Laurent Saint-Martin : «Choose France c'est la revitalisation des territoires»

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Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, répond aux questions de Dimitri Pavlenko à l'occasion du sommet Choose France qui s'est tenu à Versailles. Ensemble, ils s'intéressent à l'importance de la réindustrialisation de la France.
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Transcription
00:00 - Et 7h12 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le directeur général de Business France.
00:05 - Bonjour Laurent Saint-Martin. - Bonjour.
00:06 - Bienvenue sur Europe 1, Laurent Saint-Martin, on vous connaissait auparavant,
00:10 vous étiez député pour la République en marche, aujourd'hui directeur général de Business France.
00:14 On va parler de Choose France dans un instant,
00:16 200 patrons de grandes entreprises internationales qui ont répondu présent.
00:19 Pour quel bilan on va voir ces 13 milliards d'euros d'investissement annoncés,
00:24 ce que ça représente pour l'économie française ?
00:25 Peut-être un mot d'abord sur Business France que vous dirigez,
00:29 c'est l'agence chargée du développement international des entreprises françaises,
00:32 concrètement qu'est-ce que vous faites Laurent Saint-Martin ?
00:35 - Bonjour, concrètement Business France ouvre la porte de l'international à l'économie française en général,
00:39 c'est-à-dire attirer les investissements étrangers en France,
00:42 on en a beaucoup parlé ces derniers jours avec Choose France,
00:44 mais aussi exporter, c'est-à-dire porter nos entreprises françaises,
00:47 notamment nos PME, nos entreprises de taille intermédiaire,
00:50 à l'étranger pour qu'elles puissent justement vendre leurs produits,
00:53 vendre leurs services, s'implanter à l'international,
00:55 et donc réussir de façon au-delà des seules frontières françaises et européennes.
01:02 - Alors c'est un des maillons de la chaîne,
01:03 parce que par exemple de la garantie à l'export, etc.,
01:05 il y a des organismes qui font ça très bien,
01:07 la Coffas par exemple,
01:08 vous faites quoi vous Business France pour les entreprises françaises
01:10 qui veulent conquérir un marché à l'étranger ?
01:12 - Nous avons 1500 collaborateurs répartis dans un peu plus de 55 pays
01:16 qui sont des experts locaux de comment réussir en affaires dans ces locaux,
01:20 dans ces pays-là.
01:21 Donc très concrètement, vous êtes un patron de PME,
01:24 s'il y a des patrons de PME qui nous écoutent aujourd'hui,
01:26 vous sollicitez Business France,
01:27 c'est un service public qui est là pour vous aider à réussir à l'international.
01:31 - C'est gratuit, c'est payant ?
01:32 - Alors il y a des prestations qui sont gratuites,
01:34 d'autres qui sont payantes.
01:35 Nous sommes un modèle hybride,
01:37 comme il est sain je crois pour nos finances publiques,
01:39 et aujourd'hui le chef d'entreprise peut réussir à l'international
01:43 en se faisant dérisquer son accompagnement
01:45 pour connaître les règles du jeu pour réussir.
01:47 - Dérisquer c'est enlever le risque, je précise.
01:49 - Oui, c'est un terme un peu à la mode,
01:52 mais extrêmement important quand vous êtes un chef d'entreprise,
01:54 parce que l'international, parfois ça fait peur,
01:56 on ne sait pas comment faire, on ne parle pas la langue du pays,
01:58 on ne connaît pas les règles du jeu pour réussir en local,
02:01 et donc il vous faut des personnes qui vous accompagnent.
02:03 Et ça c'est le rôle de Business France,
02:05 c'est vous faire réussir quand vous voulez exporter,
02:07 quand vous voulez vous lancer à l'international.
02:08 - Alors Choose France, Laurent Saint-Martin,
02:10 cette année donc 28 projets annoncés,
02:12 13 milliards d'euros d'investissement au total,
02:15 à la clé 8000 créations d'emplois directs.
02:18 Bon, ça représente quoi ces quelques chiffres que je viens de donner ?
02:21 - Alors d'abord ça représente du très concret pour nos territoires en France.
02:25 Il faut savoir que plus des trois quarts des projets d'investissement industriel,
02:29 parce que cette édition de Choose France est très industrielle,
02:32 les trois quarts de ces investissements
02:34 sont faits en général dans des villes de moins de 20 000 habitants.
02:37 Il faut bien se rendre compte que Choose France,
02:39 c'est la revitalisation des territoires.
02:41 Certes l'événement est à Versailles et montre,
02:44 on va dire, l'excellence de l'attractivité française,
02:49 mais il ne faut pas oublier qu'à la fin ce sont des emplois industriels
02:52 dans nos territoires français qui sont très concrets.
02:54 Donc voilà ce que ça représente.
02:55 - Mais il y a un casting qui est fait, une mise en scène,
02:57 si je peux dire, autour de Choose France pour dire,
02:59 "Regardez, on a choisi Sargemin en Moselle par exemple,
03:02 pour un site qui va produire des panneaux photovoltaïques."
03:05 Il y a une forme de mise en scène un petit peu aussi, il faut le dire.
03:07 - Choose France, c'est une journée par an
03:10 qui consacre les plus beaux projets
03:12 qui vont être effectivement investis sur le territoire français
03:16 dans les prochains mois, les prochaines années.
03:17 Et on fait ça chaque année.
03:18 Il ne faut pas oublier que tout le reste de l'année,
03:21 il y a à peu près 35 nouvelles annonces d'investissement par semaine en moyenne.
03:25 - Il y en a combien l'an dernier par exemple ?
03:27 - Il y en a à peu près 1250, 1260,
03:30 qui sont faites chaque année par les équipes de Business France
03:32 qui vont chercher dans les pays étrangers
03:34 les potentiels investisseurs pour qu'ils viennent investir en France.
03:38 Mais il faut dire que depuis 6 ans,
03:39 la donne a complètement changé pour la marque France.
03:42 Nous sommes devenus plus compétitifs par une fiscalité plus attractive.
03:45 Nous avons un droit du travail qui s'est assoupli.
03:48 Nous avons résisté mieux que les autres pays aux crises,
03:50 Covid, guerre en Ukraine, inflation.
03:52 Et nous avons réinvesti, notamment avec le plan France 2030,
03:55 54 milliards d'euros dans la décarbonation de l'industrie
03:58 et les industries d'avenir.
03:59 Ce phare à l'international que Business France porte
04:02 avec le président de la République, avec le gouvernement français,
04:04 pour dire "il fait bon investir en France, il fait bon employer en France",
04:07 il a fonctionné ces dernières années.
04:09 Et le résultat, c'est Tchouz France.
04:11 Mais Tchouz France n'est que le résultat
04:13 d'efforts d'attractivité qui ont été faits,
04:15 notamment portés par le président de la République.
04:16 - Mais donc cette réputation que la France traîne encore,
04:19 d'enfer fiscal, de volcans social,
04:22 vous parlez à des étrangers, des Américains,
04:24 ils vous parlent beaucoup par exemple des images
04:25 des montagnes de poubelles dans Paris,
04:26 ça les a beaucoup marquées.
04:28 Vous dites que pour des investisseurs,
04:30 des entrepreneurs internationaux,
04:31 finalement tout ça est un petit peu secondaire
04:33 face à d'autres atouts que peuvent être,
04:34 par exemple, c'est vrai, l'énergie nucléaire.
04:36 On a vu que ça fait partie aujourd'hui des atouts
04:38 qui sont souvent mis en avant, nos autoroutes,
04:40 la situation géographique du pays, etc.
04:42 - L'éducation, contrairement à ce qu'on dit souvent en France également.
04:46 Vous savez, l'investisseur international, il est rationnel.
04:49 Il veut savoir si l'usine qu'il va implanter
04:51 dans les Hauts-de-France, en Occitanie,
04:53 va prospérer, va créer des emplois
04:55 et va lui permettre de générer d'autres investissements.
04:57 - Est-ce qu'il vous demande de l'argent public aussi, Laurent Stamartin ?
04:59 - Il y a effectivement une part de financement,
05:00 comme partout dans le monde,
05:03 de financement public qui accompagne
05:04 les implantations d'entreprises.
05:05 - C'est systématique ou pas ?
05:07 - C'est pratiquement systématique dans les projets significatifs.
05:09 Il y a une part d'argent de l'État,
05:11 mais aussi des collectivités territoriales.
05:12 - Je vous dis ça parce que Prologium, par exemple,
05:14 le Taïwanais qui s'installe à Dunkerque,
05:16 sur un investissement de 5,4 milliards, je crois,
05:19 c'est 1 milliard d'euros que l'État va mettre sur la table
05:22 pour aider Prologium à s'installer,
05:23 et 5,1 milliards qui va être donné
05:25 dès le départ pour l'implantation de l'usine.
05:27 - Il y a des incitations financières qui sont faites en France,
05:29 comme dans les autres pays.
05:31 Regardez les États-Unis avec leur plan de l'IRA,
05:33 l'Inflation Reduction Act,
05:34 ce sont des mesures d'attractivité financière
05:37 pour attirer les projets.
05:39 Nous sommes dans une compétition mondiale.
05:40 L'attractivité, c'est une compétition mondiale.
05:42 Donc, deux choses.
05:42 Une, où nous ne voulons pas jouer
05:44 et nous ne bénéficierons pas de ces grands investissements
05:48 pourvoyeurs d'emplois et créateurs de valeurs dans notre pays,
05:50 ou alors nous voulons participer à cette compétition mondiale,
05:53 et alors, effectivement, le financement fait partie
05:55 des solutions nécessaires.
05:56 - Un mot sur celui qui a été la star hier inattendue,
05:59 l'invité surprise, Elon Musk.
06:01 Est-ce que vous en savez plus sur le patron de Tesla,
06:04 de SpaceX également ?
06:05 Est-ce que vous en savez plus sur les investissements
06:07 significatifs de Tesla en France,
06:09 dont il a parlé, Laurent Saint-Martin ?
06:11 - Non, je crois qu'il a précisé que c'était encore tôt
06:13 pour donner plus d'informations.
06:16 - C'était programmé sa visite ou ça a été gardé secret
06:19 ou véritablement il s'est invité de lui-même ?
06:21 - Non, il ne s'est pas invité de lui-même,
06:23 mais effectivement, ça a été dévoilé un peu à la dernière minute.
06:27 C'était intéressant parce que nous avons fait une table ronde
06:29 sur l'industrie verte et Tesla a évidemment un rôle majeur
06:32 en tant que constructeur de véhicules électriques là-dedans.
06:35 Il a montré à la fois tout son intérêt pour la France comme pays,
06:38 pour l'Europe comme marché,
06:39 et effectivement a laissé ouvert la porte d'un investissement en France
06:44 dans un futur moyen-long terme qu'il n'a pas précisé.
06:47 Mais ça veut dire quoi ?
06:48 Ça veut dire que pour une entreprise comme Tesla,
06:51 il va y avoir besoin de production en Europe,
06:53 au-delà de ce qu'ils font déjà en Allemagne,
06:55 et donc ça pourrait se passer en France.
06:57 À nous aussi de savoir attirer ces très belles industries mondiales.
07:00 - Merci Laurent Saint-Martin,
07:01 le directeur général de Business France,
07:02 invité d'Europe 1 ce matin.
07:04 On va continuer à parler de Choose France dans un instant
07:06 avec Nicolas Bouzou, mais dans moins de cinq minutes.

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