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Ce lundi, sur Europe 1, Olivier Babeau imagine ce qu'il se passerait si la France était une entreprise.
Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique
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Transcription
00:00Et à 7h20 sur Europe 1, place à l'édito éco, Dimitri Pavlenko.
00:04Bonjour Olivier Babaud. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07Olivier, vous nous parlez ce matin du cas d'une entreprise très particulière, mais alors incroyablement mal gérée.
00:13Dimitri, il était une fois une entreprise très spéciale, alors appelons-la Hexagone, tiens.
00:17Voilà des décennies que son conseil d'administration a du mal à désigner ses dirigeants.
00:21A chaque fois qu'il pense avoir la bonne équipe de direction, il s'enlace rapidement, la change, difficile d'avoir une stratégie cohérente.
00:27Alors il faut dire qu'Hexagone va mal, va très mal.
00:29Rendez-vous compte, voilà presque 50 ans qu'elle accumule les pertes.
00:32Alors que chaque année, ses ventes lui rapportent 100 en chiffre d'affaires, elle dépense environ 155,
00:37ce qui l'oblige à emprunter la différence, elle a ainsi plus de 1000 en dette totale.
00:41Sa dette lui coûte de plus en plus cher en intérêts, les prêteurs commencent à être inquiets,
00:45tout le monde devient fébrile, même si certains continuent à expliquer qu'il suffit d'augmenter les prix et les clients paieront.
00:50Mais c'est quoi le problème de cette entreprise Hexagone, Olivier ?
00:52Elle ne vend pas assez ou bien ses coûts sont trop importants ?
00:56Côté vente, c'est amusant, elle est en quasi-monopole, elle a la chance d'avoir une clientèle captive,
01:00les gens sont obligés d'avoir recours à ses services, mais même avec ça, ou à cause de ça justement,
01:05la qualité de ses services se dégrade sans cesse, alors que leur prix augmente, du coup la révolte gronde.
01:10En fait, son gros problème, ce sont ses coûts de production.
01:12Ça fait des années que l'entreprise a des tonnes de rapports, de benchmarking, d'analyse,
01:16montrant ce qui ne va pas et ce qu'il faut faire.
01:19Sa gestion des ressources humaines est mal organisée, ses process sont trop complexes.
01:22D'ailleurs, elle a même de plus en plus de mal à recruter des collaborateurs,
01:25travailler avec Hexagone est de moins en moins tentant.
01:28L'entreprise doit profondément se réorganiser,
01:30cesser de penser que ses clients sont obligés d'acheter ce qu'elle leur propose au prix qu'elle leur impose
01:34et commencer à réfléchir au rapport qualité-prix de ses services.
01:37Mais bon, certainement que cette entreprise va réagir, Olivier, elle va prendre des mesures pour se redresser.
01:41Vous allez rire, ça n'en prend pas le chemin.
01:44Cette année, les choses vont encore plus mal.
01:45Tenez, en cette fin 2024, la direction savait depuis un an que les ventes étaient encore moins bonnes que prévues,
01:50mais ils n'ont rien fait.
01:51Elle a préféré se saborder en juin, vous m'avez bien entendu, en refilant la patate chaude au prochain.
01:56Ensuite, le conseil d'administration a perdu plus de deux mois pour nommer la nouvelle équipe dirigeante.
02:00Et vous nous dites que cette nouvelle équipe ne va toujours pas reprendre les choses en main ?
02:03Non, mais vous n'allez pas me croire, mais arrivée aux affaires,
02:05cette nouvelle équipe se garde bien d'entamer les restructurations nécessaires et attendues.
02:09Elle a essayé de le faire croire en disant qu'elle allait baisser ses coûts de production,
02:11mais en fait c'était une entourloupe, elle va juste moins les augmenter que prévu en 2025.
02:15Elle appelle ça une baisse, mais le poteau rose a été vite découvert.
02:17La solution de faciliter, c'est une nouvelle fois, comme elle a toujours fait,
02:20d'augmenter les prix, de rançonner ses clients au risque d'accroître leur mécontentement.
02:24Certains d'entre eux, ceux qui ont le plus de moyens, parviennent même à s'échapper.
02:27Du coup, certains chez Hexagone rêvent d'un dispositif qui empêcherait ceux qui le veulent de changer de crèmerie.
02:31Pas besoin d'être un spécialiste de gestion d'entreprise pour comprendre que tout ça va très mal finir.
02:36Évidemment, toute ressemblance avec la gestion d'un pays que nous aimons serait l'effet de notre esprit mal tourné.
02:41Comment pourrait-on être collectivement assez bête pour que cette histoire soit vraie ?
02:45C'est vrai, nous serions vraiment stupides de le croire.
02:47Merci beaucoup, signature Europe.

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