Le nouveau livre de Bardella censuré dans les gares

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il y a 18 heures

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00:00Un train qui part, mais aussi c'est préoccupant. La SNCF n'aurait pas voulu, ne veut pas, que le livre de Jordan Bardella, que je n'ai pas lu, je ne sais pas ce qu'il vaut, mais enfin, il y a un problème de principe.

00:17Eh bien, écoutez, voilà ce qui s'est passé. Le livre de Bardella ne sera pas placardé dans nos gares. Il vient de sortir. Il y avait une campagne de publicité des éditions Fayard qui édite le bouquin.

00:29Eh bien, écoutez, ils en parlaient hier sur BFM TV et avec le journaliste notamment Mathieu Croissando. Écoutez l'échange.

00:37— Mais comment ça se passe pour les autres ? Parce qu'on a déjà eu des personnalités politiques affichées dans les maires.

00:41— Oui. Alors pour les derniers livres de Nicolas Sarkozy, par exemple. Mais Mediatransport argue que dans le cas de l'ancien président, il s'agissait de mémoire, alors que dans le cas de Jordan Bardella, il s'agit d'un homme politique encore en exercice.

00:53Son livre, c'est quasiment un programme. Je vous avoue que la frontière est plutôt mince, plutôt floue, et que Mediatransport aurait tout intérêt à faire et fixer une règle beaucoup plus claire

01:02si elle ne veut pas être accusée de choisir à la gueule du client. D'autant que comme le rappelle Jordan Bardella, des syndicats de la SNCF étaient montés au créneau pour demander l'annulation de cette campagne,

01:11non pas sur des critères juridiques mais là, pour le coup, sur des critères purement politiques ou idéologiques.

01:15— Donc quoi ? Bardella a raison de réagir comme il a réagi, de parler de censure ? Il a fait l'objet d'un traitement particulier ?

01:20— Non, non, parce qu'il faut pas exagérer non plus. Voir Jordan Bardella, président d'un parti fondé notamment par d'anciens collabos, il faut le rappeler, qui a défendu ce parti

01:28dans son histoire des dictatures aussi indéfendables que celles d'Augusto Pinochet au Chili, ou plus récemment de Bachar Al-Assad en Syrie, ou encore plus récemment de Vladimir Poutine en Russie,

01:37le voir se poser en héros de la liberté d'expression, ça fait doucement rigoler.

01:42— Écoutez, je ne sais pas si ça fait doucement rigoler Mathieu Croissant II, journaliste de BFMTV, mais ça fait quand même réfléchir. Vous êtes journaliste.

01:49Et qu'un journaliste, quand même, cautionne la censure, parce que ce que vous dites, alors je ne sais pas, le RN a été fondé par des collabos, il soutient Vladimir Poutine, ce dictateur,

02:04et Augusto Pinochet, et autres et autres, c'est possible. Mais attendez, est-ce que ça justifie la censure ? Que ce soit... Mais si Jean-Luc Mélenchon faisait un livre

02:15et que ce livre était absolument interdit d'affichage à la SNCF et dans les gares de la SNCF... Mais je trouve ça hallucinant qu'on puisse défendre ça.

02:25Quelle que soit la personne, que vous soyez d'extrême-gauche, d'extrême-droite, du centre, d'en haut, d'en bas, la censure est quelque chose de lamentable.

02:33Et je ne comprends pas que la gauche... J'entends Clémentine Autain, qui a fait un... Clémentine Autain, qui a fait un tweet.

02:39Le livre de Bardella ne sera pas placardé dans nos gares, c'est une première victoire. Et ça se dit de gauche, ça ? Et quand vous avez Pinochet, justement,

02:48et tous les dictateurs qui censuraient la gauche, vous disiez quoi ? Et alors ils ajoutent, quand même, parce que Clémentine Autain... Alors, ce qui est grave,

02:55mais la bolorisation de l'édition est en marche, et les risques pour la liberté de penser avec, et les risques pour la liberté de penser.

03:01C'est-à-dire que la bolorisation, dont Vincent Bolloré est propriétaire, donc sont contre la liberté d'expression. Voilà.

03:15L'urgence est de voter une grande loi, ajoute Clémentine Autain, pour l'indépendance du monde de l'édition et des médias.

03:22Attention. Et dites-moi, et les autres maisons d'édition qui appartiennent toutes à des milliardaires, et les autres journaux qui appartiennent tous à des milliardaires,

03:32vous en pensez quoi ? Ah non, ils vont dans l'autre sens. Quand ça va dans l'autre sens, c'est magnifique, c'est bien, ça aide, là, oui.

03:40Mais alors l'autre, ah non, non, il n'est pas dans l'autre sens, il n'est pas pour nous. Alors là, c'est du fascisme, c'est de l'hitlérisme. Formidable, hein.

03:48C'est même pas des deux poids et de la mesure. C'est même pas de l'indignation à la géométrie variable. C'est du délire totalitaire, et il faut le dire.

03:57Bardella, je sais même pas si je lirai son bouquin, ça m'est totalement égal. Mais qu'on dise c'est une grande victoire que le CNCF,

04:05je signale, service public, qui appartient à 65 millions de Français et 40 millions de contribuables, décident qu'il faut parler de tel livre,

04:15celui de Sarkozy, et pas d'autre livre, celui de Bardella, me paraît une aberration, me paraît quelque chose de très grave, vraiment très grave.

04:22Et qu'une partie de la population, y compris de nos hommes politiques, de nos femmes politiques, se réjouissent de cela, montre à quel point, à un moment donné,

04:31ce que j'appelle les œillères, ce que j'appelle la fermeture, ce que j'appelle les gens qui sont bouchés les yeux et les oreilles, par idéologie et par aveuglement,

04:41je crois qu'il y a vraiment un problème, et qu'ils ne sentent pas, et qu'ils se rappellent quelque chose, celui qui lèche le crocodile en pensant qu'il sera mangé le dernier,

04:52devrait réfléchir à son sort, plus souvent qu'en faisant des déclarations imbéciles, ou surtout, je ne dirai pas imbéciles, elles ne sont pas imbéciles,

05:01elles sont de mauvaise foi, et elles sont très graves, parce qu'elles limitent la liberté d'expression, et pensez à la liberté au lieu d'en parler, de saliver dessus,

05:09renseignez-vous et enquêtez sur Orwell, sur les grands auteurs, et sur le traité de la servitude volontaire de la Boétie, commencez à lire au lieu de saliver sur n'importe quoi.