• il y a 2 mois
Avec Nicolas Charbonneau et Jérôme Delafosse

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-09-25##

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Transcription
00:006h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Anzmann.
00:04Bonjour à toutes et à tous, mercredi 26 septembre, bonjour Gilles, et bon anniversaire Nicolas Charbonneau.
00:10Merci d'être avec nous, vous êtes directeur des rédactions du Parisien aujourd'hui en France,
00:16et nous allons parler des 80 ans du Parisien.
00:19Le Parisien qui est le journal de référence que tout le monde lit,
00:26mais c'est vrai que moi c'est le premier que je lis le matin, je lis toute la presse,
00:29et je commence toujours par le Parisien.
00:32On va parler de ce numéro anniversaire, c'était dimanche dernier,
00:35néanmoins on peut retrouver les différents articles sur internet,
00:40où vous avez réuni près de 80 personnalités, sous l'œil de Nico Saliagas,
00:45vous m'avez dit qu'il avait été formidable.
00:47Il était formidable Nico, il est arrivé, on connaît Nico, c'est animateur de télévision,
00:52mais on connaît moins, c'est pas un de ses petits talents,
00:57c'est un immense photographe Nico Saliagas, il a d'ailleurs fait des expositions qui sont superbes,
01:03en noir et blanc, il a cette manière de photographier les visages, les attitudes, les mains,
01:08et il est arrivé, il a fait les photos de cette journée, il est arrivé à 8h30 du matin,
01:12il est reparti le soir à 20h30, il avait fait 2500 photos,
01:16c'était notre photographe officiel pour cette édition particulière.
01:19Quelqu'un d'une gentillesse absolue, je le dis,
01:24et puis vous avez rassemblé des personnalités aussi diverses que Rachida Dati,
01:28Tony Estanguet, Karine Lemarchand, Thomas Soto, il y avait...
01:31Beaucoup de gens de la télévision, c'est quelque chose d'important chez vous quand même la télévision.
01:36De la télévision, mais pas uniquement, Thomas il est connu parce qu'il a fait de la télévision,
01:40mais maintenant il fait de la radio, des médias, mais pas uniquement.
01:46En fait on a voulu faire, on avait 75 personnalités qui ressemblent aux parisiens en fait.
01:52Alors quelques politiques mais pas beaucoup plus que ça, des gens qui font,
01:56des gens qui portent des valeurs aussi.
01:58Il y avait la directrice de l'IGPN, la patronne de la brigade des mineurs,
02:03des acteurs, des actrices, des sportifs, Tony Estanguet qui était quand même l'homme de...
02:08On avait fait une une avec lui il y a une quinzaine de jours en disant que ça avait été l'homme de l'été,
02:12on pourrait même dire l'homme de l'année,
02:13et j'ai demandé à Tony de faire l'éditorial du journal ce jour-là parce qu'on était sur un sondage
02:19où on rappelait la fierté et donc voilà la fierté d'être français avec toutes ces jolies valeurs,
02:25tout ce qu'on a porté pendant tout l'été, notamment à l'occasion des Jeux Olympiques,
02:29et il nous a paru naturel que Tony Estanguet fasse cet éditorial.
02:32Mais il y avait aussi Alain Ducasse qui nous parlait de la fierté de la cuisine française,
02:37Patrick Bruel, mais aussi Richard Malka sur les communautarismes, mais aussi Rachel Kahn, mais aussi...
02:45Mais est-ce qu'il y avait un invité de 80 ans ?
02:47Il n'y avait pas d'invité de 80 ans, en revanche...
02:50Un invité qui était né à la naissance du journal.
02:53Alors oui, ça pas loin, mais surtout trois jours plus tôt on a fait quelque chose d'assez formidable,
02:58il faudra refaire, on a réuni, vous savez on a aux parisiens ce qu'on appelle le face au lecteur,
03:03c'est-à-dire une personnalité qui est interrogée par nos lecteurs, un panel de lecteurs,
03:08et là on s'est plié nous-mêmes à ce jeu où on a fait venir 120 lecteurs dans l'auditorium du Parisien,
03:13c'était mardi dernier, et ce sont ces lecteurs qui nous ont posé à nous des questions,
03:18et c'était très touchant et très bienveillant parce qu'on voyait,
03:21et là il y avait effectivement des lecteurs un peu plus âgés, certains étaient nés en même temps que le journal le Parisien libéré,
03:27on voyait à quel point le journal est un créateur de liens,
03:31évidemment c'est vraiment ce qu'on cherche à faire,
03:35et une dame qui me dit, vous savez moi, quand le Parisien n'est pas là le matin, ma journée est gâchée.
03:42C'est quand même merveilleux aujourd'hui de voir à quel point...
03:45C'est vrai que ça fait partie, en tout cas pour ceux qui le lisent, ça fait partie de notre vie en fait,
03:51je dis de notre vie parce que moi ça fait des années bien avant que vous y soyez que je le lis,
03:56et c'est un rituel du matin.
04:00On fait des études avec nos lecteurs pour savoir qu'est-ce qui leur plaît dans le journal,
04:04il y en a qui viennent pour les pages hippiques par exemple,
04:08nous avons quatre pages de pronostics hippiques chaque matin,
04:11et c'est sacro-sainte page, il ne faut pas y toucher, jamais vraiment,
04:14il y en a qui viennent parce qu'ils nous disent, moi je commence par l'horoscope,
04:17moi je commence par la météo,
04:19alors évidemment les jeux, les mots fléchés, les cases sont trop petites, trop grandes,
04:23dur, pas assez dur, moyennement dur,
04:25mais en fait c'est ça un journal, c'est que chacun va y trouver ce qu'il souhaite,
04:31mais un journal, je dis toujours aux équipes, ne soyons pas plombants,
04:36ça ne veut rien dire faire le journal des bonnes nouvelles,
04:38ça ne veut rien dire de faire le journal des mauvaises nouvelles non plus,
04:41un journal c'est comme la vie, dans la vie on sourit, on pleure, il y a de l'émotion,
04:47on emmène les gens à la découverte du bout de la rue au bout du monde.
04:51Allez, on va passer au Zapping.
04:57Alors vous savez ici à Sud Radio, on sait accueillir nos invités,
05:01on met le tapis rouge, on offre du champagne,
05:04et à photo on va parler des 80 ans du Parisien,
05:08et le supplément avec 80 personnalités,
05:11ah bah, son Pascal Praud, je vous ai dit que je savais vous accueillir,
05:15c'était la boulette.
05:16Ah c'est sympa.
05:17Ecoutez.
05:18Ah c'est sympa.
05:19Le Parisien hier, j'aime beaucoup le Parisien, 80 invités,
05:22c'est la synthèse du politiquement correct en France.
05:26Vous n'étiez pas invité.
05:27Tous ceux à qui on a demandé de parler,
05:29vous n'avez évidemment ni Michel Onfray, Philippe Devilliers,
05:32ni Sonia Mabrouk sur ces news, d'ailleurs il n'y a personne de ces news,
05:36en revanche vous avez Flavie Flamand, Ophélie Meunier,
05:39Julien Arnaud comme journaliste, Thomas Soto,
05:42que des phares de la pensée intellectuelle en France.
05:45C'est ça le politiquement correct.
05:47Les 80 invités que vous voyez, ce ne sont que des gens
05:51qui sont censés donner le là dans un journal grand public,
05:56comme le Parisien, et il n'y a que des gens consensuels.
06:00Oui.
06:01Et donc qui sont, par définition, un peu déconnectés.
06:04Alors comme on a pris un peu de retard,
06:05je vous propose de réagir à tout ça après la publicité,
06:08on va continuer le zapping.
06:10La terrible maladie de Charcot dont était atteint,
06:13Loïc Réziboy, qui a milité jusqu'au bout
06:16pour qu'une nouvelle loi sur la fin de vie soit adoptée,
06:19puisqu'il va falloir retourner à faire une nouvelle loi
06:22puisqu'il y a eu la dissolution.
06:25Hier il a été délivré, il est décédé de ce corps
06:28qui était devenu sa prison.
06:30On a réentendu certaines de ses paroles,
06:32alors évidemment il faut tendre l'oreille,
06:35sur France 2, il était dans le 20h de France 2.
06:38Loïc Réziboy ne peut quasiment plus se passer de son respirateur.
06:43Il est totalement dépendant, son corps est devenu sa prison.
07:07Il militait activement sur les réseaux sociaux
07:10pour faire légaliser le suicide assisté et l'euthanasie
07:13pour les personnes atteintes de maladies incurables.
07:16Le projet de loi sur la fin de vie dévoilé en mars dernier
07:19avait suscité chez lui un énorme soulagement.
07:23Sur un sujet si compliqué,
07:25est-ce que le Parisien peut prendre parti ou pas ?
07:28Bien sûr.
07:29Dans le numéro des 80 ans d'ailleurs,
07:31il y avait un très joli papier sur Olivier Gouin
07:34qui lui aussi est atteint de la maladie de Charcot.
07:36Tout à fait, c'était un très joli papier
07:38de David Laramandie, le patron du groupe M6.
07:41Mais on prend position très régulièrement.
07:43Pourquoi ? Parce qu'on est le journal des lecteurs.
07:46Moi, je suis le matin en conférence de rédaction
07:49le premier à dire une fois, deux fois, mille fois par jour
07:52on n'est pas là pour écrire pour des confrères,
07:54on n'est pas là pour écrire pour soi,
07:56on n'est pas là pour raconter le monde tel qu'on le voudrait qu'il soit,
07:59on est là, aux Parisiens, pour raconter le monde tel qu'il est.
08:02Donc avec ses joies, ses peines, ses immenses espoirs,
08:05on parle d'Olivier Gouin et de ces personnes
08:08atteintes de la maladie de Charcot.
08:10On a écrit beaucoup sur la recherche,
08:13on a écrit beaucoup sur les espérances de la recherche,
08:16on a écrit beaucoup sur la fin de vie.
08:18Vraiment, le Parisien, il est là,
08:20il est en résonance avec nos lecteurs,
08:23donc on écrit pour des lecteurs.
08:25Donc vous vous différenciez de Delphine Ernotte
08:28qui elle, en revanche, dit j'ai une vision
08:31de la société et du monde.
08:33Et je veux que France Télévisions ressemble à cette vision.
08:35Oui mais moi non.
08:37Non mais voilà, je suis là,
08:40nous sommes là, il y a 420 journalistes parisiens,
08:43on est là pour raconter le monde tel qu'il est.
08:46Ce matin on a fait la une avec cet immeuble à Echirol
08:50qui a été évacué parce que
08:53depuis tant de temps aux mains des dealers,
08:55squattés par les dealers, que la maire d'Echirol
08:58n'a rien trouvé à faire d'autre que de l'évacuer
09:01par mesure de sécurité.
09:04On raconte le monde tel qu'il est en l'occurrence.
09:07Je peux revenir quand même sur ce qu'a dit Pascal François ?
09:09Non, non, je vous promets qu'on va vous donner du temps.
09:11Puisqu'on va parler des 80 ans après.
09:13Mais promis, promis, on a du temps après la pub.
09:16On aura beaucoup de temps.
09:17Donc maintenant, on va avoir le temps.
09:19Hier, Josiane Balasco et Hélène Vincent
09:21étaient sur le plateau de C'est à vous Valérie
09:23pour faire la promotion du nouveau film de François Ozon
09:26Quand vient l'automne.
09:27Alors je veux sortir de poétique pour dire
09:29quand tu deviens vieille,
09:32Josiane Balasco et Hélène Vincent sont revenus
09:35sur ce monde de cinéma qui justement ne veut pas
09:38être vieille dans leurs films ou les téléfilms à la télévision
09:41mais aussi sur cette mode des comédiens
09:44de la chirurgie esthétique.
09:46Écoutez, c'était vraiment un moment très drôle hier.
09:48C'est à vous.
09:49C'est une injonction de la société.
09:51De rester jeune tout le temps, c'est terrifiant.
09:54Quand les femmes, mais quand les hommes
09:56parce qu'ils s'y mettent aussi, cesseront de faire
09:58des tas de trucs pour paraître avoir 20 ans de moins.
10:01Il n'y a pas que les acteurs qui font ça.
10:03Il n'y a pas que les acteurs.
10:04Tu vas sur Instagram, les gens mettent des filtres.
10:06Ils sont pas mal.
10:07Puis dans la vie, c'est...
10:08Mais c'est clair.
10:10Là, en ce moment, il y a une épidémie de pommettes
10:12chez les actrices américaines, par exemple.
10:14En France aussi.
10:15En France aussi.
10:16C'est-à-dire qu'elles ont toute l'œille de boule.
10:18Et alors c'est censé tirer le visage vers le haut
10:20mais au bout d'un moment, il n'y a que de la pommette.
10:22Il faut faire gaffe.
10:24C'est retouché des photos du spécial années 80
10:27où les photos dans le Parisien sont retouchées ?
10:29Non, non, absolument pas.
10:32Même si Catherine Deneuve demande...
10:33Non, non, non, vraiment.
10:34D'accord.
10:35Non, non, jamais.
10:36C'est des photos déjà retouchées, c'est ça ?
10:39On est dans un quotidien.
10:40On n'a pas le temps.
10:42On a 200 photos par jour qu'on publie.
10:44200 photos par jour ?
10:45On fait 250 papiers par jour.
10:47On publie 250 papiers à peu près.
10:50Si on compte web et print,
10:53les papiers, ce sont 250 papiers.
10:55Si on imagine qu'à peu près 4 papiers sur 5 sont illustrés,
10:59vous voyez le nombre de papiers web et print.
11:03On a 9 éditions locales en Ile-de-France.
11:06Aujourd'hui en France, le Parisien a 9 éditions locales.
11:10On ne retouche jamais des photos.
11:12Valérie, je ne sais pas si vous l'avez suivie,
11:15mais ça y est, le groupe issu du docu-réalité Popstar
11:19vient de sortir son single.
11:21Alors, je ne vous dis pas qui c'est,
11:22je ne vous donne pas le nom du groupe,
11:24je ne vous donne rien du tout.
11:25Parce qu'évidemment, comme c'est sur Prime Vidéo,
11:27il y a des gens qui ne l'ont pas encore vu.
11:29Je ne voudrais pas spoiler.
11:33C'est un truc moderne.
11:35Alors, je redis.
11:37Il y a le groupe issu de Popstar.
11:39Vous savez ce que c'est Popstar ?
11:40Non.
11:43Je sais ce que c'est, mais le groupe issu, c'est quoi ?
11:45Le groupe qui a gagné ?
11:46Bah oui, évidemment.
11:47Un groupe qui a gagné ?
11:48Il forme un groupe.
11:50Il y a des candidats,
11:51et quand il y a 5 candidats,
11:53il y a un groupe.
11:54Avec ce groupe, c'est Popstar.
11:55Les L5, c'était Popstar.
11:56D'accord, oui, oui, j'ai compris.
11:58Donc, deux gagnants de Popstar
12:00ont composé un groupe,
12:02et donc, c'est leur premier single.
12:03Exactement.
12:04Et dedans, il y a quelqu'un de connu ?
12:05Non, pas du tout.
12:06Mais comme c'est sur Prime Vidéo,
12:09qu'il y a des gens qui n'ont pas encore regardé,
12:11c'est comme si je vous donnais la fin d'une fiction.
12:13Donc, je ne veux pas vous donner le nom du titre.
12:15Je ne veux pas spoiler ceux qui n'ont pas été sur Prime Vidéo.
12:18Mais comme c'est sorti, je vous le mets.
12:23Tous les deux, on a ça dans les veines
12:26Mais on se fait tout le temps de la peine
12:30Si on se sépare, il faut procéder
12:33On est un petit peu en retard,
12:34donc on va abréger les souffrances,
12:35parce qu'en plus, c'est très moche.
12:36Ah, c'est les gagnants !
12:37Mais oui, mais c'est moche.
12:39Allez, on se retrouve dans un instant
12:41pour parler des 80 ans du parisien.
12:43Qui est plus beau.
12:46Le 10h30, Sud Radio Média
12:48Valérie Expert, Gilles Anzman, Média
12:52L'invité du jour.
12:53L'invité du jour, c'est Nicolas Charbonneau,
12:55directeur des rédactions du Parisien
12:57aujourd'hui en France.
12:58Et on fête les 80 ans du parisien,
13:01numéro spécial, numéro qui est paru dimanche dernier
13:04mais dont vous pouvez retrouver
13:06les différents articles sur le site du Parisien
13:09sous l'œil de Nico Saliagas, on l'a dit.
13:1180 personnalités, racontez-nous un peu.
13:13Mais avant, 80 personnalités,
13:17sans Pascal Praud,
13:19sans Sonia Mabrouk,
13:21sans Philippe Devilliers.
13:22Bah alors, qu'est-ce que vous faites ?
13:24Je retiens quand même dans l'intervention de Pascal Praud
13:26qu'il a dit, j'adore le parisien.
13:28D'abord, quand même.
13:30En fait, on a pris des personnalités
13:32qui ressemblent aux parisiens.
13:34Ça ne veut rien dire, être consensuel.
13:36Moi, je suis de ceux qui disent
13:38la neutralité, ça n'existe pas.
13:41Vous savez, porter en une
13:43une information, c'est déjà ne pas être neutre.
13:45La neutralité, je dis toujours que c'est mortifère,
13:47ne pas avoir d'avis.
13:49C'est l'assurance d'être transparent
13:51et c'est surtout l'assurance que d'autres
13:53auront un avis à votre place.
13:55Non, en revanche, nous avons effectivement
13:57choisi des personnalités qui ressemblent
13:59aux parisiens, qui sont
14:01des personnalités engagées, des personnalités
14:03qui portent des valeurs. On a des valeurs aux parisiens.
14:05On a écrit, noir sur blanc,
14:07on l'a gravé dans le marbre
14:09du parisien une ligne éditorielle
14:11qui dit trois ou quatre choses.
14:13La première chose, on est des ardents
14:15défenseurs de la République. On est des ardents
14:17défenseurs de l'état de droit.
14:19On est des ardents défenseurs de la laïcité.
14:21On est plutôt européens.
14:23Ce n'est pas le cas de Sonia Mabrouk ?
14:25Non, ce que je veux dire, c'est que
14:27on porte des valeurs.
14:29Les gens qui étaient invités
14:31aux parisiens, on fera une deuxième édition
14:33et on verra qui on invitera la fois d'après.
14:35Mais ce n'est pas vrai
14:37qu'on est politiquement corrects.
14:39Ça ne veut rien dire.
14:41Si, ça veut dire que l'extrême droite
14:43n'a pas forcément de page chez vous.
14:45Vous avez vu des gens d'extrême gauche
14:47dans ces personnalités invitées ?
14:49Pour défendre le parisien,
14:51vous avez des tribunes de Sofia Aram
14:53qui défend la laïcité chez nous.
14:55Richard Malka
14:57qui était dans nos pages dimanche,
14:59quelqu'un qui, on peut dire, il défend des choses.
15:01On était le premier et le seul, à ma connaissance,
15:03journal à faire, il y a déjà six mois,
15:05c'était deux mois après le 7 octobre,
15:07en pleine une, les visages des otages
15:09du Hamas en disant, ne les oublions pas.
15:11Je ne crois pas qu'il y ait
15:13beaucoup de journaux qui aient fait ça.
15:15Juste préciser, quand vous dites qu'ils représentent le parisien,
15:17c'est l'esprit du parisien,
15:19ce n'est pas les habitants de Paris.
15:21Parce qu'il y a un auditeur qui dit les parisiens
15:23mais pas tous. Non, on ne parle pas des habitants de Paris.
15:25C'est qu'ils représentent le journal,
15:27le parisien.
15:29Le parisien, il est né en août 1944.
15:31Il est né parce que c'était
15:33des compagnons du général de Gaulle
15:35qui, le 22 août 1944, ont fait
15:37paraître ce journal
15:39trois jours avant la libération.
15:41Ils ont appelé ça
15:43le parisien libéré, qui est une belle histoire.
15:45Qui était des républicains,
15:47des européens convaincus, des compagnons
15:49du général de Gaulle. C'est cet esprit-là.
15:51Ça n'est surtout pas un journal
15:53réservé aux parisiens. Et d'ailleurs, nous avons une version
15:55du même journal. Aujourd'hui en France,
15:57c'est juste le nom qui change.
15:59On a deux pages
16:01de différences parce qu'on va
16:03aussi proposer...
16:05Le regard sur l'information,
16:07l'actualité, les gens,
16:09les lecteurs, il est le même.
16:11Il y a un hors-série
16:13formidable
16:15avec les plus grandes unes du parisien.
16:17Ça commence avec la première.
16:19Ça a été très difficile parce qu'on a mis...
16:21Vous le trouverez dans tous les
16:23kiosques, un hors-série
16:25sur les 80 ans du journal
16:27avec un joli nom parce que c'est l'histoire d'un journal
16:29et un journal dans l'histoire.
16:31On a fait depuis
16:33le 22 août 1944
16:35plus de 25 000 unes.
16:37Et il a fallu en choisir 80 pour nos 80 ans.
16:39Donc autant vous dire que...
16:41Il a fallu faire un gros gros tri
16:43mais c'était surtout un déchirement de se dire
16:45ça on peut pas garder, ça on peut pas garder.
16:47Votre top 3 ?
16:49C'est délicat ce que vous me demandez.
16:51J'aime les unes qui disent des choses.
16:53J'aime les unes qui portent
16:55des valeurs.
16:57Je parlais tout à l'heure de celles qu'on avait consacrées
16:59aux otages. Ça me semble être une une
17:01importante à un moment donné.
17:03J'aime les unes qui rassemblent et qui...
17:05Vous voyez par exemple
17:07une une qui est passée un peu
17:09inaperçue encore que
17:11le jour où
17:13Jane Birkin est morte.
17:15On a publié une très
17:17belle photo de Jane Birkin
17:19en titrant « Et nos larmes n'y pourront
17:21rien changer ».
17:23C'est une jolie une.
17:25Et après il y a des unes
17:27dans l'histoire qui sont
17:29incroyables. Vous le feuilletez
17:31et vous voyez effectivement la première une.
17:33Le couronnement d'Elisabeth II
17:35qu'on a accompagné d'une certaine
17:37manière du début à la fin
17:39puisqu'on a eu une une sur son couronnement
17:41et puis on a eu une une qu'on a titrée
17:43sur le funérail.
17:45Nous l'avions tant aimée parce que c'était un peu
17:47notre reine aussi. Tout le monde se l'est un peu appropriée.
17:49Il y a des unes...
17:51Vous allez me dire, c'est à chaque fois
17:53des morts, mais
17:55quand le général de Gaulle est mort,
17:57le parisien titre « Le général est mort debout ».
17:59Il n'est pas mort debout.
18:01Mais ça disait
18:03des choses. Il y a des unes
18:05incroyables qui portent des événements.
18:07Évidemment, des coupes du
18:09monde de foot qu'on emporte.
18:11Les Jeux Olympiques.
18:13À l'ouverture des Jeux Olympiques,
18:15on a titré joliment « Les Jeux se
18:17lèvent », avec une photo d'un
18:19lever de soleil, pas un coucher de soleil.
18:21C'était beaucoup plus difficile à avoir un lever de soleil
18:23sur la ville de Paris. Il y a des unes qui restent...
18:25Qui choisit le
18:27titre ? Vous vous mettez à 15,
18:29à 10 ?
18:31Non.
18:33Déjà, à quelle heure ?
18:35Il y a le final cut aussi.
18:39Le final cut,
18:41c'est plutôt moi.
18:43Mais moi, ou en tout cas
18:45quelqu'un autour de moi à la
18:47direction.
18:49Tout ça se fait de façon collégiale.
18:51Il y a des formes d'évidence aussi.
18:53À un moment donné, juste avant
18:55votre émission,
18:57j'ai commencé déjà à travailler. On a commencé
18:59déjà à travailler sur celle qui sera
19:01la une de demain. Mais en fait, c'est quoi ?
19:03C'est
19:05une information.
19:07C'est une photo
19:09pour accompagner une information.
19:11Qu'est-ce qu'on va mettre à la une ?
19:13C'est éclaté.
19:15Une une, ça ne peut pas être juste
19:17une info. Il faut aussi
19:19donner envie.
19:21Vous ne les trouvez pas belles,
19:23elles sont très belles.
19:25Sont d'autres accroches ?
19:27Ça dépend.
19:29Ils le font en général quand il y a un décès.
19:31Par exemple, on attend les unes de Libé
19:33à cette occasion-là,
19:35parce qu'ils ont une manière
19:37à eux de faire
19:39des jeux de mots. Ils sont très forts.
19:41Mais ce n'est pas nous.
19:43Nous, on donne aussi envie.
19:45Il faut qu'il y ait de la politique, il faut qu'il y ait de l'économie, il faut qu'il y ait des spectacles,
19:47il faut qu'il y ait des loisirs, il faut qu'il y ait de la télévision,
19:49il faut qu'il y ait du fait divers.
19:51C'est la vitrine du journal.
19:53Et pour répondre à la question
19:55à quelle heure elle est faite, on esquisse
19:57des premières
19:59hypothèses de une
20:01vers 16h, 16h-17h,
20:03et puis on peut la changer jusqu'à assez tard.
20:05On peut même changer tout le début du journal.
20:07Ça nous arrive très souvent de changer le début du journal
20:09à 19h, 20h.
20:11On boucle à 22h30,
20:1323h30, on peut même aller jusqu'à minuit.
20:15Quand il y a eu les attentats du Bataclan,
20:17vous avez pu réagir ou pas ?
20:19Bien sûr, on réagit.
20:21La force du Parisien, je le disais tout à l'heure,
20:23c'est qu'il y a 400 journalistes
20:25qui sont tous
20:27ultra, ultra mobilisés.
20:29Qui comptent pas leur temps,
20:31qui ont beaucoup de talent,
20:33des expertises.
20:35On a un maillage en Ile-de-France,
20:37on a 80 journalistes qui sont
20:39vraiment dédiés à l'Ile-de-France, qui font un boulot
20:41formidable.
20:43Un boulot formidable dans les
20:45éditions franciliennes.
20:47Il y a des experts dans tous les domaines.
20:49En politique, en justice,
20:51en médias aussi.
20:53C'est ce qu'on disait en rentaine.
20:55C'est chez nous que ça sort. Il y a une obsession du scoop.
20:57C'est la question que j'allais vous poser.
20:59Moi je travaille évidemment
21:01en médias, donc je crois souvent
21:03Kévin Boucher ou Benoît Daragon.
21:05Vous avez une force
21:07sur les médias
21:09et ils sortent souvent des scoops
21:11avant tout le monde sur les émissions
21:13de télé. Alors vous n'avez pas un
21:15révolutionnaire monde, mais c'est des scoops très forts
21:17dans notre petit monde des médias.
21:19C'est une obligation, vous leur donnez le scoop
21:21et le cœur du métier ?
21:23Est-ce que c'est une obligation ?
21:25Ils ne sont pas payés au scoop.
21:27Non, c'est une espèce
21:29d'obsession qu'on a tous.
21:31On parle des médias,
21:33on parle de nos spécialistes
21:35de police, justice, faits divers.
21:37C'est les mêmes. Tout le monde.
21:39Pourquoi c'est une obsession le scoop ?
21:41C'est parce qu'il faut que ça soit chez nous.
21:43Il faut que ce soit chez nous.
21:45On est ce journal.
21:47On inspire des confrères, on va le dire.
21:49Oui c'est ça, vous faites l'actualité assez souvent.
21:51On inspire assez souvent des confrères.
21:53Aujourd'hui, si on prend Echirol, avec ses squats,
21:55c'est repris partout.
21:57La une qu'on a faite ce matin, je pense qu'elle sera
21:59traduite en sujet télé
22:01toute la journée, ici et là,
22:03sur des chaînes info, des radios, etc.
22:05Mais c'est très bien et j'en suis ravi.
22:07Oui, l'obsession du scoop
22:09et en fait c'est ça qui est
22:11plutôt agréable aux Parisiens, c'est que
22:13quand ça arrive, ça peut arriver
22:15rarement, mais qu'une information
22:17soit ailleurs, alors on est
22:19immensément vexé.
22:21Mais moi j'aime bien ça, parce que
22:23je dis toujours, ça ne sert à rien d'être en colère.
22:25La colère ce n'est pas moteur.
22:27En revanche,
22:29être vexé, ça c'est bien,
22:31parce que ça titille.
22:33Est-ce que ça rend fou, demande un auditeur,
22:35est-ce que l'info rend fou ? Vous vous sentez accro
22:37à l'info ? Est-ce que vous êtes
22:39non-stop en train de regarder Twitter,
22:41les chaînes d'info ?
22:43Fou, je ne crois pas.
22:45Passionné ?
22:47Oui, bien sûr.
22:49Mais ce n'est pas l'info, il y a des infos qui
22:51intéressent plus ou moins. On a chacun
22:53des centres
22:55d'intérêt.
22:57L'AFP, je crois, publie
22:591200 dépêches par jour, donc vous voyez bien
23:01qu'on ne va pas tout traiter.
23:03Dans ce que
23:05dit votre auditrice,
23:07auditeur, ce qui est intéressant
23:09c'est où est-ce qu'on va
23:11la chercher aussi, l'information ?
23:13Moi j'aime bien l'idée, je ne suis pas
23:15un dingue absolu d'info, en revanche,
23:17être en veille permanente,
23:19j'aime bien l'idée qu'aux Parisiens, on ait
23:21un regard. Vous voyez,
23:23pour moi, la première qualité d'un journaliste, c'est d'avoir un regard.
23:25Après, le reste, savoir écrire, c'est
23:27plutôt mieux, mais
23:29si on ne voit pas les choses, si on ne sait pas
23:31aller les chercher, prendre un tout
23:33petit truc comme ça et se dire, tiens, qu'est-ce qu'il y a derrière ça ?
23:35Ça, j'aime bien.
23:37J'aime beaucoup. Alors, tous les grands groupes
23:39ont désormais, entre guillemets,
23:41leur chaîne de télé,
23:43sont souvent sur Internet,
23:45sur les médias, il y a des vidéos, évidemment, du
23:47Parisien très présents, mais pour l'instant
23:49ce n'est pas un train que vous avez pris, c'est-à-dire
23:51d'avoir la chaîne du Parisien,
23:53comme 20 minutes à sa chaîne,
23:55grâce à AB.
23:57Et puis, évidemment,
23:59les grands groupes qui arrivent, qui vont
24:01en racheter BFM, sont aussi
24:03possesseurs de
24:05médias. Est-ce qu'aujourd'hui,
24:07lorsque l'on est
24:09le groupe AMORI et qu'on a...
24:11LVMH,
24:13c'était il y a quelques années.
24:15C'était les fondateurs.
24:17Pourquoi je dis AMORI ? LVMH,
24:19est-ce qu'il y a une envie
24:21de passer le cap, d'avoir sa chaîne de télé ?
24:23Une chaîne de télé, c'est
24:25compliqué, non pas maintenant.
24:27Dire que le journal, que le Parisien
24:29soit un journal, et un simple journal,
24:31c'est plus vrai, bien sûr que non.
24:33On est un média global, aujourd'hui.
24:35Vous savez, moi, dans la rédaction,
24:37j'ai des tiktokers, j'ai des grands reporters.
24:39Le champ, il est très large.
24:41Vous avez des tiktokers ?
24:43Bien sûr, on a des journalistes tiktokers.
24:45Mais oui.
24:47Ils sont aussi bien payés que les journalistes ?
24:49Pareil ? C'est la même grille ?
24:51C'est la même grille, bien sûr. C'est une grille salariale
24:53de journalistes. Plutôt jeunes,
24:55en général,
24:57ils rentrent dans le métier, ils débutent.
24:59Parce qu'on a
25:01ce journal que vous connaissez, le Parisien,
25:03le Parisien aujourd'hui en France, on a un magazine
25:05qui paraît tous les vendredis, on a des
25:07hors-série, des suppléments, on a
25:09un site internet, on a des applications,
25:11on a des newsletters, on a, je vais y venir,
25:13des vidéos. On fait 300 millions de vidéos
25:15vues par mois. 300 millions, c'est
25:17énorme. On a 25 personnes
25:19qui sont dédiées à la vidéo.
25:21On a des podcasts, on a deux podcasts qui marchent
25:23très très bien.
25:25En fait, on est un média global.
25:27Par exemple, le Parisien, aujourd'hui,
25:29elle touche 20 millions de
25:31français, à peu près.
25:33Donc, vous voyez, une chaîne de télévision,
25:35non. En tout cas,
25:37pas là, pas aujourd'hui.
25:39Mais on est...
25:41Pourquoi ? Parce
25:43qu'en fait, on est dans cette obligation
25:45qui est formidable, d'une certaine manière.
25:47D'abord, on a la chance d'avoir un actionnaire qui nous soutient.
25:49Qui investit.
25:51Qui croit en la presse.
25:53Qui est Bernard Arnault, qui vient de racheter
25:55Paris Match.
25:57Donc, avoir
25:59l'appui,
26:01et ça, c'est puissant,
26:03d'avoir un soutien
26:05à la presse.
26:07Alors, je vais vous poser la question que j'avais...
26:09Je l'anticipe.
26:11Est-ce que l'actionnaire intervient ?
26:13Mais pas du tout.
26:15Mais pas du tout.
26:17Vous imaginez bien que
26:19quand vous avez un groupe comme celui-ci
26:21derrière nous,
26:23il ne va pas s'amuser,
26:25si je puis dire, à nous dire
26:27vous allez faire ça et pas ci, tel fait d'hiver et pas celui-ci.
26:29Non, mais si vous demandez une une, vous la faites ou pas ?
26:31J'ai posé la question.
26:33J'ai posé la question à Geoffroy Lejeune qui m'a dit
26:35est-ce que Bolloré vous appelle pour mettre
26:37une une ? Il a dit oui, que ça ne le gênerait pas.
26:39Vous, ça vous gênerait ?
26:41Et ça n'arrive pas.
26:43C'est très séparé, c'est ça ?
26:45Alors, c'est très séparé. Et surtout, encore une fois,
26:47j'ai parlé de nos valeurs tout à l'heure.
26:49Je crois que ce sont des valeurs qui sont
26:51plutôt portées par
26:53le groupe qui nous soutient et donc
26:55il n'y a pas de sujet. Sincèrement, il n'y a pas de sujet.
26:5780 ans, vous serez là
26:59pour fêter les 100 ans ?
27:01Je ne crois pas, non.
27:03Sur un article, en ce moment, on parle de
27:05taxer les riches, il n'aura aucune influence
27:07sur l'article que vous ferez
27:09sur les décisions du gouvernement sur
27:11taxer les riches ? Non.
27:13Voilà, la question a été
27:15posée, la réponse a été faite.
27:17Mais parce qu'on va le faire aussi à la manière du Parisien.
27:19Ça veut dire quoi, taxer ?
27:21Qu'est-ce que ça rapporte ?
27:23Vous voyez, on est dans
27:25du décryptage. On n'est pas un journal d'opinion.
27:27Et j'ai une dernière question rapide, je sais,
27:29Valérie. Est-ce
27:31qu'il y a des articles faits avec
27:33l'intelligence artificielle dans le Parisien ?
27:35Et est-ce que ça arrivera ?
27:37Non, je crois pas. Je pense que
27:39en revanche, dire que l'intelligence artificielle
27:41ne passera pas par nous, ce serait une grave erreur.
27:43Parce qu'on voit
27:45à quel point ça peut être
27:47une formidable aide
27:49au raisonnement, une formidable aide
27:51à mille choses. Je dis
27:53toujours, c'est une forme d'exhausteur
27:55d'intelligence humaine, l'intelligence
27:57artificielle. Mais pour en revenir
27:59à ce que je disais tout à l'heure, si vous n'avez pas le regard
28:01au départ, ça ne sert à rien.
28:03Et le regard, l'intelligence artificielle,
28:05elle ne l'a pas encore. Merci beaucoup Nicolas Charbonneau
28:07d'avoir été avec nous pour parler de ces
28:0980 ans du Parisien.
28:11Leur série, donc, c'est
28:13l'histoire du Parisien,
28:15les meilleures unes, l'histoire d'un journal.
28:17Très, très beau numéro, très intéressant
28:19parce qu'on voit la fabrication de
28:21ces unes. Et puis, sur Internet, vous pouvez
28:23retrouver les différentes collaborations,
28:25les 80 personnalités qui ont participé
28:27à ce numéro anniversaire. Dans un instant,
28:29alors là, je vous le conseille absolument,
28:31c'est l'histoire de Valdimir,
28:33c'est ce beluga
28:35qui est mort,
28:37hélas, le 30
28:39août dernier. C'est un document
28:41qui m'a scotché, mais vraiment, j'ai été
28:43happé par les images. Il y a un très bon papier
28:45dans le Parisien de ce matin. D'ailleurs, vous
28:47êtes au fait de l'actualité
28:49sur ce
28:51document qui sera diffusé sur Canal+,
28:53ce soir. Merci à vous Nicolas Charbonneau.
28:55Dans un instant, on reçoit le réalisateur de ce doc.
29:09Le supplément média, on a déjà commencé à parler
29:11avec notre invité Jérôme Delafosse, réalisateur,
29:13explorateur. Ce soir,
29:15sur Canal+, et sur MyCanal,
29:17évidemment, je vous
29:19conseille, je vous oblige à regarder
29:21Vladimir, la véritable histoire
29:23du beluga espion.
29:25Bonjour Jérôme Delafosse, merci d'être avec nous.
29:27Je vous le disais, j'ai été scotché
29:29par les images. A priori, moi je regarde
29:31des docs comme ça. C'est
29:33hypnotique, c'est-à-dire que racontez-nous
29:35l'histoire de ce beluga
29:37qui s'appelle Vladimir.
29:39Vald,
29:41qui veut dire baleine
29:43en norvégien. Et Vladimir,
29:45pour Vladimir Poutine, parce que ce beluga,
29:47il a été repéré pour la première fois
29:49au large des côtes de Norvège en 2019.
29:51Il est arrivé
29:53vers le bateau d'un pêcheur
29:55et il était affublé d'un harnais
29:57sur lequel il s'est avéré...
29:59On a pu voir
30:01les inscriptions
30:03équipements Saint-Pétersbourg.
30:05Il a tout de suite été soupçonné
30:07que d'être un espion
30:09à la solde des Russes. Sur lequel on aurait posé une caméra,
30:11une GoPro.
30:13En fait, les belugas,
30:15ils ont un sixième sens
30:17qui est un espèce de sonar sous-marin
30:19qui leur permet de détecter
30:21des nageurs de combat dans un port.
30:23Il y a
30:25plein d'utilisations possibles des mammifères
30:27marins. C'est avéré par le passé.
30:29Nous, on s'est
30:31évidemment intéressé
30:33à ce beluga
30:35par la plupart des médias
30:37du monde entier.
30:39Après, il y a eu une nouvelle histoire.
30:41C'est ça qui m'a moi séduite.
30:43Je me suis dit, on va nous raconter
30:45des histoires d'espionnage russe, mais pas du tout.
30:47Tout de suite, ça part sur l'histoire
30:49de ce beluga et de la rencontre
30:51qui est faite avec ce biologiste français
30:53qui vit
30:55au Canary.
30:57Et là,
30:59on plonge dans cette rencontre
31:01incroyable qu'il fait
31:03avec ce beluga.
31:05Pour rebondir sur ce que dit Valérie, le fait
31:07d'avoir été capturé par les Russes
31:09assez jeunes apparemment
31:11et séparés parce qu'ils vivent longtemps
31:13avec leur mère et ils ont une vraie vie familiale
31:15a rendu ce beluga
31:17très proche des hommes
31:19et c'est à partir de là
31:21que l'histoire démarre.
31:23Moi,
31:25même en tant que documentariste,
31:27je m'intéressais à cette histoire,
31:29mais je ne voyais pas ce que j'allais raconter de plus que la presse internationale.
31:31En revanche, quand j'ai vu
31:33que Fabrice Knoller,
31:35ce scientifique un peu
31:37à part,
31:39s'est engagé dans cette histoire, j'ai vu qu'il était
31:41là-bas avec le beluga.
31:43Je me suis dit qu'il était toujours au bon endroit, au bon moment.
31:45On s'est retrouvés un peu plus tard
31:47et il m'a montré
31:49toutes ses recherches.
31:51Pour lui, ce beluga,
31:53ce qu'il faut savoir, c'est que pour un scientifique,
31:55étudier le langage des baleines
31:57et des dauphins,
31:59c'est vraiment difficile parce qu'on passe
32:01dix minutes avec une baleine et on repart à l'autre bout du monde.
32:03Ce beluga, tout d'un coup,
32:05il avait en face de lui
32:07un animal qui connaissait,
32:09comme vous venez de le dire,
32:11les codes de la communication de son espèce,
32:13et qui à la fois voulait être proche des hommes.
32:15Il s'est dit que c'était la pierre de Rosette qui allait
32:17décrypter ce langage qu'on sait.
32:19Mais voilà,
32:21il ne parle pas.
32:23Alors que les belugas parlent très facilement.
32:25C'est vraiment les canaris des mers et celui-là,
32:27mais alors pourquoi ? On ne sait pas. Il y a plein de théories.
32:29Il faut regarder le doc.
32:31Il faut regarder le doc.
32:33Je pense qu'il faut insister aussi sur les images
32:35qui sont absolument incroyables,
32:37les paysages qui sont sublimes.
32:39Mais les images, vous avez
32:41filmé comment ? Parce que ce n'est pas évident
32:43de tourner en Norvège,
32:45dans une mer glacée.
32:47On a tourné en plein hiver.
32:49On a fait une partie des images dans l'eau.
32:51Mais au bout de trois heures dans l'eau, vous êtes gelé,
32:53vous sortez. Et la caméra, comment elle tient
32:55sous l'eau ? La caméra, elle tient.
32:57Mais on a surtout, moi j'ai
32:59embauché un
33:01caméraman assez incroyable
33:03qui s'appelle Antoine Dranset qui a
33:05amené un robot sous-marin.
33:07Et ça, ça a été en fait ce qui nous a
33:09permis de faire
33:11ces images exceptionnelles. Parce que ce robot,
33:13lui, passait douze heures par jour dans l'eau.
33:15Donc on était là deux jours, deux nuits.
33:17Et le beluga était tout le temps avec nous.
33:19Le beluga, il prenait un peu le robot
33:21pour son chien. Donc il le traînait un peu
33:23sous l'eau. Ça, on le voit pas trop dans le documentaire.
33:25Mais on a eu des moments de grâce.
33:27Oui, c'est ça.
33:29Parce qu'il volait nos caméras,
33:31nos GoPros pour se filmer en selfie.
33:33Et on a pu faire, grâce à ce
33:35robot, des images de jour et de nuit
33:37absolument spectaculaires. Mais ce qui est incroyable,
33:39effectivement aussi, c'est que
33:41ce biologiste
33:43Fabrice Schnoller,
33:45il va sur place,
33:47mais la probabilité pour que le beluga
33:49vienne, ça peut être...
33:51Il peut venir ou pas. Il a eu quand même
33:53un vol incroyable aussi de tomber sur lui.
33:55Les deux fois, d'ailleurs.
33:57Il passe des fois
33:59trois heures, six heures en voiture.
34:01Il monte
34:03à la fin, on voit, il monte une tente
34:05pour camper, pour que
34:07le beluga vienne à lui. Enfin, il va sur place.
34:09Ce qui était très étonnant, c'est qu'à chaque fois,
34:11le beluga apparaissait devant lui.
34:13C'est-à-dire qu'au début de l'histoire, le beluga, il est à
34:15300 kilomètres. Et là, tout d'un coup,
34:17ils sont en bateau
34:19et le beluga apparaît à côté
34:21de son bateau. Parce qu'ils ont créé une relation, en fait.
34:23Mais même pas, parce qu'à l'époque, ils ne se
34:25connaissaient pas. Le beluga, il est sorti
34:27vraiment à l'endroit où ils étaient.
34:29C'est arrivé plusieurs fois. Il y a même une
34:31fois, qui n'est pas racontée
34:33dans le film, où il était... Il le cherchait,
34:35il ne le trouvait pas. Il est rentré dans une pizzeria,
34:37il a pris une pizza. Et après,
34:39il est parti. Et tout d'un coup, le mec de la pizza
34:41l'a appelé pour lui dire... En fait, il était devant
34:43la pizzeria.
34:45Mais ce que je n'ai pas compris,
34:47puisqu'il est scientifique, pourquoi il ne lui a pas
34:49mis un sonar pour pouvoir
34:51le suivre ? C'est quelque
34:53chose que je n'ai pas compris
34:55dans votre documentaire.
34:57Parce qu'on le voit vraiment
34:59faire des kilomètres et consacrer presque
35:01sa vie à ce beluga, où il a une
35:03histoire d'amour. Et aujourd'hui, on peut mettre
35:05n'importe quoi pour suivre
35:07en GPS.
35:08Ça blesse un peu l'animal. C'est vraiment...
35:10S'il devait avoir une balise sur le dos,
35:12ça serait quand même un petit peu
35:14invasif, on va dire.
35:17Bien sûr. Et surtout, qu'en fait, ce
35:19beluga, comme on le trouve, c'est grâce aux réseaux sociaux.
35:21C'est devenu une telle star.
35:23D'où le titre de votre doc, qui est
35:25« Hashtag Valdimir ». Et c'est vrai que c'était assez étonnant
35:27parce que ce beluga, il a fait
35:29des centaines de millions de vues sur les réseaux sociaux
35:31parce qu'il allait chercher les téléphones portables.
35:33Oui, on voit cette scène incroyable.
35:35Ce qui est incroyable. Et donc, nous, quand on cherchait
35:37le beluga pour le filmer, on tapait
35:39« Hashtag Valdimir » sur les réseaux sociaux.
35:41Et tout d'un coup, on voyait que quelqu'un
35:43avait photographié dans tel port.
35:45Et hop, on partait dans ce port-là.
35:47Alors, souvent, il était reparti.
35:49Mais on arrivait à le localiser
35:51de manière assez précise.
35:53Il était très loin de chez lui.
35:55Ah oui, il était très loin de chez lui.
35:57Parce que c'est un beluga qui est sans doute né en
35:59Sibérie orientale.
36:01Qui a ensuite été ramené
36:03dans le port de... Dans les zones norvégiennes ?
36:05Non, dans le port de Murmansk, en Russie.
36:07En fait, ce qui est assez drôle, c'est que si vous allez
36:09sur Google Maps, par exemple, vous regardez
36:11aujourd'hui l'image satellite
36:13dans la rivière Kola, on voit
36:15très clairement la base des belugas,
36:17avec les belugas dans des cages,
36:19qui sont accolés à une base navale russe.
36:21Donc c'était là.
36:23Il est parti complètement dans l'ouest
36:25de la Russie. Et ensuite, il a passé la frontière.
36:27On ne sait pas trop ce qui s'est passé.
36:29On ne sait pas très bien ce qui s'est passé sur l'histoire.
36:31Mais il a pu être
36:33apprivoisé. C'est-à-dire, comment
36:35on explique le comportement qu'il avait, justement ?
36:37Il a été dressé.
36:39Il répondait très clairement
36:41aux signes que font les
36:43dresseurs de mammifères marins.
36:45Pourquoi il n'a pas de sifflet, comme on voit dans
36:47certains parcs ?
36:49Parce que Fabrice, justement, se refuse
36:51à tout ça.
36:53En fait, ce beluga,
36:55on n'a jamais
36:57cherché à le forcer.
36:59C'est-à-dire qu'on allait le voir,
37:01on se mettait en bateau à côté, on attendait.
37:03Parfois, il dormait, donc on le voyait
37:05à la surface de l'eau, il ne bougeait pas.
37:07Tout d'un coup, il se réveillait, il venait nous voir.
37:09Il y a des moments où il vient nous voir,
37:11par exemple, la nuit, il vient taper
37:13sur la coque de votre bateau, pour
37:15vous réveiller, pour jouer avec vous.
37:17Et puis si on n'y va pas, le lendemain matin,
37:19il se barre, il fait la tronche,
37:21et il faut aller à quatre fois avant qu'il ne revienne.
37:23Est-ce que
37:25Fabrice va continuer, lui,
37:27il continue ses recherches ? Est-ce que ça lui a
37:29apporté quelque chose
37:31en termes de connaissances,
37:33de savoirs sur le langage ?
37:35Bien sûr, parce qu'il a quand même réussi, je ne veux pas spoiler,
37:37il a réussi à trouver quelque chose
37:39de précieux et rare,
37:41que je réserve.
37:43Mais Fabrice,
37:45il a commencé avec les cachalots, les baleines,
37:47et aujourd'hui, il continue, bien évidemment.
37:49Et je pense que ça lui a permis, vraiment,
37:51de comprendre ce qu'il était beaucoup
37:53dans la recherche et la récolte
37:55de données. Et il était
37:57beaucoup moins dans la relation.
37:59Et ce qu'il a compris, je pense,
38:01à travers Valdimir,
38:03c'est que ce beluga, il a
38:05la capacité
38:07à vous faire comprendre, en fait, qu'il faut
38:09aussi être dans le partage.
38:11Et que le meilleur moyen d'étudier les baleines,
38:13c'est de collaborer avec elles.
38:15Il faut qu'elles soient volontaires pour ça.
38:17On a appris que Valdimir
38:19était mort. Il y a une polémique
38:21actuellement, on ne sait pas s'il a eu...
38:23Non, il n'y a plus. Ils ont dit qu'il était mort de démétrition.
38:25Oui, oui.
38:27Ça reste assez mystérieux. Oui, bien sûr.
38:29Est-ce qu'il a pris deux balles, d'après vous ?
38:31Est-ce qu'il est mort de faim ? Ce qui est très bizarre.
38:33Oui, 20 Minutes a sorti
38:35en France qu'il était mort
38:37du fait de ne pas nourrir.
38:39Mais à côté, il y a Le Point et Libération
38:41qui pensent qu'il s'est vraiment pris deux balles.
38:43Quelle est votre position, vous,
38:45qui êtes le chercheur ?
38:47On va réserver, je parle dans le nom de Fabrice aussi,
38:49on va réserver un peu
38:51notre réponse là-dessus, parce qu'il y a un résultat
38:53d'autopsie final qui va sortir
38:55dans les jours qui viennent, donc on saura très clairement
38:57ce qui s'est passé. En tout cas, on l'espère.
38:59Mais, en effet, il y a des circonstances
39:01très mystérieuses autour de cette mort,
39:03c'est-à-dire qu'il y a des traces
39:05sur le corps du beluga qui
39:07évoquent vraiment des blessures par balles.
39:11Et, en effet, ils disent qu'il y avait un bâton dans sa gorge
39:13et qu'il y avait des organes
39:15défaillants. Donc, aujourd'hui, on reste
39:17un petit peu sur la réserve, parce qu'on ne peut pas
39:19en faire rentrer. J'ai été voir sur la télévision
39:21norvégienne et ils parlent plutôt de deux balles.
39:23Non, mais c'est ça,
39:25c'est très...
39:27Parce que les communiqués qui sont sortis disent
39:29que l'autopsie révélait que son estomac était vide,
39:31que la plupart des organes étaient dégradés.
39:33Donc, il y a
39:35cette conclusion.
39:37Après, il se nourrit depuis des années sous les fermes
39:39de saumon, donc qu'est-ce qu'il mange ?
39:41Voilà, des poissons.
39:43C'est hélas terminé, mais en tout cas, on vous conseille
39:45vivement d'aller regarder
39:47ce documentaire.
39:49Vladimir, la véritable histoire
39:51du beluga espion.
39:53Vous passerez un moment formidable. Merci d'avoir été avec nous,
39:55Jérôme Delafosse.
39:57Bonne route, puisque vous repartez
39:59en expédition.
40:01Nous, dans un instant, on commente l'actualité.