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Florence Lustman, présidente de France Assureurs, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils s'intéressent au montant de la facture climatique pour les assurances.
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Transcription
00:00 Quels sont les risques qui pèseront le plus lourd cette année sur le monde en général et la France en particulier ?
00:05 Le monde de l'assurance publie ce matin sa cartographie 2023.
00:09 La présidente de France Assureur est l'invitée d'Europe Matin. Bonjour Florence Lussmann.
00:13 Bonjour Dimitri Vavenenko.
00:15 Bienvenue sur Europe 1 France Assureur. C'est le syndicat professionnel des grandes compagnies d'assurance.
00:21 Alors on va se faire un peu peur avec vous mais anticiper les catastrophes ça fait partie du job d'assureur.
00:26 Florence Lussmann, chaque année depuis 6 ans vous vous livrez à cet exercice de prospective.
00:30 Alors ce qui ressort prioritairement je trouve cette année Florence Lussmann c'est que vous parlez d'un triptyque de crise.
00:36 Ça m'a fait penser à ce dont on a beaucoup parlé à Davos cette année et la semaine dernière, la fameuse polycrise.
00:41 Quand les crises s'enchevêtrent les unes aux autres deviennent indémêlables pour n'en faire plus qu'une.
00:46 Oui, traditionnellement dans cet exercice de cartographie des risques nous essayons de projeter à 5 ans,
00:52 c'est un exercice prospectif, les principaux risques qui nous menacent.
00:57 Et bien cette année pour la première fois rentrent dans les 5 premières places du classement 3 risques,
01:04 comme vous le dites et comme ça a été dit à Davos, qui s'interprénètrent totalement.
01:08 Dans ces 3 risques on va trouver l'environnement économique dégradé, les menaces sur les approvisionnements,
01:15 approvisionnement en matières premières, approvisionnement en énergie et puis le risque politique global.
01:22 Et ça c'est une nouveauté de cette année et on considère que ça va continuer au moins sur les 5 prochaines années.
01:28 Donc ce sont vraiment des risques lourds qui font une percée dans notre classement cette année.
01:33 Et on comprend que l'imprévisibilité des choses, les nuages qui vous bouchent la vue sur l'horizon des événements,
01:39 ça pèse lourd aujourd'hui dans ce que vous appelez les risques.
01:44 On va s'arrêter un instant sur les chiffres que vous nous livrez aussi ce matin sur l'impact du dérèglement climatique.
01:50 On sait combien l'actualité en a été émaillée l'année dernière entre l'été, les chaleurs étouffantes,
01:56 le gel qui tombe à des moments totalement improbables.
02:00 Vous évaluez la facture climatique pour la France à 10 milliards d'euros.
02:05 Je crois qu'il n'y a qu'une année dans les 40 dernières qui viennent de s'écouler où on a fait plus que ça.
02:09 10 milliards d'euros.
02:10 Absolument. 2022, sur le front des événements climatiques, c'est véritablement l'anus horribilis.
02:18 Pour donner quelques chiffres comparatifs, dans les années 80 par exemple,
02:23 en moyenne, ces événements naturels, ça coûtait 1 milliard d'euros par an.
02:28 Sur les 5 dernières années qui ont précédé 2022, on était à 3 milliards et demi d'euros par an.
02:33 Donc déjà un triplement.
02:34 Mais là, 2022, c'est 10 milliards d'euros. Les Français le savent bien.
02:40 Ils ont vécu tous ces orages de grêle qui ont été très très intenses,
02:44 avec des grêlons qui maintenant atteignent la taille d'une balle de tennis et non plus d'une balle de ping-pong.
02:50 On avait des tornades aussi.
02:51 Avec des tempêtes, avec des inondations.
02:53 Et en parallèle, une année également exceptionnelle sur le front de la sécheresse.
02:59 Donc tout ça se conjuque pour arriver effectivement à un montant d'événements naturels
03:04 qui atteint maintenant 10 milliards d'euros pour cette année 2022.
03:08 - Alors il y a eu 99 années exceptionnelles où la facture climatique avait atteint près de 15 milliards d'euros.
03:13 Mais il y avait eu cette tempête Lotar qui avait été totalement imprévue.
03:16 Est-ce que vous croyez, Florence Kluzman, que 10 milliards d'euros par an passaient le montant moyen maintenant
03:22 de la facture climatique chaque année auquel il faut s'attendre ?
03:25 Difficile à dire.
03:26 - En 2021, on a étudié ces phénomènes et on a essayé de les projeter sur les 30 prochaines années
03:33 avec des chercheurs en météorologie, avec des économistes.
03:37 Ce qui ressort de notre étude, c'est que sur les 30 prochaines années en cumulé,
03:43 nous pensons que le coût de ces événements naturels va doubler par rapport à ce qu'on a constaté sur les 30 dernières années.
03:51 Et ce coût pourrait atteindre plus de 140 milliards d'euros.
03:55 - Vous parlez au niveau mondial ?
03:57 - Non, je parle pour le niveau français.
03:59 - Pour la France ?
04:00 - Pour la France, en cumulé sur les 30 prochaines années.
04:03 Mais c'est de toute façon en ligne avec ce qu'on constate.
04:06 Ce qu'on constate aujourd'hui, c'est une intensification des phénomènes et une augmentation de leurs fréquences.
04:13 On l'a vu en 2022, il y a eu beaucoup plus d'orages de grêle, par exemple,
04:18 et effectivement des phénomènes plus intenses avec des grêlons beaucoup plus gros.
04:22 - Mais qu'est-ce que ça change pour les assureurs et pour les assurés, Florence Lussmann ?
04:26 Parce qu'on vous écoute là ce matin, on se dit "mais ma prime d'assurance, si ça doit tripler, quintupler, qu'est-ce que ça va devenir ?"
04:32 Est-ce que c'est encore assurable ? Le risque climatique est-il encore assurable ?
04:35 - Il est encore assurable parce que nous avons la chance en France d'avoir ce régime des catastrophes naturelles,
04:41 qui est un régime universel, solidaire,
04:45 qui fait qu'on peut mutualiser ce risque sur l'ensemble des personnes qui sont assurées en dommage.
04:52 Et du coup aujourd'hui, en moyenne, un particulier va payer 25 euros par an
04:58 pour s'assurer contre ces événements climatiques dès lors qu'il rentre dans le cadre du régime de catastrophes naturelles.
05:05 - Un viticulteur par exemple, un arboriculteur, alors là on est sur des enjeux beaucoup plus lourds pour eux, effectivement, c'est d'autres questions.
05:12 - Oui, mais il y a en ce moment des projets sur l'assurance agricole,
05:16 donc je dirais que par rapport à d'autres pays, en tout cas, on est plutôt bien protégés.
05:21 Ceci étant, vous avez raison, ces montants, évidemment, challenge l'équilibre du régime de catastrophes naturelles,
05:27 donc il faut le consolider, mais il faut absolument en conserver le principe, parce qu'il est très protecteur pour nos concitoyens.
05:34 - On ne pourra pas passer en vue les risques un par un.
05:36 Alors je note la disparition du risque pandémique, mais maintenant je pense que c'est bien intégré par les assureurs.
05:40 Arrêtons-nous un instant sur celui que vous placez tout de même numéro 1 pour les cinq prochaines années, c'est le risque cyber.
05:46 On l'a vu avec les hôpitaux attaqués, qui parfois sont obligés de revenir au papier.
05:51 Il y a cette phrase qui m'a marqué de Gérald Darmanin l'année dernière qui nous disait
05:54 "Une entreprise sur deux a été victime d'une attaque cyber dans l'année, une personne sur deux également, ce sera quasiment tous les citoyens dans les cinq prochaines années".
06:03 On vit avec ça en permanence maintenant, Florence Lussmann.
06:05 - Oui, le risque cyber, il est véritablement au cœur de nos vies.
06:09 Il y a eu effectivement beaucoup d'attaques qui sont réussies, donc déjà qui touchent l'activité des entreprises.
06:15 L'enjeu économique est absolument majeur, parce que ces attaques menacent les savoir-faire, les compétences et évidemment les données des entreprises.
06:25 Alors nous, notre métier c'est de gérer les risques, gérer les risques c'est les anticiper, c'est les prévenir, donc beaucoup de prévention.
06:33 Et aussi évidemment de les indemniser quand ils se réalisent.
06:36 Je voudrais dire deux mots de la prévention, parce qu'aujourd'hui sur le risque cyber, on a encore beaucoup de marge de progrès par rapport à la situation d'aujourd'hui.
06:45 Typiquement dans les TPE et les PME, on constate qu'il y a un niveau de vigilance qui est insuffisant par rapport à ce qu'on est en droit d'attendre,
06:54 par rapport à ce qu'on sait tout simplement, il faut mettre des pare-feu, il faut sauvegarder ces données.
06:59 Pour les entreprises, il faut faire des plans de continuité d'activité en cas d'attaque cyber, etc.
07:06 On dit que ça coûte cher, mais vous voyez, ce n'est pas de l'argent perdu, parce que si ça vous évite une paralysie, voire la perte de toutes vos données.
07:12 Merci Florence Lussmann d'être venue au micro d'Europe 1 ce matin, je rappelle que vous êtes la présidente de France Assureur.
07:18 Bonne journée à vous.

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