Le duel des historiens ! D'un côté, Clémentine Portier-Kaltenbach. De l'autre, Stéphane Bern, dont les connaissances sont mises à l'épreuve dans ce quiz où les questions historiques les plus pointues côtoient les plus farfelues. Qui aura réponse à tout ? Ou bien à rien ? Faites vos jeux, rien ne va plus.
Retrouvez "Bern to be alive" sur : http://www.europe1.fr/emissions/bern-to-be-alive
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00:00 16h18 sur Europe 1, historiquement vôtre.
00:04 Stéphane Bern.
00:05 Chaque après-midi dans "Historiquement Vôtre"
00:07 vient ce moment de l'émission où je ne contrôle plus rien.
00:09 C'est Bern to be alive.
00:11 Vous dites ça à chaque fois Stéphane.
00:13 Et à chaque fois c'est un triomphe romain.
00:15 Non mais franchement, arrêtez de faire le modeste.
00:17 Vous ne trompez personne.
00:19 Ah non non mais croyez-moi Jean-Luc,
00:21 je suis brillant malgré moi.
00:23 Oh, eh bien écoutez, démonstration tout de suite.
00:26 Jouons !
00:28 En plus là vous jouez à domicile.
00:30 "God Save the Queen", ça vous parle ?
00:32 Oui.
00:33 Puis "God Save the King".
00:34 C'est bien sûr l'hymne national du Royaume-Uni.
00:36 Mais c'est aussi la phrase qui est prononcée au Parlement du pays
00:39 pour signifier la sanction royale du souverain
00:41 lors d'une proposition de loi.
00:43 Sauf que la phrase est prononcée en français.
00:48 Vrai ou faux ?
00:50 Dieu sauve le roi !
00:53 Non, ça n'a pas de sens.
00:55 Vous parlez très bien le français avec l'accent anglais comme ça.
00:59 Donc vous dites non ?
01:01 Non, je ne crois pas.
01:02 Moi j'aurais dit non aussi.
01:04 Ok, on vérifie.
01:05 Alors, vous avez gagné mais on dit bien une phrase en français.
01:11 On ne dit pas "Dieu sauve le roi" mais "Le roi le veut".
01:14 Ah, alors là, Stéphane...
01:18 En effet, en 1488, les affaires parlementaires et judiciaires
01:22 étaient traitées en français.
01:23 Et aujourd'hui encore, le greffier prononce cette phrase.
01:26 Quand il n'y a pas d'assentiment royal, le greffier dit toujours en français
01:29 "Le roi avisera".
01:31 J'ignorais ce détail.
01:32 Oui, c'est bien.
01:33 Mais en tout cas...
01:34 Il y a pourtant de quoi dire.
01:35 Oui, c'est ça.
01:36 J'ai appris quelque chose.
01:38 Une question pour vous Clémentine.
01:39 On va parler un peu de diplomatie internationale.
01:43 Les japonais parlent parfois de "bushu suru".
01:47 C'est quand, dans une délégation internationale,
01:49 personne ne parle le vieux japonais.
01:52 À savoir le japonais du XIIe siècle.
01:54 En cas de "bushu suru", aucun traité ne peut être signé.
01:59 Vrai ou faux ?
02:01 Oui, c'est un traité.
02:02 Ce sont des documents importants, des documents diplomatiques.
02:05 Exactement.
02:06 Et donc, il faut que pour un traité d'importance,
02:09 il y ait une version de ce traité qui soit dans l'ancien japonais du XIIe siècle.
02:15 Oui.
02:16 Non, je ne peux pas m'empêcher de croire que "bushu suru",
02:18 ça doit être autre chose.
02:19 Je réponds non.
02:20 Vous répondez non.
02:22 Vous avez gagné !
02:24 Ne sous-estimez jamais la perversité du poseur de questions, comme vous dites.
02:27 Le "bushu suru" désigne le fait de vomir sur quelqu'un en public,
02:30 et que c'est embarrassant.
02:32 L'expression est née un 8 janvier 1992,
02:35 grâce à Georges Bush Pair,
02:37 qui a vomi sur le Premier ministre japonais,
02:39 en plein dîner officiel, avant de s'évanouir.
02:41 Une question pour Stéphane.
02:46 On va parler copyright.
02:49 Le copyright a été inventé par les Américains.
02:52 Le Congrès, en 1790, prévoit une loi
02:55 où les inventeurs auront un droit exclusif vis-à-vis de leur découverte.
02:59 On a appelé ce texte le Copyright Act of 1790.
03:04 On connaît un copyright, mais il existe aussi un copyleft.
03:09 Vrai ou faux ?
03:11 Et c'est quoi le copyleft ?
03:12 Ah bah ça c'est à vous de deviner.
03:14 Copyleft...
03:16 Qu'est-ce que c'est ce truc ?
03:18 C'est de regarder dans son regard.
03:20 Et là vous vous apercevez qu'il ne se passe rien dans le regard.
03:22 C'est le vide complet.
03:24 Bon allez, je vais dire oui.
03:26 Vous dites oui ?
03:27 Ça existe le copyleft ?
03:28 Oui.
03:29 D'accord, écoutez si vous voulez.
03:31 Vous avez...
03:33 encore gagné !
03:34 Ah bah oui !
03:35 Eh oui !
03:36 Oui, ça existe, ça existe.
03:37 Alors c'est quoi ?
03:38 Alors le copyleft, c'est d'une manière générale
03:40 la démarche de rendre libre une œuvre,
03:42 et de faire en sorte que sa version améliorée
03:44 ou modifiée le soit aussi.
03:46 Cette notion est arrivée en 1970.
03:48 L'auteur refuse ainsi que son travail soit accompagné
03:51 d'une restriction à la copie.
03:53 Vous allez être contente, on va parler littérature.
03:56 1969, Samuel Beckett est pris Nobel de littérature.
04:01 L'auteur, d'en attendant Godot,
04:03 qualifie cette consécration de "catastrophe".
04:06 La maison à Gallimard, elle, va se frotter les mains
04:09 puisqu'elle va publier beaucoup de ses lettres.
04:11 Grâce à ses lettres, on a su beaucoup de choses sur Samuel Beckett,
04:13 et notamment, on sait exactement ce qu'il a fait
04:16 le 2 février 1975.
04:19 Il a regardé pour la première fois la télévision,
04:22 il a mangé une orange,
04:24 ou il a trompé sa femme ?
04:26 Je serais tentée de mettre "il a mangé une orange" mais...
04:29 En regardant la télé.
04:31 Ouais, quel sens ça ?
04:33 Alors que regarder la télé pour la première fois en 1975...
04:36 Ouais, tromper sa femme...
04:38 Bon, bah alors manger une orange peut-être,
04:40 parce que c'est...
04:41 Sans conviction, vous dites quoi alors ?
04:42 Je dis manger une orange sans conviction.
04:44 Il aurait mangé une orange.
04:46 Vous avez...
04:48 Encore gagné !
04:50 Bravo Clément !
04:51 Il a mangé une orange.
04:53 Il a volé l'orange, il a volé, il a volé l'orange...
04:56 Du marchand !
04:58 Je sais pas quelle est la version que je préfère.
05:00 Michel, Agi Berbeco ou vous ? Je ne sais pas.
05:02 Bah oui, on va le faire en duo, hein Stéphane ?
05:04 Alors il a mangé une orange.
05:05 Vous ferez l'orange, moi je ferai du marchand à chaque fois.
05:07 Oh ça va être super.
05:09 Il a écrit dans une lettre qu'il envoie à une amie proche,
05:11 Barbara Bray, il a écrit "Mangez une orange".
05:14 Aujourd'hui j'ai mangé une orange.
05:16 Ah bah c'est bien.
05:17 C'était avant les textos, on était obligés d'écrire.
05:20 Il va falloir une question pour vous départager.
05:22 Ah c'est bien.
05:23 La voici.
05:24 La première fois qu'on a vu une bactérie, c'était en 1676.
05:29 Comme elles sont microscopiques, il fallait que le microscope soit inventé, évidemment.
05:33 C'est le néerlandais Van Leveneck,
05:36 qui était le premier à en voir une.
05:38 Il les a d'abord appelées les animalcules.
05:41 On découvre encore des bactéries aujourd'hui en 2022.
05:44 C'est le cas de la Thio margarita magnifica.
05:47 Quelle est sa particularité à cette bactérie ?
05:51 Elle est tout le temps en train de s'accoupler.
05:54 On la voit à l'œil nu.
05:56 Elle produit naturellement de l'alcool.
05:59 Quand le chercheur s'est approché, vraiment très très proche,
06:03 elle a hurlé "Personne n'a craqué !"
06:05 Deux.
06:07 Qui a dit deux en premier ?
06:09 Moi.
06:10 Aujourd'hui, celle qui a gagné, c'est...
06:14 C'est personne.
06:16 Match nul !
06:17 Elle se voit à l'œil nu.
06:19 Bon, d'accord.
06:21 Redites-nous son nom.
06:23 La Thio margarita magnifica.
06:25 Vous voulez savoir pourquoi elle se voit à l'œil nu ?
06:27 C'est parce qu'elle fait 2 cm la bactérie.
06:29 Et elle est 5000 fois plus grande qu'une bactérie classique.
06:32 C'est bien.
06:33 Je suis content.
06:34 Personne ne sera contrarié aujourd'hui.
06:36 C'est un match nul.
06:37 Merci beaucoup Clémentine.
06:39 A demain.
06:40 Au revoir messieurs.
06:41 Historiquement Vôtre