Comment accompagner les entreprises vers une transition écologique positive ? - La planète demain

  • il y a 9 heures
Avec Loïc Pochet, Président Fondateur de Pochet Aerospace, constructeur d'hydravion amphibie / Jérôme Cuny, Président et fondateur de IDH21, société qui accompagne les entreprises vers une transition écologique positive

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##LA_PLANETE_DEMAIN-2024-09-29##

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Transcription
00:00Sud Radio, La Planète Demain, Christophe Debien.
00:06Aujourd'hui, dans La Planète Demain sur Sud Radio, en deuxième partie d'émission,
00:10nous recevrons Jérôme Cuny, président de IDH 21,
00:14une société qui accompagne les entreprises vers une transition écologique positive.
00:19Mais pour l'instant, j'ai l'honneur d'accueillir Loïc Pochet,
00:22président fondateur de l'entreprise Pochet Aérospace,
00:26qui révolutionne et renouvelle le monde des hydravions.
00:29Mais c'est incroyable. Bonjour Loïc.
00:31Bonjour à tous, bonjour tout le monde.
00:33Alors en plus, si mes souvenirs sont bons,
00:35avant d'être un entrepreneur averti dans le milieu aérospatial,
00:39vous étiez un grand navigateur à la voile,
00:41qui a participé d'ailleurs à plusieurs courses au large, n'est-ce pas ?
00:44Tout à fait, oui. J'ai toujours eu les pieds dans l'eau, la tête dans les nuages.
00:48On ne se refait pas.
00:50Par exemple, vous avez navigué avec qui ?
00:53Qu'est-ce que vous avez fait ?
00:55J'ai le privilège d'avoir navigué avec tous les plus grands,
00:58que ce soit de Kersoson à Tabarly,
01:00en passant par Michel Malinovski, on en parlait tout à l'heure,
01:04ou Philippe Janteau.
01:06J'ai eu plus ce privilège-là d'être avec tous ces gens-là.
01:10Alors on va parler hydravion, drones,
01:13mais qu'est-ce qui vous a donné l'idée de passer de la voile
01:17à l'aéro, l'aéro, d'une manière générale ?
01:23Tout simplement, vous avez bien commencé le terme,
01:25c'est l'aéropostale.
01:27Oui, c'est ça.
01:29J'ai passé mon enfance à lire au coin du feu
01:31et écouter de la musique classique
01:33en lisant les bouquins de Kessel, de Sintex, de Mermoz.
01:38J'ai été béni à ça.
01:40À un moment donné,
01:42ce que je vous disais tout à l'heure,
01:44j'ai toujours eu les pieds dans l'eau, la tête dans les nuages.
01:46Je suis parti en tant que marin dans la Royale.
01:49Après j'ai bifurqué sur la course au large
01:51où j'ai rencontré les plus grands
01:53et j'ai navigué avec eux, j'ai eu ce privilège-là.
01:56Et puis de là, j'ai continué.
02:01Lors d'un moment, au moment de la Route du Rhum,
02:03j'ai été percuté en 2002 par un cargo
02:05alors que j'étais bien placé.
02:07Et qu'est-ce qui s'est passé ?
02:09J'avais plus de bateau pour le Vendée Globe l'année suivante.
02:12J'ai resté comme un con à quai
02:14et je me suis dit soit je reste à regarder partir les autres,
02:16soit je fais quelque chose de ma vie, d'autre.
02:19Et je suis parti dans le monde de l'aéronautique
02:22parce que j'ai eu envie d'aller voir
02:25le parcours qu'avait fait Sintex, Mermoz,
02:28le long de l'Afrique avant de traverser l'Atlantique Sud et tout ça.
02:32Alors justement, dans ce nouveau parcours,
02:34celui de l'aéropostale et notamment de l'hydravion,
02:39vous avez décidé de concevoir l'Océanie de Tempête.
02:46C'est le premier drone hydravion amphibie à propulsion hydrogène.
02:51Mais quelles ont été vos motivations pour cela ?
02:54C'est simple.
02:57Il faut bien se dire que lorsqu'on navigue en permanence sur les océans,
03:01on voit l'évolution de la pollution
03:03qui évolue au fur et à mesure des années qui passent.
03:06C'est-à-dire qu'au départ, quand j'ai commencé à naviguer,
03:09les sacs plastiques étaient simplement à 3, 4, 5 heures,
03:14une demi-journée de terre.
03:16Et après, lorsque j'ai arrêté de naviguer,
03:19tu étais à 4, 5 jours, 6 jours,
03:22tu avais déjà les sacs plastiques sur l'océan.
03:24C'est fou, ça.
03:25Ça, c'est un truc qui m'a extrêmement marqué.
03:28Je n'ai jamais jeté mes poubelles par-dessus bord.
03:30Je fais partie de ceux qui ramenaient,
03:32même si ça puait dans le pic à vent, les poubelles.
03:35Mais c'est un truc que j'ai pris.
03:37Et puis, j'ai des enfants, j'ai des petits-enfants.
03:40Je n'ai plus 20 ans.
03:42Donc, j'ai envie de laisser à mes descendants quelque chose d'un peu...
03:47Enfin, politiquement, on n'est pas obligé d'être vert
03:51pour protéger la planète.
03:53Non, vous avez raison.
03:54Donc, ça, c'est vachement important à mettre en avant.
03:58Et c'est là où, par rapport à ce modèle-là,
04:01à l'échelle 1, vouloir faire du très propre,
04:05on n'en est pas capable à l'heure actuelle.
04:08Il y a des gens qui essayent, tant mieux pour eux.
04:10Maintenant, là, on est sur un drone de surveillance
04:14qui va pouvoir rendre service
04:19à des boîtes comme l'Ifremer
04:21ou des boîtes de surveillance des animaux marins
04:24ou quoi que ce soit,
04:25qui ont envie d'avoir une politique propre.
04:28Donc, on développe ce drone avec une propulsion hydrogène
04:31qui va nous permettre, dans un an maximum,
04:35de pouvoir le faire voler
04:38et de dire, voilà, on avance pas à pas,
04:42mais on avance sérieusement.
04:44Alors, ce drone que vous avez mis en construction,
04:48vous avez commencé certainement, non ? Pas encore ?
04:50Alors là, nous avons une maquette statique de l'hydravion qui existe.
04:54Nous avons toutes les études CFD qui ont été faites.
04:58On a trois années de développement CFD qui ont été faites.
05:02Maintenant, nous sommes en levée de fond
05:05pour pouvoir, justement, dans un an maximum,
05:09après la levée de fond,
05:10faire voler le prototype de l'hydravion à l'échelle intérieure.
05:14Ça va être une machine qui va faire 5 m d'envergure,
05:16qui va faire une soixantaine de kilos,
05:19tout en composite.
05:21L'avantage et le développement de notre hydravion,
05:24qui est en rupture technologique avec tout ce qui existe,
05:26c'est qu'en dehors de la propulsion,
05:29on sort de l'eau sur des foils,
05:31ce qui fait que, par exemple, pour l'échelle 1, je précise,
05:35on va sortir de l'eau en 40 m.
05:38On sort de l'eau en 40 m, on a une vitesse de rotation,
05:41c'est-à-dire qu'on quitte la sustentation
05:44et on vole en 450 m pour une tonne 8.
05:47Là, on rentre vraiment dans une rupture
05:51par rapport à tout ce qui existe.
05:53Ça va nous permettre de pouvoir décoller, poser,
05:58vivre au bord des océans.
06:01Lorsqu'on voit l'évolution de la planète
06:03entre la population en début du siècle et maintenant,
06:06il y a un tel décalage, c'est énorme.
06:09Notre hydravion est pensé, né pour naviguer et vivre en mer.
06:13C'est pour ça qu'il s'appelle le Morgan.
06:15Il s'appelle le Morgan ?
06:16L'échelle 1, oui.
06:18Par contre, la maquette, en tout cas,
06:21l'Océanide Tempête, ça vient d'où ce nom ?
06:24L'Océanide Tempête, pour les gens qui vivent sur la côte,
06:27ils le voient de temps en temps.
06:29C'est un petit oiseau qui vit,
06:32qui se nourrit de ce qui se passe au bord de l'eau.
06:37Ce drone hydravion, est-ce qu'il est à la pointe
06:40des nouvelles technologies et peut-être même
06:42de l'intelligence artificielle ?
06:44Oui, nous sommes en relation avec des entreprises
06:48qui sont à la pointe dans ce secteur-là.
06:51Notre objectif, et c'est une demande que l'on a eue,
06:56c'est de créer carrément des flottes de notre hydravion
07:00pour faire de la surveillance.
07:02Gérées par l'IA.
07:04Alors cet Océanide Tempête,
07:06ce serait le premier drone hydravion de surveillance,
07:09c'est ce que j'ai compris.
07:11Il y en a qui existent à l'heure actuelle.
07:13Par exemple, les Taïwanais ont racheté à l'échelle 1
07:17des ULM hydravions, par exemple sur l'Espagne.
07:21Ils ont tout acheté, l'outillage, tout.
07:26Ils ont tout vidé le truc et l'ont emmené à Taïwan.
07:29Il y a des hydravions de surveillance en drones
07:34à l'échelle 1 qui volent en Taïwan à l'heure actuelle.
07:37Et quand est-ce que vous avez prévu sa fabrication
07:39et sa commercialisation ?
07:41Dès que la levée de fonds est terminée,
07:43on a une année pour le fabriquer.
07:45Dans la foulée, on fera les essais en vol
07:49et nous avons à l'heure actuelle des clients finaux
07:51qui sont prêts à nous suivre dès qu'ils verront voler.
07:55Comment va être opéré le premier vol de cet hydravion ?
08:00Vous avez une idée de cette opération ?
08:05De toute façon, l'opération va se faire sur le bassin de Thau
08:09parce que nous sommes basés à Sète.
08:11L'écosystème Cétois m'accompagne et me soutient.
08:16Entre le côté mer de l'entrée du port
08:20et le côté étang de Thau,
08:22on a de la surface nautique suffisamment importante et intéressante
08:27pour qu'on puisse faire les essais chez nous.
08:31On vous écoute passionnément depuis le début de cette émission.
08:34J'aimerais comprendre la philosophie de l'entreprise Pochet Aérospace.
08:39Quelle est-elle ?
08:42La philosophie est avant tout humaine.
08:47Mon objectif, c'est de valoriser les personnes qui sont autour de moi
08:52parce que sans ces personnes-là, je n'existerais pas
08:56et mon projet n'existerait pas surtout.
08:58Et ça, c'est vital pour moi.
09:00Vous parliez de vos enfants tout à l'heure.
09:03D'abord, comme tout le monde, lorsqu'on a des enfants,
09:06on les chérit et on y fait attention.
09:09Mais l'idée, c'est de leur remettre quelque chose entre les mains
09:12qui soit exceptionnel, j'imagine.
09:15On fait ce que l'on peut sur le sujet.
09:20Lorsque vous aurez développé cette chaîne de production
09:24et de commercialisation en France après votre levée de fonds,
09:27est-ce que vous envisagez déjà de commercialiser
09:30ce modèle de drone hydravion à l'international ?
09:34Mon projet, c'est un projet international avant tout.
09:37C'est vraiment un projet international.
09:39A l'heure actuelle, les Français n'en ont rien à faire de mon projet.
09:43Par contre, oui, les Etats-Unis, les pays de l'Indonésie,
09:50les pays de l'Océanie sont extrêmement intéressés par notre projet.
09:56Alors que les Français, entre guillemets, se sont endormis.
10:00Pour eux, le monde de l'hydraviation, c'est mermeuse.
10:05Ce n'est pas actuel.
10:10Oui, en effet.
10:13Vous avez un objectif qui est celui de créer un outil innovant
10:17en totale rupture, d'ailleurs avec rupture technologique,
10:21avec tout ce qui existe dans ce domaine.
10:24Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus à ce sujet ?
10:28C'est un peu compliqué parce que je ne veux pas tout dévoiler.
10:34Surtout qu'on est extrêmement à l'écoute par rapport à tout le monde.
10:38Mais en quelque sorte, notre projet, ce sont des briques technologiques
10:44qui existent de partout depuis de nombreuses années,
10:48mais qui n'ont jamais été assemblées ensemble.
10:51C'est là, en quelque sorte, qu'est notre force.
10:54Et mon objectif, ce n'est pas spécialement de créer des brevets,
10:58parce qu'un brevet, après, il faut le faire certifier en aviation.
11:01C'est long, ça coûte cher, et ce n'est pas gagnant.
11:07Merci infiniment, Charles-Éric Pochet, président fondateur de Pochet Aérospace,
11:11une entreprise qui développe et fabrique le premier drone hydravion made in France
11:15au service de la protection de l'environnement.
11:17On se retrouve dans quelques minutes avec Thibault,
11:19le French Trotter de Sud Radio, pour un reportage en immersion.
11:22A tout de suite.
11:28Il est l'heure maintenant de retrouver Thibault, notre French Trotter.
11:32Je crois, Thibault, que vous avez rencontré quelqu'un
11:34qui fait vraiment avancer les choses dans la décarbonation.
11:37Exactement, Christophe. Il s'appelle Arnaud Pigoudines.
11:40C'est un des pionniers en France du rétrofit.
11:43Alors, le rétrofit, qu'est-ce que c'est ?
11:45Eh bien, c'est le fait de remplacer le moteur thermique d'un véhicule
11:48par un moteur électrique,
11:50ce qui permet de réduire considérablement son empreinte carbone.
11:53J'ai rencontré Arnaud dans l'atelier showroom de son entreprise,
11:56REV Mobilities, situé à Paris.
11:58Il nous précise sa vision du rétrofit.
12:01C'est la transformation de n'importe quel véhicule terrestre,
12:04donc du deux-roues jusqu'au bus,
12:06en passant par les camions, les utilitaires,
12:08en enlevant le moteur thermique et son sous-diesel,
12:10et en mettant un moteur électrique, soit avec des batteries,
12:13soit avec ce qu'on appelle une pile à combustible hydrogène,
12:15pour pouvoir produire soi-même l'électricité
12:17et nécessiter moins de batteries.
12:19C'est une nouvelle alternative, ça n'existait pas avant.
12:21Ça a commencé aux Etats-Unis,
12:23et d'ailleurs, j'ai commencé aux Etats-Unis à faire un rétrofit en 2015,
12:27et quand je suis rentré en France, c'était interdit,
12:29donc j'ai changé la réglementation pour le faire,
12:31et c'est une formidable opportunité,
12:33déjà de décarboner et de faire faire beaucoup d'économies,
12:35parce que derrière tout ça, c'est deux à trois fois moins cher
12:38qu'un véhicule électrique neuf.
12:39Donc c'est vraiment vous qui avez fait changer la loi ?
12:42Avant, ce n'était pas possible de transformer son véhicule ?
12:45Effectivement, avant, en France, depuis 1954,
12:48on ne pouvait pas changer un moteur d'un véhicule
12:51sans l'accord du constructeur.
12:53Et donc, les constructeurs ne l'ont accordé quasiment jamais,
12:57d'autant plus que c'était balbutiant,
12:59sauf que maintenant, avec l'essor de l'électrique
13:01et l'essor de l'hydrogène,
13:03en gros, c'est quelque chose de plus en plus accepté,
13:05même les constructeurs le font,
13:07et en fait, tous ensemble, on a créé une réglementation
13:09qui nous autorise à devenir constructeurs nous-mêmes.
13:12Nous, chez REV, on est constructeurs,
13:14et on est constructeurs de chaînes de traction
13:16qu'on vend à des entreprises,
13:18donc qu'on fait faire en installation,
13:20qu'on vend à des entreprises, des collectivités,
13:22et même aussi aux constructeurs qui s'y intéressent de plus en plus.
13:25Alors justement, qui sont vos clients ?
13:27Il y a des particuliers, il y a aussi des grands comptes,
13:29des grandes entreprises, l'Etat peut-être ?
13:32Alors, ça dépend des catégories de véhicules.
13:35On a une division véhicules anciens,
13:37donc c'est plus les gestionnaires de véhicules anciens,
13:40donc la location de véhicules touristiques anciens,
13:43mais qui ont besoin de décarboner,
13:45ne serait-ce que le slow-tourisme,
13:47le no-tourisme,
13:50de pouvoir circuler au milieu des vignes
13:52avec un véhicule sans émission, c'est extraordinaire.
13:54Le gros du marché aujourd'hui, c'est les utilitaires,
13:56des villes ou des flottes, les grandes entreprises,
13:59que ce soit Fnac d'Arty,
14:01que ce soit les flottes des agglomérations,
14:03à Paris, il y a plus de 3000 véhicules utilitaires
14:06qui sont tous diesel,
14:08qui normalement ne peuvent plus circuler dans la ville
14:10du fait de la ZFE et du fait de la décarbonation,
14:13et ce sont des véhicules qui valent très cher en termes d'équipement,
14:16parce qu'ils sont suréquipés,
14:18il y a aussi l'équipement frigo,
14:20il y a énormément de typologies de véhicules
14:22qui doivent durer longtemps,
14:24et la Vetrofit est parfaite pour les faire durer encore plus longtemps,
14:26en électrique, il y a les bus,
14:28donc c'est les transporteurs, c'est les agglomérations,
14:30les bus scolaires, donc des régions,
14:32et aussi les bus urbains,
14:34et bientôt les camions aussi.
14:36A ce jour, combien de véhicules ont été convertis
14:38en passant par vos ateliers ?
14:40Alors en passant par nos ateliers, je vais vous dire
14:42que des prototypes, puisqu'on est en train de faire
14:44faire des milliers de kilomètres à nos véhicules,
14:46donc ça va du Land Rover Defender
14:48à la Fiat 500,
14:50pour homologuer un véhicule, il faut lui faire
14:52beaucoup de kilomètres, faire plein d'essais,
14:54beaucoup d'ingénierie,
14:56parce que ça doit durer très longtemps,
14:58sans panne, sans problème,
15:00et la moindre des choses, c'est de mettre sur le marché
15:02quelque chose qui est prêt
15:04à durer très longtemps.
15:06Merci beaucoup Thibault, on se retrouve la semaine prochaine
15:08avec la suite de ce reportage.
15:10Saviez-vous que selon
15:12une étude réalisée en 2021,
15:1453% des dirigeants
15:16considèrent qu'ils devront
15:18s'adapter en profondeur
15:20leur modèle économique pour atteindre
15:22la neutralité carbone.
15:24Pour les aider dans cette mission, Jérôme Cuny,
15:26président de IDH21,
15:28qui est avec nous en studio,
15:30va nous expliquer sa méthode.
15:32Bonjour Jérôme. Bonjour.
15:34J'ai une première question pratique,
15:36le nom de votre entreprise, IDH21,
15:38signifie quelque chose de précis ?
15:40Oui, il combine deux idées,
15:42je l'ai trouvé assez rapidement,
15:44mais j'avais besoin de trouver le nom rapidement,
15:46c'est un peu la notion des idées pour l'horizon,
15:48l'idée de se projeter dans l'avenir
15:50avec de nouvelles idées, et il fait aussi référence
15:52à l'indice de développement humain,
15:54qui est un référentiel qui permet de mesurer
15:56dans tous les pays
15:58le niveau de développement et de confort.
16:00Alors, vous avez entendu
16:02le reportage de Thibault,
16:04notre French Trotter, vous m'avez fait un petit signe,
16:06j'ai cru comprendre que vous aviez quelque chose à dire à ce sujet-là.
16:08C'est pour rebondir un peu
16:10sur ce qu'on voulait discuter,
16:12sur la redirection écologique en fait,
16:14l'idée que du rétrofit
16:16est passionnant et indispensable,
16:18et on est sur ce qu'on appelle
16:20plutôt transformer les moyens,
16:22c'est-à-dire se déplacer avec des voitures à moteur thermique,
16:24il faut maintenant se déplacer avec des voitures électriques,
16:26soit acheter des voitures neuves,
16:28soit faire du rétrofit,
16:30comme on nous l'a présenté,
16:32tout ça c'est de l'innovation, c'est indispensable.
16:34Malheureusement, ce qu'on s'aperçoit,
16:36c'est que les problèmes augmentant
16:38un peu rapidement, et chaque été,
16:40même en France qui est censée être un climat tempéré,
16:42on commence à sentir des choses,
16:44ça devient problématique, et on va être obligé,
16:46et plein d'entreprises commencent à le faire,
16:48à se questionner aussi sur la finalité.
16:50C'est-à-dire en fait, quand on parle d'une voiture,
16:52la question, oui c'est la voiture,
16:54mais ça c'est le moyen, la question c'est
16:56pourquoi vous avez besoin d'une voiture ?
16:58Pour vous déplacer. Et en fait, se déplacer,
17:00il y a plein de moyens différents de le faire.
17:02Et l'innovation, elle peut être technologique, technique,
17:04mais elle peut être aussi, excusez-moi le mot,
17:06ça peut être barbare, socio-économique,
17:08c'est-à-dire comment on s'organise.
17:10Ça aussi, c'est une forme d'innovation.
17:12Et la redirection écologique est dans cet esprit,
17:14à se dire, posons-nous des questions
17:16sur d'abord, c'est quoi l'objectif
17:18qu'on veut atteindre, avant d'essayer
17:20de se positionner que sur les moyens.
17:22Alors, vous évoquiez la redirection
17:24écologique,
17:26qu'est-ce que c'est selon vous précisément en fait ?
17:28Parce qu'en fait, c'est dans votre concept
17:30d'entreprise. Oui, et c'est
17:32porté à la base par des chercheurs,
17:34donc Alexandre Bonin,
17:36Diego Landivar et Emmanuel Bonnet,
17:38ont porté cette idée avec exactement le
17:40principe que je viens de vous décrire,
17:42c'est oui, les moyens sont indispensables,
17:44oui, il faut se plonger dedans, oui, il faut de l'innovation
17:46technologique, mais en fait, il y aura des limites,
17:48d'autant plus à la vitesse des problématiques
17:50qui arrivent. Et l'idée derrière,
17:52c'est qu'il faudra peut-être
17:54repenser comment on fait
17:56au jour le jour, sauf
17:58que c'est pas simple. On est tous ancrés dans des
18:00habitudes, et renoncer
18:02et se transformer, c'est pas simple
18:04quand on parle d'habitude. C'est plus facile avec
18:06la technologie presque, on est habitué.
18:08Vous avez d'autres exemples, on parlait du
18:10Retrofit à l'instant, suite au reportage
18:12de Thibault, est-ce que vous avez
18:14d'autres exemples en tête qui sont
18:16encourageants
18:18à nous présenter ?
18:20Alors, encourageants, ils sont
18:22encore en expérimentation, parce que comme
18:24toutes les technologies aujourd'hui, et comme on l'a vu avec
18:26le précédent, on est
18:28en expérimentation. Mais typiquement,
18:30tout le monde a conscience qu'il y a un défi avec les stations
18:32de ski, par exemple. Les stations
18:34de ski, la solution technique qu'on arrive
18:36aujourd'hui, c'est on va faire des canons à neige.
18:38Et on le fait, et c'est très bien. Sauf
18:40que derrière, il faut penser, il y a des milliers
18:42de gens qui en dépendent. Et donc
18:44aujourd'hui, il y a des dynamiques lancées pour voir
18:46quelle autre économie on peut créer autour
18:48d'une station. C'est le sport
18:504 saisons, c'est-à-dire ne plus se reposer
18:52uniquement sur l'hiver et le ski,
18:54et d'autres activités qui ne seraient
18:56pas que liées au ski et aux remontées
18:58mécaniques. Et ça, c'est déjà lancé parce que
19:00certaines stations sont déjà confrontées.
19:02Et donc, on est sur, oui, la technologie,
19:04mais on pense aussi à notre
19:06organisation en tant que groupe
19:08communauté autour de ce lieu
19:10qui dépendait du ski
19:12d'hiver, pendant 3 mois
19:14de l'année en gros, pendant 50 ans.
19:16Il manque de neige, est-ce qu'on laisse
19:18ces gens se débrouiller tout seuls ? L'idée, c'est
19:20d'essayer de les accompagner pour réfléchir à
19:22comment se transformer.
19:24Alors, j'ai cru comprendre que vous aviez dans votre
19:26besace un autre cheval de bataille
19:28qui est la relocalisation.
19:30La relocalisation,
19:32d'ailleurs, vous en avez parlé
19:34et rédigé un livre
19:36autour de ce sujet-là.
19:38Je crois que ça s'appelle Relocaliser
19:40d'ailleurs, le bouquin. Vous allez pouvoir nous en parler
19:42dans la collection FEC
19:44Hornet aux éditions Tana.
19:46Qu'est-ce que vous pouvez nous dire justement à propos
19:48de la relocalisation, deux ans
19:50après la sortie de votre livre ?
19:52Est-ce qu'on a progressé sur le sujet ?
19:54Alors, oui. Oui, il y a beaucoup
19:56de bonnes nouvelles, mais c'est un sacré
19:58défi. Il faut réaliser qu'on a
20:00passé 40 ans à désindustrialiser.
20:02On n'inverse pas
20:04une dynamique en quelques années.
20:06Il faut reconnaître, ça a même commencé il n'y a
20:08pas si récemment, en fait, sous la présidence
20:10Sarkozy, pour plein de raisons.
20:12En gros, on était huit ans après
20:14l'entrée de la Chine dans l'Organisation Mondiale
20:16du Commerce qui a bouleversé l'économie mondiale,
20:18qui a mondialisé complètement.
20:20Et là, on s'est un peu aperçus, tiens, on a
20:22peut-être été un peu trop loin. Et ça avait lancé une
20:24dynamique difficile
20:26parce que c'est arrivé au même moment que la crise
20:28des subprimes. Donc, ce n'était pas simple pour lancer
20:30des dynamiques fortes. Mais depuis
20:32quelques années, vraiment, on sent
20:34une accélération
20:36encore raisonnable. Je vais être
20:38honnête avec vous, mais il y a une réelle envie
20:40avec des choses comme
20:42par exemple sur les batteries.
20:44Par exemple, on parlait de voitures.
20:46Le problème, c'est qu'aujourd'hui, les batteries sont énormément
20:48produites en Asie. Il y a des gigasusines
20:50en train de se fabriquer
20:52dans le nord de la France
20:54et en Allemagne. La filière
20:56de recyclage qui progressivement
20:58se construit, etc.
21:00Et puis, des choses même plus basiques comme le paracétamol
21:02puisque, entre autres,
21:04la période
21:06du Covid nous a fait réaliser que nous avions
21:08créé une très très forte dépendance au reste
21:10du monde pour nos médicaments et que les plus
21:12basiques, il serait peut-être intéressant
21:14de les avoir plus proches de nous. Donc, une vraie
21:16dynamique est lancée. Alors, justement, cette
21:18dynamique, j'en viens au produit
21:20relocalisé. Les produits relocalisés
21:22sont-ils plus chers
21:24que les produits, par exemple, asiatiques ?
21:26Alors, théoriquement, oui.
21:28Sauf que, et on va faire un très
21:30bon lien avec ce que je vous ai dit tout à l'heure sur la redirection
21:32écologique, si vous voulez
21:34exactement le même produit,
21:36oui, c'est compliqué. Par contre, si vous
21:38repartez à la base en vous posant la question
21:40« Oui, mais qu'est-ce qui est important dans le
21:42produit ? », ça vous amène peut-être à
21:44repenser le produit et le simplifier.
21:46Ce qui permet, à ce moment-là,
21:48en ayant moins de complexité, moins de composants,
21:50de réduire fortement les prix.
21:52Et j'échangeais encore
21:54avec quelqu'un qui travaille
21:56vraiment dans l'usine et qui m'expliquait. On
21:58arrive, sur certains produits, après
22:00avoir repensé le design, à atteindre
22:02les mêmes tarifs, les mêmes prix que
22:04la production en Chine. Donc, c'est possible,
22:06théoriquement. Il faut
22:08repenser le produit, par contre.
22:10Merci beaucoup, Jérôme Cuny, le partenaire idéal
22:12pour votre redirection écologique,
22:14IDH21.
22:16On se retrouve dimanche prochain à 12h30
22:18sur Sud Radio dans La Planète Demain
22:20pour de nouvelles innovations au service
22:22de l'écologie positive. Bonne semaine
22:24et à dimanche prochain.