La chronique du Dr Milhau du 26/05/2023

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Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcript
00:00 C'est une infection que l'on contracte, quand on dit à l'hôpital,
00:03 dans un établissement de soins, de santé.
00:06 Il faut évidemment être sûr de ne pas l'avoir eu avant.
00:10 Donc, on estime qu'il faut attendre 48 heures après l'admission
00:13 pour déclencher une infection.
00:15 Ces infections nosocomiales, elles ont toujours existé
00:19 et elles existeront toujours.
00:20 Mais il faut évidemment tout faire pour les faire baisser.
00:24 Donc, ça avait commencé à bien diminuer jusqu'en 2012.
00:28 Après, c'était un petit peu remonté et là, ça s'était un peu stabilisé.
00:33 Pardon.
00:34 Et là, elles sont en train de remonter.
00:35 C'est 14,7% d'augmentation.
00:40 Et parmi cette hausse, la moitié sont liées au Covid.
00:44 Donc, si vous voulez, il n'y a pas de quoi non plus s'alarmer.
00:48 Quand il y a une épidémie de grippe, il n'y a plus d'infection nosocomiale
00:50 avec la grippe.
00:52 Quand il y a une épidémie de Covid, il n'y a plus d'infection nosocomiale
00:54 avec le Covid.
00:56 Ça paraît assez cohérent tout de même.
00:58 Mais ces infections nosocomiales, c'est une vraie baisse.
01:00 C'est-à-dire qu'en fait, c'est vrai que vous rentrez pour quelque chose
01:04 et vous repartez avec une autre pathologie.
01:06 C'est quand même...
01:08 Ça paraît un petit peu fou, mais bon, c'est comme ça.
01:10 Il faut tout faire pour les faire baisser.
01:13 Il faut continuer évidemment à tout faire.
01:15 Alors, ces infections, elles vont dépendre de plusieurs choses.
01:17 Elles vont dépendre de l'établissement.
01:20 Si vous êtes dans un établissement de lutte contre le cancer,
01:23 vous avez plus de risques d'attraper une infection nosocomiale qu'ailleurs.
01:28 Après, elles vont dépendre du type de séjour.
01:29 Mais pourquoi ?
01:30 Parce que vous êtes avec des gens fragilisés par des chimiothérapies,
01:34 par des choses comme ça.
01:35 Vos défenses immunitaires sont plus basses.
01:37 Vous avez plus de risques.
01:38 Des gens plus âgés, on attrape le cancer quand on est...
01:41 Plus on avance en âge, plus on risque d'attraper un cancer.
01:44 Après, ça va dépendre du type de séjour.
01:46 Si vous êtes
01:48 dans une maternité, vous êtes là pour accoucher ou si vous êtes en réanimation.
01:52 Là aussi, c'est pas pareil.
01:53 En réanimation, vous êtes intubé, ils sont d'urinaire.
01:56 Il y a des gestes invasifs, il y a des machines, etc.
01:59 Et pareil, les gens sont fragilisés.
02:02 Donc, ça dépend aussi du type de séjour.
02:03 Ça dépend de la durée du séjour.
02:05 Quand vous restez une journée, vous avez moins de risques.
02:07 Tout ça paraît évident, mais que si vous restez
02:10 deux mois à l'hôpital, ça dépend aussi du profil du patient.
02:15 Bien entendu, un patient fragilisé sous chimiothérapie,
02:18 immunodéprimé, a plus de risques et âgé,
02:21 avec des polypathologies, etc.
02:25 A plus de risques d'attraper une infection nosocomial
02:27 qu'une personne jeune en pleine santé.
02:29 Enfin, voilà.
02:30 Donc, ces infections, elles dépendent de plusieurs choses.
02:33 Après, par fréquence, qu'est-ce que l'on retrouve ?
02:36 En priorité, des infections urinaires.
02:39 C'est à peu près 28% d'infections urinaires.
02:43 Ensuite, ce sont des infections pulmonaires,
02:46 des pneumonies que l'on va retrouver en deuxième position.
02:49 Ensuite, on a des infections du site opératoire.
02:53 Quand vous avez une plaie,
02:55 les microbes pénètrent plus facilement.
02:58 Et donc, ce sont des infections sur site opératoire.
03:01 Quand je dis site opératoire, ce n'est pas que site opératoire,
03:03 c'est aussi, par exemple, quand vous êtes intubé, etc.
03:06 Là aussi, il y a plus de risques d'attraper une infection.
03:10 Bien sûr.
03:11 Et enfin, les septicémies, c'est-à-dire les bactéries,
03:13 elles vont dans le sang.
03:14 Elles sont pénétrées souvent par les plaies, d'ailleurs,
03:18 et après, ça va dans le sang.
03:19 Donc, ça, c'est 12%.
03:21 Donc, on le voit.
03:22 Mais encore une fois,
03:24 le problème, c'est évidemment de tout faire pour les limiter.
03:28 Donc, de la prévention avec les choses de bon sens
03:31 et qui concernent tout le monde.
03:33 Ça concerne évidemment en priorité le personnel soignant,
03:35 mais le patient aussi.
03:36 Il faut qu'il fasse attention, se laver les mains avant les repas,
03:39 quand on vient d'aller aux toilettes, etc.
03:41 Et les visites aussi.
03:43 Les visites, il faut faire attention aussi.
03:44 Quand vous êtes malade, quand vous avez un herpès
03:46 ou quand vous avez la grippe ou le Covid ou quoi,
03:48 n'allez pas visiter les gens.
03:51 Et après, il faut comprendre qu'il y a un réel problème, en revanche,
03:56 qui ressort d'ailleurs de la publication de Santé publique France ce matin,
04:00 c'est qu'on assiste à une antibioresistance.
04:03 On en avait déjà parlé.
04:04 Et parmi les bactéries que l'on retrouve le plus souvent
04:06 dans les infections nosocomiales, c'est
04:09 Echerichia coli et du staphylocoque doré.
04:12 Or, ces bactéries sont de plus en plus résistantes.
04:15 C'est-à-dire que maintenant, quand vous avez un staphylocoque doré,
04:19 on a du mal à vous soigner.
04:20 Il faut...
04:22 Quelques antibiotiques fonctionnent encore, mais sous perfusion.
04:25 Voilà. Donc, il y a aussi tous ces problèmes qui se mélangent.
04:28 Et ça, c'est un réel problème, l'antibioresistance,
04:31 dont on a déjà parlé et dont on reparlera.
04:33 Après, il y a des petites choses.
04:34 Il y a plein de gens qui travaillent pour lutter contre les infections
04:36 nosocomiales, plein d'équipes, des clins, des comités de lutte
04:39 contre les infections nosocomiales, etc.
04:41 qui travaillent.
04:42 Et notamment, par exemple, quand on vous met un cathéter,
04:45 c'est un petit tuyau,
04:46 un petit tuyau que l'on met pour injecter un produit ou quoi.
04:49 Ils travaillent à des matériaux enduits de bactéricides
04:52 qui éviteraient justement de propager les infections.
04:56 Vous voyez ?
04:56 Et ça diminuerait de 50% quand même les infections.
04:59 Mais tout ça, ça coûte de l'argent.
05:00 Après, on travaille même sur des poignées en cuivre,
05:03 des poignées et pour recouvrir aussi des lits à barreaux,
05:06 vous savez, dans les hôpitaux, parce que le cuivre, c'est bactéricides.
05:09 Enfin voilà, il y a plein de choses qui se mettent en place.
05:11 Il faut absolument tout faire, mais tout le monde est concerné,
05:14 encore une fois, et les visiteurs aussi,
05:17 les professionnels de soins, les patients et les visiteurs.
05:20 [Musique]
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