Le quiz du 24/04/2023

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Le duel des historiens ! D'un côté, Clémentine Portier-Kaltenbach. De l'autre, Stéphane Bern, dont les connaissances sont mises à l'épreuve dans ce quiz où les questions historiques les plus pointues côtoient les plus farfelues. Qui aura réponse à tout ? Ou bien à rien ? Faites vos jeux, rien ne va plus.
Retrouvez "Bern to be alive" sur : http://www.europe1.fr/emissions/bern-to-be-alive

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Transcript
00:00 16h18 sur Europe 1, historiquement vôtre, Stéphane Bern.
00:06 Chaque après-midi dans "Historiquement Vôtre",
00:08 on vient à ce moment de l'émission, on s'amuse, on pleure, on rit,
00:11 il y a des méchants, il y a des gentils, enfin c'est la vie quoi.
00:14 - Excusez-moi mais vous...
00:15 - Vous pleurez, je ris, vous êtes le méchant, je suis la gentille,
00:17 je crois que chacun l'aura compris.
00:19 - Je crois que tous les deux vous confondez avec Candi,
00:22 il y a des méchants et des gentils.
00:24 - Ou avec Heidi.
00:25 - Non.
00:26 Pour le quiz "Stell Churchilly", je vous propose plutôt du sang et des larmes.
00:29 Voilà, c'est parti pour un duel à couteau tiré,
00:32 c'est "Burn to be alive" sur Europe 1.
00:34 Et on commence avec vous Stéphane.
00:37 La cancel culture et le wokisme ne datent pas d'hier.
00:41 Il y a près de 30 ans, on a été obligé de détruire des millions de billets de 200 francs
00:46 à l'effigie des Frères Lumière, à cause de leur sombre passé durant l'occupation.
00:51 Vrai ou faux ?
00:55 - Je ne savais pas qu'on avait proposé des Frères Lumière sur des billets.
01:00 - Alors en plus...
01:01 - Le billet de 200 francs.
01:02 - C'était il y a 30 ans.
01:03 Vous avez dit il y a 30 ans ?
01:05 - Il y a près de 30 ans, oui.
01:06 - Ah bah attendez, on était...
01:07 Il y a près de 30 ans, donc c'est 93.
01:10 - Autour de 93.
01:12 - Il n'y avait pas encore l'euro et on aurait...
01:15 - C'était quoi les billets de 200 francs ?
01:17 - C'était des billets rouges si mes souvenirs sont bons.
01:18 - Oui, c'était pas des... Non, les Richelieu c'était des 100 francs.
01:21 - Les 100 francs, Richelieu.
01:22 - Les 200 francs c'était des Pascal.
01:23 Non, c'était les 500 francs peut-être les Pascal.
01:25 - Non, 50 les Pascal.
01:26 - 50 les Pascal.
01:27 Alors, 200 francs ?
01:28 - Oh écoutez, 500 les Pascal.
01:32 - Il y aurait quand même bien un rond de cuir.
01:34 - Vous connaissez que les 500 vaut, hein ?
01:36 - Non.
01:37 Non, je crois que j'en ai jamais eu.
01:38 - C'est vrai ?
01:39 - Oui.
01:39 - On m'en a offert un.
01:40 Maintenant ça vaut plus rien.
01:41 Ça vaut 2 euros un Pascal.
01:42 - À quoi ressemble-t-il ?
01:43 Il était de quelle couleur déjà ?
01:44 - Je vous dis, dans mon souvenir, je me demande si le 200 francs n'était pas rouge.
01:48 Je vais vérifier pendant que vous réfléchissez.
01:51 - Ah oui, c'était beau les billets de bain autrefois.
01:53 - C'était bien quand on avait le franc.
01:54 - Qui n'a pas connu les pasteurs ?
01:55 Non, mais c'est pas ça.
01:56 C'est que les billets étaient des œuvres d'art.
01:58 - Agarnés.
01:59 Ils étaient agarnés.
02:00 - Multicolores et incarnés.
02:01 - Maintenant c'est des ponts et des...
02:03 Voilà.
02:04 - Alors, il y a eu des billets rouges comme je vous le disais,
02:07 mais il y en a eu d'autres plus classiques.
02:09 Plus classiques, mais dans les années 90, c'était plutôt un billet rouge.
02:12 - Donc, non, non, mais...
02:13 Attendez, attendez.
02:14 J'ai une question à vous poser très importante.
02:17 - Je vous écoute.
02:18 - Est-ce que ces billets ont été mis en circulation, oui ou non ?
02:22 - Alors...
02:23 Écoutez...
02:25 Je me souviens plus s'ils ont été mis en circulation,
02:30 mais en tout cas, mon affirmation, c'est qu'ils ont été détruits.
02:33 - Il y a eu une polémique.
02:34 Ok, ils ont été détruits.
02:35 Mais est-ce qu'ils ont été détruits après avoir été mis en circulation
02:39 ou avant d'être mis en circulation ?
02:42 - En plus, vous vous rendez compte du gâchis ?
02:45 - Avant.
02:46 - Alors, ça expliquerait pourquoi on ne s'en souvient pas.
02:49 - Donc, je dirais oui.
02:50 - Vous diriez oui.
02:53 - Mais quel gâchis !
02:54 Alors, on a édité des millions de billets de banque.
02:57 - Des millions, comme disait Arlette.
02:59 - Ah bah, c'était les Lumières.
03:01 C'était pas bien.
03:02 - Ah oui, mais il faut que c'est ça.
03:03 - Enfin, ils ont inventé le cinéma, ça va.
03:05 - Voilà, tout à fait.
03:06 Après tout, l'essentiel était fait.
03:09 On pouvait leur pardonner.
03:11 - Parce que le billet de 200 francs qu'on a connu, c'était avec Gustave Eiffel.
03:14 - Voilà.
03:15 - Cherchez le nom.
03:16 - Exactement.
03:17 - C'est vous qui vous appelez ?
03:19 - Je suis déjà qui a...
03:20 - Oui, celui qui a fait le tour Montparnasse.
03:22 - Non, le tour Eiffel.
03:23 - Bounie Cosen ?
03:24 Queclin ?
03:25 - Mais non, Eiffel.
03:26 - Ah bon, pardon.
03:27 - Non, non, non, c'était son vrai nom.
03:28 - Ça va, maintenant, au premier degré ?
03:29 - Non, oui, excusez-moi, mais c'était son vrai nom.
03:32 - Donc, je dirais oui.
03:33 - Allez, vous dites oui.
03:34 - Je flirtais avec le danger.
03:35 - Oui, mais c'est comme ça qu'on vous aime.
03:37 - Vous avez gagné !
03:39 - Vous avez bien flirté.
03:40 Ça s'est passé en 1995.
03:43 Le canard enchaîné a sorti l'affaire au moment où un billet à l'effigie des Frères Lumière devait sortir.
03:48 Il a fallu détruire 17 millions de billets.
03:51 - Oh là là !
03:52 - Parce que les Frères Lumière avaient eu la Francisque,
03:54 et que l'un des deux frères, Auguste, avait même adhéré à la Légion des volontaires français contre le bolchevisme de Dorio.
04:00 Pour réhabiter le nom des Lumière, notons que Henri, fils d'Auguste, fut un résistant de la première heure.
04:05 Voilà.
04:06 En tout cas, les billets, hop !
04:07 - Et cet épisode a été complètement oublié.
04:09 - 17 millions de billets détruits comme ça ?
04:11 - Est-ce qu'ils laissaient les Frères Lumière sans célébrer la Ciota, notamment ?
04:14 - Ça fait combien de palettes de billets, ça ?
04:16 17 millions de billets, d'autre part, ça doit pas être un truc très volumineux.
04:19 - À votre échelle, non.
04:23 C'est pas grand-chose.
04:24 - Qu'est-ce que vous voulez dire ?
04:25 - Vous êtes très riche, je sais que chez vous, ça ressemble à la maison de Picsou.
04:29 - Ah bah bien sûr, chez moi, j'ai une palette de billets dans mon salon, naturellement.
04:34 - Et de pièces.
04:35 Pourquoi vous aviez compris quoi exactement ?
04:36 Je sens que vous êtes à cran.
04:38 - Bah vas-y, posez votre prochaine question.
04:40 - Je vous attends au tournant.
04:42 - Le rucu, ça vous parle ?
04:44 - Ça me dit quelque chose.
04:46 - C'est au XVIIe siècle, en France, que le rucu fut utilisé pour la première fois.
04:50 Le rucu, c'est le premier engrais pas naturel à base de phosphate utilisé pour des épinards.
04:58 Vrai ou faux ?
04:59 - Vous savez, ça, vraiment, pour moi, c'est vraiment une formalité de répondre à une question sur le rucu pour fertiliser les épinards.
05:09 - C'est au XVIIe siècle.
05:11 - Alors au XVIIe siècle, on utilisait beaucoup de rucu.
05:16 - Et le coucou rucu.
05:18 - En particulier pour les épinards, parce que les épinards appauvrissent le sol dans leur floraison, comprenez-vous.
05:25 - J'ai l'impression que c'est carrément autre chose, le rucu.
05:29 - Je pense que le rucu n'est pas un fertilisant pour les épinards.
05:32 Je réponds non à cette question.
05:34 - Vous répondez non, sans hésitation, sans regret.
05:37 - Il sera trop tard après.
05:39 - Les regrets, elles pourront en avoir après.
05:41 - Exactement.
05:42 - Elle peut avoir des remords.
05:43 - Je suis pleine d'espoir, si vous voulez.
05:45 - Elle peut avoir des remords, mais pas de regrets encore.
05:47 - Donc vous dites non ?
05:48 - Je dis non.
05:49 - Vous dites non.
05:50 - Vous avez gagné.
05:52 - Vous avez bien fait.
05:54 - Le rucu, c'est un colorant, issu d'une plante d'Amérique du Sud.
05:57 - C'est naturel.
05:59 - Il a été utilisé en France pour donner sa couleur orangée à la mimolette.
06:03 C'était une façon de le différencier de l'édam.
06:07 Tout ça, c'était au XVIIe siècle.
06:09 Vous êtes à égalité, Stéphane.
06:12 - Vous avez bien aidé, Anna.
06:14 - Quoi ? Sur le rucu ?
06:16 - Alors tout à l'heure, Clonou Garo nous a emmenés quelque part.
06:21 - À l'île de Ré.
06:22 - Exactement.
06:23 - Faire du vélo.
06:24 - Et là, je vous emmène à nouveau à l'île de Ré.
06:25 - Dans les routes premières.
06:26 - Sur l'île de Ré.
06:27 Alors je ne sais pas Stéphane, si vous avez souvent rêvé de profiter du bon air de l'île de Ré.
06:30 - Non.
06:31 - Dites la vérité.
06:33 Avec votre ami Laurent Deluxe.
06:35 - Ah Laurent, il avait une maison à l'île de Ré.
06:39 - Je sais, je sais. J'assiste à son mariage.
06:41 - Ah oui ?
06:42 - Oui, exactement.
06:43 Peut-être que vous avez pu constater que les ânes là-bas avaient parfois un pantalon.
06:47 - Les ?
06:48 - Les ânes.
06:49 - Les ânes ont un pantalon.
06:50 - Voilà.
06:51 Ça fait partie des traditions locales.
06:53 En 1860, le maire de Arsenray était tellement ivre
06:57 qu'il a décidé de mettre un pantalon à son âne.
07:00 On a gardé cette coutume en son hommage.
07:03 Vrai ou faux ?
07:05 Alors Laurent.
07:08 Vous mettez un...
07:10 Déjà, comment vous lui enfilez le pantalon ?
07:11 - Je me demande s'il n'y a pas une petite histoire justement
07:13 pour l'enfant du père Castor, comme le pantalon.
07:15 - Et comment vous lui...
07:16 - L'âne-pantalon justement, ça me dit quelque chose.
07:18 - Comment vous lui mettez un pantalon à votre âne ?
07:20 - Bah juste sur les pattes derrières là.
07:22 - En fait c'est une patte après l'autre.
07:24 - Vous mettez un pantalon à votre âne.
07:27 - Alors là, sur le fait qu'on mette un pantalon à l'âne, oui.
07:29 Mais que ce soit lié au fait que l'âne avait bu un coup trop.
07:36 - Le maire de Arsenray.
07:38 - Alors il était sourd.
07:39 - Il était tellement ivre qu'il a décidé de mettre un pantalon à son âne.
07:41 - Non, j'y crois pas du tout.
07:42 - On a gardé cette coutume en hommage.
07:44 - Au maire ivre.
07:46 - Non, au maire ivre.
07:47 - C'est le bateau ivre.
07:48 - Non, non, non, j'y crois pas.
07:50 - Non, moi j'insiste pas.
07:51 - Vous avez...
07:54 Encore gagné !
07:55 - Ah qu'il est fort, qu'il est fort.
07:57 - C'est tellement énorme.
07:59 - Noraly Doré, les ânes apparaissent en 1860, où il remplace le cheval.
08:03 En fait, une femme a mis un jour la chemise de son mari sur son âne.
08:07 Non pas parce qu'elle était ivre, mais parce que les marais salants sont des paradis à moustiques.
08:12 Le but, c'était que les ânes se fassent moins piquer.
08:15 C'est comme ça qu'on a commencé à habiller les ânes.
08:17 Vous avez deux points.
08:20 Clémentine va t'égaliser.
08:22 - Oui, bien sûr.
08:23 Elle est forte, Clémentine.
08:24 - Alors Clémentine, parfois dans l'équipe d'Historiquement Votre,
08:27 comme je suis le seul à ne pas être diplômé en histoire...
08:29 - Non, mais non, mais non.
08:31 - Si, si, si.
08:32 - Non, vous savez, c'est du travail surtout, des lectures.
08:35 - Oui, oui, oui.
08:36 - Moi je suis pas du tout diplômé en histoire.
08:37 - Un travail insatiable.
08:39 - Vous avez l'équivalence.
08:40 Je me sens un peu comme un paria dans cette équipe, je vous dis la vérité.
08:45 - Non.
08:46 - D'où vient le mot paria ?
08:47 Un paria, c'était un soldat, un musicien ou un charcutier paysagiste.
08:53 - Alors...
08:57 Un paria, un charcutier paysagiste, un musicien ou un...
09:08 - Charcutier paysagiste, un soldat ou un musicien.
09:10 - Un paria, c'est celui qui est ostracisé, qui est à part, qui est d'une caste différente.
09:21 Pour moi c'est plutôt un terme qui m'évoque l'un des intouchables, le paria,
09:28 celui qu'on ne peut pas fréquenter, celui qu'on met à part.
09:32 - Si vous voulez, je peux rajouter un mot.
09:34 - Est-ce que... Je vois pas, le charcutier paysagiste là, non.
09:38 - Bon.
09:39 - Est-ce que c'est un musicien ?
09:43 Pourquoi est-ce que le musicien serait à part ou un type de soldat ?
09:46 Je vais plutôt répondre le soldat, je pense.
09:50 - Oui ? Vous êtes sûr ?
09:53 - Non, je suis pas sûr.
09:55 - On reste là-dessus.
09:56 - C'est votre dernier mot, Jean-Pierre.
09:58 - Exactement. Clémentine ?
10:00 - Oui. Je sens que vous voulez me faire dire autre chose.
10:04 - Moi j'aurais dit soldat.
10:07 - Ça serait un musicien.
10:08 C'est celui qui serait à part dans les tout...
10:11 Le paria, non, parce qu'il y a quelque chose de péjoratif dans la notion de paria.
10:15 C'est vraiment celui qui est stigmatisé.
10:17 Il me semble que c'est quelqu'un...
10:19 Ça serait un type de soldat, peut-être un soldat qu'on mettrait en tête des troupes
10:23 pour aller le sacrifier.
10:25 Le paria ou celui qui serait mal comporté dans la...
10:28 - Une place très enviable.
10:29 - Écoutez, non, je reste sur mon idée de soldat.
10:31 - Vous restez sur l'idée de soldat.
10:33 - Alors c'est le charcutier paysagiste.
10:39 - Je fais tout ce que j'ai pu pour vous aider, mais ça n'a pas suffi.
10:41 - Oui, j'ai senti que vous vouliez m'aider, mais je vous en suis reconnaissante.
10:44 - C'est un musicien.
10:45 - C'est un musicien et plus particulièrement un joueur de tambour.
10:48 Ça vient du tamoul parayar, qui veut dire joueur de tambour.
10:52 Et dans la hiérarchie sociale, on ne peut pas être plus bas.
10:55 Ils sont exclus de la société, ça a donné le mot paria.
10:58 - Mais vous voyez, c'est ça qui est marrant dans la mémoire.
11:00 J'établissais un lien avec l'Inde et avec les intouchables,
11:04 et avec ceux qu'on met à pas.
11:06 Et finalement, c'est devenu dans notre langue celui qui joue du tambour.
11:11 Écoutez, bravo pour cette magnifique anecdote.
11:14 Je me retire extrêmement satisfaite de cette défaite instructive.
11:19 - Et j'en connais un autre qui est très satisfait puisqu'il a encore gagné.
11:21 C'est Stéphane Bern.
11:22 - Merci, merci beaucoup Jean-Luc.
11:23 Merci Clémentine, à demain.