L'Heure des Pros 2 du 23/05/2023

  • l’année dernière
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

Category

🗞
News
Transcript
00:00 Véronique Jacquier, Philippe Belger, Olivier Dardigolle, Jérôme Béglé, bonsoir à tous.
00:04 L'actualité, vous le savez, est dramatique.
00:06 Et le président de la République, d'ailleurs, a tweeté ces dernières heures.
00:09 Trois policiers, une infirmière a télécrit un agent de la direction des routes à Villeneuve d'Asque, Reims, Saint-Saûl.
00:16 En quelques jours, plusieurs agents de l'État ont perdu la vie dans des conditions tragiques.
00:20 Ils étaient engagés pour les autres. Je leur rends hommage.
00:24 On va évidemment commencer par ce qui s'est passé à Reims.
00:26 Aujourd'hui, une minute de silence a eu lieu, d'ailleurs, également à l'Assemblée nationale.
00:31 Elle s'appelait Karen Mezino. Elle était infirmière de 37 ans.
00:34 Elle a été poignardée à mort hier et elle est morte cette nuit.
00:37 Je vous propose de voir le sujet de Juliette Sabat.
00:40 Une minute de silence, observée en mémoire de Karen, cette infirmière de 37 ans,
00:48 tuée pendant son service à Reims ce lundi.
00:51 Des centaines de blouses blanches rassemblées devant le CHU, le personnel soignant est secoué par le drame.
00:58 C'était un peu dur.
01:01 Dur parce que la collègue à SH a couru dans le service pour nous demander de fermer les portes.
01:06 C'était rude.
01:09 Puis après, le brancardier nous raconte qu'au final, c'est une collègue infirmière qui s'est pris plusieurs coups de couteau au bloc opératoire.
01:15 On en a beaucoup parlé toute la journée.
01:18 De son côté, après s'être rendu hier au CHU, le ministre de la Santé, François Braune,
01:23 a annoncé la prochaine réunion d'un comité pour plus de sécurité pour les soignants.
01:28 La sécurité des soignants est quelque chose qui nous interpelle tous, qui est absolument essentiel.
01:34 Je réunirai avant la fin de la semaine un comité avec toutes les parties prenantes, syndicales et professionnelles
01:41 pour agir le plus vite possible, pour voir ce que l'on peut faire pour garantir encore plus de sécurité pour les soignants,
01:47 sachant que, et c'est ce que nous échangeons, l'hôpital est un lieu par définition ouvert où l'on vient se faire soigner,
01:53 ce qui rend d'autant plus intolérable cette violence brutale dans un endroit qui est fait pour porter soin et pour porter secours.
02:03 Le ministre de la Santé demande aussi une minute de silence dans tous les hôpitaux, ce mercredi à midi.
02:09 Cette minute de silence a été respectée hier.
02:13 Regardez, et effectivement on peut prendre quelques secondes nous-mêmes de recul dans.
02:19 Nous allons maintenant procéder à une minute de silence en hommage à Karen Mezino, qui a passé sa vie au service des autres.
02:42 Et évidemment ce qui interroge, c'est le profil du principal suspect.
02:46 Il avait 59 ans, il a pu hargner quatre personnes en 2017 dans l'établissement médico-social dans lequel il résidait.
02:52 Le juge d'instruction avait souhaité que la chambre d'instruction de la cour d'appel de Reims statue sur la question de sa responsabilité pénale.
02:58 Je vous propose d'écouter Noémie Schultz, parce qu'évidemment on se dit, cet homme n'avait pas à être en liberté.
03:05 Écoutez Noémie Schultz.
03:07 Le suspect, Franck F., avait déjà agressé quatre personnes au couteau.
03:12 C'était en juin 2017.
03:14 Il s'en était pris au personnel de la structure spécialisée dans l'accompagnement des personnes souffrant d'un trouble psychique où il résidait.
03:21 Une enquête pour violences aggravées avait été ouverte et confiée à un juge d'instruction le 30 juin 2022.
03:27 Après cinq années d'enquête, le juge d'instruction a décidé de transmettre le dossier à la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims
03:34 pour statuer sur la question de la responsabilité pénale de cet homme au lourd problème psychique.
03:40 Un homme placé sous curatel depuis des années.
03:43 Ce juge d'instruction avait estimé que l'agresseur était susceptible d'être déclaré irresponsable,
03:48 mais voulait la confirmation d'une formation collégiale.
03:51 La chambre d'instruction, ce sont trois magistrats qui tranchent.
03:54 Cette chambre d'instruction, justement, devait se réunir ce vendredi à 9h, plus de dix mois donc après avoir reçu le dossier.
04:02 Pendant l'attente de cette audience, cet homme de 59 ans n'avait pas été placé sous contrôle judiciaire,
04:07 il n'avait pas de contraintes particulières.
04:09 La chambre de l'instruction peut décider de prendre des mesures de sûreté comme une hospitalisation d'office.
04:15 L'audience de vendredi est maintenue.
04:18 On ne sait pas si le suspect sera en état d'y assister et l'examen du fonds sera peut-être renvoyé à une date ultérieure.
04:25 Il n'y a jamais de hasard.
04:26 Et lorsqu'on voit une tragédie dans un fait divers, on découvre derrière cette tragédie combien elle aurait pu être souvent évitée.
04:34 C'est ça moi qui me frappe dans les différentes tragédies depuis des mois.
04:38 Je peux vous raconter une date ?
04:40 En décembre 2004, à Paux, on avait eu l'affaire Romaine Dupuis avec deux infirmières d'hôpital psychiatrique
04:46 assassinées d'une condition abominable, il y a donc presque 20 ans.
04:50 A l'époque était posée la sécurisation des établissements hospitaliers, mais en 20 ans, 20 ans après,
04:57 un lit sur deux en psychiatrie a fermé dans notre pays.
05:00 Et je me souviens de l'émotion à Paux en 2004.
05:04 Et je constate que les questionnements 20 ans après sont de même nature.
05:09 Sur la psychiatrie, visiblement c'est le parent pauvre, tous les spécialistes rapportent ça.
05:15 Avec les soins palliatifs.
05:16 Pour être très précis, il y a 30 000 lits qui ont disparu en psychiatrie.
05:22 Mais ce n'est pas un fait économique, c'est qu'il n'y a plus de vocation.
05:26 Plus personne ne veut être médecin psychiatre et à l'hôpital, 30 % des postes sont vacants.
05:33 Chaque année, 30 % des postes sont vacants, sont occupés.
05:36 Parce que le numéro est closé ?
05:38 Non mais il n'y a plus de vocation, plus personne ne veut.
05:40 Je ne crois pas, je vous assure, je ne crois pas.
05:43 Parce qu'on a théorisé la campagne.
05:46 Il y a un lettre qui a ramené les moyens qui ne rendent plus le secteur attractif.
05:50 Mais Véronique, on n'a pas prévu les choses, on les a mal anticipées sans doute.
05:54 Le numéro qui se closait, visiblement, était une erreur.
05:57 Moi je le répète sans arrêt, vous savez que quand vous manquez votre première année de médecine,
06:02 vous ne pouvez pas redoubler en France.
06:04 Est-ce que vous entendez cette folie ?
06:06 Est-ce que vous entendez cette folie ?
06:08 Aujourd'hui, le péché originel c'est il y a 10 ou 20 ans.
06:12 Je vous répète Véronique, aujourd'hui, il y a des gens qui ont envie d'être médecin.
06:17 Tu peux manquer ta première année.
06:19 Oui mais ils n'ont pas forcément envie d'être médecin psychiatre à l'hôpital.
06:22 Je répète, tu peux être médecin, tu as envie d'être médecin, tu peux manquer ta première année.
06:26 Aujourd'hui ce n'est pas possible.
06:28 Parfois c'est possible.
06:30 Mais enfin c'est invraisemblable.
06:32 Mais c'est invraisemblable, tu peux manquer ta première année de médecine.
06:35 Il y a beaucoup de médecins qui sont devenus médecins en manquant leur première année.
06:37 Par ailleurs on sait que le secteur de la psychiatrie est en déshérence en France, on le sait.
06:40 Et surtout ce qu'il y a d'exaspérant dans cette méthode gouvernementale, si j'ose le terme méthode,
06:46 c'est qu'ils ont l'air de découvrir chaque jour des choses qu'on sait depuis des mois, des années.
06:53 Lorsqu'il vient dire "on va réunir quelque chose",
06:56 comme s'ils découvraient aujourd'hui la réalité d'une insécurité terrible dans les hôpitaux.
07:03 Mais pardonnez-moi, c'est la faiblesse de la parole politique.
07:06 Tu as envie de leur dire "taisez-vous" en fait.
07:08 Depuis 2004 tu peux prendre tous les sujets.
07:11 Pascal, on a envie de leur dire non pas "taisez-vous" mais "agissez".
07:14 Oui alors agissez, mais taisez-vous.
07:16 Il y a quand même eu des décisions politiques, la maîtrise comptable des dépenses de santé,
07:22 la fermeture de lits, le manque d'attractivité pour des métiers qui sont mal considérés et mal payés.
07:27 C'est aussi un processus avec des décisions politiques qui ont nourri ce processus.
07:32 Ça n'est pas arrivé comme ça.
07:33 La médecine française a décidé un beau matin que l'ambulatoire c'était la mère, le père, le fils.
07:40 Non mais Pascal, la psychiatrie maintenant c'est l'ambulatoire et shooter les gens aux médicaments.
07:46 Ce n'est pas considérer l'individu avec ce qu'il doit faire pour être soigné.
07:50 On dit "on rentre le matin à l'hôpital" puis "on rentre chez soi le soir".
07:52 Entre temps on a fait l'opération nécessaire.
07:54 En psychiatrie particulièrement et dans d'autres cas, notamment en cardiologie,
07:58 vous devez rester plusieurs jours voire plusieurs semaines.
08:01 Et si vous retirez les lits d'accueil pour des séjours moyens ou longs,
08:04 effectivement vous faites écrouler une partie entière de l'hôpital.
08:07 Tous les spécialistes que j'ai entendu aujourd'hui disent qu'il y a trop d'administratifs à l'hôpital et pas assez de médecins.
08:13 Tous disent que les fameux petits hommes gris ont fait n'importe quoi au ministère de la Santé depuis 30 ans
08:19 en programmant, en imaginant des solutions sur tableau Excel
08:24 parce qu'ils sortaient de l'administration ou de la haute administration et qu'ils ont fait n'importe quoi.
08:27 Il y a consensus pour dire cela et c'est le mal français.
08:31 Ceux qui dirigent la France depuis 30 ou 40 ans sont les petits hommes gris
08:36 et on est en difficulté XXL dans tous les domaines.
08:39 C'est un mal français.
08:40 Je suis désolé de vous le dire.
08:41 C'est un mal européen quand vous voyez la déconstruction du service.
08:43 Oui, bien sûr, bien sûr.
08:44 Des couches, des couches.
08:46 Bien sûr, bien sûr.
08:47 Alors écoutez cet échange entre Yannick Noder qui est député et François Braune
08:54 dont le moins qu'on puisse dire et qui ne fait pas non plus d'unanimité auprès des médecins aujourd'hui en France.
09:00 J'ai rien contre Monsieur Braune, mais quand tu parles de Monsieur Braune au médecin,
09:06 il ne le considère pas comme quelqu'un qui, pour le moment en tout cas, était efficace.
09:15 Bien sûr.
09:16 Alors écoutons cet échange.
09:18 Ce matin, un terrible drame a frappé le monde médical de notre pays.
09:22 Une infirmière du CHU de Reims a succombé à ses blessures après avoir été adressée au couteau.
09:27 La facilité avec laquelle cet individu a pu commettre cet acte,
09:32 le fait que son suivi psychiatrique ait été suspendu,
09:36 qu'il ait bénéficié en juin 2022 d'une ordonnance de non-lieu pour une responsabilité pénale restée sans suite
09:42 et surtout le fait que ce drame ne soit pas le premier dans notre pays,
09:46 tout cela doit nous alerter sur une forme de tolérance de l'Etat qui s'est installée au détriment de la sécurité de nos soignants.
09:52 Comme je l'ai dit, le nombre d'agressions ne cesse d'augmenter,
09:55 souvent qualifiés de petites agressions ou simplement d'incivilité, ce qui est totalement insupportable.
10:00 Une action forte va déjà être de faire reconnaître aux soignants ces incivilités, ces agressions,
10:06 de les dénoncer, de ne plus les accepter.
10:09 Concernant l'individu qui est le responsable de cette agression,
10:14 je le redis, il a été interpellé très rapidement, il avait des propos curieux semble-t-il.
10:20 C'est une personne qui a des lourds antécédents psychiatriques.
10:24 Pour autant, l'enquête diligentée par le procureur de la République est en cours
10:28 et comme je le disais tout à l'heure, nous sommes au temps du recueillement.
10:31 Laissons l'enquête se conduire pour savoir exactement quelles sont non seulement les circonstances,
10:36 mais les circonstances globales et la volonté de cet acte par cette personne.
10:41 Merci monsieur le ministre pour votre réponse médicale, mais la question est surtout pénale
10:44 et j'aurais souhaité que le garde des Sceaux puisse s'exprimer sur le dogmatisme vis-à-vis des peines planchées.
10:49 Bon, on était ce matin avec quelques médecins, qu'est-ce qu'ils disent ?
10:52 "L'ARS c'est une usine à gaz", c'est pas que ça sert à rien d'ailleurs.
10:56 Ça rajoute une couche administrative.
10:57 Voilà, c'est une usine à gaz.
10:59 Vous savez que l'Organisation Mondiale de la Santé, l'OMS, classe toutes les nations.
11:06 Système de protection.
11:07 Exactement, toutes les médecines du monde.
11:09 On était des premières en 98, on est aujourd'hui au-delà de la 15ème place.
11:12 Et ce déclassement, c'est dans toutes les...
11:15 C'est le classement PISA, c'est la médecine, en fait c'est partout.
11:17 Le PIB par habitant.
11:18 Et en fait, une des raisons c'est toujours la même, c'est plus d'administration
11:22 et des gens qui connaissent rien à rien dans tous les domaines qui pilotent la France.
11:26 Donc il y a un moment quand même, on peut leur dire "arrêtez peut-être".
11:29 C'est-à-dire que les médecins qu'est-ce qu'ils disent ?
11:31 Ils disent que l'hôpital soit piloté par un médecin.
11:35 Et non pas quelqu'un qui a fait 5 ans d'études et qui sort de l'ENA.
11:39 Ça n'a pas de sens.
11:40 Eh bien c'est ça qui pilote la France.
11:42 Donc ne vous étonnez pas qu'on en soit là ou nous en sommes.
11:45 Je vous trouve tout de même un peu sévère.
11:48 Non, pas sévère.
11:49 Moi je rapporte ce que j'ai entendu toute la journée.
11:51 Mais vous avez raison.
11:52 Des professionnels de la santé.
11:54 Sur les petits hommes gris et cette...
11:56 Je ne crois pas qu'il y ait une majorité de gens non intelligents.
12:02 Mais je n'ai pas dit ça, j'ai dit qu'ils ne connaissent rien.
12:04 Non mais on a mal au comptement des gens qui ne sont pas doués au pouvoir pour l'action.
12:09 C'est fondamental.
12:10 Mais pardonnez-moi, ce n'est pas ce que je dis.
12:12 Moi je crois que c'est beaucoup plus sévère.
12:14 S'il vous mettez à la tête du ministère de la médecine quelqu'un qui n'est pas médecin,
12:21 je ne pense pas que ce soit une bonne idée en fait.
12:24 Je trouve que c'est mieux de mettre à la tête du ministère de la justice un professionnel de la justice.
12:31 Est-ce que M. Di Pomoretti est un immense garde des Sceaux ?
12:35 Est-ce que M. Brown qui dirigeait il y a encore quelques mois la Croix-Rouge est un immense ministre ?
12:39 Pierre Arpaillange qui a été un grand juge, il est considéré comme le plus mauvais ministre de la justice.
12:47 Je veux bien qu'on mette des gens qui ne connaissent rien au domaine dans lequel ils exercent leur...
12:51 Est-ce que Ben Arpaillange était un grand ministre de la santé ?
12:53 Je ne crois pas.
12:54 Je pense en tout cas qu'il est rétrospectivement critiqué.
12:57 Mais pas que lui.
12:59 Oui mais c'était des professionnels.
13:01 Ils se font tous.
13:03 Françoise Nyssen qui était patronne du Maison d'édition a été ministre de la culture pendant 18 mois.
13:07 Je ne suis pas certain qu'elle ait été une professionnelle de vie.
13:09 Alors les médecins généralistes agressifs, parce que ça, ça nous intéresse également.
13:12 Vous allez voir ce sujet de Mickaël Dos Santos.
13:14 Parce qu'au-delà de ça, on soulève effectivement une attitude vis-à-vis aujourd'hui de la médecine
13:20 et puis des gens qui effectivement ne sont plus éduqués, ne reconnaissent plus l'autorité,
13:24 ou à qui on n'a pas pris la frustration.
13:26 Vraiment, vous cochez la casque que vous voulez.
13:30 Voyez ce sujet de Mickaël Dos Santos.
13:32 Saïd Ouichou n'est pas surpris par l'augmentation des violences contre les médecins.
13:37 Ces dernières années, ce médecin généraliste à Marseille a été insulté, menacé et parfois même agressé.
13:43 Oui, il a été frappé au visage par une patiente qui a saisi mes lunettes, qui les a cassées.
13:47 Il y avait une dizaine de personnes avant et elles ne supportaient pas.
13:50 Elles voulaient être reçues immédiatement.
13:52 À chaque agression, Saïd Ouichou a porté plainte, sans succès.
13:56 J'ai été menacé de mort, j'ai porté plainte, ça a été classé sans suite.
14:00 On m'a agrippé, frappé, j'ai porté plainte, ça a été classé sans suite.
14:05 On a tenté de mettre le femme au cabinet, la police s'est déplacée, a constaté, ensuite classé sans suite.
14:13 Aujourd'hui, Saïd Ouichou demande une réponse pénale plus ferme.
14:16 Les personnes qui m'ont agressé sont toujours, ils passent toujours devant mon cabinet.
14:20 Ces gens-là, ça m'arrive de les croiser dans la rue.
14:23 Il doit y avoir une comparution immédiate pour tout agresseur de médecins.
14:27 Pour Saïd Ouichou, ces agressions à répétition s'expliquent principalement par les difficultés d'accès aux soins.
14:33 Actuellement, le système de santé connaît une dégradation importante, du jamais vu.
14:38 Un nombre record de médecins très faible.
14:42 On se retrouve avec une tension entre le patient et le soignant.
14:48 Après 15 ans dans son cabinet, Saïd Ouichou, lassé, a déménagé dans une structure collective des quartiers nord de Marseille.
14:54 Tous les médecins disent ça. Tous les médecins que je rencontre, et vraiment, on en connaît tous, et puis les gens qui nous écoutent,
15:00 tous disent "on a mis la médecine par terre". Mais enfin, c'est fou quand même.
15:04 On avait la meilleure médecine du monde, on a été mettre la médecine par terre.
15:08 Donc écoutez Jean-Jacques Avran, délégué en charge de l'Observatoire de la Sécurité des Médecins.
15:12 Et après, je vous donne la parole.
15:14 On voit bien que c'est principalement des problèmes de patients ou de familles de patients.
15:22 Et donc c'est des incivilités, c'est des agressions verbales, c'est des menaces.
15:26 Ça peut être des coups, ça peut être jusqu'à un médecin qui a reçu deux coups de fusil, je crois, à gaz, en tout cas dans la cuisse,
15:37 qui a décidé un arrêt de travail important.
15:39 Cette année, nous sommes en agression déclarée, donc encore une fois, c'est le haut de l'iceberg.
15:46 A 1244 agressions, ce qui est une augmentation par rapport à l'année dernière de près de 23%.
15:53 Ça fait longtemps que la tendance nous incliait, mais j'aurais tendance à dire, au vu de ce qui s'est passé hier à Reims, comment ne pas être inquiet.
16:00 Jérôme Béguin.
16:02 Oui, alors c'est vrai que d'abord, je suis de ceux qui pensent que quand on porte un uniforme, que ce soit l'uniforme du pompier, du médecin, de l'aide soignante,
16:12 évidemment du policier ou du gendarme, on doit être intouchable.
16:16 Et que la justice doit tenir compte de ça et doit rendre le moindre insulte, le moindre fait et geste porté contre ces gens-là, doit envisager une gradation supérieure pour la sanction.
16:26 Après, sur la médecine, beaucoup de médecins reconnaissent qu'à partir du moment où on a retiré au médecin de ville, quand on était enfant, il y avait des gardes.
16:35 Le samedi ou le dimanche, notre pédiatre, notre médecin n'était pas disponible, mais il renvoyait sur son voisin.
16:41 Et pourquoi on a supprimé ça ?
16:42 Parce que les médecins de ville, on avait marre tout simplement d'effectuer ce tour de garde, si je puis exprimer, et on a renvoyé ça sur les urgences.
16:49 Et la génération de Gary Vey n'était pas dans un sacerdoce.
16:51 Qu'est-ce qui s'est passé ? Évidemment, les urgences sont encombrées et surencombrées, puisque plus personne, plus aucun médecin de ville, ne vous reçoit le samedi ou le dimanche, la nuit ou un jour férié.
17:00 C'est quand même un vrai sujet.
17:01 Et donc c'est vrai qu'on a encombré les urgences par une espèce, une forme de recul ou une forme d'aversion du médecin qui ne voulait pas travailler autant.
17:09 Je ne veux pas dire que les médecins se reparent, mais néanmoins, la bombologie pouvait être traitée différemment que de ne faire que 3 heures à Saint-Antoine pour vous dire que finalement, on vous met un peu de Merkelochum et rentrez chez vous.
17:18 Il y a un fait pour expliquer quand même la violence à l'hôpital, puisque plus de 23% n'en ont pas rien, c'est la tiermondisation à l'hôpital.
17:28 Voilà tout simplement, vous avez une population...
17:29 Oui, c'est la tiermondisation de la France.
17:31 Tiermondisée, mais oui, bien entendu.
17:32 Mais vous avez des médecins du chef de service qui ont fait 10 ans, 15 ans d'études, qui se retrouvent avec une population qui arrive en disant "tout m'est dû, soignez-moi, je suis là, parce que de toute façon, c'est le tout gratuit".
17:43 Moi je sais, on me l'a raconté, vous avez des médecins qui sont sacrément dégoûtés de travailler dans ces conditions, et non seulement c'est le tout médu, mais maintenant c'est si en plus tu ne me soignes pas correctement, je te mets mon poing dans la figure.
17:54 Alors est-ce que pour autant ce que dit François Braun est réaliste, c'est-à-dire qu'il faut sécuriser les soignants, on sait bien que c'est très compliqué, puisque l'hôpital est un espace ouvert par excellence, et que là, le tueur de Reims...
18:06 Mais ce qu'il a se passé, c'est que les gens qui ont les moyens...
18:08 ... est quand même rentré dans les vestiaires, donc il faut faire quelque chose, mais quoi ?
18:10 Les gens qui ont les moyens, ils vont dans des hôpitaux privés...
18:14 Ben voilà, bien entendu, et je suis très contente qu'il s'agisse de la continuation du conseil.
18:18 Pourquoi est-ce qu'on paye 25 euros la...
18:20 C'est très faible.
18:21 Oui, mais pourquoi ? Parce qu'en fait, à la fin, c'est l'État qui paye.
18:23 Dire que l'État n'a pas les moyens de dire aux médecins "écoutez, j'ai tellement d'argent qu'on va vous payer 30 euros".
18:28 Mais ça a toujours été l'État qui a payé...
18:29 Chaque année, le Parlement vante l'Ondame. L'objectif national est les dépenses d'assurance-mâche.
18:33 Et bien on a qu'à avoir un vrai débat sur le niveau de l'Ondame dans notre pays.
18:36 Bien sûr, mais l'État paye 100% de votre consultation, donc l'État...
18:41 Non mais...
18:42 Mais vous allez faire... Jérôme, vous allez vous faire soigner à l'hôpital, tout est gratuit, ça, avec votre carte vitale.
18:47 Comment voulez-vous que les gens aient de la reconnaissance ?
18:49 Le principe même de ne pas payer un médicament...
18:51 Tout est normal. Ce n'était pas le cas il y a 30 ou 40 ans.
18:54 Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, ce qui est un sujet évidemment grave sur la sécurité, grave également sur la médecine,
18:59 parce qu'on ouvre... Moi, j'ai entendu toute la journée des médecins.
19:03 Je vois ce qu'ils disent sur le fonctionnement à l'hôpital. Je le répète, la place des administratifs...
19:07 À la PHP, qui est le premier employeur de l'île de France, vous avez 40% d'administratifs.
19:13 Il y a 60% simplement des gens qui voient les malades.
19:16 On avait dit au moment du Covid, il n'y a rien à bouger.
19:18 Et on a pensé, parce que oui, les soignants ont pris le pouvoir au moment du Covid, vous vous en rappelez ?
19:23 À l'hôpital de Parisienne, pardonnez-moi, c'est le chef de service qui est le patron, et ça marche très bien, et ils font des économies.
19:30 Tout ça, pourquoi ? Parce que c'est le chef qui est un chef, et ce n'est pas l'administration qui joue la jolie.
19:35 Les ARS, c'est pour effectivement occuper les postes de gens qui ont fait l'ENA.
19:40 D'accord, il faut bien leur trouver un poste, mais...
19:43 Et surtout, c'est les plus mauvais, c'est ceux qui descendent dans le plus bas dans le classement de l'ENA,
19:47 qui vont dans les ARS, qui vont dans la fonction publique hospitalière.
19:50 Ils vont être contents.
19:51 Non, mais c'est un fait. C'est un fait.
19:54 Jérôme Salomon, qui était à Enarch, il n'était pas dans la botte.
19:57 Oui.
19:58 Donc...
20:00 C'est pas élégant pour lui.
20:02 Non, mais il y a pas mal de traînates, je n'y arriverai pas, même dernier.
20:05 On va marquer une pause, on va parler de l'actualité dramatique, je vous l'ai dit,
20:09 on va parler de ce qui s'est passé à Roubaix, et on parlera également de la drogue,
20:14 parce que là aussi, on découvre la drogue, notamment pour les plus jeunes, et nous avons également...
20:20 Vous avez interrogé Houellebecq. On en a parlé hier.
20:24 Vous avez pu ?
20:25 Oui, c'est toujours intéressant ce que dit Houellebecq.
20:28 Mais il faudrait qu'il vienne un jour sur ce plateau.
20:32 Il va faire une télé ? Je vous donnerai ses coordonnées.
20:36 Je vous donnerai ses coordonnées.
20:38 Il a dit que j'interrompais tout le temps, parce qu'il va...
20:41 Mais honnêtement...
20:42 Il y a trois lignes sur Pascal dans son livre.
20:44 Non, mais si je lui avais coupé la parole, ça lui aurait permis de ne pas dire de bêtises,
20:47 si vous me permettez.
20:48 Ah, petit sujet.
20:50 Le petit tranqueur, le petit haineur qui est en train de se manifester chez cet homme-là.
20:55 Il critique tout le monde, mais il n'aime pas qu'on dise un petit mot de...
20:58 On a rien de la main sur lui.
21:00 Houellebecq, c'est formidable ce qu'il a écrit.
21:02 Après que monsieur Houellebecq n'ait pas compris le principe de l'émission, ça...
21:06 Nous-mêmes, nous cinq ans, on a l'impression que ça change tout le temps.
21:10 On a enfoncé la plume dans la plaie, qu'est-ce qu'il dit ?
21:14 Mégère est réveillée, disons.
21:15 Vous n'avez pas parlé de Nicolas Sarkozy, c'est pour ça que vous dormiez ?
21:18 Non, je faisais tout.
21:20 On m'a pris une pause.
21:21 Mais figurez-vous, mon cher Amanda, que contrairement à vous, j'écoute parfois.
21:26 Oh là là !
21:28 Je vous ai piqué, là.
21:29 Mais c'est vrai, non mais vous...
21:31 J'adore les dialogues un peu âpres.
21:33 Mais vous avez tort, parce que moi j'écoute beaucoup.
21:36 Vous le démontrez.
21:37 Bien sûr, mais j'avais remarqué que vous dormiez, je me disais,
21:40 tiens, mais alors je sais comment vous réveillez Nicolas Sarkozy.
21:42 Vous m'avez déjà vu dormir dans une émission.
21:45 Mais non, jamais.
21:46 Jamais.
21:47 De la même manière que je vous ai rarement vu écouter dans une émission.
21:52 Ça me dit comment ?
21:53 J'ai vu Jérôme Aiglé s'accorder des micros.
21:56 Mais qu'est-ce que dit Welbeck ?
21:58 Ça m'intéresse.
21:59 Mais cher Philippe, c'est du second degré, vous savez bien.
22:01 Mais j'ai bien compris.
22:02 Mais justement...
22:04 Embrassons-nous, Fallville.
22:05 Je suis obligé, quand on quitte l'émission, de dire aux gens "mais on s'entend bien".
22:10 Mais bien sûr, mais on ne s'écoute pas, mais on s'entend.
22:12 A tout de suite.
22:13 Mais je ne sais pas ce qu'a dit Welbeck.
22:15 Non, mais vous le direz tout à l'heure.
22:17 La vache.
22:18 Adrien Smiteri nous rappelle les titres.
22:21 On est un peu en retard.
22:22 20h31.
22:23 Emmanuel Macron, on rend hommage aux agents de l'État.
22:29 "Tuez le président", s'est exprimé sur son compte Twitter.
22:32 Hier, une infirmière est décédée au CHU de Reims.
22:35 Dimanche matin, à Villeneuve-Dasques, trois policiers ont également perdu la vie.
22:39 L'Assemblée nationale a observé une minute de silence aujourd'hui.
22:43 Pour leur rendre hommage.
22:46 La France insoumise tacle le gouvernement après ses annonces sur le climat.
22:50 L'exécutif se dit pourtant mobilisé sur la question.
22:53 Hier, un plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre a été dévoilé.
22:57 La France vise à notamment moins 50% d'émissions d'ici 2030.
23:02 Et puis l'enquête sur l'affaire Madi reprend.
23:05 Les autorités allemandes, portugaises et anglaises ont lancé dans le sud du Portugal
23:09 de nouvelles fouilles, près du lieu où a disparu la fillette britannique en 2007.
23:14 La justice portugaise avait classé l'affaire en 2008 après 14 mois d'investigation.
23:20 "Je vais vous faire écouter un document bouleversant.
23:24 Un document qui a été recueilli par Frank Hansen, qui est journaliste et qui travaille à RTL.
23:30 Il a interrogé la mère de Paul, qui est ce policier, qui est décédé en 2008.
23:37 Et c'est une famille de six enfants, six garçons.
23:41 Écoutez ce témoignage qui effectivement tire les larmes.
23:46 "C'est le commissaire de Cambrai qui est venu nous l'annoncer en fin de matinée.
23:53 C'était brutal, ça ne tardait pas.
23:55 On m'attendait qu'il y ait eu un accident et qu'il allait se ressortir.
23:59 Mais quand il m'a dit qu'il était décédé, à un moment, il s'est écroulé sur moi.
24:04 Il était fait pour ce métier, de toute façon.
24:07 Tout petit, tout jean dit qu'il voulait être policier.
24:11 Il était à l'école Saint-Anne, il y avait le Mediabus qui venait à l'école.
24:16 Et puis, ils avaient le droit de choisir des livres.
24:18 Ce qu'il achetait, c'était des livres sur la police.
24:20 Quand on vous annonce que c'est votre enfant, là franchement, c'est injuste.
24:25 Il ne méritait pas ça.
24:26 Parce qu'il était conscienceux, c'était un beau garçon.
24:29 Il ne supportait pas l'injustice.
24:32 Il était très honnête, très gentil, très serviable.
24:35 Toujours prêt à rendre service.
24:37 Il nous laissait un grand bide parce que c'est le quatrième d'une famille de six garçons.
24:44 Ils sont tous soudés.
24:46 On est tous les uns pour les autres.
24:49 On est vraiment famille soudée.
24:51 Le destin l'a poché à 25 ans.
24:54 Vous vous rendez compte, il faisait plein de projets.
24:57 Un si beau garçon, un si gentil garçon, franchement.
25:02 Il était posé, c'était vraiment un garçon mature.
25:06 Vraiment un chouette garçon.
25:09 Je suis fière de mon fils.
25:11 Il restera toujours dans nos cœurs.
25:13 Pour moi, il n'est pas mort.
25:15 Je vous rappelle que le chauffeur circulait à contresens.
25:18 Il a été testé positif au cannabis avec 2,08 grammes d'alcool dans le sang.
25:24 Deux autres passagers sont toujours blessés.
25:27 Vous le savez aussi, le chauffeur est décédé.
25:30 Il y a une colère évidemment pour cette mère.
25:33 J'ai une rage en moi, j'ai une haine.
25:37 Je ne comprends pas que ça puisse arriver des choses comme ça.
25:41 C'est de la folie.
25:43 J'ai l'impression d'être dans un rêve.
25:44 Surtout avec 2,08 grammes d'alcool dans le sang, drogué.
25:48 Franchement, ça ne le fera pas revenir, c'est sûr.
25:51 J'ai mal au cœur pour la famille de cette personne qui est décédée.
25:55 La famille, elle n'en peut rien.
25:57 Mais lui, dans la sense, il valait mieux qu'il parte.
25:59 Parce que je crois que ça aurait été encore plus douloureux.
26:03 Aujourd'hui, le fait de causer la mort au volant de sa voiture
26:13 est un délit qualifié d'homicide involontaire.
26:16 Car il n'y a pas l'intention, la volonté de tuer.
26:19 Ce qui horrifie les proches des victimes,
26:21 c'est l'emploi du terme "involontaire"
26:23 quand la personne à l'origine de l'accident
26:25 a pris volontairement de l'alcool ou de la drogue.
26:28 La loi actuellement en vigueur,
26:30 elle prend pourtant en compte ses comportements.
26:32 Ce sont des circonstances aggravantes.
26:34 La peine maximum encourue est de 10 ans.
26:36 Pour un homicide involontaire sans circonstances aggravantes,
26:40 vous risquez 5 ans de prison.
26:41 Avec une circonstance aggravante, 7 ans.
26:44 Deux circonstances aggravantes, c'est la peine maximum,
26:46 10 ans de prison.
26:48 Juste après l'accident causé par Pierre Palmad,
26:50 le ministre de l'Intérieur avait évoqué son souhait
26:52 de créer un homicide routier.
26:54 Mais dans son esprit, c'était seulement un changement
26:56 de dénomination pour mettre le doigt sur une réalité.
26:59 Dans les faits, cela resterait un délit,
27:02 un homicide involontaire avec une peine maximale
27:05 de 10 ans de prison.
27:07 Yannick Allénaud, lui, voudrait aller plus loin
27:09 avec la création d'une nouvelle infraction pénale
27:11 qui ne serait plus classée dans la catégorie
27:13 des homicides involontaires.
27:15 Ça ne serait plus un délit, mais un crime.
27:17 Les auteurs d'accidents pourraient être jugés
27:19 par des courts criminels et les peines
27:21 pourraient être plus lourdes.
27:23 Mais pour ça, il faudra changer la loi
27:25 et la question de l'intention reste problématique.
27:28 Car pour être condamné pour meurtre,
27:30 quand bien même on a bu et on a fumé,
27:32 il faut avoir eu la volonté de tuer.
27:35 Il y a trois affaires qui auront marqué
27:37 l'opinion publique en 12 mois.
27:39 Yannick Allénaud, Antoine Allénaud qui est décédé,
27:42 l'affaire Palmad et cette affaire-là.
27:44 À chaque fois, il y a un point commun,
27:46 c'est alcool plus cannabis ou alcool plus stupéfiant
27:52 et volant.
27:54 C'est ça le point commun de ces trois affaires.
27:56 Qu'est-ce qu'on fait ?
27:58 - D'abord, la douleur de cette mère,
28:01 en effet, c'est extrêmement émouvant,
28:04 renvoie à l'obligation d'une politique impitoyable
28:09 de la part de l'État contre tous ceux
28:12 qui conduisent sous l'empire de l'alcool et de la drogue.
28:16 Et j'irai même plus loin, j'ai connu un syndicat
28:21 dans lequel je n'étais pas,
28:23 qui était dirigé par un magistrat qui s'appelait Matagrin,
28:27 qui à l'époque avait été très contesté,
28:30 mais il disait que le principe de l'individualisation de la peine,
28:35 en définitive, était presque une opportunité de faiblesse,
28:39 qu'il fallait davantage s'attacher à l'objectivation des infractions
28:44 et être très sévère.
28:46 Et là, en effet, imaginons qu'on condamne
28:50 tous les gens qui conduisent sous l'empire de l'alcool et de la drogue
28:54 et qui, par exemple, n'ont pas de cavier judiciaire.
28:58 On pourrait éditer des peines extrêmement sévères
29:03 à partir du moment où ils se retrouvent dans les mêmes conditions.
29:07 - Mais avec accident ou sans accident ?
29:10 - Accident !
29:11 - Mais si vous êtes contrôlé et que vous n'avez pas eu d'accident,
29:14 vous pensez qu'il faut prononcer des peines aussi sévères ?
29:18 - Ah non ! Non ! S'ils sont contrôlés
29:21 et que manifestement ils sont en état alcoolique
29:24 sous l'empire de la drogue,
29:26 il faut trouver une sanction, une suspension du permis,
29:30 quelque chose qu'on peut faire.
29:32 - Oui, j'ai deux propositions.
29:34 La première, je sais que les magistrats sont contre
29:37 et les professionnels de la justice aussi,
29:40 l'automatisation des peines.
29:42 Vous avez bu, vous avez pris des substances interdites
29:46 et vous conduisez.
29:47 Il y a un mort, 10 ans.
29:48 Il y a deux morts, 20 ans.
29:49 Il y a trois morts, 30 ans.
29:50 Et on s'arrête là.
29:51 - Mais qu'est-ce que vous voulez faire ?
29:53 - Après, vous allez avoir un avocat.
29:55 - Oui, mais c'est la première fois !
29:56 Vous avez eu un chagrin la veille !
29:58 On ne va pas s'en partir !
29:59 - Vous n'êtes pas loin de moi, Louis !
30:01 L'objectivation des infractions !
30:03 - Arrêtons de dire, il y a toujours une petite excuse.
30:07 Il ne savait pas, il avait bu 2 litres de whisky,
30:10 mais il ne pensait pas qu'il était à 2,08 g.
30:12 Deuxième chose, ça existe techniquement.
30:14 Pourquoi n'y aurait-il pas un étilotest
30:17 qui condamnerait l'ouverture de la voiture
30:20 ou le fait de pouvoir tourner la clé de la voiture ?
30:22 - Ça a déjà été...
30:23 - Je ne suis pas sûr que techniquement, ça puisse...
30:26 - Ça fonctionne.
30:27 Simplement, ce qu'on dit, c'est
30:29 quelqu'un pourrait souffler dans l'étilotest à votre place
30:32 et démarrer la voiture.
30:33 Dans ces cas-là, si vous avez fait souffler un copain ou quelqu'un d'autre,
30:36 il y a une préméditation de prendre le vent noir
30:38 que vous n'étiez pas en état de.
30:40 Et donc, pour la peine judiciaire derrière,
30:43 c'est autre chose que le délire volontaire.
30:47 - On découvre aujourd'hui en France
30:50 un nombre de gens qui consomment
30:53 cannabis, stupéfiants ou cocaïne
30:56 dans tous les milieux.
30:58 Et quand même, c'est extrêmement surprenant.
31:01 - On va couper le nombre de personnes qui conduisent sans permis.
31:04 - Non, mais vous...
31:05 - C'est pas si surprenant.
31:07 - Moi, je suis désolé, mais...
31:09 - C'est le cas depuis 20 ans et qu'on n'en parle qu'aujourd'hui.
31:11 Voilà. On a 20 ans d'omerta sur le sujet.
31:13 - C'est-à-dire que vous, pardonnez-moi,
31:15 je vais vous poser une question.
31:16 Jérôme, dans votre vie professionnelle ou privée d'ailleurs,
31:19 vous rencontrez beaucoup de gens qui fument de la cocaïne ?
31:21 - Pas beaucoup, mais je...
31:22 - Qui prennent de la cocaïne ?
31:23 - Je ne fume même pas la cigarette moi-même.
31:24 - Non, mais vous, vous en connaissez ?
31:25 - Moi, j'en connais très peu, je n'en connais pas, mais je suis...
31:28 - Enfin, moi, ça me paraissait assez marginal.
31:30 - Quand je fume la cigarette, j'ai peur de mourir le lendemain matin.
31:32 - Ça me paraissait assez marginal, mais je découvre effectivement des pratiques.
31:35 Alors, on dit dans les milieux artistiques, journalistiques, politiques, etc.,
31:39 c'est assez répandu.
31:41 - Pascal, je le redonne, c'était les chiffres donnés par le JDD.
31:44 5 millions sur le cannabis de consommateurs au moins une fois.
31:50 1 300 000 plus réguliers, c'est-à-dire 10 fois par mois.
31:55 Et, ce chiffre m'a stupéfait, 850 000 quotidiens.
31:59 Quotidiens, et dans tous les milieux.
32:02 - Oui, mais le problème est là.
32:04 - Et avec les spécialistes de la question le disent,
32:07 une montée en flèche de la consommation de la cocaïne aujourd'hui.
32:11 - Oui, mais ça, on l'avait déjà évoqué au moment de l'affaire Palmad.
32:14 - Oui, on va redire les mêmes choses, là.
32:16 - Non, mais je pense qu'en revanche, là, on ne parle pas des causes,
32:18 c'est-à-dire les causes, c'est quand même une complaisance vis-à-vis de la drogue,
32:21 mais surtout du cannabis depuis 20 ou 30 ans.
32:24 Il n'y a aucune politique de santé publique.
32:26 On se gargarise de mettre le paquet de cigarettes à 10 euros
32:29 pour que les jeunes ne fument pas.
32:30 Mais alors, en revanche, ils peuvent fumer du cannabis,
32:32 et ça ne dérange personne.
32:34 On trouve ça criminel.
32:36 - Certains imaginent, pourquoi pas, de...
32:37 - De légaliser.
32:38 - Non, de légaliser, je ne pense pas que ce soit une bonne idée,
32:40 mais de faire des tests, surtout dans les lycées, dans les collèges.
32:44 Alors, écoutons Yannick Allénaud, on l'a écouté plusieurs fois.
32:46 - Ça va changer.
32:47 - Écoutons Yannick Allénaud, puisque lui parle d'un homicide routier.
32:51 Je ne sais pas l'avis du juriste que vous êtes.
32:53 Homicide routier, je vous propose de l'écouter, et je vous donne la parole, cher Philippe.
32:58 - Donc, l'homicide involontaire, on a travaillé avec un professeur en droit, Didier Cornu.
33:04 Didier... Pardon. Ça ne me revient pas, mais...
33:09 Et on a... Il n'y a pas de frein constitutionnalisé,
33:13 l'idée, ça serait de créer un...
33:16 - Un homicide routier.
33:17 - Un homicide routier, qui permettrait au juge d'avoir plus d'outils pour traiter ça.
33:22 Parce qu'aujourd'hui, c'est directement classé dans la case de l'homicide involontaire.
33:28 - C'est-à-dire que lorsqu'on a un comportement interdit, on boit de l'alcool, on consomme de la drogue,
33:31 et bien, ce n'est plus l'homicide involontaire.
33:33 - Pour que je sache, consommer de la drogue, c'est interdit en France.
33:35 - On en met en but aussi ?
33:37 - Oui. C'est sur-interdit en France de conduire sous des effets de stupéfiants.
33:42 Donc forcément, vous avez rompu, je dirais, le droit français, et vous avez pris le volant.
33:50 Donc vous avez forcément, au bout du truc, l'intention...
33:54 Le drame, il est là, il est latent.
33:57 Donc l'homicide routier est quelque chose, je pense, qui serait adapté à ces situations-là.
34:03 Déjà, quand vous êtes victime, et je pense qu'on ne met pas assez l'accent sur les victimes en France,
34:09 quand vous êtes victime, c'est insupportable d'entendre dire que votre enfant est mort de façon involontaire.
34:17 Je suis désolé, un gars qui vole une voiture, qui roule à vive allure en plein Paris,
34:21 qui percute un gamin, qui est arrêté au feu rouge, qui est en train de chanter,
34:25 parce qu'il rentre chez lui du boulot et il est content...
34:28 Comment on peut supporter ça ?
34:30 Moi, je ne sais pas, le jugement n'est pas arrivé, mais tous ceux qui sont passés avant moi m'ont dit
34:35 "Mais c'est quoi la valeur de notre enfant, en fait, dans cette histoire ? Elle est où, la prise de conscience de la victime ?"
34:43 Traitez-nous de façon convenable, s'il vous plaît. C'est tout ce qu'on demande.
34:48 - Homicide routier ou pas ?
34:50 - Non, je continue, malheureusement, je continue à soutenir qu'on ne peut pas parler d'homicide volontaire, même si on...
34:59 - Homicide routier ?
35:00 - Oui, même de routier, mais derrière, il y a cela, parce qu'à l'homicide volontaire, alors qu'à l'évidence,
35:06 on a tout ce dont nous avons besoin aujourd'hui dans la législation actuelle pour être impitoyable à l'égard de ses comportements.
35:15 C'est une tendance française, et malheureusement, la douleur du père, je la comprends, qui consiste à aller chercher...
35:23 - Enfin, les peines sont très faibles. Pardonnez-moi de vous couper, les peines sont très faibles.
35:27 - Pascal, mais vous avez raison, mais qu'est-ce qui interdit de l'éducir ? On a tout ce qu'il faut dans l'arsenal législatif.
35:35 - En tout cas, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet. On a commencé tout à l'heure en parlant des petits hommes gris,
35:40 et on va continuer de parler, je ne fais pas de fixation, mais le rapport de la Cour des comptes avec le monde de l'agriculture,
35:46 qui a l'impression d'être trahi par le gouvernement, hier, la Cour des comptes a quand même recommandé de réduire drastiquement le cheptel des éleveurs.
35:51 - De quoi je me mêle ?
35:53 - Exactement. De quoi je me mêle ?
35:55 - Je suis tombé de larmes.
35:58 - Oui, vous êtes tombé de larmes, et les agriculteurs aussi. Cette réduction aurait pour but de diminuer l'empreinte carbone de France.
36:04 Alors qu'il y a 10 jours en plus, je crois que c'est Emmanuel Macron qui disait "assez des normes européennes, laissons..."
36:12 - Et puis il y a 6 mois, tout le monde venait au Salon de l'agriculture pour dire "mon Dieu, comme les agriculteurs, il faut les emmener à l'Assemblée."
36:16 - Bon, alors écoutez, écoutez, parce que c'est là la déconnexion de ce pays.
36:20 - C'est monsieur Moscovici qui n'a jamais dû voir un... Il n'est jamais quitté...
36:25 - Pourtant il est de Montbéliard. Il y a des vaches à Montbéliard. La Montbéliard, c'est une des plus belles vaches de France.
36:30 - Enfin, il est plus souvent... Bon, écoutez, cet agriculteur... En fait, vous allez dire à des gens...
36:36 Parce que le fondement de ça, nous sommes d'accord, c'est de lutter contre le réchauffement climatique.
36:39 - Oui.
36:40 - Donc l'empreinte carbone, je crois, en France, sous les émissions, bon, c'est moins d'un pour cent.
36:43 - C'est les gaz...
36:44 - C'est moins d'un pour cent en France, dans le monde entier. Vous allez dire à quelqu'un qui élève des bovins,
36:49 dont le père peut-être faisait la même chose, qui est un spécialiste de la viande depuis toujours...
36:53 Vous allez dire, tu vas...
36:54 - Et qui a du mal à en vivre.
36:56 - Tu vas tuer.
36:57 - Très mal.
36:58 - Tu vas tuer ou vendre que sèche tes bovins, tu vas faire autre chose, je ne sais pas ce que tu vas faire d'ailleurs.
37:01 Tout ça pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais enfin, ces gens sont fous.
37:05 - Et puis, attendez...
37:06 - Le type, il va dire...
37:07 - Il y a 25 ans, mon rêve fin dans la gorge de l'Afrique.
37:09 - Qu'est-ce que ça va changer si je tue mes bêtes, etc.
37:13 - Donc, il y a un agriculteur qui a pris la parole aujourd'hui, on va l'écouter.
37:17 Sur son compte Twitter, je crois, Benjamin Nau, on a récupéré cette vidéo.
37:22 Et je vous propose de l'écouter parce que, en fait, ces paroles-là,
37:26 ce serait bien qu'elles soient entendues ou que ces hommes-là, peut-être, dirigent le secteur, un jour, de l'agriculture.
37:32 Pourquoi pas ?
37:34 - Je vous fais une petite vidéo pour nos économistes de la Cour des comptes
37:39 qui voudraient supprimer la moitié de son boulot, en fait.
37:42 Si j'ai bien compris, il faudrait diminuer l'élevage français.
37:46 Cet élevage qui valorise les prairies qui sont là-haut, les haies qui sont ici autour, les bosquets.
37:53 Donc, tout ça, il faudrait que ça diminue pour, au final, importer plus.
37:59 On peut toujours diminuer.
38:00 Ces pauvres vaches-là, elles émettent du méthane. Alors, ouais, c'est dommageable.
38:04 Que représentent les émissions de méthane ou de CO2 de la France par rapport au monde ?
38:12 À mon avis, je pense que c'est très, très faible.
38:15 On nous dit aussi que l'élevage français est subventionné.
38:19 Ces primes-là, personnellement, je ne connais pas un seul agriculteur qui en veut.
38:23 On les prend parce qu'on n'a pas le choix.
38:25 Aujourd'hui, si on était rémunérés comme il fallait de notre production, on s'en passerait.
38:29 Donc, on peut détruire l'élevage français, mais demain, on importera avec des techniques qui sont interdites en France et dont personne ne veut l'oublier.
38:38 Et que dire des pauvres agriculteurs bio ?
38:40 La bienpensance politique médiatique citadine et bobo les a poussés à changer de modèle,
38:45 me dit un interlocuteur régulier de notre émission.
38:49 Aujourd'hui, ils sont en dépôt de bilan et les plus petits abandonnés à leur triste sort, de quoi rager face aux donneurs de leçons.
38:56 C'est terrible, on est en train de construire sur un prétendu progrès la détresse d'une infinité de gens.
39:04 Bien sûr, mais ça s'appelle le suicide, dans tous les domaines.
39:08 Ça s'appelle un suicide.
39:09 C'est-à-dire, voilà, et au nom de la bienpensance parfois, au nom de fausses informations, pourquoi pas.
39:15 Alors, écoutez, cet échange entre Xavier Breton, qui est à l'Assemblée nationale aujourd'hui, qui est républicain,
39:21 et M. Lescure, qui est manifestement au gouvernement.
39:24 Roland Lescure, oui, c'est le ministre du...
39:28 Il est au commerce extérieur.
39:31 Il fait partie de ces ministres qui sont parfaitement inconnus.
39:35 Roland Lescure, un peu.
39:37 Président de l'Assemblée nationale, il ne l'a pas été.
39:39 Écoutez, en tout cas, il est pas...
39:41 Il y a plus d'inconnus que lui.
39:43 Il y a plus d'inconnus que lui. Donc, écoutons quelqu'un qui est un peu connu.
39:48 Madame la Première ministre, pourquoi tant d'acharnement contre la filière de l'élevage ?
39:54 Hier, c'est la Cour des comptes qui, dans un rapport sur les élevages bovins, a appelé à une réduction importante du cheptel bovin dans notre pays.
40:02 Et pour la Cour des comptes, cette réduction devrait s'accompagner d'une limitation de la consommation de viande,
40:08 car, je cite le rapport, un tiers des Français consomment davantage que le plafond de 500 grammes de viande rouge par semaine,
40:15 prévu par le programme national nutrition santé.
40:18 Mais de quoi se mêle la Cour des comptes ?
40:21 Madame la Première ministre, à quoi cela sert-il d'aller au salon de l'agriculture pendant de longues heures à la rencontre de nos éleveurs,
40:28 si c'est pour mieux les poignarder dans le dos quelques semaines plus tard ?
40:31 Vous le savez, Bruno Le Maire a été en son temps ministre de l'Agriculture.
40:34 Il est désormais ministre de l'Economie. Il défendait l'agriculture à l'époque. Il la défend encore aujourd'hui.
40:39 Ce gouvernement soutient l'élevage français. Vous le savez.
40:43 Vous ne l'avez pas voté, c'est dommage, mais cette majorité a voté deux lois pour soutenir l'agriculture française
40:48 qui ont mis en place des plans de filière ambitieux, y compris pour la filière de l'élevage,
40:52 à la fois en accompagnant la montée en gamme, parce que nous vous déplaise, la consommation de viande aujourd'hui est en diminution.
40:59 Il faut moins de viande. Il faut surtout mieux de viande. Et nous accompagnons la filière dans cette direction.
41:04 Il faut aussi reconnaître la captation de carbone faite dans les prairies, la protection de la biodiversité faite par l'élevage dans les montagnes.
41:10 Et pour autant, monsieur le député, je pense qu'il n'y a aucune raison, si je puis dire, de se mettre la tête dans le sable
41:16 comme le font les autruches. Le secte d'autruches, c'est très bon. La politique de l'autruche, elle n'est pas bonne.
41:21 - Quel mépris ?
41:23 - Non mais sa réponse, on peut le dire ou pas ? Sa réponse est nulle. C'est nul. C'est nul.
41:29 C'est nul. Et c'est des gens, une nouvelle fois, qui gouvernent, qui prennent des décisions, et qui prennent des décisions dramatiques en fait.
41:37 C'est ça que moi je pointe avec ces gens-là. En fait, sa réponse, elle ne répond même pas à une question qui est simple d'ailleurs.
41:45 C'est un charabia, un galimatiage.
41:48 - La Cour des comptes prépare 9 notes pour début juillet pour nous dire ce qu'il faut faire sur un certain nombre de politiques publiques.
41:53 Mais Bruno Le Maire, monsieur Moscovici, etc., c'est le même monde.
41:57 - Mais en quoi ça les concerne ?
41:59 - Leur regard sur l'économie, c'est le même monde.
42:01 - Mais ils te disent qu'ils ne veulent pas manger plus de 500 grammes de viande par jour.
42:04 - Non, par semaine.
42:06 - Par jour.
42:08 - Je sais que pour vous, ce serait une grande privation de passer de 1,5 kg à 500 g par jour, mais moi...
42:13 - Non mais vous vous rendez compte, le pays dans lequel nous sommes, vous avez la Cour des comptes qui donne ces injonctions pour nous dire le nombre de grammes de viande que nous devons manger.
42:25 - Mais bientôt on aura des tickets.
42:27 - Il y en a un autre qui veut qu'on prenne simplement l'avion une fois par an. Mais qui sont ces gens ?
42:31 - Mais bientôt on aura des tickets.
42:33 - Qui sont ces gens ?
42:35 - C'est le même monde.
42:37 - Ce qui est intéressant finalement, c'est que ça nous fait parler, mais je vous rappelle quand même que les avis de la Cour des comptes sont rarement suivis.
42:41 - Ah mais ça crée un climat quand même.
42:43 - Et qu'on fait en matière budgétaire, alors que là c'est très important.
42:45 - Surtout que le Premier Président parle rarement, quand on l'entend.
42:49 - Le Premier Président de la Cour des comptes ?
42:51 - Il est monsieur Moscovici ?
42:53 - Oui, il parle très rarement, donc sa parole est écoutée, voire critiquée.
42:59 - Dans les petites informations qui m'ont fait sourire Harrison Ford, il y a peu de choses qui nous font sourire ces derniers temps.
43:07 - Mais c'est vrai qu'Harrison Ford, c'est un comédien bien sûr, il a piqué un coup de gueule à Laurent Delahousse.
43:14 - Si on ne bouge pas le cul maintenant, on va perdre cette planète.
43:18 - Il est venu en bateau ?
43:20 - Non mais surtout, il est venu avec son avion. Du coup il a été raté avec son avion.
43:24 - C'est ça.
43:25 - C'est même pas un avion de ligne, c'est son avion.
43:27 - Et bien voilà.
43:28 - Évidemment il s'est fait rater. Moi je ne veux pas critiquer Harrison Ford pour le coup.
43:31 - Non, non.
43:32 - C'est une Diana Jones, c'est un héros, il est formidable.
43:34 - On est marre que ce n'est pas ce qui pollue le plus.
43:36 - Et puis il a fauvé des gens avec son avion, il ne faut pas le oublier.
43:39 - Oui, alors sans doute.
43:40 - Il ne va pas traverser l'Atlantique à la rame.
43:42 - Mais je ne vous dis pas ça.
43:44 - Non mais ce n'est pas ce qui pollue le plus.
43:46 - Mais je ne vous dis pas ça du tout, ce qui m'énerve.
43:48 - Je ne veux pas donner des comptes investimentaires.
43:50 - Le magasin c'est de venir sur un plateau de télévision pour avoir la bonne conscience
43:58 et exprimer un point de vue que dans...
44:00 Si vraiment il pense ça lui, qu'il vienne en bateau, vraiment en plus d'ailleurs.
44:04 Pardonnez-moi mais il y a un moment tu peux demander aux gens de se mettre en accord avec leurs paroles.
44:09 - Peut-être l'études par ailleurs.
44:11 - Oui sûrement, mais alors il a été rattrapé par la patrouille,
44:14 Indiana Jones, drame en deux actes, la patrouille de France, drame en deux actes.
44:19 Il est très sympathique en plus par ailleurs.
44:21 C'est une star, il est formidable, qu'est-ce que vous voulez, nous nous sommes des...
44:25 Rien du tout sans doute à côté d'Harrison Ford.
44:27 On est tous pétris de contradictions mais peu d'entre nous vivons une dissonance aussi énorme qu'Harrison Ford.
44:32 Bon on a retrouvé le Marion Cotillard américain,
44:36 j'ai lu sur un autre tweet ce qui n'est pas forcément gentil,
44:38 et puis on le voit monter dans son avion.
44:40 C'est vrai que ces sujets sur l'environnement...
44:44 - Mais attention, c'est comme si moi je donnais des conseils vestimentaires, c'est mal placé pour ça.
44:49 - Mais pourquoi vous dénigrez comme ça tout d'un coup ?
44:54 - Parce que vous le faites pas bien.
44:56 - Non non, pas du tout, en plus on va parler d'Ouailbek dans une seconde que vous avez à...
45:00 - C'est à côté d'un des conseils de football, vous voyez, des trucs comme ça.
45:02 - Bon ça c'est méchant, ça c'est pas digne de vous.
45:05 Bon vous avez vu que c'était à la une du monde également, le réchauffement climatique ?
45:10 - Oui mais c'est un sujet sérieux.
45:12 - Mais je ne vous dis pas que c'est pas un sujet sérieux.
45:14 - 4 degrés, vous avez vu les conséquences des 4 degrés.
45:17 - Ce qui est très étonnant, vous l'évoquiez il y a 10 jours,
45:21 le président de la République dit qu'il faut une pause,
45:24 et hier ou aujourd'hui il remet un truc en disant "vous l'avez..." c'est faux.
45:29 - Donc avec une volonté de faire payer les riches.
45:32 La seule chose qu'on a trouvé c'est "il faut faire payer les super riches pour le réchauffement climatique".
45:36 Ce qui est fort à dire, il faut un impôt...
45:38 - D'ailleurs pas les super riches, c'était simplement les...
45:42 - Les 10% des plus riches en France ont 3 000 milliards d'épargne nette.
45:51 - Mais ça c'est pas de l'épargne nette, c'est des valeurs des actions, c'est pas des revenus dans l'ivraien.
45:56 - C'est le patrimoine financier.
45:57 - Mais c'est pas la même chose.
45:59 - C'est que 2,5% de ça.
46:00 - Essayez de vous assouplir là-dessus, il y a un peu de grain à moudre.
46:04 - Oui bien sûr.
46:06 - Pisani Ferry, il a pas le couteau entre les dents quand même.
46:10 - Non, non, non.
46:11 - C'est Pisani Ferry qui le dit.
46:14 - La seule chose c'est de mettre des impôts, pour sauver la planète.
46:17 - Mais pourquoi pas.
46:18 - Non mais va bien falloir aller chercher du financement pour ces plans qui nous évitent les 4 degrés en plus.
46:27 - Oui bien sûr.
46:28 - Mais pour vous, vous pensez, André Pascal, que c'est pas un sujet...
46:34 - Je veux pas rentrer là-dedans, je vous assure, je veux pas rentrer là-dedans.
46:37 Ceux qui m'expliquent qu'il y aura 50 degrés à Paris en 2050, je me méfie, c'est possible, je me méfie.
46:45 Mais comme c'est dans 20 ans, je me méfie, 25 ans, je fais attention.
46:48 La dernière, par exemple, Madame Pannier-Runacher nous a dit, l'été dernier, ce sera tous les étés, désormais la règle.
46:55 - Mais on a des phénomènes quand même climatiques.
46:57 - C'est ce qu'elle a dit.
46:58 - On a pu mesurer un changement dans les phénomènes climatiques.
47:03 - Ah oui ?
47:04 - Oui, absolument.
47:05 Mais c'était il y a 1500 ans, il y a pas la...
47:07 - Allez, ne parlons pas de ça, parce que c'est des sujets délicats.
47:11 - Il y a quand même des gens qui nous expliquent qu'il faut endetter encore plus le pays,
47:14 ça veut dire que ça coûterait 70 milliards par an.
47:17 - Personne ne conteste que la Terre...
47:19 - Alors qu'on ne produit rien.
47:21 - Se réchauffe.
47:22 - Se réchauffe, notamment dans les hémisphères nord.
47:24 Après, parfois, il peut y avoir discussion sur les causes de ce réchauffement climatique,
47:28 sur lesquelles tout le monde peut avoir des avis qui divergent.
47:32 - C'est l'activité humaine.
47:33 - Je vais le dire.
47:34 - L'activité humaine, il y a des milliers d'années, le Sahara, c'était de la forêt,
47:38 et on n'était pas l'activité humaine.
47:40 - J'en ai peu, mais c'est vrai.
47:42 - Bon, Houellebecq.
47:43 - Alors, qu'est-ce qui se passe ?
47:45 - Houellebecq, vous l'avez rencontré où ?
47:46 - Oui.
47:47 - Parce que c'est vous qui avez fait l'interview.
47:48 - On l'a rencontré vendredi.
47:49 - Pour le journal du dimanche.
47:50 - Pour le journal du dimanche.
47:51 - Et où est-ce que vous l'avez rencontré ?
47:52 - Dans une barbrasserie du 13e arrondissement, rue de Tolbiac.
47:57 - Alors, visiblement, c'est la polémique, mais il dit des choses qui sont contredites
48:02 par, si j'ose dire, la partie adverse.
48:04 En l'occurrence, Michel Onfray et Stéphane Simon.
48:08 Il dit qu'il a mal relu le texte quand on lui avait soumis.
48:13 C'est un texte qui était très dur, notamment sur les musulmans, nous sommes d'accord.
48:16 Et la partie adverse, si j'ai bien compris, il dit que non seulement il l'a relu,
48:19 mais il a réécrit, d'une certaine manière, les choses.
48:24 - Alors, c'était un entretien croisé, effectivement, entre Michel Houellebecq et Michel Onfray.
48:28 Michel Houellebecq dit qu'en relisant son texte, il y a eu deux, trois absences, je peux dire.
48:34 Qu'il a laissé passer des propos qu'il ne reflétait pas à sa pensée
48:37 et qu'il n'aurait jamais dû laisser passer.
48:39 Le problème là-dedans, effectivement, Michel Onfray dit au contraire,
48:41 c'est pas du tout comme ça que ça s'est passé.
48:43 Le problème, c'est que, évidemment, c'est verso contre verso.
48:46 Comme on ne connaît pas le texte initial et comme on n'a pas d'éventuelles modifications,
48:50 laissons la parole à chacun. Je ne sais pas qui a tort, qui a raison.
48:53 - Vous avez trouvé comment son livre, son nouveau livre ?
48:56 On a le sentiment parfois que Houellebecq a tout dit.
48:58 - Alors, c'est un livre qu'il aurait écrit en 17 jours, 102 pages en 17 jours.
49:03 Ça se voit parfois. C'est une forme très originale chez lui et inédite,
49:07 puisque c'est en gros un journal intime.
49:09 Il raconte ce qui lui est arrivé entre le mois d'octobre 2022 et le mois d'avril 2023,
49:15 où il a eu à la fois des tournées, des scènes pour un film érotique.
49:19 Il a mal signé le contrat, encore une fois. Il a mal relu, encore une fois.
49:23 Et ces scènes se sont retrouvées potentiellement exposées aux vues et au dessus de tous.
49:27 C'était pas le but. Et puis, il y a cet entretien croisé qu'avec Michel Onfray.
49:31 C'est un plaidoyer pro-domo. Il y a parfois des choses auxquelles on ne croit pas.
49:34 Il y a parfois des passages un peu salaces.
49:36 Et il y a parfois, comme toujours chez Houellebecq, des fulgurances.
49:38 - Par exemple ?
49:39 - Vous auriez dit qu'on parlait de ça, je serais venu avec le livre.
49:41 Mais là, vous me prenez un peu à froid, mon cher Pascal.
49:44 Il y a des réflexions intelligentes.
49:46 - Comme vous l'aviez interviewé, je me disais peut-être que...
49:48 - Oui, oui, mais bon, il dit... Dans le livre, il dit...
49:50 - Vous en souveniez ?
49:52 - Il me cherche.
49:54 - Il y a des choses toujours intelligentes chez lui.
49:57 Mais c'est vrai que ça n'est pas un roman.
50:01 Houellebecq, il écrit des romans ou de la poésie. Là, c'est ma vie, sa vie.
50:05 - Oui, alors le mot "roman" pour Houellebecq, c'est un essayiste aussi,
50:09 ou un sociologue qui témoigne de...
50:12 - Oui, mais qui emprunte un véhicule...
50:14 - Mais qui en a fait des romans. Qui en fait une fiction.
50:17 - Son mission, c'est l'archétype d'un roman.
50:19 - C'est une fiction, je suis d'accord.
50:21 - C'est un chef-d'oeuvre. C'est un roman, absolument.
50:23 - Annéantir, vous avez trouvé que c'était un chef-d'oeuvre ?
50:25 - Moi, j'ai beaucoup aimé, si.
50:27 Mais parce que vous avez donné à Houellebecq,
50:29 plus que son statut de romancier et d'écrivain, moi que j'adore,
50:32 vous lui avez donné plus.
50:34 Vous avez fait une vigie, un annonciateur.
50:38 - Aujourd'hui, il est plus qu'un écrivain.
50:40 - Il est plus qu'un écrivain.
50:42 - C'est assez simple, Houellebecq, monsieur l'enregistreur.
50:45 Tout ce que la société française compte de sujet,
50:48 il les a mis en roman. C'est aussi simple que ça.
50:51 C'est-à-dire le sexe, le travail, le transhumanisme, la religion.
50:56 - La scène de vie en est bad.
50:58 - Il est possible que d'autres gens aient dit ce que Houellebecq avait dit,
51:01 mais lui en a fait un roman.
51:03 - Oui, il l'avait dit.
51:05 - Donc, c'est un peu comme si on avait dit
51:07 que Houellebecq avait dit ce qu'il avait dit,
51:09 mais lui en a fait un roman.
51:11 - Oui, il l'avait dit.
51:13 - Et Hugo Balzac avait ce talent-là au XIXe.
51:15 - Voilà, c'est ça, son talent.
51:17 - Mais laissez-le dans ses sujets.
51:19 C'est-à-dire qu'après, on en a fait un animal quasiment politique.
51:22 - Oui, c'était lui-même un animal politique.
51:25 - Philippe Elger.
51:27 - Dans l'interview que vous trouvez, il est très fulgurant.
51:29 Je rejoins Jérôme. J'ai beaucoup apprécié l'entretien du JDD.
51:33 Je suis frappé de voir tout de même que Michel Houellebecq,
51:37 au fil du temps, et probablement précédé par l'entretien
51:41 que son épouse avait donné,
51:43 va vers une pente que je trouverais moins provocatrice,
51:47 moins systématiquement...
51:49 - Lage.
51:51 - Il y a même parfois du juste milieu.
51:54 J'adore ce qu'il dit sur la magistrature,
51:58 sur les prisons, sur les petites chassues.
52:01 - Je trouve que la remarque de Nicolas Sarkozy, votre idole,
52:03 disant que les magistrats sont des petits pois, c'est tout à fait juste.
52:06 - Il est même jaloux d'avoir dit cette invention.
52:09 - Mais ça, mon cher Jérôme, j'ai dit que c'était ma seule réserve
52:12 en ce qui concerne la magistrature.
52:14 - Est-ce qu'il faut lire le livre ?
52:16 - Je pense qu'il faut toujours lire Houellebecq.
52:18 - Il sort quand le livre ? Demain ?
52:20 - Demain. J'ai Flammarion. 103 pages.
52:22 - Et puis vous étiez à Cannes également.
52:24 - Oui, j'ai fait un aller-retour très rapide.
52:26 - Vous étiez à Cannes, donc pour le festival,
52:29 mais avec Olivier aussi, qui est un fan de cinéma
52:33 et qui a longtemps été à Cannes,
52:35 de parler de deux films dont on murmure
52:38 qu'ils ont enchanté la croisette.
52:40 "Backstairs", c'est bien ça ?
52:42 - Non, c'est le film, c'est un film, c'est un réalisateur qui s'appelle comme ça.
52:46 - C'est la zone, il y a zone dedans.
52:48 - Oui, oui, je me rappelle.
52:50 - Les gens sont en train...
52:52 - Donc finalement, vous avez rencontré Houellebecq,
52:54 et vous ne savez pas du livre,
52:56 vous êtes allés à Cannes voir des films, vous ne les avez pas vus.
52:58 - J'ai vu un film, je suis parti au milieu.
53:00 - Merci, merci vraiment de votre participation.
53:02 - J'ai travaillé à Cannes.
53:04 - Non mais vous êtes...
53:05 - J'ai vu un film, je suis parti au milieu.
53:07 - On vous sent très impliqué.
53:09 - Bon, il n'y a pas de soucis.
53:11 N'hésitez pas, n'hésitez pas.
53:13 C'est à lire, non mais il ne travaille que le dimanche,
53:15 on est mardi, évidemment, c'est le journal du dimanche,
53:17 c'est pas tous les jours de la semaine.
53:19 - Il montre son chat, il est tout petit.
53:21 - Monsieur Benkemoun, c'est Monsieur Backstairs qui a fait ce film,
53:25 vous êtes au courant, c'est le gardien d'Auschwitz,
53:29 et ça se passe dans la maison du gardien d'Auschwitz.
53:32 - D'après le roman de Martin Ami.
53:35 - C'est l'adaptation.
53:37 - Qui est mort samedi le jour où on a projeté le film.
53:40 - C'est faux.
53:41 - Martin Ami.
53:43 - Qui est un romancier américain.
53:45 - Anglais, mais qui vit aux Etats-Unis.
53:47 - Oui.
53:48 - Il m'a cherché, il va me trouver.
53:50 - Vous aimez ?
53:52 - Martin Ami, c'était un des grands écrivains.
53:54 - C'est vrai.
53:55 - Bon, Charly.
53:56 - Au programme, on ira beaucoup à Reims,
53:59 mais on va commencer l'émission en allant à Marseille.
54:02 Marseille, avec un témoignage, dans quelques minutes,
54:04 vous allez entendre le témoignage d'un éducateur,
54:07 quelqu'un qui travaille avec les gamins des cités,
54:09 qui est consterné, qui est affligé de ce qui se passe en ce moment,
54:13 le rapport à la drogue, à la violence,
54:15 et surtout, être prêt à mourir quand on a 14 ans.
54:18 Vous allez entendre ce témoignage dans un instant.
54:20 Ce sera le premier sujet du Milleur de l'Info qui arrive tout de suite.
54:23 - Bon, interruption, c'est vous qui prenez et qui enchaînez.
54:26 Je remercie Jean-Luc Lambart, je remercie Philippe qui était à La Vision,
54:29 Maxence Delinaud qui était au son, merci à Benjamin Nau, à Thomas Saint-Jean,
54:33 Baptiste Domergue, notre nouveau venu, Kélian Salé.
54:36 Toutes les émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
54:39 Le sujet, c'est maintenant, cher Olivier.
54:41 - Juste après le générique.
54:42 - A tout de suite.
54:43 - Zone of interest de Jonathan Glazer.
54:45 - Merci.
54:46 Heureusement que Internet est là,
54:48 parce que vos voyages n'ont pas été efficaces.
54:51 - Adola. (rires)
54:54 Merci.