Avec Samuel DOCK, Docteur en Psychopathologie Clinique, psychanalyste. Auteur de plusieurs ouvrages, de « Les chemins de la Thérapie » - Éditions Flammarion et de « L’Enfant thérapeute » - Éditions Plon.
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00:00:04 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:09 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:14 Nous avons beaucoup parlé d'amour hier, c'était la Saint-Valentin et nous étions avec Philippe Arlin.
00:00:20 Et j'ai entendu de très jolis témoignages de couples qui s'aiment depuis plus de 20 ans.
00:00:26 Et je vous propose qu'on continue à parler d'amour aujourd'hui sous un autre angle,
00:00:31 puisque nous allons parler de polyamour.
00:00:33 Et peut-être qu'on ne va pas parler du même amour, parce qu'on ne pourrait peut-être pas construire
00:00:38 vraiment une véritable histoire d'amour telle qu'on en parlait hier, quand on pratique le polyamour.
00:00:46 C'est en tout cas ce que nous allons voir avec Samuel Dock, qui est mon invité aujourd'hui.
00:00:50 Et peut-être qu'il me dira si en effet on peut faire couple de la même manière
00:00:56 lorsque l'on est polyamoureux ou pas.
00:01:00 En tout cas, c'est une tendance assez à la mode et je vous propose aussi qu'on envoie les avantages,
00:01:05 les inconvénients.
00:01:07 Et puis, si vous êtes polyamoureux, venez témoigner, venez nous dire les avantages
00:01:12 que vous en retirez de cette manière de faire couple.
00:01:15 Et pour ça, bien sûr, vous nous appelez au 0826 300 300.
00:01:20 Samuel Dock, bonjour.
00:01:21 Bonjour Brigitte.
00:01:22 Vous êtes docteur en psychopathologie clinique, vous êtes également psychanalyste,
00:01:28 vous avez écrit de nombreux ouvrages, notamment "L'enfant thérapeute",
00:01:32 c'était aux éditions Plon où vous racontez un peu votre propre histoire.
00:01:37 J'ai eu envie de parler d'amour aujourd'hui et de polyamour,
00:01:42 parce que c'est quelque chose dont on parle de plus en plus,
00:01:45 notamment dans les médias.
00:01:47 Et il me semble que c'est un peu une mode,
00:01:49 et comme toute mode, il me semble intéressant d'essayer avec vous
00:01:53 de voir quelles en sont les raisons.
00:01:57 Oui, vous avez dit quelque chose de très important,
00:02:00 c'est que c'est un concept récent, il date des années 60,
00:02:03 et en fait c'est qu'à partir des années 2000 qu'il a vraiment trouvé une représentation médiatique.
00:02:07 Donc on va naviguer aujourd'hui avec nos auditeurs en territoire assez inconnu
00:02:12 et voir ce qu'ils auront à nous dire de ce polyamour.
00:02:15 Vous évoquez ce mot de couple, est-ce qu'on est encore un couple quand on n'est plus de deux ?
00:02:19 C'est une vraie question je crois.
00:02:20 Oui, absolument.
00:02:22 Alors on peut être un couple et puis s'autoriser d'être l'un et l'autre polyamoureux,
00:02:27 c'est souvent comme ça,
00:02:29 et puis on peut être célibataire et se dire polyamoureux.
00:02:33 Ce qui diffère de l'adultère, c'est qu'on se dit les choses quand on est polyamoureux,
00:02:40 c'est-à-dire qu'on annonce la couleur à son partenaire,
00:02:45 qu'on peut avoir d'autres histoires d'amour.
00:02:49 Mais moi je crois franchement qu'on peut aimer plusieurs personnes,
00:02:54 d'ailleurs on peut aimer plusieurs enfants quand on a plusieurs enfants, etc.
00:02:57 Donc là-dessus je crois qu'on est tous les deux d'accord.
00:02:59 Après, est-ce qu'on peut aimer véritablement, profondément,
00:03:04 et c'est en ça que je faisais allusion au témoignage que j'ai eu hier,
00:03:08 lorsqu'on est polyamoureux ?
00:03:10 C'est la question que je me pose.
00:03:12 Je n'ai pas la réponse.
00:03:13 C'est important ce que vous dites,
00:03:14 parce que quand on regarde les sites qui parlent du polyamour,
00:03:17 on découvre qu'en réalité être polyamoureux,
00:03:20 ça veut dire être capable d'aimer plusieurs personnes.
00:03:22 Mais en ce sens-là, pour moi, quand on est psychiquement équilibré,
00:03:24 on est tous capables d'aimer plusieurs personnes,
00:03:26 et je vous rejoins à 100% sur votre analyse,
00:03:29 je m'interroge sur la manière dont on peut vivre en communauté,
00:03:32 en revanche, vivre sous le même toit à plusieurs,
00:03:35 ça j'espère qu'on aura des témoignages aujourd'hui.
00:03:37 Parce que dans le polyamour, ce qui est intéressant,
00:03:38 c'est qu'il y a une dimension un peu politique aussi,
00:03:41 avec cette idée d'un amour qui fait valoir une égalité,
00:03:46 un choix, un respect, une éthique,
00:03:49 enfin il y a comme ça une sorte de projet amoureux
00:03:51 qui mérite d'être questionné.
00:03:53 Parce que je crois que ça ne doit pas être facile
00:03:56 de trouver sa place dans un groupe amoureux,
00:03:58 ou dans un trio amoureux, qui serait reconnu comme tel.
00:04:01 Est-ce que ce sera organisé de manière hiérarchique,
00:04:04 de manière anarchique ?
00:04:05 Est-ce que les trois s'aiment exactement de la même manière,
00:04:08 avec la même loyauté, solidarité, réciprocité ?
00:04:12 Comment est-ce possible d'aimer exactement de la même façon,
00:04:15 de manière égale, par exemple deux personnes ?
00:04:17 Il y a forcément une singularité qui va s'opérer.
00:04:20 - Ça c'est un terme très nouveau aussi, le "trouple",
00:04:24 qui veut dire un couple de trois personnes.
00:04:27 J'ai déjà entendu des témoignages,
00:04:30 bon, ça a l'air d'à peu près fonctionner.
00:04:34 Je me souviens notamment d'une femme qui était avec deux hommes,
00:04:36 qui dormait dans un lit à trois,
00:04:38 et elle dormait au milieu.
00:04:39 D'ailleurs moi déjà, dormir au milieu entre deux hommes,
00:04:42 ça me paraît difficile de bien dormir,
00:04:43 mais bon, c'est un autre débat.
00:04:47 Mais en même temps, je ne connais pas de "trouple"
00:04:52 ou de "polyamoureux" sur le très très long terme.
00:04:56 La seule qui a parlé du polyamour bien avant,
00:04:58 c'est Françoise Saint-Père,
00:05:00 pour avoir souvent discuté avec elle.
00:05:03 J'ai plus entendu quelqu'un qui vit,
00:05:05 alors je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'hui,
00:05:08 mais en tout cas, la dernière fois que j'avais parlé avec elle,
00:05:10 c'était il y a peut-être cinq ans.
00:05:12 Elle vivait en couple, en effet, depuis très longtemps,
00:05:14 toujours avec le même homme,
00:05:16 et elle avait décidé qu'elle était polyamoureuse,
00:05:18 c'est-à-dire qu'elle pouvait avoir des rapports de séduction
00:05:21 et voir des relations sexuelles avec d'autres hommes.
00:05:24 Donc, c'est quand même quelque part son couple
00:05:27 qui était prédominant dans l'histoire.
00:05:29 Donc, c'est pour ça que je ne crois pas
00:05:33 qu'il y ait une réelle définition universelle du polyamour, déjà.
00:05:37 En tout cas, dans les recherches que j'ai faites,
00:05:38 je n'en ai pas trouvé, ça c'est sûr.
00:05:39 Et puis, ça questionne aussi cette idée d'un compromis.
00:05:42 Par exemple, moi, dans mon entourage,
00:05:45 il y a une personne qui était en trouble,
00:05:47 et en réalité, c'était l'amant
00:05:49 qui est finalement devenu un partenaire du couple.
00:05:52 - L'amant officiel. - Voilà, exactement.
00:05:54 Parce que l'autre ne pouvait pas renoncer à son amant.
00:05:57 Donc, quand on ne peut pas renoncer,
00:05:59 il y a quelque chose qui est insurmontable.
00:06:02 Et c'est ça qui me questionne,
00:06:03 c'est que je crois que dans l'amour,
00:06:04 il y a quand même cette question de risquer la perte de celui qu'on aime.
00:06:08 Et est-ce que c'est encore le cas quand on est en trouble ?
00:06:11 Est-ce qu'on a le même rapport à la perte, au désir, au manque ?
00:06:13 Je ne suis pas sûre, mais peut-être.
00:06:15 - Oui, vous voulez dire que c'est une manière,
00:06:16 on en a plusieurs, comme ça,
00:06:17 si on en perd un, il en restera un.
00:06:18 - Alors, la formule est dure,
00:06:21 mais en tout cas, ça se questionne.
00:06:23 Je ne renonce pas à cet amant,
00:06:25 dans le cas que j'évoque,
00:06:27 et je garde les deux.
00:06:29 Et c'est vraiment complexe, je pense, sur le plan psychologique.
00:06:31 C'est déjà tellement compliqué d'être à deux.
00:06:33 Alors, j'imagine à trois,
00:06:34 ça doit être encore plus dur à bien des égards.
00:06:36 - Non, mais peut-être que c'est plus facile, justement.
00:06:39 Je ne sais pas.
00:06:41 - Ça place certains enjeux
00:06:44 qui appartiennent à la dualité
00:06:45 sur le plan d'une groupalité, déjà.
00:06:47 - Mais aux Olmos, finalement,
00:06:49 on frôle la polygamie.
00:06:51 - Absolument.
00:06:51 - Ou la polyandrie, d'une certaine manière.
00:06:54 Et on sait que c'est quand même quelque chose
00:06:58 qui fonctionne moyennement.
00:07:00 - Ah, ben, c'est illégal, en plus, rappelons-le.
00:07:02 - Oui, oui.
00:07:03 - En plus, c'est illégal.
00:07:04 - En France, c'est illégal, absolument.
00:07:05 - Rappelons-le, ça mérite d'être rappelé.
00:07:07 Et alors, moi, quand j'ai fait mes recherches
00:07:09 pour l'émission d'aujourd'hui,
00:07:09 je voyais qu'un des arguments qui étaient avancés,
00:07:11 c'est que dans la polygamie,
00:07:12 c'est souvent un homme pour plusieurs femmes
00:07:14 et pas de manière très consentie,
00:07:15 alors que cette notion de consentement
00:07:17 est vraiment extrêmement centrale
00:07:19 pour le polyamour.
00:07:21 Mais moi, je crois que l'amour, de toute façon,
00:07:23 et ça, je l'apprends à vos côtés,
00:07:24 c'est une rêverie.
00:07:25 Alors, pourquoi pas, oui, une rêverie
00:07:26 qui se ferait à trois
00:07:28 et qui permettrait une redéfinition du lien amoureux.
00:07:31 Moi, je suis tout à fait ouvert
00:07:32 et j'espère vraiment qu'on aura des témoignages
00:07:34 qui iront dans ce sens aujourd'hui.
00:07:35 - Moi aussi, en tout cas, je les invite
00:07:37 à venir témoigner au 0826 300 300.
00:07:40 Il y a la question de la jalousie aussi,
00:07:42 qui n'est jamais très, très claire
00:07:44 dans le polyamour.
00:07:45 On voit bien que c'est souvent ça
00:07:47 qui d'ailleurs fait qu'à un moment donné,
00:07:48 ça flanche, ça ne dure pas
00:07:51 parce que c'est toujours compliqué
00:07:55 de se partager.
00:07:57 - Oui, et puis parce que le lien amoureux
00:07:59 exige une authenticité dans le lien à l'autre,
00:08:01 de se penser, de penser l'autre
00:08:03 et que là, ça rajoute quelque part un enjeu.
00:08:05 Le fait qu'il y ait cette triade,
00:08:07 si c'est un trouble, par exemple,
00:08:08 ça implique de penser différemment
00:08:10 le rapport à son objet d'amouré.
00:08:13 Et c'est sur ça que je voulais venir avec vous, Brigitte,
00:08:15 c'est que moi, je suis psychanalyste
00:08:17 et pour moi, le premier modèle amoureux,
00:08:20 c'est le modèle, bien sûr, du saint maternel.
00:08:22 On aime d'abord dans une dualité
00:08:24 pris dans un objet, un objet unique
00:08:27 dont on va découvrir peu à peu
00:08:28 quand on est tout petit qu'il peut être perdu.
00:08:30 Et c'est ça qui est la racine même
00:08:32 de notre tout premier rapport au monde.
00:08:34 Et quelque part, sortir de ce schéma-là,
00:08:36 alors voilà, c'est intéressant,
00:08:38 mais ça pousse quand même, encore une fois,
00:08:40 le rapport de la perte
00:08:41 et de s'adresser à un objet unique.
00:08:44 Si c'est un trouble,
00:08:45 on peut s'imaginer que ça implique de penser
00:08:48 à la fois la psyché de son conjoint
00:08:49 et aussi la psyché de son autre conjoint.
00:08:51 C'est un sacré remaniement pulsionnel, fantasmatique.
00:08:55 Ça coûte, je pense, de se situer dans une relation.
00:08:58 Mais ce que vous avez dit me semble important, Samuel Dock,
00:09:01 vous avez dit que le polyamour était finalement
00:09:02 quelque chose d'assez politique
00:09:04 et je crois que c'est ça surtout qu'il faut entendre.
00:09:06 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:09:07 on a énormément de gens,
00:09:09 sans parler forcément de Hawkins,
00:09:11 mais on a énormément de gens qui ont envie
00:09:14 de casser les repères d'un monde occidental
00:09:18 qui tient depuis plusieurs siècles
00:09:21 et que peut-être cette idée de polyamour
00:09:24 serait une sorte de façon de voir autrement
00:09:29 la famille, le couple,
00:09:31 tel qu'on le voit dans ce monde occidental
00:09:35 depuis des siècles.
00:09:37 Oui, absolument.
00:09:38 Ça pousse à redéfinir ce qu'est une famille,
00:09:39 ce qu'est un couple.
00:09:40 Pourquoi pas qu'on réfléchisse
00:09:41 sur le plan sociologique, anthropologique,
00:09:43 mais c'est aussi pas mal d'observer l'histoire.
00:09:45 Et là, par exemple, sur le polyamour,
00:09:47 pour l'émission d'aujourd'hui,
00:09:47 j'ai voulu voir s'il y avait des couples célèbres
00:09:49 de polyamour à travers l'histoire
00:09:50 et il y en a en réalité très très peu.
00:09:52 On donne l'exemple de Sartre et de Simone de Beauvoir,
00:09:54 mais ils étaient dans une relation
00:09:55 qui était quand même extrêmement perverse,
00:09:57 nommons-le,
00:09:58 avec comme ça Simone de Beauvoir
00:10:00 qui semblait rabattre quelque part
00:10:02 des jeunes filles pour Jean-Paul Sartre.
00:10:04 Il y a l'exemple de Virginia Woolf et de Léonard,
00:10:06 mais bon, elle était quand même
00:10:08 extrêmement fragile psychologiquement.
00:10:09 On manque d'exemples, je crois, de référentiels
00:10:11 pour pouvoir penser tout ça.
00:10:12 Et c'est pour ça que vous nous emmenez
00:10:13 en territoire inconnu aujourd'hui.
00:10:14 Eh bien, on va peut-être avoir une révélation
00:10:18 grâce à ceux qui nous écoutent sur Sud Radio
00:10:21 et que j'invite à venir participer
00:10:22 au 0826 300 300.
00:10:24 A tout de suite.
00:10:26 Sud Radio, votre avis fait la différence.
00:10:28 C'est la seule radio qui donne des informations,
00:10:31 on peut s'interroger.
00:10:33 C'est pas facile tous les jours,
00:10:34 mais pour ma culture, c'est parfait.
00:10:36 Sud Radio, parlons vrai.
00:10:38 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:10:42 Nous sommes avec Samuel Dock
00:10:45 et nous évoquons aujourd'hui le polyamour.
00:10:48 Et Lisa prend la parole.
00:10:49 Bonjour Lisa, merci de témoigner.
00:10:51 Bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:10:54 Bonjour. Donc vous avez eu envie,
00:10:57 vous avez testé le polyamour, c'est ça ?
00:10:59 Alors j'ai cru à un moment donné,
00:11:03 oui, effectivement,
00:11:04 que je ne pouvais pas aimer qu'une seule personne.
00:11:07 Je me suis beaucoup questionnée.
00:11:10 Je suis divorcée depuis une dizaine d'années
00:11:12 et à la fin de mon mariage,
00:11:16 effectivement, oui,
00:11:16 je suis tombée amoureuse de quelqu'un.
00:11:18 Bien que bien que après coup,
00:11:23 la relation que j'avais dans mon couple
00:11:27 était très sécuritaire et me convenait très bien
00:11:30 et je me sentais bien en fait.
00:11:32 Donc j'ai quitté mon mari
00:11:36 et après coup, effectivement,
00:11:39 un an après, avec mon ex-mari,
00:11:41 on avait évoqué ça et en disant
00:11:43 peut-être qu'on a raté quelque chose là
00:11:45 et que c'est effectivement,
00:11:46 ça fait 23 ans qu'on est ensemble,
00:11:48 on avait peut-être là ouvert
00:11:50 et développé d'autres sentiments
00:11:53 pour d'autres gens
00:11:54 et pourquoi avoir perdu ce qu'on avait nous,
00:11:56 alors qu'au final,
00:11:57 on s'entendait super bien
00:11:58 et qu'on aurait pu,
00:12:00 en gardant le couple comme des manques et craintes.
00:12:03 - Mais c'est ça, vous vous êtes dit
00:12:05 que vous auriez pu rester en couple
00:12:07 et devenir poli amoureux tous les deux.
00:12:09 - Oui, mais après,
00:12:11 là aujourd'hui, disons après,
00:12:12 pour moi, c'est juste comme disait Samuel,
00:12:15 un temps en fait,
00:12:16 c'est pas tout le temps.
00:12:16 On ne peut pas,
00:12:17 enfin pour moi, on ne peut pas,
00:12:18 ça ne dure qu'un temps au final.
00:12:20 Peut-être que c'est parce qu'on avait besoin
00:12:23 d'une étincelle supplémentaire
00:12:24 pour ranimer des flammes
00:12:26 qu'on avait enfouies,
00:12:27 ça, je n'en sais rien.
00:12:29 Mais aujourd'hui,
00:12:31 pour avoir eu des expériences
00:12:32 de relations libres
00:12:34 et puis de relations exclusives,
00:12:35 je me sens quand même mieux
00:12:36 dans la relation exclusive.
00:12:37 - C'est quelque chose que j'entends beaucoup,
00:12:40 ce que vous décrivez,
00:12:41 je l'entends beaucoup auprès de mes patients,
00:12:42 le fait d'avoir parfois besoin
00:12:44 d'un tiers, d'un autre
00:12:45 pour raviver quelque chose d'une étincelle.
00:12:46 Je trouve que vous le dites très bien
00:12:48 et moi, je dis souvent,
00:12:49 on peut aimer quelqu'un toujours,
00:12:51 mais on ne peut pas aimer quelqu'un tout le temps.
00:12:52 Donc, je suis totalement d'accord
00:12:54 avec votre propos.
00:12:54 - Oui, c'est exactement ça.
00:12:56 Et si vous me permettez,
00:12:57 je vais m'en resservir de cette phrase.
00:12:59 - C'est gentil.
00:13:00 - Franchement, c'est exactement ça.
00:13:02 - Je t'aime toujours,
00:13:04 mais pas tout le temps.
00:13:05 - Oui, mais c'est normal, en fait.
00:13:07 Je pense que c'est normal.
00:13:09 Et après, pour ce que vous disiez,
00:13:10 de l'amour et du polyamour,
00:13:11 et bien sûr qu'on est des polyamoureux de base,
00:13:14 puisqu'on aime nos enfants,
00:13:16 on aime nos amis,
00:13:17 on aime les membres de notre famille ou pas,
00:13:20 mais on ne les aime pas de la même façon chacun, en fait.
00:13:23 Et quand on trouve un espace de liberté dans un couple
00:13:27 qui nous permet d'avoir cette relation à soi et aux autres,
00:13:32 c'est chouette.
00:13:34 - Oui, mais Lisa,
00:13:35 Lisa, vous êtes en train de dire quelque chose
00:13:39 qui existe depuis une nuit des temps,
00:13:41 c'est-à-dire que,
00:13:41 sauf qu'aujourd'hui,
00:13:44 on est dans une mode de transparence,
00:13:45 mais il y a eu des tas de couples
00:13:48 qui sont restés ensemble
00:13:50 et qui ont eu des aventures,
00:13:52 mais sans en parler dans le couple.
00:13:56 - Oui, mais je trouve ça très triste au final,
00:13:59 parce que peut-être que
00:14:00 ça ne s'est produit que pour un seul des membres du couple.
00:14:06 Est-ce que les deux membres du couple
00:14:10 ont eu des aventures extra-conjugales ?
00:14:11 - Je pense pas.
00:14:13 - Ça s'est arrivé.
00:14:14 C'est vrai qu'on a l'image,
00:14:16 plutôt que l'homme a eu des aventures
00:14:19 dans les siècles précédents,
00:14:21 parce que les femmes étaient assez coincées,
00:14:24 d'abord parce qu'elles travaillaient pas,
00:14:25 donc elles rencontraient finalement très peu d'hommes,
00:14:27 elles étaient coincées avec les enfants, etc.
00:14:30 Mais dans des couples aisés,
00:14:33 où les femmes avaient donc une nourrice, etc.,
00:14:38 il y avait certainement aussi des aventures ailleurs.
00:14:43 Enfin, je suppose.
00:14:44 - Oui, je suis d'accord avec vous.
00:14:47 S'ils avaient eu ça dans mon couple,
00:14:52 cet espace-là de dialogue et de discussion,
00:14:54 une fois que la morale,
00:14:57 une fois que mon éducation aurait été mise de côté,
00:15:01 je pense que l'un et l'autre
00:15:02 en auraient expérimenté ça, c'est sûr et certain.
00:15:04 Cependant, effectivement,
00:15:06 moi je suis pas de la génération 2000,
00:15:09 je suis plutôt de la génération 1970,
00:15:12 on avait quand même un formatage éducatif
00:15:15 qui fait que, bah non, en fait,
00:15:16 on se marie et puis c'est pour la vie,
00:15:19 et puis on n'a pas de relation extra-conjugale,
00:15:20 et puis on doit faire des compromis,
00:15:22 parce que quand on divorce,
00:15:24 c'est que, voilà, on n'est pas capable de faire des compromis.
00:15:26 Donc il y avait beaucoup de jugement, en fait, derrière.
00:15:28 - Oui, oui, oui, absolument d'accord.
00:15:30 - Il y a encore, et vous savez,
00:15:31 moi, Lisa, à un moment donné,
00:15:33 j'ai travaillé sur la question de l'infidélité,
00:15:36 et je me suis dit peut-être que c'est l'infidélité,
00:15:37 le dernier tabou à faire sauter
00:15:41 pour que les gens soient plus heureux, moi.
00:15:42 Ça fait quand même des années
00:15:44 que je travaille sur l'amour et le couple.
00:15:47 Et en fait, je crois que le problème,
00:15:50 c'est la jalousie,
00:15:50 et on n'a pas envie,
00:15:53 on n'a pas envie de savoir
00:15:54 que notre partenaire peut avoir
00:15:56 une relation amoureuse, sexuelle,
00:15:59 avec quelqu'un d'autre.
00:16:00 Donc c'est compliqué.
00:16:01 - Oui, oui, je comprends.
00:16:03 C'est compliqué quand il n'y a pas de règles.
00:16:07 C'est compliqué quand il n'y a pas de...
00:16:09 Quand chacun se débrouille avec ce qu'il a,
00:16:12 et avec ses désirs,
00:16:13 avec ses envies, avec ses besoins.
00:16:15 Mais après, ça doit être...
00:16:17 - Vous voulez dire que si la société
00:16:19 considérait normal d'être infidèle,
00:16:24 ça serait plus facile pour les gens,
00:16:25 vous pensez ?
00:16:26 - C'est pas ce que j'aurais dit.
00:16:29 J'aurais dit plutôt, dans le couple,
00:16:31 quand on se considère...
00:16:32 Quand on considère...
00:16:33 Le mot infidélité, il est négatif, je trouve.
00:16:36 Mais quand on considère,
00:16:37 quand on s'offre la possibilité
00:16:39 d'avoir des parenthèses,
00:16:43 on va dire,
00:16:43 moi je préfère appeler ça comme ça.
00:16:44 Il faut quand même garder,
00:16:48 quand on est ensemble, on est ensemble.
00:16:50 Quand je suis avec toi,
00:16:51 et quand tu es avec moi,
00:16:52 quand on passe des moments ensemble,
00:16:54 on ne va pas échanger avec une autre personne.
00:16:57 On ne va pas avoir l'esprit...
00:16:59 On est concentré l'un sur l'autre,
00:17:02 et l'un avec l'autre.
00:17:03 Alors des parenthèses, ok,
00:17:05 mais comment on les herbe au quotidien ?
00:17:07 Est-ce qu'il y a des temps ?
00:17:08 Est-ce qu'il y a des jours ?
00:17:09 Est-ce qu'il y a des week-ends
00:17:11 où on s'octroie comme ça un espace de liberté ?
00:17:14 - Donc le vendredi, jour de Vénus,
00:17:16 on a le droit d'aller faire une parenthèse ?
00:17:19 - Non mais vous rigolez, mais j'ai un ami...
00:17:20 - Non mais c'est intéressant d'échanger.
00:17:22 Moi, je n'ai pas d'avis, Lysa.
00:17:24 - Oui, mais j'ai un ami que j'aime beaucoup,
00:17:26 et je ne sais pas s'il nous écoute aujourd'hui,
00:17:28 mais il m'a toujours dit
00:17:29 que sa plus belle relation,
00:17:31 ça a été celle qu'il avait eue avec une femme.
00:17:35 Et tous les vendredis,
00:17:36 ils s'octroyaient,
00:17:37 enfin tous les vendredis,
00:17:38 ils pouvaient sortir chacun de leur côté,
00:17:40 et ils ne se sont jamais dit ce qu'ils faisaient.
00:17:42 - Mais voilà, ça revient à ce que je disais,
00:17:44 c'est-à-dire une sorte de non-dit,
00:17:46 confiance mais liberté.
00:17:51 - Absolument.
00:17:51 - De toute façon, ce genre de relation est possible
00:17:54 quand on se sent bien dans son couple,
00:17:56 quand on se sent assez sécurisé pour savoir
00:17:58 que la relation en dehors du couple
00:18:00 ne fera pas tout exploser.
00:18:02 Quand on est sécure, quand on a confiance,
00:18:03 ce sont des choses qui peuvent être pensées,
00:18:05 qui peuvent être parlées,
00:18:05 ou pas d'ailleurs, comme vous le dites très justement Brigitte,
00:18:08 mais on peut le faire,
00:18:10 on peut le faire parce qu'on se sent bien, tout simplement.
00:18:12 Vous nous invitez aussi à penser le rapport au langage,
00:18:16 en réalité, là ce qui est douloureux dans votre propos,
00:18:18 c'est les moments où justement,
00:18:20 il n'y a pas de possibilité de dialogue sur votre désir,
00:18:22 sur ce qui vous porte,
00:18:23 sur ce que vous ressentez,
00:18:24 sur votre sexualité, sur votre identité.
00:18:26 C'est ça qui fait souffrir un couple,
00:18:27 c'est le manque de mots.
00:18:28 - Oui, parce que ça génère beaucoup de frustration
00:18:31 et beaucoup de souffrance en fait,
00:18:33 parce que notre besoin fondamental,
00:18:36 c'est aussi le besoin d'écoute.
00:18:37 Et ça, quand on a besoin d'exprimer des choses,
00:18:42 mais qu'on sait que peut-être ça va blesser l'autre,
00:18:44 ou que voilà, on va pas forcément,
00:18:46 parce qu'on aime quand même la personne avec qui l'on vit,
00:18:49 ou avec qui l'on est,
00:18:50 donc on va pas l'exprimer,
00:18:51 mais c'est nous du coup, on se met de côté en fait.
00:18:54 - C'est compliqué,
00:18:54 sincèrement Lisa, aujourd'hui,
00:18:57 vous regrettez d'avoir quitté cet homme
00:18:59 avec qui vous étiez mariée ou pas ?
00:19:02 - Non, parce que 10 ans après,
00:19:03 on passe fatalement,
00:19:07 je pensais qu'on pouvait garder des gens comme ça,
00:19:10 qui font du cœur tout le temps.
00:19:11 Alors oui, on va les garder,
00:19:12 on a une tendresse,
00:19:12 on a quelque chose qui nous rappelle des bons moments,
00:19:16 mais effectivement, de l'amour amoureux,
00:19:19 moi j'en ai plus.
00:19:19 Et puis j'ai expérimenté tellement d'autres choses
00:19:23 qui m'ont rendu tellement différente,
00:19:27 qui m'ont fait grandir,
00:19:28 je me suis ouverte.
00:19:29 En fait, c'est comme si dans mon couple,
00:19:31 j'étais toute petite,
00:19:33 et en quittant ce couple,
00:19:35 j'avais pu déployer mes ailes
00:19:37 et après aller voir un petit peu
00:19:40 ce qui se passait un peu partout,
00:19:41 et pour revenir aujourd'hui quand même
00:19:43 à cette stabilité que j'avais dans mon couple,
00:19:45 et à cette recherche de stabilité
00:19:46 que j'avais dans mon couple,
00:19:47 et dans laquelle je me sentais bien.
00:19:49 Donc effectivement, aujourd'hui,
00:19:50 j'ai fait une boucle,
00:19:53 et je vais pas forcément revenir avec cette personne,
00:19:56 bien sûr que non.
00:19:56 - Mais vous êtes prête à refaire un couple ?
00:19:59 - Oui, complètement.
00:20:00 - Merci, ce témoignage est très fort.
00:20:03 Merci Lisa pour commencer cette émission.
00:20:05 Je crois qu'on a bien mis la difficulté
00:20:08 du polyamour sur la table.
00:20:09 On fait une petite pause
00:20:11 et on se retrouve dans un instant
00:20:12 avec Wilfried qui va témoigner.
00:20:13 Samuel Dock est avec nous,
00:20:25 nous évoquons le polyamour,
00:20:27 et nous avons Wilfried maintenant
00:20:28 en qui témoigne.
00:20:29 Bonjour Wilfried.
00:20:30 - Oui, bonjour Brigitte,
00:20:32 bonjour Samuel Dock.
00:20:33 - Bonjour Wilfried.
00:20:34 - Voilà, moi, en préambule,
00:20:36 ce que je voulais dire,
00:20:36 enfin, ce qui me concerne,
00:20:37 c'est que l'amour et l'amitié
00:20:40 ont des strates et des degrés différents
00:20:42 à chaque type de relation,
00:20:45 à chaque rencontre,
00:20:46 c'est une alchimie,
00:20:47 voilà, on peut pas dire l'amour au sens large.
00:20:52 Je sais pas si je m'exprime bien.
00:20:54 - Si, si, vous êtes très clair,
00:20:56 Wilfried, aucun problème.
00:20:58 - Voilà déjà,
00:20:59 bon voilà ce que je voulais dire.
00:21:01 Donc, en ce qui me concerne,
00:21:03 du coup, c'est ce qui se passe.
00:21:04 Moi, je suis bisexuel à 200%,
00:21:07 c'est-à-dire que je suis aussi à l'aide
00:21:08 avec un homme qu'une femme,
00:21:09 et c'est pas une question de sexe,
00:21:12 c'est une question de personne.
00:21:15 Donc, j'entretiens une relation...
00:21:16 - Et vous aimez de la même manière
00:21:19 un homme ou une femme ?
00:21:20 - Eh bien, ça dépend de l'homme et de la femme,
00:21:22 ce que je vous disais au début en préambule.
00:21:23 - D'accord, non, non, mais...
00:21:24 - Et voilà, le truc il est là,
00:21:26 c'est que c'est vraiment
00:21:28 une question de personne,
00:21:28 c'est plus une question de personne
00:21:30 que de sexe, en fait,
00:21:31 de ce qui se passe, de la relation, quoi.
00:21:33 Voilà, donc du coup,
00:21:36 je retiens une relation depuis 25 ans
00:21:38 avec un ami, alors...
00:21:39 Oui, je devais dire c'est un ami,
00:21:41 mais c'est plus qu'un ami,
00:21:42 c'est pas une relation amoureuse non plus,
00:21:44 c'est bizarre, quoi,
00:21:45 on sait plus du coup, au final.
00:21:48 Moi, je l'ai connue avec 5 personnes différentes,
00:21:51 donc des femmes,
00:21:51 je l'ai fait découvrir sa bisexualité,
00:21:54 et en cours de route,
00:21:56 dans ces 25 ans,
00:21:57 j'ai rencontré une compagne
00:21:59 avec qui j'ai passé 7 ans,
00:22:00 et il était déjà là,
00:22:02 donc du coup,
00:22:03 du coup, je me retrouve...
00:22:06 Je me suis retrouvé dans le pouliage, on va dire.
00:22:10 - Oui, alors justement,
00:22:11 vous étiez...
00:22:12 Donc vous avez cette relation sexuelle
00:22:15 avec cet ami,
00:22:16 qui est donc un homme.
00:22:17 - Je suis un ami car...
00:22:18 - Oui, oui, d'accord.
00:22:20 Et vous rencontrez une femme
00:22:21 avec qui pendant 7 ans,
00:22:22 vous avez une relation amoureuse.
00:22:24 Est-ce que les deux étaient au courant,
00:22:27 parce que c'est un peu ça le polyamour,
00:22:28 c'est qu'on dit...
00:22:29 Les deux étaient au courant de votre...
00:22:32 - Non, pas les deux.
00:22:35 - Donc voyez bien...
00:22:36 - Non, mon ami,
00:22:36 le problème, mon ami Ieut
00:22:38 était un peu trop coincé,
00:22:39 je pense, pour que je puisse lui en parler.
00:22:42 Je n'ai jamais osé,
00:22:43 parce qu'elle était déjà...
00:22:44 - Donc vous n'étiez pas polyamoureux,
00:22:46 si on s'en réfère à la définition du polyamour.
00:22:48 - D'accord,
00:22:50 mais j'avais deux relations en parallèle, quoi.
00:22:52 Voilà, le problème.
00:22:53 Et c'était un gros problème pour moi,
00:22:55 de loyauté, de honnêteté.
00:22:56 C'est vrai que ça m'a posé beaucoup de questions, quoi.
00:22:59 - Vos amis connaissent votre compagnon ?
00:23:06 - Alors non.
00:23:07 - Votre cercle social,
00:23:08 parce que ça fait quelques années,
00:23:10 j'ai l'impression maintenant,
00:23:10 que vous le fréquentez.
00:23:11 - Oui, certains oui, d'autres non.
00:23:15 Et là, c'est là où je vois
00:23:16 les personnages que je peux faire confiance,
00:23:18 je peux raconter ma vie personnelle
00:23:20 et d'autres non.
00:23:22 Donc tout le monde n'est pas au courant,
00:23:24 pour répondre à votre question.
00:23:25 C'est un peu mon jardin secret,
00:23:27 comme beaucoup de gens.
00:23:28 - Mais pourquoi ?
00:23:29 Parce que c'est votre bisexualité
00:23:31 qui ne serait pas acceptée ?
00:23:32 - Non, je ne les sens pas prêts,
00:23:35 puis ce n'est pas à l'ordre du jour.
00:23:36 Ça ne mènerait rien à la relation.
00:23:40 Et puis ce ne sont pas des personnes
00:23:42 forcément ouvertes là-dessus.
00:23:43 Voilà, il y a ça aussi, quoi.
00:23:46 - Vous pensez que vous avez un sentiment...
00:23:48 J'ai entendu votre préambule,
00:23:50 mais tout de même,
00:23:51 j'ai l'impression que vous tenez beaucoup à lui.
00:23:52 - Ah oui !
00:23:53 - Et ça s'apparente quand même
00:23:55 à un sentiment amoureux,
00:23:56 ce que vous décrivez.
00:23:56 - Complètement.
00:23:58 Mais lui n'était pas prêt
00:23:59 à être amoureux d'un homme,
00:24:00 parce que je lui ai fait découvrir
00:24:01 sa bisexualité.
00:24:02 Et là, bon, on revient de loin, on va dire.
00:24:05 - Oui, lui est toujours avec une femme,
00:24:08 si j'ai bien compris.
00:24:08 - Oui, oui, oui, oui, oui.
00:24:09 Ça ne me pose aucun souci,
00:24:10 parce que bon,
00:24:11 voilà, c'est la liberté de chacun.
00:24:13 Moi, je n'ai pas l'intention
00:24:14 de faire ma vie avec non plus.
00:24:15 Ce n'est pas une relation gay, quoi,
00:24:17 au sens gay gay, voilà.
00:24:20 C'est particulier, quoi.
00:24:21 - Même pour vous.
00:24:22 - Je respecte ses freins qu'il a eus
00:24:25 tout au long et surtout au début.
00:24:27 Ça m'a demandé beaucoup de patience,
00:24:31 parce que c'est au début,
00:24:32 il était complètement coincé,
00:24:33 complètement.
00:24:34 Et là, ça y est, maintenant,
00:24:35 voilà, il n'est plus coincé.
00:24:36 - Oui.
00:24:38 Est-ce que vous avez déjà eu du désir,
00:24:42 des sentiments pour un autre homme ?
00:24:44 - Ah oui, bien sûr.
00:24:45 J'ai même eu des relations
00:24:47 avec d'autres hommes, bien sûr.
00:24:48 - Donc cette part homosexuelle
00:24:51 de votre être,
00:24:52 vous avez le sentiment
00:24:52 de l'assumer tout de même ?
00:24:54 - Ah oui, mais discrètement aussi.
00:24:56 - Discrètement.
00:24:57 Mais je sens que vous êtes
00:24:58 un peu en défense quand même,
00:24:59 un peu en résistance
00:24:59 par rapport à ça, je sens.
00:25:00 - Oui, parce que la société...
00:25:01 Enfin voilà, bon,
00:25:02 maintenant, ça va mieux.
00:25:03 Mais on était quand même
00:25:04 dans une société
00:25:05 où jusqu'en 83 ou 84,
00:25:07 l'homosexualité était considérée
00:25:10 comme une maladie mentale quand même.
00:25:11 - Absolument.
00:25:12 - Mais même la bisexualité
00:25:15 est accueillie depuis très peu de temps.
00:25:18 - Ben voilà.
00:25:18 - Il y a encore 15 ans,
00:25:21 quelqu'un qui se disait bisexuel,
00:25:24 on considérait qu'il n'osait pas
00:25:26 affirmer son homosexualité.
00:25:27 Donc on voit bien que...
00:25:28 - Oui, voilà, accepté.
00:25:29 - Ça bouge, mais ça ne bouge pas vite.
00:25:31 Sur la bisexualité,
00:25:33 il y a encore beaucoup,
00:25:34 beaucoup, beaucoup de réserves.
00:25:37 - Si la société...
00:25:38 Oh pardon, excusez-moi Wilfried,
00:25:39 je suis désolé.
00:25:40 - Excusez-moi.
00:25:40 - Allez-y.
00:25:41 - Oui, excusez-moi.
00:25:41 Surtout en milieu libertin
00:25:44 que je connais bien aussi,
00:25:44 on voit plus de femmes bisexuelles
00:25:46 dans les milieux libertins.
00:25:48 Les hommes bisexuels,
00:25:49 à la limite, se cachent dans les...
00:25:50 dans les coins, on va dire.
00:25:54 Ça existe, mais c'est très caché.
00:25:56 - Oui, oui, mais ça commence à exister,
00:25:58 que ça n'existait pas il y a 10 ans encore.
00:26:01 - Ah oui, il y a 10 ans, oui.
00:26:03 C'est récent.
00:26:03 Je connais aussi, j'y fréquentais.
00:26:06 - Parce que, est-ce que vous auriez,
00:26:08 dans un monde plus tolérant,
00:26:10 plus ouvert,
00:26:10 est-ce que vous auriez aimé
00:26:12 faire votre vie avec cet homme,
00:26:14 vous endormir avec lui,
00:26:16 passer des vacances avec lui,
00:26:17 vivre cette vie avec lui,
00:26:19 et que ce soit pas dans la clandestinité,
00:26:20 mais vous auriez aimé pouvoir
00:26:22 aller au bout de cela ?
00:26:23 - Parce que lui, il aurait aimé surtout.
00:26:27 - Non, non, vous, vous, vous, pas lui.
00:26:29 - Oui, oui, moi, oui.
00:26:30 De toute façon, on s'appelle tous les jours,
00:26:32 on est en relation permanente.
00:26:33 Il y a vraiment une relation très proche.
00:26:36 C'est un ami avec qui on a du plaisir sexuel,
00:26:41 c'est une jouissance mentale, physique,
00:26:44 et de se retrouver, quoi, voilà.
00:26:46 - Oui, oui, c'est ce que je disais à Brigitte
00:26:49 pendant que les micros étaient éteints,
00:26:51 et je disais que dans ce polyamour,
00:26:52 justement, ça peut être un compromis,
00:26:53 il y a une idée de compromis
00:26:54 par rapport à la bisexualité.
00:26:56 Donc, vous voyez,
00:26:56 vous illustrez bien cette idée, je trouve.
00:26:58 - Exactement.
00:26:59 - Un compromis.
00:26:59 - C'est tout à fait ça.
00:27:00 C'est un compromis,
00:27:01 mais c'est pas facile à gérer.
00:27:02 - Non.
00:27:02 - Et puis, c'est vrai que j'étais
00:27:04 très mal à l'aise de pas le voir parler.
00:27:06 - La question, toujours,
00:27:08 qu'on va certainement se poser
00:27:10 toujours dans cette émission,
00:27:12 où on parle de polyamour,
00:27:13 est-ce que c'est par rapport à la société,
00:27:16 à la morale qui existe forcément
00:27:19 dans une société,
00:27:20 ou est-ce que c'est par rapport à notre éthique personnelle,
00:27:25 où on aimerait être tout pour l'autre
00:27:27 et qu'il soit tout pour nous ?
00:27:28 Est-ce que...
00:27:30 Parce qu'au fond, on sent bien, Wilfried,
00:27:33 que quelque part, il y a des tiraillements chez vous.
00:27:36 - Oui.
00:27:36 - Mais c'est là, peut-être,
00:27:39 où ça doit se travailler en thérapie, tout ça.
00:27:43 - Oui, enfin, c'est pas insupportable non plus.
00:27:47 - Non, non, non, je dis pas que vous avez besoin,
00:27:51 mais ça peut se travailler si c'est trop...
00:27:54 si ça tiraille trop, quoi.
00:27:55 - Non, ça va, c'est générable, je veux dire.
00:27:58 Mais bon, c'est vrai que c'est une question de personne.
00:28:01 J'aimerais bien trouver la bonne personne aussi.
00:28:03 - Là, j'ai l'impression que votre cœur parle tout seul.
00:28:06 Quand on vous écoute, il y a beaucoup de sentiments,
00:28:08 c'est très touchant.
00:28:08 On perçoit bien à quel point vous êtes attaché à cet homme
00:28:12 et je trouve que ce que vous dites est juste,
00:28:14 c'est que vous avez aussi fait, en fonction de votre époque,
00:28:16 en fonction des codes familiaux, sociaux,
00:28:18 vous avez fait comme vous pouviez.
00:28:19 - Mais on pourrait...
00:28:21 - Familiaux ?
00:28:21 - Familiaux, oui.
00:28:23 Non, mais on pourrait dire, Wilfried,
00:28:24 si lui était prêt à vivre vraiment une histoire d'amour avec vous,
00:28:28 peut-être que vous seriez prêt à vivre en couple tous les deux
00:28:31 et à vous autoriser, de temps en temps,
00:28:34 une petite parenthèse pour reprendre le joli terme de Lisa tout à l'heure.
00:28:38 - Oui, une parenthèse, j'aime bien la idée, oui.
00:28:41 - Oui, c'est joli.
00:28:42 - A voir, à voir, à voir comment l'avenir vous restera.
00:28:46 - Non, non, mais je ne suis pas...
00:28:46 Là, on est dans un rêve, on est dans une...
00:28:49 - Ah oui.
00:28:51 - Ce serait peut-être ça pour vous, l'idéal, s'il y avait ?
00:28:55 - L'idéal, je le vis déjà avec lui, j'ai envie de dire,
00:28:59 je suis déjà très bien dans ce qui se passe.
00:29:01 Mais après, oui, pourquoi pas ?
00:29:02 Pourquoi pas ?
00:29:04 Mais est-ce que...
00:29:05 Je ne sais pas s'il serait prêt à ça, je ne pense pas.
00:29:07 - Non, mais c'est pour ça que je veux parler d'idéal.
00:29:09 - Et puis c'est pour ça que Brigitte vous a invité à réfléchir un petit peu.
00:29:11 - Oui, oui.
00:29:12 - A votre désir et pas à celui de l'autre.
00:29:15 - Je suis un peu perdu, je vous jure, pour être honnête.
00:29:18 - Oui, oui.
00:29:18 - Et j'ai du mal à répondre à la question.
00:29:20 - C'est-à-dire que vous le respectez, et c'est tout à votre honneur,
00:29:23 vous le respectez dans son...
00:29:26 Je n'allais pas dire son désir, j'allais dire dans ses inhibitions.
00:29:29 - Oui, son cheminement.
00:29:31 - Vous le respectez, du coup, ce n'est pas possible pour vous
00:29:34 d'imaginer autre chose.
00:29:36 - C'est ça, c'est lui qui mène le bal un peu.
00:29:39 - Oui, oui.
00:29:39 - Quelque part.
00:29:41 - C'est peut-être ça l'amour, c'est de respecter l'autre dans ses difficultés
00:29:45 et de ne pas lui imposer ses désirs.
00:29:49 - C'est peut-être pour ça que ça ne brusque plus aussi longtemps,
00:29:52 surtout parce que je ne l'ai jamais brusqué.
00:29:54 Parce que bon, quelqu'un d'héros qui devient,
00:29:56 qui découvre qu'il prend du plaisir...
00:29:58 - Mais enfin Wilfred, excusez-moi, je vais vous faire une petite pointe d'humour,
00:30:01 un peu taquiner un petit peu.
00:30:04 Pour un bi, vous avez quand même beaucoup parlé de l'homme,
00:30:07 et pas beaucoup de la femme.
00:30:09 - Oui, oui, oui, oui, oui, oui, c'est vrai qu'il compte beaucoup dans ma vie.
00:30:13 Non, non, non, mais oui, enfin après...
00:30:15 - Non, non, non, mais si, si, si.
00:30:17 - Tout à fait, tout à fait.
00:30:19 - Non, mais je vous taquine, je vous taquine.
00:30:21 - Oui, oui, c'est quelqu'un qui compte beaucoup, beaucoup pour moi,
00:30:23 on compte beaucoup l'un pour l'autre.
00:30:25 Et puis, la relation féminine, c'est vrai que c'est plus compliqué.
00:30:29 Je trouve que les relations en femme sont beaucoup plus compliquées qu'en trompe,
00:30:33 donc c'est...
00:30:34 On va expérimenter les deux.
00:30:36 Enfin, c'est mon avis, c'est mon espérance.
00:30:39 Je ne cherche pas à pervertir.
00:30:41 - La psusse révélateur.
00:30:43 - À convaincre d'autres hommes qui sont sur la tangente,
00:30:48 qui ont envie d'essayer, chacun fait ce qu'il veut.
00:30:51 Mais moi, j'essaie pour avoir vécu des relations avec des hommes,
00:30:53 je trouve que c'est plus compliqué.
00:30:55 Et les femmes sont toujours compliquées pour moi.
00:30:57 - Je vais vous dire, les couples gays fonctionnent souvent beaucoup mieux
00:31:01 que les couples hétéros, ça je confirme.
00:31:05 - Je confirme.
00:31:07 - Je ne sais pas s'il faut généraliser, je parle de moi,
00:31:09 donc je ne veux pas étendre,
00:31:11 mais moi personnellement, c'est beaucoup plus simple
00:31:13 avec un homme qu'avec une femme.
00:31:15 Mais au niveau du quotidien, je ne parle pas sexuellement, etc.
00:31:17 - Non, mais on est un peu chiante, d'accord, Wilfried.
00:31:21 Merci du compliment.
00:31:23 - Non, mais nous aussi.
00:31:25 Non, mais nous aussi, tout le monde est chiant.
00:31:27 - Mais non, mais non.
00:31:29 Je vous remercie beaucoup Wilfried de votre témoignage.
00:31:31 On voit que tout ça n'est pas simple, évidemment.
00:31:33 - Bonne fin de journée, au revoir, merci.
00:31:35 Gabriela va répondre à trois questions intimes,
00:31:37 vous pourrez en poser une après Samuel Dock.
00:31:39 Alors évidemment, Gabriela, est-ce que ça vous tente, vous, le polyamour ?
00:31:43 - Non. - Pas du tout, c'est clair.
00:31:45 - Non, non, c'est bien hétéro, oui.
00:31:47 - Alors deuxième question, puisque vous aimez les hommes,
00:31:49 vous préférez les gros ou les petits sexes ?
00:31:51 - Je déteste tout, alors je ne peux pas trop dire.
00:31:57 - Ah oui, vous englobez les testicules.
00:31:59 - Oui, d'accord.
00:32:03 - D'accord, donc vous avez besoin du trio, on est d'accord.
00:32:07 Et dernière question, est-ce que vous avez plutôt eu un ou cent partenaires ?
00:32:13 - Un. - Un, très bien.
00:32:15 Eh bien, vous avez répondu rapidement aux trois questions,
00:32:19 et vous avez la possibilité d'en poser une à Samuel Dock.
00:32:23 - Oui, alors je voudrais savoir, bonjour Samuel Dock, j'aime beaucoup ce que vous faites.
00:32:27 - Bonjour, merci.
00:32:29 - Il faut aussi savoir, qu'est-ce qui a déclenché l'envie de faire ce métier-là ?
00:32:31 - Ah. - Quand je me suis rendu compte que,
00:32:35 alors déjà, j'ai choisi de devenir psychologue parce que
00:32:39 je ne voulais pas faire des études de lettres, même si j'avais déjà le désir d'écrire.
00:32:43 J'avais peur d'être formaté et de ne pas pouvoir développer mon propre style.
00:32:47 Je suis arrivé comme ça dans des études de psycho.
00:32:51 Et puis après, certaines de mes blessures se sont ouvertes, se sont révélées.
00:32:55 Et là, j'ai eu besoin de l'appui de la psychanalyse.
00:32:57 Et de fil en aiguille, j'ai fait un stage dans une aide sociale à l'enfance.
00:33:03 Et je me suis rendu compte que je pouvais être utile aux autres.
00:33:05 Et là, ça a été vraiment une immense et puissante révélation pour moi
00:33:09 de me rendre compte que moi qui avais été tellement dans un désespoir,
00:33:13 dans un désarroi, dans un désêtre, je pouvais offrir à d'autres ce chemin
00:33:17 qu'un psychanalyste avait ouvert pour moi.
00:33:19 Et c'est là que ma vie a réellement pris du sens.
00:33:21 À partir du moment où il y a eu cette bascule,
00:33:23 où j'ai pu devenir "sauveur".
00:33:27 Je ne sais pas si je vous réponds.
00:33:29 - Mais du coup, ça a dû être douloureux.
00:33:31 - Vous savez, c'est un tout.
00:33:35 C'est à la fois une grande douleur,
00:33:37 mais c'est aussi une révélation à nous-mêmes
00:33:39 lorsqu'on démarre un travail psychanalytique.
00:33:41 Et surtout, une vie.
00:33:44 Une vie de l'âme, une vie de l'esprit.
00:33:46 Et ça, c'est être libre.
00:33:49 Être vivant, c'est être libre.
00:33:51 Quand on parvient à se rendre compte de qui on est,
00:33:53 on transige beaucoup moins sur son désir
00:33:56 et on se laisse moins aliéné,
00:33:58 que ce soit par sa famille, par ses groupes sociaux,
00:34:01 ou collectifs, ou que sais-je encore.
00:34:03 Donc, tout a un prix. Même la liberté.
00:34:05 - Bien sûr. Merci, Gabriel.
00:34:09 - Merci beaucoup.
00:34:11 - Avec plaisir.
00:34:13 - Allez, une petite pause et on continue à vous donner la parole.
00:34:15 Venez témoigner de vos amours au pluriel,
00:34:17 puisqu'on parle de polyamour.
00:34:20 - Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ?
00:34:23 0826 300 300
00:34:26 - Vers le plus grand site de webcam live
00:34:28 réservé aux adultes.
00:34:30 - 14h-16h, Brigitte Lahaye Sud Radio.
00:34:34 - Avec Samuel Dock, psychanalyste,
00:34:37 la grande question, peut-on aimer plusieurs personnes ?
00:34:40 Il me semble bien que oui.
00:34:42 Et nous avons Estelle maintenant, qui est en ligne avec nous.
00:34:45 Bonjour Estelle, merci de prendre la parole.
00:34:47 - Bonjour Brigitte, je suis très contente.
00:34:51 Je vous écoute depuis très longtemps,
00:34:53 donc je suis très contente de pouvoir participer à l'émission.
00:34:56 Bonjour M. Samuel Dock.
00:34:58 - Bonjour. Merci.
00:35:00 - Voilà.
00:35:02 J'ai vécu une histoire d'amour passionnante
00:35:06 avec un homme qui avait déjà deux femmes, en fait.
00:35:10 Je vous explique.
00:35:12 Donc, il était marié,
00:35:14 et il avait une maîtresse de longue date,
00:35:16 ça veut dire depuis 10 ans,
00:35:18 il était déjà avec une femme, donc extra-consulgale.
00:35:21 Et donc, cette relation a démarré,
00:35:25 il y a à peu près un an,
00:35:28 qui durait juste très court.
00:35:31 Mais en fait, ce monsieur, il a repéré
00:35:34 que moi, j'étais en solde de poids assez facile,
00:35:37 parce qu'en fait, ma relation, en fait, avec mon mari,
00:35:41 je suis toujours mariée,
00:35:43 c'était en fait un mariage qui battait d'elle,
00:35:47 donc je n'ai jamais ni vu, ni entendu,
00:35:50 donc il n'y avait plus de dialogue dans la maison, ni rien du tout.
00:35:53 Donc ce monsieur, si vous voulez,
00:35:55 il a vu que j'étais vraiment très facile comme poids,
00:35:59 et donc on a entamé une relation
00:36:01 qui s'avérait vraiment très passionnante,
00:36:03 en m'étant mouveuse l'un à l'autre.
00:36:06 Mais pour vous dire qu'au début, donc, cette relation,
00:36:09 ce monsieur, il m'avait déclaré
00:36:11 qu'il a quitté sa maîtresse,
00:36:14 donc il n'a que sa femme,
00:36:16 qui s'avérait tout à fait faux après,
00:36:18 parce qu'il s'est très vite remis avec la maîtresse.
00:36:21 Et donc, cette relation était partie
00:36:26 sur les bases assez malsaines,
00:36:29 parce qu'au final, moi, j'ai accepté, si vous voulez,
00:36:33 enfin, malgré moi, à cause des sentiments que j'avais vers lui,
00:36:40 une relation à pratiquement quatre personnes, vous voyez.
00:36:44 Donc en fait, il y avait mon mari, il y avait sa femme,
00:36:46 il y avait la maîtresse, voilà.
00:36:48 Donc on était très très nombreux dans cette manège,
00:36:53 et très rapidement, ça a commencé de tourner,
00:36:59 si vous voulez, de ma part, en jalousie très malsaine.
00:37:03 En fait, je me suis rendue compte que j'étais très jalouse
00:37:07 et que je n'ai jamais connu avant ce sentiment-là.
00:37:10 En fait, j'ai commencé à me comparer à cette maîtresse-là,
00:37:16 et en même temps, de me diminuer par rapport à elle.
00:37:21 Donc en fait, ça veut dire que je le sentais...
00:37:23 - Ça vous a déstabilisé, vous étiez très amoureuse de lui,
00:37:28 et vous aviez le sentiment de ne pas être
00:37:31 à la place que vous aviez envie d'être, quoi.
00:37:34 - Exactement, exactement.
00:37:36 En fait, c'était une situation très ambigüe,
00:37:38 parce que le monsieur, il me dit qu'il m'aime,
00:37:41 mais en même temps, il m'aime plein d'autres femmes.
00:37:44 Donc en fait, c'était un peu incompréhensible pour moi,
00:37:49 et une situation vraiment très malsaine.
00:37:53 Donc j'ai très mal vécu.
00:37:55 Et ce sont des situations qui ont...
00:37:58 Enfin, cette particulière situation m'a provoqué vraiment des dégâts,
00:38:03 je dis là, c'était plus des hommages que les trophées, vous voyez.
00:38:10 Donc je n'ai pas vraiment profité de cet amour comme il fallait.
00:38:16 Voilà, j'ai un sentiment très modifié.
00:38:20 - Quand on vous écoute, on se dit que dans cette écologie sentimentale
00:38:24 que vous avez connue, les protagonistes n'étaient pas tous très clairs
00:38:27 dans leurs intentions, dans leurs sentiments,
00:38:29 et qu'il était difficile d'y voir clair, justement.
00:38:33 - Oui, tout à fait.
00:38:35 Parce qu'en fait, je pense que d'une part,
00:38:40 moi, je n'ai jamais connu la femme de ce monsieur,
00:38:43 j'ai connu sa maîtresse,
00:38:45 mais ce monsieur, il m'a montée sur tous les angles.
00:38:48 - Alors, en même temps, au début, il vous dit bien qu'il est marié,
00:38:53 si j'ai bien compris ?
00:38:55 - Oui, bien sûr, et il n'a pas l'intention de se divorcer.
00:38:59 Donc, c'est quelque chose qui était clair.
00:39:04 - Donc, vous voyez, c'est-à-dire que ce qui s'est passé, à mon avis,
00:39:08 vous êtes toujours avec votre mari ?
00:39:10 - Oui, hélas.
00:39:12 - Hélas, ça c'est autre chose.
00:39:15 Donc, si vous voulez, au début, il vous dit bien qu'il est marié,
00:39:18 vous savez bien que de toute façon, ça ne peut être qu'une aventure,
00:39:22 mais vous vous êtes enflammée plus que vous n'auriez pensé pouvoir le faire,
00:39:27 et peut-être que si vous aviez su à quel point vous aviez besoin de vous enflammer,
00:39:32 parce que moi je dis souvent que quand on tombe amoureuse,
00:39:34 ce n'est pas par hasard,
00:39:36 peut-être que vous auriez résisté à cette...
00:39:40 Donc, c'est quelque part...
00:39:43 Je ne dis pas que la relation a été saine pour vous,
00:39:46 mais on ne peut pas dire non plus qu'il vous a menti.
00:39:49 - En fait, non, d'un côté, oui, et d'un côté, non.
00:39:55 Parce qu'il a menti de côté de sa maîtresse.
00:39:59 - Mais il a peut-être été sincère au départ,
00:40:04 c'est-à-dire qu'il a peut-être pensé que vous alliez remplacer sa maîtresse,
00:40:07 et puis finalement, il a vécu ce qu'il a vécu avec vous,
00:40:10 et ensuite il a repris sa maîtresse, vous voyez.
00:40:13 Donc, c'est un... Certes, mais vous savez, en amour, on ment.
00:40:18 Sans le faire exprès, mais souvent on ment.
00:40:22 - Mais Brigitte, il a repris la maîtresse en même temps que moi,
00:40:25 donc en fait, on était, si vous voulez, deux.
00:40:28 - Mais je rejoins Brigitte, vous étiez ce qu'on appelle polyaccueillante.
00:40:33 Il y a un terme pour ça, c'est polyaccueillante,
00:40:35 c'est-à-dire que vous accueillez à ce moment-là le polyamour de cet homme
00:40:38 sans être vous-même polyamoureuse.
00:40:40 - Oui, tout à fait. - Polyaccueillante, c'est le terme.
00:40:43 - Je suis d'accord, oui, tout à fait, oui, oui.
00:40:45 Oui, parce qu'en fait, je n'ai pas pu faire autrement
00:40:50 que d'avoir la passion pour ce monsieur-là,
00:40:53 mais en même temps, j'ai eu le sentiment que je suis moins que rien.
00:40:59 - Oui, oui, je comprends. Non, mais je comprends à quel point
00:41:01 ça vous a mis en danger par rapport à votre estime de vous-même,
00:41:04 ça, je le comprends bien.
00:41:05 Mais si on va au bout, Estelle, on peut dire aussi que vous,
00:41:08 vous avez à un moment donné été polyamoureuse
00:41:10 puisque vous étiez encore avec votre mari.
00:41:12 - Oui, tout à fait.
00:41:15 Oui, c'était une relation extra-conjugale
00:41:19 qui dépasse un peu mes codes aussi.
00:41:23 - Oui, mais je pense, Estelle, puisque vous nous appelez,
00:41:27 c'est certainement parce que quelque part,
00:41:29 c'est quelque chose qui est encore compliqué pour vous.
00:41:32 C'est par rapport à vous-même qu'il faut arriver à analyser la situation.
00:41:37 C'est-à-dire que c'est une situation où vous ne vous êtes pas retrouvée
00:41:41 parce que votre morale ne correspond pas
00:41:44 à ce que vos sentiments vous ont fait vivre.
00:41:48 - Je suis complètement d'accord avec Brigitte.
00:41:50 Et je crois que ce qui est réfréné, ce qu'on essaie de s'interdire,
00:41:53 on le fait grandir.
00:41:54 Quand je reçois des couples en thérapie,
00:41:55 je remarque que quand il y a une relation extra-conjugale,
00:41:58 si on interdit à l'autre d'en parler, de le voir, de voir son amant,
00:42:01 eh bien, on cultive en réalité cette relation.
00:42:03 Alors que si on accueille les choses, qu'on les nomme, qu'on les pense,
00:42:06 les choses souvent s'essoufflent par elles-mêmes.
00:42:08 Parce qu'en plus, on perd la dynamique de la transgression
00:42:10 qui est quand même un moteur formidable de passion.
00:42:14 - Je crois, Estelle, que vous avez été dépassée
00:42:17 par votre désir et vos sentiments
00:42:19 et qu'il faut être plus indulgente avec vous-même
00:42:22 et vous pardonner cette erreur que votre pulsion vous a fait faire.
00:42:28 - Oui, tout à fait, je pense aussi.
00:42:31 Mais en même temps, on s'est dit qu'on avait fait une erreur,
00:42:35 une erreur qui devrait plus se reproduire.
00:42:38 Parce que par rapport à ce qu'on parle au sujet du polyamour,
00:42:43 c'est peut-être un peu convenir à une personne,
00:42:46 mais pas à tout le monde.
00:42:47 Donc moi, personnellement, je le sens vraiment très néfaste
00:42:52 et toxique pour ma part.
00:42:54 - Oui, c'est toxique pour vous.
00:42:56 C'est sûr que c'est toxique pour vous.
00:42:58 Mais ce que je veux vous dire, c'est que vous avez osé vivre votre désir
00:43:02 et vous en payez le prix fort.
00:43:06 Je pense que c'est important que vous acceptiez de vous pardonner
00:43:09 d'avoir osé vivre ce désir qui, quelque part, pendant quelques semaines,
00:43:13 peut-être, vous a donné le sentiment de vivre vraiment.
00:43:17 Parce que j'entends bien que vous n'êtes pas heureuse dans votre mariage, voyez ?
00:43:21 - Non, non, non.
00:43:24 - Et c'est peut-être en acceptant de reconnaître que vous avez été heureuse
00:43:29 pendant quelques semaines, le temps que vous pensiez
00:43:33 qu'il pouvait y avoir quelque chose,
00:43:35 que vous allez pouvoir faire la paix avec cette histoire
00:43:40 qui, pour l'instant, me semble-t-il, vous hante un peu.
00:43:43 - En fait, effectivement, parce qu'on s'est rencontré après coup,
00:43:49 on s'est rencontré sur tous les détails qui sont passés
00:43:53 et qu'on n'a pas vu sur le moment,
00:43:55 parce qu'on était aveuglés par l'amour, par la grande lumière, etc.
00:44:00 Donc on était vraiment dans le brouillard
00:44:03 et là, je vois très bien qu'il n'y avait aucun lendemain dans cette relation-là.
00:44:09 Il y avait juste le plaisir momentané d'un monsieur
00:44:14 qui a un ego surdimensionné, qui veut collectionner des dames.
00:44:18 Donc le plus il a de mieux, c'est.
00:44:20 Parce qu'en fait, après coup, ce qui s'est passé,
00:44:24 la relation s'est arrêtée,
00:44:26 parce que je me suis rendu compte qu'il était déjà sur une quatrième dame.
00:44:31 - Oui, oui, je sais.
00:44:33 Mais c'est pour ça, vous avez dit quelque chose qui m'a un petit peu étonnée au départ.
00:44:37 Vous avez dit "j'étais une proie facile".
00:44:40 Mais bien sûr qu'il vous a utilisé à des fins sexuelles
00:44:45 et je ne suis pas en train de le défendre.
00:44:47 Je dis juste qu'il faut que vous compreniez
00:44:49 qu'à un moment donné, vous avez eu besoin de cette drogue qu'est la passion.
00:44:53 Et c'est ça qu'il faut que vous compreniez.
00:44:57 Ça veut dire que vous n'êtes pas heureuse dans votre vie
00:45:00 et que cette drogue vous a fait croire à un moment donné
00:45:03 qu'au moins vous alliez être heureuse.
00:45:05 Donc peut-être que c'est important de comprendre aujourd'hui
00:45:07 qu'est-ce que vous pouvez faire pour que votre vie aille mieux.
00:45:10 Sinon vous risquez de retomber à nouveau amoureuse
00:45:13 et peut-être à nouveau de vous blesser.
00:45:14 Vous comprenez ?
00:45:16 - Oui, je pense que c'est une chose à régler personnellement, je pense.
00:45:27 - Oui, je crois.
00:45:30 Tirez profit de cette leçon qui peut-être est lourde aujourd'hui
00:45:35 mais qui peut-être indique quelque chose sur votre vrai désir.
00:45:39 - Et peut-être voir aussi ça autrement que comme une fausse note,
00:45:42 dites-vous aussi qu'il y a eu de la joie, il y a eu de la gaieté,
00:45:45 il y a eu de la jouissance.
00:45:46 Vous voyez, ce n'est peut-être pas forcément totalement une erreur
00:45:49 parce que l'issue était néfaste.
00:45:51 Il y a aussi eu un bénéfice, il y a eu des choses qui vous ont porté à un moment donné.
00:45:54 Sinon vous vous seriez rétracté.
00:45:56 Donc essayez aussi de penser non pas à ce que cette relation vous a prise
00:45:59 mais à ce qu'elle vous a donné.
00:46:01 Même s'il y a eu encore une fois, j'entends des blessures.
00:46:03 - Évidemment, elles sont là.
00:46:05 - Absolument, palpables.
00:46:07 - Bon courage Estelle et merci de votre témoignage.
00:46:10 On voit bien que c'est loin d'être simple évidemment le polyamour.
00:46:14 Alors petite devinette, qu'est-ce qui fait la différence
00:46:16 entre une femme qui excite et une qui énerve ?
00:46:20 Ça va faire plaisir à Wilfried je pense cette devinette.
00:46:23 Allez, on se retrouve après les infos.
00:46:26 Alors Samuel Dock est avec nous, vous êtes psychanalyste.
00:46:39 Alors on sait bien sûr qu'on peut aimer plusieurs personnes,
00:46:42 peut-être pas de la même manière.
00:46:44 De là à penser que le polyamour est la nouvelle manière de faire couple,
00:46:49 c'est peut-être pas sûr.
00:46:50 Mais en tout cas on en parle avec vous sur Sud Radio.
00:46:53 Quel que soit votre avis, surtout venez témoigner
00:46:55 parce que finalement je trouve que c'est en vous parlant,
00:46:58 en parlant avec vous qu'on arrive à avancer tous ensemble.
00:47:01 Et donc je vous en remercie.
00:47:03 On va donner la parole à Valérie qui a un point de vue tout à fait différent.
00:47:06 Mais d'abord je voudrais la réponse à ma devinette.
00:47:09 Qu'est-ce qui fait la différence entre une femme qui excite et une qui énerve ?
00:47:13 - Malheureusement Brigitte, ce sera ajouté à la longue liste de mes flops
00:47:16 parce que je n'ai pas trouvé.
00:47:18 - Bon, et bien c'est le mariage.
00:47:20 On n'ose plus dire des choses pareilles.
00:47:24 - Il faut.
00:47:25 - Bonjour Valérie.
00:47:26 - Oui, bonjour Brigitte et bonjour Samuel Dock.
00:47:29 - Bonjour Valérie.
00:47:30 - Merci de témoigner.
00:47:31 Donc pour vous, on ne peut pas aimer deux personnes.
00:47:35 - Moi je ne sais pas en fait.
00:47:39 Je ne sais pas aimer deux personnes à la fois.
00:47:41 Je n'ai pas su.
00:47:44 Je ne comprends pas en fait comment on peut aimer d'amour deux personnes.
00:47:49 Alors ce sont des amours différents certainement.
00:47:52 Mais moi non, je ne sais pas.
00:47:55 Alors après, est-ce que c'est dû à ma jalousie ?
00:47:58 Parce que quand je suis amoureuse, oui je suis jalouse.
00:48:02 Je ne sais pas.
00:48:04 - Alors Valérie, je vais vous rassurer.
00:48:06 Mais quand on est dans la passion amoureuse,
00:48:08 dans la passion qui nous prend les tripes
00:48:10 avec les petits papillons dans le ventre, etc.
00:48:13 C'est très très très rare que quelqu'un qui est dans cet état-là
00:48:16 ait une relation sexuelle avec quelqu'un d'autre.
00:48:20 - Ah oui, c'est sûr.
00:48:23 Moi je pense que non.
00:48:25 Quand on a les papillons dans le ventre, c'est pour une personne.
00:48:29 - On est assez exclusifs.
00:48:31 Je crois dans ces moments qui ne sont pas durables d'ailleurs.
00:48:36 C'est rare qu'une histoire passionnelle comme ça
00:48:39 où on a besoin de se sauter dessus plusieurs fois par jour,
00:48:43 ça dure rarement très longtemps.
00:48:45 Mais dans ces moments-là, je ne crois pas qu'on ait envie de quelqu'un d'autre.
00:48:48 Je ne sais pas ce que vous en pensez Samuel Dock ?
00:48:50 - Je vous rejoins complètement Brigitte.
00:48:53 Et la réflexion que j'étais en train de me faire,
00:48:55 c'est que je pensais à Saint-Augustin qui disait que souvent,
00:48:58 on confond aimer l'autre avec aimer l'amour.
00:49:01 Et je me demande si là, sur le polyamour,
00:49:03 on ne confond pas aimer ses différents conjoints
00:49:06 et aimer la partition amoureuse,
00:49:09 l'architecture sentimentale singulière, peut-être dissidente,
00:49:13 qui s'ouvre avec cette question du polyamour.
00:49:15 Or, et Brigitte c'était dans votre introduction,
00:49:18 aimer l'autre c'est un processus qui est long,
00:49:20 qui est organique, qui demande des confidences,
00:49:22 de grandir avec l'autre, de cheminer.
00:49:24 Je suis avec mon partenaire depuis 15 ans
00:49:26 et je découvre sans cesse ses facéties
00:49:29 et ses différents visages et j'en suis heureux.
00:49:31 Et je vois combien il faut du temps pour se rendre compte
00:49:33 de ce que c'est que aimer l'autre
00:49:35 et avoir le point sur ses propres sentiments.
00:49:37 Et dans le polyamour, je me demande comment on peut trouver
00:49:39 cette temporalité lente, délicate, méticuleuse,
00:49:42 pour pouvoir dépasser cette question d'aimer l'amour,
00:49:44 pour pouvoir aimer l'autre.
00:49:46 Ça aime, ça prend du temps, ça engage,
00:49:49 et c'est ça qui est beau.
00:49:51 - Mais, ça rejoint un peu ce que vous pensez, Valérie,
00:49:55 l'amour véritable est unique,
00:49:57 mais est-ce que pour autant, ça ne permet pas
00:50:01 ce que disait Lisa tout à l'heure des parentels,
00:50:03 c'est-à-dire qu'on peut aimer véritablement quelqu'un
00:50:06 et puis avoir du désir sexuel pour quelqu'un d'autre,
00:50:09 après on passe à l'acte ou pas,
00:50:11 c'est une histoire de morale de chacun.
00:50:13 Vous pouvez l'entendre ou pas, Valérie ?
00:50:17 - Oui, oui, je peux comprendre qu'on aime d'amour quelqu'un
00:50:22 et que sexuellement on soit attiré.
00:50:25 Oui, je peux.
00:50:28 Mais moi, non, je ne peux pas le faire.
00:50:31 En fait, je n'y arrive pas.
00:50:33 - Ça ne vous est jamais arrivé dans une relation,
00:50:36 vous êtes avec quelqu'un, vous êtes bien,
00:50:38 et de temps en temps, vous avez une petite pensée
00:50:42 de désir pour quelqu'un d'autre,
00:50:44 ça ne va pas plus loin, mais cette pensée-là,
00:50:47 quand même, elle existe.
00:50:48 - Oui, bien sûr, bien sûr, oui.
00:50:50 - Voilà, c'est tout le monde.
00:50:52 - Et ça reste du fantasme, quoi.
00:50:54 - Oui, oui, mais après, je dis bien,
00:50:56 c'est la morale de chacun.
00:50:58 Est-ce qu'on s'autorise ce désir-là
00:51:01 ou est-ce qu'on préfère ne pas se l'autoriser
00:51:04 parce que, par rapport à notre morale,
00:51:06 on considère que la fidélité, c'est un cadeau
00:51:09 qu'on fait à soi-même, même déjà, et à l'autre.
00:51:13 - Après, c'est une pollution.
00:51:15 - Oui, je ne sais pas.
00:51:18 Mais là, en tout cas, où il y a du contrôle,
00:51:21 là où on cherche à contrôler l'autre,
00:51:23 à le diriger, c'est qu'en général,
00:51:25 les choses sont déjà assez mal parties, vous voyez ?
00:51:27 - C'est-à-dire ?
00:51:30 - C'est-à-dire que le véritable amour, je crois,
00:51:32 implique une certaine forme de quiétude.
00:51:34 Je vais vous donner mon exemple personnel.
00:51:36 Moi, j'ai un côté doux rêveur.
00:51:38 Je pourrais tomber amoureux facilement.
00:51:40 Et j'ai déjà eu le sentiment d'avoir des sentiments
00:51:42 assez forts pour deux autres hommes que mon conjoint.
00:51:45 Et je vois, je lui en ai parlé très librement.
00:51:47 Et il a accueilli ça avec un phlegme,
00:51:49 presque une indolence profonde.
00:51:51 Et en fait, les choses se sont dissipées,
00:51:53 vous voyez, assez rapidement.
00:51:55 Donc, quand les choses sont pensées,
00:51:57 elles deviennent plus souples
00:51:59 et on est beaucoup plus à l'aise, en fait,
00:52:01 avec ces sentiments.
00:52:03 - Oui, oui, là, je comprends. OK. D'accord.
00:52:05 Après, moi, ma question,
00:52:07 c'est est-ce que c'est dû
00:52:09 à cette espèce de possessivité,
00:52:11 de jalousie
00:52:13 qui fait que je resterais
00:52:15 dans l'exclusivité ?
00:52:17 - L'abandon semble vous faire peur.
00:52:19 - Oui.
00:52:21 - L'abandon semble vous faire peur.
00:52:23 Et c'est vrai qu'il faut
00:52:25 se sentir déjà bien, sécurisé,
00:52:27 avec soi-même, comme je le disais tout à l'heure,
00:52:29 pour pouvoir s'autoriser, justement, ces écarts,
00:52:31 ces parenthèses.
00:52:33 - Parce que moi, je me sens, enfin, j'ai l'impression
00:52:35 de... moi, toute seule, je suis
00:52:37 en sécurité. Et c'est lorsque
00:52:39 j'ai une relation
00:52:41 que je me sens moins... plus vulnérable,
00:52:43 moins en sécurité.
00:52:45 - Oui. C'est intéressant
00:52:47 ce que vous dites parce que ça montre
00:52:49 bien que
00:52:51 votre peur de perdre
00:52:53 l'emportera sur
00:52:55 la sécurité d'être aimée.
00:52:57 - Oui, c'est possible, oui.
00:53:01 - Parce qu'au fond,
00:53:03 enfin, moi, j'ai tendance
00:53:05 à dire que lorsqu'on est bien
00:53:07 avec soi,
00:53:09 quand on est assez bien avec soi, ce qui semble être
00:53:11 votre cas,
00:53:13 l'amour
00:53:15 l'autre, c'est un plus.
00:53:17 Il est là, tant mieux, il est plus là,
00:53:19 tant pis, mais comme on est bien
00:53:21 avec soi, on se retrouve.
00:53:23 Donc, vous voyez, il y a quelque chose chez vous
00:53:25 qui laisse à penser que
00:53:27 vous voulez
00:53:29 avoir un peu d'emprise, en quelque sorte,
00:53:31 sur l'autre. - Voilà.
00:53:33 C'était ce que j'essayais de dire, mais vous l'avez beaucoup mieux dit, Brigitte.
00:53:35 - Non, non. - C'est un métier.
00:53:37 - Vous voyez, parce que tout d'un coup,
00:53:41 en effet, il vous appartient.
00:53:43 Et donc, ça veut dire
00:53:45 que vous avez besoin
00:53:47 d'avoir un peu
00:53:49 d'emprise, oui, sur l'autre.
00:53:51 - Mais ça ne me plaît pas.
00:53:53 - Ah ben, ça c'est autre chose. - Je veux pas ça, en fait.
00:53:55 - Ça c'est autre chose que ça ne vous plaise pas.
00:53:57 Mais c'est bien, parce qu'au moins, vous êtes capable
00:53:59 de le dire. Bravo.
00:54:01 - Oui, et ça, j'accepte pas
00:54:03 d'être dans le contrôle et l'emprise de l'autre.
00:54:05 Ça me pose un problème, en fait.
00:54:07 - Non, mais ce qui est formidable, Valérie, et j'insiste
00:54:09 là-dessus, c'est formidable
00:54:11 de reconnaître que ça ne vous plaît pas.
00:54:13 Ça veut dire que vous êtes lucide sur vous-même. Bravo.
00:54:15 - Bon, merci. - C'est le début.
00:54:17 C'est le début de la liberté, de pouvoir s'en rendre compte.
00:54:19 - Oui. Et ben, c'est ça, c'est que
00:54:21 je m'en rends compte et je ne sais pas comment régler ce problème,
00:54:23 en fait.
00:54:25 - C'est parce que vous avez certainement un peu de
00:54:27 de... comment dirais-je ?
00:54:29 De dépendance amoureuse.
00:54:31 - Effective, ouais. - Qui est chez vous.
00:54:33 Et c'est ça qu'il faut
00:54:35 que vous arriviez à travailler, c'est-à-dire que cette sécurité
00:54:37 que vous avez seule, c'est
00:54:39 une sécurité de façade, en fait.
00:54:41 - Hum-hum.
00:54:43 - Moi, je sais pas.
00:54:45 Je me sens bien quand même,
00:54:47 toute seule, mais effectivement, c'est la peur.
00:54:49 La peur de... oui, non, mais c'est
00:54:51 exactement ça, la peur de perdre le contrôle,
00:54:53 en fait, parce que je contrôle ma vie et...
00:54:55 - Bien sûr, bien sûr.
00:54:57 - Oui, mais vous savez, moi, parfois, je demande
00:54:59 à mes patients de me dire qu'ils sont prêts à lâcher le contrôle
00:55:01 et ils se mettent à pleurer
00:55:03 quand je leur demande.
00:55:05 Un fort émoi, c'est assez bouleversant,
00:55:07 parce qu'ils ont été tout le temps dans le contrôle,
00:55:09 toute leur vie, et qu'ils ont l'impression que ça va les
00:55:11 blesser, que ça va leur faire mal de lâcher le contrôle.
00:55:13 Et finalement, les semaines, les mois de thérapie
00:55:15 passent, et là, ils se disent
00:55:17 "Waouh, quel souffle que de pouvoir être soi".
00:55:19 - Oui.
00:55:21 Alors donc, à travailler sur le contrôle,
00:55:23 quoi, hein, ça fait prise, quoi.
00:55:25 - Ah oui, mais oui, Brigitte a raison.
00:55:27 - Merci beaucoup à vous,
00:55:29 je crois, en un coup de coeur. - Oui, mais de toute façon,
00:55:31 qu'est-ce qui nous met le
00:55:33 plus en danger que l'amour, finalement ?
00:55:35 Au fond. - Oui.
00:55:37 - Je veux dire, c'est... on voit bien...
00:55:39 - On est vulnérables. - Oui, franchement,
00:55:41 moi, ça m'a beaucoup frappée,
00:55:43 quand j'ai eu ma petite période mystique,
00:55:45 où j'ai rencontré beaucoup de gens
00:55:47 qui étaient dans, soit disant,
00:55:49 la spiritualité, eh bien, c'était
00:55:51 pratiquement que des gens qui vivaient
00:55:53 seuls. Parce que qu'est-ce qui nous met
00:55:55 le plus en danger que l'amour ?
00:55:57 - C'est très bien dit, Brigitte. Et finalement,
00:55:59 quelle est la seule issue de l'amour
00:56:01 véritable ? C'est pas le divorce, c'est pas
00:56:03 la séparation, c'est pas l'abandon, c'est pas la
00:56:05 tromperie, c'est le deuil.
00:56:07 - Hum.
00:56:09 - Eh bien, on en dit des choses, hein, en parlant du polyamour,
00:56:11 hein, Valérie ?
00:56:13 - Ça laisse beaucoup de
00:56:15 larges réflexions, quoi. - Oui, je crois
00:56:17 que ça fait des millénaires
00:56:19 qu'on parle de l'amour et qu'on n'a toujours
00:56:21 pas réussi à en donner
00:56:23 la vraie définition
00:56:25 universelle. - Il y a tellement de facettes
00:56:27 que... - Eh oui, eh oui.
00:56:29 - Bon, eh bien, encore quelque chose
00:56:31 de plus à travailler, quoi. - Oh, bah, c'est
00:56:33 formidable, tant qu'on travaille, c'est qu'on
00:56:35 est... on avance, hein,
00:56:37 c'est qu'on chemine.
00:56:39 Merci, Valérie. - Merci à vous.
00:56:41 Bonne après-midi, au revoir. - Merci, merci.
00:56:43 On fait une petite pause et puis on continue, évidemment,
00:56:45 à vous écouter et on essaye,
00:56:47 on essaye d'avancer, hein, parce que c'est pas facile,
00:56:49 sur l'amour. A tout de suite.
00:56:51 - Sud Radio, c'est vous qui
00:56:53 donnez le ton. - Quand on se fait pinta de nos
00:56:55 agriculteurs, on parle de nous que pour le salon de l'agriculture,
00:56:57 quand on a le président qui va
00:56:59 caresser le cul des vaches, comme on dit. - Sud Radio,
00:57:01 parlons vrai. - Ton nom d'emploi.
00:57:03 - 14h16,
00:57:05 Brigitte Laé, Sud Radio.
00:57:07 - Samuel Dock est avec nous,
00:57:09 on évoque le polyamour et
00:57:11 franchement,
00:57:13 merci, Samuel Dock, de vos réflexions.
00:57:15 Merci à tous ceux qui ont déjà témoigné.
00:57:17 Je trouve qu'on fait une belle
00:57:19 émission, on avance, on avance
00:57:21 bien et Tom, je crois,
00:57:23 on va bien avancer avec vous aussi. Bonjour, Tom.
00:57:25 - Bonjour, Brigitte.
00:57:27 Bonjour, Samuel. - Bonjour, Tom.
00:57:29 - Alors déjà, je... effectivement,
00:57:31 je voudrais confirmer ce que vous venez de dire.
00:57:33 J'ai vraiment apprécié le premier témoignage que tu as de Lisa,
00:57:35 si je ne dis pas de bêtises,
00:57:37 qui a dit énormément de choses.
00:57:39 Et du coup, ça a pas mal
00:57:41 trotté dans ma tête par rapport à ça
00:57:43 et également un mot que j'ai découvert de la part
00:57:45 de Samuel, d'être polyaccueillant.
00:57:47 - Moi aussi, je l'ai découvert. - C'est un mot qui n'est pas
00:57:49 polyaccueillant, donc maintenant, je saurai
00:57:51 l'utiliser à bonne assurance.
00:57:53 Et effectivement, ça donne une vision différente du polyamour,
00:57:55 je trouve, avec le fait d'être polyaccueillant.
00:57:57 Et là où je voudrais abondir,
00:57:59 c'est sur l'aspect "jalousie-envie".
00:58:01 Et là où beaucoup de personnes,
00:58:03 je pense, ne peuvent pas comprendre ce que c'est que le
00:58:05 polyamour ou se dire que ce n'est pas possible,
00:58:07 est-ce que c'est parce qu'elles seraient vraiment
00:58:09 jalouses qu'une personne aime quelqu'un d'autre
00:58:11 ou peut-être parce qu'elles ne
00:58:13 connaissent pas ce que ça peut être et
00:58:15 qu'elles n'ont jamais éprouvé, forcément, d'avoir d'autres sentiments
00:58:17 amoureux pour une personne. Et c'est là, à chaque fois,
00:58:19 même moi, des fois, j'ai du mal entre "jalousie-envie"
00:58:21 à bien déterminer lequel des deux c'est.
00:58:23 Mais il y a cette notion-là,
00:58:25 je pense, pour les personnes qui ne peuvent pas comprendre
00:58:27 ce que c'est d'être capable d'aimer plusieurs personnes
00:58:29 à la fois, c'est peut-être qu'elles n'ont
00:58:31 jamais été dans ce cas-là, comme souvent
00:58:33 c'est le cas dans plein de choses.
00:58:35 - Bien sûr, on a tendance
00:58:37 de toute façon à ne voir les choses qu'à travers son prisme
00:58:39 à soi, Tom, vous avez raison.
00:58:41 - Quelle est votre situation
00:58:43 - Oh pardon, allez-y, excusez-moi.
00:58:45 J'allais vous demander simplement quelle était
00:58:47 votre situation sentimentale pour qu'on puisse
00:58:49 vous suivre.
00:58:51 - Alors, moi, je suis en couple depuis
00:58:53 17 ans, voilà.
00:58:55 Je suis également
00:58:57 libertin à mes heures perdues.
00:58:59 Je ne suis pas encore
00:59:01 beaucoup seul, mais là,
00:59:03 on confond souvent ces sentiments
00:59:05 - Attention Tom, parce que
00:59:07 on vous perd un peu,
00:59:09 c'est dommage, parce que
00:59:11 - Vous m'entendez ?
00:59:13 - Oui, ça va, là.
00:59:15 - C'est plus bougé.
00:59:17 Non, je disais, oui, à mes heures perdues, je suis
00:59:19 libertin également. Dans ce milieu-là,
00:59:21 on confond souvent sentiments
00:59:23 et bien-être avec le plaisir, le sexe
00:59:25 et effectivement,
00:59:27 tout ça, ça peut se rejoindre
00:59:29 un petit peu, quand on peut croire quelque chose,
00:59:31 on peut croire qu'on est amoureux de plusieurs personnes.
00:59:33 Moi, je sais que dans ma jeunesse,
00:59:35 j'ai des sentiments pour plusieurs
00:59:37 personnes à la fois.
00:59:39 L'époque, donc, dans les années 90,
00:59:41 je ne sais pas ce qu'était que le polyamour,
00:59:43 l'identité, tout ça.
00:59:45 Et clairement, est-ce que c'était
00:59:47 me dire, alors, pas polyamour,
00:59:49 de ce que j'ai compris, il faut que les trois personnes soient
00:59:51 d'accord en étant
00:59:53 des émissions.
00:59:55 Mais effectivement, pour moi,
00:59:57 je ne parle jamais.
00:59:59 - Alors, Tom,
01:00:01 c'est intéressant parce que souvent,
01:00:03 quand on est jeune,
01:00:05 qu'on n'est pas encore "casé",
01:00:07 on peut être
01:00:09 avec plusieurs
01:00:11 personnes, avoir des sentiments pour plusieurs
01:00:13 personnes, mais je reviens à ce que disait
01:00:15 Samuel Doc, c'est que finalement, là, on est plus
01:00:17 dans le sentiment amoureux
01:00:19 que dans l'amour, puisqu'en fait,
01:00:21 on papillonne, si je puis dire.
01:00:23 Et donc, on pourrait
01:00:25 dire qu'en effet, vous étiez peut-être
01:00:27 polyamoureux à ce moment-là,
01:00:29 mais est-ce que vous le disiez vraiment
01:00:31 à vos différentes relations
01:00:33 ou est-ce qu'au fond,
01:00:35 vous cachiez le fait
01:00:37 d'être avec peut-être plusieurs personnes ?
01:00:39 - Alors justement, je n'étais pas avec
01:00:41 personne, mais vraiment le sentiment,
01:00:43 c'est quelque chose que je ressentais en moi,
01:00:45 en disant que la personne avec qui j'étais,
01:00:47 je l'aimais, et quand j'étais avec une personne,
01:00:49 j'ai eu le goût aussi de pouvoir le lui dire,
01:00:51 mais je ne le dis pas.
01:00:53 - Je suis désolée, on vous entend
01:00:55 vraiment mal, Tom, on va essayer de régler
01:00:57 ce problème, on va demander à notre réalisatrice
01:00:59 de faire quelque chose.
01:01:01 Je crois que ce qui est
01:01:03 important peut-être, et ça, on ne l'a pas
01:01:05 encore dit, Samuel Doc, quand on est
01:01:07 polyamoureux, on est donc
01:01:09 apte à dire "je t'aime" à
01:01:11 plusieurs personnes, en tout cas, au moins
01:01:13 à deux personnes. On est d'accord sur cette
01:01:15 définition ? - Exactement, vous avez tout à fait
01:01:17 raison, c'est vraiment cette capacité à
01:01:19 aimer plusieurs personnes,
01:01:21 c'est juste, ce qui ne signifie pas
01:01:23 d'ailleurs de se mettre en troupes
01:01:25 ou autre, c'est exactement ce que vous
01:01:27 venez de nommer, c'est la capacité à aimer
01:01:29 à plusieurs endroits, à plusieurs personnes,
01:01:31 c'est très juste. - Et ça, c'est peut-être
01:01:33 important de bien le signaler,
01:01:35 et au fond,
01:01:37 ce n'est pas pour autant qu'on va coucher
01:01:39 avec plusieurs personnes, c'est-à-dire qu'on peut très
01:01:41 bien aimer,
01:01:43 mais on a la possibilité
01:01:45 de se donner cette
01:01:47 liberté-là de dire "je t'aime" à plusieurs personnes.
01:01:49 Et je crois que c'est encore une fois
01:01:51 toujours par rapport à
01:01:53 soi qu'il faut essayer de comprendre
01:01:55 les choses, c'est-à-dire que
01:01:57 c'est d'abord par rapport à soi qu'on est polyamoureux,
01:01:59 pas par rapport aux autres, finalement.
01:02:01 - Oui, et d'ailleurs, le témoignage de
01:02:03 Tom est utile, puisqu'il nous aide à différencier le polyamour
01:02:05 du libertinage. Dans le libertinage, il y a
01:02:07 quand même une notion de "récréative"
01:02:09 érotico-sexuelle
01:02:11 et fantasmatique, tandis que dans le polyamour,
01:02:13 c'est vraiment le sentiment amoureux,
01:02:15 et comme vous l'avez très justement nommé, ça n'implique pas une pratique
01:02:17 sexuelle, d'ailleurs. C'est pour ça, le libertinage
01:02:19 n'est pas le polyamour, c'est pas la même chose. - Tandis que le libertinage,
01:02:21 on va éventuellement avoir des relations
01:02:23 sexuelles avec d'autres, mais on ne va pas dire "je t'aime"
01:02:25 à d'autres. - Non, non, non.
01:02:27 - C'est une différence assez
01:02:29 intéressante à signaler.
01:02:31 Tom, merci, on vous a retrouvé, je vous laisse
01:02:33 la parole. Allez-y. - Oui, effectivement,
01:02:35 pour remédier à ce que vous disiez à l'instant, ça m'est déjà arrivé
01:02:37 qu'une personne me dise comme ça "je t'aime"
01:02:39 dans le cadre du libertinage,
01:02:41 mais moi, je ne l'ai pas pris pour argent content,
01:02:43 puisque effectivement, les hormones, tout ça, le plaisir
01:02:45 nous font dire des choses. C'est pas la même
01:02:47 chose qu'effectivement quand on va côtoyer
01:02:49 une personne au quotidien
01:02:51 sans sexualité. C'est pour moi, je pense,
01:02:53 peut-être que le polyamour, c'est qu'il faut retirer la partie sexe
01:02:55 qui nous fait perdre la tête à des
01:02:57 moments, et vraiment de pouvoir
01:02:59 dire "voilà, je suis avec deux personnes, je ne sais pas
01:03:01 comment me départager" et tout ça.
01:03:03 Et voilà, et comme je disais,
01:03:05 quand j'étais plus jeune, effectivement, je n'avais qu'une seule
01:03:07 relation, je n'avais pas
01:03:09 de relation parallèle,
01:03:11 mais à des moments donnés, j'avais envie de dire
01:03:13 "je t'aime" à une autre personne parce que j'étais bien avec elle.
01:03:15 Alors, est-ce que ça pouvait être du polyamour,
01:03:17 est-ce que c'était autre chose ? C'est différent,
01:03:19 mais il ne faut pas faire un amalgame, et puis surtout,
01:03:21 comme je disais au tout début, c'est l'envie
01:03:23 et la jalousie qui font
01:03:25 que des personnes ne se fassent pas comprendre,
01:03:27 et puis d'autres personnes, justement, sont polyaccueillantes.
01:03:29 - Et ça rejoint...
01:03:31 - Pardon, pardon. Allez-y Paul.
01:03:33 - Ça rejoint ce que disait Brigitte,
01:03:35 pendant qu'on cherchait à retrouver notre
01:03:37 connexion avec vous, c'est que ça questionne le rapport à soi,
01:03:39 cette notion de jalousie, cette notion d'envie.
01:03:41 Et pour vous répondre, quand on est jaloux, c'est qu'on
01:03:43 veut ce que possède l'autre, tandis que quand on
01:03:45 est envieux, c'est qu'on veut détruire ce que l'autre a.
01:03:47 Voilà, c'est là que se situe
01:03:49 la différence.
01:03:51 Et j'apprécie aussi beaucoup votre propos sur le couple
01:03:53 au quotidien, comme une manière de grandir
01:03:55 avec l'autre, parce que
01:03:57 aimer aussi, dans la globalité,
01:03:59 dans l'altérité, c'est aussi pouvoir accepter
01:04:01 finalement ce côté, parfois gris,
01:04:03 du quotidien, mais où peut émerger de la beauté
01:04:05 quand on arrive à rencontrer l'autre.
01:04:07 - Tout à fait. - Une sorte de sentiment sculpté
01:04:09 avec le temps. En tout cas, j'ai l'impression
01:04:11 que quand je reçois des patients,
01:04:13 ceux pour qui ça va le mieux sur le plan sentimental,
01:04:15 c'est ceux qui arrivent à cheminer au côté
01:04:17 de l'autre, à découvrir mieux l'autre,
01:04:19 et à se découvrir par là mieux eux-mêmes.
01:04:21 Donc je vous rejoins, je vous rejoins totalement.
01:04:23 - Et comme vous disiez dans les précédents témoignages,
01:04:25 à partir du moment où, comme avec votre compagnon,
01:04:27 quand il y a de l'acceptation,
01:04:29 tout paraît plus simple.
01:04:31 - Oui, oui.
01:04:33 Et ça, finalement, ça repose
01:04:35 sur ce qu'on appelle la sécurité affective
01:04:37 qu'on a eue ou pas durant l'enfance.
01:04:39 Si on a eu la chance d'être
01:04:41 assez sécurisé sur le plan affectif
01:04:43 dans l'enfance,
01:04:45 on va être plus à l'aise avec la jalousie,
01:04:47 on va être plus capable à faire confiance.
01:04:49 Enfin...
01:04:51 Alors après, nos relations
01:04:53 qu'on va rencontrer
01:04:55 tout au long de notre vie vont peut-être
01:04:57 construire cette
01:04:59 sécurité affective ou la détruire.
01:05:01 Mais c'est tellement...
01:05:03 Enfin, je veux dire, c'est une question individuelle.
01:05:05 On ne peut pas faire
01:05:07 une généralité sur tout ça.
01:05:09 - Non, oui, tout à fait.
01:05:13 Je suis entièrement d'accord avec vous,
01:05:15 parce que moi, je sais que dans mon enfance,
01:05:17 j'ai reçu beaucoup d'amour, tout ça.
01:05:19 Donc, effectivement, je ne suis pas...
01:05:21 - Inquiété.
01:05:23 - Parfois, je ne suis pas dans l'envie,
01:05:25 je ne suis pas dans la déception,
01:05:27 mais jalousie, certaines choses,
01:05:29 parce que je sais que j'aimerais les avoir,
01:05:31 ce n'est pas de la telle situation.
01:05:33 Mais effectivement, oui, ça rougera.
01:05:35 - C'est pour ça que souvent, dans la jalousie,
01:05:37 on l'avait évoqué lors d'une précédente émission,
01:05:39 en fait, c'est un désir refoulé
01:05:41 qui vient s'exprimer.
01:05:43 Souvent, c'est ça. Souvent, c'est ce qui se joue.
01:05:45 - Ça peut être ça, oui.
01:05:47 - Ça peut être ça.
01:05:49 - Mais si on a été aimé enfant,
01:05:51 on se sent suffisamment
01:05:53 aimable pour être aimé,
01:05:55 donc on n'est pas très inquiet si l'autre,
01:05:57 à un moment donné,
01:05:59 va faire une petite parenthèse,
01:06:01 pour reprendre cette jolie expression.
01:06:03 - D'accord.
01:06:05 - Bon, on avance, hein, Tom.
01:06:07 Merci beaucoup de votre témoignage.
01:06:09 - Merci infiniment.
01:06:11 - Est-ce qu'il faut tous se dire sexuellement ?
01:06:13 C'est le Love Conseil, dans un instant,
01:06:15 puis on va tester un coffret de jouets intimes
01:06:17 qu'on a envoyé
01:06:19 rue-des-plaisirs.com.
01:06:21 Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ?
01:06:23 0826 300 300.
01:06:25 - Car vous.
01:06:27 - CAM4.fr,
01:06:29 le plus grand site de webcams live
01:06:31 réservé aux adultes.
01:06:33 - Brigitte Lahaye, Sud Radio,
01:06:35 le Love Conseil.
01:06:37 - Alors, Samuel Dock, faut-il tous se dire
01:06:39 sexuellement ? Alors,
01:06:41 on le dit, on le répète dans cette émission,
01:06:43 bien sûr qu'il faut communiquer quand quelque chose
01:06:45 ne va pas sexuellement, ou quand on a envie
01:06:47 de quelque chose,
01:06:49 de là à faire un compte-rendu après chaque rapport
01:06:51 sexuel, c'est certainement pas bon
01:06:53 pour la sexualité du couple, ça je pense que
01:06:55 personne n'en doute. Je crois
01:06:57 que ce qui est important à comprendre, c'est que dans
01:06:59 je crois que c'est un de vos copains,
01:07:01 Lacan, qui avait dit "il n'y a pas
01:07:03 de rapport sexuel", c'est ça ?
01:07:05 Et en fait, qu'est-ce qu'il voulait dire
01:07:07 par là ? Il voulait dire que chacun
01:07:09 a sa fantasmatique,
01:07:11 et chacun imagine
01:07:13 pas forcément
01:07:15 la réalité de l'autre, c'est bien ça ?
01:07:17 Tout à fait. Donc,
01:07:19 ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'il y a une
01:07:21 part de mystère de l'autre
01:07:23 dans la rencontre sexuelle ?
01:07:25 Ah oui, oui.
01:07:27 Et je pense qu'on peut tout dire, mais je crois que
01:07:29 c'est un problème, et peut-être que je vais choquer
01:07:31 quelques-uns de vos auditeurs, mais je crois aussi qu'un peu de
01:07:33 pudeur, et de ne pas tout montrer, forcément,
01:07:35 ça peut aussi préserver le couple, parfois.
01:07:37 Voilà, donc je crois que
01:07:39 c'est important de se dire,
01:07:41 de ce Love Counsel, je voulais juste te montrer qu'à quel point
01:07:43 la transparence
01:07:45 dans le langage de la sexualité,
01:07:47 ça n'existe pas.
01:07:49 Donc, qu'il faille, évidemment,
01:07:51 quand il y a quelque chose qui va pas, le dire,
01:07:53 c'est important,
01:07:55 quand on a un désir
01:07:57 de quelque chose, c'est peut-être bien de le dire,
01:07:59 mais attention de ne pas
01:08:01 vouloir absolument
01:08:03 poser des questions sans arrêt,
01:08:05 ou tout dire. Et puis,
01:08:07 moi je trouve qu'un peu d'humour, ça aide
01:08:09 parfois à dire les choses sans les dire.
01:08:11 C'est vrai
01:08:13 que faire
01:08:15 une sorte d'examen
01:08:17 de ce qui s'est passé, ce serait finalement rendre
01:08:19 l'autre responsable,
01:08:21 voire le rendre
01:08:23 responsable de notre
01:08:25 propre plaisir, alors que, rappelons-le,
01:08:27 notre propre plaisir, il dépend
01:08:29 d'abord de nous, l'autre ne pourra nous
01:08:31 faire jouir que si on a
01:08:33 envie de
01:08:35 jouir, quelque part.
01:08:37 Donc,
01:08:39 essayez de communiquer
01:08:41 plutôt avec vos corps
01:08:43 pendant le rapport, et puis,
01:08:45 de temps en temps, quand il y a vraiment quelque chose qui ne va pas,
01:08:47 évidemment, il n'est pas question de
01:08:49 se taire, mais attention
01:08:51 à cette transparence
01:08:53 qu'on essaye de mettre partout,
01:08:55 et à mon avis, dans la sexualité, c'est pas
01:08:57 une bonne chose. - Je suis totalement d'accord, il faut
01:08:59 une part de manque, une part d'étrangeté et d'inconnu
01:09:01 pour pouvoir désirer.
01:09:03 - Voilà, donc, c'est important de
01:09:05 se le rappeler. Et nous avons
01:09:07 Séverine, qui a reçu ce coffret
01:09:09 "Mes premiers sex toys",
01:09:11 on le trouve sur l'enseigne
01:09:13 RueDesPlaisirs.com, et donc, en effet,
01:09:15 c'est un coffret avec pas mal de
01:09:17 jouets différents. Bonjour,
01:09:19 Séverine. - Bonjour,
01:09:21 Brigitte, et bonjour à votre
01:09:23 invité, Pascal. - Oh,
01:09:25 salut à elle, pas Pascal !
01:09:27 - Oui, oui, on s'entend.
01:09:29 - C'est qui ce Pascal, Séverine ?
01:09:31 - Mais non ! Je ne le connais
01:09:33 même pas, le Pascal ! - C'est bientôt Pâques, c'est pour ça.
01:09:35 - Non, non, dites-nous, pardon,
01:09:37 dites-nous. - Vous avez peut-être surnommé le petit
01:09:39 jouet violet Pascal, je ne sais pas.
01:09:41 - Non, non, même pas du tout.
01:09:43 Je ne lui ai pas donné de surnom, et
01:09:45 tout d'abord, merci beaucoup
01:09:47 pour le cadeau, et du coup,
01:09:49 les essais en même temps,
01:09:51 qui ont été,
01:09:53 on va dire, une découverte
01:09:55 pour moi, en partie. - C'est vrai ?
01:09:57 C'est vos premiers sex toys ? - Ah oui, vous connaissez.
01:09:59 Alors, le sex toy, j'en ai,
01:10:01 je connaissais et j'ai déjà utilisé.
01:10:03 Par contre, je n'ai jamais
01:10:05 utilisé le switch,
01:10:07 le stimulateur clitoridien,
01:10:09 en fait. - Le womanizer,
01:10:11 le fameux womanizer, vous n'aviez
01:10:13 jamais reçu ? - Non,
01:10:15 non, je savais même, alors,
01:10:17 pour dire, je suis peut-être un peu novice dans ce
01:10:19 domaine, parce que je ne savais même pas que ça existait
01:10:21 de cette façon-là, en fait.
01:10:23 Donc, voilà, je suis pas non plus
01:10:25 - Ah, on en découvre
01:10:27 tous les jours. Et alors, vous avez,
01:10:29 donc, vous avez reçu ce coffret,
01:10:31 il y a deux jouets, plus
01:10:33 un lubrifiant et un produit
01:10:35 pour nettoyer les jouets, hein ? - C'est ça,
01:10:37 oui, tout à fait, oui.
01:10:39 Donc, voilà, et on a
01:10:41 découvert ça, voilà,
01:10:43 avec mon partenaire,
01:10:45 et ça s'est, on a rigolé
01:10:47 au départ, évidemment, ce qu'on découvre,
01:10:49 c'est toujours un petit peu marrant d'avoir
01:10:51 ces petits jouets, on va dire, et puis
01:10:53 on se les est bien appropriés,
01:10:55 en tout cas, et ça s'est bien
01:10:57 passé, et appréciable,
01:10:59 en tout cas, pour ma part, pour le tout, les deux, d'ailleurs,
01:11:01 de toute façon, donc... - Et vous avez préféré lequel
01:11:03 des deux ?
01:11:05 - Ah bah le Womanizer, pour ma part.
01:11:07 - Ah, bah oui, voilà, je ne suis pas
01:11:09 très surprise, hein, je ne suis pas très surprise.
01:11:11 - Ah oui, non, là, c'est... Dis donc, j'aurais dû le découvrir bien avant !
01:11:13 - Oh ! Bah oui, il est jamais trop tard,
01:11:15 hein, Séverine. - Ah bah non, non, non,
01:11:17 il est pas trop tard, effectivement, mais
01:11:19 donc, non, non, j'en suis...
01:11:21 j'étais ravie de découvrir
01:11:23 ce... Alors, je pense,
01:11:25 probablement, peut-être, de ne pas l'avoir exploré
01:11:27 encore en
01:11:29 intégralité, mais...
01:11:31 - Bah écoutez, on vous le laisse,
01:11:33 vous en faites ce que vous voulez.
01:11:35 Bon, voilà que j'arrête pas à
01:11:37 l'arrêter, ce Womanizer, il continue à
01:11:39 vibrer, mais c'est pas grave, hein.
01:11:41 - Il a l'air puissant, parce que quand vous le posez
01:11:43 sur la table, ça fait vibrer la table jusqu'à moi.
01:11:45 - Oui, oui, je sais plus trop quoi en faire, mais bon,
01:11:47 je vais essayer de l'arrêter,
01:11:49 ça finira bien par s'arrêter.
01:11:51 - Tremblement de tête.
01:11:53 - J'ai eu le même problème aussi, quand même.
01:11:55 - Alors, comment vous l'avez arrêté ? Aidez-moi,
01:11:57 je vous en supplie, Séverine, dites-moi.
01:11:59 - Il faut appuyer longtemps dessus, en fait.
01:12:01 - C'est ce que je fais, mais...
01:12:03 - Bah oui, mais la première fois,
01:12:05 j'ai eu du mal aussi, j'ai attendu,
01:12:07 et puis après...
01:12:09 - Dans trois heures, il s'arrête ?
01:12:11 - Oui, oui, il en a eu pile.
01:12:13 - Non mais j'arrive pas. - Il fonctionne à pile, justement.
01:12:15 - Bon, bah, Marthie,
01:12:17 ça nous laisse le temps de jouir, hein.
01:12:19 Ah, ça y est, je l'ai arrêté.
01:12:21 Ah, je me sens mieux.
01:12:23 Non, mais je trouve que ce qui est pas mal, quand même,
01:12:25 c'est parce qu'on a deux jouets,
01:12:27 et plus, quand même, un lubrifiant,
01:12:29 pour 49,90 euros,
01:12:31 c'est... je trouve que le coffret
01:12:33 est intéressant pour ça, ça permet
01:12:35 vraiment de pouvoir s'amuser
01:12:37 pour pas trop cher, parce que c'est
01:12:39 quand même... voilà.
01:12:41 - Oui, tout à fait. - Ça, c'est le côté
01:12:43 très positif de ce coffret, je trouve.
01:12:45 - C'est ce que je me suis dit, voilà, pour découvrir,
01:12:47 c'est bien, après...
01:12:49 Comme c'est la ligne première, donc après, je sais pas
01:12:51 s'il existe d'autres,
01:12:53 mais s'il y a mieux, donc...
01:12:55 - On vous en enverra d'autres, Séverine,
01:12:57 j'ai compris le message, ne vous inquiétez pas.
01:12:59 - Ah, non, non, non, bah, j'en ai
01:13:01 profité de ce fait, évidemment, pour aller voir sur le site,
01:13:03 donc j'ai vu qu'il y avait
01:13:05 d'autres choses, et que ce sera une occasion
01:13:07 pour moi aussi, après d'aller
01:13:09 tester d'autres choses,
01:13:11 en commandant directement sur le site.
01:13:13 - Mais vous pourrez aussi en tester
01:13:15 d'autres, ne vous inquiétez pas. Alors, quelle note vous donnez
01:13:17 à ce coffret, Séverine ?
01:13:19 - Ah bah, je dirais 8, voilà, donc...
01:13:21 - D'accord, très bien.
01:13:23 - Je pense que ça reste,
01:13:25 c'est très correct, voilà, c'est quelque chose
01:13:27 qui me plaît bien. - Donc, 8 sur 10,
01:13:29 ce coffret, mes premiers sextoys,
01:13:31 que l'on trouve sur l'enseigne,
01:13:33 ruedesplaisir.com. Merci beaucoup,
01:13:35 Séverine, et on va continuer,
01:13:37 on va continuer avec
01:13:39 Anan, qui est avec nous, bonjour.
01:13:41 - Bonjour.
01:13:43 - Merci d'être avec nous. - Bonjour Brigitte.
01:13:45 Bonjour Samuel. - Bonjour Anan.
01:13:49 - Donc, vous aimeriez,
01:13:51 vous, essayer le polyamour.
01:13:53 - C'est ça, exactement,
01:13:55 oui. - Bah, il faut
01:13:57 essayer, alors, non ?
01:13:59 - Le problème, c'est que je n'ose pas encore franchir
01:14:01 le pas, parce que
01:14:03 le problème, c'est qu'on parlait d'incidélité
01:14:05 tout à l'heure, et le problème, c'est que
01:14:07 j'ai déjà été incidèle plusieurs fois,
01:14:09 énormément de fois.
01:14:11 Et à l'époque,
01:14:13 quand j'étais à la fin de mon
01:14:15 adolescence, j'ai fait ça
01:14:17 par le polyamour, mais c'était pas,
01:14:19 clairement pas du polyamour.
01:14:21 Parce qu'on ne compte pas au polyamour.
01:14:23 Derrière ça, il y a un conceptement, déjà, des deux
01:14:25 personnes, avant.
01:14:27 - Oui, oui, bien sûr, bien sûr.
01:14:29 Ou alors, si on est seul,
01:14:31 c'est d'annoncer
01:14:33 la couleur aux autres.
01:14:35 Il y a une idée de transparence,
01:14:37 dans le polyamour, de toute façon,
01:14:39 qui est assez à la mode, aujourd'hui,
01:14:41 de tout se dire. - Oui, j'ai remarqué,
01:14:43 oui.
01:14:45 - Et vraiment, ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que dans le polyamour,
01:14:47 les notions qui sont censées être centrales,
01:14:49 c'est égalité,
01:14:51 respect, consentement et liberté.
01:14:53 Donc, c'est vrai
01:14:55 que c'est différent de l'infidélité telle que
01:14:57 vous la présentez, théoriquement, en tout cas.
01:14:59 - C'est ça.
01:15:01 - Mais vous l'avez bien vécu,
01:15:03 l'époque où vous étiez, où vous aviez
01:15:05 plusieurs aventures,
01:15:07 vous étiez assez
01:15:09 infidèle, puisque vous l'avez dit, le mot,
01:15:11 donc je le réutilise.
01:15:13 - Oui, parce que, je parle du fait que,
01:15:15 comme je suis jeune, j'aime tâter,
01:15:17 explorer des choses.
01:15:19 Et je suis, on va dire,
01:15:21 en plus, liberté dans ce côté-là,
01:15:23 où je suis très libre sexuellement, d'un côté,
01:15:25 et il y a un autre
01:15:27 camp où je ne sais pas
01:15:29 prendre des décisions, dans la mesure où
01:15:31 je peux tomber amoureuse de plusieurs personnes.
01:15:33 - Ah oui.
01:15:35 - C'est ça, pour moi.
01:15:37 - Vous êtes, dans votre cœur,
01:15:39 si je puis dire,
01:15:41 un peu, une fille amoureuse.
01:15:43 - Oh, dire ça comme ça, je n'aime pas trop ce terme.
01:15:45 - Non ? Pourquoi ?
01:15:47 - Bah, je sais pas.
01:15:49 C'est trop...
01:15:51 On va se justifier,
01:15:53 et moi, j'aime pas trop me justifier, justement.
01:15:55 - Vous voulez rester vraiment libre.
01:15:57 - C'est ça.
01:15:59 - Oui, bah, à ce moment-là,
01:16:01 vous dites "je suis moi", et puis voilà.
01:16:03 - Voilà.
01:16:05 - Ça implique peut-être, si on gratte un peu,
01:16:07 de penser ce qui vous manque,
01:16:09 au fond de vous,
01:16:11 au fond de votre cœur, et pourquoi, finalement,
01:16:13 il y a cette quête de
01:16:15 plusieurs partenaires, de plusieurs personnes
01:16:17 à aimer. Parce que si, aujourd'hui, je suis
01:16:19 votre propos, si vous vous mettiez
01:16:21 dans un trouble, par exemple, il y a fort à parayer
01:16:23 que vous auriez envie d'aimer encore
01:16:25 d'autres personnes, que ce serait sans fin.
01:16:27 Peut-être que cela parle de votre façon
01:16:29 de vous aimer vous-même, au final, un petit peu ?
01:16:31 - Il est fort possible, ouais.
01:16:33 Il est fort possible, il y a sans doute.
01:16:35 - Oui.
01:16:37 - À la fois, vous avez dit que vous aviez été
01:16:39 infidèle, mais en même temps, vous avez
01:16:41 dit que vous avez aimé plusieurs
01:16:43 personnes en même temps. Donc, on voit bien
01:16:45 que chez vous, il y a une soif
01:16:47 d'amour et de sexualité
01:16:51 qui vous semble assez inépuisable,
01:16:53 et que tout ce qui pourrait limiter
01:16:55 cette soif ne vous va pas.
01:16:57 - C'est ça, oui, j'ai toujours
01:17:01 envie de plus.
01:17:03 Une personne, ça ne suffit pas, j'ai besoin
01:17:05 de plus d'amour.
01:17:07 - Donc, il y a quelque chose
01:17:09 qui serait peut-être,
01:17:11 j'aime pas trop ce mot, parce que ça voudrait dire
01:17:13 que ça vous fait souffrir, ce qui n'a pas l'air d'être le cas,
01:17:15 mais il y a une sorte d'addiction
01:17:17 à l'amour et au sexe.
01:17:19 - C'est ça, oui,
01:17:21 exactement, bravo, madame.
01:17:23 - Oui, mais est-ce que vous en souffrez, de ça ?
01:17:27 Est-ce que vous souffrez de ce besoin que vous avez,
01:17:29 ou pas ?
01:17:31 - Non, pas tellement, non.
01:17:33 - Est-ce que les autres en souffrent, à votre avis ?
01:17:35 - Les personnes, oui,
01:17:39 je vais pas m'en vanter,
01:17:41 j'ai clairement fait souffrir des personnes
01:17:43 avec qui j'étais avant, c'est pas un secret,
01:17:45 et j'ai moi-même aussi souffert en retour.
01:17:47 - Vous avez souffert
01:17:49 de les faire souffrir, ou vous avez
01:17:51 souffert parce qu'ils vous ont fait souffrir ?
01:17:53 - Les deux, un peu de rire pour me soulever.
01:17:55 - Je crois que pour être
01:17:57 en paix avec vous-même,
01:17:59 ça serait intéressant d'être plus clair
01:18:01 quand vous rencontrez quelqu'un.
01:18:03 Lui dire "moi, je suis libre,
01:18:05 je veux garder cette liberté
01:18:07 d'être, d'aimer,
01:18:09 et de cette liberté sexuelle,
01:18:11 je suis comme ça pour l'instant,
01:18:13 ça sera peut-être pas comme ça toujours,
01:18:15 mais pour l'instant, vous avez besoin
01:18:17 de cette liberté-là, donc accordez-vous-la,
01:18:19 reconnaissez-la,
01:18:21 et annoncez la couleur
01:18:23 aux autres, comme ça vous éviterez
01:18:25 des choses
01:18:27 qui peuvent
01:18:29 peut-être être prises pour des mensonges
01:18:31 ou des trahisons, et qui font
01:18:33 souffrir.
01:18:35 - Et aussi
01:18:37 pour que les personnes ne souffrent pas
01:18:39 aussi en retour.
01:18:41 - Ça parle aussi peut-être de ce que vous espérez
01:18:43 de ces liens sexuels, de ces liens
01:18:45 amoureux, parce que j'ai le sentiment en vous
01:18:47 écoutant qu'il y a des blessures, des blessures
01:18:49 anciennes, des blessures familiales, des blessures
01:18:51 de l'enfance, et que quelque part vous
01:18:53 attendez de ces autres, peut-être qu'ils vous
01:18:55 soulagent, qu'ils vous réparent,
01:18:57 mais malheureusement ça ne fonctionne pas,
01:18:59 alors ça vous oblige à changer de partenaire
01:19:01 en attendant de trouver cette réparation, cette cicatrisation.
01:19:03 Donc peut-être qu'il faudrait
01:19:05 pouvoir vous interroger sur ce qu'est
01:19:07 cette blessure qui vous fait tellement mal dans votre vie
01:19:09 et qui vous mène à cette compulsion
01:19:11 que décrit avec beaucoup de justesse
01:19:13 Brigitte, peut-être faire un travail sur
01:19:15 vous-même pour vous préserver ?
01:19:17 - Non, non.
01:19:19 En tout cas pour l'instant vous avez trouvé une solution
01:19:21 qui vous permet de moins souffrir.
01:19:23 Mais c'est une solution qui
01:19:25 n'aura qu'un temps.
01:19:27 C'est ce que veut dire Samuel.
01:19:29 Donc peut-être que ça vaut le coup
01:19:31 de vous poser
01:19:33 un peu la question de ce que vous
01:19:35 allez y chercher. Parce que
01:19:37 quand on parle d'addiction, on va chercher quelque chose
01:19:39 que de toute façon on ne peut pas trouver.
01:19:41 Vous comprenez ?
01:19:43 Donc vous allez chercher quelque chose que vous ne pouvez
01:19:45 pas trouver. Pour l'instant,
01:19:47 continuez à le chercher, puisque c'est mieux de
01:19:49 continuer à aller le chercher que de souffrir.
01:19:51 Mais
01:19:53 il faut peut-être un petit peu vous poser la question
01:19:55 de ce que vous allez chercher.
01:19:57 - Ça vous semble pertinent ce que
01:20:01 tout ce qu'on vient de dire sur cette idée d'un
01:20:03 soulagement dans la relation à l'autre par rapport à des blessures
01:20:05 passées ? Ça vous parle ? - Oui, oui, je vois.
01:20:07 Oui, oui, ça me parle. - Il y a bien eu des blessures
01:20:09 passées, n'est-ce pas ?
01:20:11 - Comme je l'ai dit tout à l'heure
01:20:13 à Mme Lahi, j'ai été aussi
01:20:15 trompée au retour. - Oui, oui, bien sûr.
01:20:17 - Ça en joue un peu, oui.
01:20:19 - Mais si vous voulez, pour l'instant,
01:20:21 sans doute que
01:20:23 dans votre enfance, vous n'avez pas eu cette
01:20:25 sécurité affective qui vous permet
01:20:27 d'être sereine dans la relation
01:20:29 à l'autre.
01:20:31 Donc on en prend
01:20:33 beaucoup, comme ça on n'en a pas une seule.
01:20:35 Et on est tranquille.
01:20:37 - C'est bien dit. - Vous voyez ?
01:20:39 - Oui, oui, je vois, oui. - Voilà.
01:20:41 Mais pour l'instant, vous n'avez
01:20:43 pas trop le choix à continuer comme ça.
01:20:45 Moi, je pense qu'il ne faut pas vous inquiéter.
01:20:47 Assumez-vous.
01:20:49 Et puis
01:20:51 essayez tout doucement de voir
01:20:53 comment vous pouvez vous sécuriser
01:20:55 vous-même. Parce que finalement,
01:20:57 on va chercher à travers les autres
01:20:59 quelque chose qui nous rassure nous-mêmes.
01:21:01 - Oui. - D'accord ?
01:21:03 - Oui, c'est vrai en plus.
01:21:05 - Vous avez besoin.
01:21:07 Ça vous fait certainement beaucoup de bien
01:21:09 de vous sentir aimée, de vous sentir désirée.
01:21:11 Et puis
01:21:13 à un moment donné, vous serez un peu plus rassurée
01:21:15 et je pense que vous arriverez à avancer.
01:21:17 Ne vous inquiétez pas. - C'est ça, exactement.
01:21:19 - Merci de... - C'est une question de temps.
01:21:21 - Oui, vous avez tout le temps.
01:21:23 Vous avez quel âge ? - 24 ans.
01:21:25 - Bon, alors, on n'a pas d'inquiétude.
01:21:27 24 ans, vous avez tout le temps.
01:21:29 Il n'y a pas de problème. - C'est ça.
01:21:31 - Merci de votre témoignage, en tout cas.
01:21:33 - C'est vous qui me remerciez. - Je vous en prie.
01:21:35 Au revoir.
01:21:37 On fait une petite pause et puis il est déjà temps
01:21:39 de conclure. À tout de suite.
01:21:41 14h16,
01:21:43 Brigitte Laé, Sud Radio.
01:21:45 4.fr, le plus grand site
01:21:47 de webcam live réservé aux adultes.
01:21:49 14h16,
01:21:51 Brigitte Laé, Sud Radio.
01:21:53 - Samuel Dock
01:21:55 est avec nous. Je rappelle le titre
01:21:57 de votre dernier livre. On n'en parle pas beaucoup
01:21:59 parce que ce n'est pas le sujet du jour, évidemment.
01:22:01 L'Enfant Thérapeute, c'est aux éditions Plon
01:22:03 qui expliquent bien d'ailleurs votre parcours.
01:22:05 On parle de poli-amour
01:22:07 aujourd'hui et en fait, on n'a pas eu de
01:22:09 témoignages de quelqu'un qui était réellement
01:22:11 poli-amoureux, ce qui montre bien que ça ne
01:22:13 correspond pas à beaucoup de monde dans
01:22:15 la société, contrairement à
01:22:17 la mode du poli-amour
01:22:19 qu'on entend beaucoup dans les médias.
01:22:21 Je pense qu'on n'a même pas
01:22:23 3% de gens qui sont
01:22:25 poli-amoureux. Donc ça, je crois que c'est important
01:22:27 en fin d'émission de le signaler.
01:22:29 Peut-être qu'on en a qui nous écoutent,
01:22:31 mais en tout cas, pas suffisamment pour qu'il y ait quelqu'un
01:22:33 qui ait eu envie de prendre la parole.
01:22:35 Et on va conclure avec vous, Naïma.
01:22:37 Bonjour.
01:22:39 Bonjour, Cydra Diop, bonjour Brigitte.
01:22:41 Je suis très émue.
01:22:43 C'est vrai que
01:22:45 pour de vrai,
01:22:47 depuis toujours,
01:22:49 je me suis toujours...
01:22:51 J'ai eu du mal à
01:22:53 comprendre
01:22:55 cette vie, les humains, ils sont
01:22:57 tous idènes, mais pas pareils. Du coup,
01:22:59 il y a plein de
01:23:01 formats différents et moi,
01:23:03 personnellement,
01:23:05 je voudrais juste vous dire que
01:23:07 non, je ne suis pas d'accord avec l'idée
01:23:09 du couple, l'idée d'être seule, tout ça,
01:23:11 mais moi, je me suis toujours,
01:23:13 sans savoir, occasionné
01:23:15 des relations
01:23:17 qui étaient...
01:23:19 Comment dirais-je ?
01:23:21 Intenses, mais il n'y a pas de projet,
01:23:23 il n'y a pas de... C'est bizarre,
01:23:25 ça ne m'a
01:23:27 jamais intéressée. Du coup,
01:23:29 dans ma jeunesse, j'ai eu des enfants,
01:23:31 j'ai cru aussi
01:23:33 au prince charmant, mais pour de vrai,
01:23:35 maintenant, à 54 ans, je peux dire
01:23:37 que j'ai toujours aimé
01:23:39 plusieurs, mais
01:23:41 tous les jours, s'il fallait,
01:23:43 j'adore aimer, aimer,
01:23:45 c'est une force,
01:23:47 donc du coup, je n'ai pas envie
01:23:49 de l'amour traditionnel où on
01:23:51 s'attache, on s'emprisonne,
01:23:53 on se questionne, on veut que
01:23:55 l'autre te ressemble et tout, mais non,
01:23:57 la vie, c'est merveilleux quand
01:23:59 c'est la liberté, en fait,
01:24:01 d'être bien avec tout le monde.
01:24:03 - Mais Naïma, vous avez
01:24:05 raison, puisque vous le vivez très bien.
01:24:07 - Oui, mais depuis toujours,
01:24:09 et quand j'écoute, parce que vous êtes
01:24:11 super fort, vous m'aidez beaucoup,
01:24:13 depuis mon enfance, ma maman,
01:24:15 je vous en ai déjà parlé, je suis enceinte de Harcourt,
01:24:17 on était dans un format,
01:24:19 j'étais éduquée, mais
01:24:21 c'est comme si
01:24:23 à l'âge adulte, c'est maintenant
01:24:25 que je comprends, je vais avoir 54 ans au mois d'avril,
01:24:27 et ben non, je suis...
01:24:29 je pense être...
01:24:31 - Vous êtes une amoureuse.
01:24:33 - Voilà, mais
01:24:35 ça paraît très prétentieux de dire
01:24:37 que, pour moi,
01:24:39 j'aime aimer,
01:24:41 ça me fait du bien,
01:24:43 j'adore être gentille, et dans mon éducation,
01:24:45 tout ça, c'est interdit.
01:24:47 Le format qu'on...
01:24:49 - Vous savez, Naïma,
01:24:51 vous me faites penser
01:24:53 au titre du livre que
01:24:55 j'ai commencé à écrire,
01:24:57 "C'est tout à fait ça, une femme libre
01:24:59 et sexuée".
01:25:01 - Mais c'est parce qu'en plus,
01:25:03 vous vous rendez compte, ma maman,
01:25:05 elle a été mariée à 15 ans,
01:25:07 elle a 10 enfants, mon père
01:25:09 il a... bon voilà, on a un parcours
01:25:11 assez... et moi j'ai envie d'écrire,
01:25:13 j'ai besoin de vous, parce que
01:25:15 j'ai des cahiers où je commence
01:25:17 à l'âge adulte à me dire, mais non,
01:25:19 mais moi, je suis une belle personne !
01:25:21 - Mais bien sûr !
01:25:23 - Dans cette société, on a l'impression que
01:25:25 dès qu'on peut dire
01:25:27 des choses comme ça, mais moi, c'est magique !
01:25:29 Ma vie, je pourrais vous y écrire,
01:25:31 toutes mes belles rencontres... - Mais vous avez rendu plein d'hommes
01:25:33 heureux ! - Mais c'est des bulles !
01:25:35 Mais c'est pas au passé, c'est toujours
01:25:37 présent ! - Mais oui !
01:25:39 - C'est des jardins secrets,
01:25:41 c'est incalculable, c'est l'imprévu,
01:25:43 c'est magique !
01:25:45 Moi, j'ai jamais osé
01:25:47 m'exprimer, vraiment, parce que...
01:25:49 parce que je suis martienne,
01:25:51 je sais pas, je sais pas...
01:25:53 Je ne sais pas, maintenant, du haut
01:25:55 de mes 54 ans et de mon parcours,
01:25:57 mais franchement, j'ai besoin
01:25:59 quand même, parce que j'ai aucune
01:26:01 culture générale, j'ai tout appris,
01:26:03 j'ai la soif d'apprendre, la soif de parler maintenant !
01:26:05 Et j'écris
01:26:07 parce que
01:26:09 je sais que le bien-être,
01:26:11 pour être bien, déjà,
01:26:13 il faut être bien avec soi-même,
01:26:15 et puis, savoir ce qu'on veut échanger,
01:26:17 moi, j'ai... - Non mais Naïma,
01:26:19 Naïma, vous avez...
01:26:21 Vous avez la chance
01:26:23 d'être libre dans vos désirs,
01:26:25 et d'avoir pris le chemin
01:26:27 qui vous convenait,
01:26:29 et qui répondait à vos désirs.
01:26:31 C'est une chance que vous avez eue,
01:26:33 et vous vous exprimez très bien !
01:26:35 - Oui, mais en plus aussi,
01:26:37 mon problème, entre guillemets,
01:26:39 c'est pas un problème, mais je cherche
01:26:41 encore à comprendre, parce que
01:26:43 pour de vrai,
01:26:45 j'ai pris soin dans mon éducation,
01:26:47 dans mon parcours, et j'ai toujours eu l'impression
01:26:49 d'être...
01:26:51 à côté de la plaque,
01:26:53 de ne pas comprendre pourquoi,
01:26:55 et finalement... - Non mais Naïma,
01:26:57 - J'appartiens à aucun format.
01:26:59 - Oui, mais Naïma, dès qu'on est en dehors
01:27:01 de la norme,
01:27:03 de ce qui semble normal
01:27:05 pour une société, on prend cher.
01:27:07 Les homosexuels ont pris cher,
01:27:09 et je pense qu'encore aujourd'hui,
01:27:11 c'est pas si simple d'être homosexuel.
01:27:13 Les femmes trop libres
01:27:15 prennent cher,
01:27:17 on prend cher dès qu'on n'est pas tout à fait
01:27:19 "comme il faut".
01:27:21 - Mais vous nous invitez
01:27:23 à penser qu'il n'est jamais
01:27:25 trop tard pour envoyer
01:27:27 Valdinguez ses normes, et aussi le fait que
01:27:29 vous les ayez identifiées, ça vous permet
01:27:31 de vous en émanciper, vous dites "Voilà, on a essayé
01:27:33 de me mettre dans un carcan, ma mère avait
01:27:35 ce modèle-là, elle a eu 10 enfants,
01:27:37 et vous avez refusé, à un moment donné, cette
01:27:39 aliénation-là, et pour moi, ça laisse
01:27:41 de l'espoir !
01:27:43 - La musique, la vie, parce que
01:27:45 finalement, je suis fonctionnaire territoriale
01:27:47 depuis 30 ans,
01:27:49 j'habite
01:27:51 dans le même appart depuis 22 ans,
01:27:53 l'âge de ma fille,
01:27:55 à soix de mon fils à 33 ans,
01:27:57 il vit à Berlin, mes enfants, ils sont hyper...
01:27:59 ils sont comme en sème de ouf,
01:28:01 et ça a toujours été ma force.
01:28:03 Ma maman, ça a été sa force, mais elle,
01:28:05 elle avait pas ce soix,
01:28:07 ce cul de parmi... - Non, peut-être,
01:28:09 mais elle a dû vous donner beaucoup d'amour.
01:28:11 - Mais,
01:28:13 pour de vrai, j'ai grandi dans le déni,
01:28:15 sans parler, toujours
01:28:17 à me faire toute petite,
01:28:19 à être craintive,
01:28:21 à avoir peur, et aujourd'hui,
01:28:23 mais aujourd'hui même, Brigitte, quand je vous
01:28:25 entends, vous êtes ma force.
01:28:27 Eh bien, je voyais ma mère,
01:28:29 femme algérienne, qui arrivait en France
01:28:31 avec le parcours des Harkis,
01:28:33 ma maman, elle est arrivée ici,
01:28:35 elle était émerveillée,
01:28:37 nous, les trois derniers, franchement,
01:28:39 on a...
01:28:41 on a reçu que de l'amour,
01:28:43 mais maman, elle savait pas nous expliquer.
01:28:45 Je sais pas que mon père est mort,
01:28:47 j'avais un an,
01:28:49 depuis la huitième,
01:28:51 il y a eu une neuvième grossesse du même papa,
01:28:53 il s'est pendu, j'avais un an,
01:28:55 les enfants, il est qui dans le ventre,
01:28:57 enfin, une histoire de ouf, Brigitte, j'écris tout,
01:28:59 mais franchement, un jour, c'est mon rêve de vous rencontrer,
01:29:01 c'était mon rêve de parler
01:29:03 avec vous, déjà,
01:29:05 et puis de toujours chercher à comprendre,
01:29:07 j'ai la soif d'apprendre,
01:29:09 et la musique, voilà mon parcours,
01:29:11 je disais, et bien, c'est mes rencontres,
01:29:13 toutes mes belles bulles,
01:29:15 et bien, c'est parce que je suis dans ce monde-là,
01:29:17 je dis sans berbère,
01:29:19 je peux pas partir sur place,
01:29:21 et pourtant, j'ai une stabilité incroyable,
01:29:23 j'aime ma vie,
01:29:25 et là, aujourd'hui,
01:29:27 je comprends que, ben oui, c'est ça, la vie,
01:29:29 en fait, pour de vrai, c'est la vie.
01:29:31 - Mais, vous voyez, je trouve que votre témoignage, pour conclure
01:29:33 cette émission, est assez chouette,
01:29:35 parce que vous êtes, à la fois, vous parlez beaucoup d'amour,
01:29:37 vous parlez de l'amour que vous avez reçu,
01:29:39 de l'amour que vous avez,
01:29:41 et vous parlez aussi beaucoup de
01:29:43 vos désirs que vous accordez.
01:29:45 - Oui, et après,
01:29:47 si je puis me permettre,
01:29:49 c'est que je respecte tous les formats,
01:29:51 les gens, ils peuvent...
01:29:53 - Mais vous savez,
01:29:55 vous savez, Naïma, quand on s'autorise
01:29:57 ses désirs,
01:29:59 on est forcément
01:30:01 tolérant avec les désirs des autres,
01:30:03 même si c'est pas les nôtres, c'est ceux qui ne
01:30:05 s'autorisent pas leurs désirs qui sont intolérants,
01:30:07 Samuel Doc. - Oui, je crois que
01:30:09 c'est ce que montre cette émission, d'ailleurs,
01:30:11 c'est que nos relations aux autres
01:30:13 parlent d'abord de nous, je vous rejoins
01:30:15 complètement.
01:30:17 - Moi, c'est vraiment
01:30:19 au jour le jour que je trouve
01:30:21 ma force. Aujourd'hui, je suis capable de parler,
01:30:23 je suis capable de m'exprimer,
01:30:25 j'ai envie, en plus, parce que
01:30:27 ça fait du bien pour de vrai,
01:30:29 d'échanger, les humains,
01:30:31 ils sont idem, ça c'est une
01:30:33 phrase de mon ami musicien
01:30:35 Henri Greve, ils sont idem les humains,
01:30:37 mais on n'est pas pareil, on est différent,
01:30:39 la différence c'est une richesse,
01:30:41 non ? - Mais oui ! - On est différent,
01:30:43 on peut parler calmement,
01:30:45 échanger, et moi, c'est toujours
01:30:47 inconsciemment,
01:30:49 naïvement, que je me suis dirigée
01:30:51 vers cette
01:30:53 route-là, et du coup, mes rencontres,
01:30:55 ce sont des bulles, et je vois des personnes,
01:30:57 mais ça a toujours été
01:30:59 magique, c'est mon jardin secret, et c'est mon format.
01:31:01 - Et bien gardez-le,
01:31:03 parce qu'il semble
01:31:05 vous convenir très très bien,
01:31:07 joli témoignage de liberté,
01:31:09 de liberté de ses désirs,
01:31:11 de tolérance, et au fond,
01:31:13 c'est compliqué l'amour,
01:31:15 de toute façon, l'amour,
01:31:17 donc chacun, chacun
01:31:19 fait ce qu'il faudrait peut-être
01:31:21 ajouter pour conclure cette émission
01:31:23 Samuel Doc, c'est qu'on n'a jamais
01:31:25 été aussi libre de faire les choix
01:31:27 qu'on a envie de faire, que dans notre
01:31:29 en France en tout cas,
01:31:31 parce que malheureusement, il y a encore des endroits dans le monde
01:31:33 où la liberté est loin d'être
01:31:35 là, mais
01:31:37 en tout cas en France, on a la liberté,
01:31:39 on a tous la liberté,
01:31:41 et essayons de
01:31:43 continuer à ce qu'elle existe, cette liberté-là,
01:31:45 donc ne jugeons pas les autres.
01:31:47 - Absolument, l'histoire n'est pas encore écrite,
01:31:49 à nous de le faire avec nos cœurs. - Voilà, et donc
01:31:51 soyez ce que vous avez envie
01:31:53 d'être, ce que vous pouvez être,
01:31:55 et puis si
01:31:57 ça ne vous convient pas, c'est que vos désirs
01:31:59 ne sont pas satisfaits, donc à ce moment-là
01:32:01 il faut peut-être essayer d'aller voir
01:32:03 quels sont vos vrais désirs,
01:32:05 et je terminerai peut-être en disant que
01:32:07 si vous êtes en train de juger
01:32:09 quelqu'un de proche
01:32:11 ou quelqu'un, parce que vous l'avez vu à la télé
01:32:13 qui raconte quelque chose,
01:32:15 et si vous le jugez un peu durement, c'est peut-être
01:32:17 parce que ça parle d'un de vos vrais désirs ?
01:32:19 - Exactement. - C'est peut-être
01:32:21 là-dessus qu'on peut terminer ? - Absolument, absolument.
01:32:23 Oui, oui, c'est une
01:32:25 écriture en tout cas, c'est une écriture de
01:32:27 soi que celle de notre relation à l'autre.
01:32:29 - Est-ce qu'il n'y a rien qui est de
01:32:31 plus agaçant que quelque chose qui parle
01:32:33 de nous chez quelqu'un d'autre et que c'est
01:32:35 quelque chose de nous que nous n'aimons
01:32:37 pas ? - Oui, ça veut dire qu'on s'alliène
01:32:39 à soi-même et qu'on se trahit
01:32:41 soi-même, et je crois qu'on peut difficilement être
01:32:43 plus coupable que lorsqu'on trahit la personne
01:32:45 la plus importante de notre vie, c'est-à-dire notre propre
01:32:47 individualité.
01:32:49 - Voilà, merci beaucoup à tous
01:32:51 et à toutes d'avoir témoigné,
01:32:53 on a eu beaucoup de témoignages différents
01:32:55 et puis on fait tous ce qu'on
01:32:57 peut. - Exactement.
01:32:59 - Et puis voilà, mais je crois qu'on a tous
01:33:01 besoin d'amour, on l'a dit hier et
01:33:03 on a entendu des témoignages
01:33:05 très différents, on a entendu hier des témoignages
01:33:07 beaucoup plus
01:33:09 sur l'amour durable, véritable,
01:33:11 aujourd'hui on a entendu un peu tout
01:33:13 et puis chacun prendra,
01:33:15 fera ce qu'il peut. Merci beaucoup
01:33:17 en tout cas Samuel Dock d'être venu
01:33:19 aborder ce sujet pas si simple,
01:33:21 en effet, je rappelle que
01:33:23 vous êtes évidemment psychanalyste, votre dernier livre
01:33:25 c'est "L'enfant-thérapeute", c'est aux éditions Plon
01:33:27 et vous avez écrit un très joli livre justement sur
01:33:29 les thérapies, les chemins de la thérapie
01:33:31 qui était chez Flammarion
01:33:33 pour ceux qui éventuellement ont envie d'aller chercher
01:33:35 leur vrai désir, parce que c'est aussi notre sujet
01:33:37 demain, on sera avec Sophie Cadalen
01:33:39 qui est également psychanalyste
01:33:41 et je pense qu'en effet
01:33:43 on la critique beaucoup la psychanalyse
01:33:45 mais c'est peut-être la thérapie qui permet le plus
01:33:47 d'aller chercher ses vrais désirs, donc
01:33:49 on verra ça, en tout cas demain avec
01:33:51 Sophie Cadalen.
01:33:53 Et puis, comme tous les jours, aujourd'hui
01:33:55 vous retrouvez Alexandre
01:33:57 de Lovann et puis je vous souhaite
01:33:59 à tous une très très belle journée et
01:34:01 beaucoup d'amour évidemment.
01:34:03 (Générique)
01:34:09 Des primes à l'arrachage, dans le Bordelais
01:34:11 vous êtes concerné ? - 8000 hectares qui vont être
01:34:13 arrachés, croyez-moi qu'on est loin de résoudre
01:34:15 le problème. - Ça va vous aider quand même !
01:34:17 - Ça va aider ceux qui souhaitent arrêter le métier.
01:34:19 - Voilà, ou ceux qui souhaitent
01:34:21 arracher une partie de leur vigne
01:34:23 pour se diversifier. - Exactement, mais
01:34:25 comme je vous dis, si demain vous avez une exploitation
01:34:27 de 20 hectares et que vous allez arracher
01:34:29 4, c'est pas la reconversion des 4 hectares
01:34:31 qui va faire que vous allez vivre.
01:34:32 Le Sud Radio, parlons vrai.