• l’année dernière
Avec Samuel DOCK, Docteur en Psychopathologie Clinique, psychanalyste. Auteur de plusieurs ouvrages, de « Les chemins de la Thérapie » - Éditions Flammarion et de « L’Enfant thérapeute » - Éditions Plon.

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##BRIGITTE_LAHAIE-2023-09-21##
Transcription
00:00:00 14h16, Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:00:04 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:08 Alors c'est normal d'être jaloux. D'ailleurs, nos animaux familiers, vous savez que j'ai beaucoup d'animaux autour de moi,
00:00:14 ils sont jaloux aussi et je pense même que nos plantes sont jalouses quand on s'occupe un peu trop de leurs voisines.
00:00:22 Parce que l'attention, l'affection qu'on nous porte, c'est une nourriture affective dont on a tous besoin pour vivre.
00:00:29 Avec Samuel Dock, mon invité aujourd'hui, nous allons voir à partir de quand on peut parler de jalousie maladive,
00:00:36 qui tourne parfois même à la paranoïa. On reviendra d'ailleurs sur ce que c'est la paranoïa.
00:00:42 C'est peut-être intéressant aussi quand vous aide à comprendre si vous avez un partenaire paranoïaque,
00:00:47 parce qu'il vaut peut-être mieux partir. Bref, on verra aussi pourquoi c'est si compliqué de rassurer un partenaire jaloux.
00:00:55 Parce que justement, lorsqu'on est jaloux, on n'est pas bien avec soi-même, on doute de soi.
00:01:02 Et donc, il est pratiquement impossible de rassurer un grand jaloux, puisqu'il doute de sa capacité à être aimé.
00:01:09 Et donc, forcément, il doute qu'on l'aime vraiment pour lui. Et parfois même, il est persuadé qu'on va le tromper,
00:01:16 puisque de toute façon, il n'est pas assez bien. Alors, si vous êtes jaloux ou si c'est votre partenaire qui est jaloux,
00:01:21 je vous invite à venir témoigner. Et pour ça, vous appelez le 0 826 300 300. Bonjour Samuel Dock.
00:01:28 Bonjour Brigitte.
00:01:29 Vous êtes docteur en psychopathologie clinique, psychanalyste, auteur de nombreux ouvrages.
00:01:35 Le dernier, c'est "L'enfant thérapeute", c'est aux éditions Plon. Alors Samuel Dock, vous êtes d'accord avec moi, c'est normal d'être jaloux ?
00:01:42 Oui, bien sûr, c'est une émotion banale, une émotion commune. Nous pouvons tous la ressentir.
00:01:48 Et elle n'est pas pathologique en elle-même, cette émotion. Elle nous sert à quelque chose. Elle nous sert à penser à notre environnement.
00:01:54 Donc, parfaitement, oui, c'est une émotion fondamentale de l'être humain.
00:01:58 Elle ne devient un problème...
00:01:59 De l'être vivant ?
00:02:00 De l'être vivant, oui. C'est vrai que c'est vrai. Moi, j'avais un chat qui était très jaloux, je vais vous dire.
00:02:04 Oui ?
00:02:05 Oui, oui, oui, tout à fait. Je m'en souviens encore. C'était il y a quelques années. Mais oui, il manifestait sa jalousie.
00:02:10 Donc, je rejoins votre propos. Un animal peut-être jaloux pour les plantes, je ne sais pas. Mais les animaux, ça, c'est bien certain.
00:02:16 Je crois que la jalousie devient un problème lorsqu'elle engendre une trop grande souffrance psychique, en réalité.
00:02:21 Et lorsque ces manifestations vont commencer à devenir problématiques.
00:02:25 Alors, c'est drôle parce que vous parlez de la souffrance de celui qui est jaloux.
00:02:29 Et moi, j'aurais plutôt, comme ça, naturellement, eu envie de parler de la souffrance de celui qu'on agresse.
00:02:35 Et vous avez raison.
00:02:36 Parce que la souffrance, elle est des deux côtés, finalement.
00:02:39 Absolument. Et j'allais y venir. La personne jalouse peut faire vivre un enfer à la personne avec laquelle elle est en couple en ne lui laissant aucun répit.
00:02:48 Vous avez justement introduit cette question de la paranoïa.
00:02:51 Finalement, on pourrait presque dire de manière un peu provocatrice que la jalousie est une forme de paranoïa de la vie quotidienne.
00:02:58 De paranoïa plus diffuse. Mais la paranoïa est encore quelque chose de particulier.
00:03:03 Oui, justement. On va peut-être la définir, la paranoïa, parce que finalement, c'est une chose dont on parle un petit peu comme ça de manière grand public.
00:03:11 Et c'est quand même une vraie névrose, voire même psychose.
00:03:17 Oui, tout à fait. C'est un trouble psychiatrique qui se différencie de la jalousie de bien des manières.
00:03:24 Mais d'abord, ce qu'il faut savoir, c'est que la personne paranoïaque, le trouble va se développer de façon insidieuse.
00:03:29 Il ne va pas y avoir de motif précis. Vous voyez ?
00:03:31 Ça va être un regard, ça va être une interprétation qui va commencer à se mobiliser dans la psyché de la personne
00:03:37 et va complètement prendre le contrôle d'elle-même et devenir une conviction délirante à partir de ce qu'on nomme une illusion,
00:03:43 c'est-à-dire une déformation de la réalité. Et c'est ça qui est très problématique.
00:03:50 Je vais donner un exemple très connu. C'est Staline, qui était complètement paranoïaque sur la fin de sa vie.
00:03:56 C'est-à-dire que tous ses proches, même les plus proches, étaient forcément des personnes qui lui voulaient du mal
00:04:01 et qui allaient lui faire du tort. C'est pour ça qu'il a d'ailleurs pratiquement éliminé tout son entourage, Staline.
00:04:09 Oui, c'est juste. Et c'est très fin que vous ayez repéré ça, parce qu'on appelle ça une hyperesthésie relationnelle,
00:04:15 c'est-à-dire une tellement grande sensibilité que tout devient persécutif, tout est interprété.
00:04:21 Et c'est absolument terrible. Et vous avez dit une chose que je trouve importante et sur laquelle il faut insister,
00:04:25 c'est qu'on ne rassure pas ni un jaloux ni un paranoïaque. Parce que lorsque vous êtes face à un véritable parano,
00:04:30 ce qui va se passer, c'est que tous ceux qui essaieront de le rassurer deviendront complices et vont nourrir le délire.
00:04:36 Et c'est sans fin. Plus vous essayez de le rassurer...
00:04:38 C'est-à-dire que plus on le rassure, plus il va croire qu'il a raison d'être jaloux.
00:04:42 Exactement. Parce qu'en fait, c'est comme une division de son esprit. Il y a les gentils, et lui en est un,
00:04:47 et les méchants, quelque part. On appelle ça un clivage, un clivage entre le bon et le mauvais objet.
00:04:51 Et mine de rien, cette psychose-là, paradoxalement, et malgré toute la souffrance qu'elle lui cause et qu'elle cause aux autres,
00:04:57 c'est une manière de travailler avec ses objets psychiques, c'est-à-dire la confiance qu'elle peut avoir en elle-même.
00:05:03 Vous avez raison, je suis totalement d'accord avec ce point-là.
00:05:06 C'est un immense manque de confiance en elle que manifestent la personne jalouse et la personne paranoïaque.
00:05:12 Dans notre jargon de psy, on parlerait d'une hémorragie narcissique, c'est-à-dire que la personne se déteste,
00:05:17 et pour supporter cette détestation d'elle-même, elle la projette à l'extérieur.
00:05:21 Et c'est là que naît la conviction vraiment délirante.
00:05:24 Et donc, comme il y a évidemment clivage, c'est-à-dire qu'elle n'est pas consciente de son fonctionnement,
00:05:30 il n'y a rien à faire, quoi. Enfin, si ce n'est éventuellement l'envoyer chez un psychiatre...
00:05:35 Quand il s'agit de paranoïa, c'est l'issue, c'est-à-dire qu'en règle générale, ça se dégrade énormément,
00:05:40 souvent jusqu'à la violence physique, soit dirigée contre soi, soit dirigée contre l'autre.
00:05:44 Face à une paranoïa, au bout d'un moment, c'est absolument plus tenable, et il faut des soins.
00:05:48 On risque sa vie, même.
00:05:50 Absolument, on risque sa vie, c'est grave.
00:05:52 Sachant qu'avec la bonne prise en charge, on peut s'en sortir.
00:05:55 Mais ça nécessite vraiment de parvenir à faire entendre cela à la personne, ce qui est très dur.
00:06:00 Souvent, ce sont des hospitalisations sous contrainte, c'est-à-dire qu'on s'est fait agresser,
00:06:04 on n'a pas le choix d'appeler les secours, et là, il y a une prise en charge.
00:06:06 Mais cela étant, même sans aller du côté de la paranoïa, la jalousie elle-même peut être absolument invivable.
00:06:12 Avec le flicage, vous savez, ce sont ces personnes qui vont s'introduire dans le téléphone de l'être aimé,
00:06:17 avec la lecture des mails, en le suivant.
00:06:20 Et tout ça, ça flirte quand même avec une certaine forme de paranoïa.
00:06:23 Bien sûr.
00:06:24 Alors, quels seraient les indices qui permettent de savoir qu'on a affaire à quelqu'un qui est d'une jalousie maladive,
00:06:31 pour utiliser un terme plus général que paranoïaque ?
00:06:34 Quels seraient les indices ?
00:06:37 La jalousie, elle est plus ou moins intense, suivant les individus.
00:06:42 Et puis, on peut être assez jaloux sans que forcément on soit malade.
00:06:46 Mais quels seraient les indices où là, il faut vraiment faire attention,
00:06:51 devenir prudent, voire même envisager de partir ?
00:06:55 Alors, pour vous, je me suis amusé à faire une petite liste.
00:06:58 Quand j'ai su le thème de l'édition, j'ai marqué que lorsque c'est tout le temps et tout le monde,
00:07:02 lorsque c'est vraiment toutes les femmes, le moindre regard, l'omniscience du symptôme,
00:07:07 lorsqu'il y a des symptômes associés, des angoisses, de la colère, de la mélancolie,
00:07:10 ça, ça doit vous mettre la puce à l'oreille.
00:07:12 Lorsqu'il n'est plus possible de dialoguer, d'ailleurs, à cause de ces manifestations-là.
00:07:17 Et cette rumination aussi, le fait que la personne rumine, qu'elle y revienne,
00:07:22 même en dehors de toute stimulation.
00:07:24 Et enfin, peut-être à mesure que la situation s'aggrave.
00:07:27 C'est-à-dire qu'une personne jalouse, finalement, elle va faire une remarque.
00:07:30 Mais si la situation va en se dégradant, en empirant, sans qu'on puisse rassurer la personne,
00:07:34 sans qu'on puisse l'aider à se tranquilliser, alors c'est qu'il y a un problème
00:07:37 et qu'il faut l'inviter vraiment à consulter.
00:07:39 Et surtout, ça ne sert à rien d'écouter les justifications idéologiques, religieuses,
00:07:44 ou quoi que ce soit. C'est qu'on a un problème avec l'individu.
00:07:47 Tout ça, il faut... Je pense que certains jaloux peuvent se cacher derrière cela.
00:07:51 J'ai connu une personne qui accusait sans cesse le patriarcat.
00:07:54 Et en fait, elle était vraiment à la limite de la paranoïa.
00:07:57 Donc, toutes ces justifications idéologiques, à tenir à distance, je crois.
00:08:01 Et là, on est réellement dans une consultation sérieuse.
00:08:05 Ce n'est pas la peine d'aller voir simplement un thérapeute de couple.
00:08:08 On est vraiment dans quelque chose de beaucoup plus grave.
00:08:10 Exactement. Dans ces cas-là, j'invite plutôt à mobiliser un médecin psychiatre
00:08:14 qui pourra aussi décider d'un traitement.
00:08:16 Parce qu'il faut bien entendre que c'est une psychose, encore une fois,
00:08:20 une interprétation maladive de choses dérisoires.
00:08:23 Et qu'il faut vraiment un professionnel qualifié pour venir en aide à cette personne
00:08:26 et déterminer le traitement adapté.
00:08:28 Mais est-ce que vous seriez d'accord, Samuel Dock, par exemple, je donne un exemple.
00:08:32 Imaginons une femme qui est avec un homme terriblement jaloux.
00:08:35 Et qu'à un moment donné, cet homme est jaloux de personnes
00:08:39 qui ne sont de toute façon absolument pas envisageables comme amants.
00:08:45 Je ne sais pas, parce que c'est quelqu'un de...
00:08:49 Le clochard du coin ou je ne sais quoi.
00:08:51 Et ça, à ce moment-là, c'est un indice évident.
00:08:53 Tout à fait.
00:08:54 On est d'accord.
00:08:55 Si c'est vraiment quelque chose qui paraît complètement invraisemblable, délirant, disons-le.
00:08:59 Là aussi, c'est un indice fort, prudence et puis...
00:09:04 C'est un excellent exemple, effectivement.
00:09:06 Là, on a vraiment la notion d'interprétation.
00:09:08 On a vraiment la notion, finalement, d'aléatoire, du désir.
00:09:11 Donc oui, là, les warnings sont rouges.
00:09:13 Et peut-être aussi, justement, par rapport à votre exemple,
00:09:15 faire attention à ne pas croire qu'on en tire un avantage.
00:09:17 Parce que certaines femmes, par exemple, je me rappelle d'une patiente que j'avais accompagnée,
00:09:20 me disaient que finalement, le fait que son mari soit jaloux,
00:09:23 c'était la preuve qu'il tenait à elle.
00:09:25 Absolument pas.
00:09:26 C'est juste la preuve qu'il est dans une immense insécurité affective.
00:09:29 Donc, attention à ça.
00:09:30 Attention à comprendre comment on réagit soi à la...
00:09:33 C'est intéressant ce que vous dites,
00:09:34 parce que moi, j'entends parfois, justement, des personnes qui témoignent
00:09:37 et qui me disent "je ne suis pas sûre qu'il ou qu'elle m'aime parce qu'elle n'est pas jalouse".
00:09:40 Absolument pas.
00:09:41 Et non, on peut être jaloux sans forcément le manifester.
00:09:44 On garde pour soi parce qu'on sait très bien qu'on n'a pas à fliquer l'autre.
00:09:49 Exactement.
00:09:50 En quelque sorte.
00:09:51 Et comment ?
00:09:52 Eh bien, c'est à vous maintenant de témoigner.
00:09:54 On a Katia qui va nous rejoindre, qui était avec un mari jaloux.
00:09:57 Elle nous raconte ça dans un instant.
00:09:58 La jalousie, c'est un aphrodisiaque à toute petite dose,
00:10:10 mais c'est un poison à grande dose.
00:10:12 On en parle avec Samuel Dock, qui est avec nous, psychanalyste.
00:10:16 Et on retrouve Katia.
00:10:18 Bonjour Katia.
00:10:19 Bonjour Brigitte.
00:10:20 Bonjour Samuel.
00:10:21 Et merci pour ce que vous faites pour nous tous.
00:10:24 C'est adorable.
00:10:25 Merci Katia d'être là aussi parce que c'est vos témoignages, vous savez, qui comptent.
00:10:29 Sinon on ferait des monologues, ça serait vite un peu périmé.
00:10:35 Et puis vous avez vos rires, vos sourires, vos émotions qui passent à l'antenne, vous savez.
00:10:40 Bon alors on va essayer de sourire.
00:10:42 Non, vous avez le droit d'être émue.
00:10:44 Toutes les émotions sont bonnes.
00:10:47 Je les accueille toutes.
00:10:49 Bon alors vous, vous avez connu Amari Jaloux.
00:10:53 Oui, alors moi j'ai envie de décomposer la jalousie amoureuse en trois chapitres.
00:10:59 Alors chapitre 1, c'est avec mon ex-mari, qui était d'une jalousie, oui, assez maladive quand même.
00:11:08 Il m'appelait au travail.
00:11:12 Quand je prenais des rendez-vous médicaux, il m'appelait.
00:11:18 Il avait le malheur d'appeler pendant ce rendez-vous.
00:11:21 "T'étais où ? Tu faisais quoi ?" Enfin c'était tout de suite un réquisitoire.
00:11:25 Enfin bon, c'était vraiment, il fallait justifier tout.
00:11:31 Je partais en cours de danse, je faisais de la danse de salon.
00:11:36 J'avais une tenue, ah oui, ah bah dis donc, ils vont se régaler.
00:11:39 Enfin c'était des petites réflexions comme ça, toujours un peu...
00:11:45 Excessives, oui.
00:11:47 Oui, oui, excessives, pis pas bienveillantes quoi.
00:11:50 C'était pas "c'est joli, pourquoi tu le mets pas quand je suis là ?"
00:11:53 ou "j'aimerais bien que tu le mettes la prochaine fois".
00:11:55 Non, c'était tout de suite suspicieux et puis...
00:11:59 Et puis un peu humiliant pour vous quand même.
00:12:02 Un peu, oui, c'est vrai.
00:12:04 C'était un peu son mode de fonctionnement.
00:12:06 Je pense que moi j'avais une vie de famille avec des enfants élevés, tout à faire.
00:12:10 Franchement j'étais à mes lieux de faire quoi que ce soit à côté.
00:12:15 J'aurais pas trouvé du temps dans mon emploi du temps.
00:12:19 Et en fait je me suis rendue compte que ce qu'ils me reprochaient...
00:12:25 C'est ce qu'ils faisaient.
00:12:26 Mais ça se dessine bien après, bah bien sûr.
00:12:28 C'est un peu les pires miroirs.
00:12:30 Ça c'est encore une autre forme de jalousie.
00:12:33 Tout à fait.
00:12:34 Attention, "projective", c'est-à-dire que comme ils n'assument pas ce qu'ils faisent,
00:12:37 ils le projettent sur vous.
00:12:39 Je l'ai souvent rencontré ça en consultation, figurez-vous.
00:12:41 Et merci de le dire parce que nous ne l'avons pas évoqué lors de notre introduction.
00:12:45 Oui, là c'était flagrant.
00:12:48 C'est-à-dire que oui, c'était vraiment ça.
00:12:53 L'effet miroir où en fait ils me reprochaient ce qu'ils faisaient.
00:12:57 Donc écoutez ça...
00:12:59 Alors bon, chapitre 2.
00:13:02 Alors, comment dirais-je, c'est très pénible et c'est très désagréable,
00:13:07 mais c'est moins dangereux qu'une jalousie maladive paranoïaque.
00:13:12 Parce qu'en fait ils se déchargeaient sur vous pour retirer sa culpabilité.
00:13:18 Mais peut-être que si la relation avait continué, on serait rentré dans quelque chose d'un peu parano, Pascal.
00:13:21 Il avait déjà des dispositifs de contrôle, vous voyez ?
00:13:23 Il était déjà en train de fliquer.
00:13:25 Et ça c'est pas bon signe.
00:13:27 Oui, oui, oui, j'avais repéré un peu de paranoïa.
00:13:31 Sans vraiment le nommer ainsi.
00:13:35 Et c'est vrai que c'était très désagréable parce qu'il fallait justifier tout.
00:13:40 Et puis finalement on se prend presque au jeu en se disant
00:13:44 "Ah oui, j'aurais pas dû mettre cette tenue".
00:13:46 On culpabilise.
00:13:48 C'est un procédé complètement dingue parce que finalement de victime,
00:13:52 on passe coupable.
00:13:55 Donc bon, c'est assez spécial comme comportement.
00:13:59 Bon, finalement on s'est séparés.
00:14:02 En chapitre 2, avec mon compagnon de l'époque, on est resté 5 ans.
00:14:08 Et il m'a quittée pour une autre femme.
00:14:10 Et là, c'est moi qui suis devenue jalouse.
00:14:13 Parce que j'étais jalouse de cette femme que je ne connais pas, évidemment.
00:14:17 Que je n'ai jamais vue, jamais rencontrée.
00:14:20 Mais alors j'en étais jalouse parce qu'elle m'avait chopée.
00:14:24 Elle vous a pris votre homme.
00:14:26 Exactement.
00:14:28 Et je dirais que c'est normal.
00:14:30 Totalement.
00:14:31 Là on est face à de la jalousie naturelle.
00:14:33 Un sentiment commun, pas pathologique.
00:14:35 Adapté, si je puis dire.
00:14:36 C'est normal de réagir.
00:14:38 Lorsqu'une personne que vous aimez trouve une autre, il n'y a rien de pathologique.
00:14:42 Ah oui, mais alors c'est très désagréable.
00:14:44 C'est douloureux, bien sûr.
00:14:45 Bien que les émotions communes sont désagréables.
00:14:47 La colère, la peur, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.
00:14:49 Mais c'est intéressant parce que c'est Willy Plasini,
00:14:52 un merveilleux sexologue à qui je dois beaucoup,
00:14:56 qui disait qu'on peut être jaloux de son partenaire ou jaloux de sa rivale.
00:15:03 Et c'est plutôt bon signe d'être jalouse de son partenaire plutôt que de sa rivale.
00:15:09 Donc voyez Cathy, tout va bien.
00:15:11 Alors moi j'étais jalouse de ma concurrente,
00:15:16 que je ne connaissais pas mais qui avait manifestement toutes les qualités que je ne possédais pas.
00:15:21 Ah oui, donc vous étiez jalouse de votre rivale.
00:15:24 Voilà, j'étais jalouse de cette concurrente.
00:15:27 Et en fait, j'ai entamé un processus de travail sur moi pour me redonner confiance en moi.
00:15:34 Et des stims de moi.
00:15:36 Et puis, ce petit travail personnel a abouti au fait que tant pis pour lui,
00:15:44 il n'aura pas l'être merveilleux que je suis devenue.
00:15:47 Bravo !
00:15:49 C'est un plaisir d'entendre.
00:15:51 Et franchement, ça a changé toute ma conduite par la suite.
00:16:01 Et puis bon, après j'ai rencontré d'autres personnes.
00:16:05 Et là, le chapitre 3, donc le nouveau compagnon avec qui je suis.
00:16:10 Je travaille dans un milieu très masculin.
00:16:15 Donc bon, évidemment, j'ai beaucoup de mouches autour de la viande.
00:16:24 Et c'est très élégant ce que je viens de dire.
00:16:27 Et donc, je ne suis plus jalouse du tout.
00:16:33 Par contre, je m'amuse à jouer la jalouse un peu de temps en temps.
00:16:36 En me disant "mais pourquoi elle te regarde ? Pourquoi tu lui fais coucou ? Qu'est-ce que c'est que ce travail ?"
00:16:41 Et là, vous vous servez du piment afrodosiaque de la jalousie.
00:16:45 Voilà, exactement.
00:16:46 Ça doit vous exciter un petit peu et finalement, ça relance le désir.
00:16:51 Exactement, parce que je me dis "tiens, il y a quelqu'un qui s'intéresse à lui".
00:16:58 Et voilà, donc j'en joue plus que j'en suis jalouse.
00:17:03 Même si de temps en temps, j'ai un petit pincement.
00:17:06 C'est bien, ça fait partie de ce qui relance le désir.
00:17:10 Merci Katia, avec nous on a fait le tour, donc on peut arrêter l'émission là.
00:17:14 Au revoir à tous, en tout cas merci et puis à une prochaine.
00:17:21 Oui, on a vu déjà beaucoup de choses importantes.
00:17:26 Et peut-être aussi que le témoignage de Katia nous invite à penser à une autre différence.
00:17:30 C'est la différence avec l'envie.
00:17:33 Être jaloux, ce n'est pas la même chose qu'être envieux.
00:17:35 Et la personne envieuse veut détruire ce que l'autre a plus que le posséder.
00:17:39 Je pense que c'est pas mal de le redire aussi.
00:17:41 Surtout à l'époque actuelle.
00:17:44 Oui, les notions d'image absolument partout.
00:17:47 Je dis ça comme ça.
00:17:48 Merci beaucoup Katia, on fait une petite pause et on se retrouve dans un instant bien sûr avec vous au 0826 300 300.
00:17:54 A tout de suite.
00:17:55 Alors on parle de la jalousie avec Samuel Dock qui est avec nous, psychanalyste,
00:18:04 docteur en psychopathologie clinique, d'où évidemment le thème de jalousie, jalousie maladive.
00:18:11 Si vous avez des doutes sur votre partenaire, c'est le moment ou jamais de nous appeler.
00:18:15 C'est ce que fait Michel justement. Bonjour Michel.
00:18:17 Bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:18:20 Bonjour Michel.
00:18:21 Bonjour.
00:18:22 Ah, c'est de la jalousie.
00:18:25 Alors justement, dites-nous comment ça se manifeste. C'est votre femme ? Vous êtes marié ?
00:18:30 Oui, marié, donc ma femme.
00:18:34 Et c'est un truc de fou.
00:18:37 Si je sors, par exemple, je travaille sur des chantiers, il suffit qu'il y a un peu trop de bruit,
00:18:44 je m'écarte pour avoir un peu moins de bruit.
00:18:46 Ah, ben t'es où ? T'es sûr ?
00:18:48 Ben oui, donc elle raccroche tout de suite et elle me rappelle sur WhatsApp en visio pour lui montrer vraiment où est-ce que je suis.
00:18:58 Quand je parle avec ma mère, elle est jalouse parce qu'elle me dit "tu comprends pas pourquoi tu parles avec ta mère".
00:19:02 Je crois un peu normal, mais c'est un truc de malade.
00:19:07 Je peux pas me parfumer le matin quand je vais au travail parce que sinon, pourquoi tu t'es parfumé ? Pour qui ?
00:19:13 Voilà quoi.
00:19:14 Là c'est quand même un peu... Vous êtes ensemble depuis combien de temps ?
00:19:18 25 ans.
00:19:20 25 ans, c'est comme ça. Ça s'est aggravé ?
00:19:22 Ça s'est aggravé il y a à peu près 5-6 ans, mais sinon avant ça me faisait rire, parce que c'est des petites réflexions comme ça,
00:19:32 mais là je crois que c'est vraiment bien dégradé. Et ça commence à être insupportable.
00:19:38 Alors ça c'est très intéressant, je vous donne la parole tout de suite Samuel Dock,
00:19:41 mais c'est très intéressant parce qu'on sait que ces jalousies un peu, limite paranoïaques,
00:19:47 elles peuvent se déclencher au bout d'un certain temps, c'est pas forcément...
00:19:52 C'est ce que j'allais dire, c'est exactement ce que j'allais dire.
00:19:55 Alors tant mieux, tant mieux, on est sur la même longueur d'onde,
00:19:57 effectivement il peut y avoir une irruption du symptôme, et c'est exactement ce que vous dites,
00:20:01 c'est-à-dire que ça s'infiltre insidieusement, progressivement, et malheureusement,
00:20:05 Michel, je ne sais pas si vous y êtes confronté, mais quoi que vous puissiez dire,
00:20:08 ça ne la rassure pas et ça ne règle pas la situation, n'est-ce pas ?
00:20:13 Je vais dire "écoute, je m'en fiche des autres, c'est toi qui vole le plus, mais non, n'importe quoi,
00:20:18 arrête un peu, ton baratin, alors non, et je vais jamais...
00:20:22 Même je fais attention quand il y a quelqu'un, je fais attention de ne pas voir des femmes,
00:20:26 de ne pas voir rien, de me retourner, je fais attention à ça, et même comme ça.
00:20:29 "Alors, elle est pas belle, tu veux que j'achète son numéro de téléphone ?"
00:20:32 Alors je lui dis "non, mais je ne sais pas, je dis quoi..."
00:20:34 Moi j'ai remarqué, Samuel Dock, je ne sais pas si c'est vrai,
00:20:37 mais je me suis remarqué que souvent, les personnes qui se retrouvent avec quelqu'un de jaloux,
00:20:42 de gravement jaloux, comme c'est le cas de Michel,
00:20:45 sont souvent des personnes pourtant terriblement honnêtes, fidèles, et c'est curieux.
00:20:51 Oui, bien sûr, il y a même une grande hypersensibilité, tout à fait.
00:20:54 Michel, je voulais vous poser une question.
00:20:56 Est-ce qu'elle se met en colère ou est-ce qu'elle peut être très triste ?
00:20:59 Est-ce qu'elle a des émotions fortes ?
00:21:01 Oui, elle peut se mettre en colère d'un coup, et comme elle peut être triste aussi.
00:21:06 Mais pourquoi ? Et je pense qu'elle en souffre de tout ça.
00:21:10 Elle souffre, elle ne sait pas si elle s'en rend compte, mais je pense qu'elle va souffrir de ça.
00:21:14 Ah oui, elle a déjà consulté un thérapeute sur ces questions-là ?
00:21:18 Jamais, parce que si ce n'était pas elle le problème, ce serait moi le problème.
00:21:21 Voilà, c'est ça. Aïe, aïe, aïe.
00:21:22 Donc c'est moi le problème, mais non, mais ce n'est pas moi, moi tout va bien, c'est toi, il faut que tu ailles consulter.
00:21:28 L'idéal, ce serait de l'emmener chez un médecin psychiatre, qu'elle prenne quelque chose pour gérer ses humeurs.
00:21:37 Encore si je serais un peu à regarder les femmes, mais non, même pas, parce que je m'en fiche.
00:21:44 J'ai la mienne, donc je me contente très bien de la mienne.
00:21:47 Qui s'en doute d'ailleurs dans les moments où elle n'est pas dans ses excès de jalousie.
00:21:54 Elle est certainement très très gentille et très agréable.
00:21:57 C'est ça.
00:21:58 D'où la notion de délirante.
00:22:00 Voilà, et dès que par exemple on va en vacances, on voit des femmes en maillot de bain, je m'en fiche complètement.
00:22:07 Ah oui, t'as vu celle-là, tu l'as regardée déjà ? Tu veux une paire de lunettes pour voir mieux ?
00:22:11 Alors que non, mais je m'en fiche, parce que je ne veux pas rester dans mon coin en train d'être sur mon téléphone ou dans un livre en train de regarder un livre.
00:22:18 En train de lire un livre, je ne peux pas.
00:22:20 Non, c'est imbivable.
00:22:21 C'est imbivable.
00:22:22 Je fais attention de ne pas regarder ailleurs.
00:22:27 C'est intenable, et c'est ce que suggérait aussi l'introduction de Brigitte, c'est que nous vivons en communauté.
00:22:32 Il y a des hommes, des femmes, nous leur parlons.
00:22:35 C'est impossible de se couper des personnes du sexe opposé pour rassurer quelqu'un.
00:22:39 C'est cela que rend impossible la conviction paranoïaque.
00:22:42 Parce qu'en réalité, plus je vous écoute et plus je me dis "Aïe, aïe, aïe, la femme de Michel a l'air tout de même un petit peu paranoïaque".
00:22:48 Alors, ce que je crois en vous écoutant, mais je ne sais pas ce qu'en pensera Brigitte, c'est qu'il faut lui fixer une limite.
00:22:53 Parce que vous voyez bien que dialoguer, ça ne marche pas.
00:22:56 Il faut lui dire "Ecoute, je pense que tu as un problème, un problème pour lequel je ne peux pas t'aider.
00:23:01 J'ai besoin pour toi, pour moi, pour nous, que tu consultes un professionnel autour de ces questions et qu'il puisse te guider, lui, parce que nous ne nous en sortons plus".
00:23:10 Il faut que vous lui fixiez une limite.
00:23:12 Alors, ce que vous dit Samuel Dock me paraît intéressant et je vais vous le dire autrement pour que vous compreniez bien.
00:23:18 En fait, comme elle peut déverser son mal-être et sa souffrance sur vous, en vous agressant continuellement,
00:23:25 elle ne se rend pas compte qu'elle souffre.
00:23:27 En lui posant une limite et en ne rentrant plus dans ce dialogue stérile, en n'essayant pas de la rassurer,
00:23:36 elle va se retrouver confrontée à sa douleur, confrontée à sa souffrance et à ce moment-là,
00:23:41 elle pourra peut-être se rendre compte qu'elle est vraiment en souffrance et aller consulter.
00:23:47 Tandis que tant que vous servez de défouloir, en final, vous la canalisez dans son délire.
00:23:58 Et donc, elle ne se rend pas compte.
00:24:01 Ça renforce en réalité le délire.
00:24:03 Et ça le fait s'installer dans la durée.
00:24:06 Je vois la rassurer mais rien du tout.
00:24:08 Ça aggrave le problème.
00:24:09 Rien n'y fait.
00:24:10 Par exemple, comme des fois j'ai des femmes conducteurs de travaux, maintenant il y a des femmes qui sont conducteurs de travaux,
00:24:14 je ne peux pas lui dire que j'ai une femme conducteur de travaux.
00:24:17 Oui, vous êtes obligé de mentir.
00:24:19 Elle va me dire "Ah bah tiens, elle est comment ?"
00:24:21 Oui, vous êtes obligé de mentir par omission mais de mentir quand même.
00:24:24 Donc, moi je vous conseille, en effet, le conseil que vous donne Samuel, il est indispensable.
00:24:29 Posez des limites, ne rentrez plus dans la discussion.
00:24:32 Elle a limite vous sortez quand elle commence à vous harceler, vous allez faire un tour.
00:24:37 Et puis, à un moment donné, elle va se prendre.
00:24:41 Alors, peut-être déjà, renseignez-vous, trouvez un bon psychiatre qui est apte.
00:24:48 Moi, je ne sais pas quelle est la spécialité particulière d'un psychiatre pour soigner ce genre de choses.
00:24:52 Et puis, donnez-lui l'adresse.
00:24:56 Va voir un tel et parle avec un tel.
00:24:58 Moi, je ne veux plus rentrer dans cette conversation tout à fait stérile.
00:25:03 Et c'est important parce que sinon ça va s'aggraver, non Samuel ?
00:25:08 C'est ça, on parle d'une chronicisation du trouble.
00:25:10 Ça veut dire, ça s'installe dans la durée et ça se renforce.
00:25:13 Et puis, si vous-même c'est trop dur, si vous n'en pouvez plus, vous-même, vous pouvez tout à fait vous faire accompagner sur ce sujet
00:25:18 parce que ça doit être très dur à vivre, ce que vous vivez.
00:25:21 Franchement, vous avez du mérite.
00:25:24 Et comme ça ne peut que s'aggraver, il faut vraiment agir très vite là.
00:25:31 Merci beaucoup de vos conseils précieux.
00:25:34 Je vous en prie Michel, on est là pour ça.
00:25:36 Merci beaucoup.
00:25:37 On continue avec Fénix qui va répondre à trois questions intimes.
00:25:41 Il pourra vous en poser une après Samuel Dock.
00:25:44 Bonjour Fénix.
00:25:45 Bonjour, bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:25:48 Je les surnomme parce que j'imagine bien que ce n'est pas réellement votre prénom.
00:25:52 Non, du tout.
00:25:54 C'est joli de prendre ce pseudonyme.
00:25:58 Première question, est-ce que vous êtes attiré par le libertinage ?
00:26:02 Oui.
00:26:04 Vous avez pratiqué déjà ou pas ?
00:26:06 Du tout.
00:26:08 Et vous êtes attiré, qu'est-ce qui vous attire alors ?
00:26:11 Le côté libertin.
00:26:15 Oui, plus de possibilités d'ouverture, une sexualité plus libre, bien sûr.
00:26:23 Alors deuxième question, quel est pour vous le temps idéal du coït ?
00:26:32 Du coït ?
00:26:34 Je pose généralement cette question aux femmes, mais je trouve que c'est intéressant aussi de la poser aux hommes.
00:26:39 C'est-à-dire entre le moment de la pénétration jusqu'au moment de l'éjaculation, c'est ce qu'on appelle le coït.
00:26:45 Je ne sais pas, ça dépend des hommes.
00:26:50 Pour vous, quel est le temps idéal pour vous ?
00:26:53 15 minutes ?
00:26:56 Je n'ai déjà pas mal.
00:26:58 Je ne vous demande pas quel est le temps que vous arrivez à tenir, je vous demande le temps idéal.
00:27:03 15 minutes, c'est pas mal.
00:27:05 D'accord, pour 15 minutes, c'est votre réponse, ça me va.
00:27:09 Et dernière question, est-ce que vous seriez plutôt un grand collectionneur ou plutôt un sélectif avec les femmes ?
00:27:21 Sélectif.
00:27:23 Sélectif, d'accord.
00:27:24 Eh bien Samuel Dock vous écoute, vous pouvez lui poser une question.
00:27:29 Une question sur la jalousie ?
00:27:31 Non, sur ce que vous voulez.
00:27:34 Non, je n'ai pas. Je n'avais une en tête mais elle a disparu.
00:27:40 Bon, on va vous laisser tranquillement repartir comme vous êtes venu.
00:27:47 Sur vos ailes de phénix.
00:27:48 Exactement.
00:27:49 Merci, passez une bonne journée.
00:27:52 Merci à vous aussi.
00:27:53 Bon, vous échappez à la question parce que parfois elle est terriblement intime.
00:27:57 Ça c'est vrai.
00:27:58 Vous vous en sortez bien.
00:27:59 Allez, on fait une petite pause, on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio 0826 300 300, à tout de suite.
00:28:05 La jalousie, sous toutes ses formes, nous la décodons en compagnie de Samuel Dock qui est avec nous aujourd'hui, psychanalyste.
00:28:16 Et on donne la parole à Marjorie qui nous rejoint. Bonjour Marjorie.
00:28:20 Oui, bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:28:22 Alors moi, le sujet du jour, je me suis rendu compte qu'il me concernait énormément pour plusieurs aspects de ma vie.
00:28:31 Donc déjà, la première chose ça a été mon père.
00:28:37 Donc en fait, je me suis rendu compte au fur et à mesure des années que, en fait mon père quand j'ai eu 16 ans, il a commencé à avoir des attitudes vraiment bizarres.
00:28:45 Et plusieurs années après, je me suis rendu compte que c'était de la jalousie.
00:28:48 Un peu comme si au lieu d'être sa fille, j'étais plutôt sa femme.
00:28:51 Oui, c'est-à-dire que dès qu'il vous voyait éventuellement pouvoir flirter avec un garçon, il vous faisait des remarques ?
00:28:58 Ah non, mais il critiquait mes tenues.
00:29:00 Ah d'accord.
00:29:02 Il m'empêchait, il ne voulait pas que je sorte.
00:29:05 Il me coupait l'électricité pour pas que je puisse appeler mes copines ou quoi que ce soit.
00:29:10 Enfin voilà, c'était assez horrible quoi.
00:29:15 C'était vraiment des... oui, comme vous l'expliquiez un peu au début, des surveillances.
00:29:23 Et il était comme ça avec votre mère ou pas ?
00:29:26 Oui aussi, mais moins...
00:29:28 C'est-à-dire que des fois, on rentrait, si on était en retard, on le voyait renfrogné dans la cuisine, toutes les numéros éteints, à faire la gueule.
00:29:38 Des fois, il a eu des attitudes... une fois, j'étais plus adulte, mais j'étais avec mon copain chez mes parents,
00:29:47 et ma mère ne rentrait pas, et mon père m'a appelé, je n'ai pas répondu parce que j'étais occupée,
00:29:52 et il a mis le feu au jardin.
00:29:55 Ah ok, d'accord. Bon, là je pense que c'est très clair.
00:29:59 Voilà.
00:30:00 Parce que là, il y a un passage à l'axe.
00:30:02 Oui. Et donc ça a été très très dur parce que moi je suis sortie, j'ai essayé d'allumer l'eau pour éteindre le feu,
00:30:10 sauf qu'il éteignait l'eau, donc j'ai dû faire ça avec une couverture, il m'a fait une menace.
00:30:18 Vous avez eu peur, j'imagine ?
00:30:19 Oui, parce qu'en plus il avait un couteau de chasse dans les mains, enfin bref.
00:30:22 Ah c'est gravissime.
00:30:23 Oui.
00:30:24 Gravissime.
00:30:25 Oui, oui. Et bon, il y a eu plusieurs fois dans la vie où il a fait des choses comme ça.
00:30:30 Là c'était vraiment le pire, mais il y a eu des fois où il partait, où il ne revenait pas de la journée,
00:30:39 il buvait énormément, il revenait, il faisait des plonges.
00:30:44 Alors écoutez, vous faites bien de le dire, parce que j'ai oublié de dire quelque chose,
00:30:49 en me replongeant dans mes manuels de psychiatrie, je suis tombé là-dessus.
00:30:52 Souvent, lorsqu'il y a une personnalité paranoïaque, il y a un alcoolisme associé.
00:30:56 Je lisais ça dans le manuel de Gelfi, c'est un indice diagnostique.
00:31:00 Vous voyez, souvent les paranoïaques boivent beaucoup, c'est une manière pour eux d'essayer d'éteindre leur feu intérieur,
00:31:05 justement, si je peux me permettre cette métaphore, alors que vous venez de parler de ce jardin brûlé.
00:31:08 Mais vous voyez, c'est un indice.
00:31:11 Donc vous voyez, votre témoignage est plus qu'utile pour nous.
00:31:15 Mais bon, continuez.
00:31:17 Voilà, et donc, plein de trucs comme ça.
00:31:20 Et moi, quand j'étais ado, je ne comprenais pas les attitudes de mon père.
00:31:24 Je ne comprenais pas pourquoi.
00:31:26 Et j'ai compris après que c'était une sorte de projection par rapport à moi,
00:31:31 de jalousie qu'un homme pourrait avoir par rapport à sa compagne.
00:31:35 C'est lourd.
00:31:38 Donc aujourd'hui, vous l'aviez compris.
00:31:42 Oui, après je l'ai compris au bout de plusieurs années.
00:31:46 J'espère que vous n'avez pas choisi un compagnon comme votre père.
00:31:49 Alors, j'ai eu des compagnons jaloux, mais je les évite recadrer.
00:31:54 Repérer, recadrer.
00:31:56 Très bien.
00:31:57 Par exemple, j'avais un copain qui était jaloux et ce n'était pas aussi excessif,
00:32:01 mais il me faisait des trucs du genre, une fois on est sorti en boîte,
00:32:05 je mets une jupe et là il me regarde et me fait "mais tu mets une jupe aussi courte ?"
00:32:10 Et là j'ai fait "ah non, excuse-moi, je vais aller me changer".
00:32:13 Je suis revenue, j'ai mis une jupe plus courte.
00:32:15 Il m'a fait "ah" et puis il a fermé sa bouche et il ne m'a plus jamais saoulé.
00:32:21 Ce n'était peut-être pas un grand jaloux parce qu'il aurait pu réagir durement, violemment.
00:32:26 C'était presque un petit peu...
00:32:29 Dangereux, mais je n'y ai pas pensé.
00:32:31 J'avoue que j'ai...
00:32:33 Non, après il était jaloux, enfin mignon.
00:32:36 Voilà, il n'était pas hystéro-frapadengue comme je dirais.
00:32:40 Et après, j'ai eu aussi d'autres cas.
00:32:43 C'est-à-dire que moi j'ai subi de la jalousie, mais à l'inverse.
00:32:47 C'est-à-dire que par exemple, j'avais des amis très proches,
00:32:50 hommes et femmes, parce que je suis un peu bi, mais voilà.
00:32:55 Et en fait, j'ai eu des amis qui ont trouvé une compagnon ou une compagne
00:33:01 et qui ont arrêté de me parler parce que leur compagnon ou leur compagne étaient jaloux de moi.
00:33:05 Donc ça, ça m'a fait énormément souffrir.
00:33:09 Ah oui ?
00:33:10 Vous devez y en avoir déjà bien assez de la jalousie de votre père.
00:33:13 Alors si en plus c'était pour retrouver ça dans votre environnement amical et affectif,
00:33:16 vous devez en avoir ras-le-bol.
00:33:17 Ben c'est ça, ça a été compliqué de subir ça.
00:33:21 Et puis...
00:33:22 Alors souvent quand même Marjorie, quand on a affaire à ce genre de situation,
00:33:26 c'est-à-dire que...
00:33:27 Tu es consciente ?
00:33:28 Non, non, non, non, pas du tout. Ce n'est pas ce que je voulais dire.
00:33:31 Lorsqu'on a un copain ou une copine qui tout d'un coup s'installe avec quelqu'un
00:33:36 et que cette personne fait le vide autour,
00:33:38 c'est souvent parce que c'est quelqu'un qui est quand même très manipulateur, voire pervers.
00:33:44 Donc c'est plutôt un indice que la personne est tombée sur une mauvaise personne.
00:33:50 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:33:52 Tout à fait, mais en fait on ne peut rien faire.
00:33:54 Non, vous ne pouvez rien faire, si ce n'est éventuellement prévenir
00:33:58 et puis attendre qu'elle prenne conscience et puis qu'elle vous revienne.
00:34:02 Ouais, voilà, c'est ça.
00:34:03 Mais c'est sûr que quelqu'un qui est amoureux de toute façon ne le voit pas.
00:34:08 Voilà, et après, moi j'ai eu aussi...
00:34:12 Des fois je peux être jalouse, mais j'essaye de rationaliser et d'embêter personne.
00:34:20 C'est bien, malgré tout l'héritage qui est le vôtre, bravo !
00:34:25 Mais bon, des fois ça me fait...
00:34:27 Mais bon, j'essaye de me dire "Waouh, là t'es jalouse, ok, mais en fait tu délires".
00:34:32 Donc tu laisses faire la personne.
00:34:35 Alors des fois, moi je suis chez moi, je tourne en rond comme un lion en cage,
00:34:39 mais j'essaye au maximum de ne pas...
00:34:43 Parce que c'est horrible d'être comme ça.
00:34:46 Oui, bien sûr, sauf s'il y a des raisons.
00:34:50 Vous savez, parfois il y a des personnes qui mettent le bouchon un peu trop loin
00:34:53 et à ce moment-là on a le droit d'être jalouse
00:34:55 et on a le droit de remettre les choses à leur place quand même.
00:34:59 Il ne faut pas non plus, sous prétexte que vous avez souffert de la jalousie de votre père,
00:35:04 subir et accepter de souffrir de jalousie alors que ce n'est pas bien.
00:35:12 Ça, ça m'est arrivé aussi.
00:35:14 Moi j'ai eu des compagnons qui étaient parfois un peu les inutes.
00:35:18 Donc là j'étais jalouse, mais je l'ai dit.
00:35:22 Et après, j'avais un ex, le dernier avec qui j'ai vraiment eu une relation,
00:35:28 qui était carrément toxique.
00:35:30 Donc on était ensemble, mais lui on n'était pas ensemble.
00:35:33 Donc en fait il me trompait, mais il ne me trompait pas parce qu'on n'était pas ensemble.
00:35:37 Parce qu'il l'avait décidé et du coup, forcément, là c'était un peu dur à gérer pour moi.
00:35:44 Je peux vous poser une question ?
00:35:46 Qu'est devenu votre père et est-ce qu'il a pu avoir des soins à un moment donné ?
00:35:50 Mon père, il n'a pas eu de soins.
00:35:52 Et comment ça a évolué avec le temps, votre relation avec lui, si je peux me permettre de poser la question ?
00:35:56 Je ne sais pas, il n'a pas eu de soins depuis.
00:35:58 C'est parce que ce n'est pas possible, j'en ai trop pris dans la tronche.
00:36:02 Il y a eu trop de patouillasses, et puis il y a le fait qu'il m'a toujours rabaissée.
00:36:06 Donc au bout d'un moment, on lâche.
00:36:09 Mon père en plus, il a joué.
00:36:12 C'est-à-dire qu'il était jaloux et il a créé de la jalousie entre moi et ma sœur.
00:36:16 Mais de toute façon, souvent ces personnes-là ont une très mauvaise estime d'eux-mêmes.
00:36:21 Même s'ils en rajoutent en laissant croire qu'ils sont les meilleurs et qu'ils ont toujours raison.
00:36:25 Et forcément, s'il a vu que sa fille était finalement quelqu'un qui réussit, qui est bien,
00:36:31 et que vous avez l'air d'avoir quand même une forte personnalité,
00:36:35 donc il a forcément eu envie de vous rabaisser, c'est sûr.
00:36:39 Oui, c'est vraiment ce qu'on observe.
00:36:41 Il y a cette idée d'une surestimation du moi, chez la personne paranoïaque,
00:36:44 et une dévalorisation des autres.
00:36:46 C'est comme ça qu'il maintient ce qu'on a dit en début d'émission, le clivage.
00:36:49 Donc oui, c'est ça du sens que vous dites, beaucoup.
00:36:52 Et en fait, mon ex-conjoint, dont je parlais là, était pareil.
00:36:56 C'est-à-dire que je pense qu'il avait vraiment une estime de lui toute pourrie.
00:37:00 Et donc moi, il a essayé de me rabaisser, de me rabaisser, de me rabaisser.
00:37:03 Et à un moment, j'ai explosé, je suis partie.
00:37:07 Mais ça a été très, très violent et très, très dur de partir.
00:37:10 Et en fait, il y a toujours ce truc-là.
00:37:14 Et je pense que les jaloux, en plus, ils maintiennent ce climat de jalousie,
00:37:21 de paranoïa, de délire.
00:37:23 Et ma soeur est un peu comme ça. Elle est devenue un peu comme mon père.
00:37:26 C'est-à-dire que ma soeur est quelqu'un d'extrêmement jaloux avec ses conjointes.
00:37:30 Elle les empêche de faire ci, elle les empêche de faire ça.
00:37:33 Elle les appelle trente-cinq fois s'ils répondent pas au bout d'une demi-heure.
00:37:37 Et elle, elle n'a pas du tout cette conscience-là.
00:37:40 C'est-à-dire qu'elle ne se dit pas "mon Dieu, là, j'exagère, c'est n'importe quoi".
00:37:45 Elle le fait.
00:37:47 - Vous en sortez bien Marjorie, bravo.
00:37:49 - Oui, belle force de vie.
00:37:51 - Et puis peut-être aussi, ce qu'il faut dire à ceux qui nous écoutent,
00:37:54 pour comprendre aussi, c'est que quand on rencontre quelqu'un
00:37:58 qui a des tendances paranoïaques de jalousie,
00:38:02 au début de la rencontre, c'est tout beau, tout merveilleux.
00:38:05 Donc on tombe un petit peu dans ses filets.
00:38:08 Parce qu'au début, c'est tout beau.
00:38:10 C'est rarement dès le départ que ça se manifeste.
00:38:13 - Exactement. Et ce sont souvent des personnes extrêmement douées pour l'emprise
00:38:17 puisqu'ils sont obsédés par ce qui se passe à l'extérieur d'eux-mêmes.
00:38:20 - Donc votre compagnon, qui n'était pas un bon compagnon,
00:38:24 au début, devait être très sympathique ?
00:38:27 - Oui, oui, oui.
00:38:29 Et puis moi, je me suis aussi, c'est aussi de ma faute,
00:38:34 j'ai aussi idéalisé, je me suis dit "non".
00:38:38 Vous savez, des fois, je crois que les femmes, on est un peu comme ça.
00:38:41 On se dit "oh, non, mais là, il est comme ça,
00:38:44 parce qu'il ne se rend pas compte du lien qu'il y a entre nous,
00:38:47 et patati, et patata, et en fait, bon...
00:38:50 - C'est terrible, comment on peut, en amour, être totalement aveuglée
00:38:56 alors qu'on a, dès le départ, les indices,
00:38:59 qui sont parfois très minimes, mais on les a, les indices,
00:39:02 au début de ce qui nous attend par la suite.
00:39:05 - Je pense qu'on est aveuglés par nous-mêmes et par notre désir de vouloir quelque chose.
00:39:09 - C'est l'effet de l'amour,
00:39:14 enfin du sentiment amoureux, plus exactement,
00:39:16 parce que ce n'est pas vraiment de l'amour, du sentiment amoureux,
00:39:18 on ne voit que les beaux côtés de la personne
00:39:21 qui nous nourrissent de quelque chose dont on a besoin.
00:39:24 - Oui, la cristallisation, on cristallise.
00:39:28 - Donc vous avez vu au début que ce qui pouvait vous plaire chez cet homme
00:39:32 et qui vous apportait ce dont vous aviez besoin.
00:39:35 - Et puis, le quotidien nous redonne la vue,
00:39:39 c'est d'ailleurs pour ça qu'on dit que l'amour rend aveugle.
00:39:42 Il faut toujours se rappeler des expressions populaires,
00:39:46 elles sont pleines de bon sens.
00:39:48 En tout cas, merci Marjorie de ce témoignage,
00:39:52 parce qu'en effet, on peut subir aussi la jalousie de la part d'un parent,
00:39:56 d'un frère, d'un collègue,
00:39:59 elle est partout la jalousie.
00:40:01 En général, les paranoïa qui ne sont pas jaloux que de leur partenaire,
00:40:05 j'imagine qu'ils sont jaloux de tout le monde.
00:40:07 - Exactement, on parle de sensitivité d'ailleurs,
00:40:09 parce que la personnalité sensitive hyper réagit.
00:40:12 Vous donniez l'exemple de Staline en début d'émission,
00:40:14 il y a différentes sortes de jalousie,
00:40:17 différentes sortes de paranoïa, c'est très juste.
00:40:19 - Et ce qui est intéressant chez Staline,
00:40:21 j'ai beaucoup étudié, grâce à Pierre Lassus d'ailleurs,
00:40:24 qui m'avait expliqué l'enfance de Staline,
00:40:27 il avait aussi le culte de la personnalité.
00:40:29 Il avait des statues immenses, etc.
00:40:33 Donc il y a ça aussi chez le paranoïaque,
00:40:35 ce fameux culte de la personnalité.
00:40:38 - On appelle ça des paranoïas de combat.
00:40:40 C'est le nom clinique, et beaucoup de psychiatres
00:40:42 ont étudié ces figures à travers l'histoire
00:40:44 qui ont souffert de ces paranoïas.
00:40:45 Napoléon, Hitler, des figures terribles,
00:40:48 atroces, qui ont agi leur folie.
00:40:51 - Mais est-ce qu'on sait aujourd'hui,
00:40:53 avec les questions narcissiques de la société,
00:40:57 on sait très bien qu'on est dans une société
00:40:59 de plus en plus narcissique,
00:41:00 est-ce que ça a augmenté le nombre de personnes
00:41:03 qui sont paranoïaques, jalouses ?
00:41:05 Est-ce qu'on a des chiffres ou pas ?
00:41:07 - Je pense qu'il y a des chiffres,
00:41:08 il faudra les reprendre.
00:41:09 Mais ce qui est certain, c'est qu'à force de communiquer
00:41:11 tout le temps derrière des écrans,
00:41:13 on désapprend l'altérité, on oublie qui sont les autres,
00:41:16 et ça fausse quelque part notre rapport
00:41:18 à nous-mêmes et aux autres,
00:41:19 et à la manière de communiquer.
00:41:20 Et je pense que c'est un terrain très fertile
00:41:22 pour devenir paranoïaque.
00:41:24 Parce que tout est inconnu.
00:41:25 La paranoïa, c'est une manière d'apprivoiser l'inconnu.
00:41:28 Une manière défaillante, mais une manière tout de même.
00:41:30 - Oui. Et on imagine bien aussi qu'à l'école,
00:41:34 avec des enfants qui ont été élevés
00:41:37 comme des enfants rois, tout ça,
00:41:38 on développe ces traits-là.
00:41:41 - C'est pour ça que l'auditrice Marjorie précédente
00:41:43 parlait très bien de sa sœur.
00:41:44 C'est que dans l'éducation, il y a quelque chose
00:41:46 qui a peut-être fragilisé aussi sa manière d'être,
00:41:48 à sa sœur. Tout à fait. Oui.
00:41:50 - Bon, en tout cas, on va continuer
00:41:52 à évoquer la jalousie avec vous.
00:41:54 Vous avez envie de parler de votre jalousie, peut-être ?
00:41:57 Si vous avez le sentiment d'être peut-être un peu trop jaloux,
00:42:00 n'hésitez pas à nous appeler, qu'on décode justement
00:42:03 comment vous vous comportez.
00:42:05 0 826 300 300.
00:42:07 Et puis comme tous les jours, une petite devinette,
00:42:10 Samuel Dock, pourquoi on compare souvent l'amour
00:42:13 à la religion ?
00:42:15 Vous avez le temps des infos pour trouver la réponse.
00:42:18 Voilà. Et puis, vous nous la donnerez tout de suite après.
00:42:22 14h16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:42:26 On continue avec Samuel Dock
00:42:29 à évoquer la jalousie.
00:42:31 Et alors, je ris, mais c'est pas drôle, hein,
00:42:33 quand on tombe avec des personnes qui sont
00:42:35 d'une jalousie maladive.
00:42:37 Alors, avant de donner la parole à Aurore,
00:42:39 pourquoi l'amour, c'est comme la religion ?
00:42:41 Alors là, je sèche.
00:42:43 Vous sèchez. Tout simplement parce que
00:42:45 on croit ou on ne croit pas, comme on aime
00:42:47 ou on n'aime pas. Ça ne se discute pas.
00:42:49 Et voilà, l'amour, c'est comme la religion.
00:42:52 Et d'ailleurs, c'est marrant parce que
00:42:56 on tombe amoureux, mais je pense qu'on tombe
00:42:58 en religion aussi, je trouve.
00:43:01 On ne pourrait pas expliquer pourquoi
00:43:03 telle personne est... Alors, il y a bien sûr
00:43:05 la famille qui fait que on va...
00:43:08 Peut-être, mais non, même pas.
00:43:10 On est croyants ou on ne l'est pas.
00:43:12 D'où vient la foi, finalement ? D'où vient l'amour ?
00:43:14 Exactement.
00:43:16 Jolie parabole.
00:43:17 Bonjour Aurore.
00:43:19 Bonjour Brigitte, bonjour Samuel.
00:43:21 Merci pour toutes vos émissions.
00:43:23 Merci à vous, Aurore.
00:43:25 Alors, vous étiez avec quelqu'un de jaloux également ?
00:43:28 Oui, mais alors c'était un peu particulier
00:43:30 puisque c'est quelqu'un que j'ai connu
00:43:33 autour de 50 ans et qui était
00:43:35 extrêmement jaloux de mon passé amoureux.
00:43:38 Ah, c'est encore autre chose, ça.
00:43:40 C'était terrible. Et il me faisait passer
00:43:42 des nuits entières à lui raconter
00:43:44 avec qui j'étais, comment il s'appelait,
00:43:47 ce qu'il y a eu après, est-ce que c'était bien,
00:43:49 qu'est-ce qu'on faisait, où on allait...
00:43:51 Il se nourrissait de votre passé.
00:43:53 C'était l'enfer, l'enfer, l'enfer.
00:43:55 Et vous voyez déjà...
00:43:57 Déjà là, votre témoignage permet d'aborder
00:43:59 une autre explication de la jalousie.
00:44:01 Je vois Brigitte sourire, je pense qu'elle sait
00:44:03 ce que je vais dire, qui est l'explication freudienne.
00:44:05 L'explication freudienne, c'est que peut-être
00:44:07 que s'il vous parlait de tous ces hommes,
00:44:09 c'est parce que lui-même désirait
00:44:11 quelque chose autour du masculin.
00:44:13 C'est-à-dire qu'il y avait quelque chose
00:44:15 de l'homosexualité refoulée.
00:44:17 C'était l'explication de Freud.
00:44:19 C'est pour ça que certains jaloux disent
00:44:21 "Cet homme-là, il est tellement beau,
00:44:23 c'est pour ça que tu le regardes,
00:44:25 tu as vu ses fesses."
00:44:27 En fait, il parle de leur désir à eux.
00:44:29 Il se nourrissait de votre passé.
00:44:31 Comme si, à travers vous,
00:44:33 c'est lui qui avait fait l'amour
00:44:35 avec tous ces hommes.
00:44:37 C'est pour ça qu'il demandait beaucoup de détails.
00:44:39 Et puis en plus, il me le reprochait.
00:44:41 - Ah bah bien sûr ! Parce qu'il n'était pas conscient
00:44:43 de ce processus.
00:44:45 Vous voyez ?
00:44:47 C'est terrible, la nature humaine.
00:44:49 - Alors que c'est quelqu'un
00:44:51 qui a l'air très viril,
00:44:53 qui est très chargé de vie...
00:44:55 - Il y a des homosexuels très virils.
00:44:57 Je ne suis pas le meilleur exemple, mais quand même.
00:44:59 - Non mais je veux dire, c'est quelqu'un
00:45:01 qui aime bien faire le coq,
00:45:03 qui est quelqu'un de très sûr de vie,
00:45:05 extérieurement.
00:45:07 - Alors vous savez que souvent, chez les hommes
00:45:09 hétéros qui font un peu le coq,
00:45:11 il peut y avoir,
00:45:13 en effet, une homosexualité
00:45:15 refoulée.
00:45:17 Je ne dis pas que tous les hommes qui font le coq sont des
00:45:19 homosexuels refoulés.
00:45:21 Ça vous fait rire, Samuel ?
00:45:23 - Oui, tout à fait. La métaphore du coq.
00:45:25 Oui. Reprenez sur lui.
00:45:27 - Et alors donc,
00:45:29 au début, j'imagine, vous êtes tombé
00:45:31 dans le panneau. C'est-à-dire que vous avez commencé
00:45:33 à accepter de lui raconter.
00:45:35 - Au début, non. Parce que je lui disais
00:45:37 "enfin, ça n'a aucun intérêt.
00:45:39 C'est vraiment des histoires sans intérêt.
00:45:41 C'est surtout des histoires passées,
00:45:43 donc sans intérêt."
00:45:45 Mais ça le faisait pleurer.
00:45:47 À un moment, il en pleurait en me disant
00:45:49 "qu'est-ce que tu me caches ?
00:45:51 Pourquoi tu me caches des choses ?"
00:45:53 Je ne cache rien. Donc au début,
00:45:55 j'ai un peu donné, un peu dit, un peu raconté.
00:45:57 Et puis plus j'en racontais,
00:45:59 plus ils m'en demandaient. Et les noms,
00:46:01 les prénoms, tous les détails.
00:46:05 Des nuits entières,
00:46:07 à passer des interrogatoires
00:46:09 et en plus à me rendre
00:46:11 coupable d'avoir eu ces aventures.
00:46:13 Comme si je lui devais
00:46:15 rendre compte encore, quelque part.
00:46:17 - Oui, parce que vous les aviez eues et pas lui.
00:46:19 Donc il était jaloux
00:46:21 de ce que vous avez vécu.
00:46:23 - Au point d'en pleurer,
00:46:25 vous dites qu'il pleurait des larmes,
00:46:27 vous voulez dire ? - Oui, en me disant
00:46:29 "mais alors, c'est que tu me caches
00:46:31 quelque chose, c'est que je ne suis pas bien pour toi
00:46:33 et tu as peur que je compare,
00:46:35 tu ne veux pas que je compare, c'est pour ça que tu ne veux pas
00:46:37 m'en parler". - Ah oui, on compare,
00:46:39 toujours. - Et c'était tout.
00:46:41 Et le terme "comparaison", vous venez
00:46:43 sans arrêt. - Tout à fait.
00:46:45 - Mais j'imagine assez rapidement,
00:46:47 Aurore, vous vous êtes dit "quand même, il y a quelque chose
00:46:49 qui ne va pas chez cet homme, non ?"
00:46:51 - Au début, je me suis dit
00:46:53 il voudrait que
00:46:55 notre histoire soit la plus belle.
00:46:57 Et à un moment, je me suis dit
00:46:59 "mais ça en devient insupportable
00:47:01 parce que...
00:47:03 il me faisait presque
00:47:05 je ne me sentais pas coupable,
00:47:07 il voulait que je me sente coupable
00:47:09 comme si je l'avais trompée avant même de le connaître.
00:47:11 - Bah oui, mais
00:47:13 quand on a votre âge, on n'est pas
00:47:15 vierge, ou alors c'est que quelque part...
00:47:17 - C'est ce que je lui disais,
00:47:19 si tu voulais une petite jeune qui n'a pas d'histoire,
00:47:21 il n'y avait pas de preuve d'une vieille de 50 ans.
00:47:23 Il fallait y avoir quelqu'un de plus jeune.
00:47:25 Mais il n'y arrivait pas
00:47:27 à sortir de ce carcan.
00:47:29 - Comment ça s'est conclu,
00:47:31 votre histoire ?
00:47:33 - On s'est quitté pour d'autres raisons,
00:47:35 mais celle-là en partie,
00:47:37 parce que ça devenait tellement lourd à porter
00:47:39 que moi, à un moment,
00:47:41 je me suis dit "écoute, puisque tu me compares
00:47:43 aux histoires passées,
00:47:45 la nôtre, elle va devenir passée aussi,
00:47:47 puis on va s'arrêter là, quoi.
00:47:49 Tu rentreras dans le catalogue et je te raconterai aux autres.
00:47:51 - Oh !
00:47:53 Joli retournement de situation.
00:47:55 - C'était ce qu'il avait l'air
00:47:57 de me recrocher,
00:47:59 comme si j'avais
00:48:01 acculé les histoires,
00:48:03 comme si j'avais un passé
00:48:05 très chargé, très lourd.
00:48:07 - Mais vous aviez
00:48:09 combien d'hommes avant lui ?
00:48:11 - J'avais
00:48:13 eu deux maris.
00:48:15 - Il y a 50 ans, il n'y a rien de...
00:48:17 - Et quelques histoires un peu avant
00:48:19 et un peu après, entre deux.
00:48:21 - Ah, quand même !
00:48:25 J'avais peut-être une dizaine
00:48:27 d'hommes, alors lui, peut-être qu'il n'en avait...
00:48:29 Il n'avait peut-être eu que deux ou trois femmes
00:48:31 dans sa vie, de ce qu'il me racontait,
00:48:33 mais...
00:48:35 Mais bon, je veux dire, j'ai des copines
00:48:37 qui en ont bien plus que moi, quoi.
00:48:39 Je ne me sentais pas...
00:48:41 - Vous n'avez pas vous justifier, surtout chacun
00:48:43 son passé amoureux, je crois que...
00:48:45 - Et puis, je n'avais pas l'impression... Encore, je ne vais pas
00:48:47 tout raconter.
00:48:49 Mais je n'avais pas vraiment
00:48:51 l'impression d'avoir un passé déluré,
00:48:53 ça me semblait
00:48:55 normal de deux femmes...
00:48:57 - Oui, c'est pour ça que je posais la question,
00:48:59 de savoir s'il avait choisi quelqu'un qui, justement,
00:49:01 avait été Libertine, par exemple, avec beaucoup...
00:49:03 - Non, même pas ! - Non, en fait, il était...
00:49:05 Il aurait certainement...
00:49:07 Enfin, c'est certainement ce qu'il fait avec toutes ses compagnes, quoi.
00:49:09 - Ah oui. - Il n'y a rien dans votre
00:49:13 comportement qui aurait pu susciter
00:49:15 cette interrogatoire ?
00:49:17 - Non, non.
00:49:19 Alors, il me disait "je veux être le seul",
00:49:21 mais il ne fallait pas me choisir,
00:49:23 alors, parce qu'à 50 ans, tu ne pouvais pas être le seul.
00:49:25 - Et puis, on n'est jamais le seul.
00:49:27 C'est impossible d'être le seul et unique,
00:49:29 ce serait trop triste sur une vie entière,
00:49:31 vous imaginez ? - À moins d'avoir commencé
00:49:33 à 14 ans et de garder
00:49:35 quelqu'un jusqu'à la fin de sa vie. - Oui, mais bon...
00:49:37 - C'est trop, maintenant. - Non, non.
00:49:39 - Ce n'est pas quand on choisit quelqu'un de 50 ans
00:49:41 qu'on trouve quelqu'un qui n'a personne,
00:49:43 qui n'avait personne avant. Ou alors, c'est qu'il y a un problème.
00:49:45 - Oui. - Voilà.
00:49:47 - C'est pour ça que ce qu'on essayait de vous faire entendre
00:49:49 avec Brigitte, c'est qu'il y avait l'expression
00:49:51 d'un désir ici, sinon il serait allé vers quelqu'un d'autre.
00:49:53 C'est du bon sens,
00:49:55 plus que de la psychologie. - Oui, tout à fait.
00:49:57 Oui, c'est pas...
00:49:59 Je n'avais pas vu la chose comme ça,
00:50:01 effectivement.
00:50:03 Pas du tout. Mais c'est vrai que c'était
00:50:05 très pesant, parce que c'était
00:50:07 récurrent, quoi. C'était...
00:50:09 récurrent, oui.
00:50:11 - Oui, et puis en plus, il trouve toujours des justifications.
00:50:13 Par exemple, il y a beaucoup de personnalités
00:50:15 pathologiquement jalouses ou paranoïaques qui disent
00:50:17 "J'ai de l'intuition". Vous voyez ?
00:50:19 "J'ai de l'intuition, je sens,
00:50:21 je devine." Et au final,
00:50:23 ça, ce sont juste des manières de justifier
00:50:25 l'interprétation. C'est ça, le problème.
00:50:27 Là, en l'occurrence, ce qui est terrible dans ce qui vous est arrivé,
00:50:29 c'est qu'il n'y avait même rien de factuel du tout.
00:50:31 C'est-à-dire qu'on parlait de fantômes du passé,
00:50:33 qui tout à coup revenaient sur le devant de la scène alors que vous
00:50:35 n'aviez absolument rien demandé.
00:50:37 Je veux dire, on est quand même sur un degré
00:50:39 très élevé, je trouve, de jalousie. Être jaloux de personnes
00:50:41 absentes, qui appartiennent au passé,
00:50:43 c'est complètement délirant.
00:50:45 - En plus, quand je disais
00:50:47 "Mais je m'en rappelle plus",
00:50:49 "Tu veux cacher ça de ta mémoire ?
00:50:51 Il y a des choses à cacher.
00:50:53 Pourquoi tu oublies ? Pourquoi tu veux oublier ?"
00:50:55 - Mais les questionnements,
00:50:57 c'était au moment où vous étiez couché ?
00:50:59 - Ah non, tout le temps.
00:51:01 - Tout le temps, dans la journée, n'importe quand ?
00:51:03 - Oui. - De toute façon,
00:51:05 ça nuit terriblement à une relation
00:51:07 à deux, parce que quelque part, il ramenait
00:51:09 sans arrêt du tiers entre vous.
00:51:11 Même vous, ça devait vous couper
00:51:13 de votre désir pour lui.
00:51:15 - Et puis en plus, il me rappelait
00:51:17 des personnes dont je n'avais pas du tout
00:51:19 envie de me souvenir, qui n'avaient aucune
00:51:21 importance dans ma vie.
00:51:23 Et en plus, il nous fermait à des activités
00:51:25 qu'on ne pouvait pas faire, parce que
00:51:27 je lui avais raconté que je les avais faites avec quelqu'un d'autre.
00:51:29 Ou qu'on avait visité.
00:51:31 "Ah non, mais là, t'es déjà allé, on ne va pas y aller."
00:51:33 "Mais je ne suis pas allée dans le même contexte."
00:51:35 "Non, non, mais on ne va pas y aller."
00:51:37 - C'est très...
00:51:39 Tout ça est très immature,
00:51:41 en fait. On voit bien que ce sont des...
00:51:43 Les jaloux sont des personnes qui n'ont
00:51:45 finalement absolument pas réussi
00:51:47 à quitter l'enfance
00:51:49 et qui sont dans
00:51:51 tout au premier degré.
00:51:53 - Exactement. C'est un mode de fonctionnement
00:51:55 archaïque de la psyché, tout à fait, Brigitte.
00:51:57 Et quand on n'a pas confiance en soi,
00:51:59 évidemment, on ne peut pas avoir confiance dans une relation.
00:52:01 Ça demande trop d'énergie psychique.
00:52:03 On ne peut pas. Et c'est très justement ce que vous décrivez.
00:52:05 - Et c'est un enfant
00:52:07 qui va s'inquiéter, qui va être
00:52:09 jaloux, qui va être...
00:52:11 Avec une sorte comme ça
00:52:13 d'immédiateté
00:52:15 tout le temps. Merci beaucoup, Aurore,
00:52:17 de ce témoignage qui est, encore une fois,
00:52:19 un autre éclairage de la
00:52:21 jalousie. Comme quoi...
00:52:23 - C'est riche. - C'est riche, la jalousie, si je puis dire.
00:52:25 Allez, on fait une petite pause et
00:52:27 on retrouve Mika, je crois,
00:52:29 dans un instant.
00:52:31 - 14h16,
00:52:33 Brigitte Lahaie, Sud Radio.
00:52:35 - Samuel Dock est avec nous.
00:52:37 Nous évoquons la jalousie. Je rappelle que
00:52:39 vous êtes également auteur de différents livres,
00:52:41 notamment un très joli livre,
00:52:43 "Les chemins de la thérapie". C'est aux éditions
00:52:45 Flammarion, si vous avez
00:52:47 envie, peut-être, de comprendre
00:52:49 ce que c'est et ce que ce n'est
00:52:51 pas une thérapie. C'est un très joli
00:52:53 livre. - Merci beaucoup. - Mika, bonjour.
00:52:55 - Oui, bonjour.
00:52:57 Bonjour, Brigitte. Bonjour, Samuel.
00:52:59 - Bonjour, Mika.
00:53:01 - Alors, merci de témoigner, parce que
00:53:03 c'est vous qui avez été très jaloux, et c'est
00:53:05 bien d'oser témoigner.
00:53:07 On ne va évidemment pas vous juger. - Il le faut.
00:53:09 J'attendais les autres témoignages.
00:53:11 - Et ça va faire du bien, aussi,
00:53:13 à ceux qui nous écoutent de vous entendre.
00:53:15 Je vous laisse témoigner. Dites-nous,
00:53:17 comment... - Oui, voilà.
00:53:19 En fait, j'avais une relation avec
00:53:21 une femme que j'ai rencontrée.
00:53:23 Je n'étais jamais jaloux. Je n'ai jamais été
00:53:25 jaloux avant. Il n'y a vraiment qu'avec
00:53:27 cette personne où
00:53:29 on a eu quatre ans de relation, et c'était vraiment
00:53:31 les deux dernières années où
00:53:33 j'ai vécu vraiment un
00:53:35 enfer. On fouillait dans son téléphone.
00:53:37 Les pieds,
00:53:39 quand elle sortait du boulot, si elle avait
00:53:41 une minute de retard.
00:53:43 Elle était coiffeuse, donc elle voyait des hommes, des femmes.
00:53:45 J'en étais, mais jaloux maladif.
00:53:47 Alors que c'était quelqu'un de très fidèle.
00:53:49 Moi, pareil.
00:53:51 Je veux dire, j'étais vraiment
00:53:53 pas dans cette démarche-là. - Et qu'est-ce qui a déclenché
00:53:55 votre jalousie ? Parce qu'avant,
00:53:57 vous aviez eu d'autres partenaires avec qui vous n'avez pas été
00:53:59 jaloux. - Jamais, mais jamais,
00:54:01 jamais.
00:54:03 - Vous étiez très amoureux ?
00:54:05 - Je ne sais pas si c'était vraiment de l'amour.
00:54:09 Je ne sais pas.
00:54:11 Je voulais peut-être la contrôler,
00:54:13 la posséder.
00:54:15 - Vous la trouviez trop bien pour vous ?
00:54:17 - Ouais, trop bien. Et puis,
00:54:21 c'est quelqu'un de très,
00:54:23 comment on dit, expréhensif.
00:54:25 Quelqu'un de très libéré,
00:54:27 qui parle facilement,
00:54:29 qui se livre facilement.
00:54:31 - Elle avait déjà eu une vie sexuelle
00:54:33 assez riche ? - Non,
00:54:35 même pas, pas forcément. - Non, mais en tout cas,
00:54:37 elle était très
00:54:39 sociable. - Voilà.
00:54:41 Ses amis comptaient énormément.
00:54:43 Ça prenait même beaucoup de place, on va dire,
00:54:45 dans notre vie de couple.
00:54:47 - Vous aviez l'impression de ne pas compter
00:54:49 beaucoup pour elle ? - Oui, voilà.
00:54:51 C'est plutôt ça que ses amis
00:54:53 comptaient plus que moi, en fait,
00:54:55 que notre relation.
00:54:57 - Elle vous a mis en
00:54:59 difficulté, finalement,
00:55:01 parce que, tout d'un coup, vous aviez l'impression
00:55:03 de ne pas trouver votre place, c'est ça ?
00:55:05 - C'est ça. Puis, elle en jouait,
00:55:07 quoi. Elle en jouait beaucoup,
00:55:09 et ça a renforcé ma psychose,
00:55:11 quoi. Jusqu'au jour où,
00:55:13 je me suis rendu compte
00:55:15 qu'on se faisait beaucoup trop de mal.
00:55:17 - Peut-être qu'on peut déjà rassurer Mika,
00:55:19 puisqu'il témoigne et qu'il a pris conscience
00:55:21 qu'il n'est pas malade.
00:55:23 Sinon, il serait
00:55:25 encore dans sa psychose, comme il dit.
00:55:27 - C'est ça. - C'est difficile à dire.
00:55:29 - Aujourd'hui, j'ai une relation avec une autre femme
00:55:31 et ça ne se passe pas du tout comme ça, quoi.
00:55:33 C'est un milieu de
00:55:35 se passer comme ça, au contraire, d'ailleurs.
00:55:37 On est plutôt libertin
00:55:39 et ça ne nous dérange pas du tout. Enfin, ça,
00:55:41 ça ne me dérange pas du tout. - Ah bah oui, alors c'est la confirmation de ce que
00:55:43 dit Brigitte, c'est qu'effectivement, c'était circonstancié
00:55:45 à cette relation, que peut-être l'alchimie
00:55:47 ne prenait pas. Parce que...
00:55:49 - D'ailleurs, à terme,
00:55:51 j'ai pris la décision, d'ailleurs,
00:55:53 de se séparer.
00:55:55 Ça me minait, quoi. Ça me minait le moral.
00:55:57 - Ce qui prouve qu'il n'aurait pas fait un parano.
00:55:59 - Oui, oui. - Ce qui prouve qu'il n'aurait pas fait
00:56:01 un parano, il n'aurait pas lâché son objet.
00:56:03 - C'est ça. - Bravo.
00:56:05 - Et, fin, je veux dire, puis c'était que
00:56:07 des phases, c'était en boîte de nuit,
00:56:09 quand on en ait bu, mais jamais,
00:56:11 je veux dire, la journée ou à la plage,
00:56:13 je veux dire, elle pouvait regarder tous les hommes qu'elle voulait,
00:56:15 même avec un petit
00:56:17 regard qui...
00:56:19 Je savais que ça lui plaisait, quoi.
00:56:21 Ce mec-là lui plaisait, mais jamais,
00:56:23 c'était vraiment un... Voilà.
00:56:25 Ou l'alcool ou...
00:56:27 C'était vraiment ça, quoi.
00:56:29 - Oui. Mais...
00:56:31 Votre témoignage est important aussi,
00:56:33 parce qu'on peut tous,
00:56:35 parce que la relation va éveiller
00:56:37 chez nous des fragilités,
00:56:39 on peut tous déclencher une jalousie
00:56:41 excessive
00:56:43 sans l'avoir
00:56:45 prévue, quoi.
00:56:47 - Oui. C'est très vrai, Brigitte.
00:56:49 C'est vrai qu'on peut tous avoir, même,
00:56:51 des moments d'allure paranoïaque,
00:56:53 notamment lorsqu'on manque de savoir,
00:56:55 de connaissance sur un sujet, sur une situation,
00:56:57 notre cerveau prend le relais et interprète.
00:56:59 Vous voyez, c'est un réflexe aussi naturel.
00:57:01 Oui. - Oui, c'est ça, ouais.
00:57:03 Et comme disait
00:57:05 l'auditrice, bah, juste avant,
00:57:07 c'est vraiment...
00:57:09 Ouais, c'était un passage, quoi.
00:57:11 Et puis, une fois que je m'en suis rendu
00:57:13 compte, j'ai mis un terme à la relation, quoi.
00:57:15 C'était vraiment une relation
00:57:17 toxique, quoi, et pour elle, et pour moi, quoi.
00:57:19 Elle n'était pas heureuse
00:57:21 et moi non plus, quoi.
00:57:23 - Et comment elle réagissait quand
00:57:25 vous faisiez une scène, ou quand
00:57:27 vous la questionniez ?
00:57:29 - Elle essayait de me rassurer,
00:57:31 voilà, de me donner son téléphone,
00:57:33 "Vas-y, fouille", elle me mettait devant
00:57:35 le fait accompli, quoi. Et puis, voilà, je me sentais
00:57:37 ridicule, quoi.
00:57:39 - Oui, ça aussi, c'est une preuve que vous n'étiez pas paranoïaque.
00:57:41 C'est qu'un paranoïaque aurait pas dit
00:57:43 "Je me sens ridicule", il aurait dit "Ah, bah, elle a effacé
00:57:45 le message". Vous voyez ?
00:57:47 - Oui, voilà, c'est ça, exactement.
00:57:49 - Elle se couvre.
00:57:51 - Voilà, et c'est...
00:57:53 Alors qu'aujourd'hui, ça se passe pas du tout
00:57:55 comme ça, et même
00:57:57 aujourd'hui, quand je la recroise, on en reparle,
00:57:59 elle me dit "J'ai l'impression de voir
00:58:01 une autre personne, quoi."
00:58:03 Maintenant, on se recotoie,
00:58:05 y'a aucun souci, quoi.
00:58:07 - Oui, oui, mais ça a dû éveiller
00:58:09 chez vous une fragilité,
00:58:11 et ça s'est enflammé.
00:58:13 - Elle me le reproche souvent, elle me dit
00:58:15 "C'est vraiment fou, c'est dommage,
00:58:17 on était heureux,
00:58:19 y'aurait pas eu ça, on serait allés consulter,
00:58:21 on aurait pu
00:58:23 construire quelque chose ensemble, quoi."
00:58:25 - C'est pas sûr, c'est pas sûr.
00:58:27 Non, non, Mika, ne regrettez rien, je ne pense pas.
00:58:29 C'était une alchimie
00:58:31 qui s'enflammait,
00:58:33 et quelque part,
00:58:35 elle était... Comment dirais-je ?
00:58:37 Elle était l'image...
00:58:39 Je dis bien l'image, je dis pas que c'est ce qu'elle était.
00:58:41 Elle était l'image pour vous de la pute,
00:58:43 vous voyez, et vous avez
00:58:45 besoin d'une madone.
00:58:47 - C'est ça, exactement.
00:58:49 - Et donc cette femme-là,
00:58:51 elle éveillait pour vous
00:58:53 tout ce que vous n'aimez pas dans la femme
00:58:55 tentatrice,
00:58:57 alors que pourtant, visiblement,
00:58:59 elle ne l'était pas.
00:59:01 Mais c'est ce qu'elle réveillait chez vous,
00:59:03 et donc ça vous mettait en...
00:59:05 Il faut pas
00:59:07 oublier, quand même,
00:59:09 on va faire un petit cours de patriarcat.
00:59:11 Il y a eu, quand même,
00:59:15 toujours eu cette idée
00:59:17 que la femme ne doit pas
00:59:19 être infidèle. Pourquoi ? Parce qu'à l'époque,
00:59:21 il n'y avait pas la pilule, et que l'homme
00:59:23 voulait être sûr d'être le père de tous les enfants
00:59:25 qui arrivent, et à l'époque,
00:59:27 il y avait des enfants qui arrivaient, et on n'avait pas
00:59:29 envie, en tant qu'homme, de ne pas être le père.
00:59:31 Et c'est pour ça qu'une femme
00:59:33 légère, une femme qui
00:59:35 serait
00:59:37 comme ça, une sorte
00:59:39 de libertine
00:59:41 excessive,
00:59:43 c'est une femme qui fait
00:59:45 peur aux hommes. Et je pense qu'elle a dû réveiller
00:59:47 chez vous cette part qu'il y a presque
00:59:49 chez chaque homme, et donc
00:59:51 vous étiez devenu jaloux.
00:59:53 - Déjà. - Avoir le besoin, avec ce
00:59:55 besoin de la contrôler, ce besoin de...
00:59:57 - En tout cas, ça donnera beaucoup d'espoir
01:00:01 à nos auditeurs, votre témoignage.
01:00:03 - Oui, après, moi, j'en ai pris
01:00:05 conscience, parce que ça partait dans des
01:00:07 proportions vraiment excessives. - Ce qui prouve que vous êtes
01:00:09 assez équilibré, Mika.
01:00:11 Ça prouve que vous êtes assez "normal", entre guillemets.
01:00:13 - Oui. - Oui, oui, ça me rassure.
01:00:15 - Ben oui, non, non, mais
01:00:17 vous pouvez, parce qu'on est deux à le penser.
01:00:19 - Oui, tout à fait.
01:00:21 - Les voyants sont au vert, et vous avez l'air très heureux
01:00:23 aujourd'hui. - Ah oui, oui, tout à fait.
01:00:25 Je vois bien. - Merci.
01:00:27 Merci beaucoup d'avoir pris la parole.
01:00:29 - Merci pour votre émission. - Je vous en prie.
01:00:31 On va parler de...
01:00:33 On l'offre conseil de s'attacher
01:00:35 au sens
01:00:37 réel du terme.
01:00:39 Et puis, on va tester aussi un
01:00:41 pommeau de douche
01:00:43 avec marjolaine. Ce sera notre
01:00:45 jouet intime du jour. Et puis, vous pouvez
01:00:47 bien sûr continuer à réagir
01:00:49 sur Sud Radio si vous avez envie d'évoquer la
01:00:51 jalousie, quelle qu'elle soit. Et merci à tous,
01:00:53 parce qu'on a des témoignages
01:00:55 très variés. Ça nous permet de
01:00:57 bien comprendre cette jalousie
01:00:59 parfois si complexe. Et c'est au zéro
01:01:01 826 300 300, bien sûr,
01:01:03 sur Sud Radio.
01:01:05 Brigitte Lea et Sud Radio.
01:01:07 Le love conseil.
01:01:09 Eh bien, Samuel Doc, on va parler du
01:01:11 jeu de s'attacher.
01:01:13 C'est un jeu qui a été bien
01:01:15 développé avec le fameux roman
01:01:17 "50 nuances de grès", qui a été un succès
01:01:19 planétaire. C'est vrai
01:01:21 que c'est un jeu extrêmement érotique
01:01:23 à condition qu'il se passe en totale confiance.
01:01:25 Donc, première chose,
01:01:27 surtout, ne jouez jamais
01:01:29 avec quelqu'un que vous ne connaissez pas bien,
01:01:31 parce que les pervers,
01:01:33 ça existe et vous pourriez vous
01:01:35 retrouver dans une situation terriblement
01:01:37 difficile, parce que quand vous êtes attaché,
01:01:39 vous êtes à la merci
01:01:41 de celui qui vous a attaché.
01:01:43 Donc, déjà, uniquement avec quelqu'un
01:01:45 qu'on connaît. Et puis, jamais de lien
01:01:47 trop fin, pas de fine cordelette
01:01:49 et encore moins de fil de fer
01:01:51 qui peuvent vraiment blesser.
01:01:53 Ni de lien qui entrave
01:01:55 la respiration.
01:01:57 C'est important aussi de le signaler.
01:01:59 On n'attache pas
01:02:01 le cou, par exemple.
01:02:03 Moi, je conseille quand même, pour
01:02:05 ceux qui auraient envie de s'initier
01:02:07 à des jeux autres que simplement
01:02:09 une paire de menottes, de prendre
01:02:11 quand même des cours, des conseils
01:02:13 auprès de gens
01:02:15 qui ont l'habitude, si vous voulez faire
01:02:17 du bondage. Ensuite,
01:02:19 c'est important d'avoir un mot de passe
01:02:21 qui permet de stopper le jeu à tout
01:02:23 moment, parce que
01:02:25 quelqu'un qui est attaché, si on va un peu
01:02:27 trop loin, ça peut provoquer une
01:02:29 angoisse terrible, une angoisse
01:02:31 de mort, comme dirait le psychanalyste
01:02:33 Samuel Doc qui est à mes côtés.
01:02:35 Puisque là, on pourrait
01:02:37 vraiment... Voilà.
01:02:39 Alors, certes, l'idée de se sentir à la merci
01:02:41 de l'autre, c'est ça qui est excitant.
01:02:43 Mais il ne faut pas que la peur prenne le dessus
01:02:45 sur l'excitation.
01:02:47 C'est tout l'enjeu
01:02:49 de ce jeu, si je puis dire.
01:02:51 Et puis, c'est mieux aussi de
01:02:53 définir un laps de temps.
01:02:55 Alors, on peut également bander les yeux,
01:02:57 pourquoi pas, mais évidemment,
01:02:59 je suis moins pour le baillon.
01:03:01 Ça me paraît quelque chose
01:03:03 qui peut être vraiment très angoissant.
01:03:05 Et puis, n'oubliez pas
01:03:07 que c'est un jeu de punition, et c'est pas
01:03:09 un moyen de vous venger pour de bon.
01:03:11 - Il faut faire la part des choses. - C'est important
01:03:13 de vraiment rappeler que c'est un jeu
01:03:15 érotique, et que ça ne doit pas aller...
01:03:17 On ne doit pas...
01:03:19 Parce que j'ai assisté
01:03:21 un jour à une soirée
01:03:23 où il y avait un peu
01:03:25 de sadomasochisme, et il y avait
01:03:27 quelqu'un, et tout d'un coup, j'ai vu cette personne
01:03:29 qui complètement
01:03:31 a perdu pied
01:03:33 et est devenue terriblement
01:03:35 violent, agressif. Heureusement,
01:03:37 il y avait plusieurs personnes, et on a
01:03:39 canalisé tout ça. Mais ça peut...
01:03:41 Enfin, je veux dire, on peut délirer.
01:03:43 On parle, depuis le début de l'émission,
01:03:45 de la fragilité de la nature
01:03:47 humaine, et ces genres
01:03:49 de jeux de SM.
01:03:51 Attention, parce qu'on n'est jamais à la
01:03:53 merci de quelqu'un qui, tout d'un coup, devient cruel,
01:03:55 devient sadique, devient...
01:03:57 Donc vraiment, prudence quand même.
01:03:59 - Exactement.
01:04:01 - Marjolaine, bonjour !
01:04:03 - Brigitte !
01:04:05 Bonjour !
01:04:07 C'est Samuel ? - Oui, c'est moi-même.
01:04:09 - Bonjour, bonjour. - C'est Samuel.
01:04:11 - Un trou, un trou, un trou.
01:04:13 Désolée, désolée. - Pas de problème.
01:04:15 - J'étais en train d'écouter, et voilà,
01:04:17 j'ai tout perdu dans mes pensées.
01:04:19 - Bon, bon, bon. - Mais loin du
01:04:21 sadomasochisme, malgré que
01:04:23 j'en ai eu dans ma profession.
01:04:25 - Ah bon ?
01:04:27 - Non, non, non.
01:04:29 Danseuse classique.
01:04:31 - Oh mais, c'est autre chose, ça !
01:04:33 - Mais oui, complètement.
01:04:35 - C'est un trait d'humour, mais particulier.
01:04:37 - Non mais là, je trouve que vous avez raison.
01:04:39 C'est un sport...
01:04:41 Enfin, si c'est un sport, non, c'est un art,
01:04:43 la danse classique.
01:04:45 - On est même terriblement masochistes.
01:04:47 - Voilà. - On est bien d'accord, parce que le corps,
01:04:49 qu'est-ce qu'on fait souffrir son corps ?
01:04:51 Et qu'est-ce qu'il faut souffrir pour être
01:04:53 excellente ? - Oui, surtout
01:04:55 les professeurs qu'on avait à l'époque,
01:04:57 aussi. Je pense qu'ils ont tellement
01:04:59 souffert qu'après, ils nous ont fait souffrir.
01:05:01 - Je pense qu'il y en a encore qui font souffrir.
01:05:03 - Oui, oui. Et puis, il y a eu de tout.
01:05:05 Moi, j'ai été assez
01:05:07 loin, j'ai été professionnelle,
01:05:09 et...
01:05:11 Il y en a un où j'ai dû
01:05:13 arrêter les mains.
01:05:15 J'ai été jeune, j'avais
01:05:17 16 ans.
01:05:19 J'ai été jeune, hein.
01:05:21 Non, c'est... Bon, on m'avait prévenue,
01:05:23 mais bon, voilà.
01:05:25 Tant qu'on n'est pas fasses...
01:05:27 - En tout cas, le jouet
01:05:29 que vous avez reçu, c'est pas du tout un jouet
01:05:31 sadique, bien au contraire, c'est un pommeau
01:05:33 de douche stimulant,
01:05:35 de la marque Womanizer,
01:05:37 qui est une bonne marque, qu'on retrouve sur
01:05:39 ruedesplaisir.com. Alors,
01:05:41 vous pouvez le décrire pour ceux qui
01:05:43 nous écoutent ?
01:05:45 - Oui. Déjà, il a été
01:05:47 fabriqué par
01:05:49 Hansgård, qui est une très très bonne marque,
01:05:51 qui est de...
01:05:53 Tout ce qui est produits douche,
01:05:55 tout ce qui est robinetterie, tout ça.
01:05:57 Donc, c'est une très bonne marque. Ils n'ont pas fait ça.
01:05:59 C'est pas un jouet de mauvaise qualité.
01:06:01 - Écoutez, ça se voit, ce que je l'ai entre les mains.
01:06:03 - Très très bonne, voilà. Très très bonne qualité.
01:06:05 Et alors,
01:06:07 ma plus grande surprise,
01:06:09 ça a été la douche,
01:06:11 tout simplement, qui a été... - Génial.
01:06:13 - Mais plus pulvérisante.
01:06:15 En fait, on a l'impression d'être sous la pluie.
01:06:17 - Ah oui ? Mais...
01:06:19 - Une douche fine,
01:06:21 mais apaisante.
01:06:23 Et donc, on se dit
01:06:25 qu'on rentre déjà. Là, déjà,
01:06:27 j'ai déjà du plaisir.
01:06:29 Donc, ça ne peut pas s'arrêter que là, en fait.
01:06:31 Et ne serait-ce que quand on a
01:06:33 des parois de douche à nettoyer à la fin.
01:06:35 Et bien, on est content parce que ça ne mouille pas les parois.
01:06:37 Ça n'éclabousse pas.
01:06:39 - Ah oui. - Ça tombe délicatement.
01:06:41 - Super objet, oui.
01:06:43 Et alors, évidemment, ça peut
01:06:45 se poser sur le clitoris, évidemment.
01:06:47 J'imagine que là, c'est génial.
01:06:49 - Alors, déjà, c'est très facile à prendre en main.
01:06:51 C'est un pommeau de douche qui est agréable.
01:06:53 Moi, j'ai toujours utilisé mes pommes de douche pour ça.
01:06:55 Donc, j'ai toujours été
01:06:57 fan. Donc, quand on m'a demandé
01:06:59 d'essayer, j'ai dit 200% oui.
01:07:01 Et du coup,
01:07:03 là, c'est vraiment hyper facile.
01:07:05 Même si on a des petites mains,
01:07:07 tout ça, c'est super facile.
01:07:09 Et les jets, les 3 jets
01:07:11 sont hyper agréables.
01:07:13 On peut
01:07:15 choisir l'intensité.
01:07:17 Donc, si on est sous le din douche, on choisira
01:07:19 peut-être l'intensité un peu moins forte.
01:07:21 Et si on est dans une baignoire,
01:07:23 vu que c'est à l'intérieur de l'eau,
01:07:25 il faudra utiliser l'intensité la plus forte.
01:07:27 Et le 3e jet qui est au milieu,
01:07:29 lui, il est vraiment
01:07:31 très, très puissant. Donc là, je l'ai utilisé
01:07:33 uniquement pas très fort
01:07:35 et assez,
01:07:37 voilà, pas trop, trop près non plus.
01:07:39 Parce que sous la douche, c'est très puissant.
01:07:41 Et ça suffit parce que sinon, ça ne dure
01:07:43 pas assez longtemps le plaisir. Sinon, il est trop
01:07:45 rapide. - Oui, il faut faire
01:07:47 monter tout doucement.
01:07:49 - Et c'est génial.
01:07:51 J'en ai testé des
01:07:53 milliers. Je n'en suis pas la première.
01:07:55 Je suis une grosse
01:07:57 consommatrice de pommeaux de douche.
01:07:59 - Ah, nous avons
01:08:01 affaire à une danseuse spécialiste
01:08:03 de la douche.
01:08:05 - La douche, moi, même les bains,
01:08:07 j'aime bien aussi les bains. Le plaisir,
01:08:09 voilà. - Le plaisir de l'eau,
01:08:11 oui, bien sûr. - Et plaisir seul, aussi,
01:08:13 c'est très important.
01:08:15 Et du coup,
01:08:17 c'est très, très agréable.
01:08:19 - En tout cas, franchement, c'est un très,
01:08:21 très bel objet. Je trouve que, franchement...
01:08:23 Alors, le seul reproche qu'on pourrait faire,
01:08:25 c'est qu'il est un peu cher. Il est à 129 euros.
01:08:27 - Je n'ai même pas regardé.
01:08:29 - Non, c'est un cadeau de Sud Radio
01:08:31 et de redeplaisir.com.
01:08:33 - C'est magnifique.
01:08:35 - Profitez-en. - Et alors,
01:08:37 mon mari, c'est lui qui l'a posé.
01:08:39 Et du coup, il adore
01:08:41 la douche.
01:08:43 Il m'a demandé plusieurs fois,
01:08:45 "Alors, t'as testé ?"
01:08:47 J'ai effleuré la question.
01:08:49 C'est un truc privé pour moi.
01:08:51 J'aime pas dire. Je sais pas, j'ai pas encore eu le temps.
01:08:53 - Ça ne regarde pas.
01:08:55 C'est votre plaisir. Zut, après tout.
01:08:57 - Donc, à chaque fois,
01:08:59 on a tellement de choses à faire que c'est facile
01:09:01 de passer à côté de la réponse.
01:09:03 - En tout cas,
01:09:05 c'est vrai que ça a l'air vraiment très bien.
01:09:07 Quelle note vous lui donnez à ce pommeau de douche stimulant ?
01:09:09 - Même la couleur,
01:09:11 10 sur 10. Vraiment.
01:09:13 - Un vrai 10.
01:09:15 - Rien que la douche,
01:09:17 même les femmes peuvent très bien l'acheter
01:09:19 sans dire que c'est pour quoi que ce soit.
01:09:21 - Bien sûr. - Évidemment.
01:09:23 - Parce que la douche, elle est excellente.
01:09:25 - Et vous n'avez pas de problème de calcaire ?
01:09:27 Ça gêne pas ? - Ah non.
01:09:29 - Parce que ça peut boucher les buses.
01:09:31 - Là, ça fait un mois que je l'ai.
01:09:33 Et il y a rien du tout.
01:09:35 Et puis, moi, je fais très attention.
01:09:37 De toute façon, s'il voit qu'il y a quelque chose,
01:09:39 hop, un coup de vinaigre.
01:09:41 - Voilà. Calcaire, calorage.
01:09:43 - Du vinaigre, c'est...
01:09:45 - Ils le disent à l'intérieur de la description comment faire.
01:09:47 - Bon. - Ils le disent de le poser dedans.
01:09:49 - Ah oui ?
01:09:51 Écoutez, franchement... - Vous nous l'avez vendu.
01:09:53 - Marjorane, oui. Ça donne envie.
01:09:55 - Je suis conquis.
01:09:57 - Il y a même des petits carrés de lettres.
01:09:59 Écrits...
01:10:01 Alors, je pense que c'est en anglais.
01:10:03 Ça doit être "masturbe", mais en anglais.
01:10:05 Ou on peut le coller quelque part.
01:10:07 Bon, je n'irai pas jusque-là.
01:10:09 - C'est-à-dire le coller quelque part ?
01:10:11 J'ai pas compris.
01:10:13 - C'est des petits carrés post-it.
01:10:15 Autocollants. - Ah ! OK.
01:10:17 - Pour jouer avec les lettres, en fait.
01:10:19 Et il y a toutes les lettres pour écrire "masturbe".
01:10:21 - Vous voyez ? - Oui, je vois "masturbe".
01:10:23 Et vous, vous écrivez "masturbe" où ?
01:10:25 - Alors, moi, je ne l'écrirai pas.
01:10:27 - Ah.
01:10:29 - C'est un plaisir personnel.
01:10:31 Je ne partage pas.
01:10:33 Mais voilà, pour des gens qui sont peut-être...
01:10:35 Si on va dans un club
01:10:37 où il faut écrire...
01:10:39 Tu sais, à un jouet. Je ne sais pas.
01:10:41 Voilà. On peut imaginer tout ce qu'on veut.
01:10:43 Et des gens qui sont peut-être plus ouverts
01:10:45 font ça chez eux aussi.
01:10:47 - Bon, en tout cas, vous avez une voix
01:10:49 ravissante, Marjolaine.
01:10:51 Et on a été ravis
01:10:53 de vous entendre nous parler de ce pommeau de douche
01:10:55 stimulant Wave de la marque
01:10:57 Womanizer.
01:10:59 Donc, 10/10. Et vous pouvez
01:11:01 vous le procurer si vous le désirez sur l'enseigne
01:11:03 RueDesPlaisirs.com
01:11:05 Allez, on fait une petite pause et puis
01:11:07 on va conclure dans un instant avec
01:11:09 Cara qui nous a rejoints. Et on conclura
01:11:11 évidemment sur la question de la jalousie. A tout de suite.
01:11:13 - 14h16,
01:11:15 Brigitte Laes, Sud Radio.
01:11:17 - Nous sommes toujours avec
01:11:19 Samuel Dock, docteur
01:11:21 en psychopathologie et également
01:11:23 psychanalyste, auteur de nombreux
01:11:25 ouvrages. Le dernier, c'est L'Enfant Thérapeute
01:11:27 aux éditions Plon. On parle
01:11:29 aujourd'hui de la jalousie et je tiens
01:11:31 à remercier tous ceux qui ont témoigné parce que
01:11:33 grâce à vous, eh bien, on a vraiment
01:11:35 je crois abordé presque
01:11:37 tous les angles de la jalousie.
01:11:39 Il y en a certainement d'autres parce que de toute façon
01:11:41 c'est un sentiment humain
01:11:43 inépuisable.
01:11:45 - Et on va conclure avec vous, Cara, merci.
01:11:47 - Bonjour Brigitte,
01:11:49 bonjour Samuel Dock.
01:11:51 - Bonjour. - Bonjour, merci de
01:11:53 prendre mon témoignage à l'antenne. - Je vous en prie.
01:11:55 - Disons qu'avec
01:11:57 le temps, chez moi, ça se complique
01:11:59 et que je me place aussi du côté
01:12:01 des gens qui sont jaloux.
01:12:03 Alors,
01:12:05 c'est un peu particulier parce que
01:12:07 toute une première partie de ma vie
01:12:09 c'est-à-dire pendant
01:12:11 18 ans, j'ai été
01:12:13 avec
01:12:15 celui qui a été le père de mes filles. Nous n'étions
01:12:17 pas mariées mais c'était le père de mes
01:12:19 enfants, je veux dire.
01:12:21 Oui, c'est ça, le père de mes enfants.
01:12:23 Et...
01:12:25 Jalouse.
01:12:27 Pourtant, il travaillait dans
01:12:29 un milieu où il côtoyait
01:12:31 beaucoup de femmes. C'est un milieu très féminin.
01:12:33 Il était notamment dans la lingerie.
01:12:35 Donc,
01:12:37 j'étais pas jalouse
01:12:39 même si, bien sûr,
01:12:41 il devait avoir des petites pointes
01:12:43 dans les soirées. - Oui, normal.
01:12:45 - Normal, voilà. En plus, j'essayais
01:12:47 que ça se voit pas, de prendre sur moi.
01:12:49 En fait,
01:12:51 on avait un peu nos codes, on se regardait un peu.
01:12:53 Voilà, et puis
01:12:55 si je voyais qu'il pouvait y avoir un peu de monde qui
01:12:57 arrivait que je connaissais pas, hop, je me faisais
01:12:59 signaler au milieu. Voilà.
01:13:01 Je voulais surtout pas que la jalousie puisse
01:13:03 m'envahir parce qu'on était
01:13:05 très bien comme ça. Et puis,
01:13:07 comme je disais à votre
01:13:09 collaborateur, c'était pas la période
01:13:11 non plus des téléphones portables
01:13:13 et des réseaux sociaux. - Bien sûr.
01:13:15 - Et moi. Je crois que ça m'a
01:13:17 beaucoup fait perdre confiance en moi, tout ça.
01:13:19 Parce que j'ai vu beaucoup de choses
01:13:21 et j'en ai vécu aussi. Et je crois
01:13:23 que ça fait partie de cette jalousie
01:13:25 qui aujourd'hui m'habite
01:13:27 et m'empêche,
01:13:29 entre autres, à mon avis, de
01:13:31 retrouver une relation
01:13:33 calme et apaisée. - Mais
01:13:35 votre compagnon, qui est quand même le père
01:13:37 de vos filles,
01:13:39 il a peut-être été très rassurant
01:13:41 dès le départ, peut-être qu'il vous a mis en
01:13:43 confiance et que, ensuite,
01:13:45 la séparation a
01:13:47 peut-être provoqué une faille chez vous, ou non ?
01:13:49 - Alors oui, je vous avais
01:13:51 appelé à l'époque et vous m'aviez fait comprendre
01:13:53 ça. C'est-à-dire
01:13:55 que j'avais choisi quelqu'un qui
01:13:57 était à l'opposé
01:13:59 des choix que je fais aujourd'hui,
01:14:01 qui sont beaucoup plus des gens...
01:14:05 Lui, on s'accordait
01:14:07 sur le sport, sur la manière de voir la vie...
01:14:09 C'était un
01:14:11 compagnon,
01:14:13 en même temps copain, compagnon...
01:14:15 Pas le super-amant.
01:14:17 - Mais oui, donc il n'était pas...
01:14:19 Enfin, je dis ça,
01:14:21 c'est une façon de parler, c'est pas
01:14:23 la réalité, mais
01:14:25 vous n'étiez pas super
01:14:27 amoureuse, super excitée,
01:14:29 super dans le désir, donc à la limite,
01:14:33 vous n'étiez pas...
01:14:35 - C'était pas dangereux. - Oui, voilà, c'est ça.
01:14:37 Merci de m'aider.
01:14:39 - J'étais très amoureuse, extrêmement
01:14:41 amoureuse, voilà.
01:14:43 Mais par contre,
01:14:45 j'avais plus confiance en moi,
01:14:47 on était bien tous les deux, on s'accordait
01:14:49 bien, et c'est vrai que j'étais
01:14:51 pas... - Mais c'était le père
01:14:53 de vos... C'était un bon père pour vos
01:14:55 enfants et un bon compagnon de vie,
01:14:57 mais pas un homme
01:14:59 qu'on veut avoir
01:15:01 pour soi, alors qu'aujourd'hui,
01:15:03 vous choisissez des hommes
01:15:05 peut-être qui sont
01:15:07 plus désirables, quelque part ?
01:15:09 - Voilà, je pense
01:15:11 que les autres femmes les désirent
01:15:13 plus, comme moi,
01:15:15 j'ai été attirée par eux.
01:15:17 Alors, aucun n'est
01:15:19 physiquement aussi
01:15:21 bien que le papa de mes filles,
01:15:23 voilà, c'était vraiment un très bel
01:15:25 homme, j'ai pas réitéré
01:15:27 ça, et même les derniers temps, je prenais
01:15:29 vraiment des personnes qui
01:15:31 n'avaient rien de particulier,
01:15:33 voire même des fois un bon
01:15:35 surpoids, et malgré tout,
01:15:37 avec leur comportement,
01:15:39 j'arrivais à être...
01:15:41 - C'est quoi ?
01:15:43 Qu'est-ce que vous appelez leur comportement ?
01:15:45 - Bah,
01:15:47 par exemple, le dernier,
01:15:49 c'est, alors, pour vous repasser ça,
01:15:51 c'est son infirmière,
01:15:53 par exemple,
01:15:55 qui est venue parce qu'elle s'était
01:15:57 blessée régulièrement à domicile,
01:15:59 un samedi,
01:16:01 j'avais vu à peu près le genre de femme
01:16:03 que c'était, c'est vrai que c'était une femme qui s'habillait de manière
01:16:05 très sexy, donc à mon avis,
01:16:07 même moi, en tant qu'homme, je serais toujours
01:16:09 le plus fantasmée sur ce genre d'infirmière-là,
01:16:11 voilà, elle assumait,
01:16:13 elle assumait ses leggings
01:16:15 avec la dentelle sur les côtés,
01:16:17 jusqu'en haut, voilà,
01:16:19 beaucoup décolletée, et puis,
01:16:21 je me souviens qu'un samedi, j'étais pas là,
01:16:23 il m'a raconté un peu la scène,
01:16:25 donc,
01:16:27 ils étaient en famille, donc,
01:16:29 on lui a proposé de prendre l'apéro,
01:16:31 elle a dit oui tout de suite, elle est restée,
01:16:33 elle a dit "mais moi, il faut me tutoyer",
01:16:35 moi, j'y étais pas,
01:16:37 heureusement, je crois,
01:16:39 voilà, donc, et puis,
01:16:41 l'amitié s'est créée
01:16:43 rapidement entre eux, ça a été
01:16:45 les petits bisous-bisous sur le téléphone, et moi,
01:16:47 il fallait qu'il me dise tout, et moi,
01:16:49 ça me mettait hors de moi, je lui disais "mais ne me dis rien",
01:16:51 j'ai pas besoin de savoir, je sais pas,
01:16:53 - ça attise la jalousie,
01:16:55 ce genre de choses, oui. - Oh, c'est terrible,
01:16:57 moi, je lui disais "oui, mais tu comprends,
01:16:59 t'es tordue, moi, je te le dis pour que tu me fasses
01:17:01 confiance, parce que je veux être claire
01:17:03 avec toi", et je lui disais
01:17:05 "ben non, respecte, je veux pas",
01:17:07 et puis, jusque la dernière fois,
01:17:09 c'était,
01:17:11 je crois, pareil, des bisous
01:17:13 sur le téléphone,
01:17:15 "je viens pas, mais promis, je passe
01:17:17 ce soir", ah oui,
01:17:19 elle est carrément passée
01:17:21 sur son chantier, parce que voilà, c'est quelqu'un
01:17:23 qui travaille dans le bâtiment, et qui...
01:17:25 - Oui, mais,
01:17:27 c'était, madame, je
01:17:29 vous écoute depuis le début, c'est vrai,
01:17:31 Chiara, j'entends "confiance en moi",
01:17:33 j'entends "téléphone portable",
01:17:35 j'entends "interprétation", j'entends "sexy",
01:17:37 "infirmière", "tordue",
01:17:39 moi, je me demande si vous n'êtes pas
01:17:41 un petit peu trop sensible,
01:17:43 un petit peu trop sensible,
01:17:45 non ? - Je suis hyper sensible.
01:17:47 - Et peut-être un petit peu trop,
01:17:49 non ? - Non, non, c'est sûr.
01:17:51 - Là, c'est trop, là, c'est trop, si, c'est trop.
01:17:53 - Je suis hyper sensible. - La "infirmière" de votre...
01:17:55 - Oui, mais en même temps,
01:17:57 elle a des raisons
01:17:59 d'être jalouse, il a tout fait
01:18:01 pour attiser sa jalousie,
01:18:03 c'est pas la peine de...
01:18:05 Enfin, je veux dire, moi,
01:18:07 - Ah oui, mais ça, en blaguer, dis-moi.
01:18:09 - Moi, j'ai toujours pensé que, lorsqu'on a
01:18:11 un collègue qui nous drague,
01:18:13 c'est pas la peine d'aller le raconter le soir à son mari,
01:18:15 enfin, franchement...
01:18:17 - Là, au moins, c'est clair, ça montre qu'il dissimule pas, non ?
01:18:19 - Bah oui, mais alors... - Il est transparent ?
01:18:21 - Non, non, moi, je suis pas d'accord. - Ah, d'accord. - C'est bien, mais on a le droit
01:18:23 de pas être d'accord, mais moi, je suis... - C'est-à-dire, je le trouvais transparent,
01:18:25 j'avais l'impression qu'il était plutôt transparent, qu'il dit
01:18:27 les choses. - J'entends bien, mais c'est
01:18:29 aussi manquer un peu
01:18:31 d'empathie, quand même. - Peut-être qu'il manque de tact, ça, c'est sûr.
01:18:33 - De tact, enfin, franchement... - Bien sûr.
01:18:35 - C'est sûr. - Non, et puis...
01:18:37 - Dans son cas, je peux le faire aussi, je dirais pas tous les jours, mais...
01:18:41 Voilà, je peux arriver le soir et dire "je me suis fait draguer
01:18:43 dans la rue".
01:18:45 - Mais s'il avait
01:18:47 dissimulé, ça aurait été encore pire, ça aurait activé
01:18:49 la machine à interprétation, vous pensez pas ?
01:18:51 - Mais non, mais personne ne sait que je dissimule,
01:18:53 Samir, personne ne sait. - Non, je parle pas de vous, non, non.
01:18:55 Je parle de lui, quand il vous disait les choses.
01:18:57 - Mais j'aurais pas su, pour moi, c'était pas dissimulé,
01:18:59 puisque je savais pas ce qui se passait,
01:19:01 pour moi, c'était mieux, c'était...
01:19:03 - Mais oui, moi, je suis assez bien.
01:19:05 - Ok, alors je vous crois.
01:19:07 - Je suis assez d'accord. Mais cela étant dit,
01:19:09 Chiara, parce qu'encore une fois, c'est votre témoignage,
01:19:11 donc on sait pas exactement quelle est la réalité,
01:19:13 peut-être que ça veut dire
01:19:15 aussi qu'avec les années,
01:19:17 vous êtes peut-être un peu moins
01:19:19 dans la sécurité affective,
01:19:21 dans la confiance en vous, et peut-être
01:19:23 que vous devenez un petit peu jalouse,
01:19:25 et ça, ça peut...
01:19:27 il faut voir comment vous pouvez
01:19:29 ré-établir les choses,
01:19:31 parce que s'il vous l'a confié,
01:19:33 c'est certainement pas parce qu'il avait
01:19:35 envie d'avoir une aventure avec elle,
01:19:37 on peut lui donner ce crédit-là.
01:19:39 - C'est exactement ce que je dis.
01:19:41 - Oui, je pense aussi.
01:19:43 Oui, oui, tout à fait, je pense aussi.
01:19:45 - Maintenant, on voit
01:19:47 aussi dans votre cas,
01:19:49 ce qu'on a entendu tout à l'heure,
01:19:51 je sais plus lequel témoignage, c'est que cette femme
01:19:53 qui est très sexy, quelque part,
01:19:55 elle éveille aussi chez vous
01:19:57 peut-être le fait que vous n'êtes
01:19:59 plus aussi désirable que vous l'imaginez,
01:20:01 c'est peut-être ça aussi,
01:20:03 ou que vous n'osez pas être aussi sexy qu'elle,
01:20:05 c'est peut-être ça aussi qu'il faut analyser.
01:20:07 - Oui, ça parle de vous.
01:20:09 - Peut-être, oui. Alors, ce que je disais
01:20:11 tout à l'heure à votre collaborateur,
01:20:13 c'est que c'est vrai que chez moi,
01:20:15 un papa très infidèle,
01:20:17 et des frères extrêmement fidèles aussi.
01:20:19 Donc c'est vrai que l'image
01:20:21 de l'homme... - Oui, dans votre famille,
01:20:23 l'homme était très infidèle.
01:20:25 - Oui. - Oui, et donc,
01:20:27 c'est intéressant parce que vous avez pourtant
01:20:29 choisi un père pour vos filles
01:20:31 et un compagnon
01:20:33 qui, a priori, était très sécurisant.
01:20:35 - Tout à fait. - Ou alors,
01:20:37 vous avez voulu le croire très sécurisant
01:20:39 pour compenser...
01:20:41 Parce que c'est toujours pareil, on sait très bien que c'est
01:20:43 pareil ou le contraire.
01:20:45 - Alors, c'est ce que je dis,
01:20:47 je dis peut-être que durant
01:20:49 18 ans, voilà, j'ai été trompée
01:20:51 mais je ne l'ai pas su, et dans ce cas-là, je ne peux
01:20:53 rien dire, et moi, j'ai bien vécu avec lui.
01:20:55 On s'est séparés pour d'autres choses,
01:20:57 mais voilà, ça, c'est
01:20:59 possible. Mais ce qu'il y a,
01:21:01 c'est qu'après, c'est vrai que je suis allée
01:21:03 chercher des hommes beaucoup plus, je pense,
01:21:05 séducteurs, et qui éveillent
01:21:07 chez moi une...
01:21:09 un inconfort,
01:21:11 une insécurité. - Aïe, aïe, aïe.
01:21:13 Enfin, vous avez dit que vous aviez aussi un problème de confiance
01:21:15 en vous. C'est comme ça que vous avez introduit
01:21:17 votre propos, donc c'est encore une fois ce que disait
01:21:19 Brigitte, c'est-à-dire que ça vous porte à vous interroger
01:21:21 d'abord sur vous-même plutôt que
01:21:23 sur les autres.
01:21:25 De toute façon, Chiara, si on fait un
01:21:27 calcul, vous avez rencontré votre premier
01:21:29 mari, enfin votre premier compagnon,
01:21:31 vous aviez à peu près 20-25
01:21:33 ans. Là,
01:21:35 20 ans après, vous avez 40-45
01:21:37 ans, et c'est une phase chez
01:21:39 certaines femmes qui font que
01:21:41 elles croient qu'à partir de cet âge-là,
01:21:43 on a moins de pouvoir de séduction
01:21:45 et donc on peut être plus
01:21:47 fragilisée et plus
01:21:49 susceptible d'être jalouse aussi, vous voyez ?
01:21:51 - Oui, peut-être. C'est vrai que
01:21:53 j'analyse pas trop aujourd'hui,
01:21:55 mis à part de me dire que c'est parce que j'ai
01:21:57 choisi vraiment un autre
01:21:59 type d'homme, on va dire, et que
01:22:01 du coup, je revois
01:22:03 ce raccourci. - Ça met sur l'autre la responsabilité.
01:22:05 C'est ça le problème. - Voilà, Samuel,
01:22:07 c'est exactement ce que j'allais dire à Chiara,
01:22:09 c'est que là, ça fait plusieurs fois que
01:22:11 vous mettez la responsabilité sur ces
01:22:13 hommes qui seraient plus séduisants,
01:22:15 plus etc., alors que les indices que
01:22:17 vous nous donnez prouveraient plutôt le contraire,
01:22:19 puisqu'ils jouent
01:22:21 un jeu. Donc je pense qu'il y a
01:22:23 peut-être... ça vaudrait le coup, vous voyez,
01:22:25 un petit travail avec
01:22:27 un thérapeute ou une thérapeute,
01:22:29 un tout petit travail pour remettre
01:22:31 un peu de confiance en vous
01:22:33 et visiblement
01:22:35 vous avez pas de mal, parce qu'il y a des hommes qui
01:22:37 viennent vers vous et qui
01:22:39 ont envie d'être avec vous.
01:22:41 Donc votre pouvoir de séduction,
01:22:43 votre capacité à être aimable,
01:22:45 elle est là, mais vous en doutez.
01:22:47 Donc ça...
01:22:49 C'est possible.
01:22:51 Avec un psychologue, vous voulez dire.
01:22:53 Oui.
01:22:55 Pour peut-être vous apprendre justement
01:22:57 à différencier ce qui est du factuel,
01:22:59 de l'interprétatif, ce qui est de l'autre,
01:23:01 ce qui est de vous, votre histoire,
01:23:03 et pour éviter de devenir
01:23:05 maladivement jalouse.
01:23:07 C'est ça.
01:23:09 C'est vers ça que je voudrais pas aller.
01:23:11 Oui, vous rassurer pour que ça vous...
01:23:13 Mieux vaut prévenir que guérir.
01:23:15 Je pense que ça sera pas un travail
01:23:17 très long, mais
01:23:19 je pense que ça vaut le coup.
01:23:21 Parce que là, vous êtes...
01:23:23 Vous interprétez beaucoup
01:23:25 en votre défaveur.
01:23:27 C'est-à-dire en ma défaveur ?
01:23:29 Ah oui, ça me nuit, vous voulez dire.
01:23:31 Oui, ça vous nuit,
01:23:33 parce que là, dans ce que vous nous racontez,
01:23:35 a priori, il y avait pas de...
01:23:37 Vous auriez pu lui dire, "écoute,
01:23:39 ça va, elle m'agace,
01:23:41 cette infirmière,
01:23:43 ce qui est tout à fait compréhensible,
01:23:45 ça m'agace,
01:23:47 j'ai pas envie, etc."
01:23:49 C'est ce que j'ai fait, Brigitte, à trois reprises.
01:23:51 Pas dans la même soirée, on est d'accord.
01:23:53 Voilà, ça a été
01:23:55 l'invitation,
01:23:57 ce fameux midi, ça a été
01:23:59 le coup de fil avec les bisous-bisous,
01:24:01 qu'il est venu me faire écouter, alors que c'était
01:24:03 un message vocal.
01:24:05 Et puis la troisième fois, c'est me dire,
01:24:07 "Ah, au fait, aujourd'hui, c'était sur le chantier qu'elle est venue,
01:24:09 parce que j'ai pas pu la recevoir à la maison,
01:24:11 je suis partie trop tôt."
01:24:13 - C'est sur le fait que vous choisissiez
01:24:15 les hommes d'une certaine manière et que s'établissait
01:24:17 un certain lien avec eux, c'est ça que vous invitez à penser,
01:24:19 Brigitte, je pense.
01:24:21 - Oui, et puis
01:24:23 vous nous auriez
01:24:25 dit que
01:24:27 cet homme était
01:24:29 manipulateur ou je ne sais quoi. Non, vous avez
01:24:31 parlé de votre jalousie à vous, donc
01:24:33 c'est ça qui se met
01:24:35 en jeu dans cette histoire-là.
01:24:37 Même si
01:24:39 moi, je considère qu'il n'avait
01:24:41 pas à vous mettre ça devant les yeux
01:24:43 sans arrêt, mais malgré tout,
01:24:45 voilà.
01:24:47 Mais je vous assure, franchement, je pense que ça vaut
01:24:49 le coup, ça va vous rassurer, vous allez
01:24:51 reprendre confiance en vous et ça va
01:24:53 éviter ce genre de
01:24:55 souffrance. - L'écueil.
01:24:57 - Tout à fait, puisque vous
01:24:59 avez dit à un moment que ça vous empêchait d'avoir
01:25:01 des relations apaisées. Et c'est quand même le but
01:25:03 d'une thérapie, de retrouver une relation apaisée
01:25:05 à soi et aux autres. - N'est-ce pas.
01:25:07 Merci beaucoup,
01:25:09 Chiara, merci beaucoup.
01:25:11 Et puis, justement, c'est le
01:25:13 livre qui parle beaucoup des thérapies,
01:25:15 "Les chemins de la thérapie", c'est aux éditions
01:25:17 Flammarion. Merci beaucoup, Samuel Dock.
01:25:19 Demain, on va être avec Christophe
01:25:21 Médici, et on va
01:25:23 parler de chansons d'amour,
01:25:25 qui révèlent qui on est. Vous verrez, c'est
01:25:27 assez intéressant, son livre est assez
01:25:29 marrant. Et puis,
01:25:31 vous aurez certainement envie de nous raconter
01:25:33 d'une chanson qui a marqué votre adolescence,
01:25:35 votre histoire d'amour. On en parlera
01:25:37 avec vous, et vous verrez,
01:25:39 ça révèle,
01:25:41 évidemment, quels sont nos désirs,
01:25:43 et quel sens on a donné
01:25:45 à l'amour et à sa vie.
01:25:47 Et puis, tout de suite, comme toujours,
01:25:49 vous retrouvez Alexandre de Levanne.

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