La couverture médiatique des faits divers familiaux vous semble-t-elle justifiée ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Virginie Calmels et René Chiche

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-06-16##

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Transcription
00:00 Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel.
00:04 Merci d'être avec nous chaque soir de la semaine, ne vous inquiétez pas, Cécile de
00:09 Minibus va bien, elle n'a pas pu être avec moi à mes côtés, mais vous la retrouverez
00:13 lundi avec bien sûr Philippe David qui revient aussi, qui est sur le chemin du retour, il
00:19 est dans sa voiture.
00:20 Coucou cher Philippe David, avec nous les Vraies Voix ce soir sont très éclairées
00:24 et éclairantes, vous avez pu le constater.
00:26 Philippe Bilger, René Chiche, Virginie Kallmels commentent l'actualité avec vous les auditeurs
00:32 au 0826 300 300.
00:34 Nous aurons Philippe avec nous de Fontainebleau qui est l'auditeur, témoin et qui nous accompagne
00:40 sur cette émission et puis vous également encore une fois participez dans un instant
00:45 le coup de projecteur.
00:46 Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.
00:51 Dans un instant je disais le coup de projecteur et en général on attaque sur un petit jingle,
00:58 mais c'est pas grave, il était passé et je l'ai pas entendu, alors je suis prêt.
01:02 Je vous rappelle la question, Cédric Jubillard, Jonathan Daval, les aveux du mari de Karine
01:08 Esquivillon, autant de feuilletons que vous avez pu suivre sur les télévisions, dans
01:14 vos journaux, à la radio également, la couverture médiatique de ces faits divers familiaux,
01:19 vous semblent-elles justifiées, voyeuristes, démesurées, passionnantes ? Vous continuez
01:26 de voter.
01:27 Je vais faire un tour de table et je vais déjà donner les premiers pourcentages de
01:31 la consultation.
01:32 Philippe Bilger, vous êtes intéressé par ces faits divers, vous les regardez ?
01:36 Je les regarde moins qu'à l'époque où j'étais avocat général, ça ne me...
01:41 Bon, je ne connais pas, mais je les regarde.
01:44 Il y a certains faits divers, d'ailleurs le terme faits divers peut être discuté, mais
01:50 les affaires criminelles ne m'intéressent pas globalement.
01:55 Il y en a certaines qui me passionnent parce qu'elles renvoient à des traits de fonds
01:58 psychologiques, à des mystères, évidemment, je les lis.
02:03 René Chiche, intéressé ou pas ?
02:05 Alors, absolument pas.
02:07 Je trouve en plus qu'on vit une époque vraiment de...
02:11 Je trouve indécente, vous voyez, à ce niveau-là.
02:13 On interview...
02:14 Par exemple, hier j'ai vu dans l'émission de Cyril Ayouna, que j'aime bien d'ailleurs,
02:20 la sœur de madame...
02:23 Esquivillon.
02:24 Voilà, dont le corps a été retrouvé ce matin.
02:27 Bon, elle a été interviewée hier pendant 25 minutes en direct sur le plateau, etc.
02:31 Bon, on a entendu ce matin l'ex-mari.
02:33 Je trouve qu'on est dans une époque de voyeurisme, d'indécence à ce niveau-là, qui me choque.
02:38 Mais malheureusement, cela fait de l'audience, en télé, en radio, et même ça a toujours
02:44 fait de l'audience, j'en parlerai peut-être un peu tout à l'heure, même dans la presse
02:47 écrite depuis 150 ans, parce que j'avais fait un documentaire il y a quelques années
02:50 pour France 5 sur ce sujet d'ailleurs.
02:53 Donc, je connais un petit peu le sujet, mais personnellement, cela ne m'intéresse pas du
02:58 tout.
02:59 Je trouve d'ailleurs qu'il y a trop de faits divers.
03:00 On se demande comment on sélectionne un fait divers par rapport à un autre pour le mettre
03:03 en exergue, on le fait pendant des jours et des jours.
03:05 Les chaînes d'infos en rajoutent.
03:07 Ils vous mettent ça en scène.
03:08 Donc, moi, personnellement, pour répondre à votre question, la réponse est non.
03:12 - Alors, La Tendance, avant de donner la parole à Virginie Calmel, ce qui a dirigé des grandes
03:16 chaînes de télévision et des maisons de production de programmes télé.
03:21 Vous dites, les auditeurs de Sud Radio, que cette couverture à outrance est justifiée
03:25 à 19%, qu'elle est voyeuriste à 40%, qu'elle est démesurée à 38%, qu'elle est passionnante
03:31 à 3%.
03:32 Virginie Calmel, si elle n'était pas passionnante, ça ne ferait pas de l'audience et il n'y
03:36 aurait pas autant de couverture.
03:37 Vous nous confirmez que c'est rentable pour une chaîne de télévision.
03:40 - J'imagine qu'évidemment, il y a sans doute des personnes qui regardent les audiences
03:47 de près et qui considèrent que ça mérite d'être traité.
03:50 Mais pour répondre vraiment à votre question, moi, je distinguerais le fait divers, qui
03:55 là est peu intéressant, très voyeuriste et à mon sens, souvent, on se demande, comme
04:02 vient de le dire René Chiche, pourquoi on met le coup de projecteur sur telle ou telle,
04:07 du fait de société.
04:08 Et moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui, c'est vraiment de bien distinguer les deux.
04:12 C'est-à-dire, il y a des faits divers, bon, ok, on se dit, c'est pas de chance, il y a
04:16 des fous partout, ok, bon.
04:17 Et puis, il y a des faits de société.
04:19 Et quand on regarde les violences faites aux femmes, c'est un sujet qui, pendant des décennies,
04:23 était assez peu abordé et qui aujourd'hui prend une autre dimension à l'aune, justement,
04:29 du passage du fait divers à un fait de société.
04:32 Quand vous avez des chiffres aussi impressionnants, quand vous avez malheureusement des histoires
04:37 qui se répètent, on parle beaucoup aussi de violences physiques, mais vous avez des
04:42 violences morales, vous avez même des femmes qui peuvent être poussées au suicide, vous
04:46 avez des phénomènes d'emprise, vous avez tout ça.
04:49 Alors, ça existe aussi d'ailleurs à l'inverse, il ne faut pas incriminer que les hommes en
04:52 la matière, mais tout ça devient plutôt un phénomène de société.
04:56 Et là, je crois qu'au contraire, les chaînes de télé, les chaînes de radio, le fait d'en
05:01 parler, peuvent permettre de se prémunir et de mieux comprendre le profil de ces gens-là,
05:07 qui sont des prédateurs ou qui sont des gens dangereux, des pervers ou des manipulateurs.
05:12 Et ça, je pense que c'est intéressant.
05:14 En revanche, le fait divers lambda, je suis assez d'accord avec ce qui a été dit avant
05:18 moi, ça présente assez peu d'intérêt.
05:20 - Il y a des études évidemment qui sont faites, sociologiques, il y a une petite expression
05:25 qui dit "le fait divers fédère".
05:27 Tout le monde en parle, tout le monde condamne les personnages, on est tous d'accord, il
05:31 y a quelque chose d'anormal dans telle ou telle situation sordide, et ça nous rassure,
05:35 on se dit "c'est mon voisin, mais ce n'est pas moi".
05:38 Ça renforce les liens sociaux.
05:40 - Absolument.
05:41 Là, je ne suis pas d'accord avec René qui traite avec une forme, mais tout à fait le
05:47 droit, de presque de mépris les gens qui se passionnent pour les affaires criminelles.
05:53 C'est mieux que "fait divers" de mon point de vue.
05:56 Je peux comprendre le point de vue de Virginie.
05:58 Moi, les affaires criminelles m'intéressent précisément parce qu'elles renvoient parfois
06:04 à des obscurités singulières.
06:06 Et je n'incriminerai pas les médias qui sont parfois maladroits dans le compte-rendu de
06:13 ces affaires-là, mais qui en parlent parce que l'opinion publique est passionnée légitimement.
06:20 En général, ça renvoie, comme vous le dites très bien, à une quotidienneté qui est
06:25 la leur, mais à rebours de celle qu'ils découvrent avec les crimes.
06:30 Il y a quelque chose, quand on est intelligent et sensible, ça n'est pas le critique, mais
06:38 on est sensible, qui fait que naturellement, on s'intéresse à des choses qui nous éclairent
06:45 sur les risques de notre propre humanité.
06:49 Et donc, je comprends pourquoi ils ne pas furent...
06:52 - Ça réagit au 0826-300-300.
06:54 Je voulais l'avis de Philippe, qui est avec nous, de Fontainebleau.
06:58 Philippe, sur cette question, vous êtes un consommateur, le mot n'est pas très beau,
07:04 mais de ces émissions spéciales consacrées aux faits divers, l'affaire Jubilar, l'affaire
07:10 Dupont de Ligonnès, il y a eu le petit Grégory, il y a très longtemps...
07:14 Ou alors est-ce que vous zappez, Philippe ?
07:16 - Non, je ne suis pas fan de tout ça.
07:20 Mais bon, aujourd'hui, c'est de notre temps.
07:24 Après, oui, ça reste des affaires criminelles.
07:28 Après, les gens qui s'y intéressent, en soi, ça ne me gêne pas.
07:33 Après, moi, je suis plus attentif parce qu'aujourd'hui, ces phénomènes criminels ont fait le buzz
07:40 dessus, mais ça reste quand même aussi des grâmes pour les villes et les familles des
07:43 victimes.
07:44 Donc là, peut-être qu'il y a une forme d'exutoire pour ces gens-là, je ne sais pas.
07:48 Et aujourd'hui, je trouve que les victimes et les familles ne sont pas assez prises en
07:54 compte et je trouve même que des fois, elles passent en même plan.
07:57 Donc pour elles, peut-être que c'est un moyen de passer de l'autre côté et peut-être
08:03 de crier un peu leur rage ou leur colère, etc.
08:06 - Très intéressant, Philippe Ouelle.
08:07 - Moi, il y a quelque chose qui me gêne aussi.
08:09 Alors je vais vous dire, moi, je suis plus attentif parce qu'aujourd'hui, voilà, la
08:14 société où je vis aujourd'hui, je ne la trouve pas très jolie.
08:17 Et là, Monsieur le procureur, Monsieur l'ex procureur, Monsieur Bilger, moi, ce que j'attends
08:22 aussi et souvent où je suis très en colère, c'est la justice en France, comment elle
08:28 est rendue.
08:29 Et des fois, sur ces affaires-là, et là, le dernier exemple, ce n'est pas jubilaire,
08:32 etc., mais c'est l'affaire de la petite Chahena Akraï.
08:35 Et là, moi, quelque part, il y a des choses qui me rendent dingue.
08:37 Mais après, sur le reste, chacun fait comme il veut, à partir du moment où il y a, on
08:42 va dire, de la tolérance et...
08:44 - Philippe, je reviens sur un des éléments et un mot qui m'a interpellé, c'est la notion
08:49 d'exutoire.
08:50 J'aimerais vous solliciter les vrais voies parce qu'il y a aussi ces familles.
08:55 Alors, il y a les victimes, il y a les familles des victimes, il y a les familles des accusés,
09:00 mais qui sont de ce fait aussi victimes.
09:02 On a l'impression que c'est une thérapie à ciel ouvert où les gens s'expriment de
09:08 plus en plus sans pudeur.
09:10 C'est à double tranchant, Virginie Calmel.
09:12 - Oui, alors, moi, je trouve que vous passez un peu sous silence quelque chose qui est
09:16 très intéressant de mon point de vue, après, les gens aiment ou pas, c'est l'enquête.
09:20 C'est qu'en fait, ce qui devient souvent passionnant, regardez dans l'affaire Dupont
09:24 de Ligonnès, c'est qu'au bout d'un moment, il y a un côté "vont-ils trouver ?", "où
09:29 est-il ?".
09:30 Il y a une enquête et il y a tout le travail de toute une chaîne.
09:33 Et notamment, regardez la police scientifique, regardez les séries américaines qui marchent
09:38 énormément à la télé.
09:39 - Oui, mais là, vous en parlez comme si c'était un feuilleton, comme si c'était
09:41 une série.
09:42 - Mais ce n'est pas idéal, c'est la vraie vie, non ?
09:43 - Si je puis me permettre, je pense que c'est ça, c'est les mêmes ressorts qui font qu'il
09:48 y a un intérêt du public, parce qu'au fond, et en plus, là, c'est grandeur nature et
09:52 c'est réel, mais c'est les mêmes ressorts d'intérêt de tout un cheminement.
09:57 On décorte, regardez l'affaire Grégory, encore aujourd'hui, ça passionne quand il
10:02 y a des séries qui sont faites sur cette affaire qui est une affaire réelle, mais
10:05 qui a été mise en série, parce que ça passionne, parce qu'il y a un côté "allons-nous
10:11 avoir le fin mot de l'histoire ?" et je crois qu'il y a beaucoup dans ces ressorts,
10:16 il peut y avoir du voyeurisme, mais il y a aussi l'intérêt que le public peut avoir
10:20 à "est-ce qu'on va savoir qui est le réel coupable ?"
10:24 Rappelez-vous l'affaire Jonathan Daval, il y avait ceux qui se disaient "on lui donnait
10:28 le bon Dieu, son confession, ça ne peut pas être lui, c'est la victime, quel horreur,
10:31 il a perdu sa femme", puis il y a ceux qui se disaient "c'est bizarre, c'était peut-être
10:35 lui".
10:36 - Virginie, on a compris le mécanisme, vous êtes une grande professionnelle de la télévision,
10:40 vous l'avez été et donc vous l'êtes toujours, mais est-ce que ce n'est pas dérangeant,
10:45 ce ne sont pas des acteurs René Chiche, ce sont des gens qui vivent un drame ?
10:49 - Alors, d'abord, cher Philippe, je ne méprise pas du tout ceux qui se passionnent.
10:54 Je vais répondre à la question.
10:56 Moi, personnellement, ça ne m'intéresse pas, je trouve ça indécent et je trouve
11:00 que c'est trop, il y a trop.
11:03 On nous met des nouveaux faits divers, des nouveaux crimes toutes les semaines, comme
11:07 je le disais tout à l'heure.
11:08 - On ne les met pas, ils existent quand même.
11:09 - On nous les impose, on nous les impose.
11:10 Les chaînes infos nous les infos.
11:11 - Mais ça dit quelque chose de la société.
11:13 - Non, mais c'est parce que c'est aussi, c'est devenu un spectacle, justement, c'est
11:17 ça le problème.
11:18 C'est que même l'enquête est devenue un spectacle.
11:20 - Virginie en a parlé comme d'une série.
11:22 - Oui, exactement.
11:23 Je n'ai pas fini.
11:24 - Je pense que c'est des moments de ressort.
11:25 - La justice est devenue un spectacle.
11:26 Mais en fait, ça a toujours été un feuilleton, même au début du XXe siècle, il y avait
11:31 des journaux comme le Petit Journal, il y a eu Paris Presse, François a fait son beurre
11:35 sur les faits divers.
11:36 Ça a toujours été présenté au public comme des feuilletons, comme une histoire.
11:39 Et aujourd'hui, en plus, le pire, c'est que toutes ces affaires dont nous parlons, l'affaire
11:44 Daval, l'affaire Patrick Dils, l'affaire Grégory, maintenant, ça devient maintenant
11:49 des fictions à la télévision.
11:51 Ça devient des véritables productions.
11:52 Parce que, alors là, ça fait une audience, là c'est vrai.
11:56 Mais par contre, ce qui est intéressant, c'est que dans votre sondage, vous dites que
11:59 finalement, les gens ne sont pas si passionnés que ça.
12:01 - Non.
12:02 - Ah oui, mais on ne comprend plus.
12:03 - C'est ça.
12:04 - Juste un petit élément d'information.
12:07 Historiquement, le fait divers a entraîné les premiers tirages massifs de la presse
12:11 papier et qu'il est lié, ce fait divers, au développement de l'économie sur le petit
12:16 journal.
12:17 - Je pense que les sondages, en ce qui concerne cette matière-là, ne signifient pas grand-chose.
12:24 Je suis persuadé que les mêmes personnes qui vous ont dit que les médias en font trop
12:31 ou qu'ils devraient être plus décents et, à la limite, qu'ils se désintéressent
12:36 des affaires criminelles, en parlent sans arrêt.
12:39 Il y a un hiatus absolu, comme si la matière criminelle était presque honteuse.
12:45 Et beaucoup de gens sont passionnés dans les moments où on se rencontre et où on
12:50 en parle, mais dans les sondages, n'osent pas dire qu'ils sont curieux de ces moments
12:56 tragiques où l'humanité se révèle dans des extrémités qu'on ne connaît pas.
13:02 - Sur le compte Twitter de Sud Radio, et vous continuez à donner votre avis, vous
13:06 n'êtes que 3% à dire que c'est passionnant, ces couvertures médiatiques.
13:10 Alors qu'elle est voyeuriste à 41%, elle est démesurée à 38% et justifiée à 18%.
13:17 René Chiche, c'est un peu attraction-répulsion, c'est-à-dire "je n'aime pas mais je regarde".
13:22 - Attendez, par rapport à ce que vous dites, par rapport à votre sondage ?
13:26 - C'est ce que disait Philippe Bilger, et donc oui, la tendance confirme finalement.
13:30 C'est pas un sondage, c'est une consultation.
13:31 - D'accord, d'accord, excusez-moi.
13:32 - Sur le compte Twitter de Sud Radio.
13:34 - Par contre, lorsque ces faits divers deviennent des productions, des fictions à la télévision,
13:40 là ça fait vraiment beaucoup d'audience.
13:42 C'est ça qui est bizarre.
13:43 - Alors que là, ça ne m'intéresse plus, moi.
13:46 Pardon.
13:47 - Ah oui, mais le grand public, ça l'intéresse.
13:49 - Mais la façon, moi je trouve, c'est là où je critique les chaînes info.
13:53 Par exemple, vous voyez, LCI qui est devenu une chaîne ukraine aujourd'hui, avant, ils
13:58 couvraient énormément de faits divers.
13:59 Ils faisaient des émissions.
14:01 Donc ils ont changé.
14:02 Bon, ça c'est un tas.
14:03 Maintenant, c'est plutôt BFM et CNews qui nous bassinent du matin au soir avec des faits
14:08 divers.
14:09 Moi je trouve que c'est anxiogène, franchement.
14:10 Et je trouve qu'il y a un côté, moi je trouve qu'il faudrait un petit peu même légiférer
14:16 là-dessus, vous voyez.
14:17 Il y a trop de laissé-aller dans ce domaine.
14:19 - Vous réagissez au 0826-300-300, les auditeurs.
14:24 Vous venez donner votre avis.
14:26 Virginie Calmel, ce que vous venez d'entendre, notamment le cas de BFM qui fait finalement
14:30 des grands documentaires qui retracent l'histoire Jonathan Daval, etc.
14:34 - Moi je suis pour la pluralité dans les médias, donc là je vais vous dire, si on n'est pas
14:37 content, on change de chaîne.
14:39 Donc moi ça ne m'a jamais choqué qu'il puisse y avoir ce type de choses à la télé, chacun
14:43 choisit.
14:44 A contrario, je trouve que quand même, ça a valeur pédagogique ces affaires.
14:47 Moi j'ai une fille qui a 17 ans, qui est ravissante, et bien j'essaye de lui transmettre la notion
14:54 de sécurité par exemple.
14:55 Et bien je vous assure, c'est difficile quand vous êtes maman, d'éduquer vos enfants,
14:59 moi j'ai un garçon de 14 ans et une fille de 17 ans, à la sécurité.
15:03 Et bien quand il y a des faits divers, et c'est triste, mais les faits divers nous rappellent
15:07 quand même qu'on n'est pas en sécurité quand on fait un jogging toute seule dans
15:11 un bois, vous vous rappelez cette affaire d'une jeune fille qui avait à peu près l'âge
15:16 de ma fille, etc.
15:17 Et donc quelque part, je comprends tout ce qui a été dit, mais je pense qu'il ne faut
15:23 pas non plus nier la réalité.
15:24 C'est-à-dire que tous les jours aujourd'hui, il y a des faits divers sordides, et qu'il
15:28 faut quand même en parler, parce que ça met en garde des publics plus jeunes, ça
15:32 permet d'être dans la pédagogie, ça permet aussi, Philippe le disait tout à l'heure,
15:37 c'est des choses qu'on ne connaît pas, mais c'est important de se dire "tiens, ça existe".
15:41 Alors ça nous interroge, ce n'est pas la règle, heureusement, mais ça permet quand
15:45 même à un moment, moi je ne crois pas qu'il fasse se voiler la face sur les choses assez
15:50 sordides de la vie.
15:51 - Il ne s'agit pas de se voiler la face, je ne suis pas d'accord.
15:52 - Mais c'est quand même bien qu'on en parle.
15:53 - Il ne s'agit pas de se voiler la face.
15:54 - Moi je ne t'assure pas qu'on en parle.
15:55 - Il ne s'agit pas de se voiler la face.
15:57 Et puis de toute façon, on peut faire l'éducation de ses enfants, moi-même je l'ai fait, sans
16:01 avoir recours à des exemples de faits divers, etc.
16:03 Mais non, mais sérieusement.
16:04 - Oui, ben bravo.
16:05 Ce n'est pas toujours facile de convaincre des filles qu'elles sont des proies potentielles,
16:13 ce n'est pas facile.
16:14 - Non mais bon, moi je n'ai pas...
16:15 - Les enfants sont toujours très optimistes.
16:16 - Moi je trouve qu'on n'a pas besoin de ça.
16:18 - Oui, oui, René, oui.
16:19 - Non, mais ce que je voulais dire, mais là j'ai perdu le fil de ma pensée.
16:24 - C'est dommage.
16:25 - Oui, ça existe.
16:26 - Ma grande pensée.
16:27 Non, parce qu'elle m'a interrompu, elle m'a interrompu encore une fois.
16:31 J'ai perdu le fil de ma pensée.
16:34 - Vous vouliez parler des enfants.
16:36 - Oui, non, je ne voulais pas les enfants.
16:38 Non, mais ce que je voulais dire, c'est que je trouve...
16:41 Parce que pour revenir au débat sur la façon dont tes mises en scène, enfin, dont son
16:49 mise en scène, ses faits divers à la télévision, pourquoi ? Parce que tout simplement, quoi
16:54 qu'on dise, c'est un spectacle gratuit pour les chaînes de télévision.
16:58 Moi, quand on voit des chaînes d'info aller, moi je trouve ça indécent, aller interviewer
17:04 la femme, la sœur, on l'a même vu la fille, il y a deux jours ou trois jours sur BFM,
17:10 la fille de la pauvre Karine, voilà.
17:13 - Esquivillon.
17:14 - Je trouve qu'on vit une époque, mais qui est totalement indécente et d'un voyeurisme
17:18 que je trouve absolument inacceptable.
17:21 - Nous poursuivons le débat avec nos auditeurs dans un instant.
17:25 Donnez-nous votre avis.
17:26 Vous avez entendu différents points de vue.
17:28 Ils vont revenir les vrais voix avec vous.
17:30 Rentrez dans le débat au 0826 300 300.
17:34 Qu'en pensez-vous de ces couvertures médiatiques des faits divers familiaux ? Est-ce indécent,
17:39 est-ce intéressant, passionnant, voyeuriste ? Vous, nous appelez 0826 300 300.
17:45 Les vrais voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel.
17:50 Les avis sont assez tranchés en ce jour, donc des révélations, les aveux du mari de Karine
17:57 Esquivillon dans ce terrible drame, une nouvelle fois un fait divers familial avec en l'occurrence
18:03 un meurtre au sein même d'une famille.
18:05 Beaucoup, beaucoup de couvertures médiatiques et nous vous posons cette question sur le
18:10 compte Twitter de Sud Radio.
18:11 Est-ce que cette couverture médiatique des faits divers familiaux vous semble justifiée,
18:16 voyeuriste, démesurée, passionnante ? Vous êtes très peu à nous dire que c'est passionnant,
18:21 3% seulement.
18:22 Mais pour nos vrais voix, Philippe Bilger, René Chiche et Virginie Kalmels, il ressort
18:27 quand même et on le sent qu'il y a cette passion.
18:30 Alors je reviens vers vous, Philippe Bilger.
18:34 Vous êtes quelqu'un qui avait fait une carrière exceptionnelle dans la justice en tant que
18:38 procureur, qu'avocat général.
18:40 Vous retrouvez cette tension dans les jugements et dans la façon de traiter l'actualité ?
18:47 - Sûrement. Alors moi, pour expliquer comme René par ailleurs, pourquoi je suis profondément
18:55 passionné par l'humain.
18:56 Et donc évidemment c'est l'humain criminel, mais de la même manière que mes amis, je
19:02 les observe, je les analyse, je les apprécie.
19:06 Deuxième élément pour aller dans le sens de René, c'est ce qu'on a dit durant la pause,
19:11 je suis frappé aujourd'hui par l'exhibitionnisme de beaucoup de familles qui sont dans le chagrin
19:19 pourtant et la désolation.
19:21 Je n'aurais jamais l'idée si j'étais, et ça m'est arrivé, conscient d'un terrible
19:30 drame dans ma famille, je n'aurais jamais l'idée d'aller en parler à la télévision.
19:35 - Alors c'est intéressant parce que Richard, qui nous appelle au 0826 300 300, semble vouloir
19:40 intervenir dans ce sens.
19:41 Bonsoir Richard.
19:42 - Oui, bonsoir à vous.
19:43 - Vous nous appelez d'où ?
19:44 - En fait moi je suis de Toulouse et je me promène, je fais beaucoup de déplacements
19:50 en fait.
19:51 - Bon d'accord.
19:52 Alors vous, je vois parce que vous avez tenu déjà à préciser au standard que c'est
19:57 terrible pour les proches.
19:58 C'est un peu ce que dit Philippe Bidjerre, allez-y.
20:00 - Ah ben 100% d'accord avec lui parce qu'en fait je crois qu'aujourd'hui, à moins qu'on
20:05 ait vécu sous une cloche, on connaît tous directement ou indirectement quelqu'un qui
20:10 a été mêlé à un crime de sang.
20:12 Moi j'ai grandi avec un copain qui a été mêlé, c'était l'affaire Dosson avec son
20:19 épouse qui a été décapitée par son beau-frère et lui il avait été pressenti comme coupable
20:26 parce que c'était un triple meurtre en fait, il s'est avéré que c'était un double meurtre
20:30 en suicide.
20:31 Mais en fait j'ai d'autres cas en fait, je connais quelqu'un qui connaissait M. Allègre
20:35 aussi.
20:36 - Et ce qui est terrible c'est pour les proches qui ont été exposés finalement, ils traînent
20:40 ça avec eux dans le quotidien.
20:42 - Et donc en fait voilà, moi je pense qu'on prélève un fait divers dont on va faire le
20:47 buzz et c'est dramatique pour les enfants des familles qui vont se retrouver en fait
20:52 affichées comme dit Philippe Bidjerre.
20:54 Et des fois par des complicités dans la famille on cherche à devenir une vedette parce qu'on
20:59 est interviewé et puis on est un peu flatté et puis on se rend compte et on déballe des
21:04 choses sur la voie publique.
21:06 C'est un peu terrifiant voilà, moi je trouve que c'est rabaissant pour les médias parce
21:11 qu'ils utilisent un côté sombre de la nature humaine dont on pourrait très bien se passer.
21:17 - Oui, moi ce que dit Richard me semble vraiment la base de cette réflexion.
21:22 Merci Richard.
21:23 Virginie et René vous avez chacun en 30 secondes une réaction sur ce qui vient d'être dit
21:29 et ça sera la conclusion.
21:30 - Moi je ne veux pas défendre trop les médias mais je ne veux pas les incriminer non plus.
21:34 Je pense que Philippe a très bien dit.
21:36 Le problème c'est quand même qu'on a sa liberté de parole et on a aussi le droit
21:41 de dire non.
21:42 C'est pas parce que vous êtes appelé par BFM ou CNews ou n'importe quelle chaîne que
21:46 vous devez passer la télé.
21:48 Moi je me rappelle très bien, je l'ai vécu très près du 11 septembre 2001 où j'avais
21:51 un de mes très très très proches dans les Twin Towers qui avait vraiment vécu le drame.
21:55 Et toutes les chaînes voulaient l'interviewer, il n'a jamais parlé.
22:02 Voilà.
22:03 Et d'autres sont allés parler à la télé et n'avaient pas vécu le drame.
22:06 - René, pour terminer, c'est sûr qu'on peut dire non mais parfois les gens victimes
22:13 ou proches des victimes sont dans un tel état parfois de faiblesse, de...
22:18 Ils ne sont pas bien.
22:19 Ils sont un peu impressionnés par l'arrivée d'une chaîne d'information devant eux, d'un
22:24 reporter, d'une caméra et ça leur permet peut-être effectivement un petit peu de s'exprimer.
22:29 Et en même temps, bon, ils ne savent pas dire non donc on peut peut-être les comprendre
22:33 mais pour moi les responsables sont quand même ceux qui vont aller voir les victimes,
22:37 les proches des victimes et qui leur demandent de témoigner devant les caméras.
22:40 - C'était, alors pardonnez-moi, mais passionnant.
22:42 C'était une des options.
22:43 Mais le débat, en tout cas, moi je suis sûr, je mets 100% passionnant.
22:47 Merci à vous les vrais voix.

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