Avec Alain Rolland, fondateur de Station-e & Marcel Turbaux, Fondateur du groupe Turbo Cereal
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00:00Sud Radio, La Planète Demain, Christophe Debien.
00:06Comme chaque semaine dans La Planète Demain, nous vous expliquons comment les nouvelles technologies et l'innovation vont changer le monde.
00:13En deuxième partie de cette émission, nous parlerons de l'unique plateforme numérique solidaire agricole.
00:19Mais tout de suite, j'ai le plaisir de recevoir Alain Roland, fondateur de Station E, le premier réseau national de stations électriques multiservices
00:28qui change la mobilité en la rendant plus accessible à tous. Est-ce raison ?
00:32Oui, tout à fait.
00:33Bonjour Alain Roland, bienvenue dans La Planète Demain.
00:36Alain, expliquez-nous ce qu'est précisément Station E et quels sont vos objectifs ?
00:41J'ai fondé Station E en 2018 avec l'objectif de déployer un réseau de stations, mais pas des stations que électriques, je pourrais dire, pour la recharge de véhicules.
00:50Mon objectif, c'était à la fois de rendre la mobilité pas cher, c'est-à-dire des charges qui soient pour toutes les bourses
00:56et en même temps que ça ne coûte rien aux collectivités dans lesquelles on se déploie ou chez les propriétaires privés, tout en payant une redevance.
01:02Et donc, j'ai inventé un modèle économique qui permettait de déployer un grand réseau.
01:06Alors aujourd'hui, on n'a pas un très grand réseau, mais on a quand même pratiquement 340 stations déployées en France.
01:10Ah oui, c'est déjà pas mal. Comment imaginez-vous révolutionner la mobilité électrique justement avec ce réseau ?
01:16Je pense que c'est une question, encore une fois, de modèle économique.
01:19Prendre la mobilité électrique seule, ça n'a pas forcément d'intérêt parce qu'il va y avoir la mobilité électrique sur l'autoroute,
01:25qui n'est pas la même chose que la mobilité du quotidien ou encore dans le trait rural.
01:30Et donc, j'ai développé avec toute mon équipe un modèle économique qui permet d'aller à la fois sur les grandes banlieues des grandes villes,
01:36jusque dans les zones très peu denses, en laissant la place à ceux dont le métier, c'est de faire de la charge ultra rapide sur autoroute.
01:44Et encore une fois, comment vous imaginez démocratiser l'électrique ?
01:50Je pense que c'est une question de... Alors ça, c'est personnel, c'est la vision que je porte.
01:54Je pense qu'on achètera un véhicule électrique ou on louera un véhicule électrique avec des kilomètres comme on a un téléphone avec des gigas.
02:01C'est-à-dire que la voiture, c'est un téléphone roulant maintenant, donc elle a beaucoup de services à l'intérieur.
02:06Si on part du principe que ce véhicule, il va bénéficier de beaucoup d'innovations, y compris des batteries, les moteurs, etc.
02:11Le prix va baisser, un peu comme pour l'ordinateur, on va dire, dans l'ancien temps.
02:15Et donc on va pouvoir... La révolution, en fait, elle va venir par la population qui va constater que les voitures sont moins chères,
02:20qu'on peut se déplacer avec des prix qui sont au moins la moitié inférieure à l'essence.
02:25Et à côté de ça, il faut des sociétés comme nous qui aient un modèle qui fonctionne pour être évidemment rentable.
02:30C'est là l'intérêt du modèle qu'on a développé.
02:32Alors vous parliez des services. De quels services s'agit-il ? Qu'est-ce que vous proposez sur l'ensemble de vos stations comme services ?
02:39On a une approche de quatre axes.
02:41Premier, il faut déjà brancher des voitures qu'elles puissent se charger.
02:44C'est le premier service qui est ressenti par l'utilisateur.
02:47Ensuite, les besoins essentiels de la population, c'est le haut débit.
02:50Tout le monde veut être connecté aujourd'hui.
02:52Des casiers connectés pour aller chercher des colis.
02:54On s'appelle les services de proximité, comme l'autopartage, les capteurs de pollen, capteurs de température ou de particules.
03:01Et enfin, de l'information, de la donnée.
03:03C'est en travaillant sur ces services qu'on peut se permettre d'avoir des charges qui ne sont pas chères de l'autre côté.
03:08Ce sont les spécificités de station E ou il y en a d'autres ?
03:13On est les seuls à le faire dans le monde, je crois.
03:15C'est dans mes anciens métiers et entreprises que j'ai créé.
03:19Finalement, j'ai beaucoup été dans le monde des télécommunications, du haut débit, du génie civil et également du monde du courant fort, courant faible.
03:26C'est-à-dire la partie électrique qui m'a permis d'inventer ce modèle.
03:29Comment sont-elles financées ces stations ?
03:31D'abord, on a des investisseurs qui sont rentrés au capital.
03:34On a levé du capital qui permet de déployer ce premier réseau, une première étape qu'on a d'environ 500 sites.
03:40On est à 340 aujourd'hui.
03:42On a un objectif de 10 000 stations.
03:44Le financement se fait par du capital et de la dette.
03:47Effectivement, on a une rentabilité qui est beaucoup plus courte que nos collègues, des réseaux collègues,
03:53et qui, eux, ne dépendent que de la charge électrique et dont un prix un peu plus élevé que le nôtre.
03:57Donc votre modèle économique, il est basé sur quoi précisément ?
04:05Il est basé sur des revenus électriques, mais suffisamment bas pour avoir une population de plus en plus nombreuse qui s'adresse à nos services.
04:12Et à côté de ça, avec l'industrie qui a besoin, dans les mêmes endroits, d'aller déployer du haut débit ou des casiers connectés.
04:17Je vais prendre l'exemple de Amazon, Vinted, Pickup, La Poste ou encore dans le haut débit, vous connaissez les opérateurs mobiles d'aujourd'hui.
04:24Donc eux ont un intérêt à venir au même endroit et donc on mutualise les services.
04:28Et ça permet de financer et de payer une redevance aux collectivités et aux propriétaires privés tout en payant toute la station.
04:34Alors justement, ces stations, on les retrouve où précisément ?
04:38J'ai fait le choix de ne pas aller sur l'autoroute parce qu'il y a déjà des grands groupes très sérieux qui savent le faire.
04:43Le monde de l'autoroute est un peu particulier avec des concessions.
04:47Moi, j'ai choisi d'aller plutôt pas dans les grands centres-villes parce que les grands centres-villes,
04:51on veut maintenant avoir moins de véhicules, donc on ne va pas mettre des chargeurs au centre des grandes villes,
04:55mais on va aller dans les banlieues ou on va aller jusque dans les zones très rurales.
05:00Un exemple récent, on a installé une station dans un village de 247 habitants, une station rapide,
05:05parce qu'on avait effectivement d'autres services à ajouter et donc on gardait cette certaine rentabilité qu'on n'aurait pas pu avoir si on ne mettait que le chargeur.
05:11Alors comment se recharge-t-on sur vos stations ? Comment ça fonctionne ?
05:15Techniquement, il faut absolument rassurer l'utilisateur.
05:19Quand on vient sur une station E, il y a le TPE, la carte de crédit, donc on n'est pas obligé d'avoir une carte d'abonnement,
05:26donc on a le TPE systématiquement.
05:28On a aussi une carte station E qui, à la fois, permet de venir sur nos stations, mais d'aller aussi sur tout le réseau français,
05:33puisqu'on est partenaire de tous les autres réseaux, il y en a 300.
05:36On a signé des contrats avec tous ces gens-là, donc on peut aller partout avec cette carte.
05:39Il y a aussi ce qu'on appelle un QR code.
05:41Et puis, on peut venir se charger avec les cartes de tous nos collègues.
05:44On a signé avec tous, donc on peut venir avec n'importe quelle carte de l'extérieur.
05:47Donc, à la fois, on cherchait à fidéliser nos clients sur nos stations pour avoir un prix qui soit évidemment préférentiel avec notre carte,
05:55mais aussi que n'importe qui puisse venir avec n'importe quelle carte,
05:57et qu'avec notre carte, on puisse aller de sa banlieue parisienne, par exemple, jusqu'à Bayonne,
06:02parce qu'on va en vacances, et se charger sur le réseau de Bayonne.
06:05Alors, vous parliez du prix, justement, enfin, en tout cas, du tarif de votre électricité sur les stations E.
06:11Quel est-il aujourd'hui ? Est-ce qu'il change avec l'actualité ?
06:17Est-ce que vous faites évoluer les choses ? Est-ce que vous bloquez un prix ? Comment ça se passe ?
06:21Alors, depuis que j'ai créé l'entreprise, en fait, le prix du...
06:24Alors, d'abord, pour que tout le monde comprenne bien, un litre d'essence, c'est 2 kWh à peu près.
06:29Donc, ça veut dire que quand on a une voiture qui fait 64 kWh de batterie,
06:33quand on achète une voiture, on la loue, on se dit, c'est quoi ?
06:35Ben, c'est l'équivalent de 31 litres d'essence.
06:37C'est pour ça que ça va un petit peu moins loin.
06:38Donc, une fois qu'on a dit ça, on dit, ben, moi, j'ai fixé le prix du kWh à 36 centimes TTC
06:43pour avoir à peu près 70 centimes l'équivalent litre d'essence, pour que ce soit, évidemment, attractif.
06:48Ça n'a pas bougé, y compris avec les conflits qu'on a connus récemment dans l'Est de l'Europe.
06:54Et donc, on maintient ce prix. Et pourquoi on peut le faire ?
06:56C'est parce qu'encore une fois, on a des activités à côté et des services avec des industriels
07:01qui permettent de faire bénéficier l'utilisateur de ce prix bas.
07:04Mais je ne m'arrête pas là. C'est que, comme je suis très optimiste pour l'avenir,
07:08c'est qu'il faut aussi s'intéresser aux habitants en appartements.
07:12Et des appartements, il y a à la fois des appartements ou des appartements de type HLM.
07:16Il faut absolument que les personnes qui auront des voitures bientôt qui seront moins chères
07:20puissent aussi se charger moins cher en ville.
07:22Donc, on travaille actuellement sur des solutions qui permettraient d'aller pratiquement aux tarifs réglementés en ville.
07:27Ça veut dire que vous ne répercutez pas du tout les fluctuations financières du tarif de l'électricité sur vos clients.
07:35Vous essayez de conserver un prix, on va dire, moyen pour vos clients, c'est ça ?
07:42Disons que c'est que quand à partir du moment où il y a des effets, il faut avoir un modèle qui tient la route,
07:46c'est-à-dire pouvoir supporter le changement d'environnement dans lequel...
07:50Sinon, les gens ne comprennent plus rien. On voit déjà même à la télé actuellement en disant
07:55tout est dit et presque n'importe quoi.
07:58Aujourd'hui, il faut être à des prix qui soient en dessous de 1 euro le litre d'essence, si je peux dire.
08:03Et nous, on est à 70 centimes.
08:05Et justement, comme il ne s'agit pas d'essence mais d'électricité,
08:09on n'a pas encore vu les balbutiements des voitures électriques, enfin pas complètement.
08:15Et si une voiture électrique tombait dans ce qu'on appelle la panne sèche, c'est-à-dire plus d'électricité pour le coup,
08:21qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que Station E est capable de rapatrier un véhicule jusqu'à sa station
08:27ou faut-il utiliser un autre service ? Et si oui, lequel ?
08:31C'est une très bonne question. C'est-à-dire que quand on achète un véhicule ou qu'on le loue,
08:36d'abord, on a une assurance comme quand on crève un pneu sur l'autoroute, etc.
08:40Il y a l'assistance technique qui vient.
08:42C'est très rare, les voitures électriques qui tombent en panne.
08:46Moi, ça fait 7 ans que je conduis en voiture électrique, j'en ai pas vraiment entendu parler.
08:51En revanche, si ça arrivait, une panne d'ailleurs électrique ou une panne de voiture, un problème électronique,
08:56il y a toujours des dépanneurs qui viennent et qui sont en capacité d'aller transporter le véhicule jusqu'à une borne.
09:01Et encore une fois, quand on a qu'un station, on peut se charger partout.
09:04Il suffit de déposer la voiture quelques centaines de mètres plus loin, quelques kilomètres,
09:08parce que maintenant il y en a partout des points de charge en France, c'est vraiment incroyable.
09:12Il y en a 140 000, donc on va pouvoir se recharger.
09:16Vous disiez tout à l'heure que vos stations, vous en aviez un certain nombre.
09:21De combien est-il précisément aujourd'hui ?
09:24Aujourd'hui, c'est 339, je crois, ou 40. On sort une station par jour.
09:28Mon objectif, c'est d'en sortir 8 par jour dans un an et demi.
09:32Donc à 2030, par exemple, vous envisagez ?
09:35A 2030, on appelle ça un objectif ambitieux, mais on voudrait avoir 10 000 stations,
09:40ce qui fait un grand réseau et qui permettra d'avoir aussi des abonnés.
09:45Un peu comme vous retrouvez en téléphonie, on aura des abonnés au station E,
09:49puis on ira partout se charger, mais on pourra aussi avec cette carte aller se charger ailleurs
09:52quand on ne trouve pas une station E.
09:54Et cette carte-là, vous la fournissez ?
09:56Elle est offerte. C'est-à-dire que quand on va sur notre site internet, on peut la commander.
10:03On a aussi une application mobile qui permet aussi de la commander.
10:05Donc on a une petite appli qui permet de voir le réseau de tout le monde, tous les prix d'ailleurs.
10:08On peut voir le prix de nos collègues concurrents chez qui on peut se charger.
10:11Quand vous cliquez sur une station pour voir le prix, vous aurez le prix au kilowattheure.
10:14Et donc la carte, elle est disponible sous 2-3 jours en général, mais elle n'est pas vendue.
10:18Elle est offerte aujourd'hui.
10:19Alors vous parliez de votre site internet. Profitez-en. Je vous laisse le définir en ligne.
10:24C'est station avec un S, comme il y a plusieurs stations, voilà, t-e.com.
10:29OK. Ces stations, elles ont un certain design.
10:34Qu'est-ce qui vous motive à faire un design particulier sur les stations ?
10:39C'est un des axes stratégiques. On retrouve des objets de la vie de tous les jours,
10:44comme les smartphones, sans nommer la marque.
10:46Il faut que ce soit acceptable, il faut que ce soit intégré dans le paysage.
10:51Alors c'est industriel, donc c'est un peu compliqué.
10:54C'est pareil quand on dit j'ai un tracteur.
10:56Un tracteur, il faut le designer.
10:58Et puis après, une station, elle a son équipement, elle a un mât puisqu'on met des télécoms.
11:03Et donc il faut que ça puisse s'insérer, que ce soit accepté par tout le monde.
11:06Votre avenir, c'est quoi ?
11:08Moi, je le vois brillant pour l'instant avec toute l'équipe.
11:11Parce que d'abord, je ne suis pas tout seul.
11:13On est quand même 36 personnes derrière qui sont vraiment très motivées à offrir ces services.
11:18Parce que là, on est attaché aujourd'hui à, c'est pas tellement la technologie
11:21ou de dire on veut être une licorne, je ne sais quoi.
11:24On veut vraiment, notre cœur de métier, c'est d'aller dans les territoires,
11:28aller là où les collectivités se disent j'aimerais bien qu'il y ait des entreprises investissent.
11:32Donc on vient investir dans les territoires, quelle que soit la nature des territoires,
11:35avec un modèle qui me semble très pertinent.
11:38Merci Alain Roland, président fondateur de Station E,
11:41l'entreprise qui révolutionne la mobilité électrique.
11:44Nous nous retrouvons dans quelques instants après une courte pause publicitaire.
11:47A tout de suite.
11:55Il est temps de retrouver Thibaut Lefrenche-Trotteur,
11:58qui sillonne la France à la rencontre de ceux qui trouvent des solutions pour un futur durable.
12:03Alors de quoi allez-vous nous parler Thibaut ?
12:05Eh bien on va parler d'agriculture écologique avec quelqu'un que je vais vous faire découvrir.
12:09Il s'appelle Denis Vicentini.
12:11Il a mis au point des rouleaux à désherber les cultures
12:14qui s'intègrent dans une démarche de préservation de la terre
12:17en reconstituant le capital fertilité des sols.
12:20Alors je l'ai rencontré à Neyrac, dans le Lot-et-Garonne,
12:23car c'est là qu'il développe ses machines agricoles et il va nous en raconter l'origine.
12:28En 2015, on a construit le premier prototype de rouleau destiné à désherber les cultures.
12:33Et de cette machine-là, qui marchait partiellement on va dire,
12:37on en a décliné deux.
12:39Le Rolls, qui est un rouleau pour gérer les couverts végétaux.
12:42Et l'Orbis, qui est un outil à disque,
12:44qui lui sert à gérer les couverts mais aussi à désherber les cultures.
12:47Et donc tout ça sous la marque Roll&Sem.
12:50Quel est le concept ?
12:51Comment ces machines fonctionnent de manière durable et préservent le sol et même l'enrichissent ?
12:56Alors en fait, la machine en soi, elle ne fait pas tout.
12:59C'est l'itinéraire cultural qui va permettre d'enrichir les sols.
13:03Donc le premier axe, c'est réduire au maximum l'impact que l'on a sur les sols
13:09pour préserver la structure, pour préserver la fertilité,
13:12pour préserver toute la vie que le sol contient.
13:14Et le deuxième, c'est l'implantation de couverts végétaux.
13:17Donc le couvert végétal, c'est une culture qu'on va implanter
13:20mais qui n'est pas destinée à nourrir l'homme,
13:22mais qui est destinée à nourrir le sol, à nourrir la vie du sol.
13:25Donc c'est un paillis végétal qui se décompose et qui nourrit la terre.
13:29Le couvert végétal qu'on a implanté et qu'on va détruire avec le Rolls
13:33va constituer un paillis qui va se dégrader petit à petit dans le temps
13:37et qui va être consommé par la vie du sol, par les bactéries, les champignons,
13:41les habitants du sol, les vers de terre notamment.
13:43Lorsque ce sol est en bon état, il est naturellement fertile.
13:46Donc les plantes qui poussent dessus poussent en bonne santé.
13:49Quand on a un sol en bon état, les plantes sont saines.
13:52Donc elles ne sont pas attaquées par les insectes.
13:54Elles ne tombent pas malades ou beaucoup moins malades.
13:56Donc on réduit fortement l'insisté d'utiliser des produits chimiques
14:02pour lutter contre ces problématiques de production.
14:05Est-ce qu'on peut aller voir de plus près ce Rolls ?
14:07Donc on est devant le fameux Rolls.
14:09Alors est-ce que vous pouvez le décrire pour les auditeurs ?
14:12Alors le Rolls, c'est un roulon qu'on appelle de type Faka.
14:16Le principe du rouleau Faka consiste à pincer la tige des plantes
14:21entre le rouleau et le sol pour ralentir la circulation de la sève
14:24et faire mourir la plante.
14:26Donc la majorité, les rouleaux en général sont constitués d'un rouleau monobloc.
14:32Du fait qu'on ne travaille pas le sol, lorsque le sol n'est pas plat,
14:36un rouleau monobloc, il ne va impacter que les bosses.
14:39Il va laisser les creux.
14:41Donc on a eu l'idée de découper ce rouleau en rondelles,
14:43en tranches de 5 cm.
14:45Pour constituer les roues.
14:47Et chaque roue, avec son propre poids,
14:50peut faire ce travail de pincement de la tige sur le sol
14:54et épouser le profil du sol même s'il est irrégulier.
14:57Il peut passer n'importe où ?
14:58Il peut passer sur les sols agricoles qui ne sont jamais plats.
15:01Ce ne sont pas des roues tout gros données.
15:04Alors qu'est-ce qui vous a donné l'idée ?
15:06Comment il est né ce Roll ?
15:09L'idée, pour être honnête,
15:11elle est venue en discutant avec des collègues agriculteurs
15:14qui ont rencontré le même problème que nous.
15:19Et par la discussion, par la réflexion,
15:22on a fait plusieurs essais, on a fait plusieurs prototypes
15:24avant d'arriver à cette solution simple.
15:27L'idée, il fallait y penser.
15:29Comme toujours, comment se fait qu'on n'y ait pas pensé avant ?
15:31On peut le dire, vous êtes de formation ingénieure,
15:34vous êtes ingénieur mécanique, c'est ça ?
15:37Oui, mais ce n'est pas la formation d'ingénieur
15:39qui fait qu'on a des idées.
15:40Les idées, on les a en discutant avec les uns et les autres
15:43et en s'intéressant à un sujet.
15:45Après, la mise en œuvre, oui, elle se fait bien
15:48quand on sait faire notre métier.
15:51Je crois que vous avez été primé dans un concours agricole.
15:54On a été primé pour le Rolls en 2018 au Sival,
15:57au Salon du Sival à Angers.
15:58On a aussi été primé pour l'Orbis en 2020,
16:02toujours au Sival.
16:03Alors comment une machine comme celle-ci
16:05s'intègre dans les problématiques actuelles
16:07de développement durable ?
16:08Elle s'intègre dans un itinéraire cultural différent
16:11de ce qu'on pratique en agriculture classique
16:14dite conventionnelle ou même bio,
16:16parce que le sujet, il n'est pas là.
16:18On n'est pas là pour opposer les bio conventionnels.
16:21Les deux ont des forces et des faiblesses.
16:23Mais par contre, ce qui est essentiel dans ces deux systèmes,
16:26c'est le sol.
16:28Nos plantes, elles poussent dans le sol.
16:30On ne les fait pas pousser dans un substrat artificiel.
16:35Et quand le sol est en bon état,
16:37quand il est fertile, quand il est vivant,
16:39quand il est équilibré,
16:40les plantes poussent en bonne santé
16:42et la récolte est de bonne qualité aussi.
16:46Donc ça impacte la qualité de ce que l'on va manger derrière.
16:51Et oui, c'est un cercle vertueux,
16:53c'est en prenant soin du sol
16:54qu'on cultive des plantes en bonne santé.
16:56En attendant de retrouver la suite de ce reportage,
16:58je vous invite à visiter le site rollensem,
17:00R-O-L-L-E-M.fr,
17:03pour découvrir cette gamme d'outils innovants
17:05pour une agriculture encore plus durable.
17:08Merci beaucoup Thibault pour ce reportage passionnant.
17:12Nous nous retrouvons dans le studio de Sud Radio
17:18avec un second invité qui se nomme Marcel Turbot.
17:21Il est président de Turbot Céréales
17:23et va nous parler de son idée innovante
17:25de coopérative citoyenne et solidaire
17:27de production agricole à impact
17:29sur laquelle il travaille d'arrache-pied depuis 2017,
17:32en s'appuyant bien entendu sur la technologie blockchain.
17:35Saviez-vous qu'en France,
17:37deux tiers des producteurs de céréales
17:39n'ont pas la trésorerie nécessaire
17:41pour financer leur cycle de production
17:43de 9 à 12 mois,
17:45avec pour conséquence jusqu'à plus 30%
17:47de coût de production.
17:49Et oui, plus 30%, un revenu producteur
17:51passant de 3 000 à moins de 1 000 euros brut par mois.
17:54Sur une filière déstabilisée
17:56qui ne peut pas faire sa transition agroécologique,
17:59je pense que Marcel Turbot a des solutions à proposer.
18:02Bonjour Marcel.
18:04Selon vous, produire durable et bien vivre, est-ce possible ?
18:07Oui, c'est possible.
18:09On le voit bien, l'agriculteur est très connecté.
18:12Il sait partager son matériel avec ses voisins.
18:15Il mutualise aussi les données.
18:17Mais aujourd'hui, le problème principal de l'agriculture,
18:20on l'a vu cette année avec les manifestations,
18:22c'est la trésorerie.
18:24Il y a un gros problème de trésorerie dans la filière.
18:27Chez Turbot Céréales, notre mission,
18:29c'est d'arriver à mutualiser la trésorerie,
18:31en allant vers le consommateur,
18:33pour qu'il participe à la coproduction
18:35de sa production agricole un an à l'avance,
18:38pour avoir une meilleure traçabilité et un meilleur suivi.
18:41On était juste avant avec Alain Roland,
18:44qui est fondateur de Station E.
18:47De l'agriculture à la station électrique,
18:50il n'y a peut-être qu'un pas.
18:52Mais il y a d'autres rapports, vraisemblablement,
18:55entre l'agriculture et votre activité.
18:58Est-ce que vous avez, Alain Roland,
19:00un rebondissement à faire sur ces premières phrases ?
19:04Je vais quand même laisser Marcel le parler,
19:06mais très rapidement, quand on parle du haut débit,
19:08quand on met ce qu'on appelle le smart city,
19:10et qu'on va dans des endroits qui sont assez reculés,
19:13où il y a évidemment de l'agriculture qui se développe,
19:16ces systèmes permettent d'y ajouter des équipements
19:18que vous pourriez partager,
19:20comme des drones, etc., qui ont besoin d'être pilotés.
19:22C'est vrai qu'en amenant des stations
19:24qui ont ces capacités de télécommunication,
19:26je pense que ça peut favoriser ce type de développement.
19:29Merci, Alain.
19:30Marcel, vous allez rebondir sur ce que dit Alain,
19:34mais avant, j'ai juste une petite question.
19:37C'est quoi votre parcours professionnel
19:39pour en arriver à la création de cette plateforme ?
19:42Moi, je suis un petit fils agriculteur.
19:44J'ai fait des études d'ingénieur agronome.
19:47J'ai aussi été très dans la tech quand j'avais 17-18 ans.
19:50J'ai gagné quelques prix.
19:52Et ensuite, j'ai eu un parcours de négociations agricoles.
19:54Et c'est là où je me suis aperçu du problème de trésorerie
19:56qui se dégradait d'année en année.
19:58Et donc, c'est pour ça qu'il y a 7 ans, 8 ans,
20:00on a cherché des solutions pour abder la trésorerie des agriculteurs.
20:03On a cherché des solutions pour rebondir
20:05sur des stations chez les agriculteurs.
20:07On voulait faire des stations au voiturerage,
20:09sur l'électrique, avec aussi des paniers à partager et autres.
20:13Mais on s'est aperçu que pour établir la confiance,
20:15il faut vraiment un partage avec le consommateur
20:17et avoir partagé la trésorerie.
20:19Et ça, c'était le nerf de la guerre.
20:22On a créé une solution coopérative d'intérêt collectif
20:28qui permet de partager, de coproduire sa production agricole.
20:32Ah oui, c'est tout un programme en effet.
20:35Dites-nous précisément,
20:37qui est concerné par Turbocéréales,
20:39par la plateforme que vous avez lancée ?
20:42Tout le monde est concerné.
20:44Ce qui se passe, c'est que chez Turbocéréales,
20:46on va faire appel à des investisseurs,
20:48à des citoyens,
20:50à co-financer l'agriculteur.
20:53L'agriculteur va avoir à disposition
20:55la trésorerie apportée par ses investisseurs.
20:57En garantie, on va prendre des récoltes futures.
21:00Et l'agriculteur va aller voir ses fournisseurs
21:03et va qualifier aussi des fournisseurs
21:05qui vont être nos apporteurs d'affaires.
21:08On va permettre aux fournisseurs de rentrer dans la coopérative
21:10pour mieux produire, partager de la data.
21:12C'est important de partager sa donnée
21:14pour améliorer l'impact carbone, pour améliorer l'impact phyto,
21:17pour avoir vraiment de la transition écologique.
21:19S'il n'y a pas de confiance, ça ne marche pas.
21:21On apporte la trésorerie pour récupérer la confiance.
21:23Ça voudrait dire que finalement,
21:25l'agriculture 2.0 devrait sauver nos amis agriculteurs.
21:29Je dirais même l'agriculture 4.0.
21:31On est vraiment avec la data.
21:34C'est pour ça qu'on utilise de la blockchain pour sécuriser.
21:37On utilise aussi différents ensembles.
21:39On arrive vraiment vers l'agriculture partagée,
21:42entre agriculteurs mutualisés.
21:44C'est le mot à la vôtre en ce moment.
21:46Vous parliez de contrats de production.
21:48Ces contrats de production sont-ils associés
21:50à des outils de gestion innovants ?
21:52Tout à fait.
21:53On met à disposition de nos agriculteurs, de nos membres,
21:55une plateforme de suivi
21:57qui permet à l'agriculteur
21:59d'aller améliorer son suivi cultural,
22:01mais d'avoir aussi des solutions
22:03qu'il n'a pas pensées en mutualisant.
22:05La technologie permet aussi ça.
22:08La technologie dont vous parlez, c'est la blockchain ?
22:10Non, c'est une technologie plateforme.
22:13Par contre, la blockchain va venir simplement sécuriser
22:16et rassurer le consommateur
22:18que son argent est bien tracé
22:20vers ce que le citoyen souhaite,
22:22vers de l'agriculture soit bio,
22:24soit différentes filières.
22:26On appelle la preuve d'impact, c'est ça ?
22:29Oui, tout à fait.
22:31Si on est investisseur et que l'on souhaite
22:33mettre de l'argent sur la plateforme
22:35pour aider nos amis agriculteurs,
22:37est-ce qu'il y a une rentabilité particulière ?
22:40On va être une rentabilité qui est intéressante.
22:43L'agriculteur va pouvoir gratifier
22:45l'investisseur entre 6 et 10 %
22:49selon la durée, selon différents éléments
22:52qui rentrent en jeu.
22:54Parfait. Nous avons ici un projet formidable.
22:58C'est plus qu'un projet, c'est un dossier
23:01qui existe déjà.
23:03Vous avez une plateforme qui est en ligne.
23:05Vous pouvez citer le nom de la plateforme ?
23:08C'est Turbo, T-U-R-B-O, comme un futur,
23:11attaché CEREAL,
23:13CEREAL sans E, donc C-E-R-E-A-L.io,
23:17pour l'innovation.
23:19On peut nous contacter à partir de cette plateforme.
23:22Merci Marcel Turbo, président de Turbo Céréal.
23:25Il me reste maintenant à vous saluer
23:27et à vous donner rendez-vous la semaine prochaine
23:29sur Sud Radio, même jour, même heure,
23:31pour la planète demain.
23:33Je vous dis à la semaine prochaine.