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Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche. 

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00:00 Il est quasiment 17h, c'est un plaisir de vous retrouver pour Punchline Weekend.
00:03 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela, le point sur l'information avec Adrien Spiteri.
00:08 Emmanuel Macron présidera demain la commémoration du 8 mai 1945, date de la victoire sur l'Allemagne nazie.
00:18 Le chef de l'État ira d'abord sur les Champs-Élysées à Paris dans la matinée,
00:22 avant de se rendre à Lyon pour rendre hommage aux résistants et à Jean Moulin.
00:26 La cérémonie aura lieu à 15h au mémorial de la prison de Montluc.
00:31 Le gouvernement s'attaque à la pornographie.
00:34 L'exécutif veut renforcer les pouvoirs de l'ArkHomme pour protéger les mineurs.
00:39 Objectif pouvoir ordonner sans le concours d'un juge le blocage par les opérateurs des sites pornographiques.
00:45 La mesure fera partie d'un futur projet de loi.
00:48 Il sera présenté mercredi en Conseil des ministres.
00:51 Et puis nouvelle fusillade aux Etats-Unis.
00:54 L'après-midi, au moins huit personnes sont mortes au Texas.
00:57 Un homme a ouvert le feu dans un centre commercial avant d'être abattu par un policier.
01:02 Joe Biden dénonce un acte insensé depuis le Royaume-Uni.
01:06 Le président américain ordonne la mise en berne des drapeaux.
01:10 Pour le point sur l'information, on est avec Benjamin Cochy aujourd'hui.
01:14 Bonjour Benjamin, merci d'être avec nous.
01:16 Philippe Guibert, bonjour. Cher Philippe, ravi de vous retrouver.
01:19 Cher ami, bonjour. Vous allez continuer avec camarades.
01:22 Raphaël Stainville est avec nous.
01:25 Parce que je disais qu'il y a un formidable papier dans Paris Match cette semaine sur les Black Blocs.
01:32 Et dans ce papier, les reporters qui ont pu suivre les Black Blocs expliquent que les Black Blocs, ça s'appelle camarades.
01:39 Donc je disais à Philippe Guibert que c'est peut-être pas le bon mot.
01:42 Jean Messia est avec nous.
01:44 Vous avez pas l'air de m'inventer l'expression.
01:46 Non, j'imagine bien, mais c'était pour la petite blague.
01:49 Jean Messia, vous allez bien ?
01:51 J'ai pensé à vous hier parce que je suis tombé.
01:53 Est-ce que déjà vous savez qui est Jean-Noël Barraud ?
01:55 Barraud ?
01:56 Oui. Vous ne savez pas ? C'est votre ministre.
01:59 C'est notre ministre. Ministre délégué auprès du ministère de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique.
02:05 Effectivement, il est peu connu.
02:07 Mais vous, vous avez été bloqué par Twitter pendant des mois.
02:10 J'ai été bloqué par Twitter depuis des mois, sauf que...
02:13 Oui, merci, thank you Elon Musk.
02:16 A libéré l'oiseau.
02:17 Oui, j'ai bien compris, mais pendant combien de temps ?
02:19 Des chefs de cabinet, Cédric Verlaquy, bloqués depuis...
02:22 Ah, votre chef de cabinet est bloqué ?
02:24 On l'accuse d'un contournement de suspension alors qu'il n'a jamais été suspens.
02:28 Donc je fais appel au ministre puisqu'il intervient pour complément d'enquête.
02:31 Exactement !
02:32 Je l'ai vu.
02:33 J'ai vu ça hier.
02:35 Bonjour Twitter France, c'est le journaliste de complément d'enquête.
02:38 Comme signalé à plusieurs reprises le compte officiel de notre émission, complément d'enquête, ainsi que les vidéos associées sont inaccessibles.
02:45 Jean-Noël Barraud, le ministre, réagit 24 heures plus tard.
02:49 On se demande si...
02:51 Comme par hasard.
02:52 Il a beaucoup de boulot, il doit être surmené, Jean-Noël Barraud.
02:55 J'ai pris la tâche avec Twitter pour connaître les raisons de cette suspension de compte.
02:59 Il était apparemment enregistré comme ayant moins de... l'âge minimum de 13 ans.
03:04 Je mets Twitter et l'équipe de complément d'enquête en lien.
03:08 Le compte devrait être à nouveau disponible rapidement.
03:11 Pourquoi il n'a pas fait ça pour moi ?
03:12 C'est censé être le ministre du Conseil.
03:15 La liberté de la presse, il défend la liberté de la presse. Il a bien raison Jean-Noël Barraud.
03:18 Vous êtes journaliste, monsieur ?
03:20 Non mais les libertés politiques, les libertés citoyennes ne comptent pas.
03:22 Non mais c'est la liberté de la presse, mon cher ami.
03:25 Oui, mais la liberté associative, la liberté individuelle.
03:29 Et puis, c'est ce qu'on parle de la liberté de la presse.
03:31 Il fait le SAV de Darty aussi.
03:32 Il est jaloux de complément d'enquête.
03:34 Faites attention, vous allez avoir des...
03:36 Des compléments d'enquête.
03:38 Respectez la liberté de la presse.
03:40 Aujourd'hui, la liberté de la presse, et là c'est beaucoup plus sérieux, est en difficulté.
03:43 A plusieurs reprises, certains ministres ont eu ou tenu des propos qui pouvaient être assez inquiétants.
03:50 Rima Abdulmalak, par exemple.
03:52 Et puis là, c'est au tour de Pap Ndiaye.
03:54 C'est pas n'importe qui, Pap Ndiaye, c'est juste le ministre de l'Éducation nationale.
03:57 Non mais c'est son poste, c'est important.
03:59 Et là, je me tourne vers vous, Raphaël Stainville,
04:01 puisque en une de Valeurs Actuelles, la semaine dernière,
04:04 Pap Ndiaye était en couverture.
04:07 Le ministre de la Déconstruction Nationale.
04:09 Voilà, c'était le titre de Valeurs, je pense qu'on va le découvrir.
04:13 - Destruction, destruction.
04:15 - Comment ? De la Destruction Nationale, oui ?
04:17 Le ministre de la Destruction Nationale.
04:19 Il vous a répondu, Pap Ndiaye, ce midi.
04:22 Il agite évidemment le chiffon rouge d'extrême droite,
04:26 mais ce qui est plus inquiétant, peut-être plus grave,
04:28 vous allez me dire ce que vous en pensez, vous avez le droit de réponse,
04:31 c'est qu'il fait un trait d'union entre Gringoire,
04:34 qui est une presse qui, dans les années 30-40,
04:38 était nationaliste, qui avait une certaine bienveillance
04:41 à l'égard de Mussolini, à l'égard du regime de Vichy,
04:46 et il fait un trait d'union entre Gringoire et Valeurs Actuelles.
04:49 Écoutez le ministre de l'Éducation Nationale.
04:52 - Quand je vois ce genre de une, d'abord, je ne lis pas la presse d'extrême droite,
04:56 mais quand je vois ce genre de une, je prends ça comme un badge d'honneur.
05:00 Être attaqué par l'extrême droite,
05:02 l'extrême droite, elle a une longue histoire de presse,
05:05 de Gringoire jusqu'à Valeurs Actuelles, c'est plutôt pour moi...
05:09 - Mais t'es Valeurs Actuelles dans le même genre que Gringoire.
05:11 - Oui, ça c'est pour moi un sujet de fierté.
05:15 - Est-ce que vous y voyez une forme de racisme ?
05:17 - Non, je ne vois pas ça, je vois...
05:19 Alors il y a des sous-entendus, bien entendu, dans l'extrême droite,
05:22 je ne suis pas naïf à ce sujet,
05:26 mais ça n'est pas quelque chose sur lequel je souhaite insister.
05:29 - Je rappelle que le président de la République, en 2019,
05:32 a accordé un long entretien à Valeurs Actuelles,
05:35 donc qui serait un trait d'union, en quelque sorte,
05:38 Valeurs Actuelles, le petit-fils de Gringoire.
05:41 Vous répondez quoi, vous, le rédacteur en chef de Valeurs Actuelles ?
05:44 - En fait, c'est un contrefeu, c'est-à-dire que le ministre de l'Éducation nationale lui-même
05:48 nous explique qu'il ne lit pas Valeurs Actuelles,
05:51 mais en revanche, il est plein de préjugés quant à ce que l'on peut y lire et y trouver.
05:56 Ce qui est compliqué, c'est que, en fait, cette une, telle que nous l'avons construite,
06:02 d'abord, nous avons mis un an, nous n'avons pas attaqué le ministre de l'Éducation nationale
06:06 dès son arrivée rue de Grenelle, mais nous avons attendu de voir un peu
06:11 ce qu'il pouvait faire, la politique qu'il mettait en œuvre,
06:14 et nous nous contentons d'analyser les différentes directives
06:20 que l'Éducation nationale a prises ces derniers mois
06:24 pour l'accuser d'un certain nombre de faits qui nous semblent très graves.
06:30 Et en l'occurrence, ce n'est pas Valeurs Actuelles qui l'accusent
06:33 d'être le ministre de la Destruction nationale,
06:36 mais c'est David Lysnard, c'est Bruno Rotaillot, c'est Luc Ferry,
06:41 c'est tout un table de personnes qui, en tout cas, dans l'esprit du ministre de l'Éducation nationale,
06:47 font partie du spectre républicain, comme on a l'habitude de qualifier ces gens,
06:52 qui, de manière très étayée, attaquent le ministre sur son bilan.
06:58 Nous, on adorerait pouvoir l'entendre parler d'Éducation nationale.
07:01 Le fait est qu'il intervient uniquement sur les sujets périphériques.
07:04 Il veut faire de la lutte contre les stéréotypes à l'école une priorité nationale.
07:09 Quand les résultats dans tous les classements, qu'il s'agisse de l'apprentissage,
07:15 de la lecture, des mathématiques, montrent que la France s'effondre.
07:19 Elle est dernière dans les pays de l'OCDE, dans le classement optime sur les mathématiques.
07:22 L'impression que ça donne également, c'est qu'il symbolise ce qui peut se passer en Macronie.
07:27 Il ne supporte pas la contradiction.
07:32 Il ne supporte pas qu'on puisse porter un regard critique à l'égard de leur politique.
07:40 Il ne supporte pas que, finalement, les masques tombent lorsqu'on découvre un peu ce qu'ils disent.
07:48 De vous faire porter l'étiquette d'extrême droite est évidemment inopportune.
07:54 Mais ça, c'est finalement le seul ressort.
07:57 D'ailleurs, c'est un peu triste parce que c'est quand même quelqu'un d'érudit.
08:01 Papendiaïe, c'est un historien.
08:03 Ce qui je trouve gravissime, c'est de faire ce trait d'union entre gringoire et valeurs actuelles.
08:09 Et ça, lorsqu'on est membre de l'opposition, c'est-à-dire, Jean-Luc Mélenchon a déjà dit,
08:14 ce journal est un journal d'extrême droite en parlant même du Figaro, de L'Express, de Marianne.
08:19 Mais dès lors qu'il y a ce trait d'union qui est fait,
08:22 et ça renvoie aux heures les plus sombres de la presse, aux heures les plus sombres de l'histoire,
08:26 si vous faites l'amour, Jean-Méssia, évidemment, ça je trouve que c'est grave,
08:31 surtout quand on est membre du gouvernement.
08:33 C'est la liberté de la presse qui est touchée.
08:35 Premièrement, il faut dire haut et clair qu'il n'y a pas d'extrême droite en France.
08:41 L'extrême droite en France n'existe pas.
08:43 Si défendre l'identité, la souveraineté de son pays, l'intégrité de son pays, c'est être d'extrême droite,
08:52 mais dans ce cas-là, beaucoup de pays du monde sont d'extrême droite, à commencer par les pays arabes et les pays africains.
08:58 Non mais Jean-Messia, vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas d'extrême droite en France.
09:01 Il y a des groupuscules ou des groupes d'extrême droite en France.
09:04 Mais c'est epsilonesque.
09:05 Mais ne dites pas qu'il n'y en a pas. La caricature NDS ne nous montre pas dans la caricature.
09:10 Il n'y en a pas au sens où vous avez des groupes entiers, des hordes de chemises brunes, comme le dit par exemple Libération régulièrement.
09:17 Tout ça, c'est la fantasmagorie.
09:19 Ça, c'est la première chose.
09:20 Attendez, juste un instant.
09:21 Sur la deuxième chose, si extrême droite il y a, dans l'extrême droite, il y a l'exacerbation, effectivement, de la race et du racisme.
09:28 Or, qu'est-ce que fait Papendiaïe régulièrement quand il dit que la une de Valeurs Actuelles est raciste ?
09:35 En quoi c'est raciste ?
09:36 Oui, il dit pas ça.
09:37 Il dit "si je ne suis pas naïf, il y a une connotation".
09:43 Et dernière chose très rapidement, effectivement, comme Papendiaïe ne peut pas s'attaquer au message,
09:48 parce que quand on regarde cette une personne, ne peut être en désaccord sur l'islamisation, sur l'effondrement scolaire,
09:53 tout ça est une réalité.
09:56 Quand on ne peut pas attaquer le message, on se déchaîne sur le messager.
09:59 C'est ce que Papendiaïe fait.
10:00 Philippe Guibert, ce trait lulien qui est fait entre Gringoire et Valeurs Actuelles,
10:05 quand on est ministre de l'éducation nationale, c'est pas n'importe qui.
10:08 Et c'est pas la première fois que ça arrive au sein de ce gouvernement.
10:11 Non, mais la comparaison est odieuse.
10:14 Soyons très clairs, Gringoire, c'est un journal antisémite, collaborationniste des années 30 et 40,
10:21 le dernier numéro par exemple, 44.
10:23 Donc, de faire une comparaison entre Valeurs Actuelles et Gringoire est parfaitement odieux et totalement déplacé.
10:29 Je crois pas que ça soit une menace contre la liberté de la presse.
10:32 Si je dois vous présenter, vous posez une étiquette d'extrémiste collaborationniste en rapport à l'union
10:39 entre l'antisémitisme et Valeurs Actuelles.
10:42 Elliot, c'est une attaque contre Valeurs Actuelles qu'on peut parfaitement trouver odieuse, comme je viens de le dire.
10:50 C'est pas une attaque contre la liberté de la presse personnelle.
10:52 Mais vous décrédibilisez le journal.
10:54 Il attaque un journal.
10:56 Ah oui, c'est bien ça.
10:58 Il attaque un journal, mais bon, on est en politique.
11:00 Vous avez une une, le ministre de la Destruction Nationale, qui est pas non plus complètement dans la nuance.
11:05 Vous voyez ce que je veux dire ?
11:07 Parce que vous pouvez dire plein de choses sur Pepe N'Daye,
11:09 et vous pouvez pas dire que c'est lui qui a détruit l'éducation nationale.
11:12 On ne dit pas ça.
11:14 On ne dit pas ça.
11:15 Je ne vous dis pas le contraire.
11:16 On compte la responsabilité d'Emmanuel Macron, qui a fait le choix de le nommer plutôt que de maintenir son concitoyen.
11:21 Votre une, c'est le ministre de la Destruction Nationale.
11:23 Donc, on peut aussi critiquer votre une.
11:25 Mais bien sûr, mais d'abord qu'il le lise, peut-être.
11:27 Je suis d'accord, mais on peut aussi critiquer votre une.
11:29 Entièrement d'accord avec vous.
11:30 Donc, cette critique est parfaitement odieuse, parce qu'elle est dégradante.
11:35 Parce que, enfin, vraiment, Grégoire, c'était la plus belle saloperie.
11:38 Si vous me permettez, c'était une des plus belles saloperies de la presse des années 30 et des années de l'occupation.
11:44 Mais je ne crois pas que ce soit une remise en cause de la liberté de la presse.
11:48 C'est juste une polémique.
11:49 C'est une polémique.
11:50 Je trouve qu'il faut...
11:51 Je ne la parle à Benjamin Cochet.
11:52 On peut critiquer Pepe N'Daye, mais on n'a pas besoin de dire que c'est la liberté de la presse.
11:56 Alors, je vais vous dire pourquoi c'est la liberté de la presse.
11:58 C'est-à-dire qu'elle n'a pas besoin d'avoir mis en cause...
11:59 Mais bien sûr que si.
12:00 Mais vous plaisantez.
12:01 Puisque vous êtes en train de mettre une étiquette sur...
12:04 En quoi est-il menacé ? En quoi leur liberté est-elle menacée ?
12:08 Mais en fait, après, Eliott, si je peux me permettre de répondre,
12:11 c'est qu'en fait, on est tellement habitués ces dernières années à ce que,
12:14 lorsque l'on fait une lune et qu'elle suscite quelques boutons d'Urticare chez certains,
12:19 on nous accuse d'extrémisme, de racisme, de tout ce que vous voulez,
12:24 que finalement ces critiques, elles nous glissent un peu dessus,
12:28 comme de l'eau sur les plumes d'un canard.
12:30 Mais en revanche, faire des caisses sur les déclarations du ministre,
12:34 c'est oublier le cœur du sujet, qui est l'éducation nationale, la dégradation nationale.
12:40 C'est pour ça que je n'ai pas envie de m'apesantir trop longtemps sur les déclarations d'un ministre
12:45 qui, aujourd'hui, préfère mettre ses enfants dans le privé
12:49 plutôt que d'essayer de refonder l'école de la République.
12:53 Bien évidemment, Benjamin Cochy.
12:55 Je ferai très court sur ce sujet, vraiment très très court,
12:57 parce que finalement, je crois que Pape-Hendaye nous remercie, là, cet après-midi,
13:00 d'avoir parlé d'autre chose que de ses lacunes.
13:03 Mais on va en parler.
13:04 Et donc on va en parler, donc je n'irai pas plus loin sur le sujet.
13:06 Ce qui m'étonne, c'est que finalement, Pape-Hendaye fait du Pasqua,
13:08 l'affaire dans l'affaire.
13:09 La bonne vieille technique des années 80, il l'applique.
13:11 Donc c'est assez risible.
13:13 Et clairement, par rapport au journal d'extrême droite des années 30,
13:16 deux options, soit les gens connaissent Valeurs Actuelles, lisent Valeurs Actuelles,
13:20 ils savent très bien que c'est une boutade à Minima, une insulte à Maxima.
13:24 Et une grande majorité des Français ne connaissent pas ce journal des années 30.
13:28 Donc c'est un épiphénomène.
13:29 En revanche, attelons-nous à décortiquer le bilan ou le non-bilan de Pape-Hendaye.
13:33 Venons-en.
13:34 Et notamment les atteintes à la laïcité.
13:36 On ira à Londres dans un instant, on a pris un peu plus de temps sur cette thématique-là.
13:41 Les atteintes à la laïcité, au mois de mars, vous avez plus de 500 atteintes à la laïcité à l'école.
13:48 C'est le ministre Pape-Hendaye d'ailleurs qui le signale.
13:52 Il s'en félicite en disant, en fait ça baisse depuis octobre et les premiers signalements.
13:58 En octobre, on était à 720 signalements, ça a baissé.
14:01 Et puis, en revanche, il explique, il donne les raisons de cette hausse des atteintes à la laïcité en mars.
14:08 Écoutez bien ce qu'il dit.
14:10 Non mais écoutez ce qu'il dit.
14:13 Nous publions chaque mois, en novembre, en décembre, janvier, février, mars,
14:18 les chiffres d'atteintes à la laïcité qui montrent une décroissance.
14:22 D'ailleurs, depuis le pic d'octobre, il y a toujours un pic en octobre lié à des...
14:28 notamment à la commémoration de l'assassinat de Samuel Paty.
14:32 Et puis, il y a toujours une remontée chaque année au moment du ramadan.
14:35 Et donc, c'est ce qu'on a observé au mois de mars.
14:37 Donc, on a une remontée des chiffres au mois de mars correspondant au ramadan.
14:40 C'est-à-dire combien de cas à signaler ?
14:41 On est environ à 500 cas pour le mois de mars.
14:45 Le ministre de l'Éducation nationale est en train de nous expliquer
14:48 qu'il y a une hausse des atteintes à la laïcité en période de ramadan.
14:53 Donc, il fait un lien, si je compromets, dites-moi si je me trompe, peut-être Philippe Hubert,
14:57 un lien entre la religion, entre l'islam, à l'école et les atteintes à la laïcité.
15:04 Oui, oui, tout à fait. Non, non, vous avez bien compris. J'ai compris la même chose que vous.
15:07 D'accord. C'était juste pour...
15:08 Non, non, je... Parce qu'une personne qui dit ça, par exemple, au Rassemblement national,
15:12 à Reconquête ou même chez les Républicains, c'est essentialisation, généralisation,
15:17 extrémiste, extra-parlementaire...
15:18 Non, ce qui leur était bien, ce qui leur était bien, c'est qu'ils complètent son explication,
15:21 qu'ils expliquent quelles sont ces atteintes à la laïcité et en quoi le ramadan contribue
15:27 aux attentes à la laïcité. Et éventuellement, ce qu'ils comptent mettre en place...
15:32 Mais, Philippe Hubert, vous avez tout à fait raison, mais on comprend la gêne et l'embarras
15:36 du ministre à approfondir ce sujet, parce que quand on parle d'atteinte à la laïcité...
15:40 On parle quand même.
15:41 Non, mais on parle d'atteinte à la laïcité. Là, si vous voulez, en collatéral, il parle du ramadan,
15:45 mais les atteintes à la laïcité, ce n'est pas le fait des Juifs, ce n'est pas le fait des Chrétiens,
15:49 ce n'est pas le fait des Hindous. Les atteintes à la laïcité, dans leur écrasante majorité,
15:53 sinon dans leur totalité, elles viennent d'une seule...
15:57 Oui, vous ne faites que répéter...
15:58 Et d'une seule pratique religieuse qui est la pratique d'un certain islam.
16:02 Vous ne faites que répéter ce qu'il a dit.
16:03 Donc elles viennent de là. Et alors là où je ne comprends pas, c'est que quand
16:07 Pape Ndiaye critique la une de valeur actuelle, où il est question justement de l'islamisation de l'école,
16:13 ne fait-il pas un aveu magistral que finalement, en tout cas, l'un des thèmes abordés
16:21 par Valeurs Actuelles est vrai ? Puisque ça concerne l'islamisation, là.
16:25 Les atteintes à la laïcité au moment du ramadan, c'est l'islamisation, oui ou non ?
16:28 À l'école.
16:29 À l'école. Donc c'est quoi ? C'est l'islamisation de l'école.
16:32 Non.
16:33 Bien sûr que si.
16:34 Mais vous faites une généralisation incroyable. Mais qui est incroyable.
16:38 On parle de 500 cas d'atteintes à la laïcité.
16:41 Par voie.
16:42 Vous nous dites que l'école est islamisée.
16:45 Répertoriée et recensée.
16:47 Arrêtez ce genre de délire quand même.
16:49 Mais bien sûr que non. Vous savez très bien qu'aujourd'hui...
16:52 Non, je ne sais pas très bien. Vous me dites que dans certains quartiers...
16:56 Attendez, pas tous en même temps. Pas tous en même temps. Allez-y Philippe, répondez.
16:59 Vous me disiez que dans certains quartiers, il y a ce type de problème.
17:02 Oui. Enfin, je connais plein d'écoles publiques.
17:04 Je fréquente des enfants qui vont à l'école publique où il n'y a aucun de ces problèmes.
17:09 Donc ne dites pas "islamisation de l'école". C'est un terme qui n'a pas de sens.
17:13 C'est un terme qui n'a pas de sens.
17:15 D'accord. Il n'a pas de sens.
17:16 Vous pouvez comparer l'école aujourd'hui, l'école telle qu'elle est aujourd'hui,
17:20 et les atteintes à la laïcité aujourd'hui par rapport à ce que l'école était dans les années 80 ou 90.
17:24 Il n'y a pas un processus d'islamisation quand même.
17:26 Non, ce n'est pas un processus d'islamisation.
17:28 La démographie, c'est quoi ? L'immigration, c'est quoi ?
17:31 Non, mais là, on n'avance pas.
17:32 Ça ne veut absolument rien dire.
17:34 Mais attendez, la démographie et l'immigration, c'est quoi ?
17:36 Jean, s'il vous plaît. En revanche, Philippe, faisons en moyenne…
17:39 Disons, s'il vous plaît, ce qui est recensé en moyenne, on va dire, vraiment, c'est une moyenne grosse, large.
17:46 Depuis octobre, ce serait environ 400 signalements d'atteinte à la laïcité.
17:51 Donc, c'est tous les mois sur 6 mois.
17:53 Oui, tout à fait.
17:54 En 2024, ça fait 2400 en l'espace de 6 mois seulement atteinte à la laïcité.
17:59 Et là, il nous parle d'atteinte à la laïcité.
18:02 Ce n'est pas une vieille.
18:03 C'est le ministre de l'éducation nationale qui pointe une seule responsabilité dans ce cas-là,
18:08 ou en tous les cas, une recrudescence qui est liée à un seul phénomène,
18:13 une fête religieuse qui est le ramadan.
18:16 Oui, alors c'est effectivement le ramadan.
18:18 Un moment religieux.
18:19 Et il y a quand même des associations qui, comment dirais-je, intègrent les associations de jeunesse,
18:24 les associations étudiantes.
18:26 On voit bien la posture idéologique que l'UNEF s'est drapée depuis de nombreuses années.
18:32 Les associations lycéens aussi, qui, par le biais des réseaux sociaux,
18:36 appellent également une partie de la jeunesse d'origine musulmane à exprimer
18:42 et à s'approprier fièrement les appareils du bon musulman lorsqu'ils vont dans les établissements scolaires.
18:47 Donc il y a quand même une réalité et un lien que fait Papenda et que l'on ne peut pas nier.
18:51 Et clairement, on a une islamisation de l'école.
18:54 Non, ça n'a pas de sens. Le terme "islamisation de l'école"...
18:56 Ou des prêcheurs d'un islam ostentatoire...
19:00 Vous passez d'un fait...
19:02 ...qui n'est pas à communiquer sur tous les réseaux sociaux.
19:04 C'est une réalité, Philippe, il n'y a pas de jugement aucun sur ce sujet-là.
19:07 Vous passez d'un fait.
19:08 Je suis comme Papenda, je suis dans le factuel.
19:10 Non, vous n'êtes pas dans le factuel quand vous dites "islamisation de l'école".
19:13 Je suis désolé, je redis. Ce terme est parfaitement scandaleux.
19:16 C'est une interprétation polémique.
19:19 Non, mais...
19:20 Pardon, excusez-moi, je peux parler ? Je ne peux vous répondre ou pas ?
19:23 C'est une interprétation totalement polémique du fait qu'il y a 400-500 cas par mois
19:30 d'atteintes à la laïcité dont on aimerait connaître la nature.
19:34 D'ailleurs, j'aimerais avoir plus de détails sur ces atteintes.
19:37 Est-ce que c'est l'histoire du voile ? J'imagine que c'est principalement l'histoire du voile.
19:41 Mais dire qu'il y a 500 cas par mois, 6000 cas par an sur une école publique en France
19:47 qui compte des millions d'élèves, dire qu'il y a une islamisation de l'école...
19:50 Pardonnez-moi, c'est débile. C'est juste débile.
19:53 Je ne vous dis pas que c'est débile.
19:55 Je comprends votre souci de nuance.
19:56 Le problème, c'est que dans ces chiffres... Vous avez raison.
19:59 Mais dans ces chiffres, ce que l'on ignore, c'est la provenance et dans quelle académie
20:03 ce genre de problème se pose.
20:05 Je suis d'accord avec vous.
20:06 Effectivement, lorsqu'on lit, c'est qu'on a 500 cas sur l'ensemble de la France.
20:09 On a du mal, et je comprends vos réserves, à parler d'une islamisation de l'école.
20:14 Le fait est, et si je peux aller jusqu'au bout, Philippe Guibert,
20:17 c'est que l'on sait et c'est constaté, documenté, que ces faits concernent un certain nombre d'académies
20:23 et notamment celle du 9-3, le traité, où on a pu constater le jour de la fin du Ramadan
20:30 que 90 % des élèves étaient absents.
20:33 Il y avait eu des consignes en ce sens pour qu'ils soient absents.
20:36 Il y a eu un taux d'absentéisme pour le dernier jour du Ramadan à l'école, record.
20:42 Donc vous pouvez penser que c'est un épi-phénomène.
20:45 Par le contraire, je conteste le terme "islamisation de l'école".
20:48 Je trouve parfaitement ce qu'on a dit polémique.
20:51 Avançons, parce qu'on a beaucoup de sujets et on va essayer de jongler entre les actualités
20:57 qui sont lourdes et puis celles joyeuses.
21:00 Régine Delfour, qui est notre envoyée spéciale à Londres actuellement,
21:04 vous savez qu'elle a vécu un moment historique.
21:07 C News était la seule chaîne d'information au plus près de Kate et William cet après-midi,
21:12 pour le lunch. Vous lunchez ou pas ?
21:16 Régine Delfour, vous ne savez pas ce que ça veut dire ?
21:19 Prenez des cours d'anglais.
21:21 Si, question de bonheur.
21:23 Régine Delfour, merci d'être avec nous.
21:27 Il y avait 9 millions de téléspectateurs en France pour suivre le couronnement du roi Charles III.
21:32 Il y en avait moins en revanche en Grande-Bretagne que pour les obsèques d'Elisabeth II.
21:37 14 millions de téléspectateurs sur la BBC pour le sacre.
21:42 18 millions pour les funérailles d'Elisabeth II.
21:45 Régine Delfour, racontez-nous ce moment historique cet après-midi
21:48 où vous avez pu être au plus près de Kate et William.
21:52 Oui, Eliot, en fait, on a vu un groupe de personnes qui étaient massées près des barrières.
22:00 Je suis allée les voir pour leur demander ce qu'ils attendaient.
22:02 Ils m'ont dit "Restez là, il va y avoir des personnalités ou des célébrités qui vont arriver
22:06 puisqu'il y a un concert ce soir".
22:08 Donc nous sommes restés là et quelques minutes après, Kate et William sont arrivés.
22:13 Il y a ici, dans les jardins de Windsor, le long de cette longue avenue qu'on appelle cette route, la Long Walk,
22:20 il y a énormément de monde ici et c'est très très familial, beaucoup d'enfants.
22:24 Donc il y avait ces enfants et ces familles massées.
22:27 Et nous avons pu nous faufiler derrière Kate et William pendant près de 25 minutes.
22:33 On était à moins d'un mètre.
22:34 Alors on les a vus très impliqués vis-à-vis des enfants.
22:38 Ils se baissaient pour être à la hauteur.
22:40 A chaque fois, on leur a demandé ce qu'ils leur avaient dit.
22:43 Donc ils demandaient aux gens s'ils avaient passé une bonne journée hier,
22:46 s'ils étaient heureux avec ce fameux Big Lunch, ce grand pique-nique entre voisins,
22:52 c'est pour un peu favoriser le lien.
22:54 Et puis surtout, leur souhaiter une bonne soirée ce soir avec ce grand concert.
22:58 Et puis admirer aussi le fait qu'ils fassent beau, puisque ça n'a pas été le cas hier.
23:03 Donc c'était assez sympathique de les voir.
23:06 Et on comprend pourquoi Kate et William sont vraiment très appréciés ici au Royaume-Uni, en Angleterre,
23:12 puisqu'ils sont très très proches des gens.
23:14 Et c'était assez sympathique de voir ça.
23:17 Et nous avons eu la chance de pouvoir les suivre pendant une demi-heure.
23:20 Vous venez de vivre un moment que vous raconterez dans les prochaines années à vos élèves en journalisme,
23:27 peut-être, chère Régine Delfort.
23:29 Merci beaucoup à Sacha Robin qui vous accompagne.
23:31 C'est vrai que quand même d'être un maître de Kate et William, ça doit être quelque chose.
23:36 La presse du monde entier, d'ailleurs, a titré sur ce sacre et le couronnement du roi Charles III.
23:44 Qu'on aime ou qu'on n'aime pas le couronnement,
23:47 il y a à l'unanimité une sorte de respect de ce moment-là.
23:52 Et ce qui est intéressant, c'est de voir vraiment sur l'ensemble de la planète,
23:56 c'est-à-dire que de tous bords, on a respecté le couronnement du roi.
24:00 Sauf l'irréductible.
24:03 Jean-Luc Mélenchon.
24:04 Alors j'aurais aimé qu'on voit les unes, mais ce n'est pas grave.
24:06 Jean-Luc Mélenchon, voilà ce qu'il a dit.
24:08 "Tandis que dégoulinent à la télévision les sirops dégoûtants de la monarchie,
24:12 tant de monde vit dans la misère devant un peuple qui a été si humilié par les politiques néolibérales.
24:18 Ce cinéma avec cet homme couvert de déguisements, de bijoux et de pierres précieuses a quelque chose d'écœurant."
24:25 Jean-Luc Mélenchon qui, selon l'Oxfam, fait partie des 1% les plus riches de la planète.
24:29 Si c'est le cas, vous soufflez, c'est l'Oxfam.
24:32 Philippe, je suis désolé de vous dire ça, à part si vous contredisez l'Oxfam.
24:35 Il fait partie des 1% les plus riches de la planète.
24:38 C'est pas un procès, moi je ne fais aucun procès.
24:40 C'est lui qui fait des procès.
24:41 Il a acheté un appartement, mais expliquons pourquoi.
24:44 Il fait partie des 1% les plus riches de la planète, c'est aussi simple que ça, selon l'Oxfam.
24:48 Non, vous aussi, et puis moi aussi.
24:50 Ah non, pardonnez-moi, excusez-moi Philippe, pas moi.
24:55 J'aimerais bien être comme Jean-Luc Mélenchon.
24:57 Philippe, Jean-Luc Mélenchon a acheté il y a 25 ans un appartement, comme tout le monde.
25:01 Il faut tout contredire, en permanence.
25:03 Mais non, mais vous dites qu'il fait partie des 1%, on dirait que c'est un affront.
25:06 Selon l'Oxfam.
25:07 D'abord, l'Oxfam n'est pas incontestable, et deuxièmement, c'est lié à simplement la prise de valeur de son appartement.
25:13 Le fait de ne pas passer pour un ultra-riche, c'est un peu...
25:17 Enfin, je n'aime pas particulièrement Jean-Luc Mélenchon, mais de le faire passer pour un ultra-riche...
25:21 Mais il fait partie factuellement des 1% les plus riches de la planète, et il se dit t'es que réparti.
25:26 C'est la haine de la monarchie, par exemple. Est-ce que ça vous gêne, ces déclarations-là ?
25:30 En l'occurrence, Jean-Luc Mélenchon peut très bien critiquer les politiques néolibérales qui sont menées depuis une quarantaine d'années.
25:36 Il faut juste lui rappeler que la monarchie n'est pour rien.
25:38 Ce sont des présidents élus, des pouvoirs élus, républicains, ou dans la monarchie britannique, le Premier ministre qui est élu,
25:45 qui ont mis en place ces politiques tant oni. Ce ne sont pas les monarques.
25:50 Donc, je veux dire, Jean-Luc Mélenchon s'excite sur du vent, en fait.
25:54 Ce n'est pas la monarchie qui est responsable de la libéralisation, de la globalisation financière, des délocalisations.
26:00 Tout ça, ça a été mis en place par des gouvernements démocratiquement élus et qu'il a même, lui, soutenu à un moment de sa carrière politique dans les années 80 et 90.
26:10 Donc, je serais lui, j'éviterais de la ramener sur des sujets auxquels il a pu lui-même être associé.
26:16 On entre dans le club très fermé des 1% les plus riches à partir de 1 million de dollars de patrimoine, selon l'Oxfam.
26:22 Benjamin Cochy, avant la publicité, vous avez été écœuré par le couronnement du roi Charles III.
26:27 Je pense que j'étais comme ces 9 millions de Français qui ont un...
26:31 Qui étaient sur le trône.
26:33 Qui ont un amour peut-être pour la monarchie, tout simplement, parce que c'est la plus vieille téléréalité du monde, Elliot, la monarchie britannique.
26:40 Ça fait 80 ans que toute la planète s'amuse à regarder la reine d'Angleterre, aujourd'hui Charles III, les vicissitudes, les enfants qui se disputent, qui partent aux États-Unis.
26:50 C'est la plus grande et plus ancienne téléréalité dont forcément les gens s'accrochent dessus.
26:54 Je ne pense pas qu'il y ait 9 millions de Français qui veulent retrouver un roi sur le trône.
26:59 Raphaël, vous avez suivi cette...
27:02 Écœuré, je trouve que...
27:03 Non, en fait, moi ce qui me perturbe, c'est la violence des mots de Jean-Luc Mélenchon.
27:06 Ce que ne comprend pas Jean-Luc Mélenchon, c'est que justement le roi ou hier la reine échappent justement à cette violence
27:13 que cristallise aujourd'hui les politiques ou les régimes démocratiques.
27:20 Parce qu'il y a une sorte de permanence, parce qu'il y a une constante, parce que finalement il y a un rituel qui les préserve de cette contingence
27:29 où tous les 4 ans, 5 ans, 7 ans, vous devez repasser par les urnes.
27:35 Eux, ils échappent à ça.
27:37 Et alors, bien sûr, il y a des critiques qui s'exercent contre la monarchie,
27:41 mais cette permanence, finalement, participe de cette unité dans un pays qui est quand même très largement fracturé.
27:47 La publicité, on revient dans un instant.
27:50 C'est vrai que j'avais oublié ce sondage de l'IFOP en 2021, si je ne m'abuse,
27:55 qui a été sorti par Marianne également, où 65% puisqu'on parlait de la laïcité,
28:00 des lycéens musulmans placent l'islam au-dessus des lois de la République.
28:03 La publicité, on revient dans un instant, on parlera des manifestations du 8 mai.
28:08 Est-ce qu'on a le droit de manifester le 8 mai ? Est-ce qu'il faut manifester le 8 mai ?
28:12 Est-ce que ce n'est pas un temps où on doit respecter...
28:14 Je trouve ça pas terrible.
28:16 Je vous rejoins camarade.
28:18 Merci camarade. Parpaing pour tout le monde.
28:20 17h30 sur CNews, la suite de Punchline Weekend,
28:26 toujours avec Raphaël Stainville, avec Jean Messia, avec Benjamin Cochy, avec camarade Philippe Guibert.
28:31 Vous allez me faire dire camarade maintenant ?
28:33 Ça marche, mon truc marche.
28:35 Jamais ! Ami ! Ami !
28:37 Allez, le poids sur l'information avec Adrien Spiteri, et ensuite on poursuit, on va parler du 8 mai.
28:45 Enquête ouverte pour homicides volontaires dans les Alpes-Maritimes.
28:50 Hier, deux personnes ont été retrouvées mortes dans leur maison à Grasse.
28:54 Il s'agit d'un couple d'octogénaires.
28:56 Un suspect aurait pris la fuite à bord du véhicule des victimes.
29:00 L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Nice.
29:04 25 000 personnes évacuées au Canada.
29:07 Une centaine de feux de forêt se sont déclenchés dans la province de l'Alberta.
29:11 Conséquence notamment d'un printemps chaud et sec.
29:14 L'état d'urgence a été déclaré.
29:17 Environ 122 000 hectares ont déjà brûlé, selon la première ministre de la province.
29:22 Et puis le Grand Prix de Miami approche.
29:25 En Formule 1, Sergio Perez s'élancera en pole position.
29:28 Son coéquipier Max Verstappen partira lui à 9e sur la grille.
29:32 Les Alpines de Pierre Gasly et d'Esteban Ocon sont bien placés.
29:36 Les Français s'élanceront respectivement 5e et 8e.
29:39 Le Grand Prix est à suivre à 21h30 ce soir sur Canal+.
29:44 - Demain 8 mai est un jour historique.
29:47 On commémore la capitulation de l'Allemagne nazie en Europe.
29:51 Un 8 mai où Jean Moulin sera l'honneur, héros de la libération, de la résistance,
29:56 décidé en 1943.
29:59 Emmanuel Macron se rendra à Lyon et la prison de Montluc
30:03 où Jean Moulin a été torturé par Klaus Barbie.
30:07 Dans ce contexte, vous avez plusieurs appels à manifester.
30:11 Ça a été lancé par plusieurs syndicats, notamment FO et la CGT,
30:16 en disant que pour certains, Jean Moulin n'aurait jamais interdit les manifestations.
30:21 Puisqu'il y a un périmètre de sécurité qui a été fait,
30:24 la préfecture a dit qu'on interdit de manifester dans cette zone-là.
30:28 Gérard Larcher s'indigne.
30:31 Il considère qu'on n'a pas le droit de perturber des moments
30:35 où on doit respecter une sorte d'union nationale et respecter l'histoire.
30:40 Un 8 mai, la mémoire de Jean Moulin près du fort de Montluc,
30:46 c'est inacceptable.
30:48 C'est inacceptable quand on veut croire aux valeurs de la République.
30:51 Pour la mémoire des hommes et des femmes qui ont souffert,
30:55 qui ont été déportés, je dois dire que la dignité fait aussi partie
31:00 des valeurs essentielles de la République.
31:02 Il y a un temps pour tout.
31:04 Demain, c'est le temps de la mémoire, du recueillement
31:08 et du rassemblement dans notre pays.
31:10 Jean Messia, manifester un 8 mai, indigne ou pas ?
31:13 Perturber un déplacement du président de la République
31:17 qui vient rendre hommage à un héros de la Résistance,
31:20 est-ce que c'est indigne ?
31:22 Perturber le déplacement d'un président de la République
31:25 dans tout autre moment, il n'y a pas de problème.
31:27 Perturber le déplacement d'un président de la République
31:29 dans un jour comme le 8 mai, avec tout ce que cette commémoration
31:32 comporte d'historique, de souffrance, de mémoire,
31:36 je pense qu'il y a des moments où il faut savoir faire des sanctuaires.
31:40 Même dans les guerres armées, les combattants savaient s'arrêter
31:47 un certain nombre de jours symboliques.
31:49 Ça s'appelait la trêve.
31:51 Il faut, dans la guerre sociale, savoir faire des trêves
31:56 pour des commémorations importantes, non seulement pour la République,
31:59 mais également et surtout pour la France.
32:01 Ça ne veut pas dire qu'ils peuvent faire une manifestation le 9 mai.
32:04 Ça va changer quoi ?
32:06 Le 9 mai, ils ne verront pas le président de la République à Lyon.
32:10 Le président de la République a entamé une tournée générale.
32:13 Il se déplace partout.
32:15 Il n'a pas peur d'aller au contact des casseroles.
32:18 Bruno Le Maire, le ministre de l'économie, s'était ce midi.
32:21 Lui aussi réagit, puisqu'on lui pose la question.
32:23 Est-ce que certains responsables syndicaux ont dit
32:27 que jamais Jean Moulin aurait, un ancien préfet,
32:30 interdit une manifestation lui-même ?
32:33 Je n'ai pas eu beaucoup de limites à la liberté de manifester dans notre pays.
32:38 Des manifestations, nous en avons eu.
32:41 Nous en avons eu beaucoup.
32:43 Que nous protégions le 8 mai 1945 pour respecter la mémoire
32:48 de ce moment historique, ça me paraît sage.
32:51 Le président de la République a fait le choix courageux
32:54 d'aller au contact de nos compatriotes, le plus souvent possible.
32:58 Évidemment, parfois, certains manifestent, parfois bruyamment.
33:01 Ce que je souhaite, c'est que tous ceux qui ont quelque chose
33:04 à dire au président de la République, puisqu'il a le courage
33:07 de se déplacer, d'aller à la rencontre des Français,
33:10 le disent sereinement.
33:12 On peut être en désaccord avec nous, mais ce n'est pas la peine
33:14 de faire du bruit, ce n'est pas la peine de taper dans des casseroles,
33:16 ça empêche le dialogue.
33:18 Et un peu plus loin, il expliquait, laissons Jean Moulin en dehors de tout ça.
33:21 Benjamin Cochy, ensuite, Philippe.
33:23 Oui, je pense que le 8 mai, ce sera l'occasion quand même
33:25 pour beaucoup de gens de manifester.
33:27 Je ne pense pas qu'on puisse interdire aux gens de manifester.
33:29 Il faut bien être clair, les syndicats n'arrivent pas à être entendus
33:32 par le gouvernement.
33:34 En revanche, ils veulent s'assurer de la sympathie, de l'opinion publique
33:38 et de ne surtout pas ne se faire oublier entre la manifestation
33:41 du 1er mai, la fin des vacances dans de grandes zones,
33:43 comme celle de Toulouse ou Paris, avec une future échéance au 6 juin.
33:47 Ils n'ont pas d'autre choix que de continuer à être visibles.
33:50 Il n'y a pas un moment où on se met au fait.
33:52 J'en finirai dessus.
33:53 Et le meilleur endroit où il y a des caméras de télévision,
33:55 c'est quand le président de la République se déplace.
33:57 Et on oublie les commémorations.
33:59 Si vous demandez à ce que les syndicats respectent et fassent respecter
34:03 le bien public, les personnes et les traditions de notre pays,
34:06 là vous êtes levé du mauvais côté.
34:08 Non mais Benjamin Coutu, je parle aussi à l'ancien gilet jaune,
34:11 en tous les cas responsable gilet jaune que vous étiez,
34:13 l'ancien chef de file gilet jaune.
34:15 Un 8 mai, vous auriez pu manifester ?
34:17 Non, bien sûr que non.
34:19 Et la première manifestation, la toute première manifestation
34:22 des gilets jaunes à Toulouse, qui ne se faisait pas dans les rues
34:25 de Toulouse mais en périphérie de Toulouse,
34:27 pour ne pas embêter les commerçants du centre-ville.
34:29 Il y a même eu une minute de silence en hommage à Magui,
34:32 cette policière qui s'était suicidée, me semble-t-il, de mémoire,
34:36 quelques jours précédemment.
34:38 Il y a eu une minute de silence réalisée par des gilets jaunes
34:40 et les forces de police présentes.
34:42 Donc à l'époque, il y avait encore du respect.
34:44 Aujourd'hui, les syndicats ne respectent plus
34:46 puisqu'ils n'arrivent pas à être crédibles et entendus.
34:48 Philippe Liber, le mot de la fin.
34:50 Non, je pense qu'on dit souvent, il faut savoir arrêter une grève
34:53 et il faut savoir suspendre des manifestations.
34:56 Et il faut d'autant plus laisser Jean Moulin en dehors de tout ça.
35:00 C'est un de nos plus grands héros du XXe siècle français.
35:03 Donc il faut surtout le laisser en dehors de ça.
35:05 J'ajoute que j'ai lu qu'il y avait des graffitis
35:09 qui avaient été posées sur le lieu, sur la prison,
35:13 ou l'ancienne prison de Montluc, faisant une équivalence
35:17 entre Macron et Pétain.
35:19 Alors là, on tombe sur le sujet de tout à l'heure.
35:21 C'est-à-dire autant, comme Pape Imdai a été profondément insultant
35:25 et ridicule d'une certaine manière dans ses comparaisons,
35:29 on peut faire plein de critiques à Emmanuel Macron,
35:31 et ça n'en a pas manqué ces derniers mois,
35:33 mais le comparer à Humbert-Michel Pétain n'a aucun sens et est insultant.
35:37 Mais vous savez, il a juste...
35:39 Attendez, puisque la préfecture a déposé une interdiction de manifestation,
35:45 il y a un recours à la justice d'y répondre.
35:49 C'est-à-dire que samedi, par exemple, il y avait une manifestation
35:52 qui était prévue à Lyon, les autorités s'inquiétaient
35:54 parce que le 1er mai, ça a été une catastrophe.
35:56 Dans un instant, vous verrez un témoignage d'un policier blessé
36:00 pendant les manifestations à Lyon, qui s'est vu quasiment mourir.
36:04 Et la justice a retoqué la décision préfectorale.
36:08 Donc il est possible que demain, finalement, la justice,
36:11 au nom de la liberté de manifestation, autorise les rassemblements à Lyon.
36:18 Il y a peut-être eu un peu aussi d'abus dans la volonté...
36:21 Je me souviens, le soir de la finale de la Coupe de France,
36:25 il y a eu une manif qui a été interdite, et on ne voyait pas
36:27 pourquoi la manif avait été interdite, et le tribunal a retoqué cette interdiction.
36:32 Je crois qu'autour de cette table, on est tous d'accord pour trouver
36:35 hors de propos ce genre de manifestation, un 8 mai.
36:38 En revanche, je pense que ce qui est plus intéressant,
36:41 c'est d'essayer de comprendre pourquoi, en dépit de ce moment solennel
36:46 de commémorations qui devraient permettre de sanctuariser ce 8 mai,
36:50 des Français, et indépendamment même des syndicats,
36:54 parce que je ne suis pas certain que les Français attendent
36:57 un communiqué de la CGT ou de l'EFO pour descendre dans la rue
37:01 avec leur casserole, défier le président ou des ministres,
37:04 pourquoi des Français continuent, malgré tout, malgré ce poids de l'histoire,
37:08 à manifester leur défiance et la colère ?
37:11 Je pense qu'on a passé un cap dans une espèce de scission
37:15 entre les élites et le peuple.
37:17 Et maintenant, vous avez vu que les ministres, ou du moins
37:20 les conseillers des ministres, tentent de trouver des petites parades
37:23 pour éviter les casserolades, que les déplacements se fassent
37:26 au son des casseroles. Je ne sais pas si vous avez vu
37:29 ce qui s'est passé hier, il y a eu un petit cafouillage.
37:32 Je ne sais pas si c'était un cafouillage exprès, volontaire ou non,
37:35 dans le Nord, à Gruson. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
37:40 était à Gruson hier, dans le Nord, il était rapidement...
37:43 Pourtant, ce déplacement a été rapidement démenti.
37:46 Là, vous le voyez, inauguration du nouveau centre-ville de Gruson,
37:49 dans notre belle métropole léloise, avec monsieur le maire, etc.
37:53 Sauf que, la veille, la préfecture de la région, voilà ce que disait
37:59 la préfecture, "contrairement à ce qui est parfois indiqué par erreur,
38:02 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer,
38:05 ne se rendra pas à Gruson ce samedi 6 mai.
38:09 Précision, il n'a jamais été question qu'il vienne".
38:14 C'est assez drôle, finalement.
38:15 Il y est allé. Finalement, il y est allé.
38:17 C'est son cabinet qui a voulu empêcher qu'il y ait des casseroles
38:19 au déplacement de gens.
38:20 Vous pensez ?
38:21 Ah, je suis sûr.
38:22 Ah, ben là, c'est l'expérience qui parle.
38:24 Ils ont dû mettre la pression sur la préfecture.
38:26 J'étais dans la préfectorale, c'est impensable qu'un préfet,
38:30 si vous voulez, donne ce genre d'informations sans qu'il n'ait
38:33 l'accord préalable, au moins du cabinet du ministre.
38:36 Donc, vous avez raison.
38:39 Donc, le cabinet a appelé, dites-moi, vous qui étiez dans la préfectorale.
38:44 Le cabinet appelle, dit "le ministre ne viendra jamais".
38:47 Non, mais c'est-à-dire que ça fait partie de cette stratégie
38:50 qui consiste à ne pas annoncer la venue des ministres sur un certain lieu
38:54 pour éviter les accueils bruyants et les images déplorables
38:57 auxquelles on a assisté ces dernières semaines.
39:00 Avançons. Vendredi, je vous disais 2500 policiers et gendarmes blessés
39:06 depuis le début des manifestations, c'est-à-dire en janvier.
39:09 On a le chiffre très précis.
39:11 C'est 2382 policiers et gendarmes blessés depuis le 19 janvier
39:16 et la première mobilisation.
39:18 À Lyon, les policiers ont été confrontés à une violence inouïe,
39:21 comme à Paris d'ailleurs, avec une réponse judiciaire extrêmement faible.
39:25 Vous allez entendre ce témoignage.
39:28 Là, c'est l'image qui a fait le tour du monde, c'était à Paris.
39:31 Mais vous allez entendre le témoignage d'un policier qui était à Lyon,
39:35 qui a vraiment vécu l'enfer.
39:37 On entend souvent les porte-parole des syndicats
39:40 ou des membres de syndicats de police réagir.
39:43 Ils le font extrêmement bien. Je pense à Mathieu Vallée, à Linda Kebab,
39:46 à Jean-Christophe Couville, à David Lebars.
39:48 Mais les policiers victimes ne parlent jamais.
39:52 Les gendarmes blessés ne parlent jamais.
39:55 Le sujet que vous allez voir, la voix a été modifiée,
39:58 c'est un visage caché.
40:00 Lorsqu'un manifestant est blessé, le soir, vous avez tous les médias qui en parlent.
40:04 Et il fait la tournée de certains médias.
40:07 Lorsqu'un journaliste est blessé, pareil, tourner des médias
40:10 avec des briefs ensuite le soir.
40:12 Lorsqu'un policier, il y en a 2382 blessés depuis le 19 janvier,
40:16 il ne parle pas, et peut-être pas suffisamment.
40:19 Écoutons-les.
40:21 Le 1er mai dernier à Lyon, les casseurs étaient deux fois plus nombreux
40:25 que lors des précédentes manifestations.
40:27 2000 individus à risque, dont 1000 Black Blocs,
40:30 se sont postés en tête de cortège, fracassant tous sur leur passage,
40:33 y compris les forces de l'ordre.
40:36 Ce policier, que nous appellerons Nicolas, est l'un des 19 CRS blessés.
40:40 Il raconte.
40:42 Si vous reculez trop vite, le mouvement fait qu'ils vous suivent.
40:46 Et là, si vous vous retrouvez isolé, c'est terminé pour vous.
40:50 C'est à ce moment-là que j'ai été blessé, en essayant d'éviter un projectile.
40:55 Je me suis fouillé la cheville sur un trottoir, en tenant mon groupe.
41:01 Ce CRS en exercice depuis 2011 constate une nette augmentation de la violence.
41:07 Il crée aussi des grenades offensives, c'est-à-dire des bombes d'aérosols,
41:11 autour, il met des clous, entouré de scotch,
41:14 et quand ça explose, ça fait une grenade offensive.
41:16 Donc vous prenez des projectiles partout, des bouteilles d'acide,
41:20 comme je vous disais tout à l'heure, des morceaux de métaux.
41:23 Quand vous recevez des cocktails Molotov et des bombes d'acide,
41:28 c'est parfait pour...
41:30 Quand vous en arrivez à un point que vous espérez brûler vif un être humain,
41:34 c'est une tentative de meurtre pour moi.
41:36 66 individus ont été interpellés après le saccage de la ville.
41:40 27 ont été relâchés sans poursuite, faute de preuves pouvant les inculper.
41:44 Regrettable pour Nicolas.
41:46 On veut bien aller au casse-pipe, mais le problème, c'est que derrière,
41:50 quand il y a des interpellations, etc.,
41:53 nous on est mis à la disposition de la justice,
41:56 et derrière, on a l'impression qu'il ne se passe rien pour ces individus.
42:01 Si prévenu, étudiants pour la plupart ont été condamnés à des peines allant
42:05 de 3 mois à 10 mois de prison, avec sursis,
42:08 pour violences exercées à l'encontre des forces de l'ordre.
42:13 J'avais reçu un témoignage hier et j'ai oublié de vous le donner par message.
42:16 Je suis policier, j'ai 24 ans.
42:18 Policier était un rêve d'enfant. Je suis originaire du sud de la France.
42:21 Comme beaucoup, j'ai eu Paris pour première affectation.
42:24 J'ai sacrifié des années près de ma famille pour réaliser mon rêve d'enfant.
42:27 À 20 ans, je me suis retrouvé en compagnie d'intervention, en plein gilet jaune,
42:31 et cela fait presque 4 ans que je suis sur les brave M.
42:34 Donc j'ai subi pas mal de violences en tout genre, verbales, physiques,
42:37 3 blessures en service.
42:38 Ce métier est une réelle vocation, protéger et servir.
42:41 Lorsque je vois le pays se fracturer de la sorte, je m'inquiète.
42:45 Des journalistes sont allés sur le terrain avec eux.
42:47 Et ils m'expliquent que c'était tellement violent qu'ils n'osaient même pas montrer les images.
42:52 Voilà dans laquelle situation sont aujourd'hui les policiers
42:55 qui ne seront même pas reçus par le président de la République vendredi,
42:58 mais par le conseiller du président de la République à l'Elysée, Benjamin Cochy.
43:02 Oui, vous venez de résumer clairement ce que l'on peut reprocher principalement à Emmanuel Macron,
43:08 c'est qu'il est déconnecté de la France,
43:11 il est déconnecté des corps intermédiaires qui nécessitent d'être entendus.
43:16 La situation avec la police ne va faire que d'aller de mal en pique,
43:24 simplement parce que le système judiciaire ne répond pas,
43:26 on en parle régulièrement sur ces plateaux,
43:28 le laxisme judiciaire est désormais accroché en haut de la to-do liste des criminels.
43:33 On sait très bien que si vous encourez une prison d'un enferme,
43:38 vous allez pouvoir continuer à être libre.
43:40 Donc se laisser faire que l'on voit à l'école,
43:43 avec tout à l'heure ces atteintes à la laïcité,
43:45 que l'on voit les gens qui sont agressés dans les quartiers,
43:48 aujourd'hui il n'y a plus aucun symbole de l'autorité qui était respecté dans notre société.
43:53 Le professeur, le prêtre, les parents et aujourd'hui la police.
43:57 Donc il y a un défaut de sanction et un défaut de respect de l'autorité.
44:03 Jean Messia, demain vous êtes membre des forces de l'ordre,
44:06 vous avez vos frères d'armes, en tous les cas vos collègues,
44:09 en trois mois il y en a 2380 qui sont blessés.
44:12 Vous envoyez une lettre ouverte au président de la République pour le rencontrer en urgence.
44:16 Finalement ce n'est pas le président que vous allez recevoir,
44:19 mais c'est son conseiller direct à la sécurité.
44:24 Mais ça reste un conseiller, peut-être que vous avez déjà eu 250 réunions avec lui.
44:30 Vous y allez ou pas vendredi à l'Elysée ?
44:32 Non, mais j'avoue que je n'aimerais pas être à la place des forces de l'ordre,
44:38 je n'aimerais pas être un membre des forces de l'ordre aujourd'hui,
44:40 compte tenu de ce qu'ils subissent et du peu de soutien dont ils bénéficient.
44:43 Je penserais plus à être ministre de l'intérieur au contraire,
44:46 pour leur apporter mon soutien et leur donner la bonne doctrine.
44:49 Ça c'est la première chose.
44:50 La deuxième chose, c'est que je me rappelle en novembre 2020,
44:54 lorsque sur un bout de vidéo montrant un certain Michel Zecler, musicien,
45:00 qui avait été molesté par des policiers à l'entrée d'un immeuble,
45:04 Emmanuel Macron s'était immédiatement fendu d'un tweet en pointant ces images qui nous font honte.
45:10 Il l'avait contacté ?
45:11 Je le cite, et il l'avait contacté, ces images qui nous font honte.
45:14 J'ai envie de dire, monsieur le président de la République,
45:17 que ces images de ces policiers qui sont immolés par le feu,
45:20 qui sont caillassés, qui sont violentés,
45:23 qui sont agressés à coup de pavé de plus d'un kilo sur la tête,
45:26 est-ce que ces images ne nous font pas honte ?
45:29 Est-ce que ces images ne vous font pas honte ?
45:31 Parce que vous êtes le chef des forces de l'ordre, le chef des forces armées,
45:35 et en tant que tel, c'est vous le premier soutien des policiers
45:38 qui sont garants de notre état de droit.
45:40 Donc s'il y a bien quelqu'un qui doit soutenir nos forces de l'ordre dans ce pays,
45:44 c'est bien le président de la République et accessoirement son ministre de l'Intérieur.
45:47 Alors peut-être que ça a bougé depuis vendredi,
45:49 mais ce que je recevais d'un proche de ce policier victime,
45:52 et il faut qu'on revoie l'image qui a vraiment été brûlée au deuxième degré lundi,
45:58 je te confirme que notre collègue n'a pas reçu de coup de fil du président à ce jour.
46:03 Il est très épuisé, tant physiquement que moralement,
46:06 l'ordinaire des policiers, héros anonymes,
46:08 et qui sont malheureusement destinés à le rester.
46:10 Donc vous avez des victimes qu'on appelle rapidement,
46:13 et puis vous en avez d'autres qui attendront un peu.
46:16 C'est d'autant plus regrettable, cette inattention du président de la République aux forces de police,
46:23 que sans rien excuser des violences,
46:26 la façon dont s'est déroulé ce mouvement social des réformes des retraites
46:31 a été non-violent quand même jusqu'à l'utilisation du 49-3.
46:35 Et donc je trouve qu'il y a une responsabilité du pouvoir dans le fait que ça ait dégénéré.
46:40 Et donc je trouve que le président de la République serait d'autant plus obligé
46:45 d'appeler des policiers victimes,
46:48 qui me semble que son attitude a pu contribuer à une certaine dégénérescence du mouvement.
46:55 On a vécu pendant, il faut bien comprendre qu'en France,
46:59 on retrouve depuis 2016 de la violence dans les rues contre les policiers,
47:04 mais qu'on a vécu pendant 30, 40 ans sans grande violence.
47:08 Il y a eu beaucoup de violence dans les années 60-70,
47:11 avec des groupuscules d'extrême gauche, d'extrême droite,
47:14 qui d'ailleurs se battaient entre eux très violemment.
47:16 On avait oublié ce qu'était la violence.
47:18 Et là on est dans un système politique qui s'est beaucoup refermé
47:21 depuis une dizaine d'années et on retrouve de la violence dans la rue.
47:24 Je trouve que le chef de l'État devrait prendre la mesure.
47:28 Quand vous avez 2000, quasiment 2500 policiers et gendarmes blessés en l'espace de 3 mois,
47:34 mais ça me paraît violent.
47:36 - J'ai encore une réaction à vous montrer, donc faites vite.
47:40 - Je vous prête.
47:43 - Ce que l'on comprend lorsqu'on écoute les forces de l'ordre,
47:46 c'est qu'il y a un paradoxe.
47:49 Alors que la violence n'a jamais été aussi forte dans la rue,
47:52 dans les manifestations, les forces de l'ordre,
47:54 aujourd'hui en tout cas c'est ce qu'elles répercutent,
47:56 n'ont jamais été aussi désarmées.
47:58 Les grenades désencerclantes, tout ce qui leur permettait,
48:01 aujourd'hui, ou ce qui leur permettait hier de maintenir l'ordre,
48:05 aujourd'hui a été entravé par des décisions de justice.
48:08 Et donc ça rend plus compliqué pour eux de faire face à cette violence.
48:12 - Lisez ce matin le reportage du Parisien, la double page du Parisien sur les policiers.
48:18 Vous avez des policiers qui vous disent,
48:20 c'est la première fois que je vois la peur de mes collègues dans les yeux de mes collègues.
48:25 Les contacts que vous avez avec les forces de l'ordre,
48:28 c'est pour la première fois que j'ai vu la peur dans les yeux de mes collègues.
48:30 - C'est l'un des CRS et délégués SGP qui le dit dans le Parisien.
48:34 On a reçu tout ce qu'il était possible, des morceaux de marbre, de l'asphalte,
48:38 des boules de pétanque, on ne voyait même plus le jour.
48:40 Ça s'est engagé depuis 99, donc il a une certaine expérience ce CRS.
48:46 Gérard Larcher, il nous reste quelques minutes.
48:50 Gérard Larcher, toujours, on l'a entendu, il s'indignait sur les commémorations,
48:54 mais il est dans la short list pour remplacer Elisabeth Borne.
48:58 - On le dit. - Bah oui.
49:00 - Enfin, c'est ce qu'il pense. - Ah non, c'est pas ce qu'il pense.
49:02 - On est d'autant écrit, on s'est autorisé à penser dans les milieux autorisés.
49:06 - Non, non, non, non, c'est pas ce qu'il pense. Il est dans la short list.
49:08 Mais écoutez, alors Gérard Larcher qui est président du Sénat,
49:12 est-ce que ça vous intéresse, Matignon ?
49:14 - Je vais faire les rumeurs, je vais vous dire très clairement,
49:17 si le président de la République me proposait d'être Premier ministre, je refuserais.
49:22 Je refuserais parce que je pense qu'être le chef de la majorité,
49:28 et c'est ça le rôle du Premier ministre, ça procède de quoi ?
49:32 D'un projet qu'on partage, d'un contrat qu'on a passé,
49:37 et derrière ça veut dire que ça n'est possible qu'avant ou après une élection législative au président.
49:45 - En fait, personne ne veut rejoindre la Macronie, c'est ça l'information.
49:50 - Non, ceux qui n'ont pas d'avenir politique.
49:53 - Non mais c'est-à-dire que Gérard Larcher, moi ce que je comprends,
49:56 Philippe, dites-moi si je me trompe, c'est... mais jamais.
49:58 - Ça veut dire que Gérard Larcher en plus est un de ceux qui a tenté une conciliation,
50:04 une négociation sur la réforme des retraites.
50:06 Donc il n'est pas dans le camp des plus hostiles au sein des Républicains.
50:10 Donc ça veut dire que vraiment, Emmanuel Macron ne peut absolument pas compter sur les Républicains.
50:15 S'il y avait encore le moindre espoir, c'est ce que ça signifie.
50:18 - Qui voudrait embarquer dans le Titanic ?
50:21 - C'est la question.
50:23 - Au-delà de savoir qui peut aller à Matignon, je crois que M. Larcher a son mandat
50:27 qui se renouvelle au mois de septembre dans les Yvelines.
50:30 Et donc clairement, il a également son mandat de président du Sénat qui est en jeu.
50:34 Donc là, il est en pleine campagne électorale depuis plusieurs semaines.
50:37 On le voit, il fait plus de plateaux, il fait plus de déplacements sur les terrains.
50:40 - C'est un poids lourd.
50:42 - Attendez, vous qui avez été dans la préfectorale...
50:45 - Rassurez-nous.
50:47 - Jean Messia, dans la préfectionnaire, selon vous...
50:50 - Non mais on ne peut pas refuser Matignon. Ça se refuse, Matignon ?
50:52 - Je vous dis, si vous n'avez plus aucun avenir politique, vous pouvez accepter Matignon
50:56 parce que, effectivement, ça vous permet d'exister politiquement.
50:59 Maintenant, c'est sûr que vu l'horizon à la fois du quinquennat et du macronisme de manière générale,
51:06 alors qu'en 2027, Emmanuel Macron ne peut plus se représenter, effectivement, c'est compliqué.
51:11 Or, Gérard Larcher reste quand même, de par ses fonctions de président du Sénat,
51:17 reste un poids lourd des Républicains.
51:20 - Vous l'avez répété deux fois.
51:22 - Bien sûr. Il y a 41 ministres dans ce gouvernement.
51:25 C'est un signe. C'est-à-dire qu'en fait, on ne veut absolument plus être dans ce gouvernement.
51:29 Et dans le JDD, cette fois-ci, il faut tout lire le week-end.
51:32 Il y a un formidable article, alors là, c'est en off, mais il y a un conseiller d'exécutif
51:37 qui explique qu'il faut bien l'avouer, être ministre, ça ne fait plus rêver.
51:40 Pour avoir des ministres forts, il faut les laisser travailler.
51:44 Il faut faire un peu plus confiance à l'horizontalité du gouvernement.
51:47 En fait, on ne comprend qu'une chose, c'est Emmanuel Macron dirige tout.
51:50 Il phagocyte le pouvoir de la chef du gouvernement.
51:54 Les ministres sont des illustres inconnus et il nous reste 30 secondes.
51:58 Donc, il y a 41 membres dans ce gouvernement et on va faire un petit jeu qu'on peut faire.
52:02 C'est un marronnier parce que moi, j'ai trouvé ça formidable.
52:04 Hervé Berville, qui est-ce ?
52:07 - Inconnu.
52:08 - Inconnu, il est quand même secrétaire d'État auprès de la première ministre,
52:12 chargé de la mer.
52:13 Ce n'est pas rien.
52:14 - La mer, c'est important.
52:15 - Bien sûr.
52:16 Hervé Berville, est-ce que vous connaissez Charlotte Cobell ?
52:19 - Inconnu.
52:20 - C'est la santé.
52:21 - Charlotte Cobell.
52:22 - Santé, retraite.
52:23 - Soyez clair.
52:24 - Secrétaire d'État auprès de la première ministre, chargée de l'enfance.
52:27 - On ne les connaît pas.
52:29 - Dominique Faure.
52:32 - Ah oui, ça c'est politique de la vie, aménagement du territoire.
52:36 - Cohésion des territoires, chargée des collectivités territoriales.
52:39 - C'est pareil.
52:41 - Patricia Miralles, est-ce que vous la connaissez ?
52:44 - Non.
52:45 - Franchement, les amis, vous ne...
52:47 - En fait, c'est de leur responsabilité de se faire connaître.
52:50 - Secrétaire d'État auprès du ministre des Armées, chargée des anciens combattants
52:53 et de la mémoire.
52:54 Pourquoi je vous ai dit Patricia Miralles ?
52:55 - On l'a entendu en lune, puis le gadget.
52:56 - Qu'est-ce qu'il y a ? Vous allez me demander, Philippe ?
52:59 - Vous allez me demander les anciens combattants, on ne connaît jamais.
53:02 On ne connaît jamais le secrétaire d'État aux anciens.
53:04 - Mais attendez, vous présentez...
53:06 - Mais j'aurais pu...
53:07 - Chargée de l'enfance, chargée des collectivités territoriales.
53:10 C'est important, les collectivités territoriales.
53:13 La mémoire, c'est deux mains.
53:15 - Regardez Papendaye, qui au moins, lui, a une notoriété.
53:18 - Mais il a une notoriété pour quoi ?
53:20 - Pas pour son action.
53:22 - Il ne fait même pas les annonces.
53:24 C'est Emmanuel Macron qui fait les annonces.
53:26 - Vous avez raison.
53:27 Et puis, regardez la ministre de la Culture.
53:30 - Oui.
53:31 - Heureusement qu'elle a attaqué certains médias,
53:34 parce que sinon, personne ne savait ce qu'elle avait pu faire.
53:37 Son activité, c'est précédemment.
53:39 - Oui, c'est-à-dire Emmanuel Macron.
53:41 - Vous connaissiez Rima Doulmanak ?
53:43 - Je la connais, parce qu'elle était conseillère à l'Élysée auparavant.
53:46 Mais en dehors du microcosme, personne ne la connaît.
53:49 - Cinq choses qui ont changé au ministère de la Culture depuis...
53:54 - La ministre, elle-même.
53:57 - Bon, allez.
53:58 Merci beaucoup.
53:59 C'était un peu précipité.
54:00 Toujours un peu de sourire.
54:01 C'est un plaisir de vous avoir dans un instant.
54:03 - Merci beaucoup.
54:04 - Vous savez que c'est le grand retour de Charlotte Dornelas.
54:07 - Ah, immense Charlotte Dornelas.
54:09 - C'est vrai qu'il faut être paré quand on est face à Charlotte Dornelas, Philippe.
54:14 - Je...
54:15 - Si vous avez des conseils à donner à Gérard Leclerc, donnez-lui.
54:18 Parce que là, c'est dans quelques instants.
54:20 - Je ne donne plus de conseils à Gérard Leclerc.
54:22 Non, non, c'est...
54:23 - Il faut prendre une camomille, peut-être.
54:25 - Un protège-lent.
54:26 - Un protège-lent.
54:27 - Allez, à tout de suite pour vraiment pas d'accord.
54:30 - Ça sent l'arrêt d'access.

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