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Loïc Signor, porte-parole Renaissance et candidat dans la 3ème circonscription du Val-de-Marne répond aux questions de Pierre de Vilno.
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00:00Il est 7h12 sur Europe 1, Pierre Devineau vous recevez ce matin le candidat ensemble au second tour des législatives dans le Val-de-Marne, Loïc Signor.
00:10Bonjour Loïc Signor. Bonjour. Merci d'être avec nous. Pourquoi le président est-il si silencieux depuis une semaine alors qu'il est généralement très omniprésent j'allais dire ?
00:18Il faudrait savoir ce que vous voulez. Il y a une semaine vous nous demandiez pourquoi le président parlait trop.
00:23Oui mais aujourd'hui je vous demande pourquoi est-ce qu'il est silencieux.
00:25C'est la preuve d'un manque de votre part sans doute de la parole présidentielle. Preuve qu'il compte encore dans ce pays et que sa voix est attendue. Je m'en félicite.
00:33Je pense qu'il a simplement laissé place à ce second tour pour les élections législatives, à cette bataille que nous devons mener face à deux extrêmes et particulièrement le Rassemblement National.
00:48Et Gabriel Attal qui a mené cette bataille avec détermination je crois a pris la place qu'il devait prendre dans cette campagne pour les élections législatives face à d'autres prétendants à Matignon.
01:02Nous avons toujours été clair c'est une campagne pour des élections législatives pour choisir notre premier ministre et nous souhaitons que Gabriel Attal poursuive sa mission à Matignon.
01:10Et donc c'était son rôle de mener cette campagne. Il le fera encore aujourd'hui dans les médias, sur le terrain et jusqu'à la fin de cette campagne officielle à 23h59.
01:20Je note que vous êtes contre deux extrêmes. On va y venir dans un instant. Juste cette dissolution surprise pour récupérer 30 sièges selon les calculs.
01:29Alain Minc parle de narcissisme pathologique d'Emmanuel Macron. Est-ce que vous pensez vous aussi qu'il y a de quoi s'inquiéter de la santé du président ?
01:36Absolument pas et je trouve que ces commentaires sont déplacés. On ne parle pas comme ça du président de la République.
01:41Parce que c'est le président ?
01:42Quel qu'il soit, oui. C'est la fonction.
01:44On ne peut pas avoir d'avis sur le président de la République ?
01:46Je crois que quand on parle d'un point de vue psychologique, quand on parle de santé mentale, quand il s'agit du président de la République, on ferait mieux de s'abstenir.
01:55Et je trouve que ce commentaire est déplacé. Ce n'est pas le premier auquel nous assistons.
01:59Je crois qu'il faut respecter la fonction. Je crois qu'il faut respecter le choix du président de la République, courageux, de donner la parole aux Français à nouveau,
02:08après une situation politique particulièrement compliquée, singulière, ces deux dernières années.
02:15Je crois que nous avons assisté aux prémices de ce que nous assistons il y a deux ans, avec la volonté des Français de mettre cette Assemblée Nationale en situation de majorité relative.
02:24Je crois que nous allons pousser sans doute le curseur encore un peu plus loin, avec cette majorité difficile à trouver, pour quelle partie que ce soit.
02:32Et donc il va falloir trouver une entente, une union, des accords de projet, des compromis, du consensus. Pour moi, ce ne sont pas des gros mots.
02:40Justement, au début, on disait ni ni, ni LFI, ni RN. Maintenant, c'est ni tout court dans la voie de beaucoup de vos congénères de Renaissance et d'Ensemble, aucune voie ORN.
02:50Et cette proposition de cette coalition XXL tirant vers la gauche, Loïc Signor, je vous ai suffisamment vu et entendu critiquer la France Insoumise, les communistes,
03:01certains écologistes et socialistes, notamment dans des émissions de débats, pour ne pas comprendre comment, tout d'un coup, vous leur laissez une chance.
03:07Ce n'est pas tout à fait vrai, si vous me le permettez. J'ai toujours été intransigeant avec la France Insoumise.
03:12Et vous l'êtes encore ?
03:13Oui, qui représente, selon moi, un véritable danger pour ce pays.
03:17Oui, mais Louis Boyard, par exemple, compte sur Renaissance pour pouvoir remporter l'éliminatif.
03:22Patrick Vignal, à Montpellier, laisse sa place à Nadia Bellaouni, une candidate NFP issue des Insoumis. Il y a des exemples comme ça partout.
03:28Vous savez pourquoi ? Parce que mathématiquement, arithmétiquement, on ne pourra pas avoir une majorité LFI. Il n'y aura pas de gouvernement LFI.
03:38LFI sera trop faible en termes de députés pour gouverner.
03:43En revanche, il y a un risque pour que le Rassemblement National soit en capacité d'avoir une majorité absolue.
03:48Et donc, nous avons toujours préféré avoir des Insoumis dont on connaît le comportement, dont on connaît déjà l'attitude,
03:54mais dont on sait aussi qu'ils n'ont rien fait pendant deux ans et qu'ils ne feront rien pendant les trois ans qui nous séparent de la prochaine élection présidentielle.
03:59Donc, pour vous, le problème LFI, le problème LFI, il est réglé ?
04:02Il est réglé. En revanche, je n'ai jamais eu de mots aussi durs vis-à-vis des écologistes, vis-à-vis des socialistes,
04:09parfois des communistes quand ils étaient associés effectivement avec la France Insoumise sur certains thèmes, notamment internationaux.
04:15Vous voyez où je veux en venir. Ce n'est pas le cas de tous. Je m'entends très bien avec Léon De Fontaine.
04:19Je me suis toujours très bien entendu avec Fabien Roussel, dont d'ailleurs je regrette la disparition du mandat de député.
04:26J'ai aussi eu la dendure contre les Républicains, notamment contre les Républicains de l'Assemblée Nationale.
04:32Et je vais vous prendre un exemple qui résume selon moi la situation telle qu'elle est aujourd'hui, la réforme des retraites.
04:38Nous avons réussi à l'amender, à la négocier, à trouver un compromis avec qui ? La droite sénatoriale, Gérard Larcher, Bruno Retailleau.
04:45Je sais que nous avons des désaccords avec Bruno Retailleau, mais ils ont été exemplaires.
04:49Et le matin, c'était un jeudi, du passage au vote à l'Assemblée Nationale, Olivier Marlex, qui est en grande difficulté aujourd'hui,
04:57Éric Ciotti ne nous dit pas ce qu'il compte faire. Il joue au poker avec cette réforme qu'il souhaitait mettre en place depuis 30 ans.
05:06Cela nous emmène au 49-3. Et donc là, j'ai été très dur avec les Républicains qui n'ont pas joué franc jeu.
05:12En réalité, on sait pourquoi. Éric Ciotti attendait simplement une dissolution pour passer avec Pertefraka au Rassemblement National.
05:18Mais toutes celles et ceux avec lesquels j'ai pu être dur, c'est toutes celles et ceux qui, à un moment donné, par opposition systématique,
05:27obsession anti-Macron, n'ont pas joué le jeu, justement, de l'entendre sur des projets, sur des textes.
05:32Et ça va de la gauche socialiste à la droite LR. Et maintenant, j'appelle tout le monde à la responsabilité.
05:38Soit nous nous unissons sur des projets, sur des textes, sur un contrat de gouvernement. Peu importe, en fait.
05:44Y compris les candidats LFI qui diront... Attendez, laissez-moi finir ma phrase.
05:50Qui diront nous avons été élus grâce au désistement de Renaissance.
05:55Ça va arriver dans quelques circonscriptions.
05:59Non, parce que j'ai écouté très attentivement Clémence Guettet hier sur les antennes de France Télévisions.
06:04Elle ne veut pas entendre parler d'un moindre reniement sur son programme.
06:07Pour l'instant.
06:08Non, mais écoutez, moi je ne travaillerai pas avec la France Insoumise. Jamais.
06:11Et je crois que mes collègues députés ne travailleront pas avec la France Insoumise.
06:16Parce que la France Insoumise, c'est Jean-Luc Mélenchon.
06:18Et je salue par ailleurs l'attitude extrêmement responsable de François Ruffin,
06:22qui n'a pas toujours été responsable, notamment au moment des Gilets jaunes,
06:25où il voulait sortir, je le cite, Macron de l'Elysée.
06:28Aujourd'hui, il a changé d'état d'esprit parce qu'il a compris qu'il valait mieux donner un peu à Macron que toi, Mélenchon.
06:32Est-ce que justement, est-ce qu'il n'a pas raison, alors que la campagne a tourné à la violence,
06:37on l'a vu avec l'agression de Prisca Thévenot et de ses compagnons de campagne,
06:4130 000 policiers et gendarmes prêts à être déployés à l'issue du second tour,
06:45François Ruffin n'a-t-il pas raison d'appeler au calme, à la sérénité, à la tendresse même ?
06:50Tendresse en politique, c'est difficile à obtenir.
06:53Mais le calme, oui.
06:54Le calme est nécessaire.
06:57Le calme est nécessaire, l'apaisement est nécessaire.
07:00C'était une campagne extrêmement violente, avec des comportements militants,
07:04parfois au bord de la violence, c'est vrai.
07:10Parfois, cette violence a été constatée, et j'ai une pensée pour Prisca Thévenot,
07:13pour le militant qui aidait à coller les affiches d'Olivier Véran,
07:17à toutes celles et ceux, je ne les ai pas en tête, et malheureusement,
07:19ils sont nombreux qui ont subi cette violence.
07:21Je crois que la politique, ce n'est pas la violence,
07:24je crois que le débat, ce n'est pas le pugilat,
07:25et je crois que la France des Dimancheois devra revenir à l'apaisement,
07:28et ça va dans le sens de ce que je vous disais précédemment.
07:30Trouvons ensemble des compromis.
07:33Là où il y a des forces républicaines, il y a un chemin républicain.
07:36Vous allez regarder le foot ce soir ?
07:38Évidemment, avec les militants.
07:39Un international de foot qui commente la politique, ça vous choque ?
07:42Non, pas du tout.
07:44Pas du tout.
07:45Pas du tout, c'est un citoyen comme les autres,
07:47qui, de surcroît, porte le maillot de l'équipe de France,
07:51porte le coq, le drapeau.
07:53Vous vous souvenez, on a suffisamment commenté
07:55les sportifs qui ne chantaient pas la marseillaise,
07:57on leur a suffisamment reproché de s'impliquer,
08:00de la mauvaise manière, selon certains,
08:02leur comportement en dehors ou sur le terrain,
08:05pour ne pas saluer des prises de positions
08:08de sportifs respectables, responsables,
08:10après chacun a son avis.
08:11Mais c'est des voix qu'il faut entendre.
08:12Merci beaucoup Loïc Signore d'avoir été avec nous sur Europe 1.