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Avec Jérome Lament, producteur des rencontres du Papotin

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-06-23##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Média, l'invité du jour.
00:04 L'invité du jour c'est Jérôme Laman, c'est le producteur des rencontres du papotin,
00:09 tous les samedis soirs à 20h30 sur France 2.
00:12 C'est un moment, c'est une parenthèse extraordinaire.
00:17 Chaque mois avec des invités, vous avez reçu le président de la République,
00:21 Virginie Effira, il y a eu des invités, on évoquait des invités assez prestigieux.
00:26 Demain ce sera Thomas Péretz.
00:28 - Vous avez dit tous les samedis soirs. - Ah bon, je n'ai dit tout le monde.
00:31 - Ah ben vous allez chercher. - Je prends mes désirs pour des réalités.
00:35 Demain ce sera Thomas Pesquet.
00:37 L'aventure du papotin existe depuis 30 ans, ce sont des autistes jeunes et moins jeunes
00:44 qui se réunissent une fois par mois pour créer un journal.
00:47 - Une fois par semaine. - Par semaine, oui.
00:49 - Il y a plein de chiffres, ce n'est pas facile. - Non, il y a plein de chiffres.
00:52 Le papotin ça existe depuis plus de 30 ans, ça édite un journal annuel.
00:56 - Auquel on peut s'abonner, ou on peut pager sur le site. - Exactement.
01:00 Il y a quelques librairies qui le diffusent, mais c'est assez confidentiel.
01:03 Donc si jamais il y a des auditeurs qui ont envie de découvrir le journal, il faut aller sur le site.
01:08 - Et c'est vous qui avez eu l'idée d'en faire une émission de télévision.
01:12 - En fait, tout part d'Eric Tolledone et Olivier Nackache,
01:15 qui sont les parrains de l'association après le départ de Marc Lavoine.
01:20 Ce qu'ils avaient fait après "Intouchables" et leur roadshow médiatique,
01:24 ils étaient sur l'invitation de Marc Lavoine, invités à rencontrer les jeunes du papotin,
01:28 puisqu'ils faisaient déjà des interviews pour leur journal papier.
01:31 Ils en sont revenus transformés. Moi je travaille avec eux, je les connais depuis que je suis adolescent.
01:37 Et donc ils en sont revenus enchantés.
01:39 C'est resté un coin de leur tête, dans un coin de leur tête,
01:42 et puis à un moment donné, avec la préparation de leur film "Hors Normes",
01:46 il y a une galaxie d'associations qui sont liées plus ou moins au papotin,
01:51 dont un ESAT, c'est-à-dire un établissement d'accueil par le travail,
01:55 qui s'appelle Turbulence, où le jeune qui joue Benjamin dans leur film "Hors Normes" est.
02:01 Et donc du coup, on a travaillé avec toutes ces associations, dont le papotin.
02:07 Moi j'ai découvert le papotin par l'intermédiaire d'Eric et Olivier,
02:10 et un jour je leur ai proposé de transformer ces rencontres en émissions de télé.
02:15 C'est parti comme ça. Sous leur impulsion, les choses se sont faites.
02:18 On a travaillé avec... - Et ça a été assez long à mettre en place.
02:21 - Ça a été assez long. Vous m'avez gentiment cité, mais on est plusieurs coproducteurs.
02:26 - Vous êtes quatre ? - On est quatre.
02:28 Avec Hervé Revet, on a travaillé sur un format de l'émission pendant 6-8 mois.
02:33 - On peut le citer, hein. Il y a Clément Chauvin, Tristan Carnet, Jérôme Laman et Nicolas Duval à Dostovsky.
02:38 - Et Hervé, voilà. Donc on est une coproduction quad et kiosco.
02:41 Donc on a travaillé quad d'abord de notre côté avec Eric Delet de l'œuvre d'Olivier Nakache.
02:45 Et puis à un moment donné, on avait un format, on avait une idée,
02:48 mais on voulait la confronter, confronter cette idée à une réalité de la télé.
02:53 On ne connaît pas bien la réalité de la télé, on est plutôt producteurs de fiction.
02:56 On a croisé Tristan dans des couloirs. - Tristan Carnet.
03:00 - Tristan Carnet, qui est un grand réalisateur et un grand producteur.
03:04 On lui a dit qu'on avait un projet et puis du coup... - Et c'est comme ça que c'est né.
03:08 - Je voulais savoir si les journalistes du Papotin, puisque une émission elle est achetée par une chaîne,
03:12 est-ce qu'ils sont rémunérés ? Est-ce que vous leur donnez de l'argent de cette vente d'émission ?
03:17 - Alors, c'est un sujet compliqué, la rémunération des journalistes du Papotin.
03:22 Mais on passe par l'association en fait. On travaille avec l'association qui les encadre.
03:27 Tous n'ont pas la possibilité d'être travailleurs, donc c'est eux qui gèrent cette question pour nous.
03:32 - D'accord, donc vous ne savez pas s'ils sont payés pour leur interview ou leur travail ?
03:37 - Ils ne sont pas payés pour leur interview, mais c'est l'association avec laquelle on travaille qui est rémunérée.
03:41 - Oui, comment eux... Ce sont eux qui choisissent l'invité ? Comment ça se passe ?
03:46 - On a des discussions, il y a des discussions. Il y a bien sûr une contrainte qui est liée à la case de diffusion absolument incroyable.
03:54 Il faut le redire. L'audace de la chaîne France Télé de nous programmer un samedi à 20h30 un carrefour d'audience.
04:01 Pour une émission un peu atypique quand même. Quand on a produit l'émission avec Clément et Tristan,
04:06 on se disait qu'on avait quand même quelque chose de particulier entre les mains et on était un peu étonnés de la case proposée.
04:13 - 5 millions pour Emmanuel Macron, 3 millions pour Josiane Balasco. Ce sont des scores de prime time.
04:19 - Oui, c'est des jolis scores. La case aide.
04:21 - Oui, la case aide. C'est un carrefour...
04:23 - Nous, France Télévision, on aimerait bien certains scores, faire 3 millions, 5 millions.
04:26 - Mais c'est vrai que c'est touchant. Je ne sais pas, il y a une forme de naïveté, d'authenticité dans leur question.
04:33 Et c'est ce qu'a dit d'ailleurs Thomas Pesquet. Vous verrez qu'il y a des questions qu'on ne m'a jamais posées.
04:37 La vie sexuelle dans l'espace par exemple.
04:40 - D'ailleurs, il n'est pas facilement déstabilisable, Thomas Pesquet. Son métier, c'est d'être justement jamais vraiment étonné.
04:47 - Et Valérie, on a la bande-annonce. On va voir quelques extraits avec Thomas Pesquet.
04:51 - Vous êtes Thomas Pesquet ? Bienvenue au Papotin. - Merci beaucoup.
04:55 Avec les journalistes du Papotin, les questions sans filtre et inattendues vont fuser pour Thomas Pesquet.
05:01 - Vous avez beaucoup d'amis là-bas, dans l'espace ?
05:04 - C'est peut-être très intéressant comme boulot, mais je me dis que c'est flippant des fois.
05:08 - Tu parles chinois ? - Moi, je suis chinois.
05:12 - Quelle est votre étoile préférée ? - Pourquoi as-tu fait passer ta famille en ce camp ?
05:18 Les rencontres du Papotin avec le spationaute Thomas Pesquet.
05:23 Décollage samedi, juste après le 20h, sur France 2 et sur la plateforme France.tv.
05:29 On a entendu Grégory qui est assez formidable, et puis il y a Babouillac qui nous a beaucoup épémus,
05:35 qui ne parle pas et qui s'exprime uniquement avec des lettres et qui a écrit un très très beau texte.
05:40 - Il a écrit un très beau texte, oui. - Et je trouve que la difficulté, c'était de les montrer
05:45 tels qu'ils sont, sans qu'il y ait de moqueries, sans que... de montrer que ce sont des gens,
05:50 finalement, qui ont une pensée, une réflexion. On parle de troubles autistiques,
05:55 parce que tous sont atteints à des degrés divers, mais la réussite c'est celle-là,
06:00 c'est d'avoir... de changer le regard qu'on peut avoir sur ces personnes.
06:04 La réussite du Papotin, c'est avant tout de se dire qu'on peut faire un journal avec des gens différents,
06:10 et que ce journal, il peut être lu par tout le monde, et c'est sa richesse.
06:15 L'émission, elle essaye de capter ça. C'était ça qu'on avait en tête depuis le début,
06:19 avec Éric, Olivier, Tristan, Clément, Hervé. On voulait capter cette beauté de cette rencontre,
06:26 la poésie qui s'en dégage, et la restituer dans un objet télévisuel le plus honnête possible.
06:31 - À aucun moment vous vous êtes dit que c'était compliqué parfois de regarder ou de mettre des autistes à l'image.
06:39 Est-ce que c'est des critiques qu'on vous fait, ou pas ?
06:43 - Non, on se le dit... on avait en tête de respecter les jeunes, les gens, les journalistes,
06:51 respecter leur travail surtout, parce qu'ils travaillent, ils écrivent des textes, ils préparent leurs questions.
06:57 Donc on avait en tête d'essayer d'être le plus honnête possible,
07:00 comme la rencontre se fait tous les mercredis en conférence de rédaction.
07:06 On avait surtout en tête de donner aux spectateurs le même sentiment que ce qu'on a nous,
07:10 en tant qu'invité de cette rencontre.
07:14 Et on est charmé, touché, ému, on rigole.
07:19 Eux-mêmes rigolent parfois d'eux-mêmes, ils se font des blagues entre eux.
07:22 C'est un espèce de club social, le papotin.
07:24 Ils ont d'abord plaisir à se retrouver avant de retrouver l'invité.
07:27 Et c'est ça qui est beau, et c'est ça qu'on a essayé de capter.
07:29 Donc est-ce que nous on avait des peurs et des craintes ?
07:31 Oui, bien sûr.
07:33 Après on travaille avec l'association, Julien, qui est monsieur loyal de l'émission,
07:39 qui est psychologue, c'est son métier, c'est psychologue à l'hôpital de Journant-Tenis.
07:43 Il les côtoie, il anime et il est rédacteur en chef du papotin, Julien Mancian.
07:47 Et tout le staff autour du papotin, c'est notre garde-fou.
07:52 Ils valident les montages, ils sont présents tout le temps.
07:56 Il y a beaucoup de montage ou pas ?
07:58 Il y a un auditeur qui demande, est-ce qu'il y a beaucoup d'improvisation ?
08:00 Est-ce qu'il y a un moment où il y a des digressions ?
08:02 Il n'y a pas d'improvisation, ça n'est qu'une émission d'improvisation.
08:05 L'émission est tournée pendant 3h, il y a 3h, 3h30 de rencontre.
08:09 Et on en garde 30 minutes.
08:12 Donc ça vous donne un peu le travail que fait Henri Poulin, réalisateur et monteur de l'émission.
08:16 Donc il capte tout ça avec beaucoup de caméras.
08:18 C'était aussi un parti pris de production.
08:21 Après avoir essayé de cacher les caméras dans des tentatives,
08:25 on voyait que ça ne marchait pas et que ça faisait fabriquer.
08:28 On s'est dit, mais en fait on n'a qu'à capter le moment
08:30 et essayer de le restituer le mieux possible pendant la durée de l'émission.
08:33 C'est exactement ce qu'on essaye de faire.
08:35 On voit les cadreurs qui passent, les jeunes se lèvent,
08:37 ils viennent nous voir en régie, ils nous parlent et puis ils reviennent.
08:40 De temps en temps, ils en ont marre.
08:42 La difficulté dans l'autisme souvent, c'est de les garder sur une longue durée.
08:47 Sur la tension, sur le concentré, non ?
08:51 Ce n'est pas vraiment la difficulté de l'émission.
08:54 La difficulté de l'émission, c'est de faire un objet qui soit quand même regardable par tout le monde.
09:02 Mais la difficulté de l'émission, c'est qu'elle soit le plus authentique possible.
09:07 - De ne pas les trahir. - De ne pas trahir à la fois leur travail et le papotage.
09:14 - Est-ce que certains invités ont refusé ? Des gens que vous vouliez inviter ont refusé, ont eu peur ?
09:17 - Oui. - Qui ?
09:20 - Ah bah tu dois, non ! - Non.
09:24 - Je ne comprends pas. - Ce n'est pas le but.
09:26 Je trouve ça super, moi. Il y a des gens qui ne se sentent pas, qui n'ont pas envie.
09:32 - Et ils en ressortent comment, les invités, après ? Les civer, saurer ?
09:35 - On constate, et on se le dit souvent, en fait, l'émission a trois temps pour l'inviter.
09:41 Il y a le premier temps du tournage, et en fait, il y a 3h30, c'est long,
09:46 et il se passe en un claquement de doigts pour l'inviter, et il en ressort un peu bouleversé.
09:51 Il est un peu chancelant, parce qu'il faut que vous vous imaginiez être le seul à ne pas connaître 50 personnes autour de soi,
09:57 qui n'arrêtent pas de vous poser des questions et qui interagissent.
10:00 - Le président de la République est resté 3h30 ?
10:02 - Le président de la République est resté comme tout le monde.
10:05 - Merci beaucoup, merci d'avoir été avec nous, Jérôme Laman.
10:08 Et puis à ne pas manquer Thomas Pesquet, 20h30, samedi soir, les rencontres du papotin, vraiment formidables.
10:15 - Et c'est signé pour la rentrée, on le retrouvera le papotin.
10:18 - Merci à vous, tout de suite, Jean-Jacques Bourdin.

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