SMART JOB - Emission du mercredi 17 mai

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Mercredi 17 mai 2023, SMART JOB reçoit Thibaut Guilluy (Haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises) , Florent Verne (Florent Verne, Responsable ventes et marketing, Groupe CNPC Sports) , Yannick Charron (Vice-président en charge des ressources humaines, ESI group) et Xavier Pavie (philosophe et professeur, ESSEC)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RHC tous les jours du lundi au vendredi.
00:13 Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:17 Bien dans Smart Job aujourd'hui, on parle d'un concept, mais c'est très concret.
00:21 Vous allez le voir, le Recharge Day, on en parle avec Yannick Charon, il va tout nous expliquer.
00:25 Vice-président en charge des ressources humaines chez ESI Group, il est notre invité.
00:30 Smartphilo, peut-on réussir sans chuter ? C'est une métaphore, vous le verrez, Xavier Pavi fait de l'escalade et de l'alpinisme.
00:37 Il est professeur par ailleurs à l'ESSEC, directeur du Centre Imagination.
00:41 On parlera avec lui de ce rapport à l'échec.
00:44 Le Cercle RH est un grand entretien.
00:46 Aujourd'hui, il est régulièrement venu sur notre plateau, Thibaut Guillouis, haut-commissaire à l'Emploi et aux entreprises,
00:52 qui va prendre les rênes de France Travail après le vote du projet de loi à l'Assemblée Nationale.
00:58 On va parler avec lui évidemment de cette transformation, de l'accompagnement des demandeurs d'emploi,
01:03 mais aussi des allocataires du RSA.
01:06 C'est un sujet sensible, on en parlera avec lui dans quelques instants.
01:09 Et puis dans Fenêtre sur l'emploi, pour rester dans l'esprit formation des demandeurs d'emploi pour les secteurs des sports, de glisse marins.
01:16 C'est une niche et on en parlera avec Florent Verne, il est responsable vente et marketing,
01:21 au groupe CNPC Sport. Voilà le programme, tout de suite c'est Bien dans son job.
01:26 Bien dans son job, on va parler de ce recharge day.
01:42 On va le franciser, le jour où on se recharge, où on se réconstitue.
01:46 On peut dire ça, le jour de recharge.
01:48 Le jour de recharge, l'homme n'est pas une batterie, il faut quand même le préciser.
01:52 Et on en parle avec Yannick Charron, vous êtes le vice-président en charge des ressources humaines chez ESI Group.
01:58 Group mondial, 18 pays, 1000 collaborateurs, 130 millions d'euros de chiffre d'affaires.
02:03 Un petit mot sur votre entreprise, parce que avant de parler de cette initiative que vous portez,
02:08 c'est une entreprise assez incroyable parce qu'elle faisait des études sur papier.
02:13 Elle a totalement pivoté pour faire des études, mais cette fois-ci en informatique, c'est ça ?
02:19 Alors exactement, aujourd'hui nous sommes un éditeur de logiciels,
02:22 on est spécialisé dans le prototypage virtuel, donc on permet à nos clients
02:25 d'aller réaliser l'ensemble de la chaîne de prototypage de façon virtuelle.
02:31 Vous avez raison, pour prendre un exemple assez classique,
02:34 vous êtes par exemple un constructeur automobile, vous voulez sortir un nouveau modèle,
02:39 au lieu d'avoir à construire X prototypes et de changer les paramètres, et ça prend du temps,
02:45 vous faites ça dans l'outil, donc pour nos clients c'est un gain en temps,
02:50 évidemment vous n'avez juste "à changer" quelques curseurs, quelques paramètres,
02:54 c'est plus d'efficacité parce que vous avez la possibilité d'aller changer tout de suite
02:59 et de voir pas mal d'environnements différents, c'est également des économies,
03:03 parce que quand vous avez à construire un prototype, évidemment ça n'a pas le même coût que du logiciel,
03:08 et également c'est bon pour l'écologie.
03:10 Exact, parce qu'on n'abîme pas la matière première, on la garde sur un fonds...
03:15 Vous n'avez pas besoin de jeter des déchets en réalité.
03:17 Évidemment, et de refaire des maquettes inlassablement au gré des demandes du client.
03:21 Yannick, vendredi, ordinateur éteint, dans l'ensemble des 10 pays, c'est ça le recharge day ?
03:28 Absolument.
03:29 Ça s'arrête ?
03:30 Alors tout s'arrête, et à vrai dire, ça va être dès mercredi soir,
03:34 puisque le jeudi, pour 40% des collaborateurs, est un jour férié.
03:39 Pour les collaborateurs en France et en Allemagne, c'est un jour férié,
03:42 donc ça va faire un long week-end de 4 jours.
03:44 Et puis on est présent dans 18 pays, vous avez raison,
03:46 tous les pays ne font pas non pas ce jour férié, ça fait 3 jours, quoi qu'il arrive, de long week-end.
03:51 Et en sachant que pour les collaborateurs qui n'ont pas le jeudi férié,
03:55 ça évite de recevoir des e-mails, des coups de téléphone, des réunions,
03:58 de la part de ces 40 autres pourcents qui ont ces 4 jours, qui sont fériés également le jeudi.
04:03 Vous allez être vigilant ? Vous êtes sûr que vous n'allez pas recevoir un petit mail,
04:07 un petit WhatsApp vendredi d'un collaborateur à l'autre bout du monde, non ?
04:10 Alors les messages ont été clairs, donc on espère que non,
04:13 et en tout cas l'objectif c'est bien celui-ci.
04:15 Quand on est en vacances, par exemple, on va continuer à recevoir des messages
04:20 de la part des collaborateurs, de la part de vos collègues, qui eux ne sont pas en vacances.
04:23 Là, cette fois-ci, et c'est pour ça qu'on a fait un recharge day,
04:26 qu'on a positionné le même jour, c'est de façon à ce qu'il n'y ait pas de réunion,
04:30 pas de meeting, pas de coup de téléphone.
04:32 Un jour où on se ressource, où on ne travaille pas, où on se recharge,
04:36 l'esprit c'est quoi ? Parce que vous êtes venu et vous nous en parlez sur ce plateau,
04:39 il y a quoi ? Il y a un côté Marc Employer dans ce que vous nous dites ?
04:42 Vous dites on est une entreprise aussi qui respecte ses collaborateurs,
04:45 en tout cas ses temps de repos, ses temps de recharge.
04:48 Oui, c'est ça. En fait, la culture de l'entreprise, c'est d'être attentif à la qualité de vie au travail.
04:55 Donc on a mis en place un certain nombre d'éléments qui vont dans cette direction,
04:59 et on a par exemple, il y a deux ans, lancé un "No Meeting Wednesday",
05:03 donc une journée sans réunion qu'on avait positionnée le mercredi,
05:07 parce qu'on sait qu'on a tous des emplois du temps qui sont extrêmement chargés.
05:11 Pas de réunion.
05:12 On passe beaucoup de temps en réunion, pas de réunion.
05:14 Donc c'est qu'on travaille et…
05:15 Le mercredi, en effet, c'est zéro réunion.
05:18 Alors évidemment, il peut arriver que pour des notions d'urgence ou d'impératifs, on le fasse,
05:23 mais en tout cas, on a instauré cette journée sans réunion, qui est le mercredi.
05:27 Donc il y a évidemment d'autres éléments, mais dans la continuité,
05:30 on a voulu également positionner cette année,
05:32 c'est la première fois qu'on met en place cette journée de recharge.
05:35 C'est vendredi, hein ?
05:36 C'est vendredi.
05:37 On est bien d'accord.
05:38 Juste cette journée sans réunion, que je la trouve intéressante aussi,
05:41 parce que dans ces métiers où, effectivement, on passe son temps à travailler en mode projet,
05:45 à se réunir du matin au soir, ce qui est votre cas aussi,
05:47 ça dit quoi aussi du retour des collaborateurs,
05:50 lorsque vous leur dites "mercredi, pas de réunion".
05:52 Qu'est-ce qu'ils vous disent ?
05:53 C'est…
05:54 Ah, je vais pouvoir bosser.
05:55 Oui.
05:57 Il y a quelque chose qui s'est inversé.
05:58 Il y a quelques années, en réalité, je pense qu'il faut faire le lien également
06:01 avec le côté travail en hybride et le travail à domicile.
06:04 Il y a quelques années, on se mettait à travailler à domicile
06:07 parce qu'on souhaitait s'isoler et pouvoir faire du travail de fond.
06:10 La situation pandémie, Covid et télétravail obligatoire a complètement changé la donne.
06:16 Et donc, il s'est passé quoi ?
06:17 On a passé un temps infini devant nos écrans à faire des réunions virtuelles
06:22 et donc le travail de fond, il fallait pouvoir le faire à un autre moment.
06:25 Donc, on a voulu positionner cette journée-là pour redonner de la place au temps long.
06:29 Avant de nous quitter, juste une question parce qu'on va en parler dans les jours qui viennent.
06:34 Laurent Berger sort un livre et explique que pour améliorer la qualité de vos travails,
06:38 il faut passer la semaine des 4 jours.
06:39 Vous, sur le télétravail, sur le full remote, sur la semaine des 4 jours,
06:43 parce que vous êtes quand même très en avance sur ces sujets,
06:45 est-ce que vous dites "moi, en tant que responsable des ressources humaines,
06:48 c'est des sujets sur lesquels je vais bosser" ?
06:50 Il faut évidemment réfléchir et regarder à ce que ça peut donner ce genre de dispositif.
06:54 Aujourd'hui, ce n'est pas encore dans nos objectifs.
06:57 On verra, on est pour l'instant dans l'observation.
07:00 Full remote chez vous ou pas ?
07:01 Full remote, travail hybride.
07:02 Travail hybride, 3 jours, 2 jours ?
07:04 Oui, c'est ça. En fait, on a des gros sites et ce qu'on souhaite, c'est qu'à minima,
07:09 parce qu'il faut garder le bien évidemment, l'efficacité est liée à la connaissance humaine.
07:13 Nous sommes des animaux sociaux, donc c'est important.
07:16 Et donc, nous avons 2 jours de travail en présentiel dans les locaux
07:20 et 2 jours et 3 jours de télétravail. En tout cas, c'est le dispositif recommandé.
07:25 Yannick Charon sera vigilant vendredi.
07:28 Il aura tous les téléscripteurs ouverts pour voir si l'ensemble des 18 pays d'ESI jouent le jeu,
07:34 parce que vous avez raison de le dire, il y a beaucoup de pays qui n'ont pas nos jours fériés.
07:37 C'est le propre des entreprises internationales.
07:40 Merci Yannick Charon d'être venu nous éclairer.
07:42 Vice-président en charge des ressources humaines chez ESI Group.
07:46 1000 collaborateurs dans le monde qui vendredi vont se recharger,
07:49 c'est-à-dire feront autre chose que travailler.
07:52 Merci d'être venu sur notre plateau.
07:54 L'échec, ça c'est un sujet intéressant. On en parle dans Smartphilo.
07:58 Faut-il chuter pour murbondir ?
08:01 Je paraphrase la phrase du philosophe que j'accueille dans un instant, c'est Smartphilo.
08:10 On parle de l'échec, du rapport à l'échec. Peut-on réussir sans chuter ?
08:15 On en parle avec Xavier Pavie, professeur à l'ESSEC, directeur du Centre Imagination.
08:19 Et je le dis pour ceux qui ne regardent pas les réseaux sociaux,
08:22 un homme qui fait de l'alpinisme et de l'escalade.
08:24 J'ai vu une très jolie photo qui circulait sur les réseaux,
08:27 avec quelqu'un en rappel qui devait être vous ou quelqu'un que vous avez...
08:31 C'était mon fils.
08:32 C'était votre fils qui faisait un très joli rappel.
08:34 C'est intéressant ce rapport aussi à la montagne, à l'échec.
08:37 Commençons d'abord par le début.
08:40 Pourquoi on vit si mal nos échecs ?
08:42 Et je ne parle pas de la montagne, parce que quand on tombe en montagne, c'est souvent très dangereux.
08:46 Pourquoi on vit si mal nos échecs ?
08:48 Écoutez, Arnaud, la question de la montagne n'est pas si intéressante, si je peux me permettre.
08:52 Imaginons que je chute. Je chute en montagne et je me blesse gravement.
08:56 Qu'est-ce qui va se passer ? Je vais avoir deux positions.
08:59 Un, j'ai eu une chute, j'ai eu un échec.
09:01 Mais deuxièmement, je peux déjà organiser l'après.
09:04 Autrement dit, le succès vient aussi tout de suite dans l'après.
09:07 Est-ce que j'ai les bons secours ? Est-ce que je ne force pas ? Est-ce que je ne me fais pas plus mal ?
09:11 Autrement dit, ce n'est pas inintéressant de mettre ça en perspective en disant
09:14 qu'on a d'une part la possibilité de chuter, on se retrouve à terre.
09:19 Mais d'un autre côté, on peut réussir l'après, y compris quand on chute.
09:22 Qu'est-ce que, très concrètement, on peut apprendre de la chute ?
09:26 Pas de la chute en elle-même, mais du moment où on se dit
09:29 « bon, là, j'ai raté ma prise, je suis tombé ».
09:31 Qu'est-ce qu'on peut en apprendre ?
09:33 J'aime bien citer Gaston Bachelard qui dit que l'échec n'est qu'une preuve négative.
09:39 L'échec est toujours expérimental.
09:41 Bachelard, c'est un scientifique, et vous savez, en anglais, on dit « test and learn »,
09:44 c'est-à-dire qu'on teste et on apprend à la fois.
09:46 Eh bien, ça, c'est fondamental.
09:48 On essaye d'apprendre toujours de ce que l'on va faire de notre échec.
09:52 Et ça, c'est vraiment très important parce que, souvent, on a tendance à dire,
09:55 on l'entend dans la discussion, « t'as eu un échec, passe à autre chose, oublie ».
09:58 Eh bien, non, justement.
09:59 Il ne s'agit pas d'oublier, mais de prendre son temps sur l'échec que l'on a vécu.
10:04 L'analyser et, j'allais dire, s'en nourrir.
10:06 Pourquoi c'est si compliqué en France ?
10:08 Parce qu'ici, sur ce plateau, très régulièrement, on a des experts qui nous expliquent
10:12 et nous vendent le modèle anglo-saxon et américain en particulier sur cette théorie de l'échec.
10:16 Pourquoi c'est si compliqué de la digérer ou de digérer notre échec en France ?
10:20 Eh bien, en fait, ce sont un peu des rumeurs, mais ce n'est pas vrai.
10:23 Aucune recherche ne nous montre ça.
10:24 Les recherches nous montrent que selon les conjectures et conjonctures économiques,
10:29 on va mieux vivre l'échec ou pas.
10:31 Mais c'est en fonction de la conjoncture de l'endroit que ça va se poser.
10:34 Donc, la question, c'est pas du pays.
10:36 Pas du pays.
10:37 On a vu ça de nombreuses reprises, par exemple en Grèce, pendant la crise, etc., qu'ils ont eue, etc., etc.
10:42 Donc, c'est en fonction de la conjoncture.
10:44 Ce qui est important, c'est comment on vit l'échec.
10:46 Et on vit l'échec, pardonnez-moi ça, c'est un peu simple,
10:49 mais on vit l'échec en fonction des réussites qu'on a eues.
10:51 Qu'est-ce que je veux dire par là ?
10:52 Je veux dire que c'est en fonction du nombre de tentatives que l'on va avoir
10:55 que l'on va accepter le succès ou l'échec.
10:58 Vous savez, et vous recevez aussi ici ce qu'on appelle des "serial entrepreneurs",
11:01 des entrepreneurs en série.
11:02 En fait, ce sont des perdants en série et des gagnants en série.
11:06 Et bien, c'est cet ensemble-là qui nous fait accepter l'échec.
11:09 Mais est-ce qu'on ne doit pas se concentrer sur une seule chose,
11:13 et je dirais versus être en multi-activité ?
11:17 Parce que ça pose cette question-là.
11:18 Vous parlez de ces "serial entrepreneurs",
11:20 c'est-à-dire qu'ils vont accumuler une série d'échecs
11:22 pour aboutir un jour à une réussite, c'est bien cela.
11:25 Et parfois, ils changent de cap.
11:27 Ils disent "je n'ai pas réussi de ce côté-là, je passe par là".
11:31 La question est plus large, Arnaud.
11:33 Vous êtes salarié d'une entreprise, vous avez votre vie privée,
11:36 vous êtes salarié et vous avez un échec dans votre vie en tant que salarié.
11:39 Vous allez incroyablement mal le vivre.
11:41 Vous avez été renvoyé, vous avez dû démissionner, ça va être très compliqué.
11:45 Maintenant, posez-vous la question.
11:47 Vous êtes en même temps président d'une association, d'un club de foot,
11:50 vous travaillez dans une ONG, vous militez dans un parti politique,
11:54 vous faites autre chose de votre vie qu'être simplement concentré sur votre activité.
11:58 Eh bien l'échec va être sacrément vécu de manière différente.
12:01 C'est quoi, atténué ?
12:02 On se dit "j'ai d'autres éléments dans ma vie qui me construisent
12:05 au-delà de l'échec que je viens de subir".
12:07 Absolument.
12:08 Eh bien ça, c'est fondamental.
12:10 C'est fondamental parce qu'on ne doit pas simplement rester sur une activité
12:14 qui est l'alpha et l'oméga de notre vie,
12:16 mais au contraire la multiplier.
12:18 On doit la cacher ? On doit l'enterrer ?
12:20 On doit presque même mentir lorsqu'on a eu un échec ?
12:23 Ou est-ce qu'on doit assumer, verbaliser ?
12:26 Revenons sur mon exemple d'escalade au début.
12:29 Imaginez que je sois vendeur en escalade, en magasin d'escalade.
12:32 Vous imaginez l'expérience que j'ai vécue en ayant chuté,
12:37 le casque qui m'a protégé, la façon avec laquelle je me suis comporté.
12:41 Un client arrive dans le magasin et je lui dis "la vie".
12:44 La vie c'est il y a des chutes, il y a des succès,
12:47 et je vais partager mon expérience.
12:49 Eh bien le vendeur d'escalade qui aura effectivement vécu la situation
12:53 aura une crédibilité beaucoup plus forte que les autres.
12:55 Donc pour se résumer, peut-être rassembler cette idée forte,
12:59 parce que l'échec est toujours quand même assez douloureux,
13:01 vous dites qu'il faut même l'écrire sur le CV,
13:04 c'est-à-dire qu'il faut assumer l'échec et le mettre noir sur blanc.
13:07 J'ai échoué dans cette tentative de création d'entreprise par exemple.
13:12 Je voudrais citer Cioran.
13:14 "Redouter l'échec, c'est redouter le ridicule.
13:16 Il n'y a rien de plus mesquin.
13:18 Aller de l'avant, c'est justement ne pas craindre
13:20 de devenir l'arisée de ses semblables."
13:22 Imaginez maintenant Arnaud qu'un RH, un directeur des ressources humaines,
13:25 reçoive un CV où il y a des succès,
13:27 mais les échecs écrits noir sur blanc sur un CV,
13:30 où il est écrit "comment je m'en suis sorti et qu'est-ce que j'ai appris".
13:33 Ce serait totalement radical en termes de changement de paradigme,
13:36 en disant "effectivement c'est la vie parce qu'on a tous appris
13:39 en marchant, en chutant, c'est la même chose dans la vie privée,
13:42 c'est la même chose dans la vie professionnelle."
13:44 Donc ça veut dire qu'il ne faut pas hésiter à l'utiliser, cet échec,
13:47 comme un levier même d'ailleurs pour ouvrir un dialogue avec le RH par exemple.
13:50 C'est pour ça qu'on parle de philosophie de la chute.
13:52 La philosophie de la chute c'est "qu'est-ce que je vais apprendre
13:55 comme voie de la sagesse en fonction de la chute que j'ai vécue."
13:58 Merci Xavier. Restez prudent quand même quand vous grimpez
14:02 les faces abruptes des montagnes que vous aimez.
14:05 Votre prochain séminaire au Collège international de philosophie
14:08 ouvert à tous, gratuit.
14:10 Absolument.
14:11 Nous sommes d'accord. Ce sera le jeudi 1er juin.
14:14 Vous avez donc le temps de vous inscrire. J'imagine qu'il y a quand même
14:17 un minimum d'inscriptions pour venir vous écouter.
14:19 Merci.
14:20 Merci Xavier de nous avoir rendu visite. On fait une courte pause
14:23 et on se tourne vers le cercle RH.
14:25 On va accueillir dans quelques instants Thibaut Guillouis.
14:27 C'est quelqu'un qui, vous le suivez peut-être ici sur nos antennes,
14:30 qui est le haut commissaire à l'emploi et à l'entreprise.
14:32 Et il va prendre les rênes de France Travail.
14:36 Fini pour l'emploi, place à France Travail, il y aura un projet de loi.
14:39 Et il porte un certain nombre de sujets sur l'accompagnement
14:42 des demandeurs de l'emploi.
14:43 Il sera accompagné de son rapport 99 propositions
14:47 pour accompagner ces demandeurs d'emploi, pas seulement d'ailleurs,
14:50 mais aussi les allocataires du RSA.
14:52 Il est notre invité. On l'accueille juste après la pause.
14:55 [Musique]
15:06 Et le cercle RH aujourd'hui pour parler emploi.
15:09 Au combien nous allons parler emploi avec Thibaut Guillouis.
15:12 Bonjour Thibaut, ravi de vous accueillir sur notre plateau
15:14 pour un grand entretien parce que vous venez tous les mois
15:17 nous parler de cette grande communauté des entreprises
15:20 qui s'engage, qui grossit de semaine en semaine.
15:22 Et puis vous êtes celui qui, de toute évidence,
15:25 allait porter les belles ambitions de France Travail.
15:29 Vous avez ce rapport de 99 propositions.
15:32 Vous l'avez, c'est un travail assez titanesque.
15:34 On va en parler.
15:36 Vous faites un tour de France, il faut suivre le travail que vous faites.
15:39 C'est un travail de terrain à la rencontre de tous les acteurs.
15:42 On va en parler, les régions, les départements, les associations,
15:45 les missions locales, l'AFPA, tous ceux qui contribuent à l'emploi.
15:49 D'abord, un petit mot quand même sur la philosophie,
15:51 parce qu'on a oublié, mais il y a eu cette petite phrase
15:54 de François Mitterrand en 1993.
15:57 "On a tout essayé", et il parlait du chômage.
16:00 On l'avait interrogé et il avait répondu
16:02 "Sur le chômage, on a tout essayé".
16:04 J'ai quand même le sentiment que vous essayez
16:06 de nous démontrer le contraire.
16:08 Oui, vous savez, moi j'étais entrepreneur pendant 20 ans
16:12 et je pense qu'il y a aussi un certain nombre de chefs d'entreprise
16:15 qui nous écoutent sur Bsmart.
16:18 La définition même d'un entrepreneur, c'est davantage d'effricher...
16:23 - Et d'essayer. - Et d'essayer.
16:25 Et donc, on n'a jamais tout essayé.
16:27 Ça, c'est la première des choses.
16:28 Et puis alors, en la matière, sur l'insertion,
16:30 la formation et l'emploi, il y a un truc qu'on n'a pas essayé,
16:33 c'est de travailler ensemble pour avoir plus d'impact.
16:35 Et ça, c'est ce qu'on propose avec le rapport France Travail.
16:39 Avant de parler de la gouvernance, parce qu'il y a quand même
16:41 un énorme travail pour faire travailler tout le monde ensemble.
16:44 Pour l'emploi qui va devenir France Travail,
16:46 mais il y a les régions qui ont compétence en formation,
16:49 il y a l'ensemble des acteurs associatifs.
16:51 Mais d'abord, un petit mot sur, là aussi, la philosophie.
16:54 L'idée, c'est que je suis demandeur d'emploi,
16:56 je vais signer un contrat d'engagement.
16:59 Est-ce qu'on est d'accord ?
17:00 C'est-à-dire que ce qui ne se fait pas aujourd'hui
17:01 quand on va pousser une porte de Pôle emploi.
17:03 Là, on signe un contrat.
17:05 Alors, effectivement, mais avant le contrat,
17:07 la philosophie de France Travail, c'est que vous avez...
17:12 Et c'est particulièrement vrai depuis qu'on a...
17:14 On va dire que ces 5 dernières années,
17:16 on a mis fin à la fatalité du chômage de masse.
17:18 Qui a baissé.
17:19 Mais qui est passé d'un petit 10% à 7%.
17:23 Donc ça, c'est extrêmement positif.
17:24 Mais ça se traduit par quoi ?
17:26 Ça se traduit par le fait que les entreprises,
17:28 aujourd'hui, leur principal point de difficulté,
17:30 c'est le recrutement et c'est de pouvoir trouver des talents
17:33 pour pouvoir continuer de se développer et aller de l'avant.
17:36 Et de l'autre côté, 7%, ça reste quand même
17:38 deux fois plus que certains de nos voisins européens.
17:41 Et donc...
17:42 Et ça veut dire encore des centaines et des centaines de milliers
17:46 de personnes qui ont du potentiel, qui ont du talent
17:48 et qui va falloir aller chercher.
17:49 Sauf que le plein emploi, ça suppose que c'est plus juste
17:52 une offre d'emploi, mais c'est aussi de la formation,
17:54 de la mobilité, parfois de la garde d'enfants.
17:57 Bref, lever un ensemble de problématiques.
18:00 Et pour ça, il faut faire équipe pour arrêter d'infliger
18:04 la complexité de notre système aux demandeurs d'emploi
18:06 et aux chefs d'entreprise, mais de nous organiser
18:09 pour apporter la bonne solution au bon moment
18:11 aux personnes comme aux recruteurs.
18:13 Donc vous cassez les murs, ce qui fait que celui qui sera référent,
18:16 je dis référent, je ne suis pas sûr que ce soit le terme
18:18 que vous utilisiez, mais l'accompagnement d'un demandeur d'emploi
18:21 qui se retrouve au chômage, quels que soient les motifs
18:24 qui le conduisent à pousser la porte de France Travail,
18:27 sera accompagné par un référent.
18:28 Et ce référent aura quoi ?
18:30 Une palette d'outils possibles pour lui offrir
18:33 toutes les possibilités d'accompagnement.
18:35 Est-ce que c'est ça l'esprit ?
18:36 C'est exactement ça, en fait.
18:39 Pendant les mois, mais quand vous passez du temps sur le terrain,
18:43 ça vous paraît être une évidence, ce que les gens demandent,
18:46 c'est un interlocuteur privilégié à qui je m'adresse.
18:49 Et pas une somme de guichets, de numéros de téléphone
18:51 où on est envoyé d'un guichet à l'autre
18:54 et sans finalement avoir de solution à son problème.
18:58 Et pour ça, il y a donc faire équipe et mettre en place
19:01 un interlocuteur privilégié, que ce soit pour le chef d'entreprise
19:04 comme pour la personne, et on va faire un bout de parcours
19:07 jusqu'à ce que le problème soit réglé.
19:09 Il y a deux sujets qui sont importants, on va revenir sur le RSA,
19:12 parce qu'il y a eu quelques grincements dedans.
19:14 Mais il y a quand même l'enjeu aussi des jeunes des quartiers prioritaires,
19:17 parce que c'est des jeunes où on voit le taux de chômage
19:19 qui est très important, largement au-dessus,
19:21 parfois à 30%, 35% de chômage.
19:24 Est-ce que là, vous dites, il faut en plus du dispositif classique
19:28 que je développe dans mon rapport, il faut en plus mettre le paquet
19:31 sur ces jeunes ? De quoi ils ont besoin en priorité ?
19:34 Sur ces jeunes, mais de manière générale,
19:38 aujourd'hui, finalement, avec 10% de chômage,
19:43 on était aussi tombé dans la facilité.
19:45 Il y avait les CV qui arrivaient, on les triait
19:48 avec une approche parfois assez stéréotypée,
19:51 et puis on trouvait bon an, mal an les personnes dont on avait besoin.
19:54 Maintenant, ça, tous les chefs d'entreprise
19:56 constatent bien que ça ne marche plus.
19:58 Les talents, maintenant, il faut aller les chercher, les attirer,
20:01 et ensuite les développer.
20:05 - Et les garder. - Trop jeune, trop vieux, trop handicapé,
20:08 pas le bon nom, pas la bonne adresse, ça, ça ne marche plus.
20:11 En plus de ça, la bonne nouvelle, c'est que les entreprises qui...
20:14 C'est pour ça que les entreprises s'engagent, dont on parle souvent.
20:17 Maintenant, on est 85 000 entreprises engagées.
20:19 Il y en a quand même un certain nombre qui ont compris
20:21 qu'en changeant leur approche RH,
20:24 en allant chercher ces talents-là et en les formant,
20:27 en les accompagnant, c'est ça qui fait la force
20:30 des entreprises demain.
20:31 - L'intérêt, et encore une fois, on va parler du RSA,
20:34 l'idée, c'est de mettre en relation, offrir la demande
20:36 le plus simplement possible, puisque quand on interroge
20:39 des entrepreneurs sur ce plateau, objectivement,
20:41 ils ne poussent pas spontanément la porte de Pôle emploi
20:43 pour trouver un salarié.
20:45 En fait, ils utilisent beaucoup de moyens privés,
20:47 des structures, des plateformes, très rarement Pôle emploi.
20:49 - C'est vrai. Alors, d'abord, il ferait mieux d'aller pousser la porte,
20:53 parce qu'en fait, Pôle emploi, il y a à peu près...
20:57 - Je dis encore Pôle emploi, parce qu'on n'est pas encore...
20:59 - Le projet de loi n'a pas été voté.
21:00 - Ça va devenir l'opérateur France Travail, effectivement,
21:02 mais Pôle emploi, c'est à peu près 25 à 30 % des entreprises
21:06 qui utilisent les services de Pôle emploi.
21:08 Figurez-vous que là où il y a 10, 15 ans,
21:11 ils étaient à à peine 50 % de satisfaction,
21:14 aujourd'hui, ils sont à 88 % de taux de satisfaction
21:17 et de recommandation, ce qui est très élevé,
21:20 et qu'un certain nombre des entreprises
21:23 qui plaident pour un bon service client
21:25 ne sont pas forcément à ce score-là.
21:27 Donc, Pôle emploi s'est réformé,
21:30 a fait sa révolution vis-à-vis des entreprises.
21:32 Simplement, il y a encore beaucoup trop d'entreprises
21:34 qui se disent "C'est pas pour moi, c'est pas adapté".
21:36 - Ils ont l'a priori, en fait.
21:38 - Donc, il y a un a priori.
21:40 Donc, un, il faut s'ouvrir à cet a priori-là.
21:42 Maintenant, derrière l'a priori, il y a aussi un certain nombre de réalités,
21:45 et notamment, un certain nombre d'améliorations,
21:47 je pense notamment, les entreprises, ce qu'elles nous ont dit,
21:49 c'est "profit de compétence", travailler sur le profit de compétence
21:52 pour nous envoyer les bonnes personnes par rapport à notre besoin.
21:54 Et ça, Pôle emploi tout seul ne pouvait pas le faire,
21:57 parce que les données, parfois, et les informations,
22:00 elles vont venir d'un organisme de formation,
22:02 d'une entreprise d'intérim d'insertion,
22:04 des anciennes entreprises, des anciens employeurs.
22:06 - C'est un maquis, quand même.
22:08 - Une des idées clés et forces de France Travail, aussi,
22:11 c'est la mise en commun des systèmes d'information,
22:13 l'interopérabilité et le partage des données.
22:15 Pour que demain, on ait une banque de profil,
22:17 qui permette d'apporter aux personnes les bonnes opportunités,
22:21 et en même temps, pour les entreprises,
22:23 les bons candidats le plus vite possible.
22:25 - Ce que je vais dire est un peu pratico-pratique,
22:27 on va parler du projet de loi en écriture,
22:29 qui sera présenté en Conseil des ministres,
22:31 le projet de loi doit être écrit en juin.
22:33 Ce sera les sites de Pôle emploi,
22:35 on aura retiré la fiche, le fronton pour Mettre France Travail,
22:40 ce sera ces lieux-là, les lieux de Pôle emploi,
22:43 où on continuera à pousser la porte lorsqu'on est demandeur d'emploi.
22:46 Il y a un enjeu de lieu, de situation géographique ?
22:49 - Oui, il y a un enjeu de lieu.
22:51 Évidemment, certains vont s'amuser à dire
22:53 "Ce serait un changement d'enseigne, mais qu'est-ce qui change ?"
22:56 - On ripoline quoi !
22:58 - Voilà, on ripoline.
23:00 Il y a 99 propositions, toutes opérationnelles,
23:03 et sur lesquelles on peut se faire challenger les unes après les autres,
23:07 pas de problème.
23:08 Simplement, ce qui est aussi important,
23:10 c'est bien sûr que la marque, l'image,
23:12 et le fait d'avoir une bannière
23:14 qui fasse qu'on ne se perde plus entre les acteurs,
23:17 ça c'est important,
23:18 donc cette image de marque va être importante,
23:20 mais il y a aussi cette idée de créer des lieux
23:22 à moins de 5-10 km de chaque Français.
23:25 Et là, ça suppose effectivement de s'appuyer sur,
23:28 demain, les agences de Pôle emploi
23:30 qui vont se transformer en opérateurs France Travail,
23:32 et que ça devienne aussi des tiers-lieux de la réussite,
23:34 des lieux où les entreprises peuvent venir présenter leur métier,
23:38 des lieux où on se forme,
23:40 des lieux où on accompagne les créations d'entreprises.
23:42 - J'entends tiers-lieux, c'est-à-dire un lieu d'échange,
23:44 un lieu de partage, de savoir ?
23:46 - Vous savez qu'on oublie quand même très souvent
23:48 que près de 300 000 créateurs d'entreprises
23:51 s'appuient sur Pôle emploi chaque année
23:53 pour pouvoir se lancer dans la vie.
23:55 - J'allais y venir, vous y tenez beaucoup d'ailleurs,
23:57 dans votre rapport, vous l'évoquez,
23:58 l'accompagnement à la création d'entreprises.
24:00 Il ne s'agit pas exclusivement d'accompagner
24:02 un collaborateur ou un demandeur d'emploi
24:04 à avoir un emploi salarié,
24:05 vous dites qu'il faut aussi proposer des programmes
24:08 pour qu'ils puissent créer son entreprise.
24:10 Là aussi, piloté par France Travail.
24:12 - C'est ça, parce que derrière le travail
24:15 et derrière l'accès à l'emploi,
24:18 de temps en temps on cherche un emploi salarié,
24:20 mais vous avez près d'un jeune sur deux
24:21 qui aspire par exemple à créer sa propre entreprise.
24:24 Et c'est vrai d'une partie significative
24:28 des Français qui viennent frapper à la porte de Pôle emploi.
24:31 Ce qui est important, c'est comment on les accompagne,
24:33 comment je passe de l'intention,
24:34 et je la repère dès le premier jour du contact,
24:37 de l'intention pour passer à l'idée,
24:39 au projet, au business plan,
24:42 et puis ensuite après au cabis.
24:43 Et ça c'est important d'accompagner ce demandeur d'emploi.
24:45 Pourquoi c'est clé de le faire avec France Travail ?
24:47 C'est que pour 100 qui vont se lancer dans la création d'entreprise,
24:50 il y en a 30% qui vont aller au cabis,
24:52 70% qui vont s'arrêter en cours de chemin.
24:54 C'est pas grave, c'était une expérience,
24:57 c'était une tentative,
24:58 mais ce qui est important c'est de pouvoir mobiliser
25:01 et valoriser cette expérience
25:02 pour pouvoir rebondir et trouver un emploi.
25:04 - Alors Thibaut Guilhude, sujet qui fâche,
25:06 je mets des guillemets, c'est Elisabeth Borne
25:09 à La Réunion pour son premier grand déplacement
25:12 en dehors du territoire métropolitain,
25:15 qui évoque à travers la réforme RSA,
25:17 donc il est précisé dans votre rapport,
25:19 il faut lire évidemment les 99 propositions,
25:21 qu'effectivement 15 à 20 heures de travail
25:25 pourra être proposé à ces allocataires du RSA.
25:28 Elle précise lors de ce déplacement
25:30 qu'il pourrait y avoir des retraits financiers
25:35 plus ou moins élevés.
25:37 Est-ce que ça vous l'assumez ?
25:38 Est-ce que vous là aussi vous dites
25:40 on doit changer la philosophie de ce RSA,
25:44 qui était une somme allouée sans aucune contrepartie ?
25:47 Il y a eu quelques voix, notamment Martin Hirsch
25:50 et quelques autres qui ont contesté cette proposition-là.
25:53 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
25:54 - C'est que dans ce cas, il fallait qu'il change les règles du jeu
25:57 quand il était en responsabilité,
25:59 qu'il a mis en place le RSA,
26:01 parce qu'il se trouve que le RSA,
26:05 anciennement le RMI depuis 1988,
26:08 ça a toujours été sous condition.
26:10 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas une fin en soi.
26:13 On ne vit pas avec 607 euros par mois.
26:15 Celui qui vient sur votre plateau pour dire que ça suffit
26:18 et qu'on a répondu à notre devoir de solidarité
26:20 en ayant versé 607 euros par mois à une personne,
26:24 c'est non seulement absurde,
26:26 mais ce n'est pas notre conception de la solidarité.
26:29 En revanche, si c'est un filet de sécurité,
26:31 c'est parce que ça doit permettre un rebond,
26:33 de repartir de l'avant,
26:34 de retrouver son autonomie, sa dignité par le travail.
26:36 Comment ça marche ?
26:37 Mais aller discuter avec eux,
26:39 même toutes les associations d'insertion,
26:41 c'est comme ça, en laissant la personne seule,
26:44 rester chez elle, comme ça se passe aujourd'hui
26:46 avec les bénéficiaires du RSA.
26:47 Trois contacts par an, mail compris.
26:49 Est-ce que ça, c'est vraiment s'occuper des gens ?
26:51 Non.
26:52 Et donc nous, ce qu'on dit,
26:53 c'est que ce qu'il y a dans la loi,
26:54 mais qui n'est pas dans la vie réelle,
26:56 on va le mettre dans la vie réelle.
26:57 Un vrai accompagnement.
26:59 Et ces 15 ou 20 heures, c'est quoi ?
27:00 C'est des opportunités, c'est des chances
27:02 pour les personnes qui sont au RSA
27:04 de pouvoir repartir dans la vie.
27:05 Formation, immersion professionnelle,
27:07 régler un problème de mobilité ou de santé,
27:10 c'est ça dont il y a besoin
27:11 pour que chaque jour qui passe
27:12 lui permette de retrouver un avenir.
27:14 Et évidemment, un accompagnement,
27:16 ça ne se fait pas tout seul.
27:17 Ce n'est pas juste la société.
27:18 C'est un engagement réciproque.
27:20 Ça aussi, ça a été inventé par Michel Rocard en 1988.
27:23 Simplement, cet engagement réciproque.
27:25 S'il y a plus de droits,
27:27 c'est-à-dire plus de possibilités
27:28 et d'opportunités à saisir,
27:30 ça fait plus de devoirs de pouvoir s'en saisir.
27:32 On ne va pas réinsérer les gens contre eux-mêmes.
27:35 Un mot quand même,
27:36 parce que le contrat "engagement jeune",
27:38 j'ai le sentiment que vous allez le modéliser
27:40 sur le volet RSA,
27:43 qui était de dire à ces jeunes,
27:44 suivis par l'émission locale ou par Pôle emploi,
27:46 si je résume bien, avec une appli,
27:49 voilà, vous avez des droits,
27:52 mais vous avez des devoirs.
27:53 En fait, c'est un peu ça
27:54 que vous dites à la locataire du RSA.
27:56 On vous tend la main, attrapez-la.
27:58 Exactement.
27:59 C'est pour ça que, de temps en temps,
28:01 ces débats-là,
28:02 j'y vois quand même beaucoup d'hypocrisie,
28:06 sinon en tout cas une forme de paresse intellectuelle.
28:09 Nous, en tout cas, on est passé à l'action.
28:10 Effectivement, le contrat d'engagement jeune,
28:12 vous savez, moi, ça fait 25 ans quasiment
28:14 que je suis dans l'insertion,
28:16 et que chaque année,
28:17 il y a 120 000, 130 000, 140 000 jeunes
28:19 qui sont sortis du système scolaire
28:21 sans diplôme, sans qualification,
28:23 sans formation, sans espoir.
28:25 C'est vrai ou pas ?
28:26 Eh bien, nous, ce qu'on a fait,
28:28 si on a mis en place le plan "Agenir une solution"
28:30 avec Elisabeth Borne à l'époque,
28:31 et pour ces jeunes,
28:32 ceux qu'on appelle les "neets",
28:34 on leur a proposé ce fameux contrat d'engagement jeune.
28:36 Un conseiller pour 30 jeunes.
28:38 C'est-à-dire, vraiment, là, on connaît,
28:39 et on fait des rendez-vous hebdomadaires.
28:41 Et il faut les suivre.
28:42 Les fameuses 15 ou 20 heures de contenu.
28:44 On a lancé ça il y a un petit peu plus d'un an.
28:46 Figurez-vous que 300 000 jeunes
28:48 ont bénéficié du contrat d'engagement jeune,
28:49 ont signé leur contrat.
28:50 On ne leur a pas mis le couteau sous la gorge.
28:52 Ils sont venus signer leur contrat.
28:53 Et vous savez ce qu'ils nous disent ?
28:55 Ils plébiscitent les 15 ou 20 heures.
28:56 "Ça y est, on s'occupe de nous, il y a un cadre."
28:58 Et à la fin, 77% des jeunes ont retrouvé une formation ou un emploi.
29:02 Moi, c'est ça que je veux pour chaque personne
29:04 qui est en difficulté dans ce pays.
29:06 C'est qu'il ait des chances de pouvoir croire en lui,
29:08 de pouvoir développer ses compétences,
29:10 et de pouvoir trouver un emploi.
29:11 C'est le projet qu'on porte avec le gouvernement,
29:12 avec Olivier Dussopt.
29:13 En tout cas, c'est la définition de la solidarité.
29:16 C'est celle que vous développez.
29:17 C'est important de le préciser.
29:19 Projet de loi en juin.
29:21 Il y a un vrai sujet sur ce RSA,
29:24 mais au-delà de ce début de polémique,
29:27 les entreprises, qu'est-ce que vous leur proposez ?
29:30 Parce qu'il va falloir les accueillir, ces allocataires du RSA.
29:33 Il va falloir leur trouver un espace,
29:35 que ce soit dans une usine, que ce soit dans les bureaux.
29:38 Comment on met en relation cette belle idée
29:40 avec des entreprises qui vous disent
29:42 "Moi, aujourd'hui, je n'ai pas beaucoup de place, c'est compliqué,
29:45 il faut l'accompagner."
29:46 Comment on le met vraiment en musique, ce projet ?
29:50 C'est l'autre pan tout aussi important de France Travail.
29:55 C'est comment on accompagne mieux les entreprises.
29:57 D'abord, ça c'est la première des choses.
29:59 Vous savez, si on va à leur devant...
30:01 Aujourd'hui, je parlais des services de Pôle emploi,
30:04 88% des entreprises sont satisfaites de leurs services.
30:08 En revanche, ils sont bons pour les entreprises
30:10 qui viennent frapper à leur porte.
30:12 Maintenant, ce qu'on dit, la révolution qu'on va faire,
30:15 c'est qu'on va s'organiser pour aller frapper à la porte
30:17 de toutes les entreprises de France.
30:19 Bonjour monsieur, bonjour madame, est-ce que vous avez envie de recruter ?
30:22 Et de l'accompagner...
30:23 Vous inversez le processus.
30:24 7 recrutements sur 10 se font dans des petites entreprises,
30:27 des TPE, des PME.
30:29 Ils n'ont pas de DRH, ils n'ont pas de personnes
30:31 pour décrypter à la fois la complexité de nos dispositifs
30:34 et puis pour trouver le bon candidat.
30:37 Donc, on va l'accompagner.
30:39 Il faut savoir que quand on fait ça,
30:41 quand on va au devant des entreprises,
30:43 quand on les aide à définir la fiche de poste,
30:45 à sourcer les 3, 4 candidats qui vont bien leur aller,
30:48 voire même les accompagner parfois jusqu'à la fin de la période d'essai,
30:51 eh bien ça, ça fait plus de recrutements.
30:54 Plus de recrutements, c'est donc un bon investissement social.
30:57 La deuxième des choses, c'est qu'une fois qu'on a apporté
30:59 un meilleur service aux entreprises,
31:01 le pendant de ça, et moi ce que je dis aux entreprises
31:04 à travers ce rapport et ce qu'a apporté
31:06 le président de la République avec les entreprises s'engage,
31:09 c'est qu'il faut savoir s'ouvrir à tous les talents.
31:12 Et c'est là où les engagements vont être réciproques
31:15 aussi avec les entreprises, par des choses très concrètes.
31:17 Je peux vous dire, la boîte à outils qui cartonne et qui marche,
31:20 c'est les immersions en entreprise.
31:22 Donc ça pourra rentrer dans les heures des allocataires, par exemple ?
31:25 Oui.
31:26 Parce que ce n'est pas du travail.
31:27 L'enjeu, c'est de dire que ce n'est pas du travail.
31:28 Moi, je dis aux entreprises qui doutent parfois sur un profil,
31:31 eh bien prenez-le.
31:32 Testez-le.
31:33 Pendant une journée, une semaine, un mois,
31:35 ça s'appelle l'immersion facile.
31:36 Vous vous connectez, en trois clics, c'est possible.
31:38 Il y a déjà 80 000 immersions, 80 000 terrains de stage
31:42 qui existent en France.
31:43 Rejoignez ça.
31:44 Il se trouve que généralement, pour recruter un boulanger,
31:47 un agent comptable, peu importe, ou un développeur,
31:51 eh bien en fait, ça marche très bien.
31:53 Une journée, une semaine, un mois,
31:55 et là, on voit tout de suite si ça va coller ou pas
31:57 entre l'un et l'autre.
31:58 Pénalité ou pas au cas où l'allocataire dit
32:01 « Moi, je n'ai absolument pas envie de travailler,
32:02 je refuse ces 15-20 heures »,
32:04 est-ce que là, il se met en difficulté ?
32:07 Mais bien sûr.
32:08 Mais bien sûr.
32:09 Mais vous savez que RSA comme ARO,
32:11 c'est-à-dire l'aide au chômage,
32:14 la contrepartie, c'est bien qu'il y ait une implication
32:17 et un certain nombre d'engagements positifs.
32:20 Aide au retour à l'emploi.
32:21 Mais bien sûr.
32:22 C'est écrit.
32:23 C'est une aide au retour à l'emploi.
32:24 Et donc, si les personnes ne s'engagent pas,
32:27 ne s'impliquent pas, ne sont pas au rendez-vous,
32:29 ne viennent pas aux entretiens avec le conseiller,
32:31 ne viennent pas au job dating,
32:33 ne répondent pas aux offres d'emploi,
32:34 mais c'est déjà le cas,
32:35 simplement comme il y aura plus d'opportunités,
32:37 il y aura aussi plus d'engagement attendu
32:40 à part des demandeurs d'emploi.
32:41 Juste nous le confirmer,
32:42 parce que ça c'est l'ingénierie,
32:43 c'est l'organisation,
32:44 il y a évidemment dans votre rapport,
32:46 toute la manière dont vous osaturez
32:47 la décentralisation de tout cela,
32:49 les départements continueront à être les financeurs du RSA ou pas ?
32:53 Ou est-ce que le projet de loi
32:54 peut recentraliser ce financement ?
32:56 Surtout pas.
32:57 Pas de recentralisation.
32:58 Vous savez, moi je pense que
32:59 décentralisation, recentralisation,
33:00 c'est des mots du XXème siècle.
33:01 Ce qui compte, c'est par contre la coopération
33:04 et la coordination.
33:05 Et donc, derrière ces mots-là,
33:06 par contre, il faut s'en donner les moyens.
33:08 Et donc, c'est pour ça qu'on parle de système d'information
33:10 intégré ou interconnecté.
33:12 On va faire aussi l'Académie France Travail,
33:14 apprendre à se former ensemble.
33:15 Et donc, les départements,
33:16 c'est un formidable échelon
33:17 pour l'insertion des personnes en difficulté.
33:19 Simplement, comment voulez-vous réinsérer
33:21 les personnes en difficulté
33:22 si vous ne dealez pas avec la région
33:24 pour l'accès à la formation
33:25 adaptée aux gens les plus éloignés de l'emploi,
33:27 si vous ne dealez pas avec l'État
33:29 pour avoir les moyens de vos politiques d'emploi,
33:31 et si vous ne travaillez pas avec Pôle emploi
33:34 et avec les missions locales
33:35 pour identifier les candidats ?
33:37 J'oubliais, avant de nous quitter,
33:38 on a eu un round social assez long
33:40 de contestation de la réforme des retraites
33:43 par les syndicats.
33:44 Les syndicats, dont beaucoup d'organismes,
33:46 sont paritaires.
33:47 Je pense aux OPCO,
33:49 je pense à beaucoup d'organisations.
33:51 J'ai le sentiment qu'ils vous soutiennent
33:53 sur ce sujet-là en particulier.
33:55 Ils étaient très critiques sur le sujet des retraites.
33:58 D'abord, on a beaucoup travaillé
34:00 avec les partenaires sociaux.
34:01 Moi, j'échange, j'échange avec eux tout le temps,
34:04 que ce soit salariés comme patronat,
34:08 et puis aussi toutes les branches professionnelles
34:10 qui font un travail très important sur le terrain.
34:13 Et c'est une évidence,
34:16 le projet France Travail,
34:18 c'est de permettre un meilleur accompagnement,
34:20 d'investir vraiment dans l'accompagnement
34:22 des demandeurs d'emploi,
34:24 pour qu'ils puissent retrouver un travail,
34:26 un bon emploi qui leur correspond.
34:28 C'est bon aussi pour les entreprises,
34:29 dont c'est la principale difficulté,
34:31 le principal enjeu.
34:32 Vous voyez, il y a le président de la République
34:35 qui, encore aujourd'hui, avec Choose France,
34:38 va annoncer des investissements très importants.
34:41 Donc la dynamique est en place en France,
34:43 la dynamique économique.
34:44 Mais la clé du succès,
34:46 c'est que toutes les Françaises et tous les Français
34:48 puissent développer leur talent, leur potentiel,
34:50 et bénéficier de cette dynamique économique.
34:52 Et retrouver leur dignité,
34:54 parce que ça, c'est un sujet qui ouvre d'ailleurs
34:56 votre rapport, le rapport à la dignité
34:58 dans cette relation au travail.
34:59 Retrouver sens à sa vie.
35:00 Merci Thibault Guillouy,
35:02 merci d'être venu nous rendre visite,
35:04 parce que vous faites vraiment un vrai tour de France
35:05 à la rencontre de tous les acteurs.
35:06 Vous avez ce rapport,
35:07 et vous attendez évidemment,
35:08 avec beaucoup d'attention et d'intérêt,
35:10 ce projet de loi débattu dans l'hémicycle,
35:13 pour prendre la tête de France Travail.
35:16 Merci de nous avoir rendu visite,
35:17 c'est un vrai plaisir.
35:18 Puis j'espère que vous viendrez nous voir quand même,
35:19 lorsque vous serez à la tête de France Travail,
35:21 pour venir faire des points réguliers
35:22 sur la situation et la mise en place de vos actions.
35:25 Merci, merci à vous.
35:27 Et la suite de notre programme,
35:28 évidemment c'est Fenêtres sur l'emploi,
35:30 et j'accueille mon invité.
35:31 Fenêtres sur l'emploi,
35:45 tiens on va peut-être s'aérer un tout petit peu,
35:46 on va faire du sport,
35:47 peut-être partir à la montagne,
35:48 et s'intéresser justement des formations
35:50 pour les demandeurs d'emploi,
35:51 c'est un sujet important,
35:52 dans le secteur des sports de glisse,
35:54 et les sports marins, on est d'accord ?
35:56 C'est exactement ça.
35:57 Florent Verne, merci d'être là,
35:59 vous êtes responsable vente et marketing
36:01 au sein du groupe CNPC Sport,
36:03 et vous allez nous parler de,
36:05 d'apparence ça semble être une niche,
36:07 d'accompagner des demandeurs d'emploi sur ces métiers.
36:09 D'abord commençons par le début,
36:10 de quel métier parle-t-on, concrètement ?
36:13 Concrètement, bonjour à tous,
36:14 dans le cadre de cette formation,
36:15 on parle du métier de vendeur spécialiste water sport,
36:18 donc les sports d'eau,
36:19 mais plus communément les sports de glisse.
36:21 Donc surf, neige ?
36:24 Là on est vraiment sur le water sport.
36:26 Que sur l'eau.
36:27 À l'état liquide.
36:28 Donc ça veut dire concrètement que,
36:29 ces demandeurs d'emploi qui cherchent une formation,
36:33 sont accompagnés par CNPC,
36:35 pour apprendre ces métiers, on est d'accord ?
36:38 Tout à fait.
36:39 Quels sont les critères,
36:41 et les blocs de formation,
36:43 que l'on apprend pour devenir le bon vendeur
36:46 en sport de glisse et d'eau ?
36:48 Alors les critères, il y en a deux,
36:50 il y a deux gros enjeux.
36:51 Le premier, c'est maîtriser en fait,
36:53 l'ensemble des produits sportifs,
36:55 donc de la filière,
36:56 le surf, le stand-up, le foil, le wing foil,
36:59 parce que c'est vraiment l'évolution du marché,
37:01 des pratiques sportives,
37:02 donc ça c'est l'enjeu en fait,
37:03 c'est d'adapter, bien sûr, merci,
37:05 le kite, le windsurf,
37:07 donc c'est d'adapter les compétences,
37:08 sur le conseil des produits sportifs,
37:10 tout en suivant le marché actuel,
37:12 et l'évolution de ce marché.
37:13 Ça veut dire, quand je dis que c'est une niche,
37:15 vous touchez, la promo,
37:17 c'est combien de personnes,
37:18 vous allez chercher à Pôle emploi,
37:20 en partenariat avec Pôle emploi,
37:21 c'est combien de futurs vendeurs ?
37:23 Alors la niche qui représente en chiffre d'affaires,
37:25 700 millions d'euros, au niveau français.
37:27 La place du loisir en France.
37:29 C'est ça, donc ça c'est juste pour le marché des board sports,
37:31 donc les sports de glisse sur l'eau.
37:33 Là on va chercher,
37:35 actuellement on a des financements pour 15 personnes,
37:38 donc on est vraiment sur des petites cohortes,
37:40 dans la côte basco-orandaise,
37:42 pour placer ces gens-là,
37:44 sur des compétences opérationnelles commerce,
37:47 des sports de glisse, sur la côte.
37:49 Donc là, 15 places,
37:50 actuellement, dans le Pays Basque anglais.
37:52 Donc ça veut dire qu'on va les retrouver,
37:54 ceux qui sont, j'imagine, engagés déjà dans la formation,
37:56 puisque elle a commencé la formation.
37:58 On peut les retrouver quoi cet été ?
38:00 Dans ces espèces de pro-shop en bois,
38:02 un peu sympa, avec tout le cliché
38:04 que représentent les vendeurs de glisse ?
38:07 Alors il y a les deux.
38:09 Il y a le côté surf shop, effectivement,
38:12 avec cet historique très bois,
38:14 mais aussi des gros flapchics, de grosses entreprises,
38:16 comme des grandes marques,
38:17 comme Board Rider, Zoyip Curl ou autre.
38:19 Donc on est quand même sur un marché qui est structuré,
38:21 qui l'est de plus en plus.
38:22 Donc on va les retrouver chez des partenaires,
38:24 comme Oxbow, comme Ikerl, comme Board Rider,
38:26 comme Decathlon, comme Intersport aussi,
38:28 qui ont des gros rayons sur les sports d'eau.
38:31 Mais aussi dans les écoles de surf,
38:33 et pour certains, dans les fonctions transverses
38:35 chez les marques de sports d'eau et de sports de glisse.
38:37 Oui, ça, après, ils peuvent aussi monter
38:39 au sein directement des marques,
38:41 pour être éventuellement des commerciaux,
38:43 pour pouvoir démarcher, se déplacer,
38:45 comme ça se fait sur tous les produits de sport d'ailleurs.
38:47 Tout à fait.
38:48 Le profil, parce que là, vous avez votre promo,
38:50 donc vous avez déjà un premier regard sur cette promo.
38:53 C'est quoi ?
38:54 C'est des jeunes plutôt issus des bords de mer ?
38:56 C'est plutôt des Parisiens qui ont renversé la table
38:59 et qui se sont dit "Tiens, mais si j'allais apprendre ce métier,
39:02 c'est qui ?"
39:03 Alors, ça, c'est intéressant.
39:04 C'est qu'en fait, on a les deux.
39:06 D'un côté, ce qu'il faut, c'est l'affinité et la passion.
39:08 Donc la passion ou la pratique, dans certains cas.
39:12 Effectivement, quand on est vendeur ou vendeuse,
39:14 c'est mieux, parce qu'il faut absolument pratiquer
39:17 soit l'ensemble de ses sports, soit une majorité.
39:20 Mais on a aussi des profils, par exemple,
39:22 qui ont été skimans, avec le CNPC par exemple,
39:24 qui ont fait des saisons dans les stations de ski l'hiver
39:26 et qui veulent avoir un vrai projet de pluriactivité
39:29 et trouvent aussi du job l'été dans leur domaine de passion pour le sport.
39:32 La glisse sur la neige l'hiver et puis le reste de la saison,
39:35 parce que c'est un vrai sujet pour les moniteurs de ski ou les skimans,
39:37 c'est de trouver le boulot qui va bien jusqu'à la réouverture en novembre.
39:41 C'est ça. Donc là, on joue là aussi.
39:43 Concrètement, là, aujourd'hui, la promo, elle sort,
39:46 elle a un emploi, parce que la vraie question des formations,
39:48 c'est de se dire, bon, on fait une formation,
39:50 mais on n'est pas sûr de... Est-ce qu'aujourd'hui, déjà,
39:52 les marques vont les chercher ?
39:54 Oui. C'est très simple. L'an passé, on a lancé 100 % de placement.
39:57 100 % de placement. Cette année, là, on a identifié environ 150 postes,
40:03 30 postes en dynamique avec le CNPC Sport pour Serre-aux-Côtes-Monts cet été,
40:07 et on a 15 personnes en formation.
40:10 C'est trop faible.
40:12 Oui. C'est pour ça que là, c'est l'étape 1.
40:14 On a, bien sûr, l'étape 2 et 3 de déploiement de la formation qui est prévue.
40:17 Vous organisez donc du 2 mai au 9 juin à Anglette, c'est ça ?
40:20 C'est bien ça.
40:22 C'est un site de formation délocalisé.
40:24 Donc, en amont, vous nous dites, 1, il y a une pénurie de main-d'œuvre dans votre secteur,
40:27 c'est clair. Notre promo, elle est trop faible, 15, il en faut 4 fois plus.
40:32 C'est quoi l'objectif ? C'est que vous allez sur site pour dire,
40:35 ben, on est là, il y a du boulot, venez.
40:38 Alors, nous, on a toujours fonctionné comme ça.
40:40 C'est qu'on a déjà une approche très terrain.
40:42 Donc, avant de faire ça, on a rencontré, on a fait un échantillon d'environ 70 points de vente
40:46 pour identifier les besoins ou compétences.
40:48 C'est beaucoup de vendeurs, ils cherchent des vendeurs, des techniciens, des gens qu'ils connaissent ?
40:51 C'est la majorité.
40:52 C'est ça, on est d'accord.
40:53 Des vendeurs qui sont aussi en capacité à gérer la vente, la location,
40:57 et dans certains cas, tout ce qui est réservation d'une école de surf.
41:00 Donc, il faut aussi libérer des échanges de ces métiers-là.
41:02 Donc, c'est-à-dire que gérer son fichier, être capable de pouvoir faire de la résa,
41:05 et parfois même, j'imagine, pouvoir être capable d'accompagner des groupes,
41:08 parce que parfois, certains en sont diplômés.
41:11 C'est ça, et on a le cas de personnes qui ont des projets ou qui ont déjà leur BPJ sur surf,
41:16 mais qui ont besoin d'une compétence commerciale pour jouer sur les deux métiers.
41:19 Et peut-être même dans l'esprit de certains, puisqu'on en parle beaucoup,
41:22 de ces entrepreneurs audacieux sur Bismarck, certains se dirent,
41:24 mais après tout, si je montais ma petite entreprise aussi,
41:28 où je joins la formation, les cours, et puis je distribue des marques,
41:33 est-ce que c'est une réflexion qu'ils ont ?
41:35 C'est une réflexion qu'ils ont pour certains.
41:37 On a deux formations de bac à bac +5, avec une partie création d'entreprise.
41:41 Donc oui, ça, on l'ouvre régulièrement.
41:43 Et puis là, on est en relation avec l'Euro-Syma, qui est la fédération qui promouvoit la Federglis,
41:47 qui ont des solutions pour construire des projets.
41:50 Anglette, mais vous n'y êtes pas tous les jours, parce que c'est du 2 mai au 9 juin,
41:54 donc j'imagine le week-end, comment ça se passe ?
41:56 Anglette, c'est que cinq semaines, on s'est délocalisé, parce qu'il faut être au cœur,
41:59 il faut être au racine, il faut être à la filière.
42:01 L'industrie est là-bas, au niveau France, mais aussi au niveau européen.
42:06 Donc en fait, on est dans les bâtiments qui ont été créés,
42:09 à la dynamique de l'Euro-Syma, qui est un bâtiment pépinière,
42:13 hauteur d'entreprise de la Federglis.
42:15 Water Sport.
42:17 Merci, Florent Verde, d'être venu donner envie d'aller surfer, de prendre la planche,
42:20 de kiter, de faire tous les sports de glisse qui cartonnent en ce moment,
42:24 notamment le kite, qui est en train de prendre des proportions assez impressionnantes.
42:27 Le kite prend beaucoup, et les sports de vent de plus en plus.
42:29 Et le vent. Merci, responsable vente et marketing chez CNPC Sport.
42:33 Allez donc à Angleterre, si vous passez par là, parce que vous serez là-bas.
42:36 Et puis peut-être allez sur le site pour voir s'il n'y a pas une promo qui se prépare.
42:39 C'est des métiers qui, je pense, sont assez géniaux quand on aime ces sports.
42:43 Merci de nous avoir rendu visite, c'est un vrai plaisir.
42:45 L'émission est terminée. Merci à vous, merci de votre fidélité.
42:48 Merci à toute l'équipe qui m'aide à préparer l'émission.
42:50 Raphaël à la réalisation, Saïd Ausson.
42:52 Merci à l'équipe de programmation, Nicolas Juchat, évidemment, et Alexis.
42:56 Merci à vous pour vos messages.
42:58 Demain, c'est férié, et on se retrouve évidemment après-demain.
43:01 D'ici là, portez-vous bien. Bye, bye.
43:03 [Musique]

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