SMART BOURSE - Emission du mercredi 31 mai

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Mercredi 31 mai 2023, SMART BOURSE reçoit Arnaud Morel (Directeur de la Gestion Sous Mandat, Promepar AM) et Virginie Maisonneuve (Directrice monde des investissements Actions, Allianz Global Investors)

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00:00 [Musique]
00:08 Bienvenue dans Smart Bourse, votre double dose quotidienne de marché en direct sur Bsmart chaque jour à la mi-journée 12h30-13h
00:14 et en fin d'après-midi la grande édition "Pendant une heure à partir de 17h" rediffusée à 20h sur Bsmart TV,
00:20 émission que vous retrouvez chaque jour en replay sur bsmart.fr et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes.
00:26 Au sommaire de cette édition de la mi-journée, une séance qui sera marquée par la publication de différents chiffres d'inflation
00:32 pour les pays de la zone euro pour le mois de mai et les premières indications montrent que le mois de mai pourrait marquer un tournant
00:40 en matière d'inflation et plus précisément de désinflation en zone euro avec des chiffres d'inflation globale qui ressortent jusqu'à présent
00:48 assez nettement sous les attentes. On l'avait vu déjà avec le chiffre espagnol hier, une inflation globale sur un an en Espagne
00:55 à moins de 3%, évidemment c'est spectaculaire lié à des mesures très spécifiques qui ont pu être prises par le gouvernement espagnol
01:02 et puis plus tôt ce matin nous avons pris connaissance des chiffres d'inflation pour la France, là aussi on voit une sacrée marche à la baisse
01:09 pour l'inflation globale en France au mois de mai qui passe d'un mois sur l'autre de 6,9% à 6% en données européennes harmonisées.
01:17 Nous attendons le chiffre de l'Allemagne au global qui sera publié tout à l'heure en début d'après-midi mais nous avons déjà les premières indications
01:24 des lenders allemands qui marquent là aussi une marche à la baisse en matière de rythme d'inflation en zone euro.
01:31 Le chiffre global pour l'ensemble des pays de la zone euro sera publié demain à deux semaines maintenant de la prochaine réunion de la Banque Centrale Européenne.
01:40 Le marché continue d'anticiper une nouvelle hausse de taux de 25 points de base de la part de la Banque Centrale Européenne
01:48 qui publiera également ses nouvelles projections économiques le 15 juin prochain et puis dans la série des statistiques du jour
01:54 ou des informations économiques, les investisseurs prendront connaissance ce soir du Beige Book de la réserve fédérale américaine
02:01 avec une réunion de la fête qui est programmée pour les 13 et 14 juin prochains.
02:06 Le buzz du moment, le thème du moment sur les marchés c'est évidemment l'IA générative, le GPT qui emballe évidemment les investisseurs sur le marché américain.
02:17 C'est une véritable escalade boursière à laquelle on assiste, très localisée, très spécifique.
02:23 Nvidia étant l'emblème évidemment de cette escalade boursière qui profite donc aux hauts fabricants de composants
02:30 destinés aux serveurs et au traitement de l'intelligence artificielle.
02:34 Nous parlerons de ce thème dans quelques instants avec Virginie Maisonneuve d'Allianz Global Investors
02:38 et puis bilan du mois de mai et stratégie d'investissement c'est Arnaud Morel qui sera avec nous en plateau,
02:43 directeur de la gestion sous mandat de première part à cette management.
02:46 [Musique]
02:56 L'IA générative qui emballe les marchés, qui provoque une escalade boursière spectaculaire.
03:02 Nous en parlons avec Virginie Maisonneuve avec nous en visioconférence,
03:05 directrice monde des investissements actions d'Allianz Global Investors.
03:08 Bonjour Virginie, bienvenue.
03:10 Merci beaucoup d'être avec nous.
03:12 Virginie je le dis vous partagez avec nous votre enthousiasme pour le thème de la tech et de l'innovation au sens large
03:18 depuis de nombreuses années maintenant, peut-être même depuis une décennie et plus Virginie.
03:23 Et donc vous constatez comme nous cette escalade boursière autour de l'intelligence artificielle générative
03:31 et de tout ce que ça implique pour les acteurs de cette chaîne de l'intelligence artificielle.
03:36 Qu'est-ce qu'on peut dire de ce moment spécifique dans le cycle de vie de l'innovation,
03:40 dans le cycle de vie des sentiments aussi qu'on peut avoir autour de ces innovations dites de rupture Virginie.
03:47 Comment vous caractérisez ce moment très spécifique auquel on assiste
03:51 avec tout l'enthousiasme que la bourse est capable de déployer pour ce genre de phénomène ?
03:56 Oui merci, en effet il y a des tendances à court et moyen terme et des tendances à long terme dont il faut parler.
04:02 Donc à court terme c'est vrai qu'on a eu des flambées de certaines données
04:08 étant donné la volatilité potentielle des marchés autour d'une économie qui va décélérer,
04:15 autour de certaines incertitudes géopolitiques etc.
04:19 On pourrait avoir des prix qui reviennent, vraiment des grandes flambées.
04:24 À moyen terme il y a aussi je pense une espèce de point d'intersection
04:30 avec un renversement de la tendance au niveau des styles, croissance et value.
04:35 À la mesure où le marché s'attend vraiment à un pic des taux,
04:39 on voit en effet ces inflations, ces chiffres d'inflation qui reviennent,
04:43 bien que l'économie américaine soit toujours assez résiliente.
04:46 Et on l'avait bien vu que lorsque les taux étaient en hausse,
04:51 le style croissance avait bien entendu beaucoup souffert
04:54 et le style value lui avait bien joué ou performé pendant cette période.
05:02 Donc on a en fait un retournement. En même temps on a un thème à long terme.
05:07 Et comme vous en avez parlé, ça fait pas mal de temps qu'on en parle.
05:12 Bien entendu ce sont des termes qui se jouent à 10 ans, 15 ans, même 20 ans.
05:17 Et on a en effet avec ce chat GPT je crois une porte ouverte
05:23 où beaucoup ont vu l'application en fait de ce que pouvait être l'intelligence artificielle,
05:28 non seulement pour s'amuser en posant des questions au chat GPT,
05:33 mais aussi en voyant l'impact sur tous les secteurs,
05:36 non seulement sur la tech, mais tous les secteurs de l'économie.
05:39 Alors là je pense qu'il y a quand même plusieurs points à amplifier.
05:42 Premièrement, quelque chose dont on a parlé quand même pas mal,
05:46 c'est ce concept de darwinisme digital.
05:50 L'intelligence artificielle va amplifier si vous voulez cette compétition,
05:56 non seulement géopolitique, et c'est ce qu'on voit depuis plusieurs années maintenant
06:00 entre les États-Unis et la Chine, mais aussi entre les sociétés.
06:04 Et ça c'est vraiment important pour les analystes et les gérants de comprendre,
06:09 étant donné que l'évolution technologique n'est pas linéaire mais exponentielle.
06:15 Et on voit maintenant chat GPT, mais très bientôt on aura des engines
06:20 qui ont beaucoup de chat GPT, donc tout va accélérer si vous voulez.
06:24 Donc on peut jouer par les composants, mais on peut aussi jouer par les secteurs
06:29 qui peuvent j'allais dire embrasser ces technologies ou adopter ces technologies
06:34 pour devenir plus performants, donner plus de services aux clients,
06:38 être plus innovateurs, réduire les coûts.
06:41 Et en fait McKinsey a fait une étude en décembre 2022,
06:45 60% des coûts de réduction ont été cités par plus de 40% des sociétés
06:52 qui ont participé à cette enquête, en disant qu'en effet la baisse des coûts
06:57 en utilisant l'intelligence artificielle dans certaines divisions était de plus de 60%.
07:02 Donc quelque chose de vraiment très important qu'on ne peut ignorer,
07:05 il faut investir à long terme dans le thème.
07:08 Et ça place bien l'intelligence artificielle comme un vrai thème de marché Virginie,
07:12 pas juste un buzz, pas juste une bulle ou un phénomène d'exagération immédiat.
07:18 Il y a vraiment la profondeur et l'univers d'investissement
07:22 qui va avec une vraie thématique de long terme Virginie.
07:25 Dans le même temps je trouve que le marché est très consensuel sur l'idée assez immédiate
07:30 que ce boom de l'intelligence artificielle profite avant tout aux fabricants de composants,
07:35 à la hard tech, c'est la revanche de la hard tech aujourd'hui,
07:38 on le voit encore une fois avec l'exemple Nvidia.
07:40 Sur le moyen long terme, je vois quand même des positions beaucoup moins consensuelles
07:44 sur qui va être gagnant, qui va être perdant, à quel moment est-ce que je vais profiter de l'IA,
07:51 à quel moment est-ce que je serai pénalisé par l'IA.
07:54 La vision moyen long terme, elle est encore assez floue je trouve Virginie.
07:58 Oui, elle est floue et elle est totale, c'est-à-dire dans tous les secteurs.
08:03 Alors bien entendu, on a cet aspect composant dont vous venez de parler,
08:07 mais on a bien entendu tout l'aspect moi qui m'intéresse énormément,
08:11 menace cyber ou cyber security bien entendu,
08:15 parce que quand on met la montée du quantum computing
08:19 et la montée de l'intelligence artificielle dans, j'allais dire, l'utilisation quotidienne,
08:26 on a bien entendu des risques cyber qui vont être beaucoup plus élevés.
08:30 Et donc là, il faut absolument avoir de la protection cyber dans les portefeuilles.
08:34 Ensuite, il faut penser au-delà des composants,
08:37 il faut regarder quels sont les secteurs même traditionnels qui vont pouvoir changer,
08:41 qui vont pouvoir penser aux librairies et Amazon.
08:45 Enfin, je veux dire, ce sont des transformations qui vont être aussi importantes et encore plus même.
08:50 Pensez aux services consommateurs, pensez aux services bancaires par exemple.
08:55 Vous pourriez voir très facilement un outil qui permettrait,
08:59 lorsqu'on a des désastres météorologiques,
09:02 pour les banques de comprendre presque de manière instantanée
09:06 quels sont les prêts qu'ils ont faits de manière globale,
09:09 qui peuvent être touchés et à peu près à quelle échelle.
09:13 L'impact même sur la gestion de fonds.
09:16 Et on sait très bien que le rôle des régulateurs là va être important,
09:21 il n'est pas encore prononcé.
09:23 Mais je pense que les régulateurs en effet vont être très,
09:27 faire très attention à tout ce qui est modèle géré par l'intelligence artificielle à plein temps,
09:33 si vous voulez, ou complètement.
09:35 Parce que ce sont des modèles qui changeraient constamment.
09:37 Donc ça c'est très, très difficile à régler, à réguler en fait.
09:42 Mais au niveau des outils qui peuvent être utilisés pour les gérants,
09:45 au niveau des insights, dans la mesure où on a des données énormes,
09:51 on a des outils qui peuvent faire du résumé.
09:54 Alors du résumé de milliers de pages de documents,
09:57 résumé d'email, on a tous beaucoup d'email dans nos inbox.
10:02 Donc ça, mais aussi l'utilisation de données non structurées par exemple,
10:08 qui vont être utilisables par les gérants pour devenir plus rapide à analyser des données,
10:16 à essayer de déceler des schémas.
10:19 En effet, tous les secteurs où l'intelligence artificielle est très, très bonne,
10:25 donc schéma, données et corrélation en fait.
10:29 En même temps, corréler des stocks avec des nouvelles, etc.
10:33 Beaucoup d'utilisations qui vont changer notre industrie radicalement.
10:37 Sur la régulation en tant que telle, effectivement Virginie,
10:41 comment vous imaginez la ligne de conduite des régulateurs par rapport à ce phénomène ?
10:45 On voit la difficulté que les régulateurs peuvent avoir pour encadrer les GAFAM
10:50 après les avoir laissé atteindre ces tailles spectaculaires.
10:54 Est-ce qu'on peut imaginer que la fonction de réaction des régulateurs à travers le monde
10:58 va être différente, beaucoup plus rapide peut-être,
11:01 par rapport à cette technologie qui est en train d'inonder la planète ?
11:04 Premièrement, comme on en a parlé, on sait que ça va avoir un énorme impact,
11:09 mais l'impact précis est toujours en train de se dessiner.
11:13 C'est le phénomène intelligence artificielle générative,
11:18 c'est qu'il va se dessiner, se redessiner et évoluer tout le temps.
11:21 Donc ça c'est une première chose.
11:23 La deuxième, je pense, c'est en effet faire la différence.
11:27 Les régulateurs vont vraiment essayer de faire la différence
11:30 entre les outils qui peuvent être utilisés par les gérants
11:34 pour les aider à prendre des décisions qui restent des décisions humaines
11:38 ou des modèles qui sont vraiment gérés,
11:41 où les décisions sont faites de manière évolutive par l'intelligence artificielle.
11:46 Et dans ce cas-là, je pense que les régulateurs vont être très, j'allais dire,
11:52 "careful", faire très attention pour éviter en effet qu'il y ait des surprises
11:58 au niveau des résultats de fonds gérés de cette manière.
12:02 Ça nous amène à dire un mot de la dimension militaire également.
12:05 Vous avez évoqué le sujet de la cybersécurité.
12:07 On sait que ce genre de technologies sont généralement accélérées
12:12 par le complexe militaire, alors américain, chinois en face.
12:18 Ça nous amène à la dimension géopolitique, mais qui est une dimension inévitable, incontournable,
12:23 j'imagine, quand on évoque ce genre de technologies, Virginie.
12:26 Oui, très clairement.
12:28 Et c'est pour ça que depuis le début de la trade war entre les États-Unis et la Chine,
12:35 il y a plus de cinq ans déjà, pour moi c'était évident que c'était à propos des semiconducteurs
12:41 et pour freiner en effet la Chine, qui a ce but très clair,
12:44 qu'en 2027 la Chine veut être l'égal des États-Unis au niveau militaire.
12:49 Donc cette course, j'allais dire, à l'utilisation, et aujourd'hui la Chine parle de la sécurité,
12:56 le président Xi en a parlé au niveau de la sécurité cyber, informatique, etc.
13:02 Bien entendu, c'est inscrit dans un plus grand contexte avec ce qui s'est passé hier avec l'avion,
13:09 mais c'est un thème récurrent, c'est un thème qui est important,
13:12 et je pense qu'on va voir de plus en plus d'investissements qui vont se cibler sur en effet la défense,
13:21 le quantum computing et la technologie.
13:24 Ce sont encore une fois ce concept de secteurs qui sont en train de se confondre.
13:31 Et c'est pour ça que, étant donné les fonds qui doivent être investis,
13:36 je pense qu'on s'amène vraiment vers un monde multipolaire au niveau géopolitique
13:43 et un nouvel ordre mondial, post l'ordre après la Deuxième Guerre mondiale,
13:49 qui est en train de se dessiner.
13:52 Et ça, il faut vraiment suivre ça de très près.
13:55 Merci beaucoup Virginie.
13:56 Merci pour votre éclairage sur ce thème de la tech, de l'innovation,
14:00 qui se concentre aujourd'hui autour du sujet de l'intelligence artificielle générative
14:05 et l'escalade boursière provoquée par l'obsession du marché pour cette intelligence générative,
14:12 cette intelligence artificielle générative avec l'usage qu'on découvre tous aujourd'hui.
14:17 Merci beaucoup Virginie.
14:18 Virginie Maisonneuve, directrice monde des investissements Action d'Allianz Global Investors,
14:22 avec nous en visioconférence.
14:24 [Musique]
14:34 Et oui, il y a qui aura marqué quand même la performance boursière de ce mois de mai
14:38 avec un leadership spectaculaire pour le Nasdaq américain.
14:41 Parlons justement de ce mois de mai qui se termine aujourd'hui sur les marchés avec Arnaud Morel,
14:45 directeur de la gestion de ce mandat de première part à cette management.
14:48 Bonjour Arnaud.
14:49 Bonjour Gregoire.
14:50 Bienvenue.
14:51 Ce mois de mai, bon, qui est toujours un mois un peu particulier sur les marchés
14:54 avec cet effet de saisonnalité qu'on a tous en tête.
14:58 Si on regarde peut-être les grands actifs clés, la performance des indices Action par exemple,
15:04 qu'est-ce qu'on peut dire à l'issue de ce mois de mai qui a été un mois de retracement ?
15:08 J'ose même pas dire correction.
15:10 Tout à fait Gregoire.
15:12 Donc oui, on a eu un mois on va dire de consolidation à plat des indices,
15:15 c'est-à-dire avec des variations qui oscillent entre 2 et 3% sur les grands indices,
15:19 mais surtout 2 ovnis, le Nasdaq qui a +24% depuis le début de l'année,
15:23 avec un run de quasi 8-9% sur le mois de mai,
15:26 et le Nikkei aussi qui a battu ses records historiques.
15:29 Donc ça c'est des éléments importants.
15:31 Ce qu'on voit à l'intérieur des indices, c'est quand même des grosses rotations sectorielles
15:34 avec on va dire la mise en avant du secteur technologique à travers l'intelligence artificielle.
15:39 Donc ça c'est un point important.
15:40 Aussi la consolidation des valeurs du luxe, pourrait-on dire enfin, sur les marchés Action.
15:46 Et on voit vraiment, on joue dans des ranges sur les indices Action,
15:49 le CAC il est capé entre 7200 et 7580, la même chose sur le S&P, 4200,
15:55 et on vient de juste passer au CAC.
15:57 Donc ça c'est peut-être quand même un bon signal de la poursuite haussière des indices américains,
16:01 car c'est un signal technique très important que nous suivons tous.
16:04 Des programmes d'achat pourraient être mis en place sur ces niveaux-là.
16:07 C'est intéressant parce que le marché américain S&P est plutôt en haut du range,
16:11 4200 effectivement, peut-être avec un possible débordement de ce seuil symbolique que tout le monde surveille.
16:16 Le marché européen lui est plutôt dans le bas de son range aujourd'hui.
16:20 Vous l'avez dit avec le coup d'arrêt quand même boursier du luxe qui aura marqué ce mois de mai.
16:24 Ce qui est intéressant c'est qu'on a souvent comparé la tech américaine, les GAFAM,
16:29 ou ce groupe de valeurs de méga cap américaine,
16:32 on l'a souvent mis en équivalence avec nos stars du luxe en Europe et à Paris.
16:37 Le luxe connaît un coup d'arrêt, la tech américaine aucun coup d'arrêt, voire une accélération.
16:43 Pour la partie luxe d'autant plus aujourd'hui, on a vu les indicateurs économiques chinois,
16:48 le manufacturier ressorti en dessous de 50, en dessous de ce qui était attendu.
16:52 Ça remet un petit coup sur les valeurs du luxe qui sont aussi bien valorisées aujourd'hui.
16:57 Actuellement on pourrait dire qu'on revient sur l'agrégat des valeurs du luxe en zone économique européenne.
17:02 On se paye à 25 fois les bénéfices, on est proche du plus haut historique.
17:05 On regarde aussi, point important, le différentiel de valorisation entre les indices cash et les indices de valeur du luxe.
17:13 Et on a aujourd'hui des indices qui se traitent entre 12 et 13 fois, et 25 fois sur le luxe, on a une surcote, une cote.
17:21 Un écart de 90%.
17:23 C'est tendu.
17:25 Ceci expliquant aussi les mouvements qu'il y a sur cette partie-là.
17:29 Sur la technologie, c'est encore pire.
17:32 En termes de valo, c'est encore pire.
17:35 Comme on pourrait le souligner, je regardais hier soir sur la clôture, ce qui est intéressant,
17:39 puisque pareil, le Nasdaq est toujours en territoire positif.
17:42 En termes de performance, le Nasdaq, comme je l'ai dit, c'est 25%.
17:45 En termes de valorisation, pareil, quand on regarde au sein du S&P 500, le secteur technologie et information,
17:51 ça se traite à 145 fois les bénéfices, c'est-à-dire qu'on est revenu sur les niveaux de novembre 2021.
17:56 Par contre, la chose qui est peut-être à surveiller, c'est les niveaux d'évolution des bénéfices par action du S&P 500,
18:03 qui sont bien en-deçà des niveaux de novembre 2021.
18:06 Ce sont des choses à surveiller et à interpréter.
18:08 Mais l'avènement de l'intelligence artificielle, ça booste aujourd'hui les indices.
18:13 Nvidia, c'est plus de 150%, après une baisse de 53%.
18:16 On revient sur des niveaux bien plus importants.
18:19 Bien sûr que c'est à travailler, mais aujourd'hui, en termes de valorisation, Nvidia, c'est 25 fois le chiffre d'affaires.
18:25 L'IA plus forte que la Fed, plus forte que la hausse des taux.
18:28 C'est BoFa qui a fait ce petit exercice dans une note récente.
18:31 Il a fallu 3% de taux réels aux États-Unis pour faire éclater la bulle dot-com au tournant des années 2000.
18:37 Je crois que la bulle subprime a explosé avec là aussi des taux réels qui devaient être autant de 3-4%.
18:43 Bon, la bulle crypto, il a fallu un peu moins, j'allais dire, pour la dégonfler un peu.
18:48 Là, aux États-Unis, on est à, je ne sais pas, 1,5% de taux réels, peut-être.
18:53 Donc, on voit que pour l'instant, ce genre de contraintes monétaires n'entame pas l'enthousiasme du marché pour un nouveau thème,
19:02 qui est celui de l'intelligence artificielle.
19:04 On l'a vu sur la dernière séance, Grégoire, vous avez les indices américains, technologiques, malgré la remontée des rendements obligataires.
19:10 Une inflation avec un PCE qui est ressorti à 4,4% au-dessus de ce qui était attendu, au-dessus du 1,5%.
19:15 Oui, dont on nous dit qu'elle continuera de monter ses taux malgré la pause.
19:18 Les anticipations aujourd'hui de FedFunds aussi, où on était entre pause et remontée de taux directeur,
19:23 aujourd'hui, le match avait fait, 65% aujourd'hui, c'est de remonter de 25 points de base sur la réunion du 14 juin de la Banque Centrale Américaine.
19:31 Et les valeurs technologiques, elles continuent à aller en avant.
19:35 Donc, c'est quand même des phénomènes à surveiller, mais écoutez, on ne va pas s'en plaindre, c'est des choses.
19:39 Et l'innovation technologique est quelque chose qui permet, aujourd'hui, d'avoir une essence au sein du moteur des indices boursiers.
19:45 Et puis, on le voit avec Jean-Yves, oui, de manière immédiate, c'est très localisé, c'est un buzz, c'est de la hype, le marché en a l'habitude,
19:52 mais il y a une profondeur, quand même, derrière le thème qu'on ne peut pas balayer d'un revers de main quand on a des horizons d'investissement moyen-long terme.
19:59 Vous évoquiez ces écarts de valorisation qu'on retrouve, c'est encore plus marquant quand on va regarder, peut-être, du côté des small et des mid-cap.
20:09 Le Russell 2000 ou les indices small et mid en Europe sont encore à 20% et plus bas, même, peut-être, par rapport à leur sommet précédent.
20:17 Il y a toute une partie du marché qui est encore dans un bear market long qui continue de s'étendre.
20:23 Tout à fait. Et on le voit, c'est les taux de participation au sein des indices. Dans le stock 600, vous avez 51% des valeurs qui sont en hausse.
20:29 Je ne dis pas au-dessus de l'indice, mais qui sont en hausse. Le reste est en deçà.
20:33 Et au S&P, c'est encore pire, vous avez juste 48%.
20:35 48% des valeurs qui sont en hausse. Donc, vous avez une polarisation des marchés, c'est-à-dire que vous avez 5-6 valeurs qui font de la paire.
20:42 On regarde au S&P, on revient au sein du S&P, les valeurs GAFAM, j'y ai ajouté Nvidia, j'y ai ajouté Tesla, ça représente 29% de l'indice S&P.
20:50 On retourne un petit peu sur tous les travers que le marché avait gommé au cours des 12 derniers mois.
20:56 Donc, ça, c'est des éléments, bien sûr, que nous regardons avec attention.
20:59 Mais il y a des tendances, il y a des méga-trends qui sont à surveiller aujourd'hui sur les indices.
21:03 Par contre, en termes de cyclicité, on voit qu'il y a un écart très important dans les indications avancées entre les PMI des services et les manufacturiers.
21:10 Le marché fait le travail, c'est-à-dire que vous avez toutes les valeurs cycliques, comme vous l'avez dit, qui sont en forte contre-performance,
21:16 qui sont en performance négative depuis l'année.
21:18 Des valorisations pour l'énergie, pour le secteur de l'automobile qui sont en dessous de 6-7 fois en termes de PE.
21:24 Il y a beaucoup d'interrogations. Le travail est fait à l'intérieur des secteurs et des indices.
21:28 Donc, ça, c'est quand même un point qui est important. Beaucoup de mouvements dans ce marché qui est très vivant,
21:32 malgré, on va dire, le peu d'amplitude dans les performances de marché tendant.
21:38 Oui, c'est sûr. Parce que pendant deux mois, le S&P est resté entre 4100 et 4200, effectivement.
21:43 Donc, ça reste très faible en termes d'amplitude et de volatilité sur ces marchés actions.
21:47 Cette lecture du marché à deux régimes, on a envie d'en tirer des enseignements positifs pour la suite,
21:54 en se disant que la participation est très faible, c'est très concentré, ça peut s'élargir et d'autres secteurs peuvent prendre la relève.
22:01 Ça, c'est évidemment le scénario un peu idéal, Blue Sky devant nous.
22:05 Ou est-ce que l'idée de la réconciliation entre ces deux mondes se fait plutôt par le bas,
22:10 avec un atterrissage pour des valeurs qui sont peut-être un peu trop haut perché aujourd'hui ?
22:14 Ça va être toutes les tendances, on va dire, des prochains mois.
22:16 C'est-à-dire, quelle va être la tendance de la croissance économique mondiale ?
22:19 Quelle va être la tendance de l'inflation, même si celle-ci décroît de façon importante ?
22:23 Et surtout, la politique des banques centrales.
22:25 En zone économique européenne, vous attendez quand même d'ausses supplémentaires.
22:29 Une hausse peut-être à la prochaine réunion de la Fed.
22:32 Fait que, aujourd'hui, si on a un atterrissage sur l'économie, on peut dire que le boulot est fait au sein des secteurs, clairement.
22:37 Peut-être que justement, un univers à aller regarder, c'est l'univers des petits et moindres capitalisations qui surperforment depuis deux ans.
22:43 On le voit aussi en termes de paroxysme sur les marchés.
22:46 Vous avez regardé l'évolution relative du Nasdaq versus le Russell.
22:50 On revient sur les niveaux des années 2000.
22:52 Donc soit ça passe avec un atterrissage, on va dire, tranquillement de l'économie.
22:57 Par contre, si on va dans un scénario avec une récession un peu plus difficile,
23:01 le travail n'est pas complètement fait en termes de valorisation sur les valeurs.
23:05 Et surtout, la question est, qu'est-ce qui va arriver aux valeurs technologiques ?
23:08 Enfin, ce serait logique aussi que ça retravaille si une récession.
23:11 Pour l'instant, c'est beaucoup de questions et on n'a pas beaucoup de réponses.
23:14 On voit que ça fluctue beaucoup sur les données macro-économiques ces temps-ci.
23:18 Vous avez évoqué le Nikkei, on en a pas mal parlé dans cette émission, le retour du Japon.
23:22 Je ne sais pas, là aussi, qu'est-ce que ça vous inspire ?
23:24 Le niveau du marché boursier japonais n'a jamais été aussi élevé depuis l'invention du Walkman quasiment.
23:29 Donc ça remonte.
23:31 Et ça marque la Nintendo et ça marque les esprits de beaucoup de gérants
23:35 qui me disent à chaque fois "Ah le Japon, plus jamais, on ne m'y reprendra plus".
23:39 Alors, on a initié en août 2022, j'en ai même parlé dans l'émission, le Japon.
23:44 Pourquoi ? Parce que c'était pour jouer à la réouverture
23:46 et qui avait été faite un peu plus tard sur la partie japonaise.
23:48 Un peu comme une composition sectorielle, un peu semblable à la zone économique européenne.
23:53 Ce biais value, ce biais de dividendes qui nous intéressait assez fortement.
23:57 Et en plus, pour ne pas gâcher la fête, vous avez l'époque centrale, la BOJ,
24:01 qui n'a pas remonté ses taux directeurs, ne va peut-être pas les remonter.
24:04 En tout cas, c'est ce qu'a dit le successeur de Sukoda lundi dernier.
24:08 Et vous avez une inflation qui navigue entre 3 et 3,7%.
24:12 Donc, c'est plein d'éléments qui sont positifs aujourd'hui.
24:15 Certes, en termes de valorisation, par contre, on revient à 18,4% en termes de PER.
24:19 On est sur les mêmes niveaux que la S&P en termes de valorisation, à quelque chose près.
24:23 Donc, ça, c'est des éléments quand même à suivre.
24:25 Mais quand on regarde fondamentalement les sociétés japonaises,
24:28 déjà, l'inflation pourrait être positive sur la compression des primes de valorisation
24:34 pour les valeurs japonaises, boulot qui a déjà été fait sur les valeurs européennes et américaines.
24:38 Vous avez aussi des sociétés qui se remplissent de cash dans leur bilan.
24:41 Et ça, c'est très important.
24:42 On regardait un petit peu dans les anticipations Bloomberg.
24:45 Ce matin, on est à 3,7% de rendement potentiel pour les investisseurs sur les equity japonaises.
24:51 Pourquoi ? Parce que vous avez des programmes de rachat d'actions très importants,
24:54 des régimes de dividendes et plein de choses intéressantes, de la tech, des industriels à l'intérieur.
24:58 On joue la Chine et les États-Unis qui sont leurs partenaires principaux.
25:01 Donc, plein de choses qui sont intéressantes sur ce plan de l'actualité.
25:04 Et donc, c'est une zone où on est encore confortable ?
25:06 On est confortable malgré les régimes de...
25:08 Enfin, les niveaux de valorisation pour les raisons que je vous ai dites,
25:10 qui semblent intéressantes encore à l'heure actuelle.
25:13 Pour le reste, quelle est effectivement la stratégie à ce stade, à l'issue du mois de mai ?
25:19 Où est-ce qu'on trouve des primes de risque, des rendements avec lesquels on est encore confortable aujourd'hui ?
25:25 En zone économique européenne, avec des valorisations qui sont passées sur le mois quand même de 13,5 à 12,5.
25:31 Donc, on a des rété en termes de valorisation sur la zone économique européenne.
25:34 On ne voit pas pourquoi aujourd'hui sortir de cette zone économique européenne avec du rendement,
25:39 des croissances d'EPS qui sont pour le coup toujours positives,
25:42 comme pour le S&P, vous attendez plus de pourcent.
25:44 Donc, on reste positionné et surpondéré sur la zone économique européenne.
25:47 Le Japon suit dans nos allocations.
25:50 Et on va dire que les États-Unis sont la troisième position en termes géographique.
25:53 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, en termes de primes de risque,
25:57 on ne voit pas davantage être positionné sur le S&P 500.
26:01 Parce qu'aujourd'hui, c'est quand même une zone, et surtout historiquement,
26:04 beaucoup plus sensible aux révisions de bénéfices par action,
26:06 si on se place dans un scénario de détérioration de l'économie dans les prochains mois.
26:10 Ce qui sera fort probablement le cas.
26:12 Donc, voilà, un peu d'attention et de sous-pondération sur notre zone américaine,
26:16 on va dire surpondérée et surpondérée sur le Japon.
26:19 Et bien sûr, on a toujours cette poche de diversification sur la zone émergente,
26:23 et notamment en Asie, mais on le voit, ce matin, donc, l'ANG5,
26:26 on passe à 0,7 depuis le début de l'année, on repasse à 0,4.
26:29 On est revu à -20%.
26:31 J.D. c'est au plus bas des 24 derniers mois.
26:34 Donc, beaucoup de questions sur cette zone-là,
26:36 on va voir peut-être sur le second semestre,
26:38 où on aura un travail de repricing, de re-rating de cette zone.
26:41 Mais voilà, c'est un peu le pari, on va dire, de toutes les gestions,
26:44 qui ne marchent pas sur l'année 2023.
26:47 Qui renforce encore un peu plus le cas du Japon.
26:49 J'ai compris que le Japon était une dérivation aussi de l'exposition à la Chine.
26:54 Le Colpefeff, voilà plein de choses,
26:56 qui sont là pour égayer en tout cas l'exposition au marché japonais.
26:59 Sur la partie crédit de la zone économique européenne,
27:02 on est toujours positionné, on aime bien,
27:04 chez Premier Part, on a lancé un fonds "buy and hold" en début d'année,
27:07 on a passé le cap des 100 millions, on investit dessus,
27:09 on a un rendement qui est sécurisé, donc on achète.
27:11 Par contre, on n'est pas plus agressif sur le high yield,
27:13 et on le voit avec des taux, des défauts qui remontent un tout petit peu.
27:15 Un peu quand même.
27:16 Un peu, c'est quand même sur les dernières semaines, et ce qui est logique.
27:18 On voit que les spreads se sont fortement quand même contractés.
27:22 Donc ça, on ne peut pas dire que le crédit, à ce stade, est la meilleure opportunité.
27:26 - Oui, je comprends.
27:27 - Donc on fait le travail, après on a une classe d'actifs qu'on retravaille aussi,
27:30 c'est les fonds monétaires.
27:31 Aujourd'hui, vous avez 3, 3,50 de rendement, peut-être sur la zone économique européenne,
27:35 et vous en avez 5 aux Etats-Unis.
27:36 - Position d'attente très confortable.
27:38 - En couple, rendement risque pour les prochains mois,
27:40 et au vu du scénario incertain des marchés de l'économie,
27:44 je pense que c'est une bonne allocation.
27:46 - Ce sera le match et le score final à regarder en cette fin d'année.
27:50 Est-ce que certains actifs battront le rendement du monétaire américain,
27:55 court terme, sans risque ?
27:57 Bon, pour l'instant, les marchés actions sont devant,
27:59 mais il reste encore quelques mois devant nous.
28:01 Merci beaucoup Arnaud Morel qui était avec nous en plateau.
28:04 A l'issue de ce mois de mai sur les marchés,
28:06 un mois de mai qui aurait été un mois de consolidation,
28:08 et la séance du jour n'y échappe pas,
28:10 avec une petite baisse des indices européens à mi-séance,
28:12 et un CAC 40 qui revient sur les plus bas niveaux depuis 2 mois,
28:15 depuis la fin du mois de mars, autour de 7175 points actuellement.
28:19 Arnaud Morel, directeur de la gestion sous mandat,
28:21 de première part à cette management qui a été avec nous en plateau
28:24 pendant cette demi-heure d'émission.
28:26 On se retrouve à 17h en direct sur Bismarck.
28:29 [Musique]

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