Les invités de #PunchlineWE débattent de l'actualité du vendredi au dimanche.
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00:00:00 17h sur CNews, merci d'être avec nous pour Punchline Weekend.
00:00:04 A la une ce samedi, le réfugié syrien qui a semé la terreur à Annecy jeudi
00:00:08 est mis en examen pour tentative d'assassinat et placé en détention provisoire.
00:00:13 Le parquet terroriste ne s'est pas saisi pour l'instant du dossier mais reste en lien avec le parquet.
00:00:19 La justice parle d'attaque et non d'attentat. Pourquoi et surtout qu'est-ce que ça change ?
00:00:24 Mettre le vanois sur le plateau pour en parler avec nous.
00:00:28 A la une également, la majorité demande un temps de décence, de recueillement.
00:00:31 Les Français réclament des réponses et notamment en matière migratoire.
00:00:35 L'assaillant avait-il le droit d'être en France ? Si oui, comment pouvait-on le laisser sans domicile ?
00:00:40 Dans l'errance la plus totale, la France est-elle submergée par ces demandes de droit d'asile ?
00:00:46 Élément de réponse dans cette émission. Enfin Henri.
00:00:48 Henri est ce samedi en une de tous les journaux français ou presque l'ange gardien d'Annecy,
00:00:53 titre le parisien, un héros pour le Figaro. Lui dit avoir agi comme un français devrait agir.
00:00:59 Il a rencontré le président hier et on va se poser cette question.
00:01:02 Henri doit-il être décoré ? Doit-il recevoir la Légion d'honneur ?
00:01:07 C'est une question qu'on se posera en fin d'émission.
00:01:09 Voilà le programme, je vous présente les invités dans un instant.
00:01:12 Mais avant cela le point sur l'information avec Mathieu Devese. Bonjour Mathieu.
00:01:19 Bonjour à tous. Une centaine de personnes se sont rassemblées à Marseille pour soutenir les familles des victimes de règlements de comptes.
00:01:25 Après une minute de silence, les organisateurs ont exigé des réponses fortes des pouvoirs publics.
00:01:30 Les violences sur fond de rivalité liées au trafic de drogue se multiplient à Marseille,
00:01:35 avec déjà 23 morts depuis le début de l'année.
00:01:38 Le pape François va bien mais il ne célébrera pas publiquement la prière de l'angélus demain.
00:01:43 Après une opération de l'abdomen mercredi, le souverain pontife poursuit sa convalescence à l'hôpital.
00:01:48 Âgé de 86 ans, le pape François est régulièrement contraint d'alléger son agenda en raison de problèmes de santé.
00:01:55 Enfin l'ambiance monte à Istanbul avant la finale de la Ligue des champions.
00:01:58 Ce soir, Manchester City affronte l'Inter Milan, une rencontre que vous pourrez suivre en direct à 21h sur Canal+.
00:02:04 Les Citizens, vainqueurs de la Première Ligue et de la Cup, visent le tripler avec un premier sacre en C1.
00:02:10 Et de son côté, le club italien a déjà remporté la plus belle des Coupes d'Europe à trois reprises.
00:02:16 Merci Mathieu Devesse pour le point sur l'information.
00:02:19 On est avec Gabriel Cluzel aujourd'hui, cher Gabriel, bonjour, ravi de vous retrouver.
00:02:23 Mathieu Vallée est présent sur le plateau, Mathieu, merci d'être avec nous.
00:02:28 On est avec Maître Yves Levano, bonjour, vous êtes avocat pénaliste spécialiste des questions en matière de terrorisme.
00:02:35 Et c'est vrai que c'est une question qu'on nous a beaucoup posé ces 48 dernières heures.
00:02:38 Mais pourquoi on ne parle pas d'attentats et pourquoi on parle d'attaques ?
00:02:41 Donc vous allez tout nous préciser dans un instant.
00:02:43 Mais je salue tout le monde, Célia Barotte, vous êtes journaliste CNews, vous étiez présente hier sur le terrain à Annecy.
00:02:50 Vous avez pu rencontrer les habitants qui sont peu ou tout choqués par ce qu'il s'est passé.
00:02:57 Et c'est vrai qu'hier, on faisait le parallèle entre les différentes attaques terroristes dont avait été victime la France et le traumatisme, le choc des habitants.
00:03:05 Et je vous salue également Karim Zeribi parce que vous avez été le premier hier à pointer cela en disant mais il y a un article dans le Code pénal.
00:03:12 - A 522-1. - Voilà, qui nous permet de parler d'attaques terroristes quand c'est pas forcément le terrorisme, du terrorisme islamisme ou du terrorisme d'extrême droite.
00:03:23 Il y a exactement plusieurs.
00:03:24 Avant de revenir, parce qu'évidemment cette émission, elle va être quasiment exclusivement consacrée à l'attaque d'Annecy, à ce traumatisme.
00:03:32 Et vous allez voir tout au long de l'émission, on va se poser des questions que vous vous posez aujourd'hui.
00:03:38 On a été beaucoup interpellé, vous savez, notamment sur les réseaux sociaux, pour essayer de comprendre pourquoi on ne parle pas d'attentats.
00:03:45 Ce sera notre première question.
00:03:48 Avaient-ils le droit d'être en France ?
00:03:49 Autre question.
00:03:50 Voilà ce qu'on va essayer de faire pendant deux heures ensemble.
00:03:53 Mais je voulais commencer par le procès de l'assassinat de Chayna.
00:03:57 Et je sais, Célia, que vous avez couvert en début de semaine ce procès.
00:04:03 Est-ce qu'on peut rappeler rapidement les faits pour Chayna ?
00:04:05 Alors Chayna, souvent son prénom est associé au calvaire de Chayna.
00:04:09 Parce que l'histoire de Chayna commence en 2017, quand cette fillette, âgée seulement de 13 ans à l'époque,
00:04:15 est violée par son ex-petite amie, enfin son petit ami de l'époque, qui lui tend un piège.
00:04:20 Il lui demande d'abord une photo dénudée de la jeune fille, puis lui fait du chantage pour des actes sexuels, actes sexuels qu'elle refuse.
00:04:28 Il la piège dans une clinique désaffectée, amène deux de ses amis.
00:04:33 Puis des actes de viol, d'agression sexuelle qui ont été requalifiés sont perpétrés à l'encontre de cette fillette.
00:04:40 La fillette a 13 ans, elle porte plainte.
00:04:42 Suite à cette plainte, ses agresseurs la passent à tabac en 2019, en mai 2019.
00:04:48 Puis en octobre 2019, la fillette est retrouvée.
00:04:50 Le corps de la fillette est calciné.
00:04:52 Il a été poignardé près d'un cabanon et près des habitations à Creil.
00:04:57 Donc c'est un calvaire que cette fillette a subi dès son plus jeune âge.
00:05:01 Elle a porté plainte et pourtant, malgré sa plainte, son calvaire a continué.
00:05:06 Elle a été donc brûlée vive à l'âge de 15 ans par son petit ami de l'époque.
00:05:09 C'est en octobre 2019.
00:05:12 Le procès de son bro s'est tenu cette semaine.
00:05:15 L'accusé, qui a 20 ans aujourd'hui, a été reconnu coupable hier soir par la Cour d'assises des mineurs.
00:05:20 Il était requis contre cet homme 30 ans de prison.
00:05:25 Et sauf qu'au moment des faits, il avait 17 ans et 3 mois.
00:05:28 Et l'excuse de minorité a été retenue.
00:05:31 Il a donc écopé, non pas de 30 ans, mais de 18 ans de réclusion criminelle.
00:05:35 Au sortir de la décision, l'avocate a pris la parole.
00:05:37 Et on reverra le message du frère dans un instant de Chahina.
00:05:41 Mais je veux qu'on écoute d'abord l'avocate de Chahina qui a réagi et qui a eu des mots extrêmement forts.
00:05:46 Elle dit "la justice se fout de la violence faite aux femmes".
00:05:50 C'est une famille extrêmement digne qui a gardé son calme pendant trois ans et demi.
00:05:54 Aussi parce que je leur disais que la justice était suffisamment intelligente pour percevoir ce qu'il fallait percevoir.
00:06:02 Et je constate que non.
00:06:04 Donc on a un criminel, on a un assassin.
00:06:08 Mais la justice n'a pas été à la hauteur du crime et la justice n'a pas été à la hauteur de la victime.
00:06:14 Je pense que la justice se fout des violences faites aux femmes.
00:06:17 Je pense que c'est ça que ça veut dire.
00:06:19 Je pense que les médiatisations qu'on fait, je pense que les réflexions qu'on a devant la presse,
00:06:26 la patience qu'on montre,
00:06:28 cette espèce de jeu d'équilibriste qu'on fait parfois avec nos clients pour les calmer,
00:06:33 tout en leur disant que la justice va faire son oeuvre alors qu'en fait la justice se fout d'elle.
00:06:40 Et épuisant, moi je suis fatiguée de devoir calmer des gens alors que finalement la justice me donne tort.
00:06:47 Son frère, Chayena a réagi, je sais que son témoignage, vous l'avez pu l'interroger cette semaine,
00:06:54 mais 7 à 8 a pu l'interroger la semaine dernière et c'est vrai que son témoignage était extrêmement digne,
00:06:59 extrêmement fort et qu'il avait été vu par des millions de Français.
00:07:03 Voilà ce qu'il dit hier.
00:07:05 J'ai tellement honte de notre justice en France.
00:07:08 Elle a été merdique.
00:07:09 Un des plus abominables crimes en France.
00:07:12 Ils ont décidé de ne pas lever l'excuse de minorité et appliquer les peines requis du parquet.
00:07:17 30 ans de prison.
00:07:18 Il a pris seulement 18 ans ce mec et sortira dans quelques années.
00:07:21 Il a assassiné Chayena un vendredi soir et la justice lui a répondu en assassinant Chayena un vendredi soir.
00:07:27 En tant que grand frère, je ne peux rien faire de plus.
00:07:29 Je n'ai pas pris les armes en 2017 et 2019 pour me faire justice moi-même
00:07:33 et je vous assure que la détention, je n'aurais pas eu peur.
00:07:36 Si je ne l'ai pas fait, c'est peut-être que j'ai l'islam et que je crois en Dieu.
00:07:39 Mes parents m'ont donné la meilleure éducation et vous tous les Français, vous êtes derrière moi.
00:07:45 Veillez sur vos mères, soeurs, femmes.
00:07:48 On n'est plus en sécurité car la justice n'est pas à la hauteur.
00:07:52 Je me battrai jusqu'au bout encore.
00:07:53 Ma soeur est au plus haut degré du paradis.
00:07:56 Réaction également politique, celle de Marine Le Pen pour avoir eu le courage de vivre comme une jeune femme libre.
00:08:03 Chayena a été brûlée vive après avoir vécu l'enfer.
00:08:05 La faiblesse de la condamnation est très difficilement compréhensible.
00:08:09 Quel message pour la défense de nos valeurs et les femmes qui se battent pour leurs droits ?
00:08:14 C'est la question qu'elle se pose.
00:08:15 C'est toujours difficile évidemment de commenter une décision de justice.
00:08:18 Surtout que là on est dans une cour d'assises donc finalement la justice est rendue au nom du peuple français.
00:08:25 Ce sont des civils qui ont rendu cette décision.
00:08:28 Maître, je me tourne vers vous, je ne dis pas de bêtises en disant cela.
00:08:32 Non, c'est une décision qui est rendue par trois magistrats professionnels
00:08:35 accompagnés en première instance puisque c'était en première instance de six jurés.
00:08:39 Alors l'avocate peut évidemment, l'avocate de Chayena et de la famille de Chayena peut faire appel.
00:08:44 Ils ont dix jours je crois pour faire appel de la décision.
00:08:46 Pour l'instant on ne sait pas s'ils vont faire appel, Célia, mais quel regard vous portez sur cela ?
00:08:52 C'est-à-dire que cet homme, 17 ans, 3 mois, brûle, vive son ex-compagne ou sa compagne, la tue,
00:09:00 mais l'excuse de minorité parce que 17 ans et 3 mois est maintenue.
00:09:04 18 ans de réclusion au lieu de 30 ans.
00:09:06 Vous savez, il ne s'agit pas seulement d'injustice ou de réparation à l'endroit de Chayena et de sa famille,
00:09:14 c'est aussi d'une inquiétude pour l'avenir parce que ce garçon-là est très jeune, on l'a dit.
00:09:20 Il a même bénéficié d'une excuse de minorité tout à fait discutable, mais c'est ainsi.
00:09:26 Donc ça veut dire qu'avec les aménagements de peine, etc., il peut très bien sortir dans quelques années
00:09:33 et ce ne sera pas un vieillard, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:09:36 Donc rien dit que…
00:09:37 Il peut sortir à 35 ans.
00:09:38 … il aura changé d'état d'esprit.
00:09:39 Donc couïe des femmes qui croiseront sa route à ce moment-là.
00:09:44 Et c'est vrai que c'est toute la société, ce n'est pas seulement cette famille-là,
00:09:47 c'est ça qui est important de dire, je crois.
00:09:50 Et c'est vrai qu'on parle beaucoup…
00:09:52 Vous voyez, toute cette semaine, on a parlé du dévoiement du droit d'asile,
00:09:54 mais il y a un dévoiement de notre justice.
00:09:56 Il y a une forme de magnanimité à l'endroit des mineurs, parce que ce sont des enfants,
00:10:00 qu'on veut la rédemption pour eux, on veut leur donner une deuxième chance.
00:10:04 Et finalement, on se rend compte que c'est une injustice à l'endroit d'une fillette.
00:10:10 Moi, j'ai beaucoup apprécié, vous disiez le mot de fillette,
00:10:14 parce qu'il y a des médias qui disent « jeune femme », non, à 13 ans, on est une fillette.
00:10:18 Quand les faits ont démarré, à 15 aussi, pour avoir une fille de 15 ans.
00:10:23 Et je crois que c'est important de le souligner.
00:10:26 Donc on a beaucoup de magnanimité pour le mineur quand il est un assassin,
00:10:29 mais la victime mineure couit de ce qui lui est arrivé.
00:10:34 Dans un contexte où je rappelle que les violences faites aux femmes est une cause nationale,
00:10:39 c'est la cause du quinquennat depuis 2017.
00:10:42 Et vous avez donc une politique pénale, une volonté politique
00:10:46 de durcir les sanctions contre les bourreaux sur ces femmes-là.
00:10:51 Et vous avez la justice qui ne lève pas l'excuse de mi-rénorité.
00:10:55 Matt, si vous voulez réagir, évidemment, vous pouvez.
00:10:58 Mais Karim, je sais que vous voulez peut-être avoir un petit mot.
00:11:01 - Oui, c'est le témoignage du frère que vous avez évoqué.
00:11:04 Il est impressionnant, impressionnant de dignité, impressionnant de justesse.
00:11:09 - Parce que cette famille a pris perpétuité.
00:11:12 - Évidemment qu'elle a pris perpétuité.
00:11:13 Et puis, je veux dire, on ne réparera pas et on ne réparera jamais ce qu'ils ont vécu.
00:11:19 Donc c'est impressionnant.
00:11:21 Il partage ses valeurs, sa foi.
00:11:25 Il a voulu croire en la justice.
00:11:27 Il n'a pas voulu opérer à la loi du talion,
00:11:30 comme parfois les premières pulsions d'un père de famille, d'un frère.
00:11:35 Dans ce cas-là, on pourrait peut-être qu'apparaître,
00:11:38 quelle que soit sa foi, sa situation, ses origines.
00:11:42 Je veux dire, c'est humain, spontanément.
00:11:44 Il n'a pas voulu verser là-dedans.
00:11:45 Il a voulu faire confiance à la justice.
00:11:47 Il est allé jusqu'au bout.
00:11:48 Et là, effectivement, on a l'impression qu'il tombe du 50ème étage.
00:11:53 C'est-à-dire l'excuse de minorité, alors qu'effectivement,
00:11:57 la possibilité de la lever était à la portée des juges et de ses jurés.
00:12:03 Ça n'a pas été fait, alors qu'on est dans l'horreur la plus absolue,
00:12:06 dans la barbarie la plus absolue.
00:12:08 On ne peut pas comprendre.
00:12:09 Maître, juste une question technique.
00:12:12 Cette excuse de minorité, les jurés peuvent la...
00:12:18 La cour d'assises, d'une manière générale, peut la lever.
00:12:20 Mais c'est quoi ? C'est sous la discrétion des magistrats ?
00:12:22 Non, c'est-à-dire que ce sont des décisions qui sont prises pour la lever
00:12:27 à la majorité qualifiée, de la même manière que la culpabilité, si vous voulez.
00:12:30 D'accord.
00:12:31 Pour déclarer coupable quelqu'un, ils sont neuf.
00:12:33 Il faut six dans le sens de la culpabilité et trois dans le sens de l'innocence.
00:12:38 Ils sont neuf plus les trois magistrats ?
00:12:39 Non, trois magistrats professionnels et six jurés.
00:12:42 Chacun a une voix.
00:12:44 D'accord.
00:12:44 Et neuf jurés en appel, ils sont douze.
00:12:47 Chacun a une voix.
00:12:48 Il faut une majorité qualifiée des deux tiers pour condamner.
00:12:51 Et c'est pareil pour lever l'excuse de majorité.
00:12:55 Mais enfin, si vous voulez, la possibilité existait.
00:12:59 Nous n'avons pas assisté à l'audience.
00:13:01 C'est duré des jours et des jours et des jours.
00:13:03 Et voilà.
00:13:05 Et donc, j'imagine que si la cour d'assises a pris cette décision-là,
00:13:11 c'est pour des raisons que personne n'a pu voir.
00:13:14 Compliquée de comprendre.
00:13:14 Attendez, Célia, allez-y.
00:13:15 Pour avoir vu l'accusé dans le box avant que la publicité restreinte soit prononcée.
00:13:20 C'est vrai qu'on avait l'impression d'avoir un collégien devant nous,
00:13:24 physiquement très frêle, très mince de morphologie.
00:13:30 On avait du mal à se rendre compte de l'atrocité que cet homme avait pu faire à cette fillette.
00:13:36 Donc, est-ce que ce sont des détails physiques qui ont marqué les jurés ?
00:13:40 Est-ce que c'est plutôt le caractère psychologique et psychiatrique ?
00:13:43 Et pourtant, un faisceau d'éléments importants pesait et pointait la culpabilité vers lui.
00:13:48 De nombreux échanges de SMS, une blessure lors de son interpellation
00:13:52 qui a mené beaucoup de débats.
00:13:56 La Défense parlait d'eczéma alors que les experts parlaient d'une brûlure.
00:14:00 Beaucoup d'éléments qui amenaient à sa culpabilité et on arrive à ce verdict.
00:14:04 Je constate que les réactions politiques sont très faibles,
00:14:07 qu'il y en a très peu aujourd'hui.
00:14:10 Et j'attends évidemment toutes les associations féministes qui réagiront
00:14:16 ou les responsables politiques qui se présentent comme féministes ou néo-féministes.
00:14:20 Mathieu Vallée, à Piret, on parlera d'Annecy bien sûr.
00:14:23 Difficile.
00:14:24 J'ai pas besoin qu'on me fasse des dessins pour savoir que quand on est brûlé vif
00:14:28 dans un crime aussi abject et sordide,
00:14:30 il faut s'expliquer à des jurés que cette fillette a vécu l'enfer.
00:14:33 D'abord, l'accusé a insulté la famille de la victime à la barre.
00:14:36 Ensuite, l'excuse de minorité pour les 16-18 ans dans le Code de la justice pour les mineurs,
00:14:40 elle est prévue.
00:14:41 Donc encore une fois, on n'applique pas le droit et la loi telle qu'elle est prévue
00:14:44 par les députés et les sénateurs qui, eux, la votent au nom du peuple français.
00:14:48 Et ensuite, moi je vais vous le dire, dans 10 ans,
00:14:50 cet accusé qui a été condamné, s'il ne fait pas appel ou s'il n'y a pas appel,
00:14:53 il sera dehors.
00:14:55 Voilà, c'est ça la réalité.
00:14:56 Il sera donc dehors à 30 ans.
00:14:58 Et la famille de la victime, notamment Yacine, j'ai entendu son témoignage,
00:15:01 notamment sur cet abut qui est très poignant, qui est très humain,
00:15:04 on voit en fait qu'eux sont condamnés à perpétuité.
00:15:06 Là où cet accusé, ce criminel sortira dans 10 ans.
00:15:09 C'est ça que les Français ne comprennent plus.
00:15:10 On est à 40% des Français qui font confiance à la justice.
00:15:14 Mais au rythme des décisions de justice qui s'enchaînent
00:15:16 et qui ne prennent absolument pas en compte les victimes,
00:15:18 ce chiffre va descendre et moi je ne m'en délecte pas, je m'en inquiète.
00:15:21 Parce que comme l'a si bien dit Karim Zeribi ou Gabriel Cluzel sur ce plateau,
00:15:25 si on continue dans cette direction, on a des Françaises et des Français
00:15:28 qui, à force de ne plus croire en la justice,
00:15:30 vont être dans une véritable défiance de nos institutions.
00:15:32 Et ce qui fait tenir notre République aujourd'hui,
00:15:34 c'est la police et la gendarmerie pour nous protéger, la justice,
00:15:37 pour ne pas créer une loi individuelle et une loi du plus fort et la loi de la jeune.
00:15:41 Bien sûr, ou la loi du talion.
00:15:43 Et c'est d'ailleurs sa foi, il l'explique, et sa confiance en la justice
00:15:47 qui lui ont permis de ne pas se faire justice lui-même.
00:15:51 C'est ce qu'il dit dans son témoignage.
00:15:52 Et quand vous dites, on ne pouvait pas, évidemment,
00:15:55 on n'imagine même pas la souffrance de cette famille,
00:15:57 on n'imagine même pas ce qui va se passer dans leur tête.
00:16:00 Mais la justice, en tous les cas, la décision de justice,
00:16:04 aurait pu peut-être permettre à cette famille-là qui est dévastée
00:16:07 d'avancer un petit peu.
00:16:09 - Et d'un lordeuil, oui. - Bien sûr.
00:16:11 - Alors il fallait lui mettre 30 ans ?
00:16:12 - Comment ? - Ou il fallait l'exécuter ?
00:16:15 - Vous voyez ce que je veux dire ? C'est compliqué.
00:16:17 - Personne ne dit ça, cher maître.
00:16:19 - Je grossis à des seins le trait.
00:16:21 - Je ne suis pas sûr qu'il faut caricaturer ou grossir à des seins le trait
00:16:24 dans une situation aussi grave.
00:16:25 - Je vais vous expliquer pourquoi.
00:16:26 Parce qu'on parle du crime qui est évidemment atroce.
00:16:30 Et la question n'est pas de savoir si c'est un crime d'adulte,
00:16:32 parce que tous les crimes sont atroces et tous les crimes sont des crimes d'adultes.
00:16:35 La question est de savoir, au moment où il a été commis,
00:16:37 s'il a été commis par quelqu'un qui avait déjà un état d'esprit d'adulte,
00:16:42 qui voulait le faire, qui l'a fait intentionnellement,
00:16:44 ou quelqu'un qui n'était pas tout à fait terminé.
00:16:47 Et la Cour, bien sûr, puisque c'est un assassinat, s'est préméditée.
00:16:51 Et la Cour d'assises a considéré que ce crime,
00:16:53 moi je ne sais pas, je n'y étais pas, je n'ai pas vu,
00:16:55 je ne connais pas ce dossier-là,
00:16:57 a considéré que ce crime avait été commis
00:17:01 par un être qui n'était pas encore un adulte.
00:17:03 - Une quinzaine de coups de couteau, plus d'une quinzaine de coups de couteau, c'est horrible.
00:17:06 - Non mais j'entends les arguments que vous posez.
00:17:09 Cette jeune fille, il y a eu une tentative de violente réunion avec son ex-compagnon.
00:17:14 Elle a été dépassée dans un deuxième temps et ensuite brûlée vive.
00:17:17 Je veux dire, on n'est pas dans une forme d'inconscience spontanée.
00:17:21 Tout ça est réfléchi et à plusieurs reprises, il y revient,
00:17:24 et il y revient avec la même violence et la même barbarie.
00:17:26 Donc ce que je veux vous dire, c'est que personne ne parle de peine de mort.
00:17:30 Le parquet avait demandé 30 ans.
00:17:32 Donc 30 ans avec la levée de l'excuse de minorité.
00:17:35 On se dit et on s'interroge en tant que citoyen, et c'est légitime.
00:17:39 Après, vous, en tant qu'expert, vous posez vos arguments.
00:17:41 Mais nous, en tant que citoyen, on s'exprime avec l'émotion qui nous caractérise.
00:17:45 Et on dit pourquoi, effectivement, à 17 ans et 3 mois,
00:17:48 l'excuse de minorité n'a pas été levée et les 30 ans n'ont pas été appliqués.
00:17:51 On a envie dans ces cas-là de plus en plus de dignité.
00:17:53 - On parle d'Annecy bien sûr, mais d'ailleurs, vous voyez à quel point...
00:17:57 Et que ce drame d'Annecy, finalement, monopolise.
00:18:02 Et c'est bien normal parce qu'il se faut poser toutes les questions autour d'Annecy.
00:18:05 Mais je suis frappé que le procès de Chayna, aujourd'hui, on n'en parle que trop peu.
00:18:11 - Non, mais moi, je suis frappé que si peu de féministes se saisissent de ce cas.
00:18:18 Et je crois que ça s'inscrit dans une espèce de gêne parce qu'il y a un peu un oubli.
00:18:26 Ces jeunes filles, parce qu'elles sont issues des banlieues,
00:18:30 je vous rappelle quand même le sort de Ni Pute Ni Soumise,
00:18:33 vous vous souvenez de cette association ?
00:18:34 - Bien sûr.
00:18:35 - Qui était proche de SOS Racisme et qui a été extrêmement critiquée parce qu'on disait
00:18:40 "Ah mais oui, mais si vous commencez à accuser les garçons des banlieues,
00:18:46 vous allez être racistes, etc."
00:18:47 Et moi, j'ai quand même tendance à penser que le grand silence des féministes aujourd'hui,
00:18:52 des Caroline Dehaas et autres Sandrine Rousseau,
00:18:54 est grandement lié à leur gêne aux entournures du fait du profil de l'accusé.
00:19:02 - Avançons.
00:19:03 Un dernier mot.
00:19:04 - 21% d'augmentation.
00:19:05 - On va me le dire.
00:19:06 - Comment ?
00:19:06 - 21% d'augmentation sur la violence faite aux femmes dans nos pays.
00:19:09 - Bien sûr.
00:19:10 - Je veux dire, la décrété cause nationale ne suffit vraisemblablement pas.
00:19:14 Il faut agir.
00:19:14 - On les entend beaucoup plus sur Damien Abad et autres.
00:19:17 Moi, je ne dis pas que c'est bien, ce qu'ont fait les uns et les autres.
00:19:20 Mais là, vous considérez avec moi que c'était quand même grave.
00:19:23 - En un mot, c'est lié à parce que...
00:19:24 - La Fondation des femmes, pour la première fois,
00:19:26 c'était quand même constitué partie civile et voulait faire quand même de cette affaire
00:19:30 un étendard pour montrer que les violences faites aux femmes
00:19:34 touchent aussi maintenant les fillettes, les adolescentes.
00:19:37 Et attention à ne pas faire de confusion,
00:19:39 le viol et les agressions sexuelles perpétrées en 2017 et en 2019
00:19:43 sont détachées de l'assassinat de Chyna.
00:19:47 Donc, ce n'est pas la même personne qui a fait la même chose.
00:19:49 - Non, mais c'est-à-dire qu'elle a vécu un enfer d'un calvaire.
00:19:52 - Voilà, et il y a eu une réputation de fille fasciste qui a été sur cette affaire.
00:19:55 - Non, mais elle a vécu un calvaire.
00:19:57 - Il n'y a pas besoin qu'on rajoute...
00:19:58 - Exactement, c'était juste pour préciser que ce n'est pas le même moteur.
00:20:00 - Je veux bien vous entendre dire que le droit et la loi...
00:20:04 Moi, je suis policier, donc évidemment, en tant que Républicain,
00:20:06 je suis pour le droit et la loi, mais vous savez que pour Éric Masson,
00:20:08 ce policier d'Avignon qui a été tué sur un point de dîle,
00:20:11 il a fallu attendre ce meurtre de ce policier
00:20:14 pour qu'on mette des peines incompressibles de sûreté
00:20:16 pour ceux qui tuent ou assassinent des policiers et des gens.
00:20:18 Est-ce qu'on doit attendre une multitude de faits d'insécurité
00:20:20 pour qu'on se donne les moyens de protéger la société d'individus
00:20:22 qu'on ne connaît que trop bien et qui sont souvent connus de la police et de la justice
00:20:25 quand c'est des primos délinquants et qu'ils n'ont pas de peine de prison,
00:20:28 qu'ils ne les exécutent pas et qu'ils sont dehors aussi rapidement qu'ils sont interpellés ?
00:20:31 Vous créez un sentiment d'impunité dans le pays
00:20:33 qui fait que c'est le premier moteur de la récidive.
00:20:35 - Alors, évidemment, moi, je ne peux pas partager du tout votre opinion.
00:20:38 Ce que je veux simplement vous dire, c'est que...
00:20:40 - Il n'y a plus de place pour cette dame de terrain.
00:20:41 - ...18 ou 20 ou 30 ans, de toute manière, il sortira.
00:20:45 Donc, est-ce qu'il sortira mieux ou il sortira moins bien ?
00:20:48 Est-ce qu'on est doté pour traiter ce genre de choses ?
00:20:50 Je partage beaucoup d'opinions ici autour.
00:20:53 C'est-à-dire que, vous avez raison, la cause aux femmes,
00:20:55 ça ne suffit pas de la décréter, la violence faite aux femmes, cause nationale.
00:20:59 Il ne suffit pas de décréter cette lutte.
00:21:00 - Mais vous ne me répondez pas sur l'époque de sûreté.
00:21:02 - Mais sur la période de sûreté, ça va servir à quoi ?
00:21:04 - Ça va servir que toi qui es en prison...
00:21:05 - En réalité, ce qu'il faudrait...
00:21:07 - Toi qui seras en prison, il ne sera pas dehors à faire des victimes.
00:21:10 - Les victimes, ça compte en France.
00:21:11 Je sais que la justice n'en a rien à faire,
00:21:13 mais les policiers, les gendarmes, les victimes, ça compte pour les gens.
00:21:16 - Tout le monde, ça compte pour les gens.
00:21:17 Il faut qu'on tous puisse vivre ensemble.
00:21:20 Il faut que la justice puisse travailler.
00:21:21 - Si on veut vivre ensemble, il faut protéger la société des délinquants.
00:21:23 - Mais dites, la police, elle doit être au service de qui ?
00:21:25 Elle doit être au service de la justice, à mon avis.
00:21:27 Donc, vous dites que la justice ne vous satisfait pas.
00:21:31 On entend, mais la police...
00:21:32 - Elle ne satisfait pas la majorité des citoyens.
00:21:33 - Écoutez, j'entends ce que vous dites.
00:21:35 - On s'en contente.
00:21:36 - Mais vous croyez qu'elle me satisfait, à l'heure actuelle, quand elle travaille ?
00:21:39 Moi, je ne suis pas parlementaire, monsieur.
00:21:42 Je ne suis pas député, je ne suis pas gouvernant.
00:21:44 En tant que citoyen, c'est simple.
00:21:46 En tant que citoyen, ce que je propose, c'est que la justice, elle soit décemment dotée.
00:21:50 Parce que quand vous devez attendre des délais comme ça, avant de vous faire juger,
00:21:53 vous ne pouvez pas dire "Ah, c'est normal, on le jugera dans deux ans".
00:21:56 - Là, ce n'est pas une question de moyens sur le dossier.
00:21:59 - Je pense que dans le décembre, c'est nécessaire.
00:22:01 - Et quand vous parlez du laxisme judiciaire, ce n'est pas nous qui le disons,
00:22:03 c'est malheureusement 80% des Français qui considèrent que la justice est laxiste.
00:22:08 Et ça ne fait que s'accroître.
00:22:10 - Mais invitons-les, ces 80% de citoyens, à voir et à venir dans les dossiers.
00:22:14 Parce que la justice laxiste, quand vous voyez les peines, messieurs-dames,
00:22:18 autour du bloc, qui sont de plus en plus lourdes,
00:22:21 parce qu'elles le sont de plus en plus lourdes statistiquement,
00:22:24 et ça ne marche pas, ça ne fait rien.
00:22:26 - En attendant l'assassin...
00:22:29 - Je ne peux pas entendre dire qu'il soit condamné à 10, 20 ou 30 ans,
00:22:32 ça ne changera rien.
00:22:34 Pardon, c'est juste pas audible.
00:22:37 Bien sûr que ça changera pour la protection des femmes.
00:22:40 Vous dites, il ne faut pas que ça reste des mots, la protection des femmes,
00:22:44 tant que cet homme-là sera derrière les barreaux,
00:22:46 il y a un certain nombre de femmes qui s'en tireront mieux.
00:22:49 - La publicité, on revient dans un instant.
00:22:51 Je le dis aux téléspectateurs, on avait prévu, moi je voulais en faire une fausse ouverture,
00:22:55 c'est-à-dire on commence, on fait quelques minutes,
00:22:57 et puis ensuite on passe à l'actualité également importante aujourd'hui,
00:23:01 et ce drame d'Hadsy pour répondre à toutes les questions que vous,
00:23:04 devant votre écran, vous pouvez vous poser.
00:23:07 Mais c'est un sujet en fait de société.
00:23:10 Cette réponse qui a été prise en première instance est un sujet de société, fondamental.
00:23:15 Autre sujet de société, évidemment le drame d'Hadsy
00:23:18 que certains préfèrent considérer comme un fait divers.
00:23:27 - 17h30 sur CNews, on poursuit le débat et on bascule évidemment sur le drame d'Hadsy.
00:23:34 On va tenter de répondre aux questions auxquelles vous vous posez depuis maintenant 48 heures.
00:23:38 Et on commencera par cette première question,
00:23:40 pourquoi on ne parle pas d'attentat ?
00:23:42 Avant de vous représenter les invités, le point sur l'information,
00:23:45 c'est avec Mathieu Devesse bien évidemment.
00:23:47 - Le pronostic vital des victimes de l'attaque perpétrée à Hadsy n'est plus engagé,
00:23:53 c'est ce qu'a annoncé en début d'après-midi la procureure de la République.
00:23:57 Une conférence de presse que vous avez pu suivre en direct sur CNews.
00:24:00 Les 4 enfants âgés de moins de 3 ans restent hospitalisés.
00:24:03 L'assaillant, un réfugié syrien, a été mis en examen pour tentative d'assassinat et rébellion avec arme.
00:24:08 Il a été placé en détention provisoire.
00:24:11 Une grande partie du pays est sous les orages.
00:24:13 Aujourd'hui, 7 départements du Nord-Ouest ont été placés en alerte orange par Météo France.
00:24:17 La Manche, le Calvados, la Seine-Maritime, la Mayenne, la Sarthe, l'Orne et l'Eure.
00:24:22 Seuls quelques départements, vous les voyez, sont épargnés par les intempéries.
00:24:26 Enfin en Colombie, 4 enfants ont été retrouvés vivants après avoir passé 40 jours dans la jungle amazonienne.
00:24:32 Âgés de 13, 9, 4 et 1 ans, les frères et soeurs sont des miraculés.
00:24:36 Ils ont survécu au crash de leur petit avion de tourisme, c'était le 1er mai.
00:24:40 Le président colombien parle d'un exemple de survie totale qui restera dans l'histoire.
00:24:45 Merci chère Mathieu pour le point sur l'information et c'est une dernière information absolument miraculeuse.
00:24:52 Le drame d'Annecy à présent, on va tenter de répondre étape par étape aux questions que tous les français se posent aujourd'hui.
00:24:58 Première question qui est fondamentale, c'est pourquoi on ne parle pas d'attentat ?
00:25:02 La qualification d'acte terroriste ou d'attentat n'a pas été retenue,
00:25:06 puisque aujourd'hui on parle de tentative d'assassinat.
00:25:11 C'est la première question qu'on va se poser et je voudrais qu'on revienne sur la qualification avec Sarah Ferranti.
00:25:17 Une attaque et non un attentat.
00:25:23 Un homme a été interpellé à Annecy en haut de Savoie jeudi matin après avoir blessé 6 personnes avec un couteau.
00:25:29 La qualification de cet acte peut poser question.
00:25:32 L'attaque et l'attentat, deux termes distincts.
00:25:35 Il est d'abord plus prudent de parler d'attaque en l'absence d'éléments sur les circonstances,
00:25:39 tant les motivations de l'assaillant ne sont pas identifiées par les enquêteurs.
00:25:43 Définie par l'article 412-1 du Code pénal, la notion d'attentat recouvre, elle,
00:25:49 "des actes de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République
00:25:53 ou à porter atteinte à l'intégrité du territoire national".
00:25:57 Un fréquent raccourci est d'associer la notion d'attentat au terrorisme,
00:26:01 car les deux qualificatifs sont souvent joints, mais légalement,
00:26:04 le terme d'attentat n'implique pas automatiquement la notion de terrorisme,
00:26:08 qui est elle aussi encadrée par la loi.
00:26:11 Elle recouvre les atteintes volontaires à la vie, volontaires à l'intégrité de la personne,
00:26:15 l'enlèvement, la séquestration ainsi que le détournement d'un moyen de transport,
00:26:19 si l'acte est commis intentionnellement, en relation avec une entreprise individuelle
00:26:24 ou collective ayant pour but de troubler gravement l'ordre public,
00:26:28 par l'intimidation ou la terreur.
00:26:31 Afin de déterminer si l'acte est à caractère terroriste,
00:26:34 le Comité national antiterroriste fonde son analyse sur trois critères principaux,
00:26:38 l'intentionnalité, l'adhésion à une entreprise terroriste et la finalité de l'acte.
00:26:43 De plus, il faut que la personne soit responsable de ses actes
00:26:47 et de fait sont exclues la qualification terroriste des actes commis
00:26:51 par des personnes qui présentent des troubles psychiques.
00:26:54 Abdelmazie Hache a été mise en examen pour tentative d'assassinat
00:26:58 et rébellion avec arme, a annoncé la procureure de la République d'Annecy.
00:27:02 Et c'est vrai que cette qualification peut surprendre,
00:27:05 parce qu'à travers cette attaque, on retrouve finalement toute la terreur,
00:27:12 tout l'effroi et finalement les mêmes signaux qu'on a sur les attaques terroristes et sur les attentats.
00:27:19 Célia, vous êtes restée avec nous parce que vous étiez sur le terrain hier,
00:27:23 et on va y retourner dans un instant,
00:27:25 mais la sidération des personnes que vous avez pu interroger
00:27:29 était la même qu'après les vagues d'attentats qu'on a pu vivre.
00:27:32 Exactement, les anéciens me parlent d'un Charlie Hebdo 2 ou encore d'un retour du Bataclan,
00:27:37 ils sont dans la même inquiétude et dans la même émotion.
00:27:40 Ils avaient ce besoin de s'unir, d'être en communion,
00:27:43 pour pouvoir réaliser que ce drame s'est réalisé dans un lieu public, populaire, familial.
00:27:50 D'habitude, ce sont des événements très joyeux qui sont organisés aux abords du lac d'Annecy,
00:27:55 et là pour l'instant, c'est un lieu marqué par la douleur.
00:27:58 C'est toute une ville, un pays et même la presse internationale qui s'est penchée sur ce drame.
00:28:03 Vous aviez des journalistes étrangers hier sur place ?
00:28:06 Oui, beaucoup de journalistes étrangers qui ont pris place dans ce parc et cette aire de jeu.
00:28:11 C'était effroyable et important pour les anéciens d'être là et de témoigner.
00:28:17 C'est eux-mêmes qui venaient à nous.
00:28:19 On ira voir Antoine Bonnet dans un instant, mais maître, je me tourne vers vous.
00:28:23 Aujourd'hui, cette qualification d'attentat ou d'acte terroriste n'a pas été retenue.
00:28:29 Ça vous surprend ?
00:28:30 C'est toujours très compliqué.
00:28:32 D'abord, c'est la décision du parquet antiterroriste, national antiterroriste,
00:28:36 de soit ouvrir une enquête dans cette optique-là, soit de laisser au parquet locaux.
00:28:42 C'est toujours très difficile parce que ce qui différencie véritablement
00:28:46 l'attentat terroriste de l'atteinte volontaire à la vie, c'est vraiment l'intention.
00:28:51 Le mobile d'un homme, c'est très difficile d'abord de l'avoir et ensuite de l'avoir tout de suite.
00:28:57 Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas un attentat terroriste
00:29:00 que demain, après-demain ou dans une semaine, ça ne le sera pas.
00:29:03 Je me tourne vers vous, Mathieu Vallée.
00:29:04 J'ai le souvenir que quand vous avez par exemple des policiers qui font usage de leur arme,
00:29:09 la personne qui est touchée décède, l'enquête est ouverte non pas pour homicide involontaire
00:29:20 ou volontaire ayant entraîné la mort, mais souvent pour meurtre,
00:29:23 puisqu'on élargit le spectre pour que l'enquête soit plus importante.
00:29:27 Finalement, c'est d'ailleurs assez troublant pour vous parce que vous dites,
00:29:31 dans ces conditions-là, nous on a l'impression d'avoir été meurtriers
00:29:34 alors qu'on s'est défendus ou en tous les cas, on a essayé de protéger les gens.
00:29:38 Là, pourquoi on n'ouvrirait pas le spectre pour parler d'attentat,
00:29:42 pour parler d'actes terroristes, pour qu'on ait tous les moyens à disposition ?
00:29:46 D'abord, la première conséquence de retenir un qualificatif d'infraction de terroriste,
00:29:49 c'est la durée de la garde à vue. Là, c'était du droit commun.
00:29:52 Donc c'était 24 heures, renouvelables une fois, 48 heures,
00:29:55 c'est pour ça qu'aujourd'hui l'individu a été déféré devant la procureure de la République,
00:29:58 ensuite devant deux juges d'instruction et un juge de la liberté de la détention pour être incarcéré.
00:30:02 Ensuite, pour le terroriste, c'est jusqu'à 96 heures avec des règles qui dérogent le droit commun
00:30:06 et qui sont contrôlées par le juge de la liberté de la détention, mais aussi par le parquet.
00:30:10 Ensuite, ce qui est important de dire, vous parliez de Charlie Hebdo,
00:30:13 et on peut parler aussi de l'entraînement du 13 novembre,
00:30:15 c'était d'utilisation d'armes de guerre, des kalachnikovs.
00:30:17 Il y avait une adhésion à une entreprise terroriste,
00:30:19 les frères Kouachi et Hamedi Koulibaly avaient été rattachés au djihadisme,
00:30:22 à l'islamisme ramdikal, comme les frères Abdeslam ou comme Abdelhamid Abaoud,
00:30:27 qui était l'organisateur commanditaire des attentats du 13 novembre.
00:30:29 Là, on est sur des matières beaucoup plus compliquées.
00:30:31 Effectivement, le mode opératoire, Elliot, fait penser à des attaques terroristes,
00:30:35 puisqu'on a un couteau, on a une personne qui vise délibérément,
00:30:38 notamment là en espèce, ce qui est atroce, abominable et abjecte des enfants.
00:30:42 Mais évidemment, il n'y a pas pour l'instant de démonstration d'adhésion à une thèse terroriste
00:30:45 d'un commanditaire à l'étranger ou bien des éléments qui pourraient accréditer cette thèse.
00:30:49 Moi, hier midi, j'ai mangé avec des collègues de la sous-direction antiterroriste
00:30:53 et on échangeait avec eux sur ces sujets.
00:30:55 Et de toute façon, depuis le début, il y a des enquêteurs qui sont allés sur le terrain
00:30:59 pour être en observation avec le parquet d'Annecy et les enquêteurs de la police judiciaire d'Annecy et de Lyon.
00:31:04 Et évidemment, s'il y a des éléments durant l'instruction qui va être primordial,
00:31:07 par exemple, je termine là, il a eu un examen psychiatrique.
00:31:12 Deux.
00:31:13 Deux, pardon, mais il n'y a pas eu d'expertise psychiatrique.
00:31:15 Là, durant la commission rogatoire dirigée par deux juges d'instruction,
00:31:18 on aura beaucoup plus de temps pour examiner et faire des expertises
00:31:22 et aussi pour mener des actes complémentaires parce qu'en 48 heures,
00:31:24 et c'est vrai que c'est la différence par rapport au terrorisme,
00:31:26 il faut mener beaucoup d'actes d'une enquête.
00:31:28 Il faut réaliser ceux qui pourraient compromettre l'enquête, à savoir les perquisitions,
00:31:31 les fouilles de téléphones, d'exploitation de téléphones ou d'éléments mobiles et matériels.
00:31:35 Tout ça, ça doit être fait dans les premières heures
00:31:37 pour ne pas qu'on perde éventuellement des preuves ou des éléments décisifs pour l'enquête.
00:31:40 Il y a des moyens quand même, avec CXL, qui sont mis,
00:31:43 puisqu'il y a une centaine d'enquêteurs de la police judiciaire qui sont dépêchés.
00:31:46 Il y a également des cyber-enquêteurs et puis il y a une organisation européenne.
00:31:51 Mais on a quand même tendu le micro parce que quand on voit ces images en direct, ces fleurs,
00:31:55 on a pu voir les mêmes scénarios avec les bougies, Place de la République.
00:32:00 On a pu voir également sur la promenade des Anglais à Nice, ces mêmes fleurs,
00:32:05 ces gens qui s'arrêtent, énormément d'émotions.
00:32:07 Et donc on leur a posé la question, est-ce que vous avez la sensation
00:32:11 de vivre le même choc qu'après une attaque terroriste ou un attentat ?
00:32:15 On est plus habitués, même si le mot est terrible, on sait que ça arrive plus souvent.
00:32:19 Ce n'est pas un sentiment d'insécurité en France, c'est une réalité.
00:32:22 C'est l'horreur, il n'y a pas de mots à mettre dessus, que ce soit d'une façon ou d'une autre.
00:32:27 Tout ce qui touche, comme ça, subitement, des gens qui se promènent,
00:32:31 qui sont à la terrasse d'un café, qui sont avec des enfants,
00:32:35 puis d'un secoubille, ça leur tombe dessus.
00:32:37 Alors on ne va peut-être pas comparer parce qu'apparemment ce n'est pas un attentat.
00:32:40 Donc on ne va pas qualifier d'un acte terroriste un fou.
00:32:43 C'est un peu la même chose, ce n'est pas des choses qu'on veut voir chez nous.
00:32:47 Même fois, après, ça fait partie de la vie et puis il faut vivre avec,
00:32:50 mais ce n'est pas quelque chose qu'on veut expliquer à nos enfants.
00:32:52 La parole dans un instant Karim Zerabi, mais le terrain tout de suite avec Antoine Bonnet,
00:32:56 qui est sur place, envoyez ces images en direct avec ces nombreuses fleurs qui sont déposées.
00:33:02 Beaucoup de monde autour de vous et toujours cette même émotion,
00:33:06 un peu plus de 48 heures après le périple mortifère de l'assaillant.
00:33:11 Oui, vous le voyez sur ces images de Laurence Sellerier,
00:33:16 ces personnes qui continuent de se recueillir ici, qui allument des bougies,
00:33:19 qui déposent des fleurs, qui prennent un moment de recueillement ici,
00:33:22 précisément là où se sont déroulés les faits, il y a plus de 48 heures.
00:33:25 Beaucoup d'enfants, c'est à noter également, qui sont dans ce parc,
00:33:27 qui jouent dans ce parc, comme pour montrer que la vie a repris un cours normal ici à Annecy.
00:33:31 Je vous propose justement de retrouver Claire, qui est avec sa fille Alison.
00:33:34 Merci d'être avec nous en direct.
00:33:36 Est-ce que vous pouvez me dire en quoi c'est important pour vous d'être présente ici,
00:33:39 48 heures maintenant, plus de 48 heures après le drame ?
00:33:42 En tant qu'ossa voyage, je trouvais important de venir montrer ma solidarité envers les enfants,
00:33:48 envers les parents, et c'est quand même assez triste que ça arrive sur Annecy,
00:33:52 cette jolie ville, et je suis très attristée, et ma fille aussi en fait.
00:33:56 C'est un parc que vous avez l'habitude de venir ?
00:33:57 Oh oui, à chaque fois qu'on venait sur Annecy, c'est ce parc-là qu'on venait jouer,
00:34:01 il y a les chevaux à côté, donc c'est vraiment un parc qui vit et qui est vivant,
00:34:05 et qu'il soit arrivé ça à ce moment-là, non, je ne peux pas accepter cette cruauté en fait.
00:34:11 Merci beaucoup.
00:34:13 Beaucoup d'émotions, vous l'aurez compris, chez les habitants de la ville d'Annecy,
00:34:16 et pour exprimer et partager cette émotion collective,
00:34:19 un rassemblement sera organisé à quelques mètres d'ici, demain à 11h,
00:34:22 avec le maire qui va notamment prendre la parole.
00:34:24 Plusieurs milliers de personnes sont attendues pour ce rassemblement.
00:34:27 Merci beaucoup Thomas Bonnet, et pour ce témoignage, dernière réaction,
00:34:30 c'était hier, puisque le président de la République s'est rendu sur place,
00:34:33 non pas dans le parc, et d'ailleurs il y a eu des précisions du maire d'Annecy
00:34:37 qui expliquait que pour des raisons de sécurité, pour éviter qu'il y ait des mouvements de foule,
00:34:41 il préférait que le président de la République aille à la préfecture,
00:34:45 et vous aviez, chère Célia, des intervenants qui disaient
00:34:48 "on est plutôt déçus de ne pas avoir vu le président".
00:34:51 Oui, parce que la préfecture est à quelques centaines de mètres du parc,
00:34:55 il faut juste traverser la rue, et plusieurs annéciens attendaient
00:34:59 la venue du président de la République sur cette aire de jeu,
00:35:02 pour tout au moins s'entretenir avec lui, lui poser des questions
00:35:05 sur la situation de cet homme en France,
00:35:09 mais surtout pour que le président de la République vienne partager ce moment de communion.
00:35:14 Les annéciens avaient besoin de cette présence présidentielle,
00:35:16 beaucoup d'annéciens étaient en colère, il y avait ceux qui étaient émus,
00:35:20 et ceux qui étaient déçus et en colère,
00:35:22 mais la visite du président de la République n'était pas officialisée ni programmée.
00:35:27 On va justement écouter le président qui parlait d'actes barbares hier.
00:35:31 En l'absence de ma présence, c'est aussi de vous remercier.
00:35:34 Dès les premières minutes de ce drame, et de ce qu'il reste, une barbarie,
00:35:39 je ne veux pas moi qualifier les choses, et je veux que la justice puisse faire son travail
00:35:44 avec sérénité et professionnalisme, et je remercie nos magistrats,
00:35:48 les forces de police qui sont mobilisées,
00:35:51 l'ensemble des sections à Annecy, à Lyon et à Paris,
00:35:55 qui se sont mobilisées immédiatement pour pouvoir faire advenir la vérité,
00:36:00 mais s'attaquer à des enfants et à l'acte le plus barbare qu'il soit.
00:36:04 Je crois que c'est ça qui nous a tous bouleversés,
00:36:06 qui vous a bouleversés, vous qui êtes intervenus dès les premières minutes.
00:36:10 Vous étiez l'un des premiers, Karim Zarabi, hier à être surpris
00:36:13 que la qualification d'attentat ne soit pas appliquée sur cet acte.
00:36:19 – Oui en effet, parce que j'ai échangé avec des amis avocats,
00:36:22 et en plus après je me suis penché sur l'article 421-1,
00:36:25 qui dit "entreprise individuelle, générant une trouble à l'ordre public,
00:36:30 par l'intimidation ou la terreur, qui caractériserait la circonstance de terrorisme".
00:36:35 Et donc je me suis interrogé, je me suis dit,
00:36:37 mais franchement tous les ingrédients sont là,
00:36:39 entreprise individuelle, il génère la terreur, trouble à l'ordre public,
00:36:43 je veux dire on ne peut pas trouver pire, le Président caractérise,
00:36:46 et nous sommes tous d'accord avec lui sur ce point, l'acte de barbare.
00:36:50 Un acte barbare prémédité, je veux dire,
00:36:53 qu'est-ce qui peut être pire en termes de terreur ?
00:36:56 Moi je pense qu'il faut qu'on élargisse le spectre concernant le terrorisme,
00:37:00 il y a le terrorisme djihadiste, il y a un terrorisme qui peut être d'une autre nature,
00:37:05 on en a connu par le passé,
00:37:07 si il avait eu un courant et qu'il avait dit "al-aqbar", on aurait dit "acte terroriste",
00:37:11 je veux dire il ne faut pas qu'on se limite à un moment donné,
00:37:14 il n'a pas besoin d'avoir dit "au nom de Jéjou" même s'il n'avait rien dit,
00:37:17 c'est un acte terroriste de mon point de vue,
00:37:19 et en tout cas il est vécu comme tel par tout le monde.
00:37:21 – Je vous vois faire la moumettre, mais d'abord Gabrielle Cluzel.
00:37:25 – Il est vécu ainsi parce que, pour le modus operandi,
00:37:29 c'est sûr qu'il s'apparente à de nombreux cas antérieurs,
00:37:33 et puis parce que le propre du terrorisme c'est de terroriser
00:37:37 en s'attaquant à des cibles à priori aveugles et sans motivation personnelle du criminel,
00:37:45 et à priori on ne comprend pas pourquoi il en aurait voulu à ces bébés
00:37:48 qui sont innocents par définition,
00:37:51 mais c'est vrai qu'il semblerait qu'il y ait derrière la qualification d'acte terroriste,
00:37:56 et ça a été rappelé tout à l'heure par votre journaliste,
00:37:59 une volonté de déstabilisation de l'État, du pays,
00:38:04 qui est là de fait, parce que le pays se sent déstabilisé,
00:38:08 il se dit "mais comment on en est arrivé là ?"
00:38:10 mais je crois que la maître parlait d'intention tout à l'heure,
00:38:15 c'est sans doute ça qui n'a pas été déterminé.
00:38:17 – Je précise également que lors de sa garde à vue,
00:38:19 il n'a pas tenu à s'exprimer, il s'est roulé dans sa cellule,
00:38:24 c'est un personnage qui ne voulait même pas sortir,
00:38:27 et qui avait dû être sorti sur un siège, c'est bien ça,
00:38:30 une chaise musicale.
00:38:33 – Aussi, on a des enquêteurs qui sont aguerrés à l'audition des personnes
00:38:36 qui sont mises en garde à vue pour les faits qu'on connaît,
00:38:39 et je rappelle aussi, puisque ce n'est pas beaucoup évoqué,
00:38:42 vous parliez Karim de cet article,
00:38:44 rappelez-vous en novembre 2022 à Cannes,
00:38:48 ces policiers qui avaient été agressés par un assaillant au couteau
00:38:50 en sortant du commissariat, et dont le mobile terroriste n'a pas été retenu,
00:38:53 pourtant, même si ce n'est pas des enfants,
00:38:55 on a un motif, et un mobile, et un modus operandi,
00:38:58 comme vous le disiez Gabriel Cusel,
00:38:59 qui est similaire à celui qu'on a vu…
00:39:01 – Marseille, il y avait aussi ce professeur…
00:39:04 – Et la rue d'Anguin, vous vous souvenez de la rue d'Anguin,
00:39:07 le mobile terroriste et l'attentat n'étaient pas retenus,
00:39:10 et on parlait d'attaque, c'est assez compliqué,
00:39:12 c'est-à-dire que le crime, les crimes, les atteintes à la vie,
00:39:15 les tentatives d'assassinat, les assassinats des pauvres enfants d'ailleurs,
00:39:18 c'est ayant pour but de troubler gravement l'ordre public,
00:39:22 c'est vraiment ayant pour but, c'est-à-dire qu'un tueur en série,
00:39:24 ça trouble gravement l'ordre public, ça intimide tout le monde,
00:39:28 il y a beaucoup d'effroi, mais ce n'est pas le but du tueur en série.
00:39:32 – Mais pour le savoir, il faut l'interroger, et peut-être que…
00:39:36 – Dans quelques jours on arrivera…
00:39:38 – Eliott Deval a dit quelque chose d'intéressant tout à l'heure,
00:39:40 est-ce que vous pouvez confirmer que le parquet anti-touriste aurait pu se saisir,
00:39:44 on partait donc sur une garde à vue des 96 heures possibles,
00:39:47 reconductible de 2 fois 24 heures potentielles,
00:39:50 et se dessaisir après l'avoir interrogé,
00:39:52 – En fonction de l'enquête.
00:39:54 – Et pendant 4 jours, ils auraient pu le faire.
00:39:56 – Ce qui est fait par exemple pour des policiers qui ouvraient le feu et…
00:39:59 – Oui, alors après je vais vous dire, c'est possible,
00:40:02 mais qu'est-ce que ça change de passer de l'un au l'autre ?
00:40:04 – Plus de temps, plus de moyens.
00:40:05 – Plus de temps en garde à vue, mais là, ne vous inquiétez pas,
00:40:08 les commissions rogatoires sont déjà lancées par les juges d'instruction,
00:40:11 il y a déjà je ne sais combien d'enquêteurs sous commission rogatoire
00:40:13 qui peuvent faire exactement les mêmes actes d'enquête, ça ne change pas grand-chose.
00:40:17 – Autre question, autre question, parce que vraiment ce qui m'embête,
00:40:20 c'est qu'on ne va pas pouvoir poser toutes les questions qu'on souhaitait se poser
00:40:23 et les questions que les Français se posent aujourd'hui.
00:40:26 On a répondu à la question, pourquoi ne parle-t-on pas d'attentat ou de terrorisme ?
00:40:30 Autre question, avait-il le droit d'être en France ?
00:40:32 Est-ce que ce drame aurait pu, aurait dû être évité ?
00:40:36 Question qu'on s'est posée par exemple, il y a quelques mois pour la petite Lola,
00:40:40 qui a été reprochée d'ailleurs, la fabrique du mensonge.
00:40:42 Là également, on pourrait se poser cette question.
00:40:45 Est-ce qu'il avait le droit d'être en France ?
00:40:47 Les conditions de son parcours sont encore floues
00:40:50 et les conditions de son séjour et finalement de ses droits, là également sont floues.
00:40:56 Pendant la conférence de la procureure, il y a une phrase qui pour moi,
00:41:00 mérite d'aller en profondeur parce que finalement, elle donne un élément.
00:41:05 – Le mis en examen et de nationalité syrienne, né en 1991.
00:41:11 Il a déclaré au service administratif être entré en France le 26 octobre 2022.
00:41:16 Il a déposé une demande d'asile le 27 octobre 2022 à la préfecture de Lisers.
00:41:22 Cette demande transmise à l'Ofpra le 22 novembre 2022 a été rejetée
00:41:27 au motif qu'il bénéficiait déjà d'une protection en Suède.
00:41:31 Cette décision de rejet lui a été notifiée électroniquement le 4 juin 2023.
00:41:37 Il bénéficiait au jour de l'agression d'un droit au séjour en France.
00:41:40 – Il bénéficiait au jour de l'agression d'un droit de séjour en France.
00:41:45 Donc cette information, ces 48 dernières heures, on ne l'avait pas.
00:41:49 Alors est-ce qu'elle s'est mal exprimée ou pas ?
00:41:51 Parce que c'est toute la question aujourd'hui de savoir s'il bénéficiait ou non.
00:41:55 Je vous vois faire un petit signe de la tête, Elodie Bouchard.
00:41:57 – Non, non, oui, mais c'est quoi ? – C'est tellement difficile.
00:41:59 – Elle donne une précision. – Oui, elle donne une précision
00:42:01 qu'on n'avait pas auparavant parce que vous avez vu ce débat politique qu'il y avait.
00:42:05 Est-ce qu'il avait le droit d'être en France ou pas ?
00:42:07 – Non mais il y a deux sujets. Alors déjà, est-ce qu'il avait le droit ?
00:42:10 Alors c'est vrai que même au vu des explications, on a du mal à comprendre.
00:42:14 Donc il avait obtenu, j'essaie de résumer, vous me direz si je me trompe,
00:42:18 il avait obtenu l'asile en Suède, le droit d'asile et de ce fait…
00:42:21 – Avec un droit de voyager sans doute dans un autre pays.
00:42:24 – Voilà, mais pour un temps limité si j'ai bien compris, ce temps est limité.
00:42:28 Et de ce fait, il ne pouvait pas obtenir le droit d'asile ailleurs et ça lui a été notifié.
00:42:33 D'ailleurs on ne peut pas exclure que, compte tenu de la proximité des dates,
00:42:36 je crois du reste que Gérald Darmanin en a vu,
00:42:38 – Oui, ce qu'il vit à l'intérieur de lui-même.
00:42:40 – Il y a eu une forme de "vengeance" entre guillemets.
00:42:42 Mais puisque ça lui a été notifié, il n'avait donc plus de fait le droit d'être là.
00:42:48 Puisque on venait de lui dire, vous voyez c'est un petit peu courteline,
00:42:52 on venait de lui dire qu'il n'avait pas le droit d'être là,
00:42:54 elle nous dit "on venait de lui dire qu'il n'avait pas le droit d'être là,
00:42:57 mais il avait le droit d'être là".
00:42:59 Je ne sais pas trouver l'intervention très claire.
00:43:01 – Je ne pense pas que ce soit ça.
00:43:02 – Allez-y.
00:43:03 – Je pense que juridiquement, alors je ne suis pas spécialiste de droit d'étranger,
00:43:05 mais la protection…
00:43:06 – Vous n'avez plus rien à faire sur ce plateau.
00:43:08 – La protection subsidiaire accordée par la Suède, d'après ce que je comprends.
00:43:11 L'asile mais un peu en dessous, le protège dans l'espace Schengen.
00:43:16 Donc il peut se déplacer dans l'espace Schengen,
00:43:18 à condition de ne pas y demeurer plus de 90 jours,
00:43:21 mais il peut voyager comme il peut.
00:43:23 Il est protégé par la Suède, si il veut être protégé par un autre pays,
00:43:27 il ne demande pas un autre asile, il demande le transfert.
00:43:29 – Mais c'est plus de 90 jours.
00:43:30 – Ça c'est vrai, mais écoutez, je vous invite à lire l'article de Paul Sujet,
00:43:34 dans le Figaro, parce qu'il dit "dès lors qu'un pays de l'espace Schengen
00:43:38 accorde sa protection à un réfugié,
00:43:41 celui-ci doit encore obtenir pour voyager dans les autres pays
00:43:44 un titre de voyage pour réfugié, ou un titre de protection de voyage.
00:43:48 Celui-ci doit lui être remis par les autorités du pays
00:43:52 qui lui ont accordé l'asile, c'est-à-dire que la Suède doit donner un laisser-passer,
00:43:56 en gros vous pouvez vous déplacer dans l'espace Schengen.
00:43:59 Cette information, pour l'instant, on ne l'a pas encore.
00:44:01 En revanche, en France, ce document est délivré en préfecture.
00:44:06 Donc là, encore une fois, l'enquête permettra de savoir
00:44:09 s'il y a eu ce papier qui a été délivré,
00:44:11 si en préfecture en France on lui a dit "effectivement, vous pouvez rester sur notre territoire".
00:44:15 Et là, c'est toute la question, c'est si on lui a donné cet accord,
00:44:18 on l'a laissé pendant des mois sans domicile.
00:44:21 Donc il a erré dans les rues de Nancy, sans domicile, il était SDF, sans papier, sans amour.
00:44:27 – Mais ce dernier point, ce sont ces conditions,
00:44:30 mais avant de parler de ces conditions, avait-il le droit,
00:44:36 administrativement parlant, d'être sur le sol français ?
00:44:39 Et le délai des trois mois qui est évoqué, sont révolus.
00:44:43 – Non mais ce qui est aussi très intéressant,
00:44:45 c'est qu'il a fait une demande en novembre dernier,
00:44:48 dans une administration qui fonctionne normalement,
00:44:51 vos services vous disent "écoutez, on est en novembre,
00:44:56 allez on va dire en janvier on a fait le point puisqu'on a vu qu'il y avait un fichier avec la Suède,
00:45:01 vous êtes déjà réfugié en Suède, il n'y en a pas aujourd'hui.
00:45:05 – Non mais moi je vais juste sur le côté opérationnel des choses,
00:45:08 c'est que vous avez par exemple le traité de Prunes,
00:45:11 qui permet aux États membres de pouvoir partager des profils génétiques,
00:45:15 des profils avec des ADN, avec des empreintes digitales,
00:45:19 mais vous n'avez pas aujourd'hui un fichier européen,
00:45:21 notamment du droit d'asile ou du titre de séjour des étrangers.
00:45:23 Vous savez que par exemple si l'Italie, la Suède, la Belgique ou par exemple l'Espagne
00:45:27 délivrent un titre de séjour et un droit d'asile,
00:45:29 les autres pays ne sont pas au courant et il n'y a pas de traçabilité, il n'y a pas de contrôle.
00:45:33 Donc le boulot des policiers, vous savez que cette personne avait été contrôlée
00:45:36 de ce que le ministre de l'Intérieur a dit le dimanche qui précédait les faits,
00:45:39 et que quand vous avez des policiers qui contrôlent un individu
00:45:41 mais qu'il n'y a pas de fichier à disposition pour s'assurer qu'il est en régularité,
00:45:44 ça complique énormément notre travail.
00:45:46 Ça c'est une mesure concrète par exemple.
00:45:48 On a une Europe qui organise la délivrance des titres de séjour et du droit d'asile,
00:45:51 mais on a une Europe qui n'assure pas des outils aux policiers, aux magistrats et aux gendarmes
00:45:54 de pouvoir contrôler ceux qui rentrent, ceux qui sortent,
00:45:56 s'ils sont en bonne conformité avec le droit.
00:45:58 Et à l'OFPRA, c'est l'Office public qui délivre des titres,
00:46:00 savoir s'il a déjà été un titre.
00:46:02 Et on mettait son identité dans un fichier s'il existait.
00:46:04 Au bout de 24 heures, on savait qu'il avait eu un droit d'asile en Suède par exemple.
00:46:08 Plus de 52% des demandes d'asile, et on est dans un contexte,
00:46:11 et là on revient sur l'aspect politique avec vous et le diluchar,
00:46:15 où la droite et notamment les Républicains veulent soumettre un nouveau dispositif,
00:46:21 loi Asile Immigration qui sera présentée rapidement, je crois à la mi-juin, un peu plus tard.
00:46:26 Oui mais comme c'est l'arlésienne, ça fait 7 fois qu'on change de droit.
00:46:28 Donc normalement au moment où je vous parle,
00:46:30 Eliott c'est en juillet en Conseil des ministres et à la rentrée au Parlement, ça peut changer.
00:46:33 Je parlais des Républicains, mais le lapsus est révélateur,
00:46:36 parce que maintenant c'est blanc bonnet et bonnet blanc entre les Républicains et majorités.
00:46:39 C'est un seul texte en théorie.
00:46:41 C'est un seul texte, effectivement cette actualité malheureuse,
00:46:44 elle montre que, parce que justement ce que vous venez de dire, etc.,
00:46:47 qu'il faut sans doute renforcer les mesures.
00:46:49 On a le gouvernement qui veut depuis des mois mettre en place cette fameuse loi immigration.
00:46:53 Et l'idée des Républicains, c'est à la fois de durcir cette loi ordinaire
00:46:57 et surtout de faire passer une loi constitutionnelle pour modifier la constitution,
00:47:01 pour faire en sorte que la France soit davantage libre de savoir qui elle accueille
00:47:05 et combien elle accueille sur son territoire.
00:47:07 Alors le seul problème, c'est qu'on a d'un côté les Républicains qui veulent durcir,
00:47:11 Gérald Darmanin qui n'est pas contre, on rappelle évidemment qu'il vient des mêmes rangs,
00:47:15 et de l'autre côté on a aussi Olivier Dussopt, ministre du Travail, et toute l'aile gauche.
00:47:19 Donc c'est une loi qui peut être peut-être ambitieuse à la fin,
00:47:22 mais à force de faire des lois et en même temps où il faudra faire plaisir
00:47:25 à la gauche, à la droite, à l'extrême gauche, à l'extrême droite,
00:47:27 le problème c'est qu'elle est un peu vidée de sa substance.
00:47:29 Je voudrais dire un petit truc, parce que c'est cynique, je dirais que son droit d'asile,
00:47:32 il vient de l'obtenir.
00:47:33 Parce que, pardon, mais on va en faire quoi ?
00:47:35 Cet individu va être jugé en France ? Vous croyez que la Suède va le récupérer ?
00:47:38 Vous croyez que la Syrie va le récupérer ? On n'a plus de relations diplomatiques avec la Syrie,
00:47:41 de toute façon.
00:47:42 Donc il va être jugé, condamné à quoi, je ne sais pas, mais en tout cas il va rester en France.
00:47:47 Vous avez raison, l'une des zones d'ombre,
00:47:50 L'une des zones d'ombre qu'a présenté le ministre de l'Intérieur,
00:47:56 Gérald Darmanin, il sera quand même le contribuable français qui s'occupera de lui.
00:47:59 Oui, Gérald Darmanin disait, il y a quand même quelque chose qui est un peu troublant,
00:48:02 c'est-à-dire qu'il passe à l'acte, deux à trois jours, je crois, au moment où il...
00:48:08 On lui a notifié ?
00:48:09 Non, et en fait, la notification c'est en mai.
00:48:13 Mais sauf que lui, il la découvre en juin.
00:48:16 C'est ça qui est très particulier, c'est que dès le mois de, je crois c'est fin avril, début mai,
00:48:20 il y avait la notification qu'il était débouté du Zohra.
00:48:23 Comment ?
00:48:24 Il l'apprend par voie électronique de ce que...
00:48:25 Le 4 juin par voie électronique.
00:48:26 Exactement, le 4 juin.
00:48:28 Il a été retrouvé avec un couteau, deux images chrétiennes, 450 euros ou 480 euros en espèces et une croix sur lui.
00:48:40 On continue évidemment la discussion dans la deuxième partie de Punchline Weekend.
00:48:45 Je vais remercier Célia et Elodie Huchard.
00:48:48 On va parler du droit d'asile.
00:48:49 Est-ce que c'est un droit qui est dévoyé ?
00:48:51 Vous allez avoir un sujet.
00:48:52 À 18h30, nous aurons un invité qui a marqué l'actualité aujourd'hui, qui a changé l'histoire de ce drame.
00:49:01 Il s'appelle Henri et il sera en direct avec nous à 18h30.
00:49:05 A tout de suite.
00:49:06 Il est quasiment 18h sur CNews.
00:49:11 Merci d'être avec nous.
00:49:13 À la une ce samedi, la saillante Annecy passera sa première nuit en prison.
00:49:17 Ce soir, mise en examen pour tentative d'assassinat dans son périple.
00:49:22 Le parquet ne retient pas pour l'instant le caractère terroriste ni la notion d'attentat.
00:49:26 Annecy, la paisible, est aujourd'hui sous le choc.
00:49:29 On rejoindra nos équipes sur le terrain à la une également.
00:49:31 C'est une promesse faite par Emmanuel Macron en 2017 qui aujourd'hui résonne comme un réquisitoire.
00:49:37 Le chef de l'État promettait de ne plus voir un migrant sans abri d'ici la fin de l'année.
00:49:42 Six ans plus tard, la question des sans-papiers n'a pas évolué.
00:49:45 Pire, elle empire la question des flux migratoires.
00:49:50 Est-ce le plus grand échec de la politique macrotiniste ?
00:49:53 On en parle dans un instant.
00:49:55 Fin 48 heures après le drame d'Annecy, une lueur d'espoir.
00:49:57 Le pronostic vital des six victimes n'est plus engagé.
00:50:00 L'enquête suit son cours mais le choc passé viendra.
00:50:03 Le temps des questions.
00:50:05 Quelle réponse politique pour mieux protéger nos frontières ?
00:50:08 Voilà l'une des questions qu'on se posera par exemple.
00:50:10 Et puis à 18h30, Henri, qui a été considéré comme le héros dans ce drame, l'ancien ange gardien d'Annecy, titre d'ailleurs le parisien.
00:50:21 Et bien Henri, retour sur le chemin des cathédrales, sera notre invité à 18h30.
00:50:26 Henri, avec lui on va parler d'espérance, on va parler de résilience, on va revenir sur cette source d'espoir qu'il a représentée et qu'il représente depuis maintenant 48 heures.
00:50:36 Il sera en direct avec nous à 18h30.
00:50:39 On va parler de l'espérance, on va parler de résilience, on va parler de résilience sur l'information et je vous présente les invités dans un instant.
00:50:45 L'ex-petite amie de Shaina a été condamnée à 18 ans de réclusion criminelle.
00:50:58 L'adolescente de 15 ans a été poignardée et brûlée vive en 2019 à Creils et dans l'Oise, elle était enceinte.
00:51:04 Au moment des faits, l'homme de 20 ans clame toujours son innocence.
00:51:08 Il faut soutenir les familles des victimes de règlements de comptes.
00:51:11 Après une minute de silence, les organisateurs ont exigé des réponses fortes des pouvoirs publics.
00:51:16 Les violences sur fond de rivalité liées au trafic de drogue se multiplient à Marseille, avec déjà 23 morts depuis le début de l'année.
00:51:23 Dans l'actualité politique, la motion de censure déposée par la NUPES devrait être débattue lundi devant l'Assemblée.
00:51:29 Après l'échec jeudi d'une tentative d'abrogation de la retraite à 64 ans, l'Alliance de gauche a dénoncé, je cite,
00:51:35 "un coup de force antidémocratique". Une précédente motion de censure du groupe Lyott avait échoué de peu en mars à 9 voix près.
00:51:42 Merci beaucoup cher Mathieu Devesse. Je le disais donc, dans 30 minutes Henri sera en direct avec nous et répondra à toutes nos questions.
00:51:53 Je représente le plateau du soir avec Jean-Michel Fauvert. Merci d'être avec nous.
00:51:58 Bonsoir avec Raphaël Stainville, avec Jean-Jacques Lirault. Merci d'être avec nous.
00:52:02 Mathieu Vallée est présent bien sûr et Gabriel Cluzel.
00:52:06 On a encore énormément de questions à se poser. Tout à l'heure on essayait de comprendre pourquoi on ne parle pas d'attentat.
00:52:13 On est revenu aussi sur le parcours de l'assaillant et son périple, savoir s'il avait le droit ou non d'être sur notre territoire.
00:52:22 On va parler dans un instant de droit. Est-ce que c'est un droit dévoyé aujourd'hui, le droit d'asile ?
00:52:29 Est-ce que la France bascule-t-elle dans l'ultra-violence ? Des questions qu'on va se poser.
00:52:33 Mais juste avant cela, je voulais commencer avec ce message de libération qui a énormément choqué.
00:52:39 On s'arrête un instant sur la chronique d'un certain Daniel Schneiderman qui a été publiée sur le site de Libération.
00:52:47 Alors que Henri, je le disais, représente une source d'espoir.
00:52:50 C'est dans cet enfer que les familles ont vécu, dans cet enfer, dans ce traumatisme que les Français ont vécu.
00:52:59 Dans Libération, on se permet de publier ces chroniques-là.
00:53:03 Henri Dark, un héros chez Bolloré.
00:53:06 Voilà ce qui est écrit sur CNews, vendredi 9 mai, l'interview du jeune homme de 24 ans qui a pourchassé l'assaillant du lac d'Annecy.
00:53:13 Et l'occasion pour Pascal Praud de pousser à fond sur le sentier de la transcendance.
00:53:17 L'article à l'intérieur, je n'ai pas envie de faire trop de publicité pour cet homme-là, mais je vous invite quand même à voir à quel point il est odieux.
00:53:26 Imaginez juste deux secondes, j'ai la réaction de Génie Bastier, qu'un média de droite ait publié ce genre d'article au moment où tout le monde reconnaissait l'héroïsme de Madhuga Sama,
00:53:35 le jeune migrant qui avait héroïquement sauvé la vie d'un enfant suspendu dans le vide.
00:53:40 Gabrielle Cluzel, rapidement une réaction parce que je ne veux pas qu'on s'arrête trop longtemps sur cet individu et sur la chronique qui a été publiée dans Libération.
00:53:49 Oui, mais pour ironiser, Schneiderman appelle Henri Dark, même si je trouve que c'est plutôt flatteur pour moi, mais visiblement on sent bien dans tout le contenu du texte que ça ne l'est pas pour Schneiderman.
00:54:03 Lui, il serait plutôt l'évêque cochon dans cette pièce parce qu'il a vraiment un rôle absolument détestable.
00:54:10 C'est fou de ne pas être capable de reconnaître l'héroïsme là où il est, à l'instant T, même si le profil du héros vous déplaît, même s'il est catholique pratiquant, même s'il aime la France, même si c'est un ancien scout.
00:54:21 Tant pis, c'est comme ça, c'est lui qui a sauvé ses bébés.
00:54:24 Mais pour Schneiderman, c'est absolument insupportable.
00:54:27 Il dit le héros de Bolloré, non, c'est le héros de toute la France aujourd'hui.
00:54:31 C'est le héros de toute la France et ça probablement le dérange, ce qui est insupportable également, mais il y a quand même énormément de réactions sur les réseaux sociaux notamment, mais que finalement ça passe.
00:54:40 Ils peuvent tout dire, ils peuvent dire tout et n'importe quoi, ça passe.
00:54:44 Oui, mais c'est le seul où Daniel Schneiderman ou Libération, ce sont les seuls à se comporter comme ça.
00:54:50 Tous les médias français se sont emparés de cette figure sans jamais remettre en cause ni son parcours, ni sa foi, ni ses...
00:55:00 Il y a vraiment que Libé, c'est-à-dire qu'il y a une sorte de raccordissement, de rétrécissement de la vue à des débats idéologiques qui n'ont pas lieu d'être dans la séquence.
00:55:11 Il y avait juste quelque chose de pur, de fort, de spontané.
00:55:15 Il lui parle d'un instant, mais je pense qu'il y a encore davantage dans ce qu'il a pu faire et il se trouve que Bolloré n'a rien à voir dans cette histoire.
00:55:23 Pas plus c'est nous qu'aucun média, on s'est juste enthousiasmé pour un jeune homme qui incarne l'expérience.
00:55:29 Eric Ciotti a réagi sur les réseaux sociaux, les pages de La Honte, le journal d'extrême gauche.
00:55:34 Libération trouve le moyen de jeter en pâture Henri, ce jeune homme qui a sauvé les enfants à Annecy.
00:55:38 Idiot, minable, à vomir.
00:55:40 Ce n'est peut-être pas le profil de héros que recherche Libération.
00:55:44 Voilà pour le message, avançons et parlons à présent.
00:55:47 Continuons toutes les questions qu'on souhaitait se poser, mais c'est révélateur d'un climat, de quelque chose.
00:55:53 La gauche bien pensante aurait parlé d'un climat nauséabond.
00:55:58 Si je peux me permettre, Elliot, pour ma part, je n'avais pas vu cet article.
00:56:01 Et pendant 24 heures, pour les raisons que vous expliquerez peut-être tout à l'heure, j'ai suivi l'aventure d'Henri.
00:56:08 Je n'ai rien vu de tout cela.
00:56:09 Donc en fait, quand on cherche, on trouve, mais j'ai envie de vous demander qui lit encore Libération.
00:56:14 Je ne l'ai pas vu cet article, je ne l'ai vu passer nulle part.
00:56:16 Peut-être que mes réseaux sociaux sont totalement dimensionnés à mon image, ce qui est souvent le cas d'ailleurs.
00:56:20 Je n'ai pas vu cet article et je n'ai vu aucune vacherie sur Henri.
00:56:23 – Moi je suis étonné que… – Allez-y Jean-Michel.
00:56:25 – Moi je suis étonné qu'on soit étonné de ça.
00:56:28 Je rappelle que quatre jours après, le Bataclan, le Réal intervenait à Saint-Denis.
00:56:32 Et quelques jours après, par le même média, on s'est fait pourrir
00:56:37 parce qu'on avait tiré sur des terroristes, je ne sais pas ce que vous en souvenez à cette époque.
00:56:45 Et c'était le même procès qui a été fait.
00:56:47 Je pense qu'ils sont toujours à contresens parce que leur idéologie les empêche d'aller dans le bon sens.
00:56:53 – Juste un petit point, il y a quand même deux journalistes de gauche un peu obscures
00:56:56 mais qui lui ont quand même reproché d'avoir un polo avec un drapeau blanc rouge.
00:56:59 C'est grave docteur ?
00:57:00 – Avançons, justement ne faisons pas trop de publicité à ces personnes qui n'en méritent pas.
00:57:06 Posons-nous les bonnes questions sur ce qu'il s'est passé après le drame d'Azzi.
00:57:11 Tout à l'heure on se demandait pourquoi on ne qualifie pas cette attaque comme un attentat.
00:57:15 Pourquoi on ne parle pas de terrorisme ?
00:57:17 Jean-Michel Fauverg peut-être en un mot là-dessus parce qu'après on va revenir sur le droit des voyés.
00:57:22 – Oui, j'entends la polémique.
00:57:25 – Ce n'est pas une polémique, je ne veux pas qu'on polémique là-dessus.
00:57:28 C'est les Français qui peuvent nous interpeller en disant…
00:57:30 – J'entends la discussion.
00:57:31 Ce qu'il faut c'est rassurer les Français en leur disant que ça ne change rien.
00:57:34 Mais alors rien du tout à la procédure qui est en cours.
00:57:37 – D'accord.
00:57:38 – Si ce n'est qu'il est mis en examen,
00:57:40 si ce n'est que ce ne sera plus les policiers qui vont l'interroger
00:57:43 parce qu'ils n'ont pas le droit à partir du moment où il a été mis en examen.
00:57:46 Mais il y a une instruction qui va durer longtemps
00:57:48 et l'affaire va se faire de la manière la plus sérieuse possible dans ce domaine-là.
00:57:52 – On va revenir sur une des questions centrales,
00:57:54 question mise sous le tapis par une partie de la classe politique, à savoir le droit d'asile.
00:57:59 La droite considère que ce droit exceptionnel est devenu une filière d'immigration comme une autre,
00:58:05 un droit dévoyé, les chiffres des premières demandes explosent
00:58:08 et on voit cela avec Corentin Briau.
00:58:10 – Jamais la France n'avait eu à traiter autant de demandeurs d'asile.
00:58:17 En 2022, 156 103 demandes d'asile ont été déposées dans l'Hexagone
00:58:22 et parmi ces demandes, 35% se sont vues d'accorder une décision positive.
00:58:26 Les pays les plus représentés et donc les plus demandeurs sont l'Afghanistan,
00:58:30 le Bangladesh et la Turquie.
00:58:32 Ces demandes d'asile sont en augmentation de plus de 28% par rapport à 2021.
00:58:37 – Ceux qui veulent s'établir pour des raisons économiques en France,
00:58:40 l'asile est un véritable jackpot juridique, non seulement juridique mais aussi social
00:58:46 parce que pendant l'instruction de sa demande d'asile,
00:58:49 le demandeur sera logé dignement selon les critères de l'Union européenne,
00:58:54 il recevra une aide, il aura le même système d'assurance maladie que les Français,
00:58:59 il verra ses enfants scolarisés.
00:59:01 – La tendance est la même sur tout le territoire européen
00:59:04 où les demandes d'asile ont augmenté de 52%.
00:59:06 Cela représente presque un million de demandes sur l'année 2022.
00:59:10 Une politique migratoire européenne qui a dû s'adapter,
00:59:12 dorénavant les demandeurs d'asile sont répartis dans les différents pays membres
00:59:16 de l'Union européenne avec des sanctions en cas de récalcitrance.
00:59:20 Une amende de 20 000 euros sera donnée aux pays concernés
00:59:23 pour chaque refus d'accueil d'un demandeur d'asile.
00:59:26 – Écoutons à présent Éric Ciotti sur l'immigration et sur la volonté des Républicains
00:59:32 qui expliquent qu'ils veulent revoir la politique migratoire, revoir complètement.
00:59:36 – Je revendique le droit qu'on agisse pour que de tels actes ne se produisent plus.
00:59:41 Derrière tout ça, il y a, oui, il y a un profil, c'est un chaos migratoire
00:59:46 qui aujourd'hui touche l'Europe et qui a un lien direct avec la violence.
00:59:52 Il a obtenu le statut de réfugié en Suède.
00:59:55 Lorsqu'un réfugié va dans un autre pays, il faut une autorisation.
00:59:59 L'a-t-il eue ? À ce stade, nous l'ignorons.
01:00:02 Il ne peut pas rester plus de trois mois dans le pays.
01:00:05 La France a refusé sa présence au bout de sept mois.
01:00:09 Il y a déjà un délai trop long, il y a une première faute.
01:00:12 Donc j'entends ces discours permanents, tout va très bien, c'est la fatalité, c'est la banalité.
01:00:18 Eh bien moi, je ne me résous pas à cette fatalité, je ne me résous pas à ces drames.
01:00:23 – En France, en 2022, demandes d'asile, plus de 168 000, 137 000 premières demandes,
01:00:32 19 000 réexaminées et 12 500 supplémentaires.
01:00:37 156 000 demandes ont été déposées sur l'année 2022.
01:00:43 Avec de tels chiffres, depuis 2017, je crois qu'on est à plus de 650 000,
01:00:47 ce qui en fait la troisième ville de France.
01:00:49 Comment voulez-vous accueillir dignement les personnes qui arrivent ?
01:00:52 Comment voulez-vous qu'à travers ces 650 000 personnes,
01:00:55 on ne se retrouve pas avec des cas comme ce qui s'est passé à Annecy
01:00:59 ou pour la petite Lola, quelques mois probablement.
01:01:02 – C'est surtout, Eliott, que ces demandes d'asile sont examinées.
01:01:06 35% sont autorisées d'après les chiffres que vous avez là.
01:01:09 Moi, j'ai des chiffres un peu inférieurs, mais 35% sont autorisées.
01:01:13 Et pour le reste, qu'est-ce qu'ils font ?
01:01:15 Eh bien, ils restent sur le territoire national
01:01:16 parce que les dossiers sont examinés au bout de 14 mois.
01:01:19 On est un des pays qui met le plus longtemps à examiner ces dossiers-là.
01:01:23 Et les individus restent sur le territoire national
01:01:25 parce qu'ils ont créé des liens et parce qu'ils n'ont plus envie de repartir.
01:01:31 Donc, effectivement, les demandes d'asile, en France comme dans d'autres pays,
01:01:37 sont les premières filières d'immigration clandestine, on peut le dire.
01:01:40 – Oui, mais une fois qu'on l'a dit, pardonnez-moi,
01:01:42 et en plus, moi, je ne veux pas vous mettre en partafaut,
01:01:45 mais vous avez été dans la majorité.
01:01:47 Depuis 2017, c'est un record absolu.
01:01:50 Donc là, Macronie, pardonnez-moi de le dire,
01:01:52 sur les questions migratoires, a une petite responsabilité.
01:01:57 – Éliott, concentrons-nous sur ce qui s'est passé dans les années précédentes.
01:02:02 – Aussi, ce n'est pas que la Macronie.
01:02:04 – Bien sûr.
01:02:05 – Cette situation a cessé de se dégrader.
01:02:07 Moi, je me souviens, dans les années 2014 et 2015,
01:02:10 alors que j'étais à la police aux frontières,
01:02:12 on avait des chiffres qui explosaient aussi en termes de droit d'asile
01:02:16 et en termes d'arrivée massive de clandestins suite aux révolutions du printemps.
01:02:22 Aujourd'hui, on a une situation instable, je tiens à le signaler,
01:02:26 avec en particulier la Tunisie et on récupère,
01:02:31 l'Italie en tout cas récupère de manière massive des migrants clandestins.
01:02:35 En fait, la réalité des choses, c'est qu'il faut arriver à travailler
01:02:38 sur ce droit d'asile et sur ces migrations massives de manière commune,
01:02:42 en s'échangeant de l'information, ce qui n'a pas été le cas dans ce domaine-là.
01:02:45 – La question, l'autre question, c'est la France bascule-t-elle dans l'ultra-violence ?
01:02:49 À travers tous les témoignages qu'on a pu recevoir,
01:02:52 et on a pu entendre et vraiment toutes les équipes sont sur le terrain,
01:02:56 mobilisées pour essayer de donner la parole aux Français,
01:03:01 aux habitants d'Annecy qui sont en souffrance aujourd'hui.
01:03:04 Vous allez entendre cette fidèle, elle sort de l'église,
01:03:07 vous savez qu'il y a eu une messe hier à la cathédrale d'Annecy.
01:03:11 Écoutez attentivement son témoignage parce qu'elle dit "c'est une ville sous le choc,
01:03:15 c'est une ville que je connais par cœur de génération en génération,
01:03:18 c'est une ville paisible et on pensait finalement qu'on était en quelque sorte un peu protégé de ça".
01:03:23 – C'est une ville qui est un peu sous le choc,
01:03:27 tous les annéciens à qui j'ai eu au téléphone depuis ces dernières heures,
01:03:32 on avait l'impression nous ici qu'on était à l'abri,
01:03:35 qu'on était dans une région d'exception, on nous dit toujours que c'est très beau,
01:03:39 que c'est calme, la montagne, le lac, et on est un peu dans un esprit de sidération
01:03:45 parce qu'on se pensait qu'on était à l'abri et finalement non,
01:03:49 cette violence elle est partout et elle nous atteint,
01:03:55 donc il faut qu'on soit vigilant, il faut qu'on soit prudent
01:04:00 et ce lieu où a eu lieu cette agression, c'est un lieu que les annéciens connaissent depuis toujours.
01:04:05 Moi je suis annécienne, j'ai une partie de ma famille qui est annécienne depuis plusieurs générations
01:04:11 et on en parlait avec des amis tout à l'heure, en fait depuis tout petit
01:04:15 on va à cet endroit se promener au bord de l'eau,
01:04:18 on a fait tous nos jeux d'enfants à cet endroit-là,
01:04:21 il y a une école qui est juste à côté,
01:04:23 il y a tellement d'enfants qui sont scolarisés dans cette école
01:04:26 et c'est un lieu privilégié de quiétude, où il y a des petits chevaux,
01:04:31 avec des petites pédales on mange une glace gentiment au bord de l'eau
01:04:35 et on a l'impression que toute cette quiétude s'est envolée
01:04:40 et il va falloir qu'on reprenne le dessus
01:04:43 et puis que surtout nous ne sommes pas tellement touchés directement.
01:04:46 Ces français qui pensaient être en sécurité
01:04:50 et qui vivent à travers les années au gré de l'évolution de la violence dans notre société
01:04:55 et qui sont désormais confrontés à cela.
01:04:58 Vous voyez quand on parle aujourd'hui des civilisations,
01:05:00 il y a quelques années on disait non mais l'insécurité n'est qu'un sentiment.
01:05:04 Il y a une prise de conscience mais elle est un peu tardive Raphaël.
01:05:07 Oui mais cette France ensauvagée, cette France orange mécanique,
01:05:10 elle éclate peut-être pour certains à l'occasion de ce drame d'Annecy
01:05:16 mais elle existe, elle est ensauvagée depuis des années.
01:05:20 La difficulté c'est qu'un certain nombre de médias et de politiques
01:05:25 ont tout fait pour taire cette violence qui traverse le pays.
01:05:31 Alors là il se trouve que c'est Annecy,
01:05:33 une ville qui était connue justement pour sa quiétude, son art de vivre, sa douceur.
01:05:38 Mais déjà à Annecy, il y avait déjà des problèmes qui ne relevaient pas de l'incivilité
01:05:44 mais de désordre beaucoup plus important.
01:05:47 Vous sur le terrain, vous avez été évidemment Mathieu Vallée,
01:05:51 vous êtes le premier en quelque sorte à lancer l'alerte
01:05:54 en disant faites attention la société sans sauvage,
01:05:57 faites attention le nombre de délits, de crimes,
01:06:00 ils sont en train d'exploser sur notre territoire.
01:06:02 Mais quand Raphaël parle de France orange mécanique,
01:06:05 on dit mais Raphaël vous êtes un extrémiste.
01:06:07 Ça c'est l'extrême droite, la France orange mécanique,
01:06:10 la décivilisation, il y a quelques années on en parlait déjà,
01:06:14 les actes barbares on en parlait déjà
01:06:17 et vous vous alertez sur le terrain sans être entendu.
01:06:19 D'abord c'est vrai qu'il n'y a plus aucun territoire qui est épargné,
01:06:22 malheureusement on l'a vu avec les trafics de drogue et avec les règlements de comptes,
01:06:25 on voit qu'aujourd'hui ce n'est plus Marseille, Lyon, Lille, Paris ou la banlieue parisienne,
01:06:29 c'est Valence, c'est Cavaillon, c'est toutes ces villes de province
01:06:32 dont on estimait qu'il y a 15-20 ans elles étaient tranquilles, elles étaient paisibles,
01:06:35 où ils faisaient bombe d'y vivre.
01:06:37 Aujourd'hui ce qu'on constate c'est que tous les territoires sont touchés par la délinquance,
01:06:41 ensuite le bas qui blesse notre démocratie, notre république,
01:06:43 c'est les atteintes physiques aux personnes.
01:06:45 Aujourd'hui on a une politique pénale, on a une volonté politique
01:06:48 qui est assez faible sur la lutte contre les agressions des personnes.
01:06:51 Et quand on dit qu'il n'y a pas assez de places en prison,
01:06:53 quand on dit qu'il n'y a pas assez de moyens pour la justice,
01:06:55 moi je vous dis qu'on incarcère déjà ceux qui par exemple brûlent des filles ou des fillettes dans des quartiers,
01:07:01 ceux qui tirent à la Kalachikov et qui emprisonnent et empoisonnent la vie des gens,
01:07:05 ceux qui agressent des mamies de 85 ans pour leur arracher un collier ou un téléphone portable,
01:07:09 ça c'est une vraie priorité.
01:07:11 Et je veux juste rebondir sur ce que disait Jean-Michel Fauberg,
01:07:14 sur la police aux frontières, vous savez qu'aujourd'hui avec toute la bonne volonté des policiers
01:07:18 qui sont nos gardes frontières nationaux, c'est très difficile de lutter contre l'immigration irrégulière.
01:07:22 À Nice, à Perpignan, à Calais, s'il n'y a pas les compagnies républicaines de sécurité,
01:07:26 ça serait quasi impossible de soutenir et de défendre nos frontières qui sont l'émanation de la loi.
01:07:31 Et même à Montgenèvre, à Montgenèvre dont on ne parle jamais,
01:07:34 vous avez énormément d'immigration irrégulière qui transite par ce point
01:07:37 et sur laquelle la police aux frontières essaie de lutter tant bien qu'elle peut.
01:07:40 Et cette Europe, puisque vous parliez à la base du drame d'Annecy,
01:07:42 cette Europe, moi je me demande ce qu'elle fait pour protéger nos frontières
01:07:45 alors qu'elle organise la délivrance de titres et que derrière il faudrait un outil sécuritaire
01:07:50 qui permet de défendre aussi nos frontières.
01:07:51 Claude Monniquet est en direct avec nous.
01:07:53 Merci, vous êtes spécialiste des questions de sécurité à l'échelle européenne.
01:07:57 On vous interroge souvent sur les questions liées au terrorisme.
01:08:02 Est-ce qu'aujourd'hui, l'Europe, Bruxelles, peut gérer cette question migratoire,
01:08:09 peut changer de logiciel parce que le jour du drame jeudi, d'ailleurs,
01:08:13 c'est très intéressant de voir cela, c'est que jeudi quand il y a eu ce drame à Annecy,
01:08:18 il y a les ministres de l'intérieur de l'Union européenne qui ont essayé de planifier un nouveau programme
01:08:23 et certains évidemment s'en inquiétaient.
01:08:26 Alors est-ce que Bruxelles peut ou est-ce que Bruxelles veut, ce sont deux questions différentes,
01:08:31 qu'il y ait une volonté, en tout cas une possibilité de changer les choses, oui.
01:08:38 Bruxelles pourrait décider demain de durcir fortement les frontières extérieures de l'Union européenne.
01:08:44 Je crois qu'il faut être très clair, il faut sortir des fantasmes,
01:08:47 on ne va pas revenir sur Schengen, Schengen est un fait acquis,
01:08:50 Schengen profite à l'Economie européenne, je ne pense pas qu'on va y toucher.
01:08:53 Mais il est très clair qu'on pourrait, à partir du moment où on a un espace
01:08:56 dans lequel les gens peuvent se déplacer librement,
01:08:59 la nécessité c'est de consolider les frontières extérieures de cet espace
01:09:03 de manière à limiter et contrôler les entrées dans l'ensemble de l'espace Schengen.
01:09:07 Ça Bruxelles pourrait le faire, je n'ai pas toujours l'impression que ce soit une priorité,
01:09:11 en tout cas manifestement les moyens budgétaires, les moyens humains ne sont pas mis en place
01:09:15 pour le moment le contrôle de l'espace Schengen par l'Office européen des frontières
01:09:23 reste quelque chose d'assez, dans certains cas d'assez théorique.
01:09:27 Merci beaucoup Claude Moyniquet pour ces explications.
01:09:31 Je le disais donc à 18h30 dans quelques instants, Henri sera en direct en duplex avec nous.
01:09:38 C'est vrai que sa vie a basculé depuis 48 heures et Jean-Baptiste Giraud vous êtes avec nous
01:09:43 parce que vous avez été lors de ces 48 dernières heures au plus près d'Henri,
01:09:48 Henri que vous connaissez très bien.
01:09:50 Merci beaucoup, bonne soirée.
01:09:51 Comment va-t-il ? On lui posera évidemment cette question,
01:09:54 mais comment va-t-il et quelle a été votre réaction lorsque vous avez vu cette image ?
01:09:59 Imaginez-vous un jeune homme de 24 ans qui jeudi matin se posait la question
01:10:05 d'où il allait dormir ce soir, qu'est-ce qu'il allait déjeuner à midi,
01:10:09 s'il allait avoir mal aux pieds, quelles rencontres il allait faire.
01:10:12 Et puis là, ils croisent, je ne vais pas vous refaire l'histoire,
01:10:15 mais vous savez ce qui s'est passé.
01:10:16 Moi je l'ai récupéré le soir, totalement par hasard, je vais vous dire,
01:10:19 j'ai passé la journée à faire totalement autre chose, je n'avais quasiment pas suivi l'actu.
01:10:22 Et le soir, un de mes garçons me tend le téléphone,
01:10:26 tiens c'est Henri au téléphone, il a besoin de toi.
01:10:29 Et il me rappelle qui est Henri par rapport à nous, je lui ai prêté une voiture,
01:10:32 c'est un de ses amis.
01:10:34 Et j'ai Henri au téléphone paniqué, qui sort d'interview,
01:10:38 enfin d'interview, non pas d'interview, il sort d'avoir été interrogé par la police judiciaire.
01:10:43 - Pendant trois heures ?
01:10:44 - Pendant trois heures, c'est déjà très éprouvant.
01:10:46 Et là, il me dit "Monsieur Giraud, j'ai 250 messages sur mon répondeur et 250 SMS,
01:10:55 des journalistes de la France entière qui me demandent de réagir,
01:10:59 de répondre, je ne sais pas quoi faire".
01:11:01 Et donc j'ai d'abord eu pendant une demi-heure au téléphone un garçon
01:11:04 que sans doute personne n'avait vraiment pris en charge psychologiquement,
01:11:07 puisque la police, sans contester nullement la qualité de votre travail,
01:11:12 votre priorité c'était de lui poser des questions sur les faits,
01:11:16 mais peut-être pas de se préoccuper de son état émotionnel ou de santé,
01:11:19 je pense qu'il a vu des médecins.
01:11:21 Mais donc j'ai eu d'abord un garçon paniqué parce que ce qui lui tombait dessus,
01:11:26 il avait évidemment envisagé que la police lui poserait des questions pendant trois heures,
01:11:30 mais après quand vous sortez, heureusement il avait de la famille à Annecy,
01:11:34 qui l'a récupéré, mais vous êtes tout seul, et là vous avez votre téléphone
01:11:38 et la terre entière vous appelle et vous ne savez pas faire,
01:11:40 ce n'était pas son métier.
01:11:41 Donc il m'a appelé au secours et là je vais faire du Henry dans le texte,
01:11:46 puisque Henry dit que l'article 3 de la loi Scoot dit "servir et sauver son prochain",
01:11:51 lui il a sauvé son prochain sans aucun doute,
01:11:53 moi je n'ai fait que très modestement lui rendre un petit service,
01:11:56 il m'a appelé à l'aide et je lui ai donné ce que je savais faire,
01:11:59 mon expertise des médias.
01:12:01 Donc d'abord il a fallu que je le convainque d'accepter de parler aux médias.
01:12:04 Parce qu'il ne voulait pas au départ ?
01:12:06 Ah ben pas du tout !
01:12:07 Et il était trop mal...
01:12:08 Mais non mais encore une fois, vous...
01:12:10 Non mais on ne peut pas imaginer...
01:12:11 Non mais attendez, c'est pour ça que je vous pose ces questions,
01:12:13 parce qu'on ne peut pas imaginer se mettre à la place d'une personne
01:12:18 qui a vécu une telle situation évidemment, donc c'est difficile et d'ailleurs...
01:12:22 Justement, c'est pour ça que je vous le raconte,
01:12:23 c'est que encore une fois, quelques heures auparavant,
01:12:26 il se demandait où elle allait dormir ce soir,
01:12:28 comme dans tout accident de voiture, comme dans tout accident domestique,
01:12:32 comme toute agression, on est sidéré, donc là il était en état de sidération,
01:12:36 et en plus on me demande de raconter mon histoire,
01:12:38 le monde entier me demande de raconter mon histoire.
01:12:40 Donc là, je lui suis venu en aide, je lui ai expliqué à quoi ça pouvait servir
01:12:44 de parler aux médias, après je lui ai expliqué qu'il avait la liberté
01:12:49 de choisir à qui il parlait, ce qui n'est quand même pas négligeable,
01:12:52 parce que de prime abord, quand on est poli, bien éduqué, ce qui est son cas,
01:12:55 on est persuadé qu'il faut répondre à tout le monde,
01:12:58 donc je lui ai dit "non, tu peux choisir à qui tu parles",
01:13:01 et donc on a choisi ensemble, et je vais vous dire, le choix jeudi soir,
01:13:05 c'était de ne parler qu'à deux médias, non pas pour faire un choix discriminant,
01:13:11 mais à partir du moment où vous choisissez la première chaîne nationale, TF1,
01:13:15 et que vous choisissez CNews pour le faire avec Pascal Praud,
01:13:18 tout le monde vous reprend, vous savez très bien que toutes les radios,
01:13:21 toutes les télés, tous les journaux peuvent reprendre ce qui a été dit chez les autres,
01:13:24 sauf que dans notre métier, que je pratique, mes confrères qui sont aussi pratiques,
01:13:28 tout le monde en veut un morceau, tout le monde le veut pour lui,
01:13:31 et donc il s'est retrouvé avec deux médias qui se sont retrouvés 10, 20, 30, 50,
01:13:34 et puis dans l'après-midi, ça a été la presse internationale, les Anglais, les Italiens,
01:13:38 à anecdote, mais vous avez un journaliste anglais qui dit "mon journal est lu par des catholiques
01:13:42 en Angleterre, permettez-moi de l'interviewer", comme si c'était un élément de choix discriminant.
01:13:47 Ça a été ça l'histoire de Henri pendant 36 heures.
01:13:51 Bon, en tous les cas, on va essayer de sortir de ce qu'il s'est passé factuellement,
01:13:57 et moi je retiens un mot que vous avez eu hier, c'est l'espérance, Gabriel.
01:14:03 Et à travers son acte, à travers son geste, il y avait cette source d'espérance.
01:14:07 Et à travers un dîner familial hier, il y a quelqu'un qui n'avait pas regardé notre émission
01:14:11 et qui a ressorti la même chose.
01:14:13 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'acte d'Henri, le geste d'Henri est un symbole d'espérance,
01:14:18 il est un symbole d'espoir. À travers cet horreur, cet enfer, il y a quelque chose de profondément bon.
01:14:26 En France, on parle beaucoup d'effondrement économique,
01:14:29 effondrement sécuritaire, effondrement moral, mais il y a un effondrement moral aussi dans le sens,
01:14:34 le moral, vous voyez, les gens sont proprement désespérés.
01:14:37 Beaucoup de gens disent "mais la France est en train de se déliter, il n'y a rien à faire".
01:14:42 Quel que soit le côté vers lequel on regarde, c'est une catastrophe.
01:14:45 L'école, la justice, etc.
01:14:48 Et là, vraiment, on était au fond du trou quand même.
01:14:52 Un Syrien qui va poignarder des bébés, on ne sait pas ce qu'on peut faire de pire.
01:14:57 Alors vous allez me dire, à chaque fois, on se dit "on ne sait pas ce qui va être pire".
01:14:59 Mais là, franchement, les bébés dans sa poussette, c'est quoi l'étape d'après ?
01:15:04 J'ai vu vraiment des gens autour de moi extrêmement démoralisés.
01:15:10 Pour eux, ils étaient entre le tout-est-foutu et le à quoi bon.
01:15:15 Et là, visiblement, Henri, ça a été la figure de l'espérance, l'ange de l'espérance.
01:15:20 Ils se sont dit "mais pétard, il y a encore des Français, des jeunes Français de 24 ans,
01:15:25 capables de ça, de risquer leur vie de cette façon, mais c'est quelque chose de fou".
01:15:31 Et moi, j'ai été vraiment très frappée par tous ces messages sur les réseaux sociaux.
01:15:35 Le hashtag #Henri est montré très vite.
01:15:37 Il a été le symbole de l'espérance. Non, il reste encore une belle jeunesse en France.
01:15:43 Avançons la publicité. Dans quelques instants, je le disais, Henri sera en direct avec nous.
01:15:48 Et il faut rappeler qu'Henri a commencé un tour de France des cathédrales.
01:15:53 Et qu'il y a eu cet instant-là, qui lui, je considère que ce n'est pas lié au hasard,
01:16:00 mais il faut qu'on retrouve avec lui, en quelque sorte, ce chemin des cathédrales.
01:16:05 Donc on va vraiment engler sur les sources d'espoir et ce qui peut se passer après.
01:16:10 Restez avec nous pour cet entretien exceptionnel.
01:16:12 Il est avec nous à un peu plus de 18h30. Henri est en direct avec nous.
01:16:23 C'est un honneur, un plaisir de vous avoir.
01:16:26 Votre sourire a marqué des millions de Français depuis maintenant 24 heures.
01:16:31 Et puis votre acte de bravoure héroïque il y a 48 heures a marqué le monde entier.
01:16:37 On ne va pas revenir sur ce qu'il s'est passé il y a 48 heures.
01:16:41 On va essayer d'aller de l'avant parce que vous voulez aller de l'avant.
01:16:44 Vous êtes en route, en tour de France sur les routes des cathédrales.
01:16:50 Et c'est pour ça que vous êtes en direct avec nous.
01:16:53 D'abord, le point sur l'information. Merci, un grand merci d'être avec nous, Henri.
01:16:57 On fait un bref point sur l'information et on vient vous voir.
01:17:01 Le pronostic vital des victimes de l'attaque perpétrée à Annecy n'est plus engagé.
01:17:07 C'est ce qu'a annoncé en début d'après-midi la procureure de la République.
01:17:10 Une conférence de presse que vous avez pu suivre en direct sur CNews.
01:17:13 Aucune motivation terroriste n'a été retenue à ce stade.
01:17:16 Les 4 enfants âgés de moins de 3 ans restent hospitalisés.
01:17:19 L'assaillant, un réfugié syrien, a été mis en examen pour tentative d'assassinat et rébellion avec arme.
01:17:25 Il a été placé en détention provisoire.
01:17:28 Le pape François va bien, mais il ne célébrera pas publiquement la prière de l'Angélus demain.
01:17:33 Après une opération de l'abdomen, mercredi, le souverain pontife poursuit sa convalescence à l'hôpital.
01:17:38 Âgé de 86 ans, le pape François est régulièrement contraint d'alléger son agenda en raison de problèmes de santé.
01:17:44 Enfin en tennis, Igaz Vyantek remporte Roland-Garros pour la 3e fois de sa carrière.
01:17:49 La Polonaise a eu besoin de 3 sets et 2h47 de jeu pour dominer Karolina Mikova.
01:17:54 La tchèque n'a pas démérité alors qu'elle était menée 3-0 dans la 2e manche.
01:17:58 La numéro 1 mondiale conserve donc son titre.
01:18:01 Avant la finale Messieurs Demains, elle opposera Novak Djokovic à Kasper Rudd.
01:18:06 Merci Mathieu pour le point sur l'information.
01:18:09 On le disait tout à l'heure, on vous surnomme l'ange gardien d'Annecy.
01:18:13 C'est le titre du parisien, un héros pour le Figaro.
01:18:17 Mais vous voulez avancer, revenir sur votre chemin que vous avez commencé le 24 mars dernier.
01:18:23 Cette route des cathédrales.
01:18:25 Merci Henri d'être avec nous.
01:18:27 Votre visage, la France entière maintenant la connaît.
01:18:30 Votre geste, les Français l'ont découvert il y a un peu plus de 48 heures.
01:18:35 Mais ma première question avant d'avancer quand même, c'est de savoir comment vous allez.
01:18:39 Comment vous vous sentez Henri ?
01:18:41 Bonjour Elliot.
01:18:44 Eh bien écoutez, ça va, un peu fatigué.
01:18:47 Il est temps de commencer à redescendre doucement de tout ça.
01:18:51 Il est temps de prendre un peu de temps pour moi, pour me recentrer.
01:18:54 Et surtout, il est temps aussi de me reconcentrer sur le projet qui est à l'origine de tout ça.
01:19:01 C'est à dire parler de la beauté des cathédrales de France.
01:19:04 Parler de la beauté de notre patrimoine et voir de quelle manière il peut nous inspirer.
01:19:09 Il y a dans votre route que vous avez entamé le 24 mars dernier.
01:19:13 Et dans votre geste il y a 48 heures, quelque chose qui est lié.
01:19:18 C'est l'espérance, c'est l'espoir.
01:19:21 J'ai beaucoup discuté avec mes proches, mais parfois vous savez, on est interpellé dans la rue.
01:19:27 Et depuis 48 heures, beaucoup de Français nous disent mais parlez, parlez de l'espoir et de l'espérance.
01:19:35 Qu'est-ce que c'est selon vous l'espérance, peut-être que vous avez pu alimenter à travers cette route des cathédrales ?
01:19:44 L'espérance c'est un très très beau mot qui nous vient effectivement du christianisme.
01:19:49 L'espérance c'est un espoir augmenté.
01:19:53 C'est une attente dans quelque chose de beau et de grand qui va venir.
01:19:58 Dans le christianisme on appelle ça l'espérance en la résurrection, en la venue du Christ sur terre.
01:20:05 Mais pour nous, pour tous les Français qui nous écoutent, qui nous regardent,
01:20:08 et surtout concernant le projet des cathédrales, c'est en regardant tout ce qui fait la beauté de notre pays,
01:20:13 c'est l'espérance de nouveau croire au beau et au grand pour notre pays.
01:20:18 Alors évidemment je ne veux pas rentrer dans quelconque polémique,
01:20:22 mais pourquoi avoir entamé aujourd'hui cette route, ce chemin des cathédrales ?
01:20:27 Est-ce que vous ne craignez pas peut-être que ces cathédrales dans les années à venir,
01:20:32 parce que moins de monde se déplace dans ces cathédrales, parce qu'elles sont peut-être moins bien entretenues,
01:20:38 ce paysage-là qui fait la culture de notre France s'estompe ?
01:20:44 Il y a plusieurs raisons pour lesquelles j'ai pris le départ pour faire le tour des cathédrales de France.
01:20:52 La principale, on peut effectivement parler de ce patrimoine qui petit à petit se dégrade,
01:20:58 mais en réalité ce n'est pas tellement celui des cathédrales que le patrimoine religieux en particulier,
01:21:02 puisque les cathédrales sont le symbole de ce patrimoine religieux-là.
01:21:06 En réalité j'ai plutôt suivi une intuition profonde,
01:21:10 qu'on avait besoin d'un symbole d'unité et d'espérance, pour reprendre le mot, pour tout le monde,
01:21:18 et que ces cathédrales-là irriguent nos paysages.
01:21:22 Il y en a dans toutes les moyennes villes et les grandes villes de France.
01:21:25 À côté de chez soi il est très facile de trouver une belle cathédrale,
01:21:28 même une belle église avec une belle architecture et une belle histoire derrière.
01:21:31 L'idée c'est juste de les montrer et de dire "regardez ce qui peut nous inspirer".
01:21:36 Il y a dans la foi une profonde pudeur, et vraiment je ne veux pas rentrer dans votre esprit,
01:21:47 ou en tout cas dans votre foi, mais il y a 48 heures vous avez dit "mais moi dans ma route ce n'est pas un hasard".
01:21:53 Et là vous dites "c'est une intuition que j'avais".
01:21:57 Vous êtes habité par quelque chose et c'est pour ça que vous avez entamé cette route, Henri ?
01:22:04 Peut-être, je ne sais pas, je serai incapable de répondre, j'ai tendance à suivre mes intuitions.
01:22:12 Ce qui est vrai c'est que la foi, je le disais l'autre jour, c'est une relation privilégiée avec le Christ,
01:22:20 c'est une relation qu'on connaît uniquement entre soi et le Christ.
01:22:23 Dans cette relation il y a des éléments que chacun peut appeler intuition.
01:22:29 C'est pour ça que c'est très difficile de parler de la foi, vous parlez de pudeur de la foi, c'est un mot très juste,
01:22:35 parce que c'est quelque chose qui est intime, très personnel.
01:22:38 Ce qui est certain c'est que mon appel, c'est de partir montrer la beauté de ces cathédrales-là,
01:22:50 pour que les gens puissent se dire qu'il y a quelque chose de beau autour de nous,
01:22:55 qu'il y a quelque chose de beau qui peut ouvrir notre cœur, notre intelligence et dont on peut s'inspirer.
01:22:59 On est six autour de ce plateau, cher Henri, et tout le monde veut vous poser une question.
01:23:05 Il y en a un dont la voix va peut-être vous être reconnaissable, c'est celle de Jean-Baptiste Giraud.
01:23:12 Jean-Baptiste, vous voulez lui poser une question ?
01:23:15 Bonjour Henri, on se parle depuis 36 heures par SMS, parfois à des heures impossibles.
01:23:21 On s'est parlé à Sainte-Rome-de-Foy, tu m'as appelé au secours comme un ami de mon fils,
01:23:27 un garçon qui pourrait être le mien, puisque mon aîné a 22 ans et tu en as 24 ans.
01:23:32 Tu as sauvé, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, tu as appliqué à la lettre l'article 3 de la loi SCOOT,
01:23:38 le SCOOT est fait pour servir et sauver son prochain.
01:23:41 Moi, modestement, quand tu m'as demandé à l'aide, je n'ai fait que te servir.
01:23:45 Je te le redis ici à l'antenne, je te félicite d'avoir sauvé et d'avoir pu accomplir le sens de cette promesse SCOOT
01:23:51 qui concerne un certain nombre de gens autour de cette table sans révéler de grands secrets
01:23:56 et qui savent ce que ça veut dire de s'engager.
01:23:59 Maintenant, j'ai envie de te dire à l'antenne, tu reprends les clés du camion,
01:24:05 tu reprends les clés de ton destin, de ta vie,
01:24:08 mais il faut que tu sois bien conscient qu'elle a changé
01:24:12 et maintenant, ta route ne sera pas celle que tu avais imaginée
01:24:16 et celle que tu avais entamée encore jeudi matin.
01:24:19 Et c'est pour le mieux et c'est pour le meilleur. Merci Jean-Baptiste.
01:24:24 Raphaël Stainville, rédacteur en chef de Valeurs Electuelles, veut vous poser une question.
01:24:31 On parlait des cathédrales et forcément, tout le monde a à l'esprit celle de Notre-Dame de Paris
01:24:36 qui, voilà, quelques années est partie pour partie enfumée.
01:24:39 Lorsque vous avez pu vous entretenir avec le président,
01:24:42 vous avez évoqué votre souhait de pouvoir assister à son inauguration,
01:24:47 mais on a retenu que ça.
01:24:50 Je me doute que dans cet échange, dans cette tête à tête avec le président,
01:24:53 il y a peut-être eu d'autres mots, d'autres paroles que cette simple demande.
01:24:58 Sans vouloir trahir de grands secrets, mais quel était votre propos
01:25:02 lorsque vous avez pu vous adresser au président de la République ?
01:25:06 Il a été assez simple, assez bref en réalité.
01:25:10 Il n'y a pas de secret dans les échanges qu'on a eus.
01:25:13 On a simplement, chacun à notre tour, rappelé qui on était
01:25:17 et quel avait été le sens de notre intervention au moment de l'attaque.
01:25:22 Et surtout, nous avons demandé au président des nouvelles des victimes
01:25:26 qu'il venait d'aller visiter à l'hôpital et il a pu nous les donner un peu en privé.
01:25:32 Votre route, votre foi, l'espérance fait aussi résonance à une société
01:25:41 aujourd'hui de plus en plus individuelle qui a perdu la notion du sacré.
01:25:47 Aujourd'hui, comment on peut retrouver cette notion qui est clé du sacré ?
01:25:53 En fait, c'est assez simple.
01:25:58 D'ailleurs, je reviens sur cette histoire de Notre-Dame de Paris,
01:26:01 puisqu'en réalité, ma demande n'est pas anodine.
01:26:04 Elle est très symbolique, puisque Notre-Dame de Paris est le symbole des cathédrales
01:26:09 pour le monde entier, presque, j'ai envie de dire,
01:26:12 vu l'émotion qu'elle a suscité lors de son incendie.
01:26:14 J'ai été très marqué aussi par l'incendie de cette cathédrale.
01:26:16 Je m'y étais rendu une semaine pile avant l'événement.
01:26:20 En demandant au président de la République de pouvoir assister à l'inauguration de cette cathédrale,
01:26:26 c'est une manière de rendre l'ultime hommage à nos cathédrales, à ces édifices qui nous rassemblent,
01:26:32 qui vont rassembler tous les Français et le monde entier au moment de sa réouverture, de son inauguration.
01:26:39 Et c'est peut-être ça le début de ce sentiment de sacré.
01:26:43 Cher Henri, deux questions peut-être un peu plus, allez, disons le légère.
01:26:49 Mais vous faites le tour des cathédrales en France.
01:26:52 Il y a quand même chez nos voisins une basilique qu'il faudrait peut-être découvrir.
01:26:58 Et est-ce que vous imaginez aller dans un futur proche, redécouvrir la basilique Saint-Pierre
01:27:05 et pourquoi pas rencontrer les personnes qui y sont logées ?
01:27:09 On verra, peut-être. Encore une fois, c'est l'avenir qui le dira.
01:27:16 Mais vous n'avez pas été contacté et je ne veux absolument pas trahir un si secret Elia du côté du Vatican.
01:27:26 Non, non, non, j'ai eu des retours de la part de l'archevêché de Paris
01:27:33 qui a été très touché de ma demande concernant l'Eau-de-Trappe de Paris et qui s'en occupe.
01:27:37 Une dernière chose et là vraiment on a tendu le micro dans les rues de Paris cet après-midi.
01:27:46 Et c'est Nathan Devers hier soir qui disait quelque chose de tellement sensé vous concernant.
01:27:53 C'est que c'est rare de voir un Français qui a finalement un acte héroïque physiquement
01:28:01 puisque vous vous êtes affronté, vous vous êtes confronté à l'assaillant.
01:28:06 Et moralement parce que vous dites que c'est un geste normal et que vous avez voulu aider les personnes qui vous entouraient.
01:28:13 Et finalement on s'est posé la question, est-ce qu'on ne doit pas décorer Henri ?
01:28:18 Pourquoi pas la Légion d'honneur ? Écoutez, tendez l'oreille puisque ce sont les Français qui répondent à cette question.
01:28:25 Franchement, il a fait un bon acte. Il a protégé la vie des gens contre quelqu'un qui était dangereux.
01:28:32 Pour moi oui je dis qu'il devrait être décoré, on devrait lui accorder une médaille.
01:28:36 Parce qu'il le mérite en fait, il a sauvé des vies déjà et aussi ça donne l'exemple pour d'autres personnes.
01:28:42 Je pense qu'il devrait être décoré vu qu'il y a eu des enfants qui étaient en danger.
01:28:46 Et c'est ce qu'il faut, c'est un exemple à montrer à tout le monde.
01:28:49 Si il y a des enfants qui sont en danger, il faut mettre sa vie en danger immédiatement.
01:28:52 Je ne sais pas si ça vaut une Légion d'honneur mais en tout cas oui, je pense que cet homme devrait être reconnu quand même pour son courage.
01:28:59 Je ne vais évidemment pas vous poser cette question, est-ce que vous attendez une décoration ?
01:29:03 Parce que je connais déjà la réponse.
01:29:05 En revanche, j'imagine que depuis 48 heures, vous avez des messages de soutien qui affluent de toute la France, même à travers l'Europe.
01:29:15 Oui, effectivement, plus que les questions de médailles ou de décoration qui ne sont que des questions, si j'ose dire, matérielles,
01:29:24 ce qui me touche beaucoup et ce pourquoi aussi je suis heureux de témoigner, c'est de voir que l'acte et toute la symbolique de la situation a touché les Français.
01:29:33 Et c'était le but et je suis heureux de voir que peut-être que mon action a permis de montrer aux gens que à partir du moment où on relève la tête, on est capable d'affronter le mal.
01:29:44 Une toute dernière question avec Gabriel Cluzel, cher Henri.
01:29:48 Ensuite, évidemment, on vous laissera vous reposer quelques... Allez-y, Gabriel, qui veut poser. Gabriel Cluzel.
01:29:55 Oui, je vous ai entendu sur CNews, Henri, et vous avez repris cette phrase du maréchal de Tassigny.
01:30:02 Vous avez dit "je suis d'une génération, d'une jeunesse qui ne veut pas subir".
01:30:09 Est-ce que vous diriez à des jeunes de 20 ans ou vous avez encore autre chose à leur dire qui pourrait être inspirée par vous ?
01:30:17 Que dire aux jeunes de 20 ans d'Elie de Saint-Marc ? Je ne savais pas que la phrase était de Delattre et de Tassigny.
01:30:25 J'ai envie de dire à tous ceux qui m'écoutent, s'il y a des jeunes qui écoutent, c'est relevez la tête.
01:30:31 Une toute dernière question, Henri, parce que vous avez commencé ce Tour de France le 24 mars dernier.
01:30:38 Vous l'avez commencé, dites-moi si je me trompe, mais je crois que vous l'avez commencé seul.
01:30:42 Vous avez enchaîné ce Tour de France tout seul, mais après ce geste-là, j'imagine que la route, certains vont vouloir la partager avec vous.
01:30:52 Comment vous envisagez ce nouveau chemin qui sera le vôtre ?
01:30:56 Très sereinement. Et tous ceux qui veulent, s'ils veulent venir découvrir les cathédrales, ils seront les bienvenus.
01:31:05 Et puis surtout, mais surtout, allez visiter les cathédrales qui sont à côté de chez vous.
01:31:09 Merci beaucoup, Henri. On est toujours frappés à chaque fois par cette authenticité, ces phrases qui sont extrêmement fortes,
01:31:19 de relever à chaque fois la tête et de cet appel à l'humilité et la transcendance.
01:31:27 Merci beaucoup. Merci encore, Henri. Prenez soin de vous, prenez soin des vôtres.
01:31:32 Et je voulais qu'on termine cette émission parce que dans votre acte, ça a permis de sauver des vies.
01:31:40 Et dans cet acte qui n'a rien d'anodin, eh bien aujourd'hui, l'information principale, c'est que le pronostic vital des victimes de la cataque
01:31:49 perpétrée par le réfugié syrien, eh bien ce pronostic vital n'est plus engagé.
01:31:55 C'est absolument magnifique. Il faut saluer, évidemment, Henri, mais il faut saluer les premiers secours, l'intervention des forces de l'ordre.
01:32:02 Et je vous regarde, cher Mathieu, parce qu'ils sont intervenus en quatre minutes.
01:32:06 Permettez-moi d'aller tout de suite sur le terrain parce que Régine Delfour nous attend.
01:32:10 Chère Régine, on l'a appris, donc, le pronostic vital des victimes n'est plus engagé.
01:32:21 C'est l'information principale de cette conférence de presse. Alors, ce pronostic vital n'est plus engagé.
01:32:28 Les enfants, les quatre enfants sont toujours quand même hospitalisés.
01:32:32 Ici, à Grenoble, il y a trois enfants. Un petit garçon de deux ans qui lui a reçu deux coups de couteau.
01:32:37 Sa cousine qui a deux ans et demi qui, elle, souffre de trois plaies au thorax.
01:32:42 Il y a une petite fille de nationalité britannique qui, elle, va sortir bientôt.
01:32:46 À Grenoble, il y a aussi un homme de 73 ans. Celui-ci a été grièvement blessé, notamment parce qu'il a été poignardé.
01:32:52 Mais il a été aussi blessé par un tir à l'arme à feu lors de l'interpellation de l'assaillant.
01:32:58 Et puis, il y a une petite fille de deux ans qui, elle, est hospitalisée à Genève.
01:33:03 Alors, la procureure de la République d'Annecy a tenu, vous le disiez tout à l'heure,
01:33:08 à saluer ces citoyens qui ont pu préserver des vies et notamment en prodiguant les premiers soins
01:33:14 puisque cela a évité le drame Elliot.
01:33:17 Merci beaucoup, Régine Delfour. Merci à Sacha Robin qui vous accompagne, pardonnez-moi.
01:33:23 Mais je pense que c'est l'information la plus importante aujourd'hui de savoir que le pronostic vital des victimes n'est plus engagé.
01:33:31 Ça me donne envie d'applaudir.
01:33:33 Merci à tous les cinq. Merci à toutes les équipes techniques qui ont préparé cette émission à France Godfab.
01:33:42 Merci aux équipes en régie. Vous pouvez revoir cet entretien sur cnews.fr.
01:33:47 Dans un instant, c'est ça, ce dispute.
01:33:49 Je vais vous dire, c'est toujours un moment hors du temps quand vous discutez avec Henri.
01:33:54 Quand je l'ai entendu avec Pascal Praud, déjà hier, j'avais eu cette sensation-là.
01:33:59 Mais de la vivre, c'est un moment assez tremblant.
01:34:01 Merci à tous les cinq. L'info se poursuit sur CNews.
01:34:05 [Musique]