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Jeudi 22 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Franck Sabbah (Responsable du développement des activités de gestion d’actifs, Berenberg)

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00:00 [Musique]
00:09 Et c'est parti pour le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse,
00:14 marché à thème où nous allons tenter de décrypter ensemble le marché des semi-conducteurs en Europe.
00:20 Et pour cela, nous avons le plaisir d'accueillir sur le plateau de Smart Bourse,
00:23 Franck Sabat. Bonjour Franck Sabat.
00:25 Bonjour.
00:26 Vous êtes responsable du développement des activités de gestion d'actifs chez Berenberg.
00:30 Effectivement, quand on parle du marché européen des semi-conducteurs,
00:35 on pense à MSL, je vais y arriver.
00:39 Ce n'est pas le seul.
00:40 Le marché est plus large que ça.
00:42 À quoi ressemble ce marché européen ?
00:44 Il est, ce marché européen, déjà merci pour la question.
00:48 Le marché européen, en fait, il est assez large.
00:50 Ce qui est intéressant, les semi-conducteurs, c'est le marché en énorme croissance.
00:56 Peut-être juste un mot là-dessus.
00:57 Aujourd'hui, c'est à peu près 550 milliards.
01:00 On pense que ça va tripler d'ici 2030.
01:02 D'accord.
01:02 C'est massif.
01:04 Et puis surtout, il y en a partout.
01:05 Dans le studio, il y en a à peu près à chaque endroit.
01:08 Les téléphones, on en a besoin.
01:09 Les voitures, on en a besoin.
01:11 Et en fait, le mécanisme pour fabriquer semi-conducteurs, lui, est hyper précis et devient de plus en plus petit.
01:17 Bien sûr.
01:18 Et en Europe, en fait, on trouve des acteurs qui ont su se positionner, comme à SML, à un niveau très, très avancé.
01:26 Mais aussi des acteurs de plus petite taille qui ont réussi à trouver une position dominante sur certaines étapes de cette production,
01:33 que ce soit sur le packaging, que ce soit sur les tests ou que ce soit aussi sur la partie dont on a besoin par la suite, sur les circuits imprimés.
01:42 Donc c'est ça qui est intéressant.
01:43 Forcément, on pense aux semis.
01:44 On pense beaucoup à la Corée du Sud, à Taïwan, aux États-Unis.
01:50 Et en fait, en Europe, on trouve vraiment des très, très bonnes sociétés qui sont actives là-dedans.
01:55 Il y a effectivement des sociétés qui sont françaises, allemandes.
01:59 C'est des spécificités nationales ou c'est vraiment transnational au niveau européen ?
02:04 Je dirais c'est européen.
02:06 Il y a un biais hollandais.
02:08 Je pense que SML tire peut-être un peu une activité.
02:11 Exact.
02:12 Donc là, en Hollande, il y a un pôle.
02:15 Après, on en trouve quand même pas mal dans les Nordiques, qui est une terre d'innovation de manière générale et qui, dans le côté technologique, a peut-être une longueur d'avance.
02:26 Et donc là, on en trouve.
02:29 On peut peut-être utiliser un exemple.
02:31 Bien sûr.
02:32 En Suède, il y a une société qui s'appelle NCAB.
02:35 D'accord.
02:35 Rien à voir avec la NCA et le basketball.
02:38 Ils sont vraiment dans les semis.
02:40 NCAB, en gros, c'est ça.
02:42 Ils fabriquent les circuits imprimés.
02:44 Donc on a fabriqué cette puce électronique.
02:48 Et à un moment, il faut l'intégrer.
02:50 Et donc ça, c'est une société qui fait aujourd'hui une valorisation de l'ordre de 1,2 milliard.
02:55 On avait identifié il y a cinq ans et qui était à 250 millions.
03:00 Donc on voit la rapidité, la croissance quand ils arrivent à se positionner assez forte.
03:05 Et en fait, cette société, elle est assez impressionnante parce qu'en gros,
03:09 demain, vous décidez de produire un téléphone.
03:12 Vous avez besoin du circuit imprimé.
03:14 Vous allez les contacter et ils vont faire tout le design de la pièce.
03:19 Bien sûr.
03:20 Et la mettre en production.
03:21 Cette production, ils ne la font pas eux-mêmes.
03:23 Ils l'organisent.
03:24 Donc c'est une société qui est extrêmement rentable, en fait.
03:26 Et donc c'est ça, en fait, je pense qu'en Europe, on peut trouver, que ce soit en Suède, en Hollande ou ailleurs.
03:32 En France, avec Saoïtec aussi, on a vraiment des sociétés qui arrivent à faire la différence
03:37 sur des parties extrêmement niches de l'activité.
03:41 Qui sortent un petit peu de la production, qui peut être la partie, celle où on marge le moins ou la moins rentable.
03:47 Non, pas forcément.
03:47 Je crois que ça reste très rentable.
03:49 Ça reste très rentable.
03:50 À SML, les dernières machines, pour prendre le plus gros, là, on est sur des valorisations de 250 milliards environ.
03:56 La dernière machine, elle vaut 400 millions, une machine.
03:58 Donc on est sur des business qui sont, les enjeux sont énormes.
04:01 Bien sûr.
04:01 Et il y a des leaders.
04:03 Après, ce qui est intéressant, c'est que dans cette fabrication du microprocesseur, il y a énormément d'étapes.
04:08 Il y a peut-être 20 étapes, alors on ne va pas toutes les détailler ici.
04:11 Ça permet à d'autres sociétés de se positionner, du coup.
04:13 Exactement.
04:14 Et typiquement, BAESI, là, c'est une société hollandaise.
04:17 Eux, ils sont positionnés sur deux pôles.
04:21 Le côté attache, donc vraiment fusionné, ce microprocesseur, et le côté packaging.
04:29 D'accord.
04:30 Et donc BAESI, qui est un leader dans son marché, là, c'est pareil.
04:35 Dans la même logique qu'ASML, ils vont produire des machines.
04:38 Donc ils vont être des très...
04:40 Ça ressemble à une très, très grosse imprimante, concrètement.
04:44 Et ça, ça va permettre de faire ce packaging.
04:48 Eux, par exemple, entre leur machine actuelle et leur modèle précédent, c'est deux fois plus précis.
04:56 Donc on est aussi dans cette logique-là.
04:57 Les semi-conducteurs, les tailles réduisent de plus en plus.
05:02 On a besoin de plus en plus de précision.
05:05 Et donc les acteurs qui vont être en mesure, je dirais, d'apporter cette précision, ce contrôle, là, ils vont avoir un rôle à jouer.
05:13 Et du coup, ils ont un rôle clé, en fait, dans ce processus de, si on reprend l'exemple du téléphone, de fabrication de ce téléphone.
05:21 Si on se pose les questions un petit peu des drivers ou en tout cas des questionnements d'un marché comme celui-là,
05:26 alors évidemment, on parle de l'intelligence artificielle depuis plusieurs semaines en bourse.
05:30 Est-ce que ça fait partie des potentiels d'évolution, de croissance des entreprises en lien avec les semi-conducteurs ?
05:39 Oui, oui, forcément. Après, aujourd'hui, on l'a dit, c'est un marché quand le semi, en général, est en forte croissance.
05:46 L'intelligence artificielle aujourd'hui, alors oui, je suis complètement d'accord avec vous, il y a une forte hype un peu sur le sujet.
05:51 On a vu Nvidia, on a vu ce qui s'est passé. Ça représente aujourd'hui 8 % de l'activité du semi.
05:58 Donc c'est beaucoup. On parle d'environ peut-être 50 milliards, mais ça reste une partie... Il y a beaucoup d'autres choses dans les semi.
06:05 Mais par contre, effectivement, ça joue un rôle important. Et surtout, on va en retrouver partout.
06:11 On va en retrouver dans les PC, dans les téléphones, dans les applications. Donc oui, on va les retrouver.
06:17 Peut-être qu'ils auront une croissance plus rapide que le marché. Et donc potentiellement, ce 8 %, il va plutôt aller vers 15 %, mais il reste 85 %,
06:27 même s'ils atteignent ce stade. Donc il y a eu effectivement un début d'année hyper marqué. Mais avec les nouvelles technologies qu'on a vues,
06:33 je pense qu'on a tous essayé d'utiliser Jadjipiti. Et effectivement, c'est incroyable. Et ce qu'on voit, c'est que... Alors complètement, mais attention,
06:43 il n'y a pas que ça, en fait. Il n'y a pas que ça dans le marché des semis. Et l'autre message, c'est que dans le marché des semis,
06:50 il y a vraiment des champions en Europe. On n'est pas obligé forcément d'aller au bout du monde.
06:55 — Au moment de la réouverture des économies occidentales, il y avait pas mal de questionnements sur l'approvisionnement en matières premières.
07:02 Et le marché des semi-conducteurs était particulièrement touché. Qu'en est-il aujourd'hui ? Est-ce que ça reste un risque pour ce marché ?
07:08 — Alors ça va mieux, clairement. On voit que les points de compression sont relâchés. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'ils ont bénéficié
07:19 complètement de cet environnement. On a vu des mouvements assez fous 2020-2021. En fait, les gens s'attendaient à ne pas pouvoir avoir ces machines.
07:28 Et donc il y a eu de la surdemande. — Bien sûr. — Ce qui explique qu'il y ait eu un rallye assez phénoménal sur ces sociétés, sur lesquelles
07:34 on a participé. Donc on était ravis. Et ce qui explique aussi ce qu'on a vu l'année dernière, cette correction qui a été hyper violente, en fait,
07:43 même sur des sociétés qui sont rentables, qui sont en croissance, qui sont dans le bon secteur. Bézi, on en parlait. L'année dernière,
07:49 ils ont fait peut-être -45%. Et cette année, ils ont déjà fait x2. Donc l'idée, c'est qu'ils ont bénéficié énormément de ce mouvement
07:57 parce que les gens voulaient ces machines et voulaient le stock. — Bien sûr, oui. — Et ils ont du pricing power. Donc ils ont donc globalement bénéficié.
08:03 Aujourd'hui, on revient sur un cycle un peu plus cohérent. Mais ça reste un marché en forte croissance, en fait. Donc on a toujours cet intérêt.
08:12 Et ils sont en mesure, eux, de délivrer parce qu'ils ont aussi... En fait, ils ont cette capacité à réinvestir dans leur activité.
08:21 Je garde cet exemple de Bézi parce qu'on aime bien. — Bien sûr. — Ils réinvestissent 8% de leurs revenus dans la recherche.
08:29 Donc cette idée de se dire « Voilà, on avance, mais on continue à développer », ça, je pense que c'est typique de l'Europe, en fait,
08:36 ce côté industriel, innovation, avec ce biais dans cet exemple-là hypertechnologique. — Un mot, effectivement, du parcours boursier,
08:44 des valeurs en lien avec les semi-conducteurs. Vous nous avez dit qu'il y a eu un rallye, il y a eu une correction.
08:50 Et là, on est sur une tendance un peu plus long terme, un peu moins volatile sur le secteur en Europe ? — Ça reste sportif, ça.
08:56 — Ouais. — Non, non. Là, il faut être clair là-dessus. C'est pour ça que nous, les équipes de gestion, elles font ça.
09:02 Elles suivent les sociétés depuis des années. Et puis du coup, on arrive à, je dirais, identifier ce côté long terme.
09:08 Je pense, je dirais qu'il faut se méfier de cette hype en général. — Et comment on explique que ce soit sportif, comme vous dites,
09:14 alors qu'effectivement, il y a une demande quand même en lien avec la robotisation, les nouvelles technologies ou autres ?
09:18 C'est qu'on sait pas exactement quelles seront les tendances de demain. Donc on attend...
09:22 — Alors je pense que ce qui est sûr, c'est que demain, il y aura de plus en plus de technologies, de plus en plus de semis.
09:27 Ce qui est... Je pense... Ce qui explique cette volatilité, ça a été cette surdemande 2021-2020, dans une moindre mesure, mais...
09:36 — D'accord, ouais. — ...2021... — ...qui a encore un impact aujourd'hui. — Alors qui a eu un impact... En fait, nous, on regarde quand même
09:40 sur l'aspect long terme. Et effectivement, il y a eu un impact assez fort. Aujourd'hui, on revient sur un rythme, je dirais, d'activité,
09:48 de croissance standard. Mais le standard pour eux, c'est de la croissance à 15%, 20%, 25% selon les sociétés. C'est assez impressionnant.
09:56 Mais des valorisations qui montent. Bézi, ils ont fait x2 cette année. On est passé de 4 à 8 milliards. Est-ce que ça corrige ?
10:05 Est-ce que ça continue ? Je pense que surtout, ça fait partie du jeu. Il faut... Je pense, dans mon idée, il faut rester,
10:14 participer à cet événement et accepter plutôt les cycles. On le sait, le market timing est extrêmement compliqué,
10:20 surtout sur des titres aussi sportifs. (Rires)
10:24 — Dernière question. Alors effectivement, on a évoqué ASML, que tout le monde connaît, derrière. Donc c'est un marché un peu plus large que cela,
10:30 profond que ça en Europe. C'est un marché très concurrentiel ? — Oui, mais ils ont une position tellement dominante qu'aujourd'hui,
10:38 il n'y a pas de compétiteurs, en fait. Enfin pas à ce niveau-là, pas en mesure de vendre une machine à 400 millions, pas en mesure de développer
10:44 une telle technologie. Donc en fait, ce qui est intéressant, c'est qu'ASML, ils ont cette position dominante. Bézi, c'est la même chose.
10:50 Infineon, qui est aussi ici, ils sont, eux, positionnés complètement sur le côté plutôt auto. Et on voit bien que dans les voitures,
10:58 il y a même... Sans aller sur le côté tout électrique ou hybride, il y a de plus en plus de besoins. Donc on voit que toutes ces sociétés,
11:06 en fait, elles ont pris une position de leader de leur marché. Et pour aller les chercher, ça va demander énormément d'investissement.
11:14 — Merci beaucoup, Franck Sabbat, de nous avoir accompagnés dans le dernier quart d'heure thématique de Smart Bourse dans Marché à thème.
11:20 Je rappelle que vous êtes responsable du développement des activités de gestion d'actifs chez Berenberg. Merci beaucoup.
11:25 Merci à vous également de nous avoir suivis. Je vous rappelle que vous pouvez retrouver le replay de l'émission sur bsmart.fr,
11:31 nous écouter en podcast sur toutes les plateformes de podcast. Et quant à moi, je vous donne rendez-vous demain à midi et demi en direct sur Bsmart.
11:37 (Générique)

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