu'ils
01:14:47 me disaient, ceux avec qui je discutais sur le terrain, c'est ça,
01:14:49 c'était partout à la fois.
01:14:51 C'était au nord, au sud, à l'est, à l'ouest,
01:14:53 partout, quoi.
01:14:55 - Alors, la récupération politique,
01:14:57 est-il vrai que... Oui,
01:14:59 c'est vrai, puisque vous l'avez écrit, Paul.
01:15:01 Vous avez croisé des élus
01:15:03 LFI ?
01:15:05 - Alors, non, je ne les ai pas croisés,
01:15:07 mais j'ai vu que les élus,
01:15:09 les députés de
01:15:11 l'ANUFS, notamment Louis Boyard, Antoine Léaumant,
01:15:13 sont allés au
01:15:15 commissariat où étaient en garde à vue
01:15:17 les personnes qui ont été interpellées au cours
01:15:19 des émeutes. Il y a eu
01:15:21 une grosse vingtaine d'interpellations, je crois,
01:15:23 d'un manière, j'ai dû dire, un peu plus de 31, ce matin.
01:15:25 Et donc,
01:15:27 ils sont allés, parce que les députés ont le droit
01:15:29 de contrôler la façon dont
01:15:31 les personnes prévenues sont gardées à vue,
01:15:33 et donc, effectivement, alors que c'était étonnant
01:15:35 parce que les policiers étaient sur le terrain,
01:15:37 ils n'avaient pas eu un seul mot de soutien pour les policiers
01:15:39 qui étaient engagés face à ces violences urbaines,
01:15:41 mais ils sont allés contrôler l'action de la police.
01:15:43 Donc là, effectivement, on peut penser qu'il y a une récupération
01:15:45 politique, oui. - Oui, récupération politique,
01:15:47 la gauche, l'extrême droite
01:15:49 s'est empressée immédiatement de mettre
01:15:51 en cause le policier. Alors, encore une fois,
01:15:53 là, nous attendrons le résultat de l'enquête,
01:15:55 et l'enquête dira
01:15:57 quelles sont les responsabilités des uns
01:15:59 et des autres.
01:16:01 Mais, vous avez,
01:16:03 vous avez,
01:16:05 quelle atmosphère avez-vous
01:16:07 rencontré hier soir à Nanterre, Paul ?
01:16:09 - Oui. D'abord, il faut penser,
01:16:11 Jean-Jacques, et c'est normal, que
01:16:13 tout Nanterre, tout Nanterre,
01:16:15 ne parlait que de ça. C'est normal parce que
01:16:17 la vidéo a été profondément choquante, que tout
01:16:19 le monde l'a vue, qu'elle a beaucoup émue, et que
01:16:21 si vous voulez, vous ne passez pas à côté d'une pizzaria,
01:16:23 de n'importe quoi,
01:16:25 sans que les gens soient tous en train de parler de ça.
01:16:27 Donc, si vous voulez, l'atmosphère
01:16:29 est aspirée par l'émotion
01:16:31 et ça suscite. Et au milieu de ça,
01:16:33 au milieu de cette émotion, vous avez un certain
01:16:35 nombre d'émeutiers, probablement pas
01:16:37 très nombreux, mais suffisamment bien
01:16:39 organisés entre eux pour produire un effet
01:16:41 de masse, parce que, encore une fois,
01:16:43 les violences urbaines qui ont été commises à Nanterre
01:16:45 ont été vraiment commises partout,
01:16:47 en obligeant la police à être sur tous les fronts à la fois.
01:16:49 Donc, au milieu de ça, des émeutiers, si vous voulez,
01:16:51 qui ont profité
01:16:53 de l'événement, il n'y a pas d'autre mot, pour
01:16:55 aller casser du flic,
01:16:57 mettre en oeuvre leur
01:16:59 détestation de la police en provoquant
01:17:01 ces violences. Donc, même s'il soit une
01:17:03 minorité, ça s'inscrit, si vous voulez, dans une
01:17:05 ambiance générale où, de toute façon, il y avait
01:17:07 un malaise. Et alors, il y avait
01:17:09 une autre forme d'expression de ce malaise,
01:17:11 qui était plus restreinte, mais on a
01:17:13 vu aussi quelques personnes, pas très
01:17:15 nombreuses, mais quelques personnes, pacifiquement
01:17:17 postées devant le commissariat
01:17:19 et qui, elles, scandèlent
01:17:21 les slogans habituels, je vous fais pas un dessin,
01:17:23 qu'on entend dans les manifestations d'extrême-gauche,
01:17:25 quand on parle de la police. Tout le monde déteste
01:17:27 la police, police partout, justice
01:17:29 nulle part. Donc, voilà. Donc, une expression plus pacifique,
01:17:31 plus militante, et puis
01:17:33 à la fois, une expression beaucoup plus désordonnée
01:17:35 et violente dans les différentes
01:17:37 cités de Nanterre. - Et, évidemment,
01:17:39 comme toujours dans ces circonstances-là,
01:17:41 les journalistes aussi sont pris à partie.
01:17:43 Paul. - Ben, c'est pas simple
01:17:45 à couvrir, hein. Alors,
01:17:47 vous en avez qui connaissent un peu le fonctionnement.
01:17:49 Moi, j'étais surpris, alors ça vous aura pas
01:17:51 échappé, je suis pas un grand habitué de ce
01:17:53 genre de théâtre d'événements,
01:17:55 mais les journalistes qui ont l'habitude de ça,
01:17:57 moi, ça m'a surpris, ils y vont
01:17:59 avec des fixeurs. Un fixeur, c'est une personne
01:18:01 qui vous ouvre un peu la voix quand vous êtes
01:18:03 journaliste, en vous disant "je vais vous emmener dans
01:18:05 un endroit, là, vous pourrez faire de l'image, etc."
01:18:07 C'est un peu celui qui fixe les règles du reportage.
01:18:09 Ça, nous, on fait ça au Figaro
01:18:11 quand on envoie quelqu'un sur un théâtre
01:18:13 militaire. Quand on envoie un reporter
01:18:15 à Bakhmout ou sur
01:18:17 les théâtres de combat ukrainien, oui, on a des fixeurs.
01:18:19 On n'imagine pas que pour une ville qui
01:18:21 est à 10 km de Paris, on a besoin
01:18:23 d'avoir quelqu'un de la cité
01:18:25 qui vous dit "tu peux aller là,
01:18:27 là, tu peux filmer, là, non, tu peux pas."
01:18:29 Bref, et donc du coup, effectivement,
01:18:31 quand vous vous retrouvez au milieu de ces émeutes
01:18:33 assez violentes, il y a tout un tas de personnes
01:18:35 qui dissimulent leur visage, mais qui savent très bien
01:18:37 que s'ils sont filmés, ça leur fait courir
01:18:39 un risque, parce qu'ils sont dans une action, évidemment,
01:18:41 violente et illégale, et donc
01:18:43 qu'ils peuvent être amenés à s'en prendre
01:18:45 à vous. Moi, c'était un peu le cas à un moment,
01:18:47 heureusement, c'est pas allé très loin, mais qui m'ont demandé
01:18:49 notamment d'effacer toutes les photos que j'avais
01:18:51 prise à un moment des
01:18:53 destructions, des incendies qui avaient
01:18:55 été allumés dans le quartier
01:18:57 du Pont-Neuf à Nanterre.
01:18:59 Et donc là, à ce moment-là, ils vous disent,
01:19:01 ils se mettent à 10 autour de vous, ils vous disent "maintenant,
01:19:03 tu me donnes ton téléphone, t'effaces toutes les photos
01:19:05 et tu pars d'ici, parce que tu n'es pas..."
01:19:07 C'est surprenant d'entendre ça, "tu n'es pas
01:19:09 chez toi." Si t'es chez nous, t'es pas chez toi.
01:19:11 - Oui, zone interdite.
01:19:13 - Zone interdite, c'est ce que m'a dit
01:19:15 effectivement un de ces gars en scooter,
01:19:17 visage masqué, qui profitait du fait que les
01:19:19 policiers étaient partis de l'endroit
01:19:21 et que du coup, en quelque sorte, ils pouvaient occuper
01:19:23 lui et ses amis,
01:19:25 ils pouvaient occuper l'espace, donc on a beau
01:19:27 être sur la voie publique, en fait,
01:19:29 c'est eux qui font la loi et qui vous disent "toi tu
01:19:31 filmes, toi tu ne filmes pas, etc." - Bien.
01:19:33 Merci Paul. Merci à retrouver dans Le Figaro.
01:19:35 Je voudrais préciser que
01:19:37 évidemment, des mesures de
01:19:39 sécurité importante ont été prises à Nanterre
01:19:41 et ailleurs, parce que le ministère
01:19:43 de l'Intérieur craint
01:19:45 des événements dans
01:19:47 la nuit prochaine.
01:19:49 Ils vous ont dit d'ailleurs, Paul, est-ce que vous avez
01:19:51 entendu des émeutiers dire
01:19:53 qu'ils allaient revenir ce soir
01:19:55 et les jours prochains ?
01:19:57 - Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une volonté, effectivement,
01:19:59 de rien lâcher, parce qu'il y a une colère
01:20:01 qui s'est transformée maintenant en soie de vengeance.
01:20:03 Il faut aussi comprendre que c'est un
01:20:05 mouvement qui est très désorganisé.
01:20:07 À Nanterre, là, les émeutiers,
01:20:09 ils se parlent entre eux, ils s'échangent des messages
01:20:11 sur leur réseau, sur Snapchat notamment, etc.
01:20:13 On décide au dernier moment
01:20:15 d'aller à un endroit, d'aller à un autre.
01:20:17 C'est pas un mouvement qui est organisé, comme
01:20:19 ça peut l'être parfois lors d'un mouvement politique.
01:20:21 C'est pas le cas, c'est très éruptif. Et d'ailleurs,
01:20:23 il y a un peu une sorte de concurrence qui s'est
01:20:25 faite, quasiment de matchs
01:20:27 entre les différentes cités ailleurs
01:20:29 en Ile-de-France. C'est-à-dire que voyant qu'à Nanterre,
01:20:31 il y avait feu et que ça s'embrasait,
01:20:33 d'autres villes, dans les environs, dans les Hauts-de-Seine,
01:20:35 mais jusqu'à Mante-la-Jolie, vous avez vu, en Seine-Saint-Denis
01:20:37 aussi, se sont embrasées
01:20:39 aussi, un peu comme si c'était Assouy qui
01:20:41 montrait que son quartier est le plus chaud. C'est un peu comme ça
01:20:43 que ça se passe. - Merci.
01:20:45 Pas de sujet. Merci.
01:20:47 Vincent témoigne. Merci. Vincent est
01:20:49 dans les ronds et témoigne. Bonjour Vincent.
01:20:51 - Bonjour. Bonjour à tout le monde.
01:20:53 - Alors, qu'est-ce que vous vouliez dire, mon cher Vincent ?
01:20:55 - Eh bien, c'était parce que
01:20:57 je vous écoute depuis ce matin et
01:20:59 vous faites composer la question
01:21:01 "Est-ce qu'il faut changer la loi ?
01:21:03 Est-ce qu'il y a la légitime défense
01:21:05 et la suspicion de faire
01:21:07 des choses ?" Voilà.
01:21:09 C'était juste pour parler
01:21:11 du petit Léo
01:21:13 Huitan, ça ne vous dit rien, c'est normal,
01:21:15 c'est un petit normal,
01:21:17 qui s'est fait écraser par une moto.
01:21:19 - Si, je me souviens de ça.
01:21:21 - Vous vous souvenez ? Ça fait pas un temps de moi,
01:21:23 mais bon, les frésions, la mémoire courte.
01:21:25 Voilà, une moto qui fuit un barrage de police.
01:21:27 - Oui, oui. - Voilà.
01:21:29 Et en plus de se faire écraser par la moto,
01:21:31 il a eu le crâne fracassé.
01:21:33 Il y a des jeunes qui se sont trouvés
01:21:35 à l'instant de balancer des cailloux sur la mule à visse à quoi.
01:21:37 - Oui, ça c'est complètement
01:21:39 idiot et condamnable.
01:21:41 - Oui, c'est idiot comme ceux qui sont en train
01:21:43 de foutre le bordel en ce moment.
01:21:45 C'est tout à fait pareil.
01:21:47 Parce que des jeunes de 17 ans qui se font tuer
01:21:49 dans les cités, on en voit,
01:21:51 pas tous les jours, mais presque, des règlements
01:21:53 de comptes où les jeunes se font tirer
01:21:55 dessus. Et il y a des jeunes,
01:21:57 le dernier il avait 12 ans, je crois qu'il s'est fait tuer.
01:21:59 - À Marseille, notamment, pas qu'à Marseille.
01:22:01 - Voilà, mais c'est pas pour ça
01:22:03 que les habitants des cités,
01:22:05 ils chassent les dealers à coups de
01:22:07 croque-mèles dans la tarte.
01:22:09 - Oui, ça dépend.
01:22:11 Bon, dans tous les cas,
01:22:13 Vincent, merci.
01:22:15 - Juste un dernier truc.
01:22:17 Si,
01:22:19 parce que peut-être qu'avec votre situation,
01:22:21 vous pouvez rencontrer le jour Ed Bappé,
01:22:23 qui a mal pour la France avec ce qui s'est passé.
01:22:25 Vous lui demanderez
01:22:27 s'il a eu mal pour la France
01:22:29 qu'il y ait un Syrien qui a empoignardé des enfants,
01:22:31 enfin, des bébés.
01:22:33 - Oui, mais c'est vrai,
01:22:35 Vincent, c'est vrai que c'est,
01:22:37 évidemment, mais moi, Ed Bappé,
01:22:39 malheureusement, moi je veux bien qu'il vienne.
01:22:41 Je suis prêt à l'interviewer. Il n'y a pas de soucis,
01:22:43 Vincent, merci. Guy,
01:22:45 termine à Paris.
01:22:47 - Oui, bonjour, bonjour, monsieur Tradion,
01:22:49 bonjour, monsieur Bourdin. - Vous avez 1 minute 30,
01:22:51 mon cher Guy. - Très rapide.
01:22:53 Il y a un peu plus de cinquantaine d'années,
01:22:55 mon frère a perdu son petit bon frère
01:22:57 de 12 ans qui a été tué par un fuyard
01:22:59 dans le couloir de bus
01:23:01 où il a brûlé le rouleau rouge.
01:23:03 Il a même percuté le petit camarade
01:23:05 de ce garçon.
01:23:07 Donc, vous voyez, ça ne date pas d'aujourd'hui,
01:23:09 ces histoires, et la punition
01:23:11 a été 3 ans de prison.
01:23:13 Voilà.
01:23:15 Le laxisme a commencé, ça fait une cinquantaine
01:23:17 d'années de laxisme que nous avons dans ce pays.
01:23:19 De présidents qui ne veulent pas
01:23:21 mettre les choses en place pour satisfaire
01:23:23 le peuple, pour être réélu,
01:23:25 etc. C'est dans tous les domaines,
01:23:27 M. Bourdin. Dans tous les domaines.
01:23:29 Cette dame qui veut organiser
01:23:31 une marche blanche, elle est mère d'un enfant
01:23:33 de 17 ans qui est mineur.
01:23:35 Elle est responsable.
01:23:37 Pleinement responsable. Quel a été son
01:23:39 mode d'éducation pour cet enfant ? Qu'est-ce qu'elle a pu faire
01:23:41 pour l'éduquer ? C'est lui qui était
01:23:43 récidiviste. Il ne faut pas le oublier, il savait
01:23:45 très bien ce qu'il faisait, il était récidiviste.
01:23:47 - Oui, récidiviste. Enfin,
01:23:49 récidiviste, conduite sans permis, quoi.
01:23:51 - Non seulement
01:23:53 sans permis, mais aussi
01:23:55 de non-réponse à une demande
01:23:57 de s'arrêter. - Oui, mais de là
01:23:59 à prendre une balle
01:24:01 dans le corps, c'est
01:24:03 un peu limite, quoi. Vous comprenez ? Alors après,
01:24:05 Guy, là où
01:24:07 il faut être prudent, effectivement,
01:24:09 c'est, attendons, dans quelles circonstances ?
01:24:11 - Oui, M. Bourdin.
01:24:13 La quasi-totalité des fuyards
01:24:15 qui ne répondent pas
01:24:17 aux demandes d'arrêt,
01:24:19 de vous dire, la quasi-totalité
01:24:21 donne des morts,
01:24:23 des blessés graves en prenant la fuite.
01:24:25 Ce gendarme, ce policier,
01:24:27 lui protège aussi les autres personnes.
01:24:29 - Non, mais c'est ce qu'on a dit, c'est ce qu'on a rappelé,
01:24:31 vous avez raison, là. Les forces
01:24:33 de l'ordre sont aussi là pour protéger
01:24:35 tous les citoyens, je dis bien tous.
01:24:37 Merci, Guy, merci
01:24:39 à vous, merci. Je suis obligé
01:24:41 de vous arrêter parce qu'il est 12h26.
01:24:43 Je vous remercie d'avoir
01:24:45 appelé extrêmement nombreux
01:24:47 ce matin, et merci
01:24:49 d'avoir été si attentif.
01:24:51 C'est l'heure d'André Bercoff.

Recommandations