Avec Samuel DOCK, Docteur en Psychopathologie Clinique, psychanalyste. Auteur de plusieurs ouvrages, de « Les chemins de la Thérapie » - Éditions Flammarion et de « L’Enfant thérapeute » - Éditions Plon.
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00:00:00 avec nous.
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00:00:06 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:11 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio et bien sûr
00:00:15 d'abord je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2024 avec évidemment
00:00:20 beaucoup d'amour mais peut-être aussi beaucoup d'humour parce que franchement cette période
00:00:25 de trouble, je trouve qu'on manque peut-être un peu d'humour et quoi de mieux que l'humour
00:00:30 pour se sentir mieux même lorsqu'on traverse des moments difficiles.
00:00:34 Je ne sais plus qui a dit qu'il fallait pouvoir de rire de tout parce que c'est le seul moyen
00:00:40 évidemment de ne pas sombrer dans la déprime.
00:00:43 Nous sommes aujourd'hui avec Samuel Dock et il a envie de vous aider à déstresser mais
00:00:50 d'abord il va nous expliquer quelle est la différence entre le stress, l'anxiété et
00:00:54 l'angoisse parce que c'est vrai qu'on a un peu tendance à tout mélanger.
00:00:57 Nous pourrons aussi voir quelles sont les raisons valables d'être stressé et quels
00:01:02 sont les moments où le stress n'a aucune raison d'être et c'est important parce qu'à
00:01:07 ce moment-là il faut essayer de l'évacuer le plus vite possible.
00:01:09 Quant à l'angoisse, elle peut aller jusqu'à provoquer des crises de panique donc c'est
00:01:14 important d'en parler et je pense tout particulièrement à ceux d'entre vous qui vivent avec quelqu'un
00:01:20 de particulièrement angoissé et qui a peut-être besoin de conseils pour savoir comment l'aider,
00:01:26 comment aider son partenaire à dépasser ses angoisses ou ses stress qui sont toujours
00:01:33 présents.
00:01:34 En tout cas vous n'hésitez pas à nous rejoindre, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:01:38 Bonjour Samuel Dock, merci d'être avec nous.
00:01:40 Bonjour, je suis très content d'être ici.
00:01:42 Et bien on commence ensemble la première émission de l'année 2024 donc meilleur vœu à vous.
00:01:48 Meilleur vœu à vous Brigitte.
00:01:49 Et puis santé surtout parce que je ne sais pas si vous l'entendez, j'ai un petit peu
00:01:53 encore le népris alors si j'ai un petit problème de voix Samuel Dock, je compte sur
00:01:57 vous pour faire la relève le temps que ma voix retrouve sa voix si je puis dire.
00:02:03 Alors stress, anxiété, angoisse, on a un peu tendance à les confondre tous les trois.
00:02:10 Absolument, souvent en consultation je remarque que ce sont comme des synonymes dans la bouche
00:02:14 de certains de mes patients alors que ce sont trois choses bien distinctes.
00:02:17 Je propose si vous voulez de donner quelques éléments de définition à nos auditeurs.
00:02:20 Le stress c'est une réaction physiologique de l'organisme à une réaction négative
00:02:26 exogène extérieure.
00:02:27 Le stress on peut tous y être confrontés et d'ailleurs on le voit dans le cerveau
00:02:33 et même sur le plan hormonal il y a une hormone, une hormone du stress, la cortisol qui est
00:02:37 produite lorsqu'on est agressé par quelque chose.
00:02:40 Ça va être d'un souci professionnel, à quelque chose de plus grave si je puis dire.
00:02:46 En tout cas c'est l'environnement qui génère une agression, l'organisme réagit.
00:02:50 L'anxiété c'est un état plus chronique, plus psychique aussi, d'inconfort, de mal-être
00:02:56 et qui renvoie à une notion de peur, d'inquiétude mais sans objet.
00:03:00 C'est-à-dire que la personne ne sait pas pourquoi elle se sent mal et quelle est finalement
00:03:05 l'agression qui a pu générer ce sentiment-là.
00:03:08 Et enfin l'angoisse, vous l'avez nommée, c'est quelque chose de critique, c'est quelque
00:03:12 chose de plus lourd, de plus invalidant et qui s'apparente à un vrai trouble psychique.
00:03:17 L'anxiété, on va parler de trouble anxieux, c'est-à-dire que c'est cette idée d'une
00:03:22 chronicité du trouble, quelque chose qui dure.
00:03:25 On dit d'ailleurs, vous le savez, qu'il y a des personnalités anxieuses tandis que
00:03:28 l'angoisse c'est un moment vraiment circonscrit dans le temps.
00:03:31 Alors on parle aussi de trouble anxieux généralisé, souvent d'ailleurs ce sont un ou deux problèmes
00:03:37 qui oscillent dans la psyché de la personne et qui vont expliquer ce sentiment de mal-être,
00:03:42 ce sentiment d'inconfort, mais qui peut aussi, tout comme le stress, amener à des symptômes
00:03:47 physiques avec une augmentation de la tension artérielle, avec des maux de tête, avec
00:03:52 une somatisation importante.
00:03:53 Donc vous voyez le corps dans tous les cas retentit à ce qui nous pèse dans la psyché.
00:03:56 On sait d'ailleurs qu'il y a beaucoup de répercussions dans le corps, notamment l'ulcère,
00:04:02 jusqu'à la crise de panique qui est quand même quelque chose d'assez étonnant.
00:04:08 On parle aussi de crise d'angoisse paroxystique, c'est-à-dire que la personne a le sentiment
00:04:14 d'étouffer, comme si on avait enlevé tout l'air de la pièce dans laquelle elle se
00:04:17 trouve.
00:04:18 Et là, dans ces cas-là, il faut pouvoir vite trouver un relais et parfois même appeler
00:04:22 les urgences, ne pas hésiter.
00:04:24 Et alors le trac, c'est quoi ? C'est un stress particulier parce que justement on
00:04:29 doit faire quelque chose devant du public ?
00:04:33 Tout à fait, c'est quand on devance une situation à laquelle il va s'agir de s'adapter,
00:04:38 parce que c'est ça qui est intéressant aussi avec le stress, l'anxiété et l'angoisse.
00:04:41 Et on va le voir je pense aujourd'hui tout au long de votre émission, c'est que ce
00:04:44 sont des symptômes qui servent à quelque chose, qui ne sont pas inutiles.
00:04:48 Lacan disait "l'angoisse est ce qui ne trompe pas", ça vient dire "Eh oh eh oh,
00:04:51 attention, tu es en train de te perdre".
00:04:52 Et c'est pour ça que souvent les patients qui me consultent, moi je travaille avec énormément
00:04:57 de personnalités anxieuses, se disent "Oh là là, mais je ne m'en sortirai jamais,
00:05:01 je vis avec ça depuis si longtemps, on m'a déjà proposé des solutions, mais ça n'ira
00:05:06 pas".
00:05:07 Donc c'est le début d'un voyage vers soi et une manière de comprendre que peut-être
00:05:11 il y a quelque chose, soit dans l'existence de la personne, soit dans sa famille, soit
00:05:15 dans son couple, qui est défaillant, en fait, que la personne n'est plus alignée et qu'elle
00:05:19 devrait revenir un petit peu à soi.
00:05:20 C'est à ce moment-là, et je vais vous paraphraser, que psychanalyse et spiritualité se rejoignent.
00:05:26 C'est qu'il y a une crise de sens.
00:05:27 L'angoisse apparaît en réponse à une crise du sens dans la vie.
00:05:31 Et on sait d'ailleurs aujourd'hui que le monde actuel est assez dépourvu de sens.
00:05:37 Moi je ne suis évidemment pas pour le retour de ces religions et de cette manière de nous
00:05:43 diriger par la religion, mais en même temps la laïcité ne donne pas beaucoup de sens
00:05:47 aux existences.
00:05:48 C'est à chacun aujourd'hui de trouver son sens, de trouver le sens de sa vie, et
00:05:56 cette incapacité à trouver le sens de sa vie peut être terriblement angoissante.
00:06:01 C'est un vertige nihiliste absolument terrible.
00:06:04 Et c'est vrai que les religions, quoi qu'on en pense, avaient quand même une fonction
00:06:07 de régulation sociale qui aujourd'hui n'a plus lieu.
00:06:10 Elles donnaient du sens, en tout cas.
00:06:11 On a le droit de ne pas être d'accord avec le sens qu'elles donnaient, évidemment.
00:06:15 Mais elles donnaient du sens et elles canalisaient finalement beaucoup les angoisses existentielles
00:06:21 de l'humain.
00:06:22 Bien sûr.
00:06:23 Et de la même manière, sur cette évolution sociale dont vous parlez, on est dans une
00:06:26 société qui est de plus en plus stressante parce que de plus en plus effractante, agressive,
00:06:31 et demandant toujours plus de performance, de jouissance, de brillance.
00:06:35 Et je crois qu'il y a aussi, je vais prendre l'exemple dont on parle beaucoup dans les
00:06:39 médias en ce moment, donc on va faire pareil, je prends l'exemple de ce qui se passe autour
00:06:44 de Gérard Depardieu.
00:06:45 On voit bien qu'il n'y a plus de réflexion avec un temps de recul et un temps, j'allais
00:06:53 dire, de réflexion réelle, profonde.
00:06:55 C'est à chacun d'aller déverser, si je puis dire, son émotion, parce que ce n'est
00:07:01 même pas une opinion, c'est une émotion pour, contre, très binaire.
00:07:05 Et tout ça, ça n'aide pas les gens, je trouve, à avoir une sorte de philosophie,
00:07:13 de sagesse, puisque philosophie c'est la sagesse.
00:07:15 Et ça ne fait que remuer encore plus nos pulsions et nos émotions, et donc nous angoisser,
00:07:23 nous stresser.
00:07:24 Sans parler du fait qu'on court, on court en permanence après l'actualité, après
00:07:28 l'opinion, comme s'il fallait être dans une espèce d'hyperréaction en simultané,
00:07:32 alors que c'est absolument impossible.
00:07:34 Et souvent, les patients que je reçois et qui souffrent de troubles anxieux généralisés,
00:07:37 je vois que ce sont des personnes qui essaient d'avoir le contrôle de choses qu'on ne
00:07:39 peut pas contrôler, et qui vont avoir des conduites de réassurance, ils vont essayer
00:07:43 de se réassurer, beaucoup les personnes anxieuses, alors qu'en règle générale,
00:07:46 ils ne le savent pas, mais ça aggrave le symptôme.
00:07:49 Et moi, je travaille beaucoup avec mes patients pour les aider à réapprendre, à ne plus
00:07:52 se réassurer.
00:07:53 - Toujours est-il que là où vous pointez quelque chose qui est juste, c'est qu'on
00:07:56 ne comprend pas un trouble psychique en dehors de la société dans laquelle il se déploie,
00:08:00 c'est-à-dire que bien sûr, il faut comprendre le monde pour comprendre l'individu et ce
00:08:04 dont il souffre.
00:08:05 Je suis bien d'accord avec vous.
00:08:06 - Donc si aujourd'hui, on a de plus en plus de gens anxieux, stressés, c'est aussi parce
00:08:11 que notre monde va très vite et ne prend plus le temps de la réflexion ou de la sagesse,
00:08:19 parce qu'au fond, c'est un peu la même chose.
00:08:20 Et donc, on s'agite, on s'agite, on s'agite, mais à aucun moment, on arrive à libérer,
00:08:28 si je puis dire, notre esprit.
00:08:30 On ne va pas parler de relaxation, de méditation aujourd'hui, mais on sait très bien que
00:08:36 si on se pose et qu'on lâche prise, on va retrouver un certain calme intérieur qui
00:08:44 va donc nous déstresser.
00:08:45 - C'est absolument ce que je crois.
00:08:46 On va gagner en distance, on va pouvoir penser les événements et peut-être être moins
00:08:50 phagocytés.
00:08:51 Le grand sociologue Armand Artemout-Trossa parlait d'hyperaccélération sociale du temps
00:08:56 et disait que la maladie d'aujourd'hui est une maladie temporelle, de cette manière
00:09:00 de galoper, de courir dont vous parliez, que moi j'appelle hédonisme de survie, où il
00:09:04 s'agit de finalement de jouir, de consommer le plus possible, le plus rapidement possible,
00:09:08 mais qui brûle une à une toutes les ressources de l'individu.
00:09:11 Et c'est difficile de se libérer de cette aliénation-là, de parvenir à s'émanciper,
00:09:16 sans parler de cette crise du sens aussi, que vous avez nommée, où finalement chaque
00:09:20 individu cherche de manière narcissique le sens en lui-même.
00:09:24 Et c'est ça aussi le problème, c'est qu'on ne cherche plus le sens dans le monde.
00:09:26 - Donc se déstresser c'est déjà prendre conscience qu'on est stressé, peut-être,
00:09:32 et puis prendre un tout petit peu de temps pour soi, pour se poser ?
00:09:34 - Pour ralentir, pour peut-être aussi investir la culture, qui peut offrir un très beau
00:09:40 soutien.
00:09:41 Vous avez parlé de l'humour dans votre article.
00:09:42 - Culture et nature.
00:09:43 - Culture et nature.
00:09:44 Freud le disait mieux que personne, les piliers de la civilisation ce sont la culture, la
00:09:48 nature, les sciences, il évoquait tout ça, la spiritualité aussi, il en parlait beaucoup.
00:09:53 Et surtout, vous m'avez fait très plaisir avec votre introduction, c'est que vous avez
00:09:57 parlé de l'humour.
00:09:58 Et pour Freud, le mécanisme le plus sophistiqué de la psyché humaine, c'est l'humour.
00:10:02 Alors peut-être aussi, parfois, essayer d'être… alors bien sûr quand on a une souffrance
00:10:07 psychique, c'est pas simple, mais d'avoir un peu d'humour.
00:10:10 - Oui, mais justement, si on est avec une personne particulièrement anxieuse ou stressée,
00:10:15 je ne suis pas sûre que ce moqué d'elle…
00:10:17 - Non, non, non, je parle d'humour, pas de moquerie mentale.
00:10:20 Et bien sûr, peut-être que c'est la personne qui est anxieuse qui peut réussir à apprendre
00:10:24 parfois à rire de son symptôme.
00:10:25 Même moi, quand j'étais analysant et pas psychanalyste, j'ai dû apprendre à rire
00:10:29 de mes propres failles pour les apprivoiser.
00:10:32 Mais c'est vrai qu'une personne stressante, la plus dure des tentations à laquelle il
00:10:37 faut résister, c'est celle de la réassurance, et qu'on a tendance à vouloir rassurer une
00:10:40 personne anxieuse, alors que là encore, ça va…
00:10:42 - Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
00:10:43 - Alors ça va être soutenir peut-être sa démarche vers une prise en charge thérapeutique,
00:10:48 parce que quand même, le trouble anxieux généralisé, ça demande un travail thérapeutique
00:10:51 long, coûteux, physiquement, économiquement, mais qui est tellement libérateur que je
00:10:56 l'apparente à un voyage, et après, on retrouve vraiment du souffle.
00:11:00 Donc c'est ça, ça va être contenir la personne, ça va être l'écouter, mais pas chercher
00:11:04 à lui dire "Allez, ça va passer, c'est rien", parce que…
00:11:07 - Parce que c'est pas rien pour elle.
00:11:08 - Parce que c'est pas rien pour elle, déjà absolument, vous faites bien de le dire, mais
00:11:11 surtout que ça va faire s'incarner le problème, alors qu'en réalité, non, il est virtuel
00:11:15 et il n'existe que dans la psyché de la personne, alors que si on réassure, c'est
00:11:20 comme si on disait "Ton problème existe bel et bien, la preuve, je dois produire une
00:11:23 action pour pouvoir t'en libérer", et donc c'est le serpent qui se mord la queue.
00:11:27 - Eh bien, on va parler de tout ça avec vous, bien sûr, sur Sud Radio 0800 26 300 300,
00:11:33 ne soyez pas anxieux de prendre la parole, bien au contraire, on va vous rassurer, vous
00:11:38 pouvez nous appeler, et on est avec Samuel Doc, dans un instant, c'est Karen qui sera
00:11:42 avec nous.
00:11:43 - C'est Jacques Pessis, bonne année, très bonne année, une année meilleure que les
00:11:48 précédentes, c'est tout le bien que je peux vous souhaiter.
00:11:50 - Bonne année avec Sud Radio.
00:11:52 - Sud Radio.
00:11:53 - Parlons vrai.
00:11:54 - Plus.
00:11:55 - 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:11:59 Samuel Doc est avec nous, vous êtes psychanalyste, auteur de nombreux ouvrages, le dernier "L'enfant
00:12:05 thérapeute" aux éditions Plon, et aujourd'hui on va parler de cette anxiété, de ce stress
00:12:13 qui envahit de plus en plus la société, et si c'est votre cas, si vous êtes particulièrement
00:12:18 stressé comme Karen, n'hésitez pas à prendre la parole.
00:12:21 Bonjour Karen, ça va, pas trop de trac ?
00:12:22 - Je vous remercie, bonjour à tous les deux, mes meilleurs voeux.
00:12:26 - Bonjour, meilleurs voeux.
00:12:27 - Merci.
00:12:28 - Alors par rapport à la description et la définition plus exactement que vous avez
00:12:34 faite, je me trompais un petit peu parce que j'avais tendance à dire que j'étais une
00:12:39 stressée du bocal.
00:12:40 Et en fait j'ai toujours été quelqu'un d'inquiet, je suis toujours dans des stratégies
00:12:52 d'anticipation et je pense que je me rassure d'une certaine manière, et je ne fais pas
00:12:57 confiance aussi parce que quand il y a des situations stressantes, je sais que je vais
00:13:01 y faire face, mais pour autant il faut qu'à l'avance, si je peux, j'anticipe, j'échafaude
00:13:09 des stratégies dans tous les sens de manière à pouvoir me dire "si jamais le moment venu,
00:13:13 il se passe ça, je saurais comment réagir, s'il se passe ça, je saurais comment réagir".
00:13:18 Et c'est vrai que depuis enfant, on m'a souvent dit que j'étais une anxieuse.
00:13:28 Et effectivement, à travers des symptômes actuels, on va dire, il est clair que c'est
00:13:36 confirmé.
00:13:37 - Ah oui, je réagis tout de suite à Brûle pour Point, c'est très très précieux ce
00:13:41 que vous introduisez dans notre émission, chère Karen, puisque vous parlez de cette
00:13:46 anticipation et c'est vrai que les patients que je reçois et qui souffrent d'un trouble
00:13:49 anxiogénéralisé sont tous dans l'anticipation, c'est-à-dire qu'ils ont tous des scénarios
00:13:53 catastrophes, ça leur coupe complètement le souffle, ils vont réfléchir, réfléchir,
00:14:00 réfléchir dans tous les sens et essayer de contrôler justement en anticipant alors
00:14:04 que ça aggrave en réalité le problème, c'est-à-dire que ça ne soulage pas du tout
00:14:07 l'angoisse d'anticiper.
00:14:08 - Et en plus, il arrive de toute façon des moments, des événements qu'on n'a pas du
00:14:12 tout pu anticiper parce que justement c'est la vie et à ce moment-là de toute façon.
00:14:21 Mais comment vous réagissez Karen si vous arrive quelque chose que vous n'aviez pas
00:14:24 prévu ?
00:14:25 - Le pire c'est que justement j'arrive à faire en sorte que ça se passe le mieux possible.
00:14:33 - C'était la réponse que je m'attendais à entendre.
00:14:35 - C'est ça le pire, c'est que je me suis rendu compte en tant que...
00:14:39 - Tant mieux, tant mieux, au moins on peut...
00:14:42 - Ça m'empêche pas de le faire.
00:14:44 - Donc ça montre bien que quelque part votre système de contrôle et d'anticipation est
00:14:52 totalement contre-productif puisque ça sert à rien.
00:14:54 - Exactement.
00:14:55 - Vous êtes capable de bien réagir s'il se passe quelque chose d'imprévu et qu'il
00:14:58 faut faire face tout de suite.
00:14:59 - Je ne suis pas au stade où moi j'entends que ça ne sert à rien.
00:15:04 Je m'auto-perçois que c'est partout où j'ai anticipé que j'arrive à gérer les
00:15:11 situations stressantes.
00:15:12 - C'est tout à fait ça Karen, c'est-à-dire que la volonté n'a pas de prise.
00:15:15 C'est ça aussi qu'essayait je pense de vous faire entendre Brigitte.
00:15:17 Et vous, vous pointez bien le côté irrationnel de cette posture.
00:15:20 C'est-à-dire que c'est comme si vous aviez des stratégies d'adaptation alors qu'il
00:15:23 n'y a pas de danger auquel vous devez vous adapter.
00:15:25 Et ça c'est vraiment typique du trouble anxieux généralisé.
00:15:28 Est-ce qu'en règle générale il y a un ou deux problèmes qui tournent dans votre
00:15:32 tête et l'un chasse l'autre ?
00:15:33 C'est-à-dire que quand il y a une chose qui ne vous angoisse plus, il y en a une
00:15:35 autre qui apparaît ?
00:15:36 - Non.
00:15:37 - Non ? Alors comment ça se passe dans ce cas-là ? Qu'est-ce qui vous occupe votre
00:15:41 esprit ?
00:15:42 - Ça peut être tout et n'importe quoi et ça va dépendre des moments.
00:15:46 Si professionnellement il y a pu y avoir un contexte difficile avec un client, je vais
00:15:57 angoisser pour les clients à venir et les situations qui ne sont pas encore négatives
00:16:04 mais qui vont pouvoir le devenir.
00:16:06 - Est-ce que ça part toujours de quelque chose qui s'est quand même passé et qui
00:16:10 a été un petit peu délicat ou difficile ?
00:16:13 - Pas forcément.
00:16:14 - Pas forcément non plus.
00:16:15 - Non, c'est pas forcément dans la reproduction.
00:16:18 - Est-ce que vous pourriez nous dire dans quel domaine particulièrement ça provoque
00:16:25 ça ? Parce que j'ai l'impression que c'est par rapport à une sécurité personnelle
00:16:30 que vous êtes particulièrement anxieuse.
00:16:33 - Non, ça peut être dans différentes choses.
00:16:36 Le domaine professionnel est un domaine qui peut être fortement déclencheur.
00:16:42 C'est pas trop dans le privé, c'est plus dans le professionnel.
00:16:47 - Donc c'est bien.
00:16:48 - Parce que j'ai sûrement pas assez confiance en moi, que je ne m'auto-valorise pas.
00:16:58 - Est-ce que vous aviez des parents imprévisibles qui pouvaient être surprenants ou avoir des
00:17:05 réactions particulières, peut-être soit anxieuse, soit colérique, soit compliquée.
00:17:10 - Oui.
00:17:11 - C'est souvent le cas.
00:17:12 C'est souvent le cas.
00:17:13 C'est-à-dire que ça c'est vraiment un héritage de l'enfance.
00:17:15 C'est-à-dire qu'il y a eu des parents qui étaient stressants, qui étaient imprédictibles.
00:17:20 Et ça vous a obligé à anticiper parfois ces crises, leur colère, leurs réactions.
00:17:24 Et aujourd'hui, même alors que vos parents ne sont plus là, vous continuez à anticiper
00:17:28 une menace qui est d'origine parentale.
00:17:30 C'est souvent ça.
00:17:31 - Oui, c'est sûrement vrai, effectivement.
00:17:35 On me dit, qu'est-ce qui est de l'inné, qu'est-ce qui est de l'acquis, et qu'est-ce que les
00:17:42 événements aussi de la vie déclenchent.
00:17:45 Mais on m'a toujours dit, toi tu tiens à ta grand-mère, t'es une anxieuse comme elle.
00:17:50 Donc je pense qu'à la fois il y a eu les schémas familiaux et à la fois il y avait
00:17:59 des antécédents dans la famille.
00:18:02 - Oui mais Karen, ce qu'il faut entendre, c'est pourquoi Samuel Dock avait envie de
00:18:08 faire l'émission sur ce sujet aujourd'hui, c'est qu'on peut se soigner.
00:18:12 Qu'il y ait des moments où on soit anxieux, c'est tout à fait logique et normal.
00:18:17 La vie est par moments difficile.
00:18:20 Mais quand c'est à ce point-là, c'est-à-dire que quand vous êtes systématiquement dans
00:18:25 de l'anticipation, je pense que ça peut se soigner.
00:18:28 Il faut que vous en ayez envie, évidemment.
00:18:29 Mais je pense que ça vaut le coup de peut-être essayer d'améliorer ça.
00:18:35 - Il y a des cas, en fait, ce que j'essaye de faire, c'est que j'essaye de me faire
00:18:41 un peu plus confiance.
00:18:42 C'est tout bête, c'est ce que je disais tout à l'heure à Jacques, le fait de partir
00:18:52 en vacances, je vais faire des listes.
00:18:54 Donc je fais des listes de choses que je ne dois pas oublier, comme ça, ça me rassure.
00:18:58 Et puis, je ne suis pas un boucan, quelqu'un d'invivable pendant quelques jours avant
00:19:04 de partir pour le conjoint aussi.
00:19:06 Parce que ce que vous disiez aussi, c'est que ce n'est pas facile pour soi, mais ce
00:19:10 n'est pas facile pour l'autre parce qu'il y a des moments où il nous voit nous taper
00:19:15 un peu partout, comme les balles qui rebondissent.
00:19:17 Et puis, pour la personne, ce n'est pas facile parce qu'il ne comprend pas trop ce qui se
00:19:23 passe.
00:19:24 - Beaucoup de personnalités anxieuses que je reçois en consultation font des listes.
00:19:27 J'ai presque envie de dire toutes.
00:19:29 Alors que le but, c'est justement de pouvoir lâcher ce contrôle, n'en parlez Brigitte.
00:19:34 Ce qui peut être intéressant, moi je le fais avec mes patients, ça va être de lister
00:19:37 tout ce sur quoi vous essayez d'avoir le contrôle et de vous autoriser à céder sur les deux
00:19:42 plus faciles pour augmenter ce qu'on appelle le seuil d'imprédictabilité, c'est-à-dire
00:19:46 votre capacité à accueillir le nouveau, l'imprévu.
00:19:49 Vous voyez, à partir de ces petites choses, je pense à un patient par exemple, il ne supportait
00:19:54 pas que ce soit sa conjointe qui étende le linge.
00:19:56 Je donne souvent cet exemple-là, c'est pareil idiot, mais lui ça lui déclenchait des angoisses
00:20:00 absolument terribles et il ne supportait pas non plus que quelqu'un d'autre que lui range
00:20:04 le plan de travail de la cuisine.
00:20:05 J'ai travaillé avec lui pour qu'il cède là-dessus et qu'il laisse faire l'autre.
00:20:09 Et au final, il s'est rendu compte qu'il n'y avait pas de drame, il n'y avait pas de catastrophe
00:20:13 et qu'il arrivait à lâcher quelque chose.
00:20:15 Et à partir de ça, ça a été le point de départ pour lâcher le contrôle sur bien
00:20:18 d'autres domaines de sa vie.
00:20:19 Donc peut-être que ça, ça peut être une solution.
00:20:21 En tout cas, c'est un conseil tout à fait intéressant qu'on ait appliqué au début
00:20:26 de 2024.
00:20:27 C'est le moment de prendre des nouvelles dispositions.
00:20:30 Voilà ce que vous propose Samuel Dock.
00:20:32 Merci beaucoup en tout cas Karine, merci beaucoup.
00:20:34 On continue dans un instant avec Aïcha qui va nous rejoindre.
00:20:37 Vous voulez parler à Brigitte Lahaie ? 0826 300 300.
00:20:44 Ça s'est passé sur Sud Radio.
00:20:46 La parole aux auditeurs.
00:20:47 Corinne, qu'est-ce que vous pensez de l'affaire Depardieu ?
00:20:49 Je ne savais pas que la beaufitude était interdite en France.
00:20:52 Il y a un article de loi, un décret, je ne sais pas.
00:20:55 Il faut arrêter le lynchage.
00:20:56 Ses propos n'étaient pas appropriés.
00:20:58 Mais si vous allez dans les bars à minuit, vous en entendrez plus que ça.
00:21:01 Moi, je pense que la nouvelle génération, ils ne sauront plus comment aborder les femmes
00:21:05 si tout est un problème.
00:21:07 Sud Radio, parlons salé-sucré.
00:21:09 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:21:13 Samuel Dock est avec nous.
00:21:16 On parle du stress, de l'anxiété et on vous invite évidemment à réagir, notamment
00:21:22 si vous avez quelqu'un d'anxieux à côté de vous et que vous ne savez pas comment l'aider.
00:21:26 C'est le moment ou jamais de venir demander des conseils à Samuel.
00:21:29 Bonjour Aïcha.
00:21:30 Bonjour Brigitte.
00:21:31 Bonjour Samuel.
00:21:32 Bonjour Aïcha et meilleur vœu.
00:21:34 Merci, meilleur vœu à tout le monde aussi.
00:21:39 Alors aujourd'hui, je vous appelle parce que c'est moi qui suis anxieuse, stressée.
00:21:44 En fait, je pense savoir d'où ça vient parce que… mais après, je ne sais pas comment
00:21:51 gérer les choses.
00:21:52 Je suis infirmière et en fait, durant toute ma carrière d'infirmière, j'ai vu qu'il
00:21:58 y a des gens dont la vie pouvait s'écrouler du jour au lendemain.
00:22:02 J'ai travaillé en réanimation où j'ai vu des personnes entre la vie et la mort et
00:22:09 ça a été des moments difficiles.
00:22:11 Je me suis dit que je vais profiter à fond de la vie parce que si jamais un jour, je
00:22:16 me retrouve en réanimation ou un accident ou peu importe, j'aurai profité de la vie
00:22:21 et je n'aurai pas de regrets.
00:22:23 Sauf qu'aujourd'hui, ça me pose des problèmes dans ma vie de tous les jours parce que tout
00:22:29 ce qui n'est pas fun, tout ce qui n'est pas agréable, je vais le remettre au lendemain.
00:22:34 Et donc après, je prends du retard et parfois, au lieu de gérer un truc au moment où il
00:22:40 faut, je vais devoir rattraper tout ça et ça me fait perdre du temps, ça me stresse.
00:22:46 J'ai des fois beaucoup de stress par rapport à ça et même par rapport à ma gestion
00:22:52 de l'argent.
00:22:53 En fait, je vais avoir envie de quelque chose et je vais me l'acheter.
00:22:57 Je vais me dire non, je ne fais pas parce que demain, il se passe quoi que ce soit,
00:23:02 je vais regretter.
00:23:03 Et vous l'achetez ou pas finalement ?
00:23:04 Je l'achète.
00:23:05 C'est un peu compulsif, c'est ça ?
00:23:08 Oui, compulsif.
00:23:10 Mais en fait, j'ai l'impression que ce n'est pas l'envie d'avoir cet objet parce que c'est
00:23:18 un bel objet, mais ne pas regretter.
00:23:20 Oui, mais il me semble déjà, enfin je vais évidemment demander ce qu'il en pense à
00:23:25 Samuel, mais il me semble déjà qu'il y a quand même eu quelque chose d'un peu traumatique
00:23:29 de part votre profession que vous n'avez pas réellement su analyser, gérer et qui
00:23:35 finalement est le point de départ de tout ça, c'est-à-dire que vous n'êtes peut-être
00:23:38 pas naturellement anxieuse ou stressée, mais vous êtes d'accord ?
00:23:45 Absolument d'accord, Brigitte.
00:23:46 Pour moi, voilà, infirmier, c'est un des plus beaux métiers du monde.
00:23:49 Je garde en mémoire mes années passées à Robert Debray en tant que psychologue et
00:23:54 j'ai vraiment beaucoup de respect pour ce métier.
00:23:55 Mais je pense que là où Brigitte a totalement raison et j'ai fait la même association
00:23:58 qu'elle, c'est que c'est un métier très dur.
00:24:00 D'ailleurs, vous avez donné quelques exemples à Isha et il faut pouvoir penser l'aspect
00:24:05 traumatique.
00:24:06 Souvent, les infirmiers et infirmières avec lesquels je travaillais ne réalisaient pas
00:24:08 à quel point ce qu'ils faisaient était dur parce qu'il faut enchaîner les patients,
00:24:12 parce que les contraintes horaires sont limitées et du coup...
00:24:14 Et puis qu'on voit des drames qui arrivent tous les jours.
00:24:17 Il y a une vitesse folle, il faut tout de suite passer à autre chose sans prendre ce
00:24:20 temps de l'élaboration, sans prendre ce temps de la pensée et ça peut être traumatique.
00:24:25 Moi, j'entends plus là du stress avec des stratégies pour le coup de limitation du
00:24:29 stress comme relativiser, ne pas secondariser, dépenser de l'argent.
00:24:34 C'est plus du stress que de l'anxiété là, ce que vous décrivez.
00:24:36 Vous semblez réagir à un stress, c'est-à-dire à une forme d'oppression et vous cherchez
00:24:42 à lever la soupape pour pouvoir retrouver du souffle.
00:24:45 Là, j'ai l'impression que vous essayez de vous donner du souffle.
00:24:47 Et ce qui me laisse à penser que c'est plus du stress que de l'angoisse, c'est que vous
00:24:50 dites que vous repoussez au lendemain toutes les contraintes et ça, on voit, vous avez
00:24:53 besoin de retrouver justement cet oxygène-là, alors qu'une personne anxieuse va faire l'inverse,
00:24:57 c'est-à-dire qu'elle va se blinder de contraintes et sans cesse repousser le plaisir.
00:25:02 Le travail que je fais avec les patients en thérapie, vous voyez, c'est plutôt l'inverse,
00:25:06 c'est-à-dire que j'essaie de leur réapprendre à trouver du plaisir, à trouver de la gaieté,
00:25:10 à trouver un peu de lumière, alors que vous, ça vous arrive à le faire, c'est-à-dire
00:25:12 que vous dites "je dépense de l'argent, je sais faire ce qui est fun", donc c'est plutôt
00:25:16 du stress.
00:25:17 Comment ça se passe au travail pour vous ?
00:25:19 Maintenant, j'ai quitté le milieu de l'hôpital, je suis dans le privé, donc j'installe des
00:25:30 machines pour traiter les apnées du sommeil, donc je vois des personnes plutôt en bonne
00:25:35 santé.
00:25:36 C'est moins traumatisant pour vous ?
00:25:38 Voilà, il n'y a plus ce côté pathologie, ce côté mort, ce côté douleur, fin de vie,
00:25:47 tout ça je l'ai mis derrière.
00:25:48 Là, ça va être plus la gestion au quotidien.
00:25:51 Donc vous avez quand même une capacité à vous protéger, vous avez su vous éloigner
00:25:57 de quelque chose qui vous faisait du mal ?
00:25:59 Et puis, je crois qu'il y a quand même une belle philosophie que vous avez commencé
00:26:04 à prendre, c'est-à-dire que vous avez dit "moi je vis l'instant présent parce que de
00:26:09 toute façon on ne sait pas ce qui m'attend demain, au moins je prends du plaisir".
00:26:14 Et ça c'est plutôt une bonne philosophie, sauf que elle est…
00:26:18 Je crois qu'elle déborde un peu en fait.
00:26:20 Voilà, c'est ça, c'est-à-dire que ça manque un peu de sagesse et ça vous pourriez
00:26:26 peut-être trouver cette sagesse en vous accordant des moments de réelle détente avec vous-même.
00:26:35 Et je vais compléter le conseil de Brigitte si je peux me permettre par rapport aux achats
00:26:40 compulsifs.
00:26:41 Ce que vous pouvez faire, c'est que si vous avez envie d'aller sur un site de vente
00:26:44 en ligne ou d'aller faire des boutiques parce que vous voulez je ne sais pas quel objet,
00:26:48 mettons un chandelier, c'est le premier qui me traverse l'esprit, je ne sais pas pourquoi,
00:26:51 vous marquez sur une feuille "chandelier", le chandelier, la référence, et vous dites
00:26:55 "Ok Aïcha, dans trois jours, tu regarderas ton carnet de désir et si vous avez toujours
00:27:02 envie du chandelier, vous le prenez, mais vous aurez pu ce côté immédiaté, vous
00:27:07 aurez attendu ces trois jours".
00:27:08 Vous avez raison, ça passe très très bien ça.
00:27:10 C'est pour restaurer ce qu'on appelle la secondarisation, c'est-à-dire la capacité
00:27:13 à ne pas libérer toutes ces pulsions sur le coup.
00:27:16 Vous le notez, vous savez que c'est noté, c'est là, dans votre petit carnet magique,
00:27:20 et trois jours plus tard, vous reprenez le carnet et vous verrez c'est libérateur,
00:27:24 parce que vous allez vous rendre compte qu'en fait vous n'en aviez peut-être pas vraiment
00:27:26 envie de ce chandelier.
00:27:27 Ça m'arrive parfois parce que je vais acheter des choses, une fois que je les ai reçues,
00:27:32 je me suis dit "en fait, est-ce que j'en ai vraiment besoin ?" et maintenant ce que
00:27:36 je fais c'est que je renvoie.
00:27:37 Oui mais ça fait aussi des coûts d'expédition et puis ça ne vous tranquillise pas, c'est
00:27:43 pour ça, essayez d'acheter un petit carnet, mais ce serait un carnet dans lequel vous
00:27:47 n'écrivez que ça.
00:27:48 Quand on a un outil thérapeutique, il faut que ce soit un objet dévolu à ça, donc
00:27:52 ce sera votre carnet des désirs, vous le notez et vous vous donnez un laps de temps
00:27:57 et vous reprenez le carnet.
00:27:58 Vous verrez souvent que vous n'aurez plus envie de l'objet.
00:27:59 Et ce qui est important à entendre dans ce que vient de dire Samuel Dock, c'est qu'il
00:28:02 a parlé de désir, il n'a pas parlé de besoin.
00:28:04 Et ça c'est vraiment essentiel, c'est-à-dire qu'on peut avoir le désir de s'acheter
00:28:09 un chandelier même si on n'en a pas besoin, et si ça reste un désir au bout de trois
00:28:13 jours, on a tout à fait le droit de se l'acheter, même si on n'en a pas besoin.
00:28:17 Je crois qu'il faut vraiment aussi comprendre ça, c'est important de respecter ses désirs.
00:28:22 Exactement, Isha.
00:28:23 Et reprendre aussi, et je n'ai pas rebondi quand Brigitte en a parlé tout à l'heure,
00:28:28 mais reprendre peut-être si jamais le stress reste important, avec un terme un peu tout
00:28:32 ce qui a été vécu autour de votre travail et de ces morts à l'hôpital dont vous parliez,
00:28:36 pour peut-être exorciser quelque chose de cette blessure qui a l'air d'avoir été
00:28:38 terrible.
00:28:39 D'accord, très bien.
00:28:40 D'ailleurs, j'en profite pour dire que bien sûr que le métier d'infirmière est difficile,
00:28:47 mais il y a beaucoup de métiers difficiles, les pompiers, les policiers, c'est eux qui
00:28:53 sont confrontés tous les jours à des drames humains, et ce n'est pas par hasard qu'il
00:28:59 y a autant de policiers qui se suicident.
00:29:01 Donc c'est vrai qu'il faut prendre conscience du métier qu'on fait.
00:29:08 Samuel Dock, vous entendez aussi tous les jours des patients qui vous racontent des
00:29:12 horreurs.
00:29:13 Donc, obligatoirement, ça peut tout doucement nous angoisser, et ça c'est important de
00:29:20 le comprendre.
00:29:21 Il faut savoir "ouvrir la porte" quand on fait son métier et la refermer après.
00:29:26 C'est facile à dire, ce n'est pas si facile à faire.
00:29:28 J'ai su le faire, je pensais avoir su le faire, parce qu'en fait quand on arrive à
00:29:34 l'hôpital et qu'on met sa blouse, donc à ce moment-là je suis l'infirmière, et quand
00:29:38 je la retire après ma journée, j'étais redevenue moi.
00:29:43 Il y a toujours une humaine sous la blouse.
00:29:45 Pour reprendre, il y a toujours une humaine.
00:29:48 Donc c'est là, il faut avoir conscience de comment on arrive à gérer ce qu'on subit
00:29:54 dans son métier.
00:29:55 Tous les métiers, de toute façon, nous font traverser des choses plus ou moins faciles,
00:30:02 plus ou moins difficiles, et si on se rend compte qu'on n'est pas tout à fait apte
00:30:05 à supporter ce qu'on est obligé de traverser par sa profession, c'est peut-être le moment
00:30:10 de nous appeler et on verra comment vous pouvez réagir à tout ça.
00:30:14 Merci Aïcha, merci beaucoup.
00:30:16 Merci Brigitte, merci Samuel.
00:30:18 Franck est avec nous maintenant pour répondre à trois questions intimes, et vous pourrez
00:30:22 en poser une après à Samuel.
00:30:25 Franck, bonjour.
00:30:27 Bonjour.
00:30:28 Bonjour.
00:30:29 Alors première question, est-ce que vous avez terminé l'année sexuellement de manière
00:30:35 très positive pour vous ?
00:30:36 Ni positive ni négative, c'était comme d'habitude.
00:30:42 Mais alors est-ce que votre habitude est positive ou négative ?
00:30:46 C'est plutôt positif.
00:30:48 Très bien, ravi de cette bonne nouvelle.
00:30:51 Deuxième question, est-ce que vous avez déjà eu le désir de vous filmer lors de vos sébats
00:30:58 sexuels ?
00:30:59 Oui, c'est déjà arrivé.
00:31:00 Vous l'avez fait ?
00:31:01 Oui, je l'ai déjà fait avec ma compagne actuelle, il y a longtemps, c'était au début
00:31:08 qu'on était ensemble, mais oui c'est déjà arrivé.
00:31:10 Et vous l'avez gardé pour vous ?
00:31:12 Oui, je l'ai gardé, c'était sur un ancien téléphone qui n'existe plus, mais il était
00:31:20 uniquement pour nous.
00:31:21 On n'a rien fait de plus avec lui.
00:31:25 C'était sage.
00:31:26 Oui, oui.
00:31:27 Et dernière question, quel serait votre plus grand tatouage charme ?
00:31:34 Mes yeux.
00:31:36 Vos yeux ? Ils sont comment vos yeux ?
00:31:39 On me dit beaucoup que j'ai un regard très perçant.
00:31:46 Je ne sais pas si c'est positif ou négatif, mais je dégage pas mal de choses.
00:31:52 Vous scrutez les gens quand vous les regardez, vous avez un oeil laser, c'est ça ?
00:31:56 Je vais voir ce qu'ils ont au plus profond de leur âme.
00:31:59 Oui, mais ça veut dire qu'au moins vous les regardez vraiment.
00:32:02 En tout cas, c'est la sensation qu'ils ont.
00:32:04 Oui, exactement.
00:32:05 Ce que je trouve bien dans votre réponse, c'est que vous ne m'avez pas dit qu'ils
00:32:09 sont de telles couleurs, vous m'avez dit ce qu'ils étaient, et j'ai trouvé ça
00:32:13 très chouette comme réponse.
00:32:15 Je vous laisse poser une question à Samuel Dock qui vous écoute.
00:32:18 Alors bonjour Samuel, petite question.
00:32:22 Est-ce que la spasmophilie est un symptôme du stress ou de l'angoisse ?
00:32:28 C'est une question qui revient très souvent.
00:32:31 D'ailleurs, je pense à un patient que j'avais, on lui disait qu'il faisait des crises de
00:32:35 spasmophilie alors qu'il a pu lui-même nommer que c'était des crises d'angoisse.
00:32:39 Moi je crois qu'aujourd'hui, je vais sur un domaine qui n'est pas trop le mien, donc
00:32:43 je serai prudent puisque ça appartient plus à la médecine ce qui concerne cette spasmophilie,
00:32:48 mais ce qui est sûr c'est qu'il faut toujours s'interroger sur les manifestations du corps
00:32:52 et que c'est vrai que cette idée d'avoir des spasmes, d'avoir des contractions musculaires
00:32:57 involontaires, ça peut avoir une origine organique et c'est pour ça que ça mérite
00:33:02 toujours d'être pris très au sérieux et d'être exploré déjà avec un médecin traitant
00:33:06 lorsque cela survient.
00:33:07 Et puis, si aucune cause organique n'est trouvée, il faut pouvoir à ce moment-là
00:33:12 envisager qu'il s'agisse de troubles d'angoisse qui, lorsque les troubles d'angoisse deviennent
00:33:18 paroxystiques, peuvent produire des manifestations somatiques absolument spectaculaires.
00:33:21 Il y a des personnes qui peuvent se contorsionner sur le sol avec des raideurs musculaires très
00:33:26 très importantes, qui s'apparenteraient presque à des crises d'épilepsie si vous
00:33:30 voulez.
00:33:31 Donc oui, ça peut être en lien mais ça peut aussi être des choses complètement
00:33:35 différentes.
00:33:36 Ça c'est vraiment des choses qu'il faut pouvoir travailler avec un médecin traitant
00:33:38 lorsqu'on souffre de cela.
00:33:40 Mais je ne sais pas si le terme de spasmophilie est encore très utilisé aujourd'hui, ça
00:33:44 vous voyez, je ne suis pas sûr.
00:33:45 Ça mériterait d'être exploré.
00:33:46 D'accord, très bien, à approfondir.
00:33:50 Mais on sait très bien que le rapport entre l'esprit et le corps existe, donc très
00:33:57 souvent.
00:33:58 Après, c'est toujours pareil, notamment en ce qui concerne la spasmophilie, il y a
00:34:04 un moyen de le soigner par la médecine, c'est-à-dire par les médicaments, et puis il y a des moyens
00:34:10 de le soigner aussi par l'esprit si je puis dire.
00:34:14 Donc ça c'est aussi à vous de choisir comment vous allez vous diriger, Franck.
00:34:19 Très bien, l'un n'empêche pas l'autre.
00:34:23 L'un n'empêche pas l'autre, et c'est vrai que les médicaments peuvent apporter
00:34:26 un énorme soutien aux personnes qui ont des crises d'angoisse au départ.
00:34:30 Maintenant, ça ne se substitue pas à un travail de parole.
00:34:33 Parfois, c'est vrai que lorsqu'un patient démarre un suivi médicamenteux, ça peut
00:34:38 court-circuiter le travail de parole parce que comme il va sentir un bénéfice direct
00:34:42 et qu'il va y avoir une levée du symptôme, il aura peut-être moins envie d'aller raconter
00:34:45 son histoire et d'aller creuser sur ce qui lui fait mal au fond de lui.
00:34:49 Alors que pourtant, ça continuera de le travailler.
00:34:51 Donc c'est ça aussi qui est difficile.
00:34:53 Oui, et quand il arrêtera les médicaments, ça risque de revenir.
00:34:55 Exactement.
00:34:56 Oui, Franck, excusez-nous, on vous a coupé, allez-y.
00:34:59 Non, je disais, la seule méthode que j'ai réussi à trouver pour me passer quasiment
00:35:05 immédiatement ces crises, c'est la sophrologie, la respiration.
00:35:10 Oui, cohérence cardiaque aussi.
00:35:12 Cohérence cardiaque, ça marche bien.
00:35:13 Bon, donc là, on est...
00:35:15 C'est instantané.
00:35:16 Oui, donc là, on voit bien que...
00:35:17 C'est biologique.
00:35:18 C'est pas du tout un...
00:35:19 C'est pas fait.
00:35:20 Oui.
00:35:21 Les personnes qui souffrent d'hypertension, par exemple, peuvent avoir un aspect, un abord
00:35:26 très angoissé alors qu'il y a juste une cause somatique.
00:35:28 C'est pour ça, encore une fois, qu'il s'agit toujours de débrouiller les origines du problème.
00:35:32 Mais si vous tapez sur YouTube "cohérence cardiaque", je donne beaucoup de conseils
00:35:36 à vos auditeurs aujourd'hui, très concrets.
00:35:37 C'est bien.
00:35:38 Je sais pas si je fais bien, mais j'y vais.
00:35:39 Vous tapez "cohérence cardiaque" sur YouTube et vous trouverez en cinq minutes des petits
00:35:43 outils pour pouvoir retrouver du souffle et une cohérence cardiaque, justement.
00:35:47 Très bien.
00:35:48 Eh bien, merci pour ce conseil.
00:35:49 Je vous en prie.
00:35:50 Merci à vous, Franck.
00:35:51 On fait une petite pause.
00:35:52 On se retrouve dans un instant.
00:35:53 Toujours avec les conseils très pratiques de Samuel Doc.
00:35:57 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
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00:36:36 14h-16h, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:36:40 Samuel Doc est avec nous.
00:36:42 Essayons de comprendre pourquoi tellement de personnes sont anxieuses, stressées, angoissées.
00:36:49 On vous invite évidemment à réagir.
00:36:52 Je rappelle également que le dernier livre de Samuel Doc est un livre très personnel.
00:36:57 Ça s'appelle L'Enfant Thérapeute.
00:36:59 C'est aux éditions Plon où vous racontez un petit peu votre histoire et votre relation
00:37:04 difficile, notamment avec votre mère.
00:37:07 Bonjour Marianne.
00:37:08 Bonjour Brigitte et bonjour Samuel.
00:37:11 Tous mes meilleurs voeux vraiment pour cette année.
00:37:14 Merci Marianne.
00:37:15 Très gentil.
00:37:16 Merci Marianne, à vous aussi.
00:37:17 Alors vous avez du mal à distinguer les différences entre anxiété, stress.
00:37:22 Oui parce que j'ai l'impression d'avoir déjà baigné dans tellement d'angoisse, de stress.
00:37:29 Du coup, je ne sais pas forcément bien différencier les particularités de chacune de ces notions.
00:37:37 Mais voilà, moi je dirais que c'est quand même une nature presque inhérente à moi-même.
00:37:43 Enfin, qui fait partie de ma vie et sur laquelle je suis obligée d'être toujours vigilante.
00:37:49 Et donc votre nature, elle serait particulièrement anxieuse, c'est ça ?
00:37:54 Alors, je ne sais pas.
00:37:58 C'est-à-dire que j'ai toujours dû faire face à un petit peu comme le dit votre invitée.
00:38:05 C'est-à-dire que moi j'ai eu une mère particulière, ce qui fait que j'ai toujours dû contrôler
00:38:10 les moments où je devais parler, j'ai dû toujours être très adulte à son égard.
00:38:14 Donc ça a créé quelque chose chez moi.
00:38:17 Et d'ailleurs, qu'est-ce qui s'est produit ?
00:38:20 J'ai eu un mari avec qui j'ai dû à nouveau être extrêmement vigilante.
00:38:26 Parce que soit je tombais toujours à côté de ses demandes.
00:38:31 Oui, c'est-à-dire que la moindre chose que vous faisiez pouvait déclencher de l'énervement ou de la colère chez lui.
00:38:37 Oui.
00:38:38 Je crois que Samuel Doc, on ne l'a pas dit, mais il est évident que quand on a eu une enfance qui n'a pas été très sécurisante,
00:38:45 obligatoirement déjà, on a l'impression que de toute façon, le ciel peut toujours nous tomber sur la tête.
00:38:51 Absolument, il y a vraiment cet héritage, surtout des premières années de la vie,
00:38:56 que l'on emporte avec soi tout au long de notre existance.
00:38:58 Je suis évidemment totalement convaincu par cela, bien sûr.
00:39:02 Donc vous êtes un peu toujours sur vos gardes, on pourrait dire, Maria ?
00:39:07 Oui, oui, oui.
00:39:10 C'est épuisant, il faut le dire, c'est épuisant à la fois pour le psychisme,
00:39:16 mais c'est épuisant aussi pour le corps, parce que c'est une énergie qui est totalement, j'allais dire presque inutile,
00:39:23 d'être toujours sur ses gardes, mais ça puise une énergie qui ne peut pas être utilisée pour autre chose.
00:39:30 C'est exactement ça, Brigitte. Freud disait qu'on parle plus de signal d'angoisse que d'angoisse.
00:39:35 C'est-à-dire que le corps envoie un message, un signal,
00:39:38 mais qui peut être, comme on l'a vu aujourd'hui, déjà totalement irrationnel et inadapté,
00:39:42 à l'esprit qui va s'employer à réagir.
00:39:44 Là, je trouve que Marianne, vous dites des choses très importantes,
00:39:47 vous parlez à la fois de la nature inhérente de votre angoisse,
00:39:49 le fait que ce soit peut-être quelque chose de constitutif, du fait que ce soit ancien,
00:39:52 et surtout le fait que ce soit répété, notamment avec votre ex-conjoint.
00:39:55 Ça, je pense que c'est important.
00:39:57 Après, il y a une dimension aussi spirituelle et philosophique,
00:40:00 Kierkegaard, par exemple, ce grand philosophe, disait que la nature humaine nous pousse à être angoissés
00:40:04 parce que nous sommes la seule espèce qui sait quand elle va mourir.
00:40:07 Donc il y a peut-être de toute façon quelque chose d'angoissant dans la nature même de l'homme.
00:40:10 Je veux dire, nous avons conscience de notre finitude, de notre fin,
00:40:13 et ça, ça doit être angoissant.
00:40:16 Oui.
00:40:17 Oui, c'est vrai.
00:40:18 Et l'hypervigilance, c'est de l'angoisse.
00:40:22 En fait, mon problème, il est surtout là, il est surtout sur le plan de l'hypervigilance,
00:40:26 c'est-à-dire que pour avoir vécu ce que j'ai vécu,
00:40:29 et d'avoir travaillé aussi pour...
00:40:32 Vous voyez, c'est un peu tout le paradoxe, parce que j'ai travaillé depuis maintenant dix ans
00:40:36 sur moi, avec différentes entrées en psychothérapie, en sophrologie, hypnose, etc.
00:40:42 Mais néanmoins, je ne peux toujours pas faire confiance à quelqu'un,
00:40:49 que ce soit éventuellement pour un compagnon que je ne rencontre pas,
00:40:53 mais aussi autour de moi.
00:40:55 Est-ce que vous avez appris à vous faire confiance ?
00:41:00 Alors oui, j'ai même un peu la tendance à dire que ça m'a fait devenir intelligente,
00:41:05 je ne sais pas si c'est bien adapté,
00:41:08 mais en même temps, comme vous disiez aussi, c'est que moi ça me fatigue énormément.
00:41:13 Je ne peux jamais me reposer, je sens que je ne peux jamais rien relâcher,
00:41:18 de peur de retomber au chaos.
00:41:21 Oui, c'est-à-dire qu'il y a là, encore une fois, la peur de quelque chose qui va aller mal,
00:41:28 c'est quand même, j'allais dire, le miroir de l'anxiété.
00:41:34 Oui, surtout que là encore, j'en reviens à la psychanalyse qui nous enseigne
00:41:38 que le modèle absolu de toutes les angoisses, qui en est le prototype,
00:41:41 c'est la séparation, c'est l'abandon.
00:41:43 Donc il y a cette idée de ne pas pouvoir emporter avec soi cette chaleur des premiers temps de la vie.
00:41:47 Ça vous parle, ça vous parle, Marianne, cette notion de séparation ?
00:41:50 Oui, oui, tout à fait.
00:41:54 C'est pour ça que je ne cesse de répéter qu'il faut vraiment comprendre
00:41:59 que la personne la plus importante, c'est nous, et qu'il faut apprendre à prendre soin de nous.
00:42:06 Et c'est, à mon avis, ce dont vous avez particulièrement besoin, Marianne.
00:42:11 Parce que vous dites que vous vous faites confiance,
00:42:13 mais en même temps vous restez totalement en vigilance permanente.
00:42:17 Ce qui veut bien dire qu'au fond, non, vous ne vous faites pas confiance.
00:42:21 Oui, c'est vrai que si vous avez raison, c'est du paradoxe.
00:42:24 Tout à fait, je le réalise en l'entendant dans votre bouche.
00:42:27 Mais c'est plus fort que moi, si je puis dire.
00:42:32 Alors je suis bien avec moi-même, quand je suis fidèle, je fais des choses, je suis bien.
00:42:37 Je me protège, j'avance, je sais faire la part des choses.
00:42:42 Mais je ne dépasse pas un certain stade, tout à fait.
00:42:45 Il y a une chose aussi que vous pouvez faire, c'est vous interroger un petit peu justement
00:42:48 à ce qui se passe dans votre corps.
00:42:50 C'est-à-dire, je donne beaucoup d'exercices, vous avez remarqué aujourd'hui, très concrets,
00:42:53 celui-là s'en est un, faire un scan de votre corps.
00:42:55 C'est-à-dire qu'en surgit l'angoisse, vous faites une visualisation en respirant
00:42:59 de l'ensemble de votre corps et vous essayez d'identifier ce qui se passe en vous.
00:43:03 Vous pensez, vous considérez vos muscles, vos os, vos organes,
00:43:07 vous les sentez véritablement et vous faites de la place.
00:43:10 Vous accueillez en fait ce signal-là, vous n'essayez pas de le chasser,
00:43:13 vous n'essayez pas de vous réassurer, vous n'essayez pas d'être vigilante.
00:43:16 Vous êtes dans ce que Brigitte a nommé, c'est-à-dire un prendre-soin.
00:43:20 Prendre soin du corps, prendre ce temps pour vous.
00:43:22 Écoutez votre corps, déjà rien que de l'écouter,
00:43:26 comme le disait si bien Krishnamurti,
00:43:29 on ne peut pas lutter contre une émotion ou une sensation.
00:43:32 En revanche, le fait de l'accueillir diminue déjà cette sensation
00:43:37 qui ne serait pas bonne pour nous.
00:43:39 Donc déjà, écoutez votre corps, prenez conscience de ce qui se passe.
00:43:42 Ensuite, dans un deuxième temps, je peux donner un conseil qui est un peu plus complexe
00:43:46 mais qui est pourtant très intéressant.
00:43:48 Suivant les endroits où notre corps nous envoie un signal,
00:43:52 eh bien ce n'est pas le même domaine.
00:43:54 Par exemple, lorsque c'est au niveau du ventre,
00:43:57 c'est plus un domaine qui est en rapport avec la sécurité.
00:44:01 Si c'est au niveau du coeur, c'est plus par rapport au domaine affectif.
00:44:05 Si c'est au niveau de la gorge, c'est plus par rapport à son positionnement.
00:44:10 Tout ça peut être intéressant pour vous.
00:44:14 Si vous arrivez à prendre ces bonnes résolutions en 2024,
00:44:18 vous allez pouvoir être dans vos sensations
00:44:22 et être dans la vérité de votre corps et de votre esprit.
00:44:28 Si on est dans la vérité de soi, à partir de ce moment-là,
00:44:32 on peut avancer en sécurité parce qu'on sait de quoi on a peur,
00:44:37 pourquoi on a peur, et à ce moment-là, ça devient concret.
00:44:42 Le problème de l'anxiété et de l'angoisse,
00:44:45 ce sont des peurs qui sont complètement irrationnelles
00:44:49 et qui ne sont pas nommées.
00:44:51 Oui, c'est vrai.
00:44:53 C'est intéressant cette possibilité d'écouter son corps, d'être vigilante.
00:44:58 Moi, je fais de la respiration déjà,
00:45:00 par le biais de méditation, de temps comme ça.
00:45:03 Mais c'est vrai que je n'avais pas vu ça sous cet angle-là.
00:45:06 Vous avez dit au début de votre intervention
00:45:09 que quand vous étiez petite, vous deviez attendre d'avoir le droit de parler,
00:45:12 d'avoir la possibilité d'exprimer.
00:45:14 Ça veut dire quand même qu'on n'a pas fait beaucoup de place à votre parole,
00:45:17 et à vos émotions.
00:45:18 Vous n'aviez pas le droit d'avoir des émotions et une parole.
00:45:20 Et aujourd'hui, c'est ça qui est si dur.
00:45:22 Il faut réapprendre à nommer, réapprendre à sentir.
00:45:25 Considérez la petite fille en vous.
00:45:27 J'irais même jusqu'à dire apprendre à exister.
00:45:31 Oui, c'est très juste.
00:45:35 Je me parle énormément de ce que vous me dites là.
00:45:37 Mais vous avez, en tout cas par rapport à vous-même,
00:45:40 vous avez le droit d'exister.
00:45:41 Je crois que c'est déjà le premier pas.
00:45:43 Et quand on existe par rapport à soi-même,
00:45:45 ensuite on peut exister par rapport aux autres.
00:45:48 Mais tant qu'on n'arrive pas à exister par rapport à soi-même,
00:45:50 c'est tellement compliqué d'exister par rapport aux autres,
00:45:53 puisqu'on attend des autres qu'ils nous fassent exister.
00:45:55 Mais ce n'est pas comme ça que ça marche.
00:45:57 Oui, c'est vrai.
00:45:59 C'est très beau.
00:46:01 Merci beaucoup.
00:46:02 Mais attention, Marianne,
00:46:05 déjà d'apprendre à respirer, c'est bien.
00:46:08 Mais apprendre à respirer, c'est comme apprendre l'alphabet.
00:46:11 Après, il faut savoir écrire.
00:46:13 Et donc il faut interpréter ce qu'on respire.
00:46:17 Vous comprenez ?
00:46:18 Oui, c'est une étape bien plus supérieure.
00:46:22 Oui, mais on ne peut comprendre ce qui nous arrive
00:46:27 que quand déjà on a appris à respirer.
00:46:30 On a fait la première marche.
00:46:32 Donc tout va bien, Marianne, vous êtes sur la bonne route.
00:46:34 Soyez confiante.
00:46:36 Merci beaucoup Brigitte et merci Samuel.
00:46:38 Merci Marianne.
00:46:39 Pour tous vos conseils.
00:46:40 Merci, merci à vous.
00:46:42 Je crois qu'on donne de bonnes résolutions pour 2024.
00:46:44 Des bonnes résolutions, des bonnes solutions.
00:46:47 On commence bien l'année.
00:46:49 Alors bien sûr, vous n'échappez pas à la devinette.
00:46:51 Je l'ai trouvée exprès pour vous, elle me fait rire celle-là.
00:46:53 Vous savez qu'il y a un département
00:46:56 où il y a un travesti qui n'est pas sage du tout.
00:46:59 Quel est ce département ?
00:47:01 Vous avez le temps des infos, évidemment, pour nous trouver la réponse.
00:47:05 On va continuer bien sûr à faire la différence entre le stress, l'anxiété, l'angoisse.
00:47:10 Et puis on va vous donner encore de nombreux conseils pratiques.
00:47:13 Vous avez envie de témoigner ou vous avez quelqu'un de votre famille,
00:47:17 de votre entourage qui est particulièrement stressé,
00:47:19 vous voulez des conseils, vous nous appelez au 0 826 300 300.
00:47:22 A tout de suite.
00:47:23 C'est Gilles Gonzeman, je vous souhaite une bonne année 2024 sur Sud Radio.
00:47:28 Bonne année avec Sud Radio.
00:47:30 Sud Radio, parlons vrai.
00:47:31 Ça s'est passé sur Sud Radio.
00:47:33 Sabrina Agresti Roubaix, une amende pour consommation de drogue sera inscrite au casier judiciaire.
00:47:40 Je demande à ce que ça le soit.
00:47:41 Je ne sais pas si le gouvernement va le proposer, mais en tout cas, je suis favorable, c'est un délit.
00:47:44 Ce n'est pas rigolo de consommer de la drogue, ce n'est pas drôle.
00:47:47 Sud Radio, parlons vrai.
00:47:49 Ça s'est passé sur Sud Radio.
00:47:51 Mais Hanouna dit, moi, mon émission, elle coûte beaucoup moins cher.
00:47:54 Oui, elle coûte moins cher.
00:47:55 Mais Ardisson, c'est une marque, donc ça se paye, c'est tout.
00:47:57 Le plus pitoyable de ça, ce n'est pas Hanouna, c'est Bolloré, qui est un grand capitaine d'industrie.
00:48:02 Comment Vincent Bolloré peut subventionner cette merde tous les jours ?
00:48:06 C'est ça la vraie question.
00:48:07 Mais personne n'a le courage de s'en prendre à Bolloré.
00:48:09 Sud Radio, parlons vrai.
00:48:11 Sud Radio, les 15 heures.
00:48:18 Bonne année avec Sud Radio.
00:48:23 Parlons vrai.
00:48:24 Les infos, nous retrouvons Mathieu Bellissario.
00:48:27 Bonjour.
00:48:28 Cinq morts et des dizaines de blessés, le dernier bilan en Ukraine,
00:48:31 après les bombardements massifs ce matin de la Russie qui ont touché les villes de Kiev et Kharkiv.
00:48:35 Les autorités locales ont dénoncé des frappes visant délibérément des zones résidentielles.
00:48:40 La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, pourrait se rendre en Ukraine dans les prochains jours
00:48:44 afin de témoigner du soutien de la France.
00:48:47 Ce drame au Japon, cinq personnes sont mortes dans la collision entre deux avions.
00:48:51 L'accident est lié aujourd'hui sur la piste de l'aéroport Tokyo Haneda.
00:48:54 Un accident extrêmement rare dont on ignore encore les circonstances exactes.
00:48:58 Les 367 passagers, 12 membres de l'équipage de l'avion de ligne ont été évacués.
00:49:02 Les victimes se trouvaient à bord de l'autre appareil, un avion des gardes-côtes.
00:49:05 Toutes les pistes de l'aéroport ont été fermées.
00:49:08 En France, neuf départements d'un quart nord-ouest du pays, toujours placés en alerte orange.
00:49:12 Vigilance pour pluie et inondation qui concerne le Finistère, le Pas-de-Calais, la Manche, l'Orne, la Sarthe, la Mayenne, la Vendée, la Loire-Atlantique et le Manbillon.
00:49:20 La vigilance orange au cru concerne également le nord.
00:49:23 Le Finistère et le Pas-de-Calais de fortes pluies sont attendus jusqu'en fin d'après-midi.
00:49:27 Cette macabre découverte dans l'Oise, un homme poignardé à mort a été retrouvé hier près d'une voie ferrée.
00:49:33 Le corps de la victime se trouvait dans un abri à proximité de la gare de Saint-Just en chaussée.
00:49:37 Trois personnes ont été interpellées.
00:49:39 Placées en garde à vue dans cette affaire, une enquête pour assassinat a été ouverte par le parquet de Beauvais.
00:49:44 Cinq hommes interpellés après une tentative d'effraction chez Nikos Aliagas.
00:49:48 Les malfaiteurs n'ont pas réussi à pénétrer la nuit dernière dans la résidence de l'animateur situé à Fontenay-sous-Bois dans le Val-de-Marne.
00:49:56 Le présentateur de la Star Academy n'était pas sur place au moment des faits.
00:50:00 Et puis en tennis, le grand retour de Raphaël Nadal.
00:50:04 Retour gagnant, absent des cours depuis près d'un an pour cause de blessure.
00:50:08 Le Mallorquin de 37 ans a effectué son retour ce matin au tournoi de Brisbane face à l'Autrichien Dominic Thiem.
00:50:13 Il s'est imposé en 27756. Un retour gagnant donc et convaincant pour l'ancien numéro 1 mondial
00:50:19 qui affrontera demain l'Australien Jason Koubler, son deuxième joueur mondial en quarte finale.
00:50:25 Voilà pour l'actualité. Très bonne journée à tous.
00:50:27 Nous sommes aujourd'hui avec Samuel Dock.
00:50:35 Vous êtes psychanalyste, vous êtes docteur en psychopathologie clinique.
00:50:38 Vous travaillez beaucoup sur les patients anxieux justement et vous avez eu envie qu'on démarre cette année
00:50:44 par justement une prise de conscience que notre stress, notre anxiété, quand c'est trop, c'est pas normal
00:50:51 et qu'on peut aller mieux et c'est un peu ce qu'on essaye de vous transmettre durant ces deux heures.
00:50:59 Vous êtes également auteur de nombreux ouvrages, notamment aussi "Les chemins de la thérapie".
00:51:04 C'était aux éditions Flammarion, un livre où vous expliquez à la fois tout ce que peut apporter la thérapie
00:51:10 mais également ses limites. Malheureusement, ce n'est pas des médicaments qu'on avale et qui font qu'on va tout de suite beaucoup mieux.
00:51:18 On va continuer avec Stéphanie dans un instant, mais je voudrais que vous me donniez le département
00:51:23 où on trouve un travesti qui n'est pas sage du tout.
00:51:26 J'ai échoué une fois de plus. Ce ne sera pas cette fois-ci que je trouverai la réponse malheureusement.
00:51:30 C'est normal parce que c'est un peu tiré par les cheveux. C'est tout simplement "Il est vilaine".
00:51:36 Un joli !
00:51:37 Oui, ça m'amuse beaucoup, mais ça n'amuse peut-être que moi. Bonjour Stéphanie.
00:51:43 Bonjour à vous, meilleur voeu.
00:51:45 Merci.
00:51:46 Bonjour, meilleur voeu Stéphanie.
00:51:47 Vous de même Stéphanie. Alors vous avez des angoisses en ce moment ?
00:51:53 Oui, tout à fait. Parce que je suis en reconversion professionnelle pour devenir conseillère en nutrition et pleine santé.
00:52:02 Et donc je dois me remettre dans l'apprentissage, dans les cours.
00:52:07 Et je m'aperçois que je retrouve mes peurs quand j'étais petite et qui me créent de l'angoisse au niveau de ma mémoire
00:52:16 et de retransmettre quand je dois m'exprimer.
00:52:20 Ah, ça veut dire que vous n'avez pas grandi Stéphanie ?
00:52:23 Eh oui ! Je pensais que j'avais grandi et avancé, mais le fait de changer, ça fait ressortir des peurs.
00:52:34 Cela dit, c'est assez normal quand on a un changement de vie, d'avoir des moments d'angoisse.
00:52:40 Ça me paraît assez normal et plutôt sain d'ailleurs. Ce serait le contraire qui serait un peu inquiétant.
00:52:48 Tout à fait. Toutes les périodes de transition impliquent une certaine forme d'anxiété et/ou de stress
00:52:54 qui vont permettre parfois de mobiliser des ressources, bien sûr, et de s'adapter.
00:52:58 Donc, reste à voir si c'est des angoisses qui sont relativement normales ou si c'est des angoisses qui sont excessives.
00:53:05 Pour le dire de manière schématique, notre espèce a dû affronter, depuis la préhistoire, des périls, des dangers costauds.
00:53:12 À quoi sert finalement cette cortisol, l'hormone du stress dont je parlais ?
00:53:16 Eh bien, à mobiliser des ressources physiques.
00:53:19 Parce que quand nous étions des hommes préhistoriques, pour le dire de manière très caricaturale,
00:53:22 et qu'il y avait un animal sauvage qui attaquait, un ours, ou que sais-je encore,
00:53:26 je ne sais quel mammouth ou tigre à dents de sabre nous attaquait, il fallait pouvoir réagir très vite.
00:53:31 Et c'est pour ça que ça mobilisait. Le problème, c'est que, et là vous l'avez très bien dit Stéphanie,
00:53:35 c'est que le stress peut aussi entraver les ressources, et notamment les ressources cognitives,
00:53:39 la mémoire, l'attention, le langage, qui vont devenir défaillants à cause du stress.
00:53:43 Oui, c'est exactement ça.
00:53:45 C'est ce qu'on fait de notre peur, voilà la question. Qu'est-ce qu'on fait de notre peur ?
00:53:48 Est-ce qu'on en fait une alliée ou une ennemie ?
00:53:50 J'essaye d'en faire une alliée, mais c'est plus facile à dire qu'à faire.
00:53:55 Parce que quand elle est là, des fois elle est plus forte que...
00:53:59 Alors, moi je crois, d'abord il faut savoir que la mémoire c'est comme un muscle.
00:54:04 C'est-à-dire que quand on a perdu l'habitude d'apprendre, il faut réapprendre à apprendre, si je puis dire.
00:54:10 Donc c'est normal que vous ayez du mal à apprendre les cours que vous avez à apprendre.
00:54:16 Il faut persévérer et vous allez retrouver cette capacité à retenir les choses.
00:54:22 Mais au départ c'est un peu normal que ce soit difficile.
00:54:25 Donc déjà il faut accepter ça.
00:54:27 Ensuite, il faut peut-être être un petit peu plus concentré.
00:54:34 Vous vous habituez à être dans des moments un peu plus concentrés, quitte à ce que ce ne soit pas trop long.
00:54:39 Ça c'est sur le plan très pratique.
00:54:42 Je peux déjà vous donner ces conseils qui sont...
00:54:46 Moi je sais pour avoir récemment tourné un téléfilm, au début pour apprendre mon texte ça a été un petit peu compliqué.
00:54:53 Parce que je n'avais plus l'habitude d'être obligé d'apprendre.
00:54:57 C'est un peu ce qui se passe.
00:54:59 J'avais déjà une mémoire qui n'était pas super bonne quand j'étais plus jeune.
00:55:04 Quand j'étais enfant c'était déjà difficile pour moi à l'école.
00:55:07 Et je m'aperçois que c'est le même schéma qui se reproduit.
00:55:11 Quand je suis en condition de désévaluation, que le stress est plus grand, je perds mes mémoires.
00:55:21 Donc là il va falloir apprendre déjà à respirer, à évacuer un peu le stress.
00:55:27 Et ensuite à vous concentrer sur le fait d'apprendre ce que vous avez à apprendre.
00:55:33 Vous savez il y a des adultes même qui n'hésitent pas à prendre des cours.
00:55:37 Des cours d'expression orale, des cours de reprise de confiance en soi.
00:55:41 Moi-même quand j'étais doctorant on nous proposait des aides là-dessus pour préparer notre soutenance de thèse.
00:55:48 Ça peut être la même chose pour vous, vous pouvez vous renseigner pour peut-être faire une formation ou du théâtre.
00:55:53 Nous c'était une prof de théâtre qui nous donnait cette formation-là pour vous libérer.
00:55:57 Et là où c'est une grande chance c'est que peut-être qu'en résolvant ce problème vous allez exorciser quelque chose de cette blessure d'enfance que vous nous décrivez.
00:56:05 C'est-à-dire que vous verrez que ça y est vous avez été capable d'affronter vos peurs, de les dépasser et d'en faire un atout en réalité.
00:56:13 Je pense vraiment quand je vous écoute que vous avez toutes les ressources pour pouvoir dépasser cette peur et en faire quelque chose et triompher de cette blessure du passé.
00:56:22 Oui, mais je pense exactement comme vous que j'en suis là aujourd'hui pour arriver à dépasser ça.
00:56:29 Parce que j'ai déjà soigné beaucoup de blessures mais je pense que c'en était une que j'avais un peu laissé de côté.
00:56:36 Avec les crédits formation, vous savez je me trompe toujours sur ce sigle, je crois même qu'il est possible d'avoir ce genre de formation justement et surtout pour y prendre du plaisir.
00:56:44 Parce que c'est aussi ça, peut-être qu'à un moment vous allez y prendre du plaisir à vous exprimer, apporter vos idées, à apprendre.
00:56:50 Et pour compléter le conseil de Brigitte sur l'apprentissage, créez-vous des bonnes conditions d'apprentissage.
00:56:55 C'est-à-dire ritualisez-les, fixez des heures à l'avance, dites-vous "ah là il est 19h, c'est l'heure des apprentissages".
00:57:01 Faites-le plutôt le soir parce qu'après on sait que c'est mieux pour l'apprentissage.
00:57:06 Et moi un conseil que je donne à mes patients c'est aussi de s'adresser à un interlocuteur invisible pour apprendre.
00:57:11 C'est-à-dire vous prenez une peluche ou je ne sais quoi encore, ou un objet, et vous vous adressez à cet objet, vous lui expliquez votre cours comme si vous le faisiez à un prof.
00:57:20 Et vous verrez que peu à peu il y a toute une gymnastique mentale qui va se mettre en place.
00:57:24 Parce qu'il ne s'agit pas de bien apprendre, il s'agit de bien comprendre.
00:57:27 Et puis arriver aussi à restituer ce qu'on a appris. Et je pense que votre idée de la peluche ou de la personne imaginaire est une bonne idée pour arriver à s'exprimer à l'oral, à restituer à l'oral.
00:57:39 Absolument. Vous avez quel âge aujourd'hui Stéphanie ?
00:57:42 J'ai 48 ans.
00:57:44 Bon, donc on est absolument dans une tranche d'âge qui indique qu'on va réparer quelque chose de notre adolescence.
00:57:51 Donc c'est intéressant de voir que là vous allez vous autoriser à vous prouver que vous avez de la valeur et que vous êtes capable de ce que vous n'avez pas osé à l'époque.
00:58:02 Et vous êtes passée comme vous l'avez dit très justement, vous avez essayé d'éviter.
00:58:05 J'ai tout à fait ça.
00:58:06 Donc c'est le moment. Donc soyez tranquille. Vous êtes sur votre chemin, vous êtes sur votre route.
00:58:13 Et il y a un obstacle à dépasser, mais si vous avez choisi de reprendre cette route là, c'est que quelque part votre inconscient vous dit que vous êtes capable de dépasser cet obstacle.
00:58:23 Oui. Persévérance et je vais y arriver.
00:58:26 Vous allez y arriver, absolument.
00:58:28 Bien dit.
00:58:29 Il faut faire confiance aussi, vous savez, à ces choix qu'on fait sans vraiment se rendre compte pourquoi tout d'un coup vous avez fait ce choix là.
00:58:38 Ça vous est venu comme ça.
00:58:40 C'est l'histoire de la vie.
00:58:43 Oui, mais c'est votre inconscient qui vous guide.
00:58:45 Et vous avez certes un peu peur, mais vous n'avez pas eu peur quand même d'y aller.
00:58:50 Non, c'est maintenant où je suis dedans que j'ai peur, que je me rends compte.
00:58:54 Mais vous avez été poussée.
00:58:56 Mais je pense que c'est normal aussi, c'est quelque chose de nouveau que j'affronte.
00:58:59 Mais absolument. Et vous avez été poussée par votre inconscient pour y aller.
00:59:02 Eh bien oui, ça fait un peu peur, mais si votre inconscient vous y pousse, c'est que vous êtes capable d'y arriver.
00:59:09 Je crois que c'est vraiment important.
00:59:10 Et ça, je pourrais le dire à tous ceux qui nous écoutent.
00:59:12 Si vraiment vous avez un fort désir, si vraiment tout d'un coup vous avez envie d'aller vers quelque chose, faites-vous confiance.
00:59:20 Il y a quelque part, quelque chose en vous qui vous guide.
00:59:23 Dialoguer avec cet autre que vous êtes aussi pour vous-même.
00:59:27 Dialoguer avec cette part d'étrangeté.
00:59:29 Ok, très bien. Je vais mettre tout ça en pratique.
00:59:34 Et je suis ravie d'entendre qu'il n'y a pas de "mais" dans votre réponse.
00:59:38 C'est que donc vous allez y arriver.
00:59:40 Non, je ne veux pas de "mais".
00:59:42 Pour moi, c'est insupportable d'entendre des "mais".
00:59:45 Il y a toujours des excuses.
00:59:47 Exactement. On s'est comprises, Stéphanie.
00:59:49 Oui.
00:59:50 Merci en tout cas.
00:59:52 Merci beaucoup pour vos conseils.
00:59:54 Je vous en prie. Merci à vous.
00:59:55 On fait une petite pause. On se retrouve tout de suite bien sûr sur Sud Radio avec vous au 0826 300 300.
01:00:01 A tout de suite.
01:00:16 On continue avec Samuel Dock à essayer de vous aider à être un peu moins anxieux, un peu moins angoissé en ce début 2024.
01:00:25 Bonjour Isabelle.
01:00:27 Bonjour Bérit. Bonjour Samuel.
01:00:29 Bonjour Isabelle.
01:00:30 Alors vous n'êtes pas angoissée ni anxieuse, mais vous supportez mal la présence de personnes qui seraient très anxieuses, c'est ça ?
01:00:38 Oui, c'est ça exactement. En fait, c'est comme si je ressentais leur anxiété et que ça brouillait les pistes à l'intérieur de moi.
01:00:48 Et quand je suis sur le point d'entrer en conflit avec quelqu'un ou bien quand je ressens l'anxiété des personnes, moi ça me fait fuir en fait.
01:01:02 Parce que c'est impossible, je ne peux pas laisser rentrer quelque chose comme ça à l'intérieur de moi en fait.
01:01:07 Donc vous êtes un peu éponge face à l'anxiété de quelqu'un d'autre ?
01:01:11 Oui, souvent.
01:01:13 Il faut dire que les personnes anxieuses sont souvent des personnes très anxiogènes en réalité.
01:01:18 Elles produisent aussi de l'angoisse et elles peuvent avoir tendance à vouloir utiliser les autres justement pour trouver une réassurance.
01:01:25 Et ça c'est assez terrible à vivre, n'est-ce pas ?
01:01:27 Oui, exactement. Et souvent c'est ce qu'on me dit, que j'apaise les gens.
01:01:31 Mais moi je ne peux pas apaiser comme ça. En fait, j'ai l'impression qu'on se sert de mon énergie.
01:01:41 Et qu'est-ce que vous ressentez ? Comment ça se manifeste justement quand vous avez en face de vous quelqu'un d'anxieux ?
01:01:49 En fait, j'ai comme une sensation d'étouffement en fait.
01:01:52 Ça me remplit, j'ai le cœur qui se serre et je ressens vraiment du stress.
01:01:57 C'est vraiment une décharge peut-être de cortisol ou quelque chose comme ça qui me bombarde en fait.
01:02:01 C'est comme si je prenais un shoot de quelque chose de très violent, de transpir et tout.
01:02:06 C'est vraiment une manifestation corporelle en fait. Je peux avoir mal à la tête.
01:02:12 Donc ça semble quand même ressembler à une émotion qui est la peur.
01:02:17 Un stress, un stress physiologique.
01:02:19 Comme si vous étiez attaqué, agressé, ça c'est sûr. Mais comme si vous étiez attaqué physiquement en fait.
01:02:28 Mais complètement. Ça m'est arrivé une fois de ne pas avoir vu venir un potentiel conflit avec quelqu'un dans la voiture.
01:02:37 Et il a commencé à m'embrouiller dans la voiture et on était arrêté sur un parking.
01:02:42 Et heureusement, parce que j'ai dû sortir de la voiture, parce que l'espace en fait, j'avais l'impression que c'était trop chargé.
01:02:51 Vous étiez enfermé donc vous ne pouviez plus fuir en fait sur un point symbolique.
01:02:56 Peut-être. Et le fait d'ouvrir la portière de la voiture, ça m'a libéré.
01:03:01 Vous avez mis un stop à cette personne qui communiquait ses émotions négatives, c'est ça ?
01:03:05 C'est ça.
01:03:06 Alors moi ce qui me vient comme ça déjà, Isabelle, ça veut dire que vous avez du mal à poser vos limites et à faire respecter votre zone de confort si je puis dire.
01:03:18 Alors c'est tout à fait la résolution de 2024. C'est dire les limites. Je les ai à l'intérieur de moi, je les connais.
01:03:29 Mais je laisse toujours, même si je l'ai dit, quand la personne en face de moi dit "oui, oui, ok, j'entends, mais c'est pas grave si..."
01:03:42 Un exemple. J'ai quelqu'un qui veut être en relation avec moi, on se rencontre, par hasard ou peu importe.
01:03:53 Quand je ne ressens rien et que la personne ne me plaît pas, je dis "non, en fait, moi je n'ai pas envie de poursuivre la relation, je n'ai pas envie de poursuivre les échanges, etc."
01:04:02 Je dis parce que je ne suis pas disponible, parce que je n'en ai pas envie.
01:04:08 Mais la personne en face me dit "bah c'est pas grave, on peut quand même aller boire un verre, on peut quand même se rencontrer,
01:04:13 t'es pas contre le fait de sortir un soir, d'aller au restaurant, t'es pas contre le fait..."
01:04:18 Alors qu'à l'intérieur de moi ça dit "bah si, en fait j'ai pas envie", je vais quand même m'entendre dire "oui, pourquoi pas ?"
01:04:25 C'est ça, au lieu de dire "non", vous vous dites "oui, pourquoi pas". Donc c'est une difficulté à dire "non".
01:04:30 C'est ça, c'est une difficulté à dire "oui, non, j'ai vraiment pas envie".
01:04:35 Parce que quand je dis que "non, j'ai pas envie", là on va me dire "mais ça va pas, n'importe quoi..."
01:04:40 Ça veut bien dire que quand vous dites "non, j'ai pas envie", c'est pas dit clairement, sinon la personne l'entendrait.
01:04:45 - Même si vous l'avez dit verbalement, il y a quelque chose dans votre façon de le dire qui laisse à penser qu'il y a quand même une porte entre-ouvertes.
01:04:55 - Oui, je pense que c'est ça, il faut que je m'affirme.
01:04:59 - Oui, je suis d'accord avec Brigitte, c'est-à-dire qu'il y a aussi quelque chose qui vous appartient,
01:05:03 ce n'est pas qu'à l'autre, et l'avantage que vous avez c'est que vous avez bien identifié le problème,
01:05:08 donc maintenant que vous l'avez identifié, il faut pouvoir le travailler et apprendre à dire "non".
01:05:13 Et oser fixer des limites à l'autre, parce que comme l'a dit Brigitte tout à l'heure,
01:05:17 et là je ne peux être que d'accord avec elle, la personne la plus importante de votre vie, c'est vous-même.
01:05:22 - Oui, je suis d'accord, c'est sur quoi j'ai travaillé là.
01:05:26 - Sans justifier quoi que ce soit, dire "non" sans justifier quoi que ce soit.
01:05:31 - On n'a pas besoin de justifier quand on dit "non", sauf peut-être quand c'est notre partenaire ou nos parents ou quelqu'un de très proche,
01:05:36 mais quand c'est quelqu'un qui n'est pas très proche, on n'a pas à justifier quand on dit "non".
01:05:40 On a le droit de dire "non", et si la personne insiste, on a le droit de le dire un peu plus fermement,
01:05:47 voire même avec un peu d'agressivité.
01:05:50 Mais ça c'est difficile pour vous, parce que certainement que ça répond à quelque chose en vous-même.
01:05:56 Dire "non", ça signifie quoi finalement pour vous ?
01:06:00 Je crois que c'est ça qu'il faut peut-être un petit peu aussi travailler pour que vous arriviez enfin à dire "non" vraiment.
01:06:05 - Oui, mais c'est facile de le faire pourtant avec les gens qui sont très proches de moi, avec ma famille, avec mes filles.
01:06:12 C'est très facile, je leur dis "non" et je n'ai pas de culpabilité, je ne ressens absolument rien.
01:06:19 Certains de mes amis, c'est pareil, "non, je n'ai pas envie de sortir ce soir, je ne sors pas", "non".
01:06:24 Par contre, effectivement, la seule personne avec qui ça m'est difficile, c'est la personne qui est dans mon cœur,
01:06:30 c'est mon conjoint, c'est mon compagnon.
01:06:33 Là, c'est difficile.
01:06:35 Et je vais sortir de la relation, ou je vais mettre des limites que quand je suis excédée en fait.
01:06:40 - Oui, parce que vous avez peur d'être abandonné, là encore on retombe sur l'aspect anxieux qui peut-être cette fois-ci vous appartient,
01:06:45 c'est-à-dire la peur d'être laissé, la peur de perdre l'autre, de le décevoir si jamais vous n'accédez pas à sa demande.
01:06:50 Mais non, vous ne le perdrez pas. Vous ne le perdrez pas.
01:06:54 - Et vous pensez que l'autre ressent ça ?
01:06:56 - C'est-à-dire ?
01:06:57 - Bah oui, puisqu'il insiste.
01:06:59 - Au final, c'est probablement une angoisse très profonde que j'ai.
01:07:03 Du coup, comme je fuis le conflit et que je ne veux pas entrer dans le conflit,
01:07:08 et que je me sors de l'équation dès que je sors de la pièce,
01:07:13 dès que je sens quelque chose qui me submerge, est-ce que vous pensez que l'autre ressent ça aussi ?
01:07:19 - Je pense que oui, à mon avis il n'y échappe pas.
01:07:22 Mais vous savez, on peut tous avoir des moments de fragilité, de vulnérabilité.
01:07:26 Ce qui compte, c'est de pouvoir peut-être reprendre les choses avec.
01:07:29 Et nouveau conseil, peut-être que ça, dans un cadre un peu extérieur à votre foyer,
01:07:34 vous pouvez le reprendre avec lui.
01:07:36 C'est-à-dire, supposons qu'un moment dans la semaine, vous acceptiez quelque chose alors que vous n'aviez pas envie.
01:07:39 Voilà, vous y allez.
01:07:40 Eh bien, le dimanche, faites une balade dans un endroit sympa, extérieur, pas à la maison.
01:07:44 Ça c'est un conseil que je donne aux couples que j'accompagne, parce que c'est trop chargé.
01:07:47 Vous marchez, vous êtes dans un endroit agréable, et là vous reprenez avec ça.
01:07:51 Je ne sais pas, comment s'appelle votre conjoint ?
01:07:53 - Ah bah là, j'en ai plus.
01:07:55 - Bon bah, mettons Stéphane, on va dire qu'il s'appelle Stéphane.
01:07:57 Vous dites, tu sais Stéphane, cette semaine, il s'est produit cet événement-là,
01:08:01 tu m'as demandé si je voulais venir avec toi, je t'ai dit oui parce que je n'osais pas te dire non,
01:08:06 mais sache que j'aimerais pouvoir te dire non.
01:08:08 Et là, vous commencez à déployer votre pensée.
01:08:10 Vous le faites dans un cadre sécure, extérieur au foyer,
01:08:13 et là les choses redeviennent un peu supportables, un peu respirables, et surtout dites.
01:08:17 Vous voyez ?
01:08:18 - Et puis, j'ajouterais Isabelle, il y a quelque chose aussi qu'il faut comprendre,
01:08:23 c'est que, en tant que femme, on a quand même, depuis des millénaires,
01:08:28 été habituée à se soumettre et à accepter la soumission à l'homme, quoi qu'on en dise.
01:08:37 Et donc c'est aussi tout un travail à faire,
01:08:40 et souvent tout un travail à faire par rapport à notre généalogie du côté maternel.
01:08:46 - Oui, je suis d'origine espagnole et c'est ancré.
01:08:50 - Voilà, donc c'est ça aussi qu'il faut...
01:08:53 Donc il faut avoir un peu d'adulgence sur soi-même,
01:08:56 et dire non à quelqu'un qui, alors qu'on a depuis toute petite,
01:09:01 été dans une culture où on dit oui, c'est compliqué.
01:09:05 - C'est vrai, je suis d'accord.
01:09:07 - Et donc prendre conscience aussi de comment on va se mettre au monde,
01:09:13 en tant que femme, et non plus en tant que femme de la lignée de notre propre culture,
01:09:19 c'est une prise de conscience qui est importante à faire,
01:09:22 parce que ça va vous permettre de vous positionner de l'intérieur de vous-même,
01:09:28 et non plus de l'extérieur de vous-même, de par vos racines...
01:09:32 Voyez ce que je veux dire ?
01:09:34 - Oui, je comprends, c'est lâcher la loyauté...
01:09:37 - Oui, absolument, absolument.
01:09:39 - Trans, trans, enfin...
01:09:41 - Transgénérationnelle.
01:09:43 - Rendre à chacun ce qui lui appartient au monde, ce qui appartient au monde,
01:09:46 à la famille, ce qui appartient à la famille, mais essayer de débrouiller tout ça,
01:09:49 peut-être avec un accompagnement par un psychologue, sur un temps pas forcément très long,
01:09:53 mais pour pouvoir y voir un peu plus clair dans tout ce que nous expliquons.
01:09:56 - Parce que ce qui se passe souvent, quand on essaye de s'affirmer
01:10:02 avec quelque chose qui est tout le poids de notre culture,
01:10:07 tout le poids peut-être aussi de l'image maternelle qu'on a,
01:10:11 eh bien il y a une sorte de paradoxe intérieur, et c'est difficile,
01:10:14 parce que finalement, quoi qu'on fasse, on ne va pas se sentir bien.
01:10:18 - Oui.
01:10:20 - Vous voyez ? Donc c'est faire ce nettoyage intérieur
01:10:23 qui va vous permettre à ce moment-là d'enfin accepter d'être vous-même,
01:10:28 avec bien sûr vos origines, mais votre destinée qui vous appartient
01:10:33 et que vous décidez de prendre en main.
01:10:36 - Merci.
01:10:37 - Je vous en prie, merci à vous Isabelle, merci à vous.
01:10:40 On fait une petite pause, on va se retrouver avec un love français,
01:10:44 je vous propose une règle de trois pour mieux faire l'amour,
01:10:47 et puis on va tester un jouet, et puis on va continuer évidemment
01:10:50 à évoquer l'anxiété et le stress. A tout de suite.
01:10:53 - Vous voulez parler à Brigitte Lahaye ? 0826 300 300.
01:11:00 Ça s'est passé sur Sud Radio.
01:11:02 - Sabrina Agresti Roubaix, une amende pour consommation de drogue
01:11:07 sera inscrite au casier judiciaire.
01:11:08 - Je vous demande à ce que ça le soit.
01:11:09 - Je ne sais pas si le gouvernement va le proposer,
01:11:11 mais en tout cas je suis favorable, c'est un délit.
01:11:13 Ce n'est pas rigolo de consommer de la drogue, ce n'est pas drôle.
01:11:15 - Sud Radio, parlons.
01:11:17 - CAM4.fr, le plus grand site de webcam live réservé aux adultes.
01:11:22 - Brigitte Lahaye, Sud Radio, le love conseil.
01:11:27 - Eh bien Samuel Dock, je vais parler de la règle des trois.
01:11:30 On rêve tous de devenir un bon amant ou une bonne maîtresse,
01:11:34 eh bien c'est simple, il suffit de connaître cette règle de trois
01:11:37 de l'amour sexuel et de s'en souvenir à chaque instant.
01:11:41 Je vais donc vous la donner.
01:11:43 Première chose essentielle, la zone érogène, la plus importante,
01:11:46 c'est notre cerveau.
01:11:48 Donc inutile de croire qu'il faut s'exercer durant des heures
01:11:50 ou d'apprendre par cœur des trucs techniques, non.
01:11:52 Il suffit d'être en relation avec son corps, son cœur,
01:11:57 et c'est donc à ce moment-là le cerveau qui joue ce rôle de médiateur
01:12:01 entre le corps et le cœur, c'est-à-dire que c'est
01:12:04 donc nos sensations physiques et émotionnelles qui vont nous permettre
01:12:08 de lâcher prise, donc de ne plus être dans le contrôle
01:12:12 et d'être donc dans ce que l'on ressent.
01:12:15 La deuxième règle, notre aphrodisiaque le plus efficace,
01:12:19 c'est notre imagination, c'est notre capacité à fantasmer,
01:12:21 à se souvenir, et c'est ça qui entretient notre sensualité
01:12:25 et qui donc améliore notre sexualité.
01:12:27 Troisième règle, le plus excitant,
01:12:31 c'est l'anticipation, figurez-vous.
01:12:34 Eh oui, on peut anticiper dans notre sexualité.
01:12:39 C'est vrai qu'en préparant le rapport sexuel que vous aurez,
01:12:43 vous avez plus de chances d'atteindre le septième ciel.
01:12:46 C'est pour ça que les rituels, par exemple, fonctionnent bien.
01:12:50 Donc si vous mariez ces trois règles, à priori,
01:12:54 vous allez améliorer votre vie sexuelle, donc à vous de jongler avec les trois.
01:12:57 Il n'est pas nécessaire de toujours penser à ces trois règles,
01:13:00 mais sans cesse vous rappelez ces trois règles.
01:13:03 Par exemple, le cerveau, c'est ce qui se dit entre les amants,
01:13:07 l'intimité n'est pas uniquement sexuelle,
01:13:09 l'imagination, c'est bien sûr simple à comprendre.
01:13:11 Quant à l'anticipation, c'est un appel, une attention,
01:13:14 quelques heures avant, ou encore une préparation vestimentaire le matin.
01:13:19 Si vous mettez la petite culotte en dentelle un peu string,
01:13:22 que vous avez envie que votre amant vous enlève ce soir,
01:13:25 je pense que vous serez déjà plus prête à arriver à l'orgasme
01:13:30 que si vous mettez une culotte petit bateau.
01:13:33 Oui, et puis on pourrait l'appeler la règle CIA,
01:13:36 cerveau, imagination, anticipation, c'est facile à retenir la règle CIA.
01:13:40 Bravo, bravo, je ne savais pas que vous y travailliez,
01:13:43 mais je le découvre.
01:13:44 Ce sera facile à retenir comme ça.
01:13:46 C'est très bien.
01:13:48 Bonjour Florent.
01:13:50 Bonjour.
01:13:52 Alors vous avez reçu, alors je ne sais pas ce que c'était,
01:13:55 donc voilà, je viens de découvrir ce stimulateur buccal
01:13:58 pour fellation et clitoris de U2 Boys
01:14:03 que l'on trouve sur RueDesPlaisirs.com.
01:14:06 Expliquez-nous comment ça marche.
01:14:08 Alors, c'est un vibreur que l'on va clipser sur la joue,
01:14:18 entre la joue et la bouche, et qu'on va allumer et éteindre
01:14:24 pour les préliminaires essentiellement.
01:14:27 D'accord, donc on rentre ce petit jouet Samuel Dock dans la bouche,
01:14:32 on le fait vibrer avant évidemment.
01:14:34 On peut, on peut, on peut.
01:14:37 On n'est pas obligé, mais je pense qu'il vaut mieux le faire vibrer, non ?
01:14:40 Oui, mais on peut attendre le moment propice
01:14:47 pour déclencher la vibration aussi,
01:14:49 il y a un petit bouton à l'extérieur pour allumer et éteindre.
01:14:51 Ah oui, mais ça y est, j'ai compris.
01:14:53 On n'en rentre qu'un bout, je croyais qu'on rentrait tout,
01:14:55 c'est pour ça que je ne comprenais pas.
01:14:56 Ah, pardon, j'ai mal expliqué.
01:14:58 C'est comme un petit U, ou comme un petit clips en silicone
01:15:03 que l'on glisse d'un côté à l'intérieur et de l'autre côté à l'extérieur.
01:15:07 Non, mais c'est pas, vous avez l'air complètement atterré Samuel Dock,
01:15:10 non mais c'est pas stupide parce que, je vais vous passer essayer,
01:15:13 du coup, quand on fait par exemple une fellation ou un cunni,
01:15:17 on a toute la bouche qui vibre,
01:15:20 donc ça accentue la sensation pour le partenaire, regardez.
01:15:24 Voilà, essayez.
01:15:25 Ah non, je ne vais pas mettre d'autres choses dans ma bouche
01:15:27 parce que figurez-vous que j'ai plein de problèmes de mâchoire
01:15:29 et de troubles des ATM, des articulations temporomandibulaires,
01:15:32 alors je ne prendrai pas le risque, mais je vous crois.
01:15:34 Après, vous ne vous êtes pas senti un peu,
01:15:36 ce n'était pas un peu curieux de voir votre compagne
01:15:38 avec ce machin dans la bouche ?
01:15:39 Non, mais c'est peut-être lui qui l'a mis.
01:15:41 Ça ne vous a pas gêné ?
01:15:43 Alors, c'était beaucoup sur l'anticipation,
01:15:47 vous parliez du CIA, on était sur l'anticipation
01:15:50 et dédramatiser un petit peu la chose,
01:15:52 essayer de faire plus de fantasmes
01:15:56 que de sentiments négatifs.
01:16:00 C'est vrai que visuellement,
01:16:03 on a l'impression d'être un objet soi-même,
01:16:07 c'est vrai que l'approche pour vraiment l'appréhender,
01:16:11 il faut un peu de temps.
01:16:13 Déjà, dans sa tête, se dire
01:16:15 "bon, je vais le mettre à la bouche,
01:16:17 j'ai envie de le faire"
01:16:19 et puis aussi communiquer avec sa partenaire
01:16:21 parce que c'était quelque chose
01:16:23 qu'on n'a pas essayé tout de suite.
01:16:25 Il nous a fallu un petit moment
01:16:27 pour accepter l'idée,
01:16:29 mais voilà, se faire naître ce fantasme-là.
01:16:33 En tout cas, c'est la première fois que je vois un jouet comme ça.
01:16:35 Moi aussi, je ne connaissais pas.
01:16:36 Déjà, je trouve ça toujours intéressant, l'innovation.
01:16:39 Et alors, est-ce que ça marche, Florent ?
01:16:43 Alors, c'est assez incroyable.
01:16:45 Ça vibre doucement.
01:16:47 Ça ne va pas vous déchausser les dents.
01:16:51 Il ne faut pas avoir un dentier, peut-être.
01:16:54 Il ne faut pas avoir peur.
01:16:56 Peut-être, avec un dentier, je ne sais pas.
01:16:59 Je ne sais pas.
01:17:01 Mais vraiment, c'est assez troublant.
01:17:05 Alors nous, on l'a utilisé dans la pénombre,
01:17:10 avec des jeux de lumière et d'ombre
01:17:12 pour ne pas trop se sentir, je ne sais pas,
01:17:17 défiguré un peu.
01:17:19 Voilà, c'est ça.
01:17:20 Mais c'est très efficace.
01:17:22 Ah, on l'avait bien vendu, en tout cas.
01:17:25 On a toujours les mains libres.
01:17:27 Voilà.
01:17:29 Et une fois qu'on est d'accord avec ce petit clip,
01:17:32 ce petit clip, ce n'est pas agréable à porter,
01:17:35 mais ce n'est pas désagréable non plus.
01:17:37 Mais le gros plus, c'est le plaisir que l'on donne
01:17:41 à son ou à sa partenaire.
01:17:43 Oui, il y a une vibration supplémentaire.
01:17:46 Oui, mais je pense que bien utilisé,
01:17:49 ça peut être réellement un booster intéressant.
01:17:53 Franchement, c'est assez original, en tout cas.
01:17:56 Oui, carrément.
01:17:57 J'étais dubitatif au début,
01:17:58 mais vous nous l'avez vendu avec beaucoup de talent.
01:18:00 Merci.
01:18:02 On y a pris beaucoup de plaisir.
01:18:04 Merci de l'avoir fait tester.
01:18:06 C'était très chouette.
01:18:07 Eh bien, on vous le laisse, Florent.
01:18:08 Et quelle note vous lui donnez alors ?
01:18:10 À part le côté visuel,
01:18:13 où on ne peut pas faire beaucoup mieux,
01:18:15 parce que quand on le porte,
01:18:17 on a l'air d'un robot un petit peu.
01:18:23 Mais sinon, pour le plaisir,
01:18:27 c'est vraiment parfait.
01:18:29 C'est 10/10.
01:18:30 Ah oui, vous l'avez très bien vendu.
01:18:33 Bravo, Florent.
01:18:34 C'est très très bien.
01:18:35 Non, mais sincèrement,
01:18:37 même si au départ j'étais un peu sceptique,
01:18:39 je pense que ça peut être très très bien.
01:18:41 Bon, eh bien ce stimulateur buccal
01:18:43 pour fellation et clitoris,
01:18:44 enfin l'un ou l'autre,
01:18:46 vous pouvez le retrouver sur l'enseigne
01:18:48 ruedesplaisir.com.
01:18:50 Merci beaucoup, Florent.
01:18:52 Nous continuons avec Bruno,
01:18:54 qui est avec nous.
01:18:55 Bonjour Bruno.
01:18:56 Bonjour Brigitte.
01:18:57 Bonjour Samuel.
01:18:58 Vous avez tous mes voeux.
01:18:59 Merci, également.
01:19:01 Ça va être difficile de parler juste derrière,
01:19:03 10/10.
01:19:05 Oui, mais vous avez la chance
01:19:07 de ne pas avoir ce stimulateur dans la bouche,
01:19:09 donc ça va être plus facile pour parler.
01:19:11 Voilà, vous pouvez apporter mon témoignage.
01:19:15 On vous écoute, allez-y.
01:19:17 Moi, j'ai connu la peur,
01:19:19 parce que quand j'étais petit,
01:19:21 mon père, ne sachant pas comment il allait rentrer,
01:19:23 et s'il allait rentrer ivre ou pas ivre,
01:19:25 on stressait tous les deux,
01:19:27 ma mère et moi.
01:19:29 Ma soeur, elle se réfugiait dans sa chambre.
01:19:31 Et donc,
01:19:33 j'ai connu la peur à partir de là.
01:19:35 D'accord.
01:19:37 Ce qui est important à dire, Bruno,
01:19:39 encore une fois, je n'accuse pas votre mère,
01:19:41 mais je crois que c'est important, aujourd'hui,
01:19:43 quand même, la société a évolué,
01:19:45 si on est une mère,
01:19:47 et qu'on laisse son enfant
01:19:49 subir ce que vous avez subi,
01:19:51 c'est-à-dire que son enfant voit
01:19:53 notre conjoint nous battre,
01:19:55 et bien,
01:19:57 quelque part, on n'a pas compris
01:19:59 à quel point on n'était pas
01:20:01 tout à fait une bonne mère, et aujourd'hui,
01:20:03 il faut vraiment aller voir les services sociaux
01:20:05 qui sont là, pour éviter ce genre
01:20:07 de traumatisme sur des enfants.
01:20:09 Parce que là, ce que vous racontez,
01:20:11 c'est terrible.
01:20:13 Vous savez, on a essayé de s'enfuir,
01:20:15 et quand on allait à la police,
01:20:17 la police venait, ils sortaient son
01:20:19 pistolet, et mon père cassait
01:20:21 un tesson de bouteille.
01:20:23 Et il ne pouvait rien faire, quoi.
01:20:25 Quand on réussit ça, s'enfuir, l'enfant veut.
01:20:27 - Oui, oui, bien sûr, mais Bruno,
01:20:29 je n'accuse absolument pas votre maman,
01:20:31 je suis là pour transmettre un message
01:20:33 pour tous ceux qui écoutent, et qui peut-être
01:20:35 sont encore comme vous l'étiez,
01:20:37 vous, petit garçon, en train de...
01:20:39 Donc voilà, c'est...
01:20:41 Ce que vous avez vécu, de toute façon,
01:20:43 c'est insupportable, parce qu'en tant qu'enfant,
01:20:45 vous ne pouvez pas défendre votre mère,
01:20:47 c'est quand même votre père,
01:20:49 c'est des tas de...
01:20:51 - C'est des tas de choses
01:20:53 paradoxales, psychiques,
01:20:55 qui vous ont marquées,
01:20:57 qui vous marquent à vie.
01:20:59 - De maltraitance.
01:21:01 - Comme vous disiez, ça vous marque à vie,
01:21:03 ça vous suit partout, quel que soit le chemin qu'on prend.
01:21:05 - Oui.
01:21:07 - Même avec les femmes, au début,
01:21:09 c'était difficile
01:21:11 d'apporter une femme,
01:21:13 ayant connu la peur, bon ben,
01:21:15 elles étaient stressées, les premières,
01:21:17 après, ça a été de mieux en mieux,
01:21:19 mais au début, c'était pas facile non plus.
01:21:21 - Oui.
01:21:23 Et aujourd'hui, alors, comment se présente votre angoisse ?
01:21:25 Parlez-nous d'entre vous.
01:21:27 - Ah ben, maintenant, j'ai plus d'angoisse,
01:21:29 je me réfugie dans la lecture mathématique,
01:21:31 les livres de médecine,
01:21:33 je m'occupe comme ça.
01:21:35 - Ah, ça fait quoi,
01:21:37 ce que je disais en introduction, c'est-à-dire le support du culturel,
01:21:39 trouver une autre manière, justement,
01:21:41 de se border.
01:21:43 - Voilà.
01:21:45 - Mais vous êtes peut-être un peu isolé,
01:21:47 quand même.
01:21:49 - Oui, je suis un peu isolé, oui.
01:21:51 - Vous en souffrez ?
01:21:53 - Oui, j'ai bien compris que c'était un choix,
01:21:55 vous êtes isolé, vous avez vos lectures,
01:21:57 on n'est pas seul quand on lit,
01:21:59 on est avec les auteurs.
01:22:01 Mais vous souffrez d'être,
01:22:03 peut-être, un peu isolé par rapport au monde,
01:22:05 ou pas ?
01:22:07 - Non, parce que je suis retraité, maintenant.
01:22:09 - Oui.
01:22:11 - Et je vais à des concours de carte.
01:22:13 - Oh, génial !
01:22:15 - Et vous avez vraiment réussi à vous créer
01:22:17 un milieu social avec lequel
01:22:19 vous pouvez partager.
01:22:21 - Voilà, tout à fait.
01:22:23 - Bravo.
01:22:25 - C'est important pour moi de rester pied sur terre.
01:22:27 - Non mais bravo, parce que vous avez su
01:22:29 à la fois vous nourrir
01:22:31 l'esprit, grâce aux lectures,
01:22:33 et puis, quand même,
01:22:35 rester en contact avec d'autres personnes.
01:22:37 - Oui.
01:22:39 - Qu'est-ce que vous ressentiez,
01:22:43 comment vous exprimeriez
01:22:45 ce que vous ressentiez
01:22:47 comme petit garçon,
01:22:49 vous aviez votre papa qui allait rentrer.
01:22:51 - Quand je vous dis,
01:22:55 j'avais très peur, j'appréhendais le moment,
01:22:57 parce que je savais comment ça avait commencé.
01:22:59 - Et vous aviez peur pour qui ?
01:23:03 Pour vous, pour votre maman, pour votre soeur,
01:23:05 ou pour tout le monde ?
01:23:07 - Ma soeur partait dans sa chambre,
01:23:09 moi je devais rester avec ma mère,
01:23:11 voir que ma mère prenait
01:23:13 tout ce qu'elle pouvait prendre dans la tête.
01:23:15 - Vous sentiez obligé
01:23:17 de rester avec votre mère, c'est ça ?
01:23:19 - Oui.
01:23:21 - C'est vous qui choisissiez
01:23:25 de rester à côté de votre maman, c'est ça ?
01:23:27 - Oui.
01:23:29 - Elle vous le demandait aussi.
01:23:31 - D'où le sentiment de culpabilité
01:23:35 qui existe aussi derrière chaque angoisse.
01:23:37 Est-ce que vous avez pu dire un jour
01:23:39 à votre père tout le mal qu'il vous avait fait ?
01:23:41 - Je l'ai fait,
01:23:43 mais il paraît que je l'ai fait une fois que j'étais ivre,
01:23:45 donc je ne m'en rappelle pas.
01:23:47 - Pourriez-vous lui écrire aujourd'hui,
01:23:49 même s'il n'est plus là ?
01:23:51 - Il est décédé.
01:23:53 - Oui, mais ça n'empêche pas, vous pouvez l'écrire.
01:23:55 Ça va vous soulager une bonne fois pour toutes.
01:23:57 - Oui.
01:23:59 - Et ensuite, vous brûlez la lettre.
01:24:01 - Oui, oui.
01:24:03 - Ça va vous faire du bien, parce qu'il y a des tas de choses
01:24:05 que vous avez encore certainement sur le cœur.
01:24:07 - Oui, j'ai essayé de brûler la lettre dans ces cas-là,
01:24:09 mais récemment, un patient m'a expliqué qu'il avait eu besoin
01:24:11 d'aller poser la lettre sur la tombe de son père.
01:24:13 - Pourquoi pas ?
01:24:15 - Et pourquoi pas, après tout.
01:24:17 - Excellent.
01:24:19 - Il y a beaucoup de douleurs dans votre propos.
01:24:21 Il y a un traumatisme qui est énorme,
01:24:23 des enjeux d'allégeance, de sentiments de culpabilité
01:24:25 qui sont très profonds.
01:24:27 C'est vrai qu'écrire, ça permet déjà de dire,
01:24:29 de mettre à distance, de mieux penser les choses
01:24:31 et effectivement, peut-être aussi,
01:24:33 de les exorciser.
01:24:35 - Une question difficile, Bruno.
01:24:37 - Oui, Astor ?
01:24:39 - Est-ce que vous vous sentez un peu coupable
01:24:41 de ne pas avoir pu aider votre maman ?
01:24:43 - Oui, oui, oui.
01:24:45 - Ça, il va falloir vous en libérer,
01:24:47 parce que vous n'y êtes pour rien.
01:24:49 Vous ne pouviez pas, vous n'étiez pas en capacité de le faire.
01:24:51 - Il y a qu'à 17 ans que j'ai...
01:24:53 Excusez-moi de vous couper.
01:24:55 Il y a qu'à 17 ans que j'ai réussi à dire à mon père
01:24:57 non pas ce qu'il avait fait, mais je lui ai dit "stop".
01:24:59 Maintenant, si je t'amuse à boire
01:25:01 avec tes copains, tu vas faire ta fête
01:25:03 avec tes copains.
01:25:05 - C'est normal que vous n'ayez pu le dire qu'à 17 ans.
01:25:07 Comment vouliez-vous
01:25:09 qu'un petit garçon de 8 ans, de 10 ans
01:25:11 puisse faire face à un adulte ivre ?
01:25:13 - Oui, oui.
01:25:15 - Et dangereux, parce qu'il est question
01:25:17 de taisson de bouteille. Enfin, je veux dire,
01:25:19 il y avait un vrai danger.
01:25:21 - Oui, oui, vous n'étiez pour les exorbiter.
01:25:23 - Donc ça, cette culpabilité
01:25:25 qui vous ronge,
01:25:27 il faut aussi que vous arriviez à vous en libérer,
01:25:29 parce que vous n'étiez...
01:25:31 Vous ne pouviez pas.
01:25:33 Et quand on ne peut pas, on n'a pas à se sentir coupable.
01:25:35 - Hum, hum.
01:25:37 - Vous avez déjà su
01:25:39 rester auprès de votre maman,
01:25:41 qui n'aurait pas eu à vous le demander,
01:25:43 mais bon, ça c'est autre chose.
01:25:45 On ne va pas tout régler en une seule fois.
01:25:47 Mais,
01:25:49 vous avez déjà eu le courage
01:25:51 de rester auprès de votre maman. Votre soeur, elle,
01:25:53 elle partait. - Oui.
01:25:55 - Vous voyez ? Donc vous avez été courageux.
01:25:57 Donc vous n'avez pas à vous sentir coupable.
01:25:59 - Hum, hum.
01:26:01 - Parce que cette culpabilité, quelque part,
01:26:03 elle vous ronge un peu.
01:26:05 Et si vous arrivez à vous libérer de cette culpabilité,
01:26:07 vous allez voir que vous allez un peu mieux respirer,
01:26:09 et la vie sera peut-être
01:26:11 un petit peu plus belle, quand même.
01:26:13 - Oui.
01:26:15 Et à 17 ans, j'ai commencé à devoir prendre
01:26:17 des anxiolytiques pour dormir la nuit.
01:26:19 - Bien sûr. - Et ça a développé
01:26:21 une dépendance ?
01:26:23 - Tout à fait. - Ben voilà.
01:26:25 C'est le problème des anxiolytiques, c'est que c'est très addictogène.
01:26:27 - Et sans ça, je ne sais pas comment
01:26:29 j'aurais fini, quoi.
01:26:31 - Et aujourd'hui, vous en prenez toujours ? - Non.
01:26:33 - Ah, bravo.
01:26:35 - Je fais du sport à côté
01:26:37 pour me fatiguer.
01:26:39 - Quand je vous écoute, il y a quand même de la matière
01:26:41 à faire un travail de parole.
01:26:43 - D'accord. - Il y a vraiment de la matière
01:26:45 pour que vous puissiez être
01:26:47 accompagné et... - Et aller mieux.
01:26:49 - Et vous libérer de ce sentiment de culpabilité.
01:26:51 Voilà, c'est une chose
01:26:53 qu'il est possible de faire. Moi, j'accompagne beaucoup
01:26:55 de personnes dans votre situation qui ont vécu des maltraitances
01:26:57 terribles et qui essaient de s'en relever aujourd'hui.
01:26:59 Ce que j'aimerais dire
01:27:01 aux auditeurs aujourd'hui, la souffrance psychique,
01:27:03 ce n'est pas une fatalité. Disons-le,
01:27:05 redisons-le, les blessures du passé,
01:27:07 il n'y a pas d'âge pour en guérir.
01:27:09 Accordez-vous ça, peut-être ? Vous voyez, c'est une nouvelle année,
01:27:11 une année qui vous appartient, qui s'ouvre
01:27:13 devant vous. Accordez-vous d'aller mieux.
01:27:15 - D'accord. - Vous avez fait
01:27:17 un beau travail. - Ah oui, magnifique.
01:27:19 - Vous avez cette force pour aller encore un peu
01:27:21 mieux. Je vous assure.
01:27:23 - Tout le monde n'a pas les ressources pour faire
01:27:25 une thérapie. C'est pour ça que j'aime beaucoup ce qu'est
01:27:27 en train de vous dire Brigitte quand elle parle
01:27:29 de ce chemin qui a déjà été fait. C'est que
01:27:31 la thérapie, c'est quelque chose d'exigeant intellectuellement,
01:27:33 émotionnellement. Et moi, c'est pour ça que je
01:27:35 refuse parfois des patients parce qu'ils ne pourront
01:27:37 pas mener un travail à mes côtés.
01:27:39 Mais vous, je sens que vous avez vraiment les ressources
01:27:41 pour y parvenir. Il faut pouvoir vous accorder
01:27:43 ça. - D'accord.
01:27:45 - Merci Bruno. - Merci beaucoup.
01:27:47 - Merci infiniment pour ce beau témoignage. - Je vous en prie.
01:27:49 Merci à vous. On fait une petite pause, on se retrouve
01:27:51 dans un instant.
01:27:53 14h16h, Brigitte Laé,
01:27:55 Sud Radio.
01:27:57 CAM4.fr, le plus
01:27:59 grand site de webcam live,
01:28:01 réservé aux adultes.
01:28:03 14h16h, Brigitte
01:28:05 Laé, Sud Radio.
01:28:07 Samuel Dock est avec nous,
01:28:09 psychanalyste et auteur notamment
01:28:11 de "L'enfant-thérapeute" aux éditions Plon.
01:28:13 Ce livre où vous racontez justement,
01:28:15 j'allais dire, votre enfance maltraitée,
01:28:17 oui, et on voit aujourd'hui que vous allez
01:28:19 bien, donc vous êtes aussi un
01:28:21 exemple qu'on peut aller
01:28:23 mieux psychiquement et qu'il faut pas
01:28:25 hésiter, ça peut être la bonne
01:28:27 résolution de 2024.
01:28:29 Bonjour Tania.
01:28:31 - Oui, bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
01:28:33 - Bonjour Tania.
01:28:35 - Enchantée. - Enchanté aussi.
01:28:37 - Merci de témoigner.
01:28:39 Vous avez connu
01:28:41 des partenaires très anxieux,
01:28:43 et vous avez envie de témoigner justement
01:28:45 sur cet accompagnement.
01:28:47 - Un peu
01:28:49 lourd, voire, enfin, complètement
01:28:51 bloquant, étouffant.
01:28:53 C'est vrai que, voilà,
01:28:55 j'ai été avec quelqu'un
01:28:57 qui avait beaucoup de charisme,
01:28:59 donc il prenait beaucoup de place.
01:29:01 Plus jeune que moi,
01:29:03 on est sous les deux béliers,
01:29:05 donc moi j'ai eu tendance à
01:29:07 un petit peu me rabaisser un peu
01:29:09 ma fougue justement, pour,
01:29:11 ben voilà, pour me mettre un petit peu,
01:29:13 le laisser un peu s'exprimer,
01:29:15 on va dire, voilà. Et c'est vrai que
01:29:17 c'était quelqu'un de très,
01:29:19 avec beaucoup de personnalité, qui avait beaucoup
01:29:21 de projets, etc. Et même des projets
01:29:23 qui souvent ne convenaient pas.
01:29:25 Et en fait, ben petit à petit,
01:29:27 je me suis mise dans ma coquille,
01:29:29 et je prenais
01:29:31 certaines, de plus en plus,
01:29:33 initiatives, comme une agression,
01:29:35 en fait, comme, parce que je n'osais plus
01:29:37 m'exprimer, et
01:29:39 à tel point qu'il est parti travailler
01:29:41 longtemps, loin,
01:29:43 donc il revenait tous les mois et demi,
01:29:45 à peu près, à la maison, tous les deux mois.
01:29:47 Et une semaine à peu près avant,
01:29:49 j'avais une partie du corps qui se, tout le bas
01:29:51 du corps, en fait, qui se couvrait
01:29:53 d'eczéma,
01:29:55 avant qu'il revienne, et
01:29:57 je sais que c'est un mode d'expression
01:29:59 quelque part, et
01:30:01 voilà, et du coup,
01:30:03 bon, ça ne fonctionnait plus du tout, mais
01:30:05 voilà, j'ai fait l'effort, fait l'effort,
01:30:07 et je n'arrivais pas du tout à me
01:30:09 décoller, en fait, de ce
01:30:11 stress, j'essayais de faire bonne figure,
01:30:13 etc., pour que ça marche,
01:30:15 pour que, voilà, mais
01:30:17 je suis arrivée
01:30:19 à m'oublier complètement, oublier
01:30:21 ce dont j'avais envie, ce qui me faisait
01:30:23 plaisir, enfin, ça a été
01:30:25 vraiment
01:30:27 un oubli de moi-même,
01:30:29 et à un moment donné, je me suis dit, ben, soit
01:30:31 tu réagis, soit il n'y a plus de tanière,
01:30:33 quoi, enfin,
01:30:35 quel intérêt, en fait ? - Et c'est
01:30:37 là où on voit, encore une fois, comment c'est
01:30:39 bénicieux, même si, à la limite, c'est
01:30:41 vous-même, qui, dès le départ, avez accepté de vous soumettre,
01:30:43 mais on se soumet un peu,
01:30:45 et puis un peu plus, et puis un peu plus, et
01:30:47 à un moment donné, il y a une sorte de
01:30:49 d'étouffement, et visiblement,
01:30:51 vous, vous avez su
01:30:53 ruer dans les brancards,
01:30:55 comme on dit, expression très imagée,
01:30:57 ce qui n'aurait pas fait n'importe
01:30:59 qui, et à ce moment-là, ça aurait été
01:31:01 le corps qui trinque.
01:31:03 - Tout à fait, et puis, bon,
01:31:05 on avait un enfant, donc
01:31:07 c'était aussi pour ça que j'ai essayé de tenir,
01:31:09 et puis un jour,
01:31:11 heureusement, on va dire,
01:31:13 la séparation est arrivée,
01:31:15 et je me suis
01:31:17 rendue compte que
01:31:19 moi, j'avais toujours plein d'idées en tête,
01:31:21 mais je ne les mettais pas en place,
01:31:23 je n'agissais pas, et
01:31:25 même si j'avais du mal à comprendre
01:31:27 ce qui me motivait, ce qui me faisait envie,
01:31:29 etc., des fois, quand j'avais une petite idée,
01:31:31 ou quelque chose comme ça, elle restait,
01:31:33 c'était la procrastination, en fait,
01:31:35 elle restait à l'état d'idée,
01:31:37 et j'ai compris qu'en fait,
01:31:39 il fallait vraiment passer à l'action tout de suite,
01:31:41 même si c'était sortir, aller marcher,
01:31:43 ou des choses toutes simples, si j'avais envie de lire,
01:31:45 c'était maintenant qu'il fallait le faire,
01:31:47 pour me reconnecter à moi-même,
01:31:49 et que ça me nourrisse, moi-même,
01:31:51 et pas chercher la richesse ou l'activité
01:31:53 à l'extérieur, chez l'autre,
01:31:55 mais vraiment me reconnecter à moi.
01:31:57 - Oui. Il y a deux
01:31:59 conceptions en psychanalyse qui s'affrontent autour de l'angoisse,
01:32:01 la conception de Freud, qui disait que l'angoisse
01:32:03 peut être levé d'un manque, d'une séparation, d'un abandon,
01:32:05 et celle de Jacques Lacan,
01:32:07 qui lui disait que c'est le manque du manque,
01:32:09 et il donnait l'exemple de ces mères qui
01:32:11 asphyxient complètement leurs enfants en comblant tous leurs besoins,
01:32:13 alors même qu'ils ne sont pas formulés,
01:32:15 et je crois que c'est intéressant,
01:32:17 parce que c'est un peu ce qu'on entend dans votre propos,
01:32:19 c'est-à-dire que là où on n'a plus de place pour être soi,
01:32:21 là où l'autre est totalement envahissant,
01:32:23 eh bien il y a l'asphyxie, plus de souffle,
01:32:25 et c'est là que l'angoisse surgit,
01:32:27 plus de désir, plus de possibilité de manquer pour pouvoir désirer,
01:32:31 et là vous n'en pouviez plus,
01:32:33 vous avez l'air d'être extrêmement angoissant.
01:32:35 - C'est-à-dire qu'on vit tellement pour l'autre,
01:32:37 donc on ne vit plus pour soi,
01:32:39 et donc on ne sait plus qui on est,
01:32:41 et quels sont nos désirs, en quelque sorte.
01:32:43 - Alienation.
01:32:45 - Exactement, c'est tout à fait ça,
01:32:47 et en plus on culpabilise,
01:32:49 parce que j'ai entendu Bruno qui parlait de ça,
01:32:51 et on se dit,
01:32:53 mais quelle est ta valeur ?
01:32:55 Pourquoi est-ce que tu n'y arrives pas ?
01:32:57 Et c'est vraiment un sacrifice.
01:32:59 - Mais ce que vous avez dit aussi,
01:33:01 et que je me permets de relever,
01:33:03 parce que je parlais tout à l'heure de la soumission féminine,
01:33:05 il y a aussi votre enfant,
01:33:07 pour lequel vous essayez de maintenir le couple parental,
01:33:11 et là encore,
01:33:13 il y aurait beaucoup à dire
01:33:15 sur cette condition des femmes.
01:33:17 - Oui.
01:33:19 - Vous lui avez donné la vie à votre enfant,
01:33:21 est-ce qu'il faut vous sacrifier plus ?
01:33:23 C'est le message que je veux faire passer aussi.
01:33:25 - Oui.
01:33:27 - Même si bien sûr, pour un enfant,
01:33:29 rien de mieux que ce que le couple dure.
01:33:31 Je ne suis pas la première à penser
01:33:33 que pour un enfant, c'est mieux
01:33:35 que d'avoir son père et sa mère,
01:33:37 mais attention, à quel prix ?
01:33:39 - C'est d'abord l'individu,
01:33:41 ensuite le couple, et ensuite la famille.
01:33:43 C'est dans cet ordre-là.
01:33:45 - C'est ça.
01:33:47 Et peu de temps, ma fille a 3 ans,
01:33:49 elle nous disait,
01:33:51 "je n'ai pas besoin de vous."
01:33:53 Et elle avait compris,
01:33:55 c'est après en discutant avec un thérapeute,
01:33:57 qu'elle a dit, "mais elle a compris,
01:33:59 elle n'est pas confiante dans votre couple."
01:34:01 Elle avait compris depuis longtemps
01:34:03 que ce n'était pas une réalité,
01:34:05 c'était une façade.
01:34:07 - Oui, parce qu'en fait, l'enfant,
01:34:09 il ne comprend pas,
01:34:11 mais il ressent.
01:34:13 Il faut toujours bien se rappeler
01:34:15 qu'un enfant avant l'âge de 6-7 ans
01:34:17 n'est pas apte à comprendre ce qui se passe,
01:34:19 mais il ressent,
01:34:21 c'est une véritable éponge.
01:34:23 Il ressentait certainement les tensions
01:34:25 qu'il y avait entre vous.
01:34:27 Ce n'était pas un univers
01:34:29 très zen et sécurisant pour lui.
01:34:31 Pour elle, en l'occurrence.
01:34:33 - C'est ça.
01:34:35 C'est tout à fait ça.
01:34:37 Mais là, c'est vraiment,
01:34:39 comme je dis, moi cette année,
01:34:41 c'est vraiment toutes les années
01:34:43 où je fais des bilans de temps en temps de ma vie,
01:34:45 et je me dis vers quoi j'ai envie de tendre,
01:34:47 où j'ai envie d'aller,
01:34:49 qu'est-ce qui me fait plaisir.
01:34:51 Et si ça ne vient pas à l'instant T,
01:34:53 je fais très attention à mes réflexions,
01:34:55 parce qu'on sait qu'on a des milliers d'idées par jour,
01:34:57 et quand il y a quelque chose
01:34:59 qui me donne une tincelle,
01:35:01 qui me fait vibrer,
01:35:03 je dis "Ah bah tiens, ça, il faut que j'y pense",
01:35:05 parce qu'on est tous emportés par le quotidien,
01:35:07 et je me dis "Bah tiens, ça, il faut que j'y pense",
01:35:09 je me le mets quelque part sur mon agenda
01:35:11 en me disant "Bah, il faudrait que tu le fasses,
01:35:13 parce que ça te fera plaisir",
01:35:15 et ça me donne une culture aussi.
01:35:17 - C'est très bien, et justement, votre conseil,
01:35:19 le conseil que vous donnez à nos auditeurs,
01:35:21 me permet d'en donner un autre tout à fait complémentaire
01:35:23 avec le vôtre, c'est qu'au début d'année,
01:35:25 ce que vous pouvez faire, c'est dessiner un arbre.
01:35:27 Chaque branche représente un thème,
01:35:29 et bien sûr, sur chacune de ces branches,
01:35:31 poussent d'autres branches, des sous-thèmes,
01:35:33 et chaque branche est un domaine, un désir.
01:35:35 Qu'est-ce que je souhaite pour la branche famille,
01:35:37 pour la branche individue, pour la branche corps,
01:35:39 et alors, ce serait par exemple sur le corps,
01:35:41 faire un peu plus de sport, soigner ce dos
01:35:43 qui me fait souffrir, et vous faites cet arbre,
01:35:45 vous le faites en début d'année, et en fin d'année,
01:35:47 vous reprenez votre arbre, vous regardez cet arbre,
01:35:49 et vous regardez ce que vous avez réussi
01:35:51 à accomplir de votre arbre, sur quelle branche,
01:35:53 quelque part, auront pu véritablement pousser
01:35:55 vos désirs, lesquels auront été honorés,
01:35:57 lesquels auront été abandonnés. Et ça, je trouve que c'est pas mal,
01:35:59 justement, comme vous parlez de bilan, de pouvoir faire
01:36:01 un polaroïd, sous la forme d'un arbre
01:36:03 ou d'autre chose, mais moi j'aime bien faire un arbre,
01:36:05 en janvier, et faire le point en décembre.
01:36:07 - Moi, je peux vous donner,
01:36:09 dans le même style de Samuel,
01:36:11 au lieu d'un arbre, vous pouvez
01:36:13 imaginer un tabouret avec
01:36:15 quatre pieds, et on sait à quel point les quatre
01:36:17 pieds d'un tabouret, pour avoir une stabilité,
01:36:19 sont importants.
01:36:21 Il y a le pied du
01:36:23 domaine affectif, donc qu'est-ce qu'on
01:36:25 veut dans le domaine affectif ? Quand je dis affectif,
01:36:27 c'est aussi bien la famille, les amis,
01:36:29 tous nos proches, en quelque sorte.
01:36:31 Il y a le domaine de la
01:36:33 sécurité, la sécurité,
01:36:35 c'est à la fois, certes, le matériel,
01:36:37 l'argent, mais ça peut être aussi
01:36:39 le lieu où on est, si on est dans un lieu
01:36:41 où on ne se sent pas bien, ça prouve que
01:36:43 ce pied-là est assez bancal,
01:36:45 c'est important de faire
01:36:47 cette sorte de bilan. Il y a
01:36:49 le pilier de soi,
01:36:51 alors soi, c'est le corps et le psychisme,
01:36:53 et l'esprit, évidemment,
01:36:55 parce qu'on peut aller très bien dans son corps,
01:36:57 mais on peut être un petit peu trop anxieux, justement,
01:36:59 donc là, ce pilier-là aussi, il faut en prendre
01:37:01 soin. Et puis il y a le pilier
01:37:03 qu'on pourrait appeler de la spiritualité,
01:37:05 mais on pourrait appeler ça
01:37:07 ce pilier du sens,
01:37:09 qu'importe, mais en tout cas,
01:37:11 qu'est-ce qui fait
01:37:13 que la vie a du sens pour nous ?
01:37:15 C'est un pilier tellement important, il y a tellement
01:37:17 de gens qui ne savent même plus pourquoi
01:37:19 ils vivent, vers où
01:37:21 ils veulent aller,
01:37:23 ce pilier-là, il est souvent très très bancal,
01:37:25 et quand ce pilier-là est très bancal,
01:37:27 et bien généralement, on ne va pas aller
01:37:29 forcément vers ses désirs, donc c'est important aussi
01:37:31 de le considérer.
01:37:33 Donc voilà, quatre piliers, Tania.
01:37:35 - Tout à fait, merci, et puis aussi,
01:37:37 les quatre piliers, on ne peut pas tous les faire en même temps.
01:37:39 - Non, mais non, on prend du temps.
01:37:41 - C'est accepter, voilà,
01:37:43 accepter le temps, et de prendre
01:37:45 une chose après l'autre. - Mais s'il y en a trois
01:37:47 qui tiennent, c'est déjà pas mal, hein.
01:37:49 Quand il y en a trois qui tiennent, le tabouret, il tient.
01:37:51 S'il n'y en a que deux, ça devient plus compliqué,
01:37:53 alors s'il n'y en a qu'un, je ne vous dis pas, et s'il n'y en a aucun,
01:37:55 bon, ben, on est le cul par terre.
01:37:57 Voilà, Tania. Merci en tout cas.
01:38:01 - Merci beaucoup, merci à vous.
01:38:03 Et puis, exceptionnellement,
01:38:05 Samuel Dock, puisque c'est le
01:38:07 premier jour de 2024,
01:38:09 nous avons décidé, Alexandre Dolovan
01:38:11 et moi-même, de nous souhaiter des voeux en direct.
01:38:13 Bonjour, Alexandre.
01:38:15 - Bonjour, Brigitte, bonjour Samuel.
01:38:17 - Bonjour. - On est ravis, hein,
01:38:19 de partager ce moment avec vous
01:38:21 et tous mes meilleurs voeux, et puis ainsi qu'à tous
01:38:23 les auditeurs. - Alors moi, cette année, j'ai eu
01:38:25 envie, comme ça, de
01:38:27 parler à tous mes proches
01:38:29 d'amour et d'humour. Bon, d'abord,
01:38:31 ça rime, hein, et puis je trouve que c'est
01:38:33 important d'avoir, bon,
01:38:35 l'amour au sens large du terme, évidemment,
01:38:37 et puis, si on a de l'humour,
01:38:39 finalement, on se sort de tout, non ?
01:38:41 - Oui, effectivement, et puis ça permet
01:38:43 d'aller dans la dérision
01:38:45 et de pouvoir affronter,
01:38:47 de pouvoir voir la vie autrement et différemment.
01:38:49 Et puis, à travers l'humour,
01:38:51 ça nous permet aussi de
01:38:53 découvrir d'autres aspects
01:38:55 de notre devenir.
01:38:57 C'est important. - Et vous,
01:38:59 le groupe de Levan qui, donc, essayait
01:39:01 d'aider les autres
01:39:03 à prévoir ce qui pourrait leur arriver,
01:39:05 parce qu'au fond, c'est un peu ça, hein, vous êtes pas en train
01:39:07 de leur dire ce qui va arriver, mais vous donnez
01:39:09 juste un peu la météo
01:39:11 de leur futur.
01:39:13 On voit bien que si on arrive à avoir
01:39:15 un peu d'humour sur ce qu'on vit, c'est-à-dire
01:39:17 sur l'instant présent, ça va
01:39:19 libérer de toutes les pensées négatives, finalement,
01:39:21 et donc de voir un avenir
01:39:23 forcément noir. - Oui, effectivement,
01:39:25 et puis je crois qu'à travers l'humour,
01:39:27 ça nous permet de faire ressortir une autre
01:39:29 personnalité de nous-mêmes,
01:39:31 et peut-être certaines choses
01:39:33 sur lesquelles on n'ose pas,
01:39:35 ou on n'arrive pas à se libérer
01:39:37 et à se détacher de certains blocages,
01:39:39 eh bien l'humour va nous aider, justement,
01:39:41 à dépasser tout ça et
01:39:43 affronter la vie autrement
01:39:45 et différemment. Mais je dirais que,
01:39:47 par rapport à la définition de,
01:39:49 je dirais, de
01:39:51 prédire le futur,
01:39:53 je suis plus dans cette notion d'accompagnement,
01:39:55 comme vous faites d'ailleurs, Brigitte, tous les jours.
01:39:57 - Je vais vous laisser la place,
01:39:59 elle est toute chaude, Alexandre Deleuven,
01:40:01 et je vais laisser, évidemment,
01:40:03 les auditeurs vous appeler au 0826
01:40:05 300 300. On est dans une radio
01:40:07 formidable, et ça,
01:40:09 j'avais aussi envie de le dire et de remercier
01:40:11 nos Patrick Roger,
01:40:13 Frédéric Jouve,
01:40:15 et tous ceux qui nous permettent tous les jours
01:40:17 d'être libres dans cette radio.
01:40:19 Eh bien, je vous laisse la place. Merci Samuel Dock,
01:40:21 merci beaucoup aussi de tous les
01:40:23 conseils pratiques que vous avez donnés aujourd'hui.
01:40:25 - Merci de m'avoir reçu.
01:40:27 - C'est Alexandre Deleuven, je vous souhaite une excellente
01:40:29 et une bonne année 2024, et tous mes
01:40:31 meilleurs voeux de bonheur.
01:40:33 Avec Sud Radio.
01:40:34 Sud Radio.
01:40:35 Parlons vrai.