Avec Laurent Karila, psychiatre, médecin spécialisé dans l'addictologie, auteur de "25 idées reçues sur les addictions" aux éditions Le Cavalier Bleu, et de « On n’a qu’une vie ! Conseils pour souffler, déculpabiliser er (re)prendre du plaisir » aux éditions Fayard
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00:00:04 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:12 Quelle est la différence entre la passion et l'addiction ?
00:00:16 Mon invité spécialiste des addictions dit souvent que c'est une question de souffrance.
00:00:21 Eh bien, je ne suis pas sûre que les passions ne fassent pas souffrir.
00:00:24 Alors certes, a priori, elles apportent bien des joies,
00:00:28 mais elles peuvent nous entraîner à des frais particulièrement importants,
00:00:31 jusqu'à nous mettre dans des difficultés financières.
00:00:34 Elles peuvent détruire une belle histoire d'amour
00:00:36 si le partenaire ou la partenaire n'adhère pas à notre passion.
00:00:41 J'aurais tendance à dire qu'une passion, c'est un formidable élan de vie,
00:00:45 mais quand elle devient trop envahissante, eh bien, ça s'apparente peut-être quand même à une addiction.
00:00:50 Je pense notamment aux gens addicts à leur travail, à leur sport,
00:00:55 à ces collectionneurs en tout genre qui vont perdre un temps fou et un argent fou
00:01:00 pour avoir le dernier numéro de leur collection.
00:01:03 Et puis, je pense aussi à tous ces passionnés de chiens, de chats ou autres animaux
00:01:08 qui envahissent parfois un peu trop leur univers.
00:01:10 Mais bon, tout de suite, Laurent Carilla va donner son avis éclairé.
00:01:14 Mais je vous invite à venir nous parler peut-être de vos passions
00:01:17 qui frôlent sans doute un peu l'addiction.
00:01:20 Et pour ça, bien sûr, vous nous appelez au 0826 300 300.
00:01:24 Bonjour Laurent Carilla. - Bonjour Brigitte.
00:01:25 - Alors, vous êtes psychiatre.
00:01:27 Je rappelle que vous êtes peut-être le premier à avoir beaucoup évoqué l'addiction
00:01:31 il y a déjà un certain nombre d'années.
00:01:34 - C'est vrai.
00:01:34 - Vous permettez aussi au grand public de mieux connaître l'addiction
00:01:39 grâce à ce podcast "Addiction".
00:01:44 Et c'est la saison 3 que vous êtes en train de tourner là en ce moment ?
00:01:47 - C'est ça, on est en train de tourner la saison 3.
00:01:50 Les deux saisons ont été formidables, surtout la saison 2.
00:01:52 Il y a eu un vrai boom où les gens sont mis à écouter.
00:01:55 Le podcast est produit par Stéphanie Guérin,
00:01:58 qui produit l'émission "Ça commence aujourd'hui" sur France Télévisions.
00:02:01 - À laquelle vous participez souvent d'ailleurs.
00:02:03 - Oui, à laquelle je participe souvent.
00:02:04 Et la saison 3, ça va être une spéciale femmes et addiction en fait.
00:02:08 - Parce que les femmes sont elles aussi des mêmes, de plus en plus adultes.
00:02:11 - J'avais envie d'avoir un podcast spécifique sur cette saison-là
00:02:17 et la thématique féminine avec les addictions à la fois aux substances
00:02:21 et aux comportements, ça me paraissait être un sujet important.
00:02:24 Et c'est vrai qu'il y a de plus en plus de femmes qui viennent consulter quand même.
00:02:28 - Oui, est-ce que c'est les mêmes addictions, la même manière que les hommes ?
00:02:32 Ou quelles seraient les différences ?
00:02:34 - Non, c'est plus subtil chez la femme en fait.
00:02:35 - C'est normal. - Oui, c'est normal.
00:02:37 C'est beaucoup plus subtil, c'est beaucoup plus...
00:02:40 - Elles s'en cachent plus aussi peut-être ?
00:02:42 - Oui, c'est ça, elles s'en cachent plus.
00:02:44 Elles viennent consulter quand il y a vraiment des problèmes en fait.
00:02:46 Et malheureusement pour certaines, quand il y a ces problèmes-là,
00:02:49 ça peut être des problèmes assez sévères.
00:02:50 Donc on le voit avec l'alcool notamment,
00:02:52 où elles viennent consulter très tardivement,
00:02:55 où elles ont des problèmes de foie, elles ont des problèmes de pancréas, etc.
00:02:57 - Et d'ailleurs, les femmes sont beaucoup plus fragiles à l'alcool que les hommes.
00:03:01 - Tout à fait, c'est-à-dire qu'à quantité égale,
00:03:04 vous ne supportez pas le même impact de l'alcool sur vous.
00:03:08 Mais bon, après, les pathologies restent les mêmes,
00:03:10 mais encore une fois, après il y a des spécificités très féminines
00:03:13 comme les cancers du sein, etc.
00:03:16 - Et alors, vous avez entendu mon introduction,
00:03:20 qu'est-ce que vous diriez justement des passions ?
00:03:24 - Moi je suis passionné de métal, vous le savez.
00:03:25 - Je sais.
00:03:26 - Et donc moi je collectionne aussi,
00:03:29 en fonction des groupes que j'aime, etc.
00:03:31 Ou les vinyles, parce que maintenant mon nouveau délire,
00:03:33 c'est d'avoir les vinyles d'un groupe,
00:03:35 notamment Kiss, mais de tous les pays.
00:03:38 Vous voyez, donc c'est quelque chose...
00:03:40 - Qui vous prend donc beaucoup d'énergie.
00:03:42 - Ouais, mais ça me fait plaisir en même temps.
00:03:44 Quand on a plus plaisir, quand on est dépassé par l'idée de...
00:03:48 "Je suis emprisonné par ça",
00:03:50 là ça devient une passion pathologique.
00:03:53 - Oui, mais je suis d'accord, c'est votre définition,
00:03:57 je la connais bien, vous venez souvent...
00:03:59 Mais le problème c'est que quand on est dans une passion,
00:04:03 souvent on ne se rend pas compte qu'on est un peu prisonnier de sa passion.
00:04:06 - C'est justement ça, c'est qu'à un moment, quand on...
00:04:08 Parce que quand on est passionné,
00:04:09 c'est l'entourage qui va dire des choses.
00:04:12 L'entourage va dire "tu fais trop ça,
00:04:14 tu peux pas te prendre trop de temps", etc.
00:04:16 Quand vous-même vous vous dites à un moment
00:04:19 "je suis emprisonné dans ce truc,
00:04:20 j'arrive pas à m'en sortir, mais je dois le faire malgré tout,
00:04:23 et je sais que les conséquences que ça a,
00:04:25 et je sais que j'ai des envies compulsives", etc.
00:04:29 Là on est dans un processus addictif en fait.
00:04:31 On n'est plus dans une addiction, moi j'appelle ça
00:04:33 la passion, c'est un peu comme une addiction positive.
00:04:36 C'est-à-dire que c'est un peu les signes de l'addiction,
00:04:38 mais on se fait plaisir, c'est du gros plaisir.
00:04:41 Quand vous êtes de l'autre côté, vous vous dites
00:04:43 "ça va pas du tout",
00:04:46 ou même souvent les gens se disent,
00:04:47 une fois qu'ils arrêtent cette passion, ils se disent
00:04:49 "je me sens beaucoup mieux en fait".
00:04:50 Et c'est là qu'on se dit "la bascule est là".
00:04:53 - D'accord. Mais quand on est dedans,
00:04:56 quels seraient les indices qui permettent de se dire
00:04:58 "bon d'accord, c'est une passion,
00:05:00 ça ne me fait pas de mal sur le plan de la santé,
00:05:01 mais quand même, j'y perds de la liberté".
00:05:06 - C'est se dire ça justement,
00:05:08 "je perds beaucoup de temps à souvire cette passion".
00:05:11 - Comme c'est très très agréable,
00:05:13 on s'en rend pas compte qu'on perd du temps,
00:05:14 puisque c'est du temps agréable.
00:05:15 - Oui, mais c'est souvent l'entourage qui va le dire,
00:05:17 c'est souvent les proches qui vont le dire,
00:05:18 c'est souvent les connexions, c'est souvent par exemple...
00:05:20 - Vous savez très bien qu'on n'écoute pas nos proches.
00:05:23 - On n'écoute pas nos proches, non tout à fait,
00:05:25 mais à un moment on peut se dire "ah ouais, c'est vrai,
00:05:26 elle a peut-être raison",
00:05:27 ou bien il y a des grosses embrouilles de couple
00:05:29 par exemple à cause de cette passion,
00:05:31 et ça peut se dire "ouais bon, je vais un peu lever le pied".
00:05:35 Et quand on va lever le pied, on va se sentir
00:05:37 "ah, je ne me sens pas très bien en fait".
00:05:39 Et ça c'est des indices, ça c'est des marqueurs.
00:05:42 - D'accord, donc le mieux c'est de demander à ceux qui nous écoutent,
00:05:44 qui ont une passion, qui leur prend beaucoup de temps,
00:05:47 beaucoup d'argent, de nous appeler, et puis on verra.
00:05:49 - Il faut vivre sa passion, attention, moi je trouve ça énorme.
00:05:52 Vraiment, pour moi c'est important de vivre ses passions,
00:05:54 parce que les passions ça anime en fait.
00:05:56 On n'est pas dans un train-train...
00:05:58 C'est important la passion je trouve.
00:06:00 - Ah bah moi je pense qu'on ne peut pas vivre sans passion.
00:06:01 - Oui mais il y en a qui vivent sans passion.
00:06:03 - Oui mais...
00:06:04 - Et souvent c'est des gens qui sont très déprimés en plus.
00:06:06 - Bah oui, donc il vaut mieux être passionné que déprimé,
00:06:08 on est bien d'accord, mais quand même, attention,
00:06:10 parce qu'une passion ça peut nous faire passer à côté
00:06:13 de pas mal de choses aussi.
00:06:16 Bon, maintenant on peut évidemment aussi évoquer les addictions,
00:06:20 parce que là les addictions, il y a souvent des problèmes de santé,
00:06:24 c'est vrai qu'une addiction, la drogue, l'alcool...
00:06:28 - Ou les comportements, le sexe, le sport,
00:06:30 tous ces comportements de notre vie quotidienne, ça peut...
00:06:33 Chez des gens vulnérables, ils peuvent devenir addicts.
00:06:35 - Oui c'est ça.
00:06:36 L'addiction c'est, comme vous l'avez dit,
00:06:38 comme je l'ai dit, mais vous l'avez dit tout à l'heure,
00:06:40 il y a de la souffrance en fait.
00:06:42 On n'utilise plus les produits ou les comportements pour se faire plaisir,
00:06:44 on utilise les comportements ou les produits
00:06:47 pour essayer de se sentir un petit peu mieux,
00:06:50 et on n'y arrive jamais.
00:06:51 Et il y a des conséquences sur notre vie en fait,
00:06:53 physique, mentale et sociale.
00:06:56 - Et on n'oublie pas la nourriture, qui est aujourd'hui...
00:07:00 Il semblerait qu'il y a de plus en plus de gens
00:07:02 qui se retrouvent addicts de la nourriture,
00:07:04 il faut dire que, encore une fois, tous les produits fabriqués
00:07:09 sont faits pour qu'on soit addict avec trop de sel, trop de...
00:07:12 - Oui, de base, le sucre est très addictif,
00:07:15 donc le sel est aussi addictif.
00:07:17 - Donc tout ça peut en effet provoquer ensuite des problèmes de santé.
00:07:22 - Tout à fait.
00:07:24 - On va peut-être aussi aborder les nouvelles addictions,
00:07:28 les addictions notamment à notre téléphone,
00:07:31 n'est-ce pas, aux nouvelles technologies.
00:07:33 Parce que là c'est quoi ?
00:07:34 Ça réduit le temps de sommeil, ça réduit...
00:07:37 - En fait ce qui se passe, c'est qu'on a à peu près tous des smartphones,
00:07:41 donc ces écrans, il y en a un bien là qui est à côté de moi,
00:07:44 c'est mon doudou.
00:07:45 Mais après, il y a ce smartphone,
00:07:51 mais il y a en fait tout ce qu'il y a derrière le smartphone.
00:07:52 En fait on est addict à ce qu'il y a derrière.
00:07:54 Il y a les réseaux sociaux, les emails,
00:07:58 je ne sais pas, ça peut être les jeux, les jeux d'argent,
00:08:01 les activités sportives, le sexe, etc.
00:08:03 Donc ça c'est une espèce de matrice intermédiaire comme un doudou,
00:08:06 et qui fait qu'on est rythmé par ça.
00:08:08 Ceux qui sont séparés de leur smartphone,
00:08:10 à un moment ils se disent "comment je vais faire ?"
00:08:13 C'est de la nomophobie, c'est "oh là là, j'ai plus mon téléphone,
00:08:16 comment je vais faire ? Comment je peux vivre sans ?"
00:08:18 - Vous cachez le téléphone de quelqu'un qui est chez vous,
00:08:21 vous pouvez être sûr que vous avez une crise d'angoisse,
00:08:23 une crise cardiaque, et c'est pas une blague à faire.
00:08:27 - C'est une nomophobie, c'est de la nomophobie.
00:08:29 - Vous êtes d'accord, c'est pas une blague à faire,
00:08:30 parce que si vous voulez vous fâcher avec la personne,
00:08:32 vous êtes sûr d'y arriver.
00:08:34 - Voilà, donc on peut évoquer tout ça.
00:08:37 En tout cas, quelle que soit votre addiction,
00:08:41 ou votre passion, ou si c'est votre partenaire,
00:08:44 parce que là aussi c'est toujours compliqué
00:08:46 de faire prendre conscience à son partenaire,
00:08:48 Laurent Carilla pourra vous donner quelques conseils.
00:08:51 Vous nous appelez sur Sud Radio 0826 300 300.
00:08:55 On se retrouve dans un instant,
00:08:57 et c'est avec Charles justement que nous allons commencer cette émission.
00:09:00 Sud Radio, par l'auteur Brigitte Lehae.
00:09:05 C'est en compagnie de Laurent Carilla,
00:09:07 psychiatre et également auteur de ce livre "On n'a qu'une vie,
00:09:11 conseil pour souffler, déculpabiliser et reprendre du plaisir".
00:09:14 Aux éditions Fayard, c'est sorti en poche,
00:09:16 ne vous en privez pas, c'est un excellent ouvrage.
00:09:19 - Merci Brigitte.
00:09:20 - Et c'est Charles qui commence avec nous.
00:09:22 Bonjour Charles.
00:09:23 - Brigitte, bonjour Laurent.
00:09:25 - Bonjour Charles.
00:09:26 - Donc vous, vous avez l'impression d'être peut-être un peu accro aux écrans.
00:09:30 - Eh bien en fait oui, si vous voulez,
00:09:33 depuis que j'ai fait, j'ai eu une rupture sentimentale.
00:09:39 Donc l'idée c'est, j'avais besoin de quelque chose, d'un refuge,
00:09:44 de me raccrocher un peu aux branches si je peux dire.
00:09:46 - Oui.
00:09:47 - Et effectivement, le smartphone c'est le meilleur ami.
00:09:53 Il n'y a rien à faire.
00:09:54 C'est lui qui vous raccroche aux réseaux sociaux,
00:09:57 qui vous raccroche à tout ce que vous avez besoin.
00:10:00 Et à l'excès, puisque clairement, j'avais besoin de retrouver,
00:10:05 on va dire, un repère.
00:10:07 - Du lien ?
00:10:07 - Du lien, c'est ça, un repère du lien.
00:10:10 Et du lien, c'est vraiment à me raccrocher à des personnes,
00:10:13 à des gens avec qui on reprend contact, de qui on a pu s'éloigner.
00:10:17 Moi je suis de la génération qui a vu arriver un peu ces réseaux sociaux
00:10:20 et qui aujourd'hui les voit se multiplier en fait.
00:10:24 Et effectivement, on en devient facilement addict.
00:10:29 Et ça me fait rebondir sur autre chose,
00:10:31 parce qu'avant ma séparation, moi je suis très bricoleur
00:10:37 et j'étais à fond dans mes travaux.
00:10:40 Et là, je pense que c'est vraiment plus une addiction,
00:10:43 c'est-à-dire qu'on en arrive à dépenser des sous et des sous,
00:10:46 et à faire... parce qu'on a toujours besoin d'aller plus loin,
00:10:50 toujours besoin de faire mieux, de faire plus.
00:10:52 - Des travaux pour votre maison ?
00:10:53 - Pour la maison, oui.
00:10:55 Et là, c'était vraiment quelque chose de presque maladie,
00:10:59 j'ai envie de dire,
00:10:59 puisqu'on y passe des heures, jusqu'à minuit, une heure du matin,
00:11:05 à presque pas dormir, à réfléchir à des plans,
00:11:08 se lever en pleine nuit, à faire des dessins, de plans, de schémas,
00:11:12 tout ce que vous voulez pour...
00:11:14 L'idée vous vient, à 3h du matin on se lève,
00:11:16 on claque ça sur un bout de papier quelque part.
00:11:19 Enfin, là c'est vraiment...
00:11:22 Et on en parle aux collègues, on essaie de trouver des solutions,
00:11:24 mais ça devient obsessionnel vraiment.
00:11:27 - Je crois que le terme, oui, c'est l'obsession,
00:11:31 pour finalement Laurent Carilla, se rapprocher de l'addiction.
00:11:35 - Ça peut faire partie, mais en fait, l'utilisation du mot addiction,
00:11:38 il faut faire attention, il faut être prudent, je le dis toujours,
00:11:41 quand on est dans l'addiction, on est dans la souffrance,
00:11:43 et on est dans la souffrance, on est comme dans une maladie,
00:11:45 comme une hypertension artérielle, un diabète,
00:11:49 une maladie chronique, quoi.
00:11:51 C'est pas parce qu'on est envahi par des choses, c'est autre chose.
00:11:55 C'est plutôt, par exemple, l'exemple du travail de bricolage,
00:11:59 c'est plutôt de la charge mentale, avec un caractère obsédant,
00:12:02 un caractère obsessionnel des choses.
00:12:05 Donc on n'est pas dans l'addiction au sens strict du terme.
00:12:08 C'est vraiment...
00:12:09 L'addiction, c'est "je perds contrôle", "je suis compulsif",
00:12:13 "je fais ça tous les jours, non-stop", "il n'y a que ça qui m'anime",
00:12:16 "il y a plein de conséquences et je continue malgré tout".
00:12:18 Parce qu'il ne faut pas utiliser le mot addict comme...
00:12:20 - Oui, oui, je comprends bien, vous avez raison,
00:12:22 et c'est d'ailleurs tout l'intérêt de cette édition qu'on fait aujourd'hui,
00:12:25 c'est pour faire la différence entre ce qui est réellement une addiction,
00:12:28 et puis quand même souligner, parce que ça c'est très humain,
00:12:32 on a du mal à rester sans rien faire,
00:12:35 et on a tendance, dès qu'on a des petites angoisses, etc.,
00:12:39 à se mettre des charges mentales.
00:12:42 Et Charles, vous avez raison, quelque part,
00:12:44 vous réalisez là, maintenant, peut-être parce que vous êtes moins accro...
00:12:48 - Moins sous pression.
00:12:49 - Moins sous pression pour votre maison,
00:12:50 mais vous réalisez que finalement, vous êtes peut-être passé à côté
00:12:52 de certaines choses à cause de ces travaux qui vous obsédaient.
00:12:58 - Mais oui, parce qu'en fait, si vous voulez,
00:13:00 ça fait quand même 10 ans que je suis dedans,
00:13:01 et c'est pas fini.
00:13:03 Donc, de toute façon, c'est jamais fini.
00:13:05 - Mais vous avez acheté un château !
00:13:07 - Mais... - Vous êtes où, Charles ?
00:13:09 Parce qu'on aimerait bien voir ça.
00:13:10 - Dans les Landes.
00:13:11 - Ah, dans les Landes.
00:13:12 - Je vous accueille volontiers.
00:13:13 - Ah, avec plaisir.
00:13:14 - Moi, je viendrai avec Brigitte.
00:13:15 - Brigitte, c'est vrai, c'est une chouette région, oui.
00:13:18 - Oui, oui.
00:13:19 - Oui, non, non, mais vraiment...
00:13:21 - Parce que si on attend que vous ayez fini...
00:13:23 - Oui, nous, on veut voir la progression,
00:13:25 donc on va venir une fois par an.
00:13:27 - Non, mais volontiers.
00:13:29 Mais je vous le dis, c'est vraiment obsessionnel,
00:13:32 puisque clairement, après, on tombe dedans,
00:13:35 et on a du mal à décrocher.
00:13:37 Et je suis effectivement pour répondre à votre question, Brigitte.
00:13:40 Mais en fait, on passe à côté de sa vie de famille, presque,
00:13:45 puisque tout le monde a mangé,
00:13:48 et on s'est dit "Ah, on t'avait appelé, t'es pas venu, tant pis pour toi".
00:13:52 Donc on se retrouve, l'assiette froide, le plat qui est là,
00:13:55 et puis oui, on est passé à côté des moments avec sa famille.
00:13:58 Donc je pense que quelque part...
00:14:00 - Alors qu'au départ, vous le faisiez pour votre famille.
00:14:04 - Mais oui, c'est ça, en fait.
00:14:06 Et on se retrouve pris au piège de quelque chose,
00:14:09 on se fait dépasser, clairement.
00:14:11 - Oui.
00:14:13 - En tout cas, continuez à vous faire plaisir,
00:14:15 à construire, enfin, à faire vos travaux,
00:14:17 vous pouvez aussi réguler un peu l'activité de travaux,
00:14:20 après si c'est trop difficile,
00:14:22 vous faites un agenda de bord,
00:14:24 et vous mettez les temps que vous devez passer par jour
00:14:28 à bosser sur votre projet.
00:14:30 - Mais après, oui, je pense qu'il faut vraiment établir un calendrier,
00:14:33 parce que, je vous dis,
00:14:35 on en arrive à en parler avec ses collègues de boulot,
00:14:37 alors sans vouloir rentrer dans la caricature du dîner de cons
00:14:41 avec Jacques Viret, vous voyez,
00:14:43 où je me fais inviter le mercredi soir
00:14:46 pour parler des dosages de béton,
00:14:48 vous voyez, mais,
00:14:50 on est presque là, je ne sais pas.
00:14:52 - Justement, et ça c'est intéressant ce que vous dites,
00:14:54 est-ce que vous vous rendez compte,
00:14:56 que vous en parlez sans même essayer de voir
00:14:58 si ça les intéresse,
00:15:00 parce que si vous en parlez avec des gens qui bricolent aussi,
00:15:02 c'est un sujet de conversation commun,
00:15:04 et c'est très bien.
00:15:06 Mais le problème, c'est que si vous en parlez à tout le monde,
00:15:09 c'est sûr, vous devez,
00:15:11 il y en a au moins un tiers qui doit se dire,
00:15:13 mais qu'est-ce qui nous barbe avec ces travaux, Charles ?
00:15:16 - Oui, mais c'est ça.
00:15:18 - Parce que vous voyez, c'est là où il faut apprendre
00:15:20 à aussi être réceptif aux autres.
00:15:24 - C'est ça, parce que,
00:15:26 clairement, il y a des gens, j'ai dû les saouler,
00:15:28 mais on le voit que,
00:15:32 rétrospectivement, je vais y arriver,
00:15:36 après, on en prend conscience que,
00:15:39 après, quand on a sorti la tête du guidon, quoi.
00:15:41 - Oui, mais c'est pour ça, justement,
00:15:43 que je voulais faire cette émission aujourd'hui,
00:15:45 parce que je crois qu'on est plus nombreux.
00:15:47 Moi-même, j'ai été très passionné par les chevaux,
00:15:50 j'en suis sortie, et je me rends compte
00:15:52 à quel point ça a été un petit peu chronophage,
00:15:54 pour pas dire beaucoup.
00:15:56 Et c'est ce qui m'a donné l'idée de l'émission aujourd'hui.
00:15:58 Donc, Charles, je suis ravie de vous entendre,
00:16:00 parce que, en effet, c'est parfois un peu après-coup,
00:16:02 et c'est dommage, autant aider ceux qui nous écoutent
00:16:04 et qui sont la tête dans le guidon, quoi.
00:16:06 - Oui, exactement, mais vivez vos passions, quand même.
00:16:08 - Oui, bien sûr, bien sûr,
00:16:10 vivez vos passions, et Charles, il a pas décidé de...
00:16:12 - Charles n'arrêtait pas.
00:16:14 - Il va pas mettre une grenade dans sa maison
00:16:16 pour tout l'attouir.
00:16:18 - Non, après tout le taf qu'il a fait, quand même.
00:16:20 - Mais vous continuez,
00:16:22 mais vous avez pris conscience qu'il faut peut-être pas
00:16:24 ne faire que ça et ne parler que de ça.
00:16:26 - C'est ça.
00:16:28 Bon, maintenant, j'en ai pris conscience.
00:16:30 Des fois, il faut prendre une bonne gifle,
00:16:32 une belle claque de fourrin,
00:16:34 - C'est quoi, c'est une rupture
00:16:36 qui vous a fait prendre conscience ?
00:16:38 - Oui, ça a failli échouer, évidemment.
00:16:40 - Oui, et alors maintenant,
00:16:42 les écrans, attention, ne tombez pas dans...
00:16:44 Parce que c'est ça le problème aussi,
00:16:46 quand on arrête quelque chose, il y a du temps libre
00:16:48 et donc on a envie de le remplir autrement.
00:16:50 - Disons que les comportements
00:16:52 quotidiens de vie
00:16:54 font qu'on peut être accroché à ces comportements,
00:16:56 le smartphone, c'est tellement facile...
00:16:58 - D'ailleurs, j'ai vu que même
00:17:00 pendant l'émission, vous vous y touchez, Laurent Caril.
00:17:02 - Oui, parce que je reçois des messages
00:17:04 de l'hôpital, et donc
00:17:06 j'envoie des petits messages, mais je vais arrêter, Brigitte.
00:17:08 - Non, non, ben allez.
00:17:10 - Et on peut,
00:17:12 voilà, être constamment
00:17:14 scotché à ça, et c'est vrai
00:17:16 qu'il y en a qui passent...
00:17:18 C'est très chronophage, je veux dire, les réseaux sociaux
00:17:20 sont neuromarkétés pour que ça soit chronophage.
00:17:22 Pour vous rester beaucoup, beaucoup, beaucoup,
00:17:24 que les couleurs excitent votre cerveau,
00:17:26 donc ça vous fait rester encore plus,
00:17:28 et surtout le soir, la nuit, ça c'est encore pire,
00:17:30 parce que ça altère le sommeil, quoi.
00:17:32 - Alors qu'est-ce qu'il y a d'autre comme passe-temps qui vous plaît, Charles,
00:17:34 les collages et les écrans ?
00:17:36 - Ah, ben après,
00:17:38 comment vous dire,
00:17:40 le ménage et le repassage, enfin...
00:17:42 Non, mais ça me passionne pas, ça je vous avoue,
00:17:44 et pourtant c'est des tâches qu'il faut faire
00:17:46 et qui prennent beaucoup de temps. Non, après,
00:17:48 qu'est-ce qui me passionne, ben,
00:17:50 c'est énormément sportif, mais
00:17:52 le fait d'avoir une vie de famille, on s'en écarte un peu,
00:17:54 et ouais, j'aimerais bien...
00:17:56 - Mais énormément sportif, c'est aussi
00:17:58 un peu l'excès, quand même, Charles.
00:18:00 - Ben, toujours, en fait,
00:18:02 d'être humain, c'est comme ça, j'ai l'impression.
00:18:04 - Bien sûr, mais
00:18:06 vous, vous faites quoi ? C'est quoi vos autres plaisirs,
00:18:08 à part le bricolage ?
00:18:10 - Ben, après,
00:18:12 je parle de mes plaisirs
00:18:14 d'avant, puisque
00:18:16 de maintenant,
00:18:18 je suis trop occupé par
00:18:20 à la fois mon travail, à la fois
00:18:22 mes enfants et mon bricolage,
00:18:24 pour me dire d'avoir d'autres passions derrière.
00:18:26 - Ah ouais, c'est bien, déjà.
00:18:28 - Il faut retrouver une femme, Charles.
00:18:30 - Aussi.
00:18:32 - Ben oui.
00:18:34 - Avec qui vous pouvez aller,
00:18:36 je sais pas moi, vous promener dans la nature,
00:18:38 ou aller voir des spectacles,
00:18:40 aller voir du...
00:18:42 - Des concerts.
00:18:44 - Ouais, ça dépend
00:18:46 quel métal.
00:18:48 C'est pour écouter du Anthrax ou de la Chamsa, non ?
00:18:50 Mais pourquoi
00:18:52 pas du... Oui, il y a
00:18:54 du métal qui s'écoute, quand même.
00:18:56 - Tout s'écoute.
00:18:58 - C'est une éducation de l'oreille, après.
00:19:00 Mais après, tous les styles musicaux sont...
00:19:02 - Non, mais ce que je voulais
00:19:04 juste dire, Charles, je pense qu'il faut
00:19:06 vous recréer du vrai lien social,
00:19:08 pas uniquement sur les écrans, quoi.
00:19:10 - Oui.
00:19:12 - Quoi qu'il en soit, on a beau dire, c'est quand même
00:19:14 ça dont on a besoin en tant qu'humain.
00:19:16 - Non, mais c'est sûr.
00:19:18 - Bon, en tout cas,
00:19:20 vous avez l'air d'avoir pris conscience de quelque chose,
00:19:22 et il faut...
00:19:24 - Juste pour moduler.
00:19:26 - Pour trouver un petit équilibre.
00:19:28 - Oui, ben, je vais
00:19:30 y travailler.
00:19:32 - Passer une annonce
00:19:34 et chercher une jolie femme qui a besoin qu'on bricole
00:19:36 un peu chez elle ? - Oui.
00:19:38 Pourquoi pas ?
00:19:40 Après, c'est un peu pervers, quand même, ça.
00:19:42 - C'est service rendu,
00:19:46 de part et d'autre, je suis désolée.
00:19:48 Merci, Charles, en tout cas. - Merci, Charles.
00:19:52 - Merci de votre lucidité. Allez, on fait une petite
00:19:54 pause, et puis, dans un instant, c'est
00:19:56 SwaZik Belain que nous retrouvons, notre sexy news du jour.
00:19:58 - Brigitte Laé,
00:20:00 Sud Radio, c'est l'instant sexy news.
00:20:02 - Eh bien, Laurent Carilla,
00:20:04 nous retrouvons SwaZik Belain, notre
00:20:06 journaliste, qui va nous parler de
00:20:08 sexpertitude. Alors, je ne sais pas
00:20:10 de quoi ça parle, mais nous allons
00:20:12 découvrir ce mot.
00:20:14 Alors, on peut constater,
00:20:16 Brigitte, Laurent, que ces trois
00:20:18 dernières années ont vu l'émergence
00:20:20 de sexperts. Ce sont ces spécialistes
00:20:22 en sexualité, que ce soit
00:20:24 sur les réseaux sociaux, avec des influenceuses,
00:20:26 des reconversions au métier de
00:20:28 sexologue, et dans les journaux, avec des journalistes
00:20:30 spécialistes, pardon,
00:20:32 de sexe. Alors, en fait, je partie, bon,
00:20:34 en quelque sorte, mais il y a des catégories.
00:20:36 Oui, parce que sinon, ce n'est pas drôle.
00:20:38 Il y a des spécialistes de la pratique,
00:20:40 qui vont nous expliquer comment
00:20:42 et quels jouets on va pouvoir positionner
00:20:44 sur son clitoris pour atteindre l'orgasme.
00:20:46 Il y a des spécialistes qui vont
00:20:48 nous donner les statistiques, le nombre de
00:20:50 fétiches présents en France, et puis il y a celles
00:20:52 qui vont fouiller, gratter, pour
00:20:54 voir ce qui se cache derrière cette obsession que
00:20:56 nous avons pour la sexualité.
00:20:58 Une obsession qui se caractérise parfois de
00:21:00 façon très paradoxale, en
00:21:02 taisant ses ébahies, en en faisant une hantre
00:21:04 sacrée, pour ceux qui pensent ne pas s'y
00:21:06 intéresser, ou au contraire, en les
00:21:08 déballant sur la place publique pour davantage
00:21:10 d'empowerment. Bref,
00:21:12 nous sommes obsédés par le sexe d'une façon
00:21:14 ou d'une autre, et il y a des spécialistes
00:21:16 qui viennent décortiquer le schmilblick.
00:21:18 La grande Agnès Gillard en fait partie
00:21:20 et personnellement, j'affectionne ses chroniques
00:21:22 dans le blog hébergé par le quotidien
00:21:24 Libération, les 400 Q.
00:21:26 Des chroniques parues en format livre
00:21:28 ici, donc une sélection de 58
00:21:30 parmi plus de 1000 écrites
00:21:32 et publiées aux éditions de la Musardine.
00:21:34 Alors, Agnès Gillard,
00:21:36 pour ceux et celles qui ne la connaissent pas, c'est
00:21:38 une pure scientifique, une journaliste
00:21:40 mais aussi une anthropologue. Alors, elle se fiche
00:21:42 un peu de savoir de quel côté le vent souffle.
00:21:44 Entendez par là suivre la ligne éditoriale
00:21:46 de notre société à un moment donné
00:21:48 pour la brosser dans le sens du poil.
00:21:50 D'ailleurs, poil ou pas poil,
00:21:52 ce n'est pas elle qui vous dira que pour brandir
00:21:54 votre drapeau de militante féministe, il va falloir
00:21:56 laisser tomber votre rasoir Venus Gillette.
00:21:58 Ceci n'est pas un placement de produit.
00:22:00 Donc, vous l'aurez compris,
00:22:02 ce qui l'intéresse, c'est de partir d'un sujet
00:22:04 qui préoccupe notre société, exemple
00:22:06 l'orgasme, et de creuser
00:22:08 en bonne scientifique notre rapport à
00:22:10 ce nouvel outil de mesure du bonheur
00:22:12 qu'est la petite mort.
00:22:14 Il n'a pas peur de parler d'injonction
00:22:16 dans ce que nous pourrions voir
00:22:18 au premier abord comme une libération.
00:22:20 D'ailleurs, cet appel à la libération
00:22:22 n'est-elle pas une nouvelle injonction ?
00:22:24 Donc, faut-il lire Agnès Villard ?
00:22:26 La réponse est oui, absolument.
00:22:28 C'est ce que j'adore chez les anthropologues,
00:22:30 c'est cette mise à distance nécessaire,
00:22:32 cette véritable objectivité que l'on recherche
00:22:34 chez les journalistes, qui n'est jamais
00:22:36 véritablement là, ne serait-ce que par le choix de l'angle
00:22:38 ou des mots, tout a un sens
00:22:40 profond, c'est subjectif.
00:22:42 Agnès a cette capacité de vous emmener
00:22:44 ailleurs que dans votre précaré et de vous faire
00:22:46 repenser les choses. Cette journaliste connue
00:22:48 pour sa passion du Japon et son étude de cette société
00:22:50 par le prisme de la sexualité
00:22:52 est une immancable de
00:22:54 la sexpertitude.
00:22:56 C'est un mot que j'ai inventé.
00:22:58 Bravo !
00:23:00 En 2018, elle publie
00:23:02 une chronique intitulée "Séduction =
00:23:04 domination ?" dans laquelle
00:23:06 sans jamais donner son avis
00:23:08 et en alternant les points de vue de psychologues,
00:23:10 philosophes, tels que Thomas Hobbes, Freud
00:23:12 et un anthropologue tel que Marshall
00:23:14 Salins, elle réussit à porter un
00:23:16 discours plutôt qu'un autre et répondre
00:23:18 ainsi à la question "La domination
00:23:20 masculine est-elle innée ? L'homme est-il
00:23:22 forcément et par nature un vorace,
00:23:24 pervers et intéressé ? La femme une victime
00:23:26 de cette manipulation bestiale et primaire ?
00:23:28 L'homme est-il un loup pour l'homme ?" Lisez sa
00:23:30 chronique et vous aurez en filigrane sa
00:23:32 réponse. Les titres chez Agnès
00:23:34 sont souvent aguicheurs, provocateurs,
00:23:36 vivants et drôles parce que la vie n'est-elle pas
00:23:38 une grosse blague qui dure et qui parfois en mode
00:23:40 running gag nous exaspère.
00:23:42 En 2011, elle parle de la
00:23:44 sodomie au service de la dictature.
00:23:46 En 2012, elle s'interroge pour savoir
00:23:48 si le premier mot fut-il le mot
00:23:50 "sexe", prétexte pour parler de
00:23:52 parhomase. En 2009,
00:23:54 elle s'intéresse à ce dont le job consiste
00:23:56 à briser le couple des autres. Souvent,
00:23:58 les titres grand public comme ça
00:24:00 permettent, dans le développement de la chronique, d'aborder
00:24:02 des sujets plus pointus, des actualités, des livres,
00:24:04 des artistes plus ou moins connus du grand public.
00:24:06 Une façon finalement d'accrocher le lecteur,
00:24:08 de le prendre par la main et de l'amener
00:24:10 à s'intéresser à des sujets plus pointus qui n'y
00:24:12 paraissent. Parfois,
00:24:14 comme je vous le disais, elle laisse son lecteur
00:24:16 sur une réflexion qui pourrait aller à l'encontre
00:24:18 de ce qu'il espérait entendre.
00:24:20 C'est un peu le cas dans sa chronique sur la
00:24:22 pilule intitulée "Bébé ou carrière,
00:24:24 il faut choisir". Elle nous laisse
00:24:26 sur la réflexion de l'actrice
00:24:28 Emily Witt de Futur Sex, publiée
00:24:30 en 2017 aux éditions du Seuil,
00:24:32 2017 oui, c'est bien ça, aux éditions du Seuil, pardon,
00:24:34 qui s'interroge sur la véritable
00:24:36 liberté qui existe dans les processus de PMA,
00:24:38 la procréation médicalement
00:24:40 assistée serait-elle un oasis de liberté
00:24:42 pour les femmes d'aujourd'hui ?
00:24:44 Telle la question. Vous l'aurez compris,
00:24:46 les sujets abordés sont éminemment
00:24:48 féministes. Normes, domination
00:24:50 masculine, pornographie,
00:24:52 amour, réussite, et parce qu'ils le sont,
00:24:54 il n'y a pas de doxa, non, bien
00:24:56 bien au contraire, une liberté de parole, de ton
00:24:58 et de point de vue. Sa dernière chronique
00:25:00 étudie la schtroumpfette.
00:25:02 Alors c'est une chronique qui est en ligne, qui n'est pas
00:25:04 dans le livre, et je dois dire
00:25:06 que j'ai pris plaisir à la lire, parce qu'elle
00:25:08 valide notre comportement, cette
00:25:10 envie de réécrire en permanence l'histoire
00:25:12 à l'aune de notre société actuelle.
00:25:14 La schtroumpfette est-elle une banasse, une femme
00:25:16 forte ? Non. Est-elle un objet maléfique ?
00:25:18 Oui. Dans une société composée d'hommes ?
00:25:20 Oui. Elle incarne à la fois
00:25:22 la douceur maternante et l'objet
00:25:24 de désir, mais on aimerait
00:25:26 lui attribuer des pouvoirs de super-héroïne,
00:25:28 elle-même n'en aurait pas voulu.
00:25:30 Oui, oui,
00:25:32 c'est vrai qu'elle est assez intéressante.
00:25:34 Agnès Geyer, vous la connaissiez ?
00:25:36 Pas du tout.
00:25:38 Ça me donne envie de lire ce livre.
00:25:40 C'est vrai qu'on connaît aujourd'hui,
00:25:42 quand on parle de s'experte, on pense tout de suite à Maya Mazorette,
00:25:44 qui a sa chronique dans Le Monde,
00:25:46 qu'on voit sur France Inter, chez Quotidien, on la voit
00:25:48 un peu partout, et très intéressante,
00:25:50 au demeurant, mais Agnès Geyer, on l'a
00:25:52 un petit peu, à mon sens, mise de côté, alors que
00:25:54 ses chroniques sont aussi très fouillées, très
00:25:56 anthropologiques, sociétales. - Mais c'est pas la même génération, non plus.
00:25:58 Elle est antérieure.
00:26:00 Oui, oui, elle était là avant, effectivement,
00:26:02 mais elles ont pas une si grande
00:26:04 différence d'âge que ça, je pense pas.
00:26:06 Il me semble que si, quand même.
00:26:08 Je sais que Agnès Geyer,
00:26:10 je l'avais reçue justement par rapport
00:26:12 au Japon, où elle était en effet
00:26:14 très spécialiste
00:26:16 de ce qui se passe au Japon, mais
00:26:18 oui, je crois qu'elle a
00:26:20 bien au moins 10 ans de plus, il me semble.
00:26:22 Enfin bon, à vérifier.
00:26:24 On vérifiera.
00:26:26 Mais en tout cas, oui,
00:26:28 et puis je suis
00:26:30 tellement d'accord avec ce que vous dites sur les
00:26:32 anthropologues par rapport aux journalistes.
00:26:34 - Eh oui, et pourtant je suis journaliste,
00:26:36 mais bon, qu'on me
00:26:38 dise pas,
00:26:40 c'est clairement impossible d'être totalement
00:26:42 totalement objectif.
00:26:44 - Mais personne n'est objectif, moi non plus,
00:26:46 Laurent non plus, on est tous subjectifs,
00:26:48 forcément. - On est tous une partie magnifique.
00:26:50 - Mais si au moins
00:26:52 déjà on le reconnaît, on sera peut-être
00:26:54 un peu plus objectifs. - C'est ça.
00:26:56 - On nous lira en se disant
00:26:58 qu'effectivement, bon ben ça c'est
00:27:00 l'angle, la pensée de la personne, on a l'habitude de la
00:27:02 retrouver sur ce type de sujet-là, parce qu'elle pense
00:27:04 comme ça, etc.
00:27:06 Alors que regardez les chercheurs, ils trouvent toujours
00:27:08 ce qu'ils cherchent. - Oui, ils vont aller
00:27:10 chercher ce qui les intéresse. - Parfois ils trouvent les choses qu'ils n'ont pas
00:27:12 cherchées. - Ouais, parfois, ouais.
00:27:14 Parfois on peut être déçu par ce qu'on cherche.
00:27:16 Ça m'est déjà arrivé.
00:27:18 - Ah oui ? Vous cherchiez quoi ?
00:27:20 - Je travaillais sur les traitements de l'addiction à la cocaïne
00:27:22 et j'étais quasi
00:27:24 persuadé que c'était une piste forte.
00:27:26 Et il s'est avéré que c'était pas du tout
00:27:28 une piste forte. - Bravo.
00:27:30 - Mais c'est bien de publier des résultats un peu
00:27:32 négatifs pour dire, ben voilà,
00:27:34 ne vous jetez pas sur ce médicament, parce que
00:27:36 ça marche pas. - Oui, j'ai entendu ça,
00:27:38 en effet. Et c'est vrai qu'on aurait pu penser
00:27:40 en effet qu'il y a... - C'est vrai que maintenant
00:27:42 on publie les résultats négatifs de recherche.
00:27:44 Ce qui est bien d'ailleurs. - Oui, comme ça
00:27:46 il y a un passif et il y a quelque chose de... ça reste.
00:27:50 - Bon, en tout cas, nous sommes entre
00:27:52 gens bien qui reconnaissons être très
00:27:54 subjectifs, mais au moins...
00:27:56 - Et j'aime bien la ch'ton que tu fais. - On a cette objectivité...
00:27:58 Oui, moi aussi. On m'a offert d'ailleurs
00:28:00 une ch'ton que tu fais. - C'est vrai ?
00:28:02 - C'est un petit objet très sympa
00:28:04 que j'ai mis sur mon bureau.
00:28:06 - J'aime bien la ch'ton que tu fais.
00:28:08 - Elle était brune à la base, hein.
00:28:10 Mais apparemment ça marchait pas.
00:28:12 Et donc en blonde, elle a cartonné, quoi.
00:28:14 Eh oui, comme quoi.
00:28:16 - Eh oui, comme quoi. Merci beaucoup
00:28:18 Soazic Belard. Merci de votre
00:28:20 subjectivité.
00:28:22 Mais c'est
00:28:24 le principe, hein. On va faire une chronique
00:28:26 sur des choses qui nous intéressent. Ce serait quand même
00:28:28 stupide. - Sinon je vous prends le dictionnaire, hein. Et puis je
00:28:30 vous lis l'article du dictionnaire.
00:28:32 - Non, non, restez subjectifs. C'est très bien.
00:28:34 Emma, bonjour.
00:28:36 - Bonjour Brigitte, bonjour Laurent. - Bonjour.
00:28:38 - Alors, trois questions, puis ensuite vous pourrez
00:28:40 en poser une à Laurent.
00:28:42 Première question, quelle serait votre plus grande passion,
00:28:44 Emma ?
00:28:46 - Actuellement,
00:28:48 rien de bien incroyable. Je suis
00:28:50 passionnée par le tricot.
00:28:52 - C'est canon comme passion. - C'est chouette.
00:28:54 - Oui, je suis
00:28:56 assez d'accord. - Pourquoi pas ?
00:28:58 - Si vous pouviez me faire un petit pull kiss,
00:29:00 pour l'hiver. - Ah, bah il faut
00:29:02 me demander maintenant, parce que ça prend du temps.
00:29:04 - Ah, c'est vrai.
00:29:06 - Non mais je pense que ça calme.
00:29:08 - Ça coule, ouais. C'est hyper apaisant.
00:29:10 - Oui, très bon pour le sexe.
00:29:12 - Pourquoi pas.
00:29:14 - C'est loin du sexe,
00:29:16 certes. - Oui.
00:29:18 - On peut trouver d'autres plaisirs.
00:29:20 - Non, je suis pas sûre que ça va se fantasmer les hommes
00:29:22 une femme qui tricote, mais quoi que. - Non, moi je trouve
00:29:24 ça cool, franchement je trouve ça cool.
00:29:26 - Oui, les gens trouvent ça cool. Sexy,
00:29:28 je ne sais pas. - Si, si, elle est pas un côté un peu sexy.
00:29:30 - Ah, bon.
00:29:32 - Ça dépend comment vous êtes habillée quand vous
00:29:34 tricotez, hein. - Exactement, j'allais le dire.
00:29:36 - On est d'accord, on est d'accord.
00:29:38 Deuxième question, quel est l'endroit
00:29:40 le plus insolite
00:29:42 où vous avez fait l'amour ?
00:29:44 - Hum, un train.
00:29:46 - Dans un train. - Une cabine de toilette
00:29:48 dans un train. - Une cabine de toilette, d'accord.
00:29:50 C'était un TGV ? - Voilà.
00:29:52 C'était un TER,
00:29:54 un peu moins glamour, mais...
00:29:56 - Ah non, je trouve ça encore plus glamour,
00:29:58 moi, justement. - Il y a plus de place.
00:30:00 - J'imagine. - Il y a plus de place dans les toilettes des
00:30:02 TER ? - Je sais pas, j'ai aucune idée.
00:30:04 - En tout cas, je trouve ça plus insolite.
00:30:06 - Oui, ça c'est vrai.
00:30:08 On était seuls dans le wagon,
00:30:10 je rature.
00:30:12 - Bon, moi, ça m'est
00:30:14 égal, je trouve.
00:30:16 On fait ce qu'on veut.
00:30:18 Et dernière question,
00:30:20 quel est votre jouet intime préféré ?
00:30:22 - Hum...
00:30:24 Oh, mes doigts, en fait.
00:30:26 - Ah, très bien, très bien. - C'est les plus efficaces.
00:30:28 - D'accord.
00:30:30 Les deux mains ou une seule main ?
00:30:32 - Une seule. - Une seule main.
00:30:34 D'accord. Eh bien, posez une question à Laurent,
00:30:36 il vous écoute, allez-y.
00:30:38 - Écoutez, Laurent, j'aurais aimé savoir quel est un de vos
00:30:40 souvenirs les plus embarrassants ?
00:30:42 - Oh...
00:30:44 - Question embarrassante.
00:30:46 - Souvenirs les plus
00:30:48 embarrassants ?
00:30:50 Alors là, vous me posez une colle.
00:30:52 - C'est vrai que c'est des questions difficiles.
00:30:54 - Souvenirs embarrassants...
00:30:56 Ah si,
00:30:58 j'en ai un.
00:31:00 Vraiment embarrassant. J'étais au Hellfest,
00:31:02 le festival de métal, et je croise
00:31:04 une journaliste que je connaissais,
00:31:06 que j'avais croisée plusieurs fois,
00:31:08 et...
00:31:10 elle avait un peu de ventre, en fait,
00:31:12 et je lui ai...
00:31:14 je l'ai félicité pour
00:31:16 sa grossesse, en fait.
00:31:18 Et elle m'a dit "non, je suis
00:31:20 sous antidépresseur, et là,
00:31:22 j'ai jamais été aussi mal à l'aise de ma vie."
00:31:24 Je pense que c'est ça qu'il faut dire. Voilà.
00:31:26 - C'est horrible.
00:31:28 Mais ça nous fait rire en plus,
00:31:30 c'est pas bien, Emma.
00:31:32 - Non, c'est mal. - C'est pas bien.
00:31:34 Bon, ben écoutez, merci,
00:31:36 Matt, cet échange, en tout cas, merci à vous.
00:31:38 - Merci à vous. - Allez, on fait une petite pause,
00:31:40 on se retrouve dans un instant, et on va évoquer
00:31:42 évidemment vos addictions,
00:31:44 vos passions, que sache encore.
00:31:46 4.fr,
00:31:48 le plus grand site de webcom live
00:31:50 réservé aux adultes.
00:31:52 14h-16h, Brigitta et Sud Radio.
00:31:54 - En compagnie de
00:31:56 Laurent Calerilla, psychiatre spécialiste
00:31:58 des addictions, que vous
00:32:00 pouvez retrouver dans
00:32:02 ces séries de podcast
00:32:04 "Addictions"
00:32:06 sur toutes les plateformes.
00:32:08 Bonjour, Jérôme.
00:32:10 - Oui, bonjour Brigitte,
00:32:12 bonjour Laurent. - Bonjour Jérôme.
00:32:14 - Oui, bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:32:16 Donc, vous pensez être peut-être
00:32:18 addict au site,
00:32:20 réseau, etc.?
00:32:22 - Oui, enfin,
00:32:24 en tout cas, je l'ai été, c'est ce qui a fait
00:32:26 presque une construction
00:32:28 qui s'est faite comme ça. C'est-à-dire que
00:32:30 on s'était déjà eu, là,
00:32:32 sur une émission sur l'addiction,
00:32:34 et en fait,
00:32:36 c'est presque, c'était un refuge
00:32:38 pour moi, en fait, d'aller
00:32:40 ou une fuite, en tout cas,
00:32:42 c'était quelque chose de ce genre, en fait,
00:32:44 qui faisait que, quand je me
00:32:46 sentais pas suffisamment
00:32:48 apprécié ou aimé,
00:32:50 je fuyais vers ça, en fait.
00:32:52 C'était une forme de parler
00:32:54 à des inconnus.
00:32:56 Ça me rassurait, en fait, sur mon...
00:32:58 C'était juste ça, ouais.
00:33:00 Et donc, ça prenait...
00:33:02 Enfin, après, ça pouvait prendre de la place
00:33:04 quand même dans mes relations
00:33:06 amoureuses et même amicales.
00:33:08 C'est-à-dire que,
00:33:10 parfois, je partais vers ces
00:33:12 refuges-là, en fait,
00:33:14 et ça posait quand même
00:33:16 un certain nombre de problèmes.
00:33:18 Mais c'est comme... Enfin, oui, ça fait partie
00:33:20 d'une addiction, hein, donc
00:33:22 ça pose toujours un certain
00:33:24 nombre de problèmes quand
00:33:26 on en abuse, quoi.
00:33:28 - Est-ce que vous vous sentiez un peu mieux
00:33:30 après ou pas ? Ou pire ?
00:33:32 - Alors, il y avait du mieux
00:33:34 sur le coup et du pire après, quoi.
00:33:36 - Oui, donc là, c'est très...
00:33:38 - C'était une relation, en fait, c'était...
00:33:40 C'est très proche de...
00:33:42 - C'était un cas historique. - Oui, ouais, c'est très proche
00:33:44 de... En fait, j'étais
00:33:46 proche de gens qui avaient des soucis, avaient l'alcool
00:33:48 ou quoi, c'était pareil, quoi.
00:33:50 Enfin, c'était très...
00:33:52 très comparable, quoi.
00:33:54 C'est-à-dire que
00:33:56 c'était un mode où, sur le coup,
00:33:58 ça allait bien. En plus,
00:34:00 plus ça va et plus on le sait, hein, ce que ça va
00:34:02 faire ou quoi, mais ça apporte
00:34:04 un petit plus à un moment donné
00:34:06 et du grand...
00:34:08 Enfin, un grand plongeon après, quoi.
00:34:10 - Oui, mais ce que je crois qui est important,
00:34:12 Jérôme, c'est qu'au moment où vous
00:34:14 vous y allez
00:34:16 sur ces réseaux sociaux, c'est que vous êtes
00:34:18 vraiment mal et que quelque part
00:34:20 vous y allez
00:34:22 pour vous sauver.
00:34:24 Enfin, vous l'avez dit, c'est un refuge.
00:34:26 Et qu'est-ce qu'on peut faire quand on va
00:34:28 vraiment mal à ce moment-là, Laurent Carilla ?
00:34:30 Parce qu'on comprend tout à fait
00:34:32 ce que nous raconte Jérôme.
00:34:34 - Pour tout ce qui est comportemental,
00:34:36 on n'est pas dans de la désintoxication
00:34:38 massive, c'est-à-dire on ne se donne pas du jour au lendemain, on dit
00:34:40 "on arrête tout, on ne se connecte plus",
00:34:42 etc. C'est "on va réapprendre
00:34:44 à réguler les choses". Mais si on se...
00:34:46 C'est... A partir du moment, pardon,
00:34:48 à partir du moment où on se sent mal
00:34:50 et on utilise un objet
00:34:52 pour essayer de se sentir moins mal,
00:34:54 mais en fait ça ne change pas grand-chose,
00:34:56 surtout après, là il faut se faire
00:34:58 aider. Il faut se faire aider,
00:35:00 et avant de se faire aider, la première chose c'est
00:35:02 qu'elle est... En fait
00:35:04 c'est noté un peu dans un
00:35:06 agenda de bord, si vous voulez.
00:35:08 Le temps passé, comment on se sent pendant,
00:35:10 comment on se sent après,
00:35:12 qu'est-ce qui déclenche ses envies,
00:35:14 et comment on fait pour
00:35:16 essayer de résister à ses envies. C'est ça les premières choses.
00:35:18 Si on n'y arrive pas,
00:35:20 il faut se faire aider.
00:35:22 - Mais Jérôme, quand vous avez commencé
00:35:24 à tomber dans cette addiction,
00:35:26 c'était après un échec
00:35:28 amoureux, sentimentale ?
00:35:30 - C'était jeune,
00:35:32 même très jeune, je devais avoir
00:35:34 les 12 ans, c'est-à-dire
00:35:36 que déjà j'étais solitaire,
00:35:38 entouré d'une grande famille,
00:35:40 mais solitaire, moi-même assez
00:35:42 solitaire, et du coup là j'y ai trouvé
00:35:44 à l'époque, c'était sur des
00:35:46 réseaux, ou on pouvait parler
00:35:48 par un système de réseau,
00:35:50 on appelait ça un réseau à l'époque,
00:35:52 et en fait,
00:35:54 oui, de suite,
00:35:56 ça m'a raconté un peu plus, parce que j'avais
00:35:58 ce mal-être m'a suivi quand même
00:36:00 depuis très jeune,
00:36:02 et du coup, dès que je me sentais
00:36:04 un peu
00:36:06 mal, quoi,
00:36:08 oui, voilà, ouais, il y a ce côté
00:36:10 abandonné, ce côté
00:36:12 assez triste,
00:36:14 assez...
00:36:16 J'allais sur ça, et c'est vrai
00:36:18 que ça, à 12 ans, ça fait quand même
00:36:20 partie d'une construction, après c'est
00:36:22 difficile de voir les choses
00:36:24 sans ça, en fait.
00:36:26 - Oui, oui, oui, il y a
00:36:28 certainement quelque chose de
00:36:30 cognitif qui se met en place,
00:36:32 puisque c'est comme ça que vous commencez
00:36:34 à construire votre sexualité,
00:36:36 votre
00:36:38 capacité à communiquer avec les autres,
00:36:40 oui, oui. - Et l'estime de soi aussi.
00:36:42 - Ah oui, oui,
00:36:44 oui, ça m'a
00:36:46 suivi, et après,
00:36:48 plus ça nous suit dans notre vie,
00:36:50 cette addiction-là,
00:36:52 et plus on l'analyse,
00:36:54 plus on sait
00:36:56 comment ça vient,
00:36:58 au moment où on en a besoin,
00:37:00 et c'est le
00:37:02 résultat que ça aura, quoi.
00:37:04 Mais ça n'empêche pas que ça reste une addiction,
00:37:06 que ça reste une addiction à un moment donné.
00:37:08 - Alors, ce qui est important,
00:37:10 et je profite de votre témoignage,
00:37:12 Jérôme, pour justement
00:37:14 en parler à tous ceux qui nous écoutent et qui sont parents,
00:37:16 vous aviez 12 ans, donc 12 ans,
00:37:18 on sait que le cerveau est loin d'être
00:37:20 complètement terminé,
00:37:22 donc déjà, première question, Laurent,
00:37:24 qu'est-ce que ça provoque dans le cerveau
00:37:26 quand on est comme ça ? - Avec les écrans ?
00:37:28 - Avec les écrans, et...
00:37:30 - Les écrans,
00:37:32 les écrans, c'est pas nocif en soi, ça devient nocif
00:37:34 quand ça est utilisé
00:37:36 sur certains temps, quand ça prend le dessus
00:37:38 sur certaines activités, et aussi
00:37:40 il faut prendre en compte aussi
00:37:42 sa personnalité, sa construction
00:37:44 psychologique, physique, etc.
00:37:46 C'est ces éléments-là qu'il faut prendre en compte, parce que
00:37:48 les parents se focalisent par exemple que sur le temps
00:37:50 passé sur l'écran, or c'est vraiment une erreur.
00:37:52 Ce qu'on sait, c'est que
00:37:54 c'est vrai que le cerveau
00:37:56 va maturer
00:37:58 autour de 20-25 ans,
00:38:00 on a vraiment la construction cérébrale finalisée autour de 20-25 ans,
00:38:02 ça dépend des gens, encore une fois,
00:38:04 c'est vrai que chez les tout petits petits petits,
00:38:06 en tout cas avant deux ans,
00:38:08 il faut éviter l'exposition aux écrans,
00:38:10 ça on le sait, et après
00:38:12 il y a aussi le modèle
00:38:14 parental, c'est-à-dire si les parents sont scotchés
00:38:16 sur les écrans, je vois pas pourquoi les enfants
00:38:18 ou les ados seraient pas scotchés sur les écrans.
00:38:20 Donc il y a toute cette idée de
00:38:22 régulation de la consommation
00:38:24 des écrans, ce qui est pas si évident que ça,
00:38:26 mais c'est sur ça où il faut insister
00:38:28 maintenant. - Et ce que disent
00:38:30 certains de vos confrères, Laurent Carilla,
00:38:32 c'est qu'il faut pas hésiter avec
00:38:34 des ados
00:38:36 de communiquer
00:38:38 sur ce qu'ils regardent
00:38:40 sur les écrans, justement. - Ah ça c'est hyper
00:38:42 important, vous avez tout à fait raison, moi j'ai le souligné,
00:38:44 les écrans, c'est source
00:38:46 de cyber harcèlement,
00:38:48 déjà, donc il faut faire
00:38:50 attention à ce qu'on fait, ce qu'on
00:38:52 dit, les parents doivent éduquer,
00:38:54 mais les parents doivent savoir aussi gérer leurs écrans,
00:38:56 c'est hyper important. Et c'est vrai
00:38:58 que nos enfants qui sont des digitales
00:39:00 natives, eux ils sont avec les écrans,
00:39:02 c'est quasiment des extensions de leurs bras,
00:39:04 ces écrans-là, donc il faut être très très prudent.
00:39:06 Et surtout, moi, j'attire l'attention
00:39:08 sur les écrans et le sommeil,
00:39:10 ça les écrans sont vraiment délétères
00:39:12 pour le sommeil, ils sont vraiment nocifs pour le sommeil,
00:39:14 pour le coup, parce qu'on sait que quand on regarde
00:39:16 son écran le soir, - Avant de s'endormir,
00:39:18 on ne se mord pas. - Avant de s'endormir,
00:39:20 les écrans envoient un signal
00:39:22 à notre mélatonine,
00:39:24 notre hormone du
00:39:26 sommeil, par exemple, qui
00:39:28 dit "il fait jour, il fait pas nuit,
00:39:30 tu peux continuer à regarder, donc tu vas mettre
00:39:32 du temps à t'endormir". - Alors
00:39:34 comment vous en êtes sorti, Jérôme ?
00:39:36 Parce que de 12 ans, vous étiez encore bien jeune.
00:39:38 - Oui, oui, mais ça a été
00:39:40 de voir, de me faire,
00:39:44 d'accepter
00:39:46 que ça devienne un problème, en fait,
00:39:48 et voir
00:39:50 quelqu'un.
00:39:52 J'ai fait de l'hypnothérapie,
00:39:54 j'ai été thérapeute,
00:39:56 il n'y a que ça,
00:39:58 comme une autre addiction,
00:40:00 et pour parler des écrans,
00:40:02 ça n'a resté qu'un moyen,
00:40:04 après les écrans, ça reste un outil,
00:40:06 c'est ce qu'on y fait dessus
00:40:08 ou quoi, qui change
00:40:10 la donne, en fait,
00:40:12 de ce que ça nous fait, de ce que ça nous procure.
00:40:14 Mais voilà,
00:40:16 oui, maintenant ça va mieux,
00:40:18 il y a toujours
00:40:20 des moments de flottement
00:40:22 où je me dis, mais maintenant,
00:40:24 je sais,
00:40:26 le mal que ça fait,
00:40:28 sur le bien que ça pourrait m'apporter
00:40:30 sur un shoot
00:40:32 de ça, quoi, enfin,
00:40:34 donc voilà, quoi,
00:40:36 s'il y a eu le choix,
00:40:38 il faut se
00:40:40 forcer à faire, quoi.
00:40:42 - C'est une belle introspection, moi, je trouve,
00:40:44 c'est ça ce que vous dites sur le côté
00:40:46 récompense et côté punition du truc,
00:40:48 et quand vous rééquilibrez
00:40:50 ça, vous arrivez à réguler
00:40:52 les choses, en fait. - Oui, c'est ça, ouais,
00:40:54 parce qu'après, ça devient
00:40:56 une espèce d'ami
00:40:58 ennemi qui nous suit, comme une
00:41:00 homme, et il faut faire le choix
00:41:02 de s'en défaire, quoi, parce que
00:41:04 en fait, des fois,
00:41:06 il peut avoir un masque plutôt sympa,
00:41:08 mais sur le coup,
00:41:10 quand on l'aperçoit, ça ne l'est pas.
00:41:12 - Eh oui, le masque
00:41:14 de la tentation.
00:41:16 - Mon meilleur ennemi.
00:41:18 - Bah écoutez, merci,
00:41:20 en tout cas, Jérôme,
00:41:22 de cet témoignage. - Bien, merci à vous.
00:41:24 - Quels seraient aujourd'hui vos
00:41:26 passe-temps favoris ? Qu'est-ce que
00:41:28 vous aimez faire ? Qu'est-ce qui, justement,
00:41:30 ne vous apporte que du positif ?
00:41:32 - Eh bien, en fait,
00:41:34 justement,
00:41:36 je pense que c'est un rapport à ça aussi,
00:41:38 je cherchais toujours quelque chose
00:41:40 qui bougeait énormément, qui avait énormément
00:41:42 d'adrénaline, du parapente,
00:41:44 du soin de parachute,
00:41:46 et maintenant, justement,
00:41:48 ce qui fait la différence, c'est que j'arrive
00:41:50 à me contenter. C'est un mot
00:41:52 que j'exécrai au possible
00:41:54 à l'époque,
00:41:56 c'est-à-dire se contenter des tout petits
00:41:58 moments, que ce soit avec ma fille,
00:42:00 que ce soit avec mes proches, mes amis
00:42:02 ou quoi, c'est des petits moments,
00:42:04 enfin, conviviaux, mais je les prends
00:42:06 comme quelque
00:42:08 chose qui, là, va
00:42:10 me faire énormément de bien sur moi
00:42:12 et nettement plus en profondeur.
00:42:14 Mais c'était sur l'aspect,
00:42:16 j'avais des passions presque
00:42:18 dévorantes de
00:42:20 bouger dans tous les sens, de partir dans tous les sens
00:42:22 et il fallait que ça pique, que ça brûle,
00:42:24 que ça fasse
00:42:26 son effet, quoi, en fait.
00:42:28 Et maintenant, c'est nettement
00:42:30 plus posé, quoi, nettement plus...
00:42:32 - Ben écoutez, ça me paraît...
00:42:34 - Peut-être que j'ai l'âge à ça aussi, hein, mais...
00:42:36 - Vous avez quel âge, aujourd'hui ?
00:42:38 - Presque 50, hein. - Ouais, c'est pas mal,
00:42:40 d'être arrivé à ça, à 50 ans, déjà.
00:42:42 - C'est beau, même. - Oui, franchement.
00:42:44 - Ouais, ouais, non mais c'est gentil,
00:42:46 parce qu'il y a ce besoin, aussi,
00:42:48 d'avoir une espèce
00:42:50 de baromètre de savoir où on en est,
00:42:52 en fait, parce que ça, c'est important, je trouve.
00:42:54 Quand on est sur une addiction, c'est important de...
00:42:56 parce que soit on peut le savoir, quoi,
00:42:58 mais quand c'est d'autres personnes qui nous le disent,
00:43:00 et souvent des professionnels, là, c'est important, quoi.
00:43:02 C'est quelque chose qui fait que...
00:43:04 qu'on se dit, ben, on est,
00:43:06 enfin, on n'est pas forcément
00:43:08 en totale rémission, mais quand même,
00:43:10 on est sur la bonne voie, quoi.
00:43:12 Et pour ça, c'est votre mission, effectivement,
00:43:14 et c'est l'équipement pour ça, quoi. - Ah ben, merci, Jérôme.
00:43:16 Mais en tout cas, vous semblez...
00:43:18 Mais c'est toujours la même chose, Laurent Carilla.
00:43:20 Quand on a été, en effet, dans l'addiction
00:43:22 et qu'on en est sortis,
00:43:24 ben, on a une lucidité...
00:43:26 - Oui, il y a une sérénité. - Forcément, il y a une sérénité.
00:43:28 - Oui, complètement. - Et c'est tout à fait entendable.
00:43:30 Ben, merci beaucoup, Jérôme, et merci
00:43:32 de votre message positif, puisque ça montre
00:43:34 à ceux qui nous écoutent qu'on peut tout à fait...
00:43:36 - Ben oui, qu'on peut réguler, bien sûr. - Réguler, à condition,
00:43:38 ben, peut-être, en effet, de se faire aider,
00:43:40 je crois que ça, on le répète chaque fois que vous venez, Laurent Carilla.
00:43:42 - Oui, ça, c'est le truc ultime.
00:43:44 Après, on peut s'entraîner à se réguler.
00:43:46 - Oui, oui.
00:43:48 Le tout, c'est de bien
00:43:50 savoir qu'à un moment donné,
00:43:52 si on voit qu'on n'arrive pas tout seul
00:43:54 à se régler, aller tout de suite,
00:43:56 aller assez vite demander de l'aide,
00:43:58 parce que ça prouve que ça ne fonctionne pas.
00:44:00 On va continuer à évoquer
00:44:02 les passions, les addictions, sur Sud Radio
00:44:04 0 800 26 300 300.
00:44:06 Vous n'hésitez pas à nous appeler
00:44:08 si vous avez envie de témoigner
00:44:10 ou de poser des questions à Laurent Carilla
00:44:12 qui est avec nous.
00:44:14 Et puis, comme tous les jours,
00:44:16 vous allez avoir une petite devinette
00:44:18 et puis vous allez peut-être pouvoir nous trouver
00:44:20 la réponse. Quel est l'animal
00:44:22 qui change de sexe en moins
00:44:24 d'une seconde ?
00:44:26 Vous avez le temps des infos
00:44:28 pour trouver la réponse, Laurent Carilla.
00:44:30 Si vous ne la trouvez pas, c'est pas très grave.
00:44:32 - C'est pas grave, si je ne trouve pas.
00:44:34 - Non, non, c'est pas très grave. - Qui change de sexe en moins d'une seconde.
00:44:36 - Ah oui. - C'est très rapide.
00:44:38 Sud Radio.
00:44:42 14h16h.
00:44:44 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:44:46 C'est en compagnie de Laurent Carilla
00:44:48 que nous parlons des passions,
00:44:50 des addictions, des obsessions.
00:44:52 - Je suis pas vraiment
00:44:54 passionné par vous.
00:44:56 - Mais ça va, vous arrivez à gérer.
00:44:58 - Je gère, c'est positif. - Ça ne vous fait pas souffrir.
00:45:00 - Ah non, c'est positif.
00:45:02 - Eh bien, tout va bien.
00:45:04 Je rappelle qu'on peut vous retrouver
00:45:06 évidemment sur différents ouvrages, vous avez beaucoup
00:45:08 écrit déjà, mais vous êtes aussi
00:45:10 l'auteur de cette
00:45:12 série de podcasts "Addiction".
00:45:14 Vous êtes en train de travailler
00:45:16 sur la saison 3, mais il y a déjà la saison
00:45:18 1, la saison 2, avec beaucoup de personnalités
00:45:20 qui ont accepté de témoigner.
00:45:22 - C'était une spéciale personnalité.
00:45:24 Et franchement, j'étais assez content,
00:45:26 on était assez content qu'il vienne se dévoiler
00:45:28 comme ça, parce que ça se fait pas beaucoup
00:45:30 beaucoup en France, quand même, c'est plutôt
00:45:32 anglo-saxon comme approche, mais
00:45:34 franchement, c'était des bons moments.
00:45:36 - Alors, la devinette,
00:45:38 quel est l'animal qui change de sexe
00:45:40 en moins d'une seconde ?
00:45:42 - Un cafard ?
00:45:44 - Non, c'est le morpion. - Ah ouais !
00:45:46 - Le morpion
00:45:48 change de sexe en moins d'une seconde.
00:45:50 Mais alors, il est très malheureux le morpion, parce qu'avec
00:45:52 tous les pubis rasés, il est
00:45:54 en voie de disparition. - Ah ouais, c'est vrai, c'est pas cool ça.
00:45:56 - C'est triste, que fait la SPA ?
00:45:58 - Il faudrait des poils.
00:46:00 - On continue avec Isabelle,
00:46:02 qui nous rejoint. Bonjour Isabelle.
00:46:04 - Oui, bonjour Brigitte, bonjour Laurent. - Bonjour Isabelle.
00:46:06 - Alors, vous êtes
00:46:08 addicte aux jeux d'argent, c'est ça ?
00:46:10 - Oui, alors voilà.
00:46:12 Donc,
00:46:14 j'aimerais bien, justement,
00:46:16 que Laurent
00:46:18 m'en dise un petit peu plus.
00:46:20 Alors voilà, donc...
00:46:22 - Il est là pour ça. - Je suis là.
00:46:24 - Voilà.
00:46:26 Qu'est-ce que ça me procure ? Alors, on est
00:46:28 déjà, Brigitte, je trouve qu'on est
00:46:30 dans une... C'est pas que je trouve, c'est que
00:46:32 on est dans une
00:46:34 époque où on vous
00:46:36 rabat un peu les oreilles de
00:46:38 vivre l'instant présent.
00:46:40 Eh bien, écoutez, moi,
00:46:42 devant une machine,
00:46:44 dans un casino,
00:46:46 je vis un super
00:46:48 moment. Alors, est-ce que
00:46:50 ça comble quelque chose ?
00:46:52 Est-ce que je suis frustrée d'autre chose ? Je sais pas.
00:46:54 Mais cet instant,
00:46:56 voilà. - Très bien. - C'est délicieux.
00:46:58 Mais alors, ça,
00:47:00 évidemment, les jeux d'argent,
00:47:02 ça peut emmener
00:47:04 dans des
00:47:06 situations extrêmes.
00:47:08 Mais...
00:47:10 Voilà, mais c'est comme ma deuxième addiction,
00:47:12 parce que j'en ai deux, qu'on pourra parler.
00:47:14 On pourra en parler après. Je fais un parallèle.
00:47:16 - Isabelle, vous êtes en forme,
00:47:18 en tout cas. - Ah oui, oui, oui.
00:47:20 C'est l'instant présent.
00:47:22 Alors, on vous dit toujours...
00:47:24 - C'est votre deuxième... - On se dit "on se dit bien dans l'instant présent".
00:47:26 - Mais c'est quoi, votre deuxième addiction ?
00:47:28 - L'instant présent ? - Les relations
00:47:30 multiples, évidemment. - Ah !
00:47:32 - Le sexe. - Le sexe. - Bah oui.
00:47:34 Et pour moi, il y a un parallèle.
00:47:36 Il y a un parallèle dans cette...
00:47:38 dans cette jouissance,
00:47:40 quelque part, de cet instant.
00:47:42 De ce qu'on vit, là,
00:47:44 d'être incarnée, vous savez ?
00:47:46 - D'accord. - Cette incarnation.
00:47:48 - Mais là, on a l'impression que vous souffrez pas, quand même.
00:47:50 - C'est ce que j'allais dire.
00:47:52 - Je vais vous liser votre pensée. - Écoutez, écoutez.
00:47:54 Qu'est-ce que ça fait mal ? Ça fait mal aux portes-monnaies.
00:47:56 Alors, je me suis souvent dit ça. Tu bois pas,
00:47:58 tu fumes pas, tu te drogues pas, tout ça.
00:48:00 Ça fait mal aux portes-monnaies et aux banquiers,
00:48:02 OK ? Mais ça peut, quand même,
00:48:04 emmener loin. - Prenez-le comme amant,
00:48:06 votre banquier. Il sera plus indulgent.
00:48:08 - Ah, bah je sais pas. Ah, bah non.
00:48:10 Non, il me plaît pas.
00:48:12 Non, non. - Bon, Isabelle,
00:48:14 est-ce que vous perdez contrôle avec les jeux d'argent ?
00:48:16 - Alors, quand vous n'avez plus de sous,
00:48:18 vous arrêtez. Enfin, vous arrêtez. - Donc vous ne perdez pas contrôle.
00:48:20 - Mais je vais vous...
00:48:22 Je vais vous parler
00:48:24 de quelque chose. Ce mot qui me revient,
00:48:26 c'est irrésistible.
00:48:28 Au bout d'un moment,
00:48:30 vous passez
00:48:32 une semaine, deux semaines,
00:48:34 et il y a quelque chose en vous qui monte,
00:48:36 qui monte, et ça devient...
00:48:38 Il faut trouver un moyen. - Il faut aller au casino.
00:48:40 C'est irrésistible. Il faut absolument
00:48:42 jouer. - Oui, oui.
00:48:44 - Oui, mais est-ce que c'est une fois par mois ou...
00:48:46 - Ah, bah l'homme, non, non. C'est oui, une fois par mois.
00:48:48 Et encore... - Oh, ça va !
00:48:50 - Donc ça, on n'est pas dans les critères d'addiction, Isabelle.
00:48:52 - Oui, mais... Oui.
00:48:54 Ah, bah si ! - Non !
00:48:56 - Il faut un temps. Ah, bah si, j'ai passé
00:48:58 20 ans... J'ai perdu
00:49:00 un appartement, c'est sûr. - D'accord.
00:49:02 Et là, vous avez été suivie pour ça, alors ?
00:49:04 - Non, pas du tout. - Toute seule ?
00:49:06 - Elle a payé cher la facture, donc ça a suffi.
00:49:08 Hein, c'est ça ? - Oui.
00:49:10 Oui, je suis un petit peu... Voilà. - Et vous êtes échaudée,
00:49:12 comme on dit. - Contrainte et faute. Oui,
00:49:14 voilà. Et dans les
00:49:16 relations mythiques, c'est pareil.
00:49:18 - Ce qui est dommage, c'est que vous n'ayez
00:49:20 pas en amont
00:49:22 pris conscience que vous étiez dans l'addiction
00:49:24 et que vous n'auriez pas perdu votre appartement. Mais bon,
00:49:26 au moins, vous avez compris, et là,
00:49:28 vous savez...
00:49:30 - Qu'est-ce que vous avez mis en place, alors, comme technique ?
00:49:32 Quand vous avez
00:49:34 perdu l'appart ?
00:49:36 - Bah, il n'y a pas
00:49:38 de technique. - Mais qu'est-ce que vous avez fait ?
00:49:40 - Je l'ai subie,
00:49:42 voilà, et puis
00:49:44 vous n'avez plus... - Et puis,
00:49:46 vous avez compris la leçon, en fait.
00:49:48 - Voilà, c'est ça, c'est ça, oui.
00:49:50 - Vous savez, Brigitte, les addicts aux jeux, eux, ils
00:49:52 ne comprennent pas la leçon, parce que leur cerveau est complètement
00:49:54 déréglé. C'est-à-dire qu'ils peuvent perdre un appart
00:49:56 et ils vont perdre un deuxième appart.
00:49:58 Vous voyez, c'est... - Ah oui, ah oui.
00:50:00 - Là, je n'arrive pas à comprendre
00:50:02 "je perds un appart"
00:50:04 et "oh, je m'arrête". - Est-ce que les relations
00:50:06 multiples, vous les aviez avant
00:50:08 de perdre votre appart ? - Oui, toujours. - Toujours ?
00:50:10 - Depuis toujours. C'était en parallèle.
00:50:12 C'est pour ça que je vous dis que c'est en parallèle.
00:50:14 C'est vraiment pour l'impact. - Alors maintenant, vous avez
00:50:16 plus votre appartement, vous les rencontrez où, ces gens ?
00:50:18 Ces hommes ?
00:50:20 - Partout !
00:50:22 Je suis quelqu'un de sociable, voilà.
00:50:24 - Et vous êtes très en forme,
00:50:26 Isabelle. C'est super. - Oui, vous trouvez ?
00:50:28 - C'est super longtemps. - Mais oui, mais...
00:50:30 - À la voix. - Oui, mais ça...
00:50:32 - Ça masque quoi ?
00:50:34 - Ça imprie, ça aussi, vous voyez ? - Ouais, c'est quoi ?
00:50:36 - Ça imprie, bah ça imprie,
00:50:38 parce que, comme je vous ai dit,
00:50:40 on se brûle des fois, puis on souffre,
00:50:42 et puis on voudrait être comme les autres,
00:50:44 et puis on n'est pas comme les autres.
00:50:46 Voilà. - Bon, mais...
00:50:48 Les jeux d'argent, visiblement, vous avez
00:50:50 sur-régulés, ça c'est une chose,
00:50:52 et puis autrement, avoir
00:50:54 des relations multiples, je vois pas très bien
00:50:56 où est le... enfin, où est le danger.
00:50:58 - Ah bah oui, vous voyez pas très bien
00:51:00 où est le problème.
00:51:02 Comme je vous ai dit, on aimerait, quelque part,
00:51:04 trouver l'homme de sa vie,
00:51:06 la femme de sa vie, et...
00:51:08 - Bah pourtant, vous cherchez ! - Et se rendormir !
00:51:10 Ah bah oui, pour chercher, j'ai pas trouvé encore, hein !
00:51:12 - Bah oui !
00:51:14 Non mais... - Voilà.
00:51:16 - Mais c'est-à-dire que...
00:51:18 vous voudriez rencontrer un homme
00:51:20 et vivre avec lui à temps plein ?
00:51:22 - Bah...
00:51:24 - Je suis pas sûre, moi. - Je suis pas sûre, non plus.
00:51:26 - Vous êtes pas sûre, hein. - Bah non.
00:51:28 - Alors, joueur un jour,
00:51:30 joueur toujours, c'est ça qu'on dit, hein.
00:51:32 Et alors, pour les relations,
00:51:34 pareil, on changera jamais,
00:51:36 on pourra pas changer, c'est ça que vous voulez dire.
00:51:38 Le pli, il est pris, c'est ça que vous voulez dire.
00:51:40 - Non, c'est juste qu'en vous entendant
00:51:42 avec ce dynamisme, et certainement...
00:51:44 - Je fais plaisir !
00:51:46 - Cette force de caractère, cette joie de vivre,
00:51:48 je vous vois pas vraiment
00:51:50 avec un homme au quotidien,
00:51:52 il va vite vous...
00:51:54 vous embêter,
00:51:56 enfin, je sais pas...
00:51:58 - Oui, c'est ça, oui, c'est ça, voilà.
00:52:00 Je vais vite m'ennuyer, c'est ça que vous voulez dire.
00:52:02 - Non, j'ai l'impression.
00:52:04 Après, je sais pas ce que vous cherchez
00:52:06 dans ces relations multiples,
00:52:08 mais si ça vous fait pas souffrir,
00:52:10 quel est le problème ?
00:52:12 - Euh...
00:52:14 Je cherche, comme je vous ai dit,
00:52:16 c'est sûrement
00:52:18 restricteur, enfin, réducteur
00:52:20 de penser ça, mais je recherche
00:52:22 que l'état.
00:52:24 L'état. - L'état du plaisir du moment.
00:52:26 - Voilà.
00:52:28 Du moment devant une machine
00:52:30 ou dans la jouissance. L'état.
00:52:32 Voilà. - Oui, mais ça,
00:52:34 vous le répétez pas tous les jours, finalement.
00:52:36 Vous régulez ça en le faisant de temps en temps.
00:52:38 - Hum, ouais, ouais, ouais.
00:52:40 Mais est-ce que vous, vous pensez que
00:52:42 ça procure des bonnes hormones,
00:52:44 des bons trucs, et que ça, justement,
00:52:46 ça vous fait du bien ?
00:52:48 Est-ce que quelque part, ça peut
00:52:50 vous faire du bien ? - Mais vous, vous dites que ça vous fait du bien, là.
00:52:52 - Ben oui.
00:52:54 - Ça vous fait du bien parce que vous le faites pas tout le temps,
00:52:56 parce que, voilà, c'est... c'est régulé, quoi.
00:52:58 - D'accord.
00:53:00 - Donc si c'est régulé, si c'est modulé,
00:53:02 ben, c'est bien de se faire plaisir, se faire du bien, quoi.
00:53:04 Et bien sûr que, je sais pas,
00:53:06 quand vous devez jouer comme ça,
00:53:08 ça vous fait du bien sur le moment,
00:53:10 et après, vous êtes pas triste, vous avez pas pleuré,
00:53:12 ou vous vous enfermez dans votre chambre
00:53:14 à dire... - Non, non, non, pas vraiment.
00:53:16 Non, je m'en veux. Écoutez, pour vous dire
00:53:18 la vérité, je m'en veux 5 minutes, si je perds.
00:53:20 - Ouais. - Si j'y gagne, c'est super.
00:53:22 - Ouais, voilà. - Je suis pas trop en compagne.
00:53:24 Mais si je perds, je suis triste,
00:53:26 je m'en veux.
00:53:28 - Mais quand vous gagnez pas, vous allez pas tout rejouer tout de suite ?
00:53:30 - Euh, non, je rejouerai pas tout de suite.
00:53:32 Non, non.
00:53:34 Quand je gagne,
00:53:36 c'est embêtant, ça.
00:53:38 - Vous voulez que vous rejouez tout, tout de suite ?
00:53:40 - Euh, non, non, non. - Et après, un rapport sexuel,
00:53:42 ou une activité sexuelle,
00:53:44 vous êtes pas triste ? - Non, mais je veux un autre.
00:53:46 J'en veux un autre.
00:53:48 - Ça, c'est autre chose.
00:53:50 - Et ben, c'est pareil.
00:53:52 - Non, non, enfin, si, oui, si on veut,
00:53:54 vous en voulez un autre, c'est-à-dire que vous êtes au lit
00:53:56 avec un homme à 7h du soir,
00:53:58 il s'en va, et vous en voulez
00:54:00 tout de suite un autre après, ou le lendemain ?
00:54:02 - Euh, oui, le lendemain, oui, oui.
00:54:04 Ah oui, oui, oui, je passe à autre chose, oui, oui.
00:54:06 - Oui, bon. - Vous êtes hyper sexuel, quoi.
00:54:08 - Ah, ben voilà, ben voilà.
00:54:10 Bon, je suis incarnée, hein, c'est ça
00:54:12 qui... le mot, non ?
00:54:14 C'est ça ? Mais bon.
00:54:16 - Vous aimez les plaisirs de la chute ? - Ouais, vous aimez
00:54:18 les plaisirs, quoi. - En Chine,
00:54:20 oui, non... Moi, je, je,
00:54:22 je ramène ça à cette
00:54:24 fameuse jouissance de l'instant présent.
00:54:26 Écoutez, on nous en parle
00:54:28 tout le temps, il faut vivre l'instant présent,
00:54:30 - Ben oui. - C'est vrai !
00:54:32 On vous dit que ça partout,
00:54:34 les développements personnels, les groupes,
00:54:36 les trucs, les machins, et on vous dit
00:54:38 il faut être dans l'instant présent
00:54:40 et profiter de l'instant présent.
00:54:42 - Ça, c'est ce que vous nous racontez pour vous justifier,
00:54:44 mais nous, d'abord, on n'a pas
00:54:46 besoin que vous vous justifiez, et ensuite,
00:54:48 c'est ce que vous vous racontez,
00:54:50 parce que, bon, vous l'entendez,
00:54:52 et ça vous arrange bien.
00:54:54 Je crois que si vous avez envie,
00:54:56 puisque si vous nous appelez, c'est que vous avez envie de vous comprendre
00:54:58 un tout petit peu mieux, moi, je pense
00:55:00 qu'il faut plutôt aller chercher sur
00:55:02 ce que
00:55:04 vous espérez, et je vais
00:55:06 faire le lien entre ce que vous m'avez dit,
00:55:08 entre le jeu et ce que
00:55:10 vous m'avez dit sur la recherche
00:55:12 d'un compagnon, j'ai l'impression que vous
00:55:14 recherchez quelque chose que vous ne
00:55:16 voulez pas trouver, c'est-à-dire que vous recherchez de
00:55:18 tenir le jackpot
00:55:20 en jouant,
00:55:22 et puis en ayant des relations
00:55:24 multiples, vous cherchez un homme
00:55:26 qui n'existe pas, voyez ?
00:55:28 Donc il y a peut-être un travail à faire sur
00:55:30 justement cette
00:55:32 question de l'idéal
00:55:34 qui ne peut
00:55:36 pas être atteint, parce que de toute façon,
00:55:38 vous seriez mal si vous
00:55:40 la teniez, enfin, voyez, je pense que c'est un peu...
00:55:42 Il y a quelque chose comme ça, certainement
00:55:44 chez vous, mais qui n'est pas bien grave,
00:55:46 ça ne vous met pas en danger,
00:55:48 mais peut-être que ce serait bien, à un moment donné,
00:55:50 de vous poser et de voir,
00:55:52 au fond, parce que c'est...
00:55:54 Alors là, on est dans une
00:55:56 philosophie que je trouve plus intéressante que l'instant
00:55:58 présent, c'est de
00:56:00 savoir ce qui
00:56:02 nous rendrait bien,
00:56:04 je ne dis même pas heureux, parce que c'est
00:56:06 une bêtise de vouloir être heureux.
00:56:08 - Non, non, ce qu'est-ce qui nous gratifie, quoi.
00:56:10 - Voilà, qu'est-ce qui nous rendrait bien
00:56:12 dans votre vie, quelle serait
00:56:14 la sécurité matérielle
00:56:16 qui vous rendrait bien, et
00:56:18 quel serait le genre d'homme avec qui
00:56:20 vous pourriez envisager
00:56:22 d'avoir comme compagnon régulier,
00:56:24 et je dis bien compagnon régulier, pas pour
00:56:26 habiter avec lui pour l'instant, voyez ?
00:56:28 - Oui, je comprends.
00:56:30 - Faites un petit peu cette recherche, comme ça,
00:56:32 et vous verrez que vous aurez du mal à trouver
00:56:34 la réponse.
00:56:36 Mais cherchez-là la réponse, parce que si
00:56:38 vous la trouvez, je pense que tout ça se calmera.
00:56:40 - Mais pas changer sa nature,
00:56:42 quelque part.
00:56:44 - Non, mais non.
00:56:46 Vous êtes une femme qui a besoin de vibrer,
00:56:48 ça c'est sûr.
00:56:50 Et vibrer, oui.
00:56:52 - Allez, vibrons. D'accord. Merci à tous les deux.
00:56:54 - Merci Isabelle, merci beaucoup.
00:56:56 - Merci, merci à tous les deux, merci beaucoup.
00:56:58 - Allez, on fait une petite pause et on continue
00:57:00 à vibrer ensemble, Laurent Carmilla, dans un instant.
00:57:02 - Ah oui, j'adore vibrer avec vous, Brigitte.
00:57:04 Sud Radio, parlons.fr
00:57:06 14h-16h,
00:57:08 Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:57:10 - Nous sommes avec Laurent Carilla,
00:57:12 psychiatre spécialiste
00:57:14 dans l'addictologie.
00:57:16 - Oui, Brigitte.
00:57:18 - Auteur également, "On n'a qu'une vie",
00:57:20 conseil pour souffler,
00:57:22 déculpabiliser, reprendre du plaisir.
00:57:24 C'est sorti en poche aux éditions
00:57:26 Fayard, et on peut le conseiller
00:57:28 à Isabelle, tiens, juste en un.
00:57:30 - À tous nos auditeurs d'aller au fritz.
00:57:32 - Absolument, profitez, profitez de la vie.
00:57:34 Bonjour, Roland.
00:57:36 - Bonjour, Brigitte.
00:57:38 Bonjour, Laurent Carilla.
00:57:40 - Bonjour, Roland. - Bonjour.
00:57:42 - Donc vous appelez parce que c'est votre fils
00:57:44 qui est accro.
00:57:46 - Alors oui, effectivement.
00:57:48 On a la chance d'avoir
00:57:50 un pré-adolescent
00:57:52 qui est très... enfin, la chance,
00:57:54 parce qu'il a de bons résultats en parallèle
00:57:56 à l'école. L'un n'empêche pas forcément
00:57:58 l'autre, mais disons qu'il est
00:58:00 très, très, très accroché
00:58:02 aux réseaux sociaux, en particulier
00:58:04 à TikTok, et puis
00:58:06 aux vidéos de YouTube,
00:58:08 et notamment ce qui concerne
00:58:10 la sphère et le monde des jeux
00:58:12 vidéos sur
00:58:14 PC,
00:58:16 sur ordinateur et console.
00:58:18 Bon, je pense
00:58:20 que les chiens ne font pas les chiens, et du coup,
00:58:22 bon, effectivement, pendant un certain
00:58:24 nombre d'années, j'ai été très attiré aussi
00:58:26 par le monde des jeux vidéos
00:58:28 qui était une de mes
00:58:30 diverses passions.
00:58:32 Et aujourd'hui, j'ai mon
00:58:34 fils plus âgé
00:58:36 qui est
00:58:38 très, très attiré par
00:58:40 cette sphère-là, et effectivement,
00:58:42 quand on essaye de mettre
00:58:44 une limite, quand on essaye
00:58:46 de stopper un petit peu
00:58:48 tout ça et de freiner,
00:58:50 on se confronte à des
00:58:52 humeurs
00:58:54 pas très agréables,
00:58:56 et évidemment,
00:58:58 on se retrouve face
00:59:00 à un ado qui se
00:59:02 plante sur lui-même, qui boude,
00:59:04 qui devient un peu
00:59:08 colérique,
00:59:10 et c'est pas toujours évident
00:59:12 à gérer, et on sait pas trop comment l'appréhender.
00:59:14 - Il a quel âge aujourd'hui ?
00:59:16 - Alors, il a 13 ans, il va avoir
00:59:18 14 ans en début septembre.
00:59:20 - Et est-ce qu'il vous a
00:59:22 vu beaucoup, justement,
00:59:24 - Jouer ? - Jouer ?
00:59:26 - Alors, disons que...
00:59:30 - Oui, oui, oui,
00:59:32 je pense qu'il a vu,
00:59:34 il a effectivement vu
00:59:36 Papa jouer un petit peu
00:59:38 de temps en temps, le week-end,
00:59:40 à des jeux en réseau,
00:59:42 effectivement, que pas mal
00:59:44 de monde doit connaître,
00:59:46 beaucoup d'éditeurs doivent connaître
00:59:48 le jeu Call of Duty sur
00:59:50 diverses plateformes.
00:59:52 Bon, ben voilà, c'est un jeu, et puis bon,
00:59:56 je suis très attiré aussi
00:59:58 par tout ce qui est pilotage automobile,
01:00:00 sport automobile.
01:00:02 - Non mais on vous culpabilise pas.
01:00:04 - Je le prends pas du tout comme compte.
01:00:06 - Vous inquiétez pas, c'est votre faute.
01:00:08 Non, je rigole.
01:00:10 - Non, c'est juste parce que ça pourrait expliquer que...
01:00:12 - Pas que, pas que, mais oui, en partie,
01:00:14 mais vous avez raison de le dire.
01:00:16 - Et ça peut aussi expliquer son comportement quand vous lui reprochez,
01:00:18 parce que c'est genre "Papa, tu le faisais,
01:00:20 qu'est-ce que tu vas me reprocher pour le faire ?"
01:00:22 tout en n'osant pas vous le dire.
01:00:24 - Oui, oui, absolument, absolument,
01:00:26 ça peut être un réel cas.
01:00:28 - Et à ce moment-là, ça peut être intéressant
01:00:30 que vous fassiez
01:00:32 devant lui votre méa culpa.
01:00:34 Vous voyez ?
01:00:36 Mais je laisse Laurent
01:00:38 prendre la parole, parce que
01:00:40 c'est le spécialiste, c'est pas moi.
01:00:42 - Alors voilà, il y a plusieurs choses. Déjà,
01:00:44 il s'appelle comment votre fils ? - Mathéo.
01:00:46 - Mathéo, il a 13 ans,
01:00:48 enfin il a 14 ans, c'est un digital natif
01:00:50 déjà. Il est né avec le smartphone.
01:00:52 Et le smartphone,
01:00:54 enfin le smartphone, les écrans,
01:00:56 les consoles, etc.,
01:00:58 un peu moderne de maintenant.
01:01:00 Et Mathéo, déjà,
01:01:02 vous, les parents,
01:01:04 vous avez autorisé ça. Vous voyez ?
01:01:06 Vous avez autorisé ça dans une optique de "Bon voilà,
01:01:08 il faut un smartphone,
01:01:10 et puis les jeux vidéo, ça fait partie aussi de l'histoire
01:01:12 de votre famille." Donc il y a ces éléments-là.
01:01:14 Il y a ce qu'on appelle le modeling. Le modeling,
01:01:16 c'est "Je regarde les grands
01:01:18 faire, moi quand je vais être un peu plus grand,
01:01:20 je vais faire pareil." Donc là, il y a
01:01:22 l'histoire du jeu. Et les jeux vidéo, c'est pas nocif,
01:01:24 on va pas dire que c'est le diable, etc.
01:01:26 Et ce qui se passe après,
01:01:28 c'est que, lui,
01:01:30 il a son smartphone, lui,
01:01:32 son réseau social, c'est TikTok.
01:01:34 Et vous dites aussi,
01:01:36 il regarde des youtubeurs gamers.
01:01:38 Les youtubeurs gamers,
01:01:40 c'est la nouvelle télé
01:01:42 de ces jeunes-là, en fait. Ils regardent pas la télé.
01:01:44 Ils regardent Youtube, ils regardent des gens
01:01:46 sur Youtube jouer à des jeux vidéo
01:01:48 auxquels ils jouent eux-mêmes.
01:01:50 C'est un truc générationnel.
01:01:52 Alors, c'est vrai que,
01:01:54 à côté de ça, vous dites,
01:01:56 il a des bons résultats scolaires,
01:01:58 enfin, je sais pas, est-ce qu'il dort bien ?
01:02:00 Est-ce que, voilà, il a pas trop
01:02:02 d'anxiété ? Il y a tous ces éléments-là
01:02:04 à prendre en compte. Mais si vous l'avez
01:02:06 habitué, si vous voulez, vous et votre
01:02:08 épouse, à "Tu peux jouer
01:02:10 en non-stop, voilà,
01:02:12 c'est comme ça, t'as la console dans la chambre,
01:02:14 l'ordinateur et tout." C'est extrêmement
01:02:16 difficile à se dire "Bah, écoute là, t'arrêtes,
01:02:18 tu perds trop de temps." Vous voyez ce que je veux dire ?
01:02:20 - Oui, oui, tout à fait. Alors, on
01:02:22 essaye, malgré nous,
01:02:24 de le limiter un petit peu.
01:02:26 - Ouais. - Mais on se re...
01:02:28 - Ouais, mais il doit s'énerver.
01:02:30 - Voilà, oui, il s'énerve, il monte
01:02:32 dans sa chambre, il ressent
01:02:34 une grosse frustration. - Bah oui.
01:02:36 - Mais, à côté de ça, il est incapable.
01:02:38 Alors, on a la chance d'habiter
01:02:40 en banlieue
01:02:42 parisienne, un petit peu
01:02:44 éloignée, on n'est pas très loin de Fontainebleau.
01:02:46 Et on a
01:02:48 la chance d'avoir
01:02:50 des espaces verts
01:02:52 près de chez nous, on a un jardin, etc.
01:02:54 Et on a tout fait pour
01:02:56 essayer de les faire sortir
01:02:58 au maximum dans le jardin.
01:03:00 Et lorsqu'il arrête
01:03:02 ses jeux,
01:03:04 ses choses un petit peu
01:03:06 digitales, il a du mal
01:03:08 à trouver une occupation extérieure et on...
01:03:10 Il n'a pas de motivation
01:03:12 pour ça, justement. - Ouais, qu'est-ce
01:03:14 qu'il fait comme... Qu'est-ce qu'il fait
01:03:16 comme activité à côté
01:03:18 des jeux vidéo ? Qu'est-ce qu'il fait comme activité ?
01:03:20 - Alors, avant
01:03:22 le Covid, il était
01:03:24 inscrit dans un club de tennis
01:03:26 qu'il appréciait particulièrement. - Mais là, il ne joue plus.
01:03:28 - Mais, alors non, il ne joue plus
01:03:30 parce qu'entre-temps, on a déménagé, justement.
01:03:32 À la fin du premier
01:03:34 confinement, on a eu la chance de pouvoir déménager,
01:03:36 ce qui n'était pas le cas de tout le monde.
01:03:38 Et...
01:03:40 Lorsqu'on est arrivé sur notre
01:03:42 nouveau lieu de résidence,
01:03:44 on s'est trouvé confronté face à des clubs de sport
01:03:46 qui étaient totalement fermés.
01:03:48 Mais depuis, ça a rouvert
01:03:50 et effectivement, on cherche
01:03:52 un petit peu... Alors, il cherche
01:03:54 un petit peu. Alors, un coup, c'est le basket,
01:03:56 un coup, c'est le ping-pong. - Ouais.
01:03:58 - Moi, avant, j'étais pratiquant d'art martial.
01:04:00 Bon, je le suis toujours un petit peu.
01:04:02 Mais j'ai toujours été attiré par
01:04:04 les sports de combat,
01:04:06 les arts martiaux, etc., et la
01:04:08 philosophie des arts martiaux, que j'ai essayé
01:04:10 de leur transmettre, qui attirent plus petits...
01:04:12 Qui attirent beaucoup plus
01:04:14 le petit, Thomas, qui a 8 ans,
01:04:16 que Mathéo. Mathéo, lui,
01:04:18 il n'est pas trop...
01:04:20 Il n'est pas très sport. Il est assez casanier,
01:04:22 d'où le fait qu'il soit très attiré
01:04:24 par tout ce qui est
01:04:26 digital, ordinateur, etc., jeux vidéo.
01:04:28 - Et il fait du codage ?
01:04:30 - Non. Alors non, mais
01:04:32 par contre, on a eu
01:04:34 le... Comment dirais-je ?
01:04:36 La possibilité de... On a eu
01:04:38 cette idée de lui faire faire du codage.
01:04:40 - Ouais, c'est bien ça. - Je pense que ça
01:04:42 pourrait l'intéresser, parce que déjà,
01:04:44 c'est jeune, il a une maturité...
01:04:46 - C'est du codage informatique. - Ouais, tout à fait.
01:04:48 En plus, il a un tonton qui est dans l'informatique,
01:04:50 qui pourrait
01:04:52 lui mettre la vidéo...
01:04:54 - Il a l'air d'être plus un télo que sportif,
01:04:56 finalement.
01:04:58 - Oui, oui. - Donc il faut aussi respecter
01:05:00 son état...
01:05:02 - Très tôt,
01:05:06 il a été très intéressé, on va dire,
01:05:08 par tout ce qui est
01:05:10 le monde... Tout ce qui concerne
01:05:12 la robotique et
01:05:14 les biotechnologies et ces choses-là.
01:05:16 Il a toujours été très
01:05:18 attiré par le fonctionnement
01:05:20 du corps humain et par
01:05:22 le fait qu'on puisse éventuellement remplacer
01:05:24 un bras humain par
01:05:26 un bras cyborg.
01:05:28 Enfin, il a toujours été un petit peu attiré
01:05:30 par ce milieu-là, le milieu des robots,
01:05:32 la robotisation, tout ça. - Qu'est-ce qu'on peut
01:05:34 dire pour conclure à Roland ?
01:05:36 - Il ne faut pas couper les connexions, déjà,
01:05:38 il ne faut pas dire privation de
01:05:40 console, c'est régulation de temps,
01:05:42 un tout petit peu, et aussi autres activités
01:05:44 à côté, et notamment des activités en lien
01:05:46 avec le digital, par exemple. - Pourquoi pas.
01:05:48 Merci beaucoup Roland. Peut-être
01:05:50 que ce n'est pas si grave que ça, d'après
01:05:52 ce qu'on entend. - Non, ça se
01:05:54 réacte, en tout cas. - Absolument.
01:05:56 Petite pause, et puis on se retrouve pour
01:05:58 le Love Conseil. Est-ce qu'on est tous
01:06:00 fétichistes ? On testera
01:06:02 également un masturbateur pour hommes.
01:06:04 Alors, est-ce qu'on est tous
01:06:18 un peu fétichistes ?
01:06:20 La réponse, c'est évidemment oui
01:06:22 et non, ça va dépendre de quoi
01:06:24 on parle. Alors, vous êtes psychiatre,
01:06:26 on sait que longtemps, le fétichisme
01:06:28 faisait partie des maladies
01:06:30 psychiatriques.
01:06:32 - Ça fait partie des paraphilies, le fétichisme.
01:06:34 C'est quand c'est vraiment une
01:06:36 excitation exclusive. - Oui, absolument.
01:06:38 - Ça n'est pas logique, mais sinon,
01:06:40 on est tous un peu fétichistes. - Exactement,
01:06:42 c'est ce que j'allais dire un peu plus loin, mais d'abord...
01:06:44 - Excusez-moi, par exemple. - Non, je vous en prie,
01:06:46 de toute façon, c'est une information qu'il faut donner.
01:06:48 Je crois qu'il faut déjà
01:06:50 dire que les hommes sont, a priori,
01:06:52 plus fétichistes que les femmes,
01:06:54 parce que les hommes sont souvent attirés par
01:06:56 une partie particulière du corps féminin.
01:06:58 Ils ont une préférence,
01:07:00 parfois même une obsession,
01:07:02 pour une partie du corps
01:07:04 féminin. Alors, entre une
01:07:06 préférence et une obsession, le fossé est large.
01:07:08 Mais vous demandez à
01:07:10 un homme, il y a des hommes qui sont
01:07:12 fascinés par les jambes des femmes,
01:07:14 d'autres par la chevelure, d'autres par les fesses,
01:07:16 d'autres par les seins, d'autres par la bouche...
01:07:18 Enfin, l'homme a
01:07:20 en règle générale, une partie
01:07:22 un peu fétiche dans le
01:07:24 corps de la femme. On entend ça beaucoup
01:07:26 moins chez les femmes, vous êtes d'accord avec ça ?
01:07:28 - Oui, je pense, oui.
01:07:30 - Moi, je peux vous l'affirmer.
01:07:32 - Vous n'êtes pas fétichiste, vous, quoi ?
01:07:34 - Bien sûr que... - Non, vous êtes des attirants,
01:07:36 en fait, c'est difficile. - J'ai des attirances,
01:07:38 mais je ne vais pas, quand je regarde
01:07:40 un homme, je ne vais pas immédiatement focaliser
01:07:42 sur une partie particulière de son anatomie.
01:07:44 Ce qui n'est pas tout...
01:07:46 Enfin, ce qui est plus fréquent
01:07:48 chez un homme. Voilà.
01:07:50 Alors, moi j'ai envie de
01:07:52 dire que l'homme fétichiste
01:07:54 traduit souvent une inhibition,
01:07:56 c'est-à-dire son fétiche traduit souvent une inhibition,
01:07:58 donc tout va dépendre, évidemment,
01:08:00 de la...
01:08:02 - De la localisation. - De la quantité de son fétichisme,
01:08:04 évidemment.
01:08:06 Et de l'obl... Oui, et de l'endroit,
01:08:08 évidemment, mais bon, on ne va pas interpréter
01:08:10 tous les fétichismes
01:08:12 qui existent chez l'homme.
01:08:14 Bon, alors, je crois que ce qui est important à dire, c'est que la femme
01:08:16 doit comprendre, et finalement,
01:08:18 ce qu'elle pourrait interpréter comme une
01:08:20 réduction de
01:08:22 la manière d'aimer son corps,
01:08:24 c'est plutôt une fragilité,
01:08:26 donc il faut accueillir cette fragilité de l'homme
01:08:28 et puis, voilà, et en sourire.
01:08:30 Après tout, s'il aime,
01:08:32 s'il adore telle partie de votre corps,
01:08:34 c'est pas bien grave.
01:08:36 Voilà. Après tout, s'il adore
01:08:38 vos pieds, c'est parce qu'il vous aime
01:08:40 mais qu'il n'ose pas aimer votre sexe
01:08:42 en quelque sorte. Enfin, bon,
01:08:44 je vais pas donner 36 000 exemples.
01:08:46 Et puis voilà, après,
01:08:48 quand on a affaire à un homme qui ne peut faire
01:08:50 l'amour que lorsque
01:08:52 elle porte des bas noirs et
01:08:54 des chaussures à haut talons, là, on est dans
01:08:56 du fétichisme qui s'apparente en effet
01:08:58 à une paraphilie, et là,
01:09:00 c'est pas mal d'aller un petit peu faire un petit
01:09:02 travail. Encore que c'est très difficile
01:09:04 de soigner un fétichiste comme ça.
01:09:06 - C'est vrai, vous avez raison,
01:09:08 c'est difficile, et après, bon,
01:09:10 si c'est pas envahissant, encore une fois,
01:09:12 bon, c'est comme ça, mais si ça devient
01:09:14 une excitation sexuellement exclusive,
01:09:16 c'est plus compliqué, en fait.
01:09:18 - Voilà, et si c'est un homme qui vole
01:09:20 les petites culottes des femmes,
01:09:22 c'est un petit peu embêtant, quand même.
01:09:24 Voilà, alors nous avons Lionel, qui a testé
01:09:26 ce masturbateur pour
01:09:28 hommes, qui est connecté, en plus,
01:09:30 de la marque Satisfyer, qu'on retrouve sur
01:09:32 rue-des-plaisirs.com.
01:09:34 C'est un bel objet, déjà, le vin carré, là.
01:09:36 Bonjour Lionel. - Oui, bonjour Brigitte,
01:09:38 bonjour Laurent. - Bonjour. - Bon, moi,
01:09:40 je viens de me rendre compte que je suis multi-fétichiste,
01:09:42 en fait, donc c'est la merde. - Ben non, si vous êtes
01:09:44 multi-fétichiste, vous êtes multifétichiste.
01:09:46 - Ah, vous avez listé
01:09:48 des trucs, et je me suis reconnu dans tout ça,
01:09:50 alors du coup, je me dis mince. - Non, c'est multi,
01:09:52 et on est bien. - Ah bon, ça va, alors.
01:09:54 Alors, ça va.
01:09:56 Bon, alors, quant à ce
01:09:58 masturbateur,
01:10:00 bon, je suis un peu mitigé,
01:10:02 parce que c'est vrai que c'est un bel objet,
01:10:04 c'est très sympa, quand je l'ai ouvert, je me suis dit
01:10:06 "tiens, c'est un truc un peu sympa".
01:10:08 Et puis, après l'utilisation, alors bon,
01:10:10 la matière, maintenant, avec les nouvelles matières
01:10:12 qu'ils font, c'est vrai qu'on n'a pas de surprise,
01:10:14 voilà, c'est toujours extrêmement qualitatif,
01:10:16 donc on n'a pas
01:10:18 beaucoup de surprise, par contre, l'utilisation,
01:10:20 c'est quand même assez décevant.
01:10:22 Ça procure
01:10:26 assez peu de sensations, alors c'est vrai que moi,
01:10:28 je ne suis pas super
01:10:30 sujet aux sensations par vibrations,
01:10:32 c'est pas le genre de truc qui m'a...
01:10:34 - C'est la question
01:10:36 que je me posais, justement, est-ce que pour un homme,
01:10:38 sentir que ça vibre sur sa verge,
01:10:40 ça l'excite plus ? Je ne suis pas sûre.
01:10:42 - Non, franchement, je pense qu'il y a une erreur...
01:10:44 - Vous, c'est les va-et-vient ?
01:10:46 - Exactement, c'est exactement ça, en fait.
01:10:48 Vous prenez un oeuf Tenga, par exemple,
01:10:50 où vous êtes obligé, vous, manuellement, de faire le va-et-vient,
01:10:52 on a la sensation de glissement, on a la sensation de va-et-vient,
01:10:54 qui est quand même bien plus agréable que là,
01:10:56 la vibration, je peux entendre que chez
01:10:58 les femmes, la vibration est importante, chez un homme,
01:11:00 honnêtement, c'est peu prouvant, quoi.
01:11:02 Je pense que c'est un hors-sujet, en fait.
01:11:04 C'est un hors-sujet, ce truc.
01:11:06 Donc, bon, le fait qu'il soit connecté,
01:11:08 c'est rigolo 5 minutes, mais c'est pas un hors-sujet,
01:11:10 c'est vraiment le gadget.
01:11:12 Voilà, donc, c'est pas...
01:11:14 Ouais, c'est pas ouf, franchement, c'est pas ouf.
01:11:16 - L'avantage qu'il a par rapport à d'autres,
01:11:18 c'est qu'il est ouvert,
01:11:20 donc plus facile à nettoyer,
01:11:22 donc on peut l'utiliser autant de fois qu'on veut, mais...
01:11:24 - C'est ça, c'est pas un truc jetable.
01:11:26 Donc déjà, c'est déjà un gros plus, quand même,
01:11:28 parce que les oeufs Tenga, c'est du jetable, c'est du one-shot, donc...
01:11:30 Voilà, donc c'est bien son seul...
01:11:32 C'est bien son seul avantage, entre guillemets,
01:11:34 mais après, au niveau sensation, honnêtement,
01:11:36 j'ai essayé plusieurs fois pour pas rester sur un truc négatif,
01:11:38 c'est pas...
01:11:40 Voilà, c'est pas...
01:11:42 Il a retourné dans son carton pour tout me dire, et je pense que...
01:11:44 - Bon, bah, offrez-le à un copain
01:11:46 qui est pas trop un copain, voilà.
01:11:48 - Ouais, mais j'ai déjà utilisé,
01:11:50 enfin, même bien nettoyé.
01:11:52 Je sais pas comment on peut offrir ça,
01:11:54 vous me donnerez des conseils,
01:11:56 je vois pas, là, je vois pas l'idée.
01:11:58 - Pourquoi, ça pourrait pas être...
01:12:00 Enfin, me donner à un copain ?
01:12:02 - Tiens, je te le passe,
01:12:04 parce que moi, ça me fait rien, c'est nul, tiens.
01:12:06 Non, c'est pas ouf.
01:12:08 - Vous savez qu'il existe maintenant
01:12:10 des trucs exprès
01:12:12 pour nettoyer les jouets ?
01:12:14 - Non, mais c'est sûr, je déconne, c'est vrai que...
01:12:16 Non, mais c'est même pas un cadeau à faire,
01:12:18 en fait, je...
01:12:20 - Vous avez pas aimé, quoi ?
01:12:22 - Non, c'est pas ouf, parce qu'en fait, vous rentrez en plus que le...
01:12:24 Vous rentrez que la première partie de la verge,
01:12:26 donc déjà, on est vraiment...
01:12:28 On a que le gland, et un petit peu en dessous,
01:12:30 et on peut rentrer dans le truc.
01:12:32 Sur le moment, je me suis demandé si d'ailleurs,
01:12:34 comment ça se fait que j'arrivais pas à rentrer plus loin,
01:12:36 pour après, finalement, comprendre que, bah non, on pouvait pas rentrer plus loin.
01:12:38 Donc, ouais, c'est...
01:12:40 Pour moi, c'est un hors-sujet, en fait.
01:12:42 C'est un hors-sujet.
01:12:44 - Bah, écoutez, au moins,
01:12:46 votre explication, pourquoi vous ne l'aimez pas,
01:12:48 elle est très claire,
01:12:50 et y'a rien à dire, hein.
01:12:52 Bon, donnez-moi une note, quand même.
01:12:54 - Je vais lui mettre un 4
01:12:56 pour le côté lavable, mais ça s'arrête là.
01:12:58 Parce que je suis gentil,
01:13:00 parce que je suis sport, vous voyez ?
01:13:02 Je suis quand même quelqu'un de sympa.
01:13:04 - Bon, 4/10 pour ce Masturbateur Connecté
01:13:06 Men Vibration + de la marque Satisfyer,
01:13:08 sur l'enseigne Rue des Plaisirs.com
01:13:10 En plus, c'est pas donné,
01:13:12 c'était pourtant un beau cadeau, Lionel.
01:13:14 - C'est ça, en plus, c'est pas cadeau, quoi.
01:13:16 Autant prendre des autres Tenga, à la limite, c'est moins cher,
01:13:18 et c'est plus efficace.
01:13:20 Quand je dis Tenga, n'importe quelle autre marque,
01:13:22 mais voilà, notre masturbateur est quand même plus efficace.
01:13:24 Parce que le truc est quand même pas cadeau,
01:13:26 c'est plus le don.
01:13:28 - Peut-être qu'il y a des hommes qui aiment bien la vibration,
01:13:30 j'en sais rien.
01:13:32 Voilà.
01:13:34 Merci Lionel, en tout cas.
01:13:36 Demain, on sera avec Guillaume
01:13:38 de Brébisson, et on verra comment
01:13:40 on peut parler de sexualité à son adolescent
01:13:42 ou à son adolescente.
01:13:44 - Très bon sujet, ça. - Eh oui, sujet important.
01:13:46 Mais pour l'instant, on revient sur
01:13:48 Sarah, qui est avec nous,
01:13:50 et qui appelle parce que votre père
01:13:52 est alcoolique, je crois. Bonjour, Sarah.
01:13:54 - Oui, bonjour à vous,
01:13:56 et bonjour à votre amitié.
01:13:58 - Laurent Carilla, qui est avec nous.
01:14:00 - Voilà, bonjour Laurent Carilla.
01:14:02 Alors, mon père
01:14:04 n'est plus de ce monde.
01:14:06 Je ne sais pas si j'ai envie de
01:14:08 le dire malheureusement ou pas, donc je ne dirai rien.
01:14:10 Et j'ai connu,
01:14:12 de ma naissance jusqu'à
01:14:14 à peu près mes 9 ans,
01:14:16 parce qu'après, ma mère s'est séparée,
01:14:18 l'alcoolisme.
01:14:20 Donc, c'était à l'alcool,
01:14:22 et en fait, quand on est enfant,
01:14:24 autant le papa qui a témoigné
01:14:26 tout à l'heure, savait que son fils
01:14:28 était addict, ou en tout cas,
01:14:30 il s'en met beaucoup,
01:14:32 mais quand on est enfant, on ne le sait pas.
01:14:34 - Bien sûr. - Donc,
01:14:36 voilà, c'est encore plus terrible.
01:14:38 - Et donc, votre père, parce que
01:14:40 quand on est vraiment alcoolique, en fait,
01:14:42 on se met à boire de l'alcool dès le matin.
01:14:44 - C'est ça. - C'est ça, oui.
01:14:46 - C'est ça. Donc nous, boire de l'eau,
01:14:48 boire de l'alcool, on ne fait pas trop la différence,
01:14:50 parce qu'au fur et à mesure qu'on grandit,
01:14:52 quand même, on se rend compte que,
01:14:54 quand la journée s'écoule, la personne,
01:14:56 elle se transforme sous vos yeux.
01:14:58 - C'est terrible. - Et puis,
01:15:00 il n'y a pas besoin de boire beaucoup, en plus,
01:15:02 vraiment, quand on est alcoolique. - Et il avait quoi ?
01:15:04 Un alcool méchant, dépressif ?
01:15:06 - Oui. - Méchant ? - Ah oui.
01:15:08 Il était méchant, et puis en plus,
01:15:10 il nous demandait d'aller y acheter son vin,
01:15:12 parce que, des fois, il ne marchait pas droit,
01:15:14 puis il n'avait pas envie
01:15:16 de croiser du monde. À mon avis,
01:15:18 c'était quelqu'un de très intelligent.
01:15:20 Voilà, c'était quelqu'un qui savait réfléchir,
01:15:22 qui s'est gâché,
01:15:24 qui, par l'alcool,
01:15:26 je l'ai réalisé plus tard,
01:15:28 à faire, si vous voulez, comme un suicide
01:15:30 sur la durée, quoi.
01:15:32 Il est décédé,
01:15:34 il avait à peine 50 ans.
01:15:36 - Ah oui, il est mort très jeune. - Très, voilà.
01:15:38 - Il est mort de quoi ?
01:15:40 - Alors, il est mort d'un cancer du poumon.
01:15:42 - Il fumait aussi, alors.
01:15:44 - Comment ? - Il fumait aussi, alors.
01:15:46 - Oui, il fumait aussi,
01:15:48 et moi qui suis attachée aujourd'hui à la médecine traditionnelle chinoise,
01:15:51 voilà, je sais quand même que c'est quelqu'un
01:15:53 qui a eu une vie, enfin, une enfance
01:15:55 difficile, juif polonais.
01:15:57 J'en connais malheureusement
01:15:59 pas assez sur sa vie, mais
01:16:01 voilà, je pense qu'il a
01:16:03 comblé, en fait,
01:16:05 des manques et des douleurs
01:16:07 par ces addictions-là.
01:16:09 La cigarette,
01:16:11 ça, c'est, comment on dit, le passage,
01:16:13 le tabac à gisbe passif,
01:16:15 c'est des dégâts aux alentours,
01:16:17 enfin à l'entourage,
01:16:19 mais pas autant que ce que l'alcool peut en faire.
01:16:21 - C'est deux choses différentes.
01:16:23 Le tabac, c'est quand même l'addiction qui tue
01:16:25 le plus de monde, et l'alcool,
01:16:27 c'est la deuxième addiction. Enfin, les deux, ce sont
01:16:29 deux causes de mort évitable, donc
01:16:31 déjà, c'est un point important à souligner,
01:16:33 et c'est vrai que
01:16:35 vivre avec un parent
01:16:37 qui a des problèmes d'alcool, des problèmes addictifs à l'alcool,
01:16:39 bon, il y a
01:16:41 toute la prise en charge
01:16:43 à mettre en place, mais il faut aussi que la famille soit prise
01:16:45 en charge. Et il y a des associations comme
01:16:47 Al-Anon, Alatine,
01:16:49 qui sont des groupes qui aident les familles
01:16:51 où il y a
01:16:53 un parent qui a des problèmes d'alcool.
01:16:55 - Et votre mère,
01:16:57 est-ce qu'elle vous disait quelque chose ?
01:16:59 Parce que ce qui aurait été bien, c'est que
01:17:01 votre mère vous dise "Papa est malade,
01:17:03 il est alcoolique",
01:17:05 mais j'imagine que vous n'aviez pas
01:17:07 ce discours-là.
01:17:09 - Non, on n'avait pas ça. On voyait
01:17:11 même des disputes violentes
01:17:13 entre mes parents.
01:17:15 Donc, on sentait
01:17:17 les ambiances arriver, et après
01:17:19 on comprenait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas
01:17:21 parce qu'elle nous disait "Ne faites pas de bruit".
01:17:23 Alors, c'est sûr
01:17:25 que c'était aussi pour ne pas le réveiller,
01:17:27 et quand il dormait,
01:17:29 c'était toujours des moments de répit, on va dire.
01:17:31 Mais en plus, j'y travaillais plus.
01:17:33 Donc, l'alcool
01:17:35 vous isole, petit à petit.
01:17:37 Il jouait de sa famille,
01:17:39 jouait de l'immune sociale,
01:17:41 professionnelle.
01:17:43 Et du coup,
01:17:45 les seules choses qu'elle nous disait,
01:17:47 c'est qu'il ne fallait pas qu'on soit très agité
01:17:49 quand il se reposait,
01:17:51 pas très agité non plus.
01:17:53 - Mais parce qu'elle avait peur
01:17:57 que vous puissiez le mettre en rogne
01:17:59 et provoquer...
01:18:01 - C'est ça, exactement.
01:18:03 Rien, en fait, pouvait
01:18:05 nourrir,
01:18:07 par exemple.
01:18:09 - Elle avait peur de lui, en fait.
01:18:11 - Alors, peur de lui,
01:18:13 elle se défendait,
01:18:15 on a toujours senti une lumière très forte
01:18:17 et voilà,
01:18:19 qui savait nous protéger.
01:18:21 Mais jusqu'au jour où
01:18:23 il a fallu quand même qu'on quitte
01:18:25 un soir comme ça,
01:18:27 justement, ça veut dire. Donc, c'est des gros traumatismes
01:18:29 parce qu'on est partis un soir de la maison
01:18:31 alors qu'on habitait une très grande maison
01:18:33 avec beaucoup d'animaux,
01:18:35 de compagnie qui, heureusement,
01:18:37 nous équilibrait bien dans cette vie
01:18:39 difficile. Mais on a
01:18:41 quitté comme ça, cette vie-là
01:18:43 en quelques heures, un soir.
01:18:45 - Mais Sarah, on vous entend
01:18:47 aujourd'hui assez lucide
01:18:49 et assez calme
01:18:51 sur tout ça
01:18:53 et vous avez envie de témoigner.
01:18:55 Moi, j'ai envie de vous poser la question.
01:18:57 Qu'est-ce que vous avez envie de dire
01:18:59 à ceux qui nous écoutent, justement, par rapport
01:19:01 à ce que vous avez traversé ?
01:19:03 - Un peu
01:19:05 savoir excuser.
01:19:07 Je crois que derrière
01:19:09 une addiction pareille,
01:19:11 où la personne va jusqu'à
01:19:13 se détruire au quotidien,
01:19:15 c'est comprendre qu'il y a ce mal-être
01:19:21 et qu'en fait, elle est prisonnière.
01:19:23 - Oui, mais ça, c'est vrai
01:19:25 qu'on n'en a pas parlé aujourd'hui, mais Laurent Carilla
01:19:27 le dit toujours, quand on tombe
01:19:29 dans des addictions aussi sévèrement,
01:19:31 c'est généralement parce
01:19:33 qu'il y a quelque chose qui ne va pas bien.
01:19:35 - Complètement. De toute façon, l'addiction,
01:19:37 moi, j'utilise la métaphore de
01:19:39 ce que j'appelle l'addict arbre.
01:19:41 C'est un arbre, il y a des branches, il y a des racines.
01:19:43 Les branches, c'est toutes les addictions,
01:19:45 aux substances, aux comportements. Et les racines,
01:19:47 c'est tous nos problèmes,
01:19:49 toute notre éducation,
01:19:51 l'environnement, etc.
01:19:53 C'est-à-dire qu'à un moment,
01:19:55 on va traiter la branche, donc on va couper la branche,
01:19:57 mais si on ne traite pas les racines, la branche,
01:19:59 elle repousse, donc on rechute, etc.
01:20:01 Donc il faut traiter les deux en même temps. Et ça ne se traite pas tout seul.
01:20:03 Il n'y a pas un seul acteur
01:20:05 qui va aider la personne. C'est plusieurs acteurs
01:20:07 et actrices qui vont aider la personne malade.
01:20:09 Il faut prendre en compte aussi les aidants.
01:20:11 - Et on imagine bien qu'à l'époque
01:20:13 dont parle Sarah,
01:20:15 l'addiction, ce n'était même pas connu.
01:20:17 L'alcoolisme
01:20:19 faisait partie des... - Oui, c'était
01:20:21 une image sale, un truc très stigmatisé.
01:20:23 T'as un ivrogne, un alcoolique,
01:20:25 un clochard. Et alors pour les femmes,
01:20:27 je ne raconte même pas, c'était encore pire.
01:20:29 Et puis ceux qui se droguaient,
01:20:31 c'était droguer.
01:20:33 C'est vrai que la science de l'addictologie,
01:20:35 ça existe depuis toujours,
01:20:37 mais c'est vraiment le début des années 80.
01:20:39 - Bien sûr.
01:20:41 Merci Sarah. - Merci Sarah.
01:20:43 - Beaucoup de votre témoignage et bravo.
01:20:45 On va faire une petite pause et on reviendra
01:20:47 sur l'addiction au cannabis, je pense.
01:20:49 Cam4.fr,
01:20:51 le plus grand site de webcam live
01:20:53 réservé aux adultes.
01:20:55 14h16,
01:20:57 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
01:20:59 Laurent Carilla est avec nous,
01:21:01 spécialiste des addictions
01:21:03 et on vous retrouve également aussi
01:21:05 sur France 2
01:21:07 l'après-midi assez souvent.
01:21:09 Vous êtes une star maintenant, mais c'est bien.
01:21:11 Vous continuez à venir ici. - Merci Brigitte.
01:21:13 Mais Brigitte,
01:21:15 moi je suis fan de vous.
01:21:17 - Bon, eh bien, on va conclure avec
01:21:19 Jordan qui essaye
01:21:21 d'arrêter le cannabis. Bonjour Jordan.
01:21:23 - Bonjour Brigitte,
01:21:25 bonjour Laurent. - Bonjour Jordan.
01:21:27 - Bah voilà,
01:21:29 je suis addict au cannabis depuis
01:21:31 maintenant 5 ans.
01:21:33 - Vous avez quel âge Jordan ? - Là j'ai 20 ans.
01:21:35 - D'accord. - Ah oui, vous avez commencé
01:21:37 tôt, 15 ans. - Le classique.
01:21:39 - C'est terrible,
01:21:41 ces jeunes qui commencent.
01:21:43 - Classique. - Oui. - Allez-y Jordan.
01:21:45 Racontez-nous.
01:21:47 - Qu'est-ce que vous voulez savoir, une petite anecdote ?
01:21:49 Comment j'ai commencé ? - Ouais, racontez-nous
01:21:51 un peu l'histoire de vous et le cannabis.
01:21:53 - Bah en gros,
01:21:55 au début, vous savez quand on est jeune,
01:21:57 on est un peu sous la pression du collège,
01:21:59 du lycée, qu'est-ce qu'on va faire dans la vie.
01:22:01 - On fait comme les autres, bien sûr.
01:22:03 - Oui c'est ça. Et pour ma part,
01:22:05 ça a toujours été un peu compliqué de me représenter
01:22:07 vis-à-vis des autres parce que
01:22:09 j'avais pas toujours su ce que je voulais faire, etc.
01:22:11 Plus à la maison,
01:22:13 comment dire,
01:22:15 cette pression familiale qu'on nous met
01:22:17 parce que notre enfant, il doit faire de l'enfant,
01:22:19 il doit faire du lycée, etc.
01:22:21 Du coup, j'ai pas été, on va dire,
01:22:23 forcé, parce que c'est clairement plus mon choix,
01:22:25 mais j'ai été
01:22:27 amené dedans, on va dire.
01:22:29 Et
01:22:31 j'ai commencé un peu comme ça, voilà.
01:22:33 - Vous avez goûté avec des copains, c'est ça ?
01:22:35 - Ouais, c'est ça, tout à fait.
01:22:37 C'est vraiment ça.
01:22:39 - Oui, et puis on sent que c'est aussi,
01:22:41 vous vous sentez pas assez
01:22:43 proche de vos parents à un moment donné,
01:22:45 vous vous rapprochez de vos copains et
01:22:47 vous commencez à fumer
01:22:49 comme plein de jeunes.
01:22:51 - C'est ça, et puis c'est même,
01:22:53 c'est une façon aussi d'essayer
01:22:55 de voir
01:22:57 autre chose, je sais pas comment expliquer,
01:22:59 mais de...
01:23:01 - D'échapper à la réalité.
01:23:03 - C'est ça, ouais.
01:23:05 - Et après, c'est devenu quand ? C'est devenu régulier quand ?
01:23:07 - C'est devenu régulier assez rapidement,
01:23:09 l'année d'après.
01:23:11 Plus les années
01:23:13 ont passé, plus c'est devenu régulier
01:23:15 parce que, on s'est rapprochés
01:23:17 de plus en plus du bac, des études supérieures.
01:23:19 - Et là, aujourd'hui,
01:23:21 vous bossez, Jordan ?
01:23:23 - Oui, oui, je travaille.
01:23:25 - Donc vous avez pris conscience qu'il serait
01:23:27 bien de limiter
01:23:29 voire d'arrêter, ça c'est
01:23:31 déjà un premier pas
01:23:33 positif. - Bien sûr, moi déjà, de se dire
01:23:35 ça, c'est un premier pas.
01:23:37 - Donc maintenant, Laurent Carilla,
01:23:39 qu'est-ce que doit faire Jordan ? - Qu'est-ce que vous faites là, Jordan,
01:23:41 maintenant ? Vous consommez quoi, tous les jours encore ?
01:23:43 - Pas vraiment tous les jours
01:23:45 mais de temps en temps, quand même, oui, ça m'arrive.
01:23:47 - D'accord, de temps en temps, donc déjà, c'est une bonne étape, ça.
01:23:49 C'est une belle avancée.
01:23:51 - Oui, parce que
01:23:53 ce que je vois aussi, enfin, les dégâts
01:23:55 que ça fait, que ce soit sur les poumons,
01:23:57 même à force de se renseigner,
01:23:59 même dans la vie de tous les jours,
01:24:01 ça se voit. Avant, je faisais beaucoup de sport,
01:24:03 maintenant, je suis beaucoup moins sportif, etc.
01:24:05 C'est pas évident,
01:24:07 donc bon, bien sûr, ça vous laisse jouer là-dessus.
01:24:09 - Et quand vous dites "de temps en temps", ça veut dire quoi ?
01:24:11 C'est tous les combien ?
01:24:13 - Je sais pas, tous les deux jours au moins. - D'accord, donc ça reste régulier, quand même.
01:24:15 - Oui, on va dire, quand même.
01:24:17 - Et vous fumez des joints ou des bangs ?
01:24:19 - Un peu des deux,
01:24:21 ça dépend. - Parce que
01:24:23 les bangs, c'est beaucoup plus agressif.
01:24:25 Les bangs, c'est pas dans du papier à cigarette,
01:24:27 c'est quasi inhalé
01:24:29 directement, donc ça agresse beaucoup, beaucoup le poumon.
01:24:31 Et vous avez envie quoi ?
01:24:33 D'arrêter de consommer ?
01:24:35 - J'ai envie, en tout cas, de diminuer
01:24:37 énormément jusqu'à
01:24:39 on va dire,
01:24:41 jusqu'à, je sais pas, au moins
01:24:43 une fois par semaine, et puis être
01:24:45 vraiment en mode récréatif, je sais pas,
01:24:47 comme si c'était mérité, on va dire.
01:24:49 - Parce que là, une fois tous les deux jours,
01:24:51 c'est difficile pour vous ?
01:24:53 - Oui, quand même.
01:24:55 - Parce qu'au bout de deux jours, vous êtes obligé de refumer, c'est ça que je veux dire.
01:24:57 - Obligé,
01:24:59 non, mais il y a une dépendance en tout cas qui se crée, c'est sûr.
01:25:01 - Et à côté, quand vous fumez pas,
01:25:03 vous fumez plus de cigarettes ?
01:25:05 - J'en fume un peu,
01:25:07 mais je préfère quand même
01:25:09 avec du shit,
01:25:11 ou de la beuh, etc.
01:25:13 - Et vous vous faites aider par quelqu'un ?
01:25:15 Il y a quelqu'un qui vous aide à réduire ?
01:25:17 - Euh...
01:25:19 On va dire que ça dépend, ça dépend.
01:25:21 Ça dépend de temps en temps,
01:25:23 généralement c'est ma copine,
01:25:25 parce que ça la
01:25:27 saoule un peu forcément
01:25:29 de voir son copain
01:25:31 se droguer,
01:25:33 ou même pas forcément en être dans son état, etc.
01:25:35 - Quand je vous dis "est-ce qu'il y a quelqu'un qui vous aide ?"
01:25:37 c'est un professionnel de santé, est-ce qu'il y a un professeur de santé
01:25:39 qui vous aide à réduire la consommation ?
01:25:41 - Non, pas du tout.
01:25:43 - Parce que moi ce que je peux vous conseiller, vous avez 20 ans,
01:25:45 il y a ce qu'on appelle les consultations jeunes consommateurs,
01:25:47 il y en a partout en France,
01:25:49 et ce serait pas mal
01:25:51 que vous, juste pour voir,
01:25:53 prendre rendez-vous avec une consultation jeunes consommateurs,
01:25:55 pour un peu voir quelles clés mettre en place
01:25:57 pour réduire la consommation.
01:25:59 Alors après c'est vrai que comme ça,
01:26:01 en pratique courante,
01:26:03 c'est ce que je dis un peu depuis tout à l'heure,
01:26:05 c'est l'agenda de bord,
01:26:07 c'est réduire de 50%
01:26:09 la quantité déjà de cannabis,
01:26:11 dans les joints, et réduire le nombre de joints
01:26:13 comme on peut,
01:26:15 il y a des joints qui sont plus difficiles que d'autres à réduire.
01:26:17 Est-ce que vous fumez par exemple
01:26:19 des joints le soir pour dormir ?
01:26:21 - Oui.
01:26:23 - Celui-là c'est le plus dur à arrêter.
01:26:25 Donc il faut commencer à travailler sur la réduction
01:26:27 des autres, et la première réduction
01:26:29 encore une fois ça passe par
01:26:31 je réduis la quantité de résine ou d'herbe
01:26:33 que je mets dans le joint.
01:26:35 - Je ne sais pas si ça aide vraiment,
01:26:37 mais en tout cas,
01:26:39 vu qu'on met
01:26:41 50% de tabac et 50%
01:26:43 de bœufs ou de chit,
01:26:45 c'est plutôt le tabac
01:26:47 qui a un effet
01:26:49 - Addictif.
01:26:51 - Oui, très addictif.
01:26:53 - Les deux, dans le cannabis,
01:26:55 il y a le THC qui rend addict, et dans le tabac, il y a la nicotine.
01:26:57 Donc vous imaginez que quand vous
01:26:59 mélangez les deux, il y a une
01:27:01 potentialisation de l'effet addictif.
01:27:03 C'est-à-dire que les deux,
01:27:05 et c'est vrai que la nicotine est beaucoup plus addictive
01:27:07 que le THC, mais ça reste quand même addictif.
01:27:09 - OK.
01:27:11 - Et puis déjà pour l'instant, il faut réduire le cannabis
01:27:13 et puis on verra après la cigarette.
01:27:15 Mais dans votre cas,
01:27:17 vous avez quand même votre copine qui a l'air
01:27:19 de vous aider à
01:27:21 vous donner envie d'arrêter.
01:27:23 Vous avez appelé, ça veut dire que vous avez envie d'arrêter.
01:27:25 Donc je pense que oui, allez rencontrer...
01:27:27 - Les consultes de jeunes consommateurs, les CJC.
01:27:29 Il y en a partout.
01:27:31 - Et il va vous canaliser.
01:27:33 - Oui, donner des infos en tout cas, pour sensibiliser,
01:27:35 pour voir un peu comment réduire.
01:27:37 Et après arriver à
01:27:39 une consommation,
01:27:41 on va dire, plus ou moins contrôlée. Mais c'est très difficile
01:27:43 quand on a un usage
01:27:45 addictif, de passer sur
01:27:47 un usage,
01:27:49 on va dire, "festif".
01:27:51 Ça peut être compliqué.
01:27:53 Mais déjà la première étape,
01:27:55 ce qu'il faut se dire, c'est,
01:27:57 "je vais essayer de réduire ma consommation au maximum".
01:27:59 - Voilà. Et puis,
01:28:01 peut-être qu'il faudra arrêter
01:28:03 un peu plus.
01:28:05 Mais on peut comprendre aussi à 20 ans qu'on n'a pas très envie d'arrêter
01:28:07 quelque chose qu'on soutient depuis
01:28:09 5 ans.
01:28:11 Mais peut-être que quand vous commencerez à avancer
01:28:13 avec un professionnel,
01:28:15 vous arriverez à arrêter.
01:28:17 C'est ce qu'on peut vous souhaiter en tout cas.
01:28:19 Merci en tout cas de votre confiance.
01:28:21 - Merci Jean-Denis.
01:28:23 Et puis, merci à vous Laurent Carvillat.
01:28:25 - Merci Brigitte. - Comme d'habitude, vous avez donné
01:28:27 beaucoup d'infos. Et puis tous ceux qui nous écoutent
01:28:29 et qui sont peut-être un peu dans l'addiction
01:28:31 ou dans une passion dévorante,
01:28:33 ils peuvent aller
01:28:35 consulter, se faire aider. - Bien sûr.
01:28:37 - Il n'y a pas de honte.
01:28:39 - Non, non, il n'y a pas de honte. - Il faut se déculpabiliser.
01:28:41 - Complètement. Et c'est vraiment
01:28:43 ce que je dis dans le podcast.
01:28:45 En plus, le podcast a été fait
01:28:47 pour les gens. Et j'ai plein
01:28:49 de gens qui témoignent sur Instagram ou d'autres réseaux sociaux
01:28:51 qui me disent "Ah, j'ai écouté ce truc,
01:28:53 et bien ça m'a donné envie,
01:28:55 ça m'a donné un petit déclic pour essayer de changer."
01:28:57 - Voilà. Merci Laurent Carvillat.
01:28:59 - Merci Brigitte. - Tout de suite, vous retrouvez "C'est votre avenir"
01:29:01 et demain, on verra comment parler de sexualité
01:29:03 à son ado avec Guillaume De Brébisson.
01:29:05 A demain.