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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 - Chers amis, bonjour à tous et bienvenue dans Punchline Week-end.
00:00:04 Ravi de vous accompagner sur ces news jusqu'à 19h.
00:00:07 On vous livre l'information, on la décrypte en débat avec nos invités.
00:00:11 Au sommaire de cette émission, bien évidemment, la visite du Pape François à Marseille,
00:00:16 tout juste accueillie par Elisabeth Borne à l'aéroport de Marignane.
00:00:19 Dans quelques minutes, le souverain pontife se rendra à Notre-Dame-de-la-Gare pour une
00:00:23 prière mariale avec le clergé local.
00:00:25 A 18h, l'un des temps forts politiques et spirituels de ce voyage, le Pape François
00:00:30 va se recueillir devant une stèle dédiée aux marins et aux migrants perdus en mer.
00:00:34 Nous y reviendrons tout au long de l'émission.
00:00:36 Nous nous interrogerons également sur la question de l'accueil des réfugiés à partir
00:00:40 de la réalité du terrain.
00:00:41 A la une de l'actualité également, ce nouveau refus d'obtempérer à Sochaux.
00:00:46 Un policier traîné sur plusieurs mètres.
00:00:49 Le suspect est un homme faisant l'objet d'un mandat d'arrêt pour évasion.
00:00:52 Un membre de la BAC a dû faire usage de son arme pour sauver son collègue.
00:00:56 Le suspect est blessé à la hanche alors que révèle ses refus d'obtempérer bien trop
00:01:00 récurrents.
00:01:01 Quel moyen pour mettre en œuvre pour les indiguer ? On en débattra également dans
00:01:07 cette émission.
00:01:08 Et puis je vous le disais à l'instant, alors qu'un policier a frôlé la mort à Sochaux,
00:01:11 des organisations de gauche appellent à défiler demain contre ce qu'ils nomment les violences
00:01:15 policières.
00:01:16 Une marche près de trois mois après la mort de Nahel, à l'initiative notamment des Verts
00:01:21 de LFI de la CGT, le syndicat de la magistrature qui a répondu à cet appel.
00:01:26 4000 à 6000 manifestants attendus à Paris, dont des éléments à risque.
00:01:30 Alors faut-il interdire ce rassemblement ? Pour en débattre, justement, pour en parler
00:01:35 avec nous autour de ce plateau, Louis Dragnel.
00:01:39 Bonsoir Louis.
00:01:40 Bonsoir Olivier.
00:01:41 Chef Service politique européen.
00:01:43 Marc Varnaud, chef d'entreprise, est également avec nous.
00:01:45 Bonjour Marc.
00:01:46 Bonjour Olivier.
00:01:47 Bonjour ma chère Gabrielle Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:01:52 A vos côtés Alexandre de Véthiaud.
00:01:54 Bonjour Alexandre.
00:01:55 Rédacteur en chef Le Figaro.
00:01:56 Et le Marseillais, l'ancien député européen Karim Zéribi.
00:01:59 Rentrez mon cher Karim, qui est également avec nous pour nous accompagner.
00:02:03 Aymeric Pourbet nous rejoindra également pour parler de la visite du pape.
00:02:07 Ce sera tout de suite, mais avant, le dernier point sur les toutes dernières informations,
00:02:12 c'est avec vous ma chère Maureen Villal.
00:02:13 Cette dernière journée de la visite d'état du roi Charles III et sa femme Camilla.
00:02:22 A Bordeaux, le couple royal a rencontré le maire écologiste de la ville, Pierre Urmic.
00:02:26 Après un bain de foule, Charles et la reine ont visité la frégate HMS Iron Duke, le
00:02:31 bateau de la Royal Navy.
00:02:32 Une forêt expérimentale à Florac.
00:02:34 Pour finir, avec le domaine viticole Château Smith au Laffite, qui privilégie l'agriculture
00:02:39 biologique, un sujet cher aux rois.
00:02:40 Plusieurs migrants ont été installés dans une école désaffectée du 7e arrondissement
00:02:45 de Paris pour quelques jours.
00:02:47 La mairie de l'arrondissement dit avoir été prévenue au dernier moment et accuse la mairie
00:02:50 de Paris de ne pas respecter les règles de sécurité.
00:02:53 Enfin, Kiev revendique une frappe sur le siège de la flotte russe en Crimée, un point stratégique
00:02:58 pour l'Ukraine.
00:02:59 Cette région annexée par Moscou en 2014 et la ville de Sébastopol sont au cœur du
00:03:03 dispositif militaire russe pour son invasion du pays.
00:03:05 Merci ma chère Maureen et je le disais donc à la une de l'actualité de ce vendredi
00:03:12 après-midi.
00:03:13 La visite du pape François à Marseille.
00:03:14 Le Saint-Père qui va prier à la basilique Notre-Dame de la Garde.
00:03:17 Ce sera dans quelques instants à suivre sur CNews.
00:03:20 On va donc vivre tous ces temps forts avec vous autour de ce plateau.
00:03:25 On le sait, une visite sous haute sécurité.
00:03:27 Important dispositif de sécurité déployé pendant ces deux jours.
00:03:32 On va retrouver sur place Régine Delfour puisque Régine est aux côtés des forces
00:03:37 de l'ordre.
00:03:38 Comment se préparent policiers et gendarmes pour accueillir le pape à Marseille ?
00:03:42 Écoutez Olivier, comme vous pouvez le voir ici, la rue est totalement bloquée.
00:03:50 Nous sommes dans la rue de la Montée de l'Oratoire.
00:03:53 Interdiction aux riverains d'être ici ainsi qu'aux voitures.
00:03:58 Il y a eu de la rubanisme pour que les riverains puissent enlever leurs véhicules.
00:04:01 Il va passer le pape d'ici peut-être moins de 10 minutes pour arriver à Notre-Dame de
00:04:07 la Garde.
00:04:08 Il y a énormément de CRS, énormément de gendarmes, de forces de l'ordre.
00:04:15 Beaucoup de monde ici qui sécurise tout ce périmètre.
00:04:19 Au total, on parle de 6000 forces de l'ordre, policiers et gendarmes avec différentes brigades.
00:04:26 On a vu également la brigade des VTT qui sillonne aussi toutes les rues.
00:04:32 Merci beaucoup Régine Delfour pour toutes ces précisions.
00:04:36 Régine Delfour avec Sacha Robin.
00:04:38 Emeric Pourbain nous a rejoint, journaliste de France Catholique.
00:04:43 On parle d'une visite très politique du pape François.
00:04:47 Et en même temps, le pape François qui commence par aller se recueillir à Notre-Dame de la
00:04:51 Garde.
00:04:52 Par conséquent, c'est davantage une visite politique, davantage une visite spirituelle
00:04:56 ou en tout cas les deux.
00:04:57 Comment est-ce que vous décryptez ?
00:04:58 Écoutez, le pape commence par une prière, une prière à la Vierge Marie dont on sait
00:05:04 qu'il aime beaucoup.
00:05:05 Il va terminer par une messe.
00:05:07 Après, c'est sûr que le pape François, tous les papes sont aussi des chefs d'État,
00:05:15 des souverains.
00:05:16 L'Église est une monarchie pontificale.
00:05:18 On a vu Charles III, mais ça en est une autre.
00:05:20 Et donc, effectivement, les deux sont mêlés.
00:05:23 Et je crois que c'est tout l'intérêt aussi d'une telle visite.
00:05:25 C'est à la fois de mêler des préoccupations temporelles, mais aussi d'élever les gens
00:05:31 qui vont à la rencontre des fidèles, mais pas uniquement, de les élever au-dessus des
00:05:37 polémiques médiatiques ou politiques.
00:05:41 Et le défi miratoire en tout cas à la lune de cette visite.
00:05:45 On aura l'occasion d'en reparler largement.
00:05:47 Karim Zeribi, un pape à Marseille, c'est historique.
00:05:50 Cela faisait 500 ans que ça n'était pas arrivé.
00:05:52 Vous, le Marseillais, qu'est-ce que ça représente finalement pour vous ?
00:05:55 Qu'est-ce que vous attendez de cette visite ?
00:05:57 Je pense que c'est un moment très fort pour les Marseillais,
00:06:00 quelle que soit leur obédience religieuse.
00:06:03 D'abord, parce qu'il va se rendre d'emblée à Notre-Dame de la Garde.
00:06:07 C'est la bonne mère à Marseille.
00:06:08 Donc, c'est la basilique que tout le monde considère comme étant protectrice,
00:06:13 j'allais dire, des Marseillais.
00:06:14 D'ailleurs, c'est pour les catholiques, pour tout le monde, pour tout le monde.
00:06:16 Pour tout le monde.
00:06:17 Moi, je suis allé brûler des cierges en Notre-Dame de la Garde à plusieurs étapes
00:06:22 de ma vie, des Juifs, des musulmans, des gens qui peut-être se définissent comatés.
00:06:27 C'est un lieu qui a une forte symbolique, qui a une histoire.
00:06:31 Donc, elle a 800 ans, Notre-Dame de la Garde.
00:06:33 Elle a été construite par un prêtre.
00:06:34 C'était une chapelle à l'époque.
00:06:36 Et ensuite, c'est sous François Ier que c'est devenu Notre-Dame de la Garde.
00:06:40 Elle est sur le rocher, j'ai envie de dire, qui domine Marseille.
00:06:43 Donc, là aussi, vous arrivez à Marseille, vous voyez Notre-Dame de la Garde.
00:06:46 C'est notre monument à nous.
00:06:48 Et c'est vrai que le pape à Marseille, ça revêt une dimension très spirituelle,
00:06:53 très forte, très puissante.
00:06:54 Ça faisait 500 ans qu'on n'avait pas eu de pape à Marseille.
00:07:00 C'est un moment qui va être très fort, très partagé.
00:07:04 Et je suis convaincu que les Marseillais sont ravis que ça se passe chez nous.
00:07:07 Je le dis comme ça.
00:07:09 Alors, après, la dimension politique du pape, certes, mais c'est surtout les valeurs
00:07:12 qu'il dégage, cette dimension fraternelle, cette dimension, j'allais dire,
00:07:16 de solidarité.
00:07:19 Je vous le dis, moi, j'ai eu beaucoup de mes amis marseillais.
00:07:22 Moi, j'y serai à Marseille aussi ce week-end.
00:07:26 Ça revêt une importance très forte, à peu près.
00:07:29 En tout cas, Emeric Pourbet, Marseille, ce choix, il n'est pas anodin.
00:07:33 Marseille, ville portuaire aux portes de la Méditerranée.
00:07:37 On va peut-être voir sur cette carte le pape qui a fait plusieurs voyages,
00:07:41 justement, au bord de la Méditerranée pour porter cette question du
00:07:45 défi migratoire. On le voit à l'antenne.
00:07:47 Oui, alors, défi migratoire, mais ce n'est pas la seule problématique
00:07:52 quand on parle de la Méditerranée.
00:07:54 Il y a aussi des chrétiens qui souffrent de persécutions, de manques de
00:07:59 liberté religieuse de l'autre côté de la Méditerranée.
00:08:02 Et donc, ça aussi, c'est une problématique.
00:08:05 Le pape vient pour conclure des rencontres méditerranéennes de
00:08:09 représentants et des églises de tous les pays de la Méditerranée.
00:08:14 Et donc, on imagine bien que, certes, la question des disparus en mer va
00:08:18 être au centre des discussions, mais à mon avis, pas exclusivement.
00:08:21 Et que c'est aussi le berceau de la civilisation.
00:08:24 Je pense que ça, c'est intéressant.
00:08:26 Ce pape sud-argentin qui a parfois du mal à comprendre l'Europe,
00:08:30 qui ne va pas dans les grands pays, à travers ses voyages, peut-être a-t-il
00:08:35 acquis cette culture européenne qui est, encore une fois, le berceau de
00:08:39 la civilisation depuis l'Antiquité.
00:08:41 Et le pape tira se recueillir donc à 18h.
00:08:43 C'est l'un des temps forts, à la fois politique, à la fois spirituel,
00:08:46 de cette visite, à 18h devant une stèle, devant la basilique Notre-Dame
00:08:50 de la Garde, où l'on va retrouver justement tout de suite Stéphanie Rouquier.
00:08:54 Stéphanie, vous êtes donc sur place.
00:08:57 Le pape, qui doit se rendre aux alentours de 18h, donc, pour se recueillir
00:09:01 devant cette stèle, une stèle dédiée aux migrants morts en mer.
00:09:05 Oui, effectivement, c'est une stèle qui se trouve face à la mer.
00:09:11 Et c'est le pape, en fait, après la prière mariale au sein même de la basilique,
00:09:15 là, il est en train d'arriver d'ailleurs à la basilique, eh bien, après cette
00:09:18 prière mariale, il va parcourir les 200 mètres, un petit chemin qui
00:09:22 descend en contrebas, qui amène sur cette place, devant cette stèle,
00:09:26 où il va se recueillir longuement, accompagné de membres de différentes
00:09:31 religions et aussi de membres d'associations qui œuvrent quotidiennement
00:09:35 auprès des demandeurs d'asile.
00:09:37 Ensuite, il prendra la parole, un discours qui est très attendu, mais
00:09:40 pour l'instant, vous le voyez autour, sur cet esplanade, c'est un peu
00:09:44 l'effervescence, depuis toute la journée, eh bien, tout le monde s'active
00:09:47 pour préparer au mieux cette visite.
00:09:49 Les membres de différentes religions sont arrivés, on a pu entendre une
00:09:53 chorale qui répétait et donc tous attendent ce moment très fort qui
00:09:56 sera à partir de 18h.
00:09:57 Et à suivre, merci Stéphanie Rouquier, un moment à suivre en direct,
00:10:01 bien évidemment, sur notre antenne, Louis Dragnel, le pape, donc, en visite
00:10:04 à Marseille et il l'a dit, c'était lors de son retour des Journées Mondiales
00:10:09 de la Jeunesse à bord de l'avion.
00:10:10 "Je ne viens pas en France, je viens à Marseille".
00:10:13 Au niveau du protocole, ça veut dire au fond que ce n'est pas une visite
00:10:17 d'État, en tout cas, ça a suscité quelques incompréhensions.
00:10:20 Oui, et d'ailleurs, ça a froissé beaucoup l'Élysée, Emmanuel Macron,
00:10:24 qui voulait absolument être bien présent pour l'accueil du pape en France.
00:10:28 Et d'ailleurs, initialement, les services du protocole de l'Élysée avaient
00:10:31 suggéré au pape de commencer par atterrir à Paris avec une rencontre
00:10:35 à l'Élysée et ensuite de descendre ensemble à Marseille.
00:10:38 Mais le pape en a décidé autrement.
00:10:40 C'est vraiment lui qui a décidé.
00:10:41 Et donc, il a pour les raisons aussi qu'évoquait Aymeric Pourbaix tout à l'heure.
00:10:46 C'est vraiment la suite d'un périple aussi tout au long du tout autour
00:10:51 du bassin méditerranéen.
00:10:52 Et d'ailleurs, il dit "je viens à Marseille, je viens pour la Méditerranée".
00:10:55 Et donc, il y a presque une dimension un peu violente parfois,
00:10:59 je trouve, dans la communication du Vatican pour insister vraiment.
00:11:03 Non, on ne vient pas en France.
00:11:04 Le pape ne va pas en France.
00:11:05 Il vient à Marseille pour s'occuper de ces questions méditerranéennes.
00:11:09 Et c'est vrai que ça suscite du coup forcément un peu d'incompréhension
00:11:12 chez nous, parce que le rapport des catholiques aussi français avec ce pape,
00:11:18 honnêtement, il y a beaucoup d'incompréhension, de choses.
00:11:22 La dernière fois que le pape était venu en France, je crois que c'était à Strasbourg.
00:11:25 Et de la même manière, je crois qu'il avait fait l'aller-retour dans la journée.
00:11:28 Surtout vraiment, il était resté le moins de temps possible en France,
00:11:32 parce qu'il y a aussi ce rapport à ce vieux pays catholique chrétien
00:11:37 par rapport aussi aux églises nouvelles.
00:11:39 Et le pape peut passer parfois du temps dans des tout petits pays
00:11:43 ou avec des communautés catholiques chrétiennes très petites.
00:11:46 En revanche, les pays européens, la vieille terre catholique,
00:11:51 objectivement, c'est vrai qu'ils s'en occupent un peu moins.
00:11:54 Mais c'est vrai qu'on peut s'interroger sur le rapport du pape François à l'Europe,
00:11:59 à la France. Vous parliez de ce voyage à Strasbourg en 2014.
00:12:02 Voyez comment il parlait de l'Europe, le pape François.
00:12:06 À une union plus étendue, plus influente, semble cependant s'adjoindre
00:12:09 l'image d'une Europe un peu vieillie et comprimée, qui tend à se sentir
00:12:12 moins protagoniste dans un contexte qui la regarde souvent avec distance,
00:12:16 méfiance et parfois avec suspicion.
00:12:20 Gabrielle Cluzel, est-ce que le pape François regarde l'Europe,
00:12:23 finalement, avec distance, méfiance et suspicion ?
00:12:27 Ce qui est certain, c'est qu'il y a une forme d'incompréhension
00:12:30 et sans doute d'incompréhension mutuelle du reste entre le pape
00:12:34 et l'Europe et les catholiques, aussi européens.
00:12:38 Mais je pense que cette visite est intéressante.
00:12:40 Il vient à Marseille.
00:12:40 Vous savez, le pape, c'est lui qui disait "il faut aller aux périphéries".
00:12:42 Je souhaite que ce pape aille, vous connaissez l'expression de lui,
00:12:46 la France périphérique, aille à la rencontre de la France périphérique,
00:12:49 du Marseille périphérique qui existe.
00:12:51 Ces petits Français oubliés, qui ont oublié aussi leur religion,
00:12:55 parfois la religion de leurs ancêtres.
00:12:57 Donc, c'est intéressant de voir ce pape
00:13:00 et espérons que ça lui permettra de mieux aimer
00:13:06 ce qu'est l'Europe et qui est un continent tout à fait aimable
00:13:12 et qui a fait ce qu'il est aujourd'hui.
00:13:13 Il doit quand même le reconnaître.
00:13:14 Rébrick pour Obama, il voulait y réagir.
00:13:17 Non, mais moi, je pense que cette incompréhension,
00:13:20 elle tient aussi à la difficulté à l'étranger de comprendre
00:13:23 ce que c'est vraiment que la laïcité à la française,
00:13:25 qui est quand même quelque chose d'un peu lunaire.
00:13:27 Quand on vit à Rome...
00:13:29 Ça, le pape François, il ne comprend pas cette notion de laïcité à la française.
00:13:32 Il est sud-américain.
00:13:33 La religion, elle fait partie de la vie là-bas.
00:13:35 Il arrive en France, il faut aller à la France de l'extérieur.
00:13:38 Pourtant, il est pétri quand même de spiritualité française.
00:13:41 Il aime beaucoup Sainte Thérèse d'Elysios, c'est sa sainte préférée.
00:13:43 Donc, il ne peut pas faire mieux.
00:13:44 Bon, mais c'est vrai que la laïcité à la française,
00:13:47 on a encore vu cette polémique lancée
00:13:49 au moment de quand Macron a annoncé qu'il serait à la messe du pape.
00:13:53 Il n'y a qu'en France qu'on peut voir ça.
00:13:55 Donc, on peut comprendre aussi de son point de vue
00:13:57 que ce soit un petit peu complexe à décrypter.
00:14:00 - Un échantillon de méthéo.
00:14:00 - Honnêtement, je ne suis pas sûr que ce soit une question de laïcité.
00:14:04 Moi, j'ai l'impression que le pape est aussi, en quelque sorte,
00:14:07 le patron du NONG, qui est l'Église,
00:14:10 et que son ONG est beaucoup plus tourné vers le sud.
00:14:13 Ça tient aussi aux origines du pape lui-même que vers l'Europe.
00:14:18 Et d'ailleurs, c'est ce qu'il faut comprendre quand il dit
00:14:21 "je viens à Marseille et pas en France".
00:14:23 Effectivement, la vieille Europe, c'est peut-être de là où est né le christianisme.
00:14:28 Mais ce n'est pas son avenir.
00:14:29 Dans la tête du pape, c'est son passé.
00:14:31 Et je m'adresse au nouveau catholique potentiel.
00:14:38 Et je fais de la politique.
00:14:39 Et finalement, la situation des chrétiens français ne m'intéresse pas beaucoup.
00:14:44 Il faut dire les choses comme elles sont.
00:14:46 C'est comme ça que je le comprends.
00:14:47 - Et on voit sur ces images Notre-Dame de la Garde
00:14:49 où le pape va s'exprimer dans quelques instants.
00:14:53 Le pape qui débute sa visite avec une prière mariale à la Vierge Marie,
00:14:58 un message plus spirituel pour débuter cette visite.
00:15:02 Karim Zeribi, on le sait, Marseille, c'est une grande ville cosmopolite,
00:15:05 une ville laboratoire en quelque sorte.
00:15:08 On le voit avec le plan Marseillais en grand, notamment d'Emmanuel Macron.
00:15:12 Tous les problèmes du monde, aussi, ils sont concentrés.
00:15:15 Problèmes d'habitation, problèmes de drogue, problèmes d'immigration.
00:15:19 Est-ce que vous attendez un message particulier du pape François sur ces sujets-là ?
00:15:24 - Vous avez raison de souligner la particularité de Marseille,
00:15:27 parce que je m'entretenais avec l'archevêque Georges Pontier,
00:15:30 qui a été l'archevêque de Marseille jusqu'en 2019.
00:15:34 Et il me disait que le pape accordait et portait un regard particulier sur Marseille déjà à cette époque.
00:15:39 Pour moi, sa présence à Marseille, c'est tout sauf un hasard.
00:15:43 Parce que le pape considère que Marseille, c'est aussi, je dirais,
00:15:47 un lieu où on a des communautés qui coexistent, qui vivent ensemble.
00:15:51 Et il est très intéressé, vous avez parlé de laboratoire,
00:15:54 l'archevêque m'avait indiqué ce terme, il m'avait dit,
00:15:57 il voit Marseille comme un laboratoire potentiel, je vais dire, de religion vivant ensemble.
00:16:05 Et il est très sensible à ça.
00:16:07 Après, dans son discours sur les migrants, il faut quand même rappeler que,
00:16:11 parmi les migrants, il y a aussi des catholiques, des chrétiens,
00:16:14 qui traversent la Méditerranée, et qu'il est aussi sensible à ce qui se passe,
00:16:18 que pour ces catholiques-là, je veux dire, les migrants,
00:16:21 ce ne sont pas des gens qui sont sans aucune identité, quelle qu'elle soit.
00:16:26 Et il y a la question des chrétiens d'Orient, je pense qu'il en parlera aussi,
00:16:31 que vous l'avez dit, il y a plusieurs sujets,
00:16:33 mais Marseille, c'est un laboratoire, oui, évidemment.
00:16:36 Et un laboratoire, autant dans les bons côtés que dans les mauvais,
00:16:40 c'est une ville complexe, moi c'est ma ville, je l'adore,
00:16:42 mais il y a des aspects que je déteste, il y a une forme de, je dirais,
00:16:47 de laxisme, d'absence de rigueur parfois,
00:16:51 et la question de l'immigration clandestine en fait partie,
00:16:55 donc de ce laxisme-là, question qui n'est pas traitée,
00:16:58 c'est une ville monde, c'est une ville portuaire,
00:17:00 donc c'est souvent par là que les migrations sont arrivées aussi,
00:17:03 pour ensuite se diffuser sur l'ensemble du pays.
00:17:06 Donc oui, je pense qu'il a choisi Marseille, tout sauf par hasard,
00:17:10 il est très intéressé par ce qui s'y passe, par ce qui peut s'y passer,
00:17:13 et parce que ça peut être comme, je vais dire,
00:17:15 type de laboratoire pour le reste de la France.
00:17:17 Et en tout cas on voit le Pape François se diriger donc
00:17:20 vers la basilique Notre-Dame de la Garde, à bord de sa Fiat,
00:17:24 sa petite Fiat blanche, ça aussi c'est un peu la marque du Pape François,
00:17:28 pas trop de signes ostentatoires.
00:17:30 Plus de voitures blindées.
00:17:31 Plus de voitures blindées, voilà.
00:17:32 Ce qui angoisse les autorités françaises, c'est ça.
00:17:34 Ça ne facilite pas la tâche des ministres.
00:17:36 Le ministre à l'intérieur, il disait,
00:17:39 ça aurait été quand même pratique qu'il ait une Pape à mobile blindée,
00:17:42 parce que ça allège un petit peu le dispositif.
00:17:44 Parce que là, 5 000 forces de l'ordre mobilisées, c'est ça pour cette visite.
00:17:48 6 000.
00:17:49 Il faut quand même rendre hommage aux forces de l'ordre,
00:17:50 qui étaient sur le roi d'Angleterre,
00:17:54 et qui encore sont mobilisées sur cette terre.
00:17:56 Il y a la Coupe du monde de rugby également,
00:17:57 il y a la visite du Pape François,
00:17:59 et dans ce contexte-là, il y en a même qui...
00:18:01 La déclaration, la manifestation, le match PSG-OM,
00:18:03 c'est la paella du maintien de l'ordre.
00:18:05 Il y a de tout.
00:18:06 Et pendant ce temps-là, il y en a qui vont manifester demain
00:18:09 contre les forces de l'ordre.
00:18:11 Autre ambiance quand même.
00:18:13 Ah bah oui.
00:18:14 Il n'y a que de la paix, de la joie et de l'amour.
00:18:17 Contre les forces de l'ordre, ce sera autre chose.
00:18:19 Que de la paix, de la joie et de l'amour,
00:18:22 pour cette visite qui a aussi un aspect festif,
00:18:25 politique, spirituel également, festif.
00:18:27 En tout cas, une visite politique pour la France insoumise.
00:18:29 Marc Varnot, autour de Jean-Luc Mélenchon.
00:18:31 Les Insoumis, eux, vont se rassembler tout à l'heure,
00:18:33 aux alentours de 18h, en solidarité avec les victimes,
00:18:36 je les cite, de la barbarie anti-migrants,
00:18:39 et en recueillement laïc, ce sont les mots,
00:18:42 en écho à l'action des croyants.
00:18:45 Récupération politique, Marc Varnot ?
00:18:47 Pardonnez-moi, mais je ne sais pas ce que la LFI peut récupérer.
00:18:51 À mon avis, pas grand-chose.
00:18:52 C'est en termes d'électeurs ou de conquêtes politiques.
00:18:54 Voilà, ils sont dans leur ADN,
00:18:56 qui est la contestation systématique de tout.
00:18:58 Bon, ça me surprend nullement.
00:19:01 La contestation du pape, même au bout des doigts,
00:19:04 parce que ce n'est pas très politiquement correct,
00:19:06 ils font le minimum ou le maximum qu'ils peuvent faire.
00:19:09 Moi, je ne suis pas du tout surpris par la posture de la LFI.
00:19:12 Ils sont totalement, non pas anti-laïcité,
00:19:15 mais ultra-laïcs, au sens politique le plus abject du terme.
00:19:19 Ça dépend pour qui.
00:19:20 Et ils ont une position...
00:19:22 Je pense que c'est la Bayad, c'est un peu différent.
00:19:24 Et ils ont une position très, très, très pro-religieuse,
00:19:27 quand ça les arrange.
00:19:28 Donc, effectivement, ce n'est pas surprenant.
00:19:30 – Oui, ils sont anti-chrétiens et anti-occidentaux,
00:19:34 plutôt, je trouve, que laïcs.
00:19:36 Parce qu'effectivement, dès qu'il s'agit de l'islam,
00:19:39 la laïcité, ce n'est pas le problème.
00:19:41 On l'a vu encore avec la Bayad.
00:19:43 Mais c'est parfois, c'est même surprenant
00:19:45 qu'ils ne soient pas davantage favorables à la visite du pape.
00:19:48 Parce que finalement, il y a une forme de convergence idéologique.
00:19:52 Excusez-moi de mettre les pieds dans le plat.
00:19:56 Que le pape soit sensible au sort des migrants, c'est normal.
00:20:00 C'est la parole de l'église des évangiles.
00:20:02 Mais par exemple, quand il va à Chypre visiter les camps de migrants,
00:20:07 il explique quasiment que ce sont des camps de concentration.
00:20:10 Il parle de camps de torture et d'esclavage.
00:20:12 Et là, on a une rhétorique qui, moi, me paraît excessive de la part du pape.
00:20:18 Jean-Paul II, par exemple.
00:20:19 – Il aura une vision proche de la lutte des classes,
00:20:21 au fond, c'est ce que vous nous dites.
00:20:23 Mais au niveau des nations, c'est-à-dire qu'il y aurait
00:20:25 des nations nantis et les nations les plus pauvres.
00:20:28 – Alors, il y a une deuxième partie dans le discours du pape quand même.
00:20:31 J'ai pensé à ça en lisant hier, il y avait un entretien du cardinal Aveline,
00:20:36 l'archevêque de Marseille, qui expliquait, il y avait une question
00:20:38 qui était posée à l'archevêque, est-ce que le pape souhaite souffler
00:20:42 quelques mots sur l'immigration dans l'oreille d'Emmanuel Macron ?
00:20:45 Et, réponse du cardinal de Marseille, il dit, je pense que le pape va faire,
00:20:50 c'est moins exact, mais un petit pas de côté, c'est-à-dire qu'il va insister
00:20:53 davantage sur le droit des peuples à pouvoir demeurer chez eux.
00:20:57 C'est le droit à pouvoir ne pas émigrer.
00:21:00 – C'était ce que disait Jean-Paul II.
00:21:02 – Mais c'est le côté un peu en même temps jésuite, si vous voulez, du pape.
00:21:07 Parce que c'est à la fois qu'il y a un conditionnel et en même temps le droit.
00:21:11 Mais que je trouve très touchant en même temps, intellectuellement très intéressant.
00:21:15 Mais c'est vrai qu'après, la confrontation de ce discours
00:21:19 à la réalité politique pour un décideur, c'est extrêmement difficile.
00:21:23 Quel que soit le décideur politique, qu'il soit de gauche, de droite,
00:21:25 peu importe, chrétien, pas chrétien, c'est pas facile.
00:21:28 Parce que le décideur, lui, doit vraiment mettre en œuvre une politique
00:21:33 et en même temps, sur l'immigration, c'est objectivement pas possible.
00:21:37 – Alors justement, quelle est sa ligne ?
00:21:39 Emmerick Pourbet, vous qui suivez de près le Vatican, le pape François,
00:21:42 quelle est sa ligne depuis ses voyages ?
00:21:44 On le disait, premier voyage 2008, l'Ampédouza.
00:21:46 Donc il affiche finalement le défi migratoire comme étant une priorité.
00:21:50 Aujourd'hui, quelle est sa ligne, quel est son discours ?
00:21:53 – C'est vrai que c'est assez complexe à décrypter.
00:21:56 Mais c'est le discours de l'Église en même temps
00:22:00 qui lui aussi prend les choses dans leur globalité.
00:22:03 C'est-à-dire que ce n'est pas un discours politique fait de slogans,
00:22:05 même s'il en joue, c'est certain, il joue des images.
00:22:09 Néanmoins, il dit aussi qu'effectivement, les migrants ont le droit de rester dans leur pays
00:22:15 et il faut développer ces pays, qui d'autre le dit ?
00:22:18 Il parle, quand il vient à Strasbourg en 2014,
00:22:20 il parle de la question de la natalité, qui est quand même à la racine du problème de l'immigration.
00:22:24 Et ça, on n'entend aucun politique ou presque prendre ce problème à la racine.
00:22:28 Donc il est dans son rôle.
00:22:30 Après, on peut ne pas aimer son style, c'est complexe,
00:22:34 mais on ne peut pas dire non plus qu'il fasse de l'Église une ONG.
00:22:38 D'ailleurs, il l'a dit lui-même quand il a été élu en 2013,
00:22:40 il a dit "l'Église n'est pas une ONG".
00:22:42 Et il a une spiritualité extrêmement mariale.
00:22:46 Là, on va voir les images à notre âme de la garde.
00:22:48 Je suis d'accord avec vous, mais en fait, parfois, il y a un problème de...
00:22:50 En fait, il ne dit pas à quel étage il se situe dans le discours.
00:22:54 C'est-à-dire que, évidemment, que le message de l'Église,
00:22:56 c'est d'être charitable avec son prochain.
00:22:58 Et on demande à tout chrétien, tout catholique,
00:23:01 vraiment de s'occuper, de prendre soin de celui qui est dans la détresse
00:23:03 et même celui qui n'est pas dans une situation de détresse.
00:23:06 Mais de l'autre côté, en fait, quand par exemple, il dit
00:23:09 "il faut insister sur le droit pour les peuples à demeurer chez eux",
00:23:13 là, pour le coup, c'est un discours qui se situe plus à l'égard du responsable politique.
00:23:18 Et en fait, vous ne pouvez pas mélanger les deux.
00:23:21 Et vous ne pouvez pas demander, par exemple, à un chrétien ou à un catholique
00:23:24 dont le pays est complètement submergé par l'immigration,
00:23:27 d'être dans le "toujours, toujours, toujours, toujours plus".
00:23:29 Parce que, de l'autre côté, le rôle des États,
00:23:31 c'est quand même de préserver des équilibres dans les sociétés.
00:23:35 Et c'est là où, en fait, ça ne s'oppose pas forcément.
00:23:37 Et ça dépend à quel niveau du discours vous faites.
00:23:39 Si vous êtes responsable politique ou si c'est dans la vie de tous les jeunes.
00:23:42 - Mais est-ce que, Gabrielle Cluzel, effectivement, dans ce discours du pape François,
00:23:46 il y a encore une interrogation sur l'équilibre entre l'accueil, la charité
00:23:50 et en même temps, protéger les intérêts d'une nation ?
00:23:55 - Je crois que dans la religion catholique, il y a une vertu théologale qui est la charité,
00:23:58 il y a une vertu cardinale qui est la prudence, sans faire de cours de catéchisme.
00:24:01 Et si on n'a pas tout ensemble, ça ne fonctionne pas bien.
00:24:06 Ce que je trouve dommage, mais peut-être à l'occasion d'une autre visite à Marseille,
00:24:11 c'est que là, le pape se recueille devant un monument pour les migrants morts en mer.
00:24:17 Il y a une autre plaque intéressante devant laquelle il aurait pu se recueillir,
00:24:20 à la gare Saint-Charles.
00:24:22 Ça va faire 3, 4, 7 ans, en octobre.
00:24:26 Il y a deux jeunes filles qui ont été assassinées par un migrant,
00:24:31 enfin un Tunisien qui n'aurait pas dû être là.
00:24:33 Le drame migratoire, c'est intéressant de se pencher sur la question du drame migratoire.
00:24:38 Le pape François a raison de se pencher sur cette question.
00:24:40 Le problème, c'est qu'il n'est pas univoque.
00:24:42 Ça touche les populations qui migrent et les populations qui accueillent.
00:24:46 Et en l'occurrence, c'est lié à l'impérissimisme.
00:24:48 - Alors, je vous coupe, ma chère Gabrielle Puzel.
00:24:50 Le pape François, justement, qui arrive à Notre-Dame-de-la-Garde,
00:24:52 juste devant Régine Delcourt, qui est sur place avec Sacha Robin.
00:24:57 Régine ?
00:25:01 - Oui, Olivier, le convoi est en train d'arriver.
00:25:03 Il est précédé de quatre motards.
00:25:06 Et puis, c'est un convoi qui est assez long, près d'une vingtaine de véhicules.
00:25:10 Pour l'instant, nous ne voyons pas encore la voiture du pape qui devrait bientôt être visible.
00:25:18 Il y a d'autres motos juste devant.
00:25:21 On la voit derrière ces six véhicules noirs.
00:25:25 Il y a donc d'autres motos qui l'accompagnent.
00:25:29 Vous allez bientôt voir cette voiture où le pape est à l'intérieur.
00:25:36 Et qu'il salue en même temps aussi.
00:25:38 Vous le voyez, il est devant.
00:25:40 On entend la clameur de certains riverains qui sont là.
00:25:43 Le pape est juste devant.
00:25:45 Vous le voyez, là, il passe devant notre caméra.
00:25:47 Il nous salue aussi.
00:25:49 Et là, il n'est même pas à une centaine de mètres de Notre-Dame-de-la-Garde,
00:25:55 où il va avoir cette prière mariale.
00:25:58 On voit encore tous ces véhicules qui montent.
00:26:00 Le pape vient juste de passer Olivier en direct sur ces news.
00:26:03 Merci beaucoup Régine Delfour qui nous fait vivre en direct l'arrivée du pape François à Notre-Dame-de-la-Garde.
00:26:10 On l'a vu, Louis de Reynel, un service de sécurité conséquent autour de cette petite fiale.
00:26:15 Et ça monte.
00:26:16 150 mètres d'altitude.
00:26:18 Notre-Dame-de-la-Garde, le bâtiment, c'est 50 mètres.
00:26:21 Avec la statue de la Vierge Marie qui fait 11 mètres de hauteur.
00:26:25 C'est sur la colline qui s'appelait la garde.
00:26:29 C'est pour ça que ça a été construit là-bas.
00:26:31 Et tout le secteur bouclé, Louis de Reynel, pour éventuelles menaces ?
00:26:35 C'est la venue d'un chef d'État.
00:26:37 Et en plus, à chaque fois, il y a une sécurité un peu singulière, un peu particulière.
00:26:43 On se souvient notamment de la sécurité qui était accordée à Jean-Paul II quand il venait en France, même pour Benoît XVI.
00:26:50 Et donc ce qu'on voit en tout cas sur les images, c'est qu'il y a des motards de la sécurité publique de Marseille qui s'occupent de l'ouverture.
00:26:57 Et puis derrière, dans les monospace, c'est des équipes du service de protection des hautes personnalités de la police nationale.
00:27:04 Et à l'arrière de ces voitures, il y a ce qu'on appelle des tireurs de haute précision.
00:27:08 C'est des gens qui sont dos à la route et qui sont prêts à tirer si quelqu'un venait à foncer, en tout cas à l'arrière de la voiture du pape.
00:27:18 Donc c'est une bulle totalement étanche pour assurer la protection du sous-rapportif.
00:27:24 Il y a toujours plusieurs itinéraires qui sont prévus, des itinéraires de secours normalement.
00:27:28 Il y a toujours trois itinéraires. Alors après, dans une configuration, quand on monte près de la gare, on ne voit pas trop où sont les...
00:27:34 Ce n'est pas une grande stratégie pour sécuriser un tel lieu.
00:27:37 Et puis il y a des hélicoptères, il y a des moyens aériens, les forces aériennes de la gendarmerie souvent qui sont mobilisées.
00:27:43 En tout cas, un discours attendu du pape François, puisque nous avons des échanges autour de sa vision.
00:27:49 Gabriel Cluzel, Alexandre de Vécu, nous disait à l'instant que finalement, il y avait une partie aussi des Français,
00:27:55 une partie des catholiques qui pouvaient se sentir oubliés parfois dans les discours du pape François,
00:28:00 notamment avec l'actualité que l'on connaît, l'insécurité, la vie difficile aussi en France.
00:28:07 Tout cela existe, on en parle régulièrement. Et cela, Gabriel Cluzel, eh bien, regrettait au fond que le pape ne l'évoque que trop peu.
00:28:16 Oui, effectivement. Et moi, je dirais quand même dans son discours... Alors on va voir s'il parle du droit à rejeter chez soi.
00:28:24 C'était une phrase de Jean-Paul II qui, effectivement, défendait ce principe et défendait même le principe de frontières.
00:28:31 Donc on verra s'il met un peu d'équilibre dans son discours. Mais souvent, je trouve qu'il est extrêmement culpabilisateur à l'égard de l'Occident et de l'Europe.
00:28:39 Or, je crois qu'en termes d'accueil, on fait notre part, je dirais. Et il pourrait aussi poser la question de l'accueil en termes plus global.
00:28:50 Est-ce que les pays du Sud ne peuvent pas accueillir ? Est-ce qu'ils accueillent comme il faut ?
00:28:55 Récemment, on a vu que l'Arabie saoudite était mise en justice parce qu'elle massacrait ses migrants.
00:29:03 Donc une forme de manichéisme culpabilisateur à l'égard des bons catholiques dont on a parfois l'impression qu'aux yeux du pape, ils ne le sont pas encore assez.
00:29:14 Après, moi, je regarde ça de l'extérieur. Je suis laïque. Je ne suis pas catholique. Mais c'est l'impression que j'ai d'avoir un pape qui fustige bizarrement la société,
00:29:24 la civilisation occidentale et qui ne prend peut-être pas la mesure de la fragilité de cette civilisation-là et de ce qu'elle a pu apporter au monde.
00:29:33 – Émeric Pourbet, on le constate autour de ce plateau. En tout cas, c'est un pape qui provoque des réactions, un pape qui bouscule, visiblement.
00:29:40 Ça a été le cas de ses prédécesseurs ou pas ? Ou alors c'est vraiment propre à sa personnalité ?
00:29:44 Puisque cette question du défi migratoire, effectivement, elle n'est pas simple.
00:29:48 – Oui, c'est lié à sa personnalité. Mais je pense que c'est aussi lié à la liberté de parole dont dispose l'Église et dont les papes ne se sont pas privés.
00:29:56 Que ce soit Jean-Paul II contre le communisme, Benoît XVI pour signaler qu'il y avait un certain nombre de sujets qui sont d'ailleurs repris par le pape François
00:30:03 sur le début, la fin de vie, où il est extrêmement ferme. Mais pour le coup, on ne peut pas dire que ce soit un pape de gauche.
00:30:09 Et donc, voilà, il y a aussi une certaine continuité.
00:30:12 – C'est pour ça que le projet de loi a été retardé.
00:30:15 – Oui, c'est sur la fin de vie, c'est ce qui se dit.
00:30:17 – Vous avez des informations au sujet là ?
00:30:19 – Pas spécialement, non, mais c'est possible. On sait qu'Emmanuel Macron n'est pas forcément…
00:30:24 – Ça ne change rien au fond. – Ça ne change rien au fond.
00:30:27 – De toute façon, à la fin, tout ça est un peu grotesque d'un point de vue, pardon, politique.
00:30:32 – Non, non, non. – Parce que soit avant ou après,
00:30:34 le pape le sait, qu'Emmanuel Macron souhaite légiférer sur la fin de vie.
00:30:39 Et dire aujourd'hui qu'on veut légiférer sur la fin de vie, ça veut dire aller quand même plus vers l'euthanasie.
00:30:48 Et donc, on sait que l'Église catholique, le message de l'Église, est très hostile à ça.
00:30:53 – Ce qui est intéressant, c'est de savoir, est-ce que ça va figurer dans les discussions,
00:30:56 demain, entre Emmanuel Macron et le pape ?
00:30:59 – Oui, effectivement. Alors qu'on voit ces images en direct, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:31:03 le pape François est attendu dans la basilique Notre-Dame de la Garde pour une prière mariale,
00:31:08 un discours également, ce sera dans quelques instants le premier jour d'une visite historique.
00:31:15 Donc, le pape qui ne va pas tarder à vous voyez ces images en direct, Gabriel Cluzel.
00:31:21 Qu'est-ce que vous attendez, vous, puisqu'on débat beaucoup autour de cette question des migrants,
00:31:25 autour de cette question de l'accueil, autour de cette question de la posture du pape François,
00:31:28 qu'est-ce que vous attendez de la prise de parole du souverain pontife ?
00:31:32 Alors, peut-être pas à 17h15 une prise de parole plus spirituelle, mais en tout cas à 18h.
00:31:36 – Non, mais je crois qu'Emeric Pourbet a eu les bons mots, c'est-à-dire que le pape,
00:31:40 ce n'est pas que les migrations, c'est fou de voir à quel point, tout d'un coup,
00:31:45 le pape se met à intéresser tout le monde parce qu'il a un discours sur les migrants
00:31:51 qui plaît à certains responsables politiques.
00:31:54 Il va sortir des effluves, des sacristies de la France insoumise, je ne sais pas,
00:31:58 Mélenchon a été enfant de cœur, il s'en souvient tout d'un coup, je pense.
00:32:00 Et c'est vrai que c'est un peu troublant parce qu'à côté de ça, son discours sur l'avortement,
00:32:04 sur le tanasi, ça, on le passe complètement à la trappe, là, il ne faut plus écouter le pape.
00:32:09 Honnêtement, reprenez les déclarations des divers députés de la France insoumise,
00:32:15 ils disaient "oui, il faut écouter le pape, il faut écouter le pape".
00:32:17 Alors, on va voir si le pape, par exemple, parle de tanasi,
00:32:19 s'il va falloir encore écouter le pape, il faudra leur reposer la question après le discours.
00:32:23 - Moi, je trouve que ça fait du bien d'avoir Marc Varnot, Karim Zaribi.
00:32:27 - Le pape et ses prédécesseurs, ils sont quand même ultra conservateurs.
00:32:31 C'est surtout ça, moi, qui les contrôle.
00:32:33 - Ils sont catholiques.
00:32:34 - Ouais, le jour où ils seront trop libéraux, il n'y aura plus d'église catholique.
00:32:37 - Toutes les grandes religions monothéistes ont cette posture.
00:32:41 Néanmoins, sur des sujets qui sont quand même des sujets de modernité,
00:32:44 qui sont le célibat des prêtres, qui sont la fin de vie,
00:32:46 il a une posture qui est évidemment très conservatrice.
00:32:49 Néanmoins, sur le sujet des migrants, et c'est là où c'est intéressant,
00:32:52 il a une position qui est une position de rupture.
00:32:55 C'est vrai qu'on pourrait s'attendre, par rapport à ses positions sociétales,
00:32:57 que sur les migrants, il ait exactement la position inverse.
00:32:59 Ce qui n'est pas le cas.
00:33:00 Et c'est là où, à mon avis, entre homme de religion et homme politique,
00:33:04 la limite est difficile à déterminer.
00:33:06 Il arrive à Marseille, il est le chef de l'église catholique.
00:33:10 Avec ce qui se passe au Carabaq, on pourrait s'attendre à ce qu'il parle des Arméniens.
00:33:13 Non, il va d'abord faire un discours sur les migrants.
00:33:17 C'est là où le pape passe de la case religieuse à la case politique.
00:33:20 À mon avis, aujourd'hui, le pape a un discours qui est plus politique que religieux.
00:33:24 Mais c'est mon avis.
00:33:25 – Alors, trop conservateur pour Marc Farnot, on l'entendait.
00:33:29 Trop à gauche pour Moutre.
00:33:31 – Il ne peut pas parler de tout non plus.
00:33:32 Non mais objectivement, il ne va pas parler…
00:33:34 Si il vient à Marseille pour parler des migrations, des brassades,
00:33:37 de la Méditerranée, de la bouillonnante Méditerranée,
00:33:40 je pense qu'il va se concentrer sur ces…
00:33:42 – Et tout ce qui vient d'être dit.
00:33:44 – Il ne va pas balayer tous les pays, la situation de la paix dans le monde.
00:33:48 Je pense qu'il va se focaliser quand même essentiellement
00:33:50 sur les pays concernés par la zone.
00:33:52 – Sur le défi migratoire, c'est aussi l'objet, Émeric Pourbet, de sa venue.
00:33:57 C'est surtout là-dessus qu'on l'attend, aujourd'hui et demain.
00:34:01 – Oui, je pense que les catholiques l'attendent aussi à la messe, par exemple.
00:34:06 Et qu'il va s'adresser, encore une fois, c'est un chef politique,
00:34:09 c'est un chef spirituel et c'est un chef d'État.
00:34:12 Donc il fait de la diplomatie, il a parlé des Arméniens il y a deux jours.
00:34:15 Il va probablement, effectivement, être alerté là-dessus par ses rencontres.
00:34:19 Il va parler de politique, mais il va s'adresser aussi aux catholiques français.
00:34:23 Il faut arrêter de dire "ce n'est pas une visite officielle".
00:34:25 C'en est une, on a vu les drapeaux du Vatican.
00:34:27 Il a été accueilli par la Première Ministre, comme on dit.
00:34:30 Demain, il va voir le chef de l'État à quatre reprises.
00:34:32 Donc voilà, il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
00:34:36 – C'est lui qui…
00:34:37 – En tout cas, c'est une vête, on va aller rejoindre Stéphanie Routier.
00:34:41 – Stéphanie Routier, de toute façon, c'est une visite officielle de fête.
00:34:43 – Voilà, qu'il le veuille ou non, il porte l'institution.
00:34:45 – Et en tout cas, une visite également festive.
00:34:48 Carimes Eribi en parlait il y a quelques instants.
00:34:50 C'est l'excitation sur place, c'est ce que constate en ce moment même Stéphanie Routier.
00:34:54 – Ah oui, clairement, là je suis à quelques mètres du parvis de la Basilique
00:35:00 où le Pape doit arriver.
00:35:02 Et c'est vraiment l'excitation ici, et surtout l'impatience.
00:35:06 On a vu arriver le cortège officiel.
00:35:09 Plusieurs voitures avec des gyrophares, plusieurs personnalités, plusieurs élus.
00:35:12 Mais là, à ce moment-là, quand ce cortège officiel est arrivé,
00:35:16 les membres de la communauté religieuse, de différentes religions,
00:35:19 se sont approchés des grilles, les bénévoles se sont approchés des grilles.
00:35:23 Malheureusement, on ne peut pas aller plus loin,
00:35:25 on ne peut pas aller voir le Pape arriver au pied de cette Basilique.
00:35:28 Mais tout le monde est impatient de voir.
00:35:30 Et pour l'instant, malheureusement, je ne peux même pas vous dire
00:35:33 s'il est arrivé pour l'heure ou pas.
00:35:35 Et là, on entend en ce moment précis les orgues de la Basilique
00:35:39 qui sont en train de résonner jusqu'à l'extérieur.
00:35:41 Et donc, il est arrivé, oui, à cette Basilique,
00:35:44 Notre-Dame de la Garde, pour un premier rendez-vous.
00:35:47 Son premier rendez-vous ici, ce sera la prière mariale
00:35:50 au sein même de cette Basilique qui surplombe la Méditerranée.
00:35:53 Merci beaucoup Stéphanie Routier.
00:35:55 Vous le vivez en direct, le Pape François,
00:35:57 qui vient donc d'arriver dans la Basilique Notre-Dame de la Garde.
00:36:00 Emerick Bourbaye vient donc de bénir les fidèles à son arrivée.
00:36:05 On vient de le voir à l'instant.
00:36:06 Ça signe le début d'une cérémonie liturgique.
00:36:09 Donc, effectivement, il est aussi dans son rôle
00:36:12 quand il vient faire une prière à la Vierge Marie.
00:36:14 Et on sait cette dévotion populaire mariale qu'a le Pape François.
00:36:19 Avant chacun de ses voyages, il va se recueillir
00:36:22 devant une icône de la Vierge à Rome.
00:36:24 Il y va au retour et il commence son voyage en France
00:36:27 par une prière mariale.
00:36:28 On sait aussi les relations extrêmement anciennes
00:36:31 entre la France et la Vierge Marie.
00:36:33 On disait avant, c'était le royaume de Marie, la France.
00:36:36 Le roi, j'allais dire le Pape Louis XIII,
00:36:39 avait consacré la France à la Vierge Marie.
00:36:42 Et donc, voilà, on est bien en France.
00:36:44 Il n'y a pas d'ambiguïté. Marseille est en France.
00:36:47 En tout cas, une prière uniquement avec le clergé local.
00:36:50 C'est ça qui sont à cette heure
00:36:52 les personnes présentes à Notre-Dame de la Garde ?
00:36:56 Alors, effectivement, ils rencontrent là
00:36:59 tous les représentants du clergé,
00:37:01 c'est-à-dire les prêtres, les religieux, les religieuses.
00:37:03 On a évidemment en premier lieu l'archevêque de Marseille,
00:37:06 le cardinal Aveline, qui est vraiment à l'origine de cette...
00:37:09 Donc voilà, c'est lui qui a fait venir le pape François.
00:37:11 Ils ont eu des très bonnes relations.
00:37:12 Absolument, c'est lui qui a obtenu ce voyage
00:37:14 dont on parlait depuis des années sans jamais le voir venir.
00:37:17 Il a réussi à convaincre le pape,
00:37:19 à le convaincre aussi d'étendre son voyage
00:37:22 jusqu'à prévoir une messe qui n'était pas arrivée à Strasbourg.
00:37:26 Et à Strasbourg, je rappelle quand même que le pape
00:37:28 n'était même pas entré dans la cathédrale de Strasbourg,
00:37:30 ce qui avait fait jaser et déçu beaucoup les Strasbourgeois notamment.
00:37:35 Là, en l'occurrence, on a quand même quelque chose
00:37:38 qui se tient, si je puis dire, en termes de voyage montifical.
00:37:41 Et là, le déroulé, une prise de parole attendue
00:37:43 dans les minutes qui viennent du pape François, Émeric Pourbet.
00:37:46 Oui, donc ils vont prier comme le font tous les religieux,
00:37:50 cinq fois par jour, à partir des psaumes de la Bible,
00:37:53 qui sont ces tirés de l'Ancien Testament et du judaïsme.
00:37:57 Et puis ensuite, le pape va prononcer,
00:37:59 alors que ce n'est pas un discours en tant que tel,
00:38:01 c'est plutôt une prière qui va durer 5-10 minutes,
00:38:04 de prière à la Vierge Marie.
00:38:06 Et on voit le pape donc se recueillir actuellement
00:38:10 à Notre-Dame-de-la-Garde.
00:38:12 Vous l'y voyez en direct avec ces images, sur ces news.
00:38:17 Et ensuite, il ira à 18h se recueillir sur la stèle.
00:38:21 Donc là, un moment plus spirituel, on le disait,
00:38:23 avant un moment plus politique, Émeric Pourbet.
00:38:26 Oui, et c'est la particularité du catholicisme,
00:38:29 du christianisme plus largement,
00:38:31 de trouver une façon harmonieuse de mêler le spirituel et le temporel,
00:38:35 le politique et les religieux.
00:38:36 Il ne s'agit pas de les exclure, comme on le fait en France,
00:38:38 à travers cette conception extrêmement restrictive de la laïcité,
00:38:41 mais au contraire, de les harmoniser.
00:38:44 Et cette synthèse, elle n'est pas toujours réussie dans l'histoire,
00:38:47 mais néanmoins, elle est recherchée, notamment dans le catholicisme.
00:38:51 Alors là, le pape François, vous le disiez,
00:38:53 entouré du clergé local.
00:38:54 Demain, une grande messe, 160 000 fidèles,
00:38:56 ce sera au stade Vélodrome.
00:38:58 Vous la commenterez d'ailleurs, Émeric Pourbet,
00:39:00 à ne pas manquer à partir de 16h15.
00:39:02 Et Louis Dragnel, Emmanuel Macron.
00:39:04 Emmanuel Macron qui sera présent.
00:39:06 Et une venue qui a fait polémique.
00:39:09 Est-ce que, au fond, cela vous choque,
00:39:11 les uns les autres, autour de la table,
00:39:13 qu'Emmanuel Macron participe à cette messe
00:39:15 célébrée demain par le pape François ?
00:39:17 Ah mais absolument pas.
00:39:18 Enfin, et même, ça m'aurait choqué qu'Emmanuel Macron
00:39:21 n'y aille pas, n'y participe pas.
00:39:24 D'abord et avant tout, parce que, enfin,
00:39:26 ça rejoint ce que disait Émeric Pourbet
00:39:28 sur le rapport à la laïcité française.
00:39:30 En fait, il faut rappeler que la laïcité a été construite
00:39:33 contre l'Église catholique en France
00:39:35 au moment de la loi de 1905,
00:39:37 de séparation des Églises et de l'État.
00:39:40 Et donc, certains essayent de revenir à l'esprit initial
00:39:44 de cette conception de la laïcité,
00:39:46 ce qui est profondément regrettable.
00:39:48 Alors qu'en réalité, en plus, cette loi de 1905
00:39:51 ne visait d'abord et avant tout
00:39:54 à arrêter le financement par l'État
00:39:56 de la religion catholique.
00:39:58 Et donc, ça n'empêche aucunement un chef d'État
00:40:01 de participer à une messe,
00:40:05 et qui plus est, celle du pape.
00:40:06 Alors là, on voit donc le cardinal Laveline
00:40:08 qui est en train de prendre la parole,
00:40:10 Émeric Pourbet, un mot d'accueil envers le pape François.
00:40:12 Vous le disiez tout à l'heure,
00:40:13 le cardinal Laveline qui a œuvré
00:40:15 à la venue du pape François.
00:40:17 Quelles sont les relations entre les deux hommes ?
00:40:19 Il semble qu'elles soient extrêmement cordiales et affables.
00:40:24 Et je crois que ça tient aussi à la personnalité
00:40:26 de cet évêque, qui est né dans les quartiers nord de Marseille.
00:40:30 Donc, il y a cette simplicité, cette bonhomie.
00:40:33 En même temps, c'est un évêque,
00:40:36 c'est un fin politique aussi.
00:40:37 Néanmoins, je pense qu'il a su trouver les bons mots
00:40:40 pour convaincre effectivement le pape de venir
00:40:43 et d'accorder largement son temps.
00:40:45 Le pape François qui pourrait éventuellement
00:40:48 faire un tour dans les quartiers nord de Marseille,
00:40:50 ce n'est pas confirmé pour le moment.
00:40:53 Mais effectivement, ça serait bien dans sa personnalité.
00:40:56 Il ne vaut mieux pas peut-être que ce soit confirmé,
00:40:58 Gabriel Fussel-Pollon, en tout cas.
00:41:00 C'est là le paradoxe,
00:41:02 parce que Karine Zéribi nous disait tout à l'heure
00:41:05 que Marseille, c'est un peu le laboratoire,
00:41:08 puisque Marseille a accueilli les migrations avant tout le monde,
00:41:11 on va dire.
00:41:12 On se rend bien compte que ce n'est pas forcément harmonieux,
00:41:15 puisque les quartiers nord de Marseille,
00:41:17 pour y aller, ça pose de sérieux problèmes de sécurité.
00:41:20 Et le risque, c'est que quand bien même
00:41:22 le pape irait dans ces quartiers nord,
00:41:24 eh bien, tout était tellement sécurisé,
00:41:26 que ça ressemble plus à un village Potemkin
00:41:29 qu'à la réalité de ce que vivent les Français
00:41:32 dans ces quartiers nord.
00:41:35 Donc, je ne suis pas certaine que cette visite
00:41:38 de toute façon permette au pape François
00:41:40 de les voir tel qu'ils sont en vérité.
00:41:42 - Marc Barneau.
00:41:43 - Toutes ces visites officielles dans des endroits
00:41:46 qui sont "dangereux",
00:41:48 ou que l'on va aseptiser pour permettre à des politiques
00:41:51 ou au pape de pouvoir s'y déplacer librement,
00:41:54 moi, personnellement, je trouve ça ridicule.
00:41:56 C'est-à-dire que deux choses l'une,
00:41:57 soit on va naturellement partout en France
00:42:00 avec le même système de sécurité,
00:42:02 soit on va aux endroits qui sont sécurisés.
00:42:04 Mais effectivement, aller vider les quartiers nord de Marseille
00:42:07 où ils mettent un policier chaque mètre
00:42:08 pour permettre au pape d'y aller,
00:42:10 ça me paraît être une chose un peu bizarre.
00:42:12 - Je ne suis pas sûr que ce soit.
00:42:13 À mon avis, ça pose tellement de problèmes
00:42:15 en matière de sécurité,
00:42:16 qu'on n'est pas certain qu'il le fasse.
00:42:18 Puis on voit que le pape est quand même un vieil homme,
00:42:20 il faut le dire aussi.
00:42:21 Mais ça montre peut-être sa vision naïve
00:42:24 du multiculturalisme.
00:42:26 Je me souviens d'une interview
00:42:28 où il expliquait que c'était formidable
00:42:30 le multiculturalisme,
00:42:31 qu'il y avait des exemples de réussite
00:42:33 comme le Liban.
00:42:34 Je ne suis pas sûr qu'on puisse qualifier le Liban
00:42:37 d'un exemple de réussite.
00:42:39 Je pense qu'il voit parfois le monde
00:42:41 de sa fenêtre en Argentine,
00:42:43 où effectivement, lui, il est fils d'immigrés italiens,
00:42:47 mais effectivement dans un pays catholique.
00:42:49 - Il ne connaît pas ni l'Europe ni la France suffisamment ?
00:42:53 - Je pense que non.
00:42:54 Et peut-être même ne connaît-il pas assez l'islam.
00:42:57 Parce que c'est aussi de ça qu'il y a des questions.
00:43:00 Le multiculturalisme à la mode Argentine
00:43:03 avec des gens qui justement ont la même culture d'origine,
00:43:06 c'est plus simple qu'avec des gens
00:43:08 qui viennent d'une civilisation différente.
00:43:10 Ça ne veut pas dire que les gens qui viennent
00:43:12 d'une civilisation différente ne peuvent jamais s'intégrer,
00:43:14 mais c'est plus compliqué.
00:43:16 Et je pense qu'il n'a pas ça en tête.
00:43:18 Et ça explique aussi sa position sur l'immigration.
00:43:22 - Karim Zaribi, vous vouliez réagir
00:43:24 à ce que vous venez d'entendre.
00:43:26 Je vous voyais haucher de la tête.
00:43:28 - Non, il y a tellement de choses à dire.
00:43:30 Les quartiers nord de Marseille,
00:43:31 ça le rappellera l'Amérique du Sud à mon avis.
00:43:33 Les quartiers pauvres d'Amérique du Sud.
00:43:35 Donc de ce côté-là, je pense qu'on ne peut pas aseptiser
00:43:38 ce qui est dégradé à ce point.
00:43:42 Et puis il rencontrera des gens pauvres,
00:43:45 de conditions sociales modestes.
00:43:47 Ce ne sont pas tous des voyous, des délinquants.
00:43:50 Beaucoup sont contents de le voir.
00:43:52 Le pape, ce n'est pas un chef de parti politique.
00:43:54 Donc effectivement, je vois qu'il fait des déçus
00:43:56 autour de la table parce qu'il ne dira pas
00:43:58 ce que les uns et les autres attendent.
00:43:59 Il fera des déçus à gauche, il fera des déçus à droite,
00:44:01 il fera des déçus partout, mais ce n'est pas un chef de parti.
00:44:04 - Mais tout le monde est content de le voir.
00:44:06 - Mais est-ce que c'est un chef...
00:44:08 - Non, mais par rapport à ce qu'il va dire,
00:44:11 tout le monde s'attend effectivement.
00:44:13 Quand il parle de thanasie ou d'homosexualité,
00:44:16 il y en a qui sont déçus.
00:44:17 Mais dans notre bord politique, quand il parle de migration,
00:44:20 c'est notre bord politique qui est déçu.
00:44:21 Le pape, ce n'est pas un homme partisan.
00:44:23 Il porte la spiritualité.
00:44:25 Il porte le message de l'Église.
00:44:26 Le message de l'Église, il a aussi une dimension intellectuelle.
00:44:29 C'est ça qui nous amène aussi à prendre de la hauteur.
00:44:31 Il nous invite à sortir des polémiques.
00:44:33 Il nous invite aussi à nous dépasser, à nous transcender.
00:44:36 Je trouve que par les temps qui courent,
00:44:38 c'est bon, c'est nécessaire.
00:44:40 - Mais c'est pour autant effectivement un chef d'État,
00:44:43 Aymeric Pourbaix, mais pas un chef d'État comme les autres.
00:44:46 On ne peut pas le considérer comme un chef d'État comme les autres.
00:44:48 - Ah bah si, complètement, oui.
00:44:50 C'est-à-dire que...
00:44:51 Non, mais le Vatican, c'est le plus petit État du monde.
00:44:55 Il a 44 hectares, pardon.
00:44:57 Mais vous avez quasiment tous les pays,
00:45:00 c'est-à-dire à peu près 180, qui sont représentés,
00:45:02 qui ont une ambassade à Rome auprès du Saint-Siège.
00:45:05 Donc ça veut dire que c'est un lieu aussi diplomatique,
00:45:08 extrêmement important, parce que c'est le réseau de l'Église mondiale
00:45:12 et extrêmement bien renseigné.
00:45:14 Vous n'avez pas plus renseigné que les moines dans leur monastère,
00:45:16 paradoxalement, parce qu'ils ont des informations sur le terrain,
00:45:18 ils font remonter.
00:45:20 Et donc, voilà, c'est important.
00:45:22 Et puis c'est un lieu aussi, non pas neutre,
00:45:24 mais où on peut échanger.
00:45:26 Vous voyez, alors bon, peut-être que ça fera bon dire,
00:45:28 mais sur la guerre en Ukraine,
00:45:29 les efforts du Saint-Siège pour essayer de mettre autour de la table
00:45:32 et l'Ukraine et la Russie, honnêtement,
00:45:34 il n'y en a pas beaucoup qui s'y essayent.
00:45:36 Bon, si on veut la paix, il faut savoir ce qu'on veut aussi.
00:45:38 - Et là, le pape François, il s'adresse à qui ?
00:45:40 Alors que lorsqu'il vient à Marseille,
00:45:41 il va s'adresser au chef d'État européen, plus précisément ?
00:45:43 Ou alors il va s'adresser à tous les Européens,
00:45:46 à tous les fidèles, à tous les hommes, aux foules,
00:45:48 qui souhaitent l'entendre ?
00:45:50 - Aujourd'hui, vous avez des journalistes du monde entier qui sont là,
00:45:53 qui retransmettent la cérémonie, enfin, les cérémonies,
00:45:56 et donc, effectivement, c'est la nouveauté de ce 21e siècle,
00:46:01 c'est que la papauté est devenue quelque chose de,
00:46:04 via les médias, qui est vraiment universelle.
00:46:06 C'est-à-dire que dès que le pape...
00:46:07 D'ailleurs, ça pose des problèmes, parce que...
00:46:09 - Et on va écouter, mon cher Éric Jumont, le pape François.
00:46:11 - Très bien, voilà, on le fait.
00:46:12 - Première prise de parole du pape François,
00:46:15 donc, depuis son arrivée à Marseille.
00:46:17 Vous le vivez en direct sur CNews, depuis la basilique Notre-Dame-de-la-Garde.
00:46:21 Donc, le pape qui va s'exprimer, alors, va-t-il s'exprimer ?
00:46:25 C'est une prière, peut-être ? En français ?
00:46:27 - La paix et le soin, t'avez vous.
00:46:29 - Alors, peut-être qu'à Mrique-Pourbais, on est plus dans le temps
00:46:40 d'une célébration, d'une prière, plus que d'une prise de parole,
00:46:45 là, qui arrivera d'ici quelques minutes,
00:46:48 puisque cette célébration, cette prière mariale,
00:46:51 comme l'a indiqué le Vatican, doit durer une trentaine de minutes.
00:46:56 - Oui, c'est-à-dire que, tous les soirs, l'Église,
00:46:59 c'est là, ce qu'on appelle l'office des vêtres,
00:47:01 qui conclut la journée, qui, effectivement,
00:47:05 comprend aussi une prière à la Vierge Marie.
00:47:09 Et donc, là, on est vraiment dans la liturgie de l'Église,
00:47:12 telle qu'elle existe depuis des siècles.
00:47:14 Et en cela, on ne peut pas dire que le pape François
00:47:17 soit réellement révolutionnaire.
00:47:19 Il s'est coulé dans cette tradition et dans cette monarchie pontificale,
00:47:23 même s'il a des gestes et des paroles qui peuvent surprendre.
00:47:27 Néanmoins, voilà, il y a quand même des continuités,
00:47:29 des éléments de continuité, et qui sont importants
00:47:32 et même essentiels, quand on regarde l'histoire de l'Église.
00:47:36 - Ce qui est frappant, également, ces dernières années,
00:47:40 avec le pape François, c'est sa volonté de lutter
00:47:43 contre les mafias à plusieurs attaques.
00:47:46 Il s'en est pris à la mafia italienne, notamment.
00:47:48 La mafia est une organisation du péché.
00:47:50 C'est ce qu'il disait le 21 mars 2021.
00:47:53 On le sait, cette mafia, elle est présente à Marseille.
00:47:55 Il y a des trafics de drogue, notamment.
00:47:57 Cette mafia, elle est présente dans les flux migratoires,
00:48:00 avec les passeurs, plus précisément.
00:48:03 On va le voir sur le terrain tout à l'heure, justement,
00:48:06 avec nos équipes qui ont été à la frontière avec un Timi.
00:48:09 Est-ce qu'on peut s'attendre, là encore,
00:48:11 Gabrielle Cluzel, à un mot du pape sur ce sujet-là ?
00:48:14 Puisque défini "migratoire", oui, mais de quelle manière ?
00:48:17 Et s'attaquer aux passeurs, là, c'est un vrai sujet, par exemple.
00:48:20 À ces mafias de passeurs.
00:48:22 - On peut l'espérer, puisque c'est vrai que,
00:48:24 dans le sujet général des migrations,
00:48:27 c'est un peu l'éléphant au milieu du couloir.
00:48:29 Donc c'est difficile de passer à côté.
00:48:31 Maintenant, va-t-il le faire ?
00:48:34 C'est vrai qu'il tend à présenter une figure christique
00:48:39 du migrant parce qu'il souffre.
00:48:42 Mais dans l'Église catholique, on sait que chaque homme
00:48:46 est marqué par un péché originel et qu'il n'y a pas de figure christique.
00:48:50 Donc les migrations arrivent avec leur lot de problèmes,
00:48:54 de mafias, de profiteurs.
00:48:57 Et évidemment, ceux dont vous parlez en font partie.
00:49:01 Parce que dans le drame migratoire,
00:49:03 il y a évidemment ceux qui en profitent
00:49:06 et donc ont intérêt à le faire perdurer.
00:49:08 Donc on ne peut pas imaginer que le pape n'ait pas
00:49:11 une connaissance fine de l'ensemble des problèmes
00:49:16 liés à la question migratoire.
00:49:18 Mais va-t-il en parler ?
00:49:19 - Marc Varnot.
00:49:20 - Ce qui est toujours intéressant quand on parle
00:49:22 des migrations depuis 15 jours,
00:49:24 c'est que finalement on ne parle que de l'immigration illégale,
00:49:27 que des migrants.
00:49:28 Je rappelle quand même que là, c'est pas moi, c'est Eurostat.
00:49:30 On a 3 millions d'immigrants qui sont rentrés légalement en Europe.
00:49:34 Et il y en a 300 000 qui sont rentrés illégalement.
00:49:36 On parle sans arrêt de ces 300 000.
00:49:38 Comme si les 3 millions n'existaient pas.
00:49:40 Il faut quand même le rappeler,
00:49:42 parce que parfois on a l'impression qu'il y a zéro étranger,
00:49:45 zéro immigrant étranger qui rentre en Europe légalement
00:49:48 et qui rentre tous de façon illégale.
00:49:50 Les illégaux représentent une infime minorité
00:49:52 dont on parle sans arrêt.
00:49:54 Mais l'immigration en Europe aujourd'hui,
00:49:56 c'est pas moi, c'est Eurostat,
00:49:57 c'est 3 millions d'immigrants.
00:49:58 Donc on ferait bien aussi de temps en temps
00:50:00 de parler de ceux qui rentrent légalement,
00:50:02 parce que dans tous les débats qu'on peut avoir
00:50:04 sur les emplois à pourvoir,
00:50:06 on a 3 millions d'immigrants légaux
00:50:08 qui rentrent en Europe et on parle toujours des 300 000 illégaux.
00:50:10 - Mais c'est justement le défi de cette visite,
00:50:13 de cette rencontre.
00:50:15 Peut-être sur les chiffres, vous aviez...
00:50:17 - Non mais justement, sur la sémantique,
00:50:19 je trouve que c'est très important.
00:50:21 Parce que typiquement, on a beaucoup parlé
00:50:23 de ce qui s'est passé à Lampedusa la semaine dernière.
00:50:26 Et en fait, on fait face en réalité
00:50:28 à une démigration économique très importante.
00:50:31 99% des gens qui sont en train de remonter l'Italie,
00:50:36 et donc qui étaient à Lampedusa la semaine dernière,
00:50:38 ne sont pas éligibles à l'asile,
00:50:39 ne sont pas des réfugiés,
00:50:40 ne sont pas des demandeurs d'asile,
00:50:42 et ils n'obtiendront pas l'asile en Europe.
00:50:44 Ce sont des migrants économiques.
00:50:45 Et du coup, il y a une confusion sémantique,
00:50:47 puisque très souvent, il y a beaucoup de gens
00:50:49 qui pensent que ce sont des gens qui fuient la guerre.
00:50:51 En fait, pour être éligible à l'asile,
00:50:53 vous expliquez que vous êtes menacé en raison
00:50:55 de votre couleur de peau, votre ethnie,
00:50:57 votre religion, votre sexe.
00:51:00 Eh bien là, en tout cas pour la plupart des personnes
00:51:04 qu'on a vues, ce ne sont pas des gens éligibles à ça.
00:51:06 Ce sont beaucoup de gens qui sont issus de classes moyennes.
00:51:09 Et donc en fait, on fait face à un déplacement
00:51:12 de population très important.
00:51:13 Mais ce ne sont pas des gens qui fuient la guerre,
00:51:16 qui ne sont pas forcément menacés de mort chez eux.
00:51:18 Il y en a, mais il y en a très peu.
00:51:21 Mais la confusion vient justement du fait
00:51:23 qu'ils demandent ici l'asile politique au Fréd Lofpra.
00:51:25 500 000 demandeurs d'asile à Lofpra à aujourd'hui.
00:51:28 Premier semestre.
00:51:29 Non, non, 130 000 cette année, mais en tout,
00:51:31 on le cumule, c'est plus de 500 000.
00:51:33 Et donc c'est là, la confusion vient de là.
00:51:36 C'est-à-dire que comme ces migrants économiques,
00:51:38 vous avez bien fait de le rappeler,
00:51:39 vont demander l'asile politique, parce qu'évidemment,
00:51:41 en France, la protection de Lofpra est extraordinaire.
00:51:44 Eh bien du coup, ils sont perçus comme des demandeurs d'asile
00:51:47 qu'ils ne sont absolument pas.
00:51:49 Et peut-être, Aymeric Pourbec, ces échanges
00:51:51 que vous avez autour de ce plateau,
00:51:53 peut-être que les évêques vont les avoir
00:51:55 pendant ces deux jours ou qu'ils les ont depuis lundi.
00:51:57 On va recontextualiser, on va le rappeler.
00:51:59 Ce sont les évêques de toute la Méditerranée
00:52:02 qui se retrouvent à Marseille depuis lundi,
00:52:05 justement pour parler de ce défi migratoire.
00:52:08 Oui, alors effectivement, et je pense que le discours là-dessus...
00:52:12 Le pape François qui va prendre la parole,
00:52:14 donc première prise de parole depuis la basilique Notre-Dame de la Garde.
00:52:17 On l'écoute.
00:52:18 Chers frères et sœurs,
00:52:21 bon après-midi.
00:52:25 Je suis heureux de commencer ma visite
00:52:28 en partageant avec vous
00:52:31 ce moment de prière.
00:52:34 Je remercie le cardinal Jean-Marc Avelin
00:52:38 pour son mot de bienvenue.
00:52:41 Et je salue son Excellence Monseigneur Éric de Moulin-Beaufort,
00:52:46 les frères évêques, les pères recteurs et vous tous,
00:52:51 prêtres, diacres, séminaristes, personnes consacrées.
00:52:58 Vous qui œuvrez dans cette archidiocèse avec générosité et dévouement
00:53:05 pour construire une civilisation de la rencontre avec Dieu et avec le prochain.
00:53:11 Merci pour votre présence, pour votre service
00:53:16 et merci pour vos prières.
00:53:19 Arrivant à Marseille,
00:53:22 je me rallie aux plus grands,
00:53:25 Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus,
00:53:28 Saint Charles de Foucault, Saint Jean-Paul II
00:53:32 et tant d'autres qui sont venus ici en pèlerinage
00:53:36 pour se confier à Notre-Dame de la Garde.
00:53:40 Nous déposons sous son manteau
00:53:44 les fruits des rencontres méditerranéennes
00:53:49 avec les attentes et les espérances de vos cœurs.
00:53:54 Dans la lecture biblique,
00:53:57 le prophète Sophonie nous a exhortés à la joie et à la confiance
00:54:03 en nous rappelant que le Seigneur, Notre-Dieu, n'est pas loin.
00:54:09 Il est là, près de nous, pour nous sauver.
00:54:16 C'est un message qui nous renvoie, d'une certaine manière,
00:54:21 à l'histoire de cette basilique et à ce qu'elle représente.
00:54:26 En effet, elle n'a pas été fondée en souvenir d'un miracle
00:54:30 ou d'une apparition particulière,
00:54:33 mais simplement parce que, depuis le XIIIe siècle,
00:54:37 le Saint Peuple de Dieu cherche et trouve ici,
00:54:42 sur la colline de la Garde,
00:54:45 la présence du Seigneur dans le regard de sa Sainte Mère.
00:54:50 C'est pourquoi, depuis des siècles,
00:54:53 les Marseillais, spécialement ceux qui naviguent sur le flot de la Méditerranée,
00:54:57 y montent pour prier.
00:55:00 C'est le Saint Peuple fidèle de Dieu
00:55:05 qui a permis la construction de ce sanctuaire,
00:55:12 le Saint Peuple de Dieu,
00:55:15 qui, comme le Concile nous dit,
00:55:18 ne faillit jamais.
00:55:22 Aujourd'hui encore, la Bonne Mère
00:55:26 est pour chacun la protagoniste d'un tendre croisement de regard,
00:55:32 d'une part celui de Jésus, qu'elle nous indique toujours
00:55:36 et dont l'amour se reflète dans ses yeux.
00:55:41 C'est ça, le geste le plus authentique de la Vierge.
00:55:45 "Faites ce que je vous dis", elle montre Jésus.
00:55:52 D'un autre côté, le regard de nombre d'hommes et de femmes de tous âges,
00:55:59 de toutes conditions, qu'elle rassemble et conduit à Dieu.
00:56:03 Comme nous l'avons rappelé au début de cette prière,
00:56:06 en déposant à ses pieds un cierge allumé.
00:56:10 En ce carrefour des peuples qu'est Marseille,
00:56:16 un carrefour de peuples.
00:56:19 Avec vous, j'aimerais réfléchir sur ce croisement de regard,
00:56:24 car il me semble que s'y exprime parfaitement la dimension mariale de notre ministère.
00:56:31 Nous aussi, prêtres et personnes consacrées, diâcres,
00:56:38 nous sommes appelés à faire sentir aux gens le regard de Jésus
00:56:45 et en même temps, porter à Jésus le regard de nos frères.
00:56:52 Un échange de regards.
00:56:55 Dans le premier cas, nous sommes des instruments de vieilles cordes.
00:56:59 Dans le second, des instruments d'intercession.
00:57:04 Premier regard, celui de Jésus qui caresse l'homme.
00:57:10 C'est un regard qui va de haut en bas,
00:57:13 non pas pour juger, mais pour relever celui qui est à terre.
00:57:17 C'est un regard plein de tendresse qui transparaît dans les yeux de Marie.
00:57:22 Et nous, appelés à transmettre ce regard, nous sommes tenus de nous abaisser,
00:57:27 d'éprouver de la compassion.
00:57:31 Jean souligne ce mot, compassion.
00:57:36 N'oublions pas que le style de Dieu
00:57:43 est de la projeté, de la compassion, de la tendresse.
00:57:50 Éprouvez de la compassion, de faire nôtre bienveillance
00:57:55 patiente et encourageante du bon pasteur
00:57:58 qui ne fait pas de remontrance à la bravie perdue,
00:58:02 mais la charge sur ses épaules et fête son retour à la bergérie.
00:58:09 J'aime penser que le Seigneur ne sait pas faire ce geste.
00:58:15 Il fait ce geste en revanche.
00:58:20 Frères, Sœurs, apprenons de ce regard.
00:58:25 Ne laissons pas un jour passer sans nous rappeler
00:58:29 le moment où nous-mêmes l'avons reçu.
00:58:32 Et faisons le nôtre pour être des hommes et des femmes de compassion.
00:58:38 Être proche, avoir de la compassion, de la tendresse, ne l'oublions pas.
00:58:43 Compassion, ça veut dire qu'on est proche et on est tendre.
00:58:48 Ouvrons les portes des églises et des presbytères,
00:58:52 mais surtout celles du cœur,
00:58:55 pour montrer par notre douceur, notre gentillesse et notre accueil,
00:59:01 le visage de notre Seigneur.
00:59:06 Que celui qui vous approche ne trouve ni distance, ni jugement.
00:59:12 Qu'il trouve les témoignages d'une humble joie,
00:59:18 plus fructueuse que toute capacité affichée.
00:59:22 Que les blessés de la vie trouvent un port sûr d'accueil.
00:59:29 Un port sûr dans votre regard.
00:59:33 Un encouragement dans votre étreinte.
00:59:37 Une caresse dans vos mains,
00:59:40 mains capables d'essuyer des larmes.
00:59:44 Même dans les nombreuses occupations de chaque jour,
00:59:47 s'il vous plaît, ne laissez pas faiblir la chaleur du regard paternel et maternel de Dieu.
00:59:58 Aux prêtres, s'il vous plaît, dans le sacrement de la confession,
01:00:04 pardonnez toujours, pardonnez.
01:00:12 Soyez généreux, tout comme Dieu est généreux avec nous.
01:00:15 Pardonnez.
01:00:19 Avec le pardon de Dieu, beaucoup de chemins s'ouvrent, on a vu.
01:00:24 Il est beau de le faire en dispensant généreusement son pardon, toujours, toujours,
01:00:29 afin de délivrer par la grâce des personnes des chaînes du péché
01:00:35 et de libérer des blocages, des remords, des rancunes
01:00:40 et des peurs dont elles ne peuvent triompher toutes seules.
01:00:45 Il est beau de redécouvrir avec émerveillement à tout âge la joie d'éclairer les vies.
01:00:53 D'un moment heureux et triste, avec les sacrements,
01:00:57 et de transmettre, au nom de Dieu, des espérances inattendues.
01:01:03 Sa proximité qui console, sa compassion qui guérit, sa tendresse qui émeut.
01:01:12 Proximité, compassion, tendresse.
01:01:16 Soyez proches de chacun, surtout des plus fragiles et des moins chanceux,
01:01:21 et ne laissez jamais ceux qui souffrent manquer de votre proximité, attentive et discrète.
01:01:28 C'est ainsi que grandiront en eux, mais aussi en vous,
01:01:31 la foi qui anime le présent, l'espérance qui ouvre sur l'avenir
01:01:34 et la charité qui dure pour toujours.
01:01:38 Voilà le premier mouvement. Portez à vos frères le regard de Jésus.
01:01:44 Il n'y a qu'un moment dans la vie, et ça c'est à lui,
01:01:54 juste une fois de regarder quelqu'un de haut en bas.
01:02:00 Si, quand nous cherchons de prendre la main de quelqu'un pour le tirer vers le haut,
01:02:08 autrement, on fait un péché, on est superbe.
01:02:13 Regardez ceux qui sont en bas, et consciemment ou inconsciemment,
01:02:18 lève la main, vous demandez de l'aide.
01:02:22 Prenez-les par la main, et essayez de les tirer vers le haut.
01:02:26 C'est un beau geste.
01:02:29 On ne peut pas faire ce geste sans tendresse.
01:02:33 Et puis il y a le second regard, celui des hommes et des femmes qui se tournent vers Jésus.
01:02:40 De même que Marie à Cana récueillit et porta au Seigneur les inquiétudes des deux jeunes mariés,
01:02:46 vous êtes vous aussi appelés à être pour les autres,
01:02:52 hommes et femmes, pour les autres, la voix qui intercède.
01:02:57 Alors, la récitation du bréviaire, la méditation quotidienne de la parole, le rosaire et toute autre prière,
01:03:05 je vous les recommande surtout l'adoration.
01:03:10 Nous avons perdu le sens de l'adoration, il faut l'acquérir à nouveau.
01:03:18 Toutes ces prières, donc, seront pleines de visages,
01:03:23 les visages de ceux que la Providence met sur votre chemin.
01:03:26 Vous porterez avec vous leurs regards, leurs voix, leurs questions.
01:03:33 Vous les porterez à la table eucharistique, devant le tabernacle ou dans le silence de votre chambre,
01:03:39 là où le Père vous voit.
01:03:42 Vous leur ferez écho fidèlement, en tant qu'intercesseurs, comme des anges sur la terre,
01:03:49 des messagers qui portent tout devant la gloire de Dieu.
01:03:55 Je voudrais résumer cette brève méditation en attirant votre attention sur trois images de Marie
01:04:03 qui sont vénérées dans cette basilique.
01:04:09 La première est la grande statue qui la surplombe
01:04:14 et qui la représente lorsqu'elle tient l'enfant Jésus bénissant.
01:04:21 Voilà, comme Marie, nous portons partout la bénédiction et la paix de Jésus,
01:04:27 dans toutes les familles, dans tous les cœurs.
01:04:32 Répandez la paix autour de vous.
01:04:35 C'est le regard de la miséricorde.
01:04:37 La deuxième image se trouve en dessous de nous, dans la crypte.
01:04:44 C'est la Vierge au bouquet, le don d'un laïc généreux.
01:04:48 Elle aussi porte l'enfant Jésus sur un bras et nous le montre,
01:04:53 mais elle tient dans l'autre main, au lieu d'un sceptre, un bouquet de fleurs.
01:04:59 Cela nous fait penser à la façon dont Marie, modèle de l'Église,
01:05:03 en nous présentant son Fils, nous présente également à Lui,
01:05:07 comme un bouquet de fleurs dans lequel chaque personne est unique,
01:05:12 belle, précieuse aux yeux du Père.
01:05:17 C'est le regard de l'intercession.
01:05:20 C'est très important.
01:05:22 Intercession.
01:05:26 Le premier, c'était la miséricorde, le regard de la miséricorde.
01:05:34 Ici, nous avons le regard de l'intercession.
01:05:38 Enfin, la troisième image est celle que nous voyons ici au centre, sur l'autel,
01:05:43 qui frappe par la splendeur dont elle rayonne.
01:05:47 Nous aussi, chers frères et sœurs, nous devenons un évangile vivant
01:05:51 dans la mesure où nous le donnons, en sortant de nous-mêmes,
01:05:56 en reflétant sa lumière et sa beauté, par une vie humble, joyeuse
01:06:02 et riche de zèle apostolique.
01:06:07 Que nous y aident les si nombreux missionnaires qui sont partis de ce haut lieu
01:06:11 pour annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ au monde entier.
01:06:18 Chéris, bien-aimés, portons à nos frères le regard de Dieu.
01:06:25 Portons à Dieu la soif de nos frères.
01:06:30 Répandons la joie de l'évangile.
01:06:33 C'est notre vie et elle est incroyablement belle,
01:06:38 malgré les difficultés, les chutes et nos péchés.
01:06:44 Prions ensemble la Sainte Vierge, qu'elle nous accompagne et nous garde.
01:06:51 Et s'il vous plaît, vous, priez pour moi. Merci.
01:07:07 Et nous suivez donc au plus près la visite du Pape François à Marseille.
01:07:12 Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews, le Saint-Père qui vient donc de prononcer
01:07:16 son premier discours en direct depuis la basilique Notre-Dame de la Garde.
01:07:21 Un discours plus spirituel avant un autre, attendu plus politique.
01:07:25 Cette fois où le Saint-Père va se recueillir devant la stèle pour les migrants noyés en mer.
01:07:29 Il va se recueillir avec les membres de Marseille Espérance.
01:07:32 Ce sera après cette prière mariale.
01:07:34 On va accueillir l'abbé Christian Vénard qui est en liaison avec nous.
01:07:39 Mon père, bonjour. Merci d'avoir accepté notre invitation, peut-être pour une première réaction
01:07:44 après ces paroles du Saint-Père, les premières depuis son arrivée sur le sol français à Marseille.
01:07:51 On le disait, plutôt une prière, un discours spirituel.
01:07:55 Oui, je crois que le Pape est proprement dans ses fonctions.
01:08:00 Et ensuite, ça replace tout de suite ce que représente le Pape.
01:08:05 C'est d'abord le chef des croyants catholiques.
01:08:09 Et sa première mission, c'est de conforter la foi, comme Jésus lui-même l'avait demandé à Saint-Pierre,
01:08:14 le premier des papes, c'est de conforter la foi de ses frères.
01:08:19 Et je pense qu'au-delà de toutes les difficultés dont vous avez déjà débattu depuis un moment sur votre antenne,
01:08:28 qui peuvent apparaître sur un Pape politique, un Pape dont le discours peut plaire aux uns, déplaire aux autres,
01:08:35 y compris à l'intérieur de l'Église, je pense que cette image, c'est d'abord celle qu'on doit retenir.
01:08:40 Un Pape qui est profondément marial, on le voit partout,
01:08:44 et qui est même émouvant dans sa manière et dans ses expressions quand il est dans la prière mariale.
01:08:50 Et puis avec, là on vient de l'entendre, une intervention très profondément spirituelle,
01:08:56 comme peuvent l'être parfois celles du Pape, c'est-à-dire au-delà de questions politiques,
01:09:00 qu'il va aborder, vous venez de le rappeler, c'est quand même d'abord, et je retiens, cette idée du regard.
01:09:05 Les chrétiens sont appelés à transmettre autour d'eux le regard même du Christ.
01:09:10 Alors vous le disiez, un message spirituel, mais à qui s'adresse-t-il, Pape François, selon vous ?
01:09:18 Il s'adresse davantage au chef d'État, on s'interrogeait tout à l'heure,
01:09:22 ou au fond à tous les chrétiens ou tous les hommes qui veulent l'entendre ?
01:09:26 Les deux, je pense. Alors évidemment, si on doit mettre un ordre, il est là, dans cette Église catholique,
01:09:35 Notre-Dame de la Garde, il est entouré de dignitaires ecclésiastiques, de fidèles,
01:09:42 donc évidemment, dans l'ordre, les premiers auxquels il s'adresse, dans le cadre d'une liturgie,
01:09:47 ce sont les fidèles catholiques qui sont là, et à travers eux, et à travers les médias,
01:09:52 aux catholiques du monde entier, ce qui n'est quand même pas tout à fait rien.
01:09:56 Mais par ailleurs, comme toutes les paroles du Pape, parce que ça a été rappelé aussi sur votre antenne avant,
01:10:02 le Pape certes est un chef spirituel, mais il est aussi et tout autant un chef d'État,
01:10:07 et pas n'importe lequel des chefs d'État, avec cette dimension très particulière qui est reconnue au Saint-Siège,
01:10:15 et donc il s'adresse en fait à tous ceux qui veulent bien l'entendre.
01:10:19 Alors, j'allais dire, si on fait la distinction pour le fidèle catholique, la parole du Pape, c'est pas, si vous voulez, une option.
01:10:27 On ne peut pas vivre comme catholique comme si le Pape n'était pas à la tête de l'Église.
01:10:31 Et pour le reste de l'humanité, c'est pareil non plus, c'est les hommes de bonne volonté qui vont vivre,
01:10:38 et ceux qui pensent que ce que représente le Pape, au-delà même des aspects strictement catholiques,
01:10:45 l'autorité morale, l'autorité intellectuelle, peut s'adresser à tous et à chacun.
01:10:49 On sait que cette visite, au centre de cette visite, c'est la question des migrations, de l'immigration,
01:10:55 de l'accueil des migrants, qui est au cœur de ce voyage du Pape François.
01:11:00 On sait également toutes les problématiques liées à l'accueil des migrants,
01:11:04 la question d'intégration, la question d'insécurité aussi, il faut le reconnaître, liée à ces flux migratoires.
01:11:11 Le Pape François, est-ce qu'il prend en compte également cette réalité ?
01:11:15 On en débattait pendant la première heure dans cette émission.
01:11:18 Ou est-ce qu'il promeut vraiment l'accueil coûte que coûte ? Quelle est sa vision finalement ?
01:11:25 Je pense déjà qu'il ne faut pas sous-estimer les capacités qu'a le Pape d'être informé des situations à travers le monde.
01:11:33 Je crois qu'Emeric Courbet l'a dit tout à l'heure sur votre antenne,
01:11:37 le meilleur réseau de renseignement au monde, j'ai été pendant 22 ans dans l'armée française,
01:11:41 j'ai pas mal côtoyé les forces spéciales, et je peux vous dire que le meilleur réseau de renseignement au monde,
01:11:46 ça reste l'Église catholique, vous savez, vous allez au fin fond de l'Afrique,
01:11:50 il y a toujours une petite religieuse quelque part qui sait ce qui se passe,
01:11:53 et qui peut être en contact direct avec tel cardinal très puissant à Rome pour lui dire ce qui se passe.
01:11:57 Donc je pense que ce serait une erreur de sous-estimer la capacité de renseignement que peut avoir le Pape,
01:12:03 y compris sur les difficultés réelles, ne les nions pas,
01:12:07 que suscite l'arrivée importante, pour ne pas dire massive, de migrants à travers la Méditerranée.
01:12:17 Donc je crois qu'il y a un premier point, c'est ne pas sous-estimer les capacités qu'a le Pape d'être renseigné sur les situations.
01:12:24 Je pense qu'il y a un deuxième point aussi à prendre en compte,
01:12:27 c'est qu'évidemment le regard que va porter le Pape sur une telle situation n'est pas que politique,
01:12:35 il est politique et on a affaire à un Pape, tout le monde l'a dit,
01:12:38 qui n'hésite pas, si vous me permettez l'image, à se retrousser les manches et à descendre dans l'arène politique,
01:12:46 ce qui, on a eu des Papes politiques, Jean-Paul II, ça a été rappelé aussi sur votre antenne,
01:12:50 était un Pape très politique, mais à ce point quand même très rarement.
01:12:56 Et il n'hésite pas à rentrer, quitte à déplaire.
01:12:59 Cela dit, ce qui va animer le regard du Pape, c'est quand même une dimension spirituelle.
01:13:04 Et c'est vrai que cette dimension spirituelle, on peut tourner autour autant qu'on veut,
01:13:11 mais le fait de reconnaître en chaque être humain un frère, c'est quand même la base de la vision chrétienne,
01:13:18 ou alors on n'est plus vraiment chrétien.
01:13:21 Et c'est sûr que ça vient percuter de temps en temps la réalité d'une situation qui n'est pas simple.
01:13:27 Alors, il y avait un excellent article de Lou Bessemont de Senneville dans le journal La Croix, me semble-t-il,
01:13:34 dans lequel il disait que, vous savez, beaucoup de diplomates en poste,
01:13:39 et Mérique Pourbelle a rappelé, quasiment tous les pays du monde
01:13:43 cherchent à se faire représenter diplomatiquement auprès du Vatican,
01:13:47 et Lou Bessemont de Senneville disait "oui, mais bon, un certain nombre de diplomates en poste auprès du Vatican disent
01:13:53 de toute façon, nos gouvernants, on a beau leur transmettre les messages du Pape,
01:13:57 ils en sont arrivés à dire, c'est même plus la peine de nous les envoyer, on ne les couvrera pas sur ce sujet".
01:14:02 Et il est évidemment que la diplomatie vaticane, qui est dans une espèce de réal politique,
01:14:08 ne peut pas ne pas avoir dit au Pape ses difficultés,
01:14:12 et le fait qu'à certains points de vue, parfois son discours politique n'est même plus audible.
01:14:18 On dit, on va le voir dans les minutes qui viennent, et dans la journée de demain,
01:14:23 on dit que le Pape pourrait, j'allais dire, compléter son discours,
01:14:28 qu'on connaît bien, d'appel à la conscience, notamment au niveau européen,
01:14:33 sur cette question de l'accueil des migrants,
01:14:35 pourrait le compléter aussi par un appel aux pays d'origine de ces migrants,
01:14:40 pour leur dire aussi qu'ils ont leur part de responsabilité dans ce qui est,
01:14:44 il faut quand même le dire, un drame.
01:14:46 Et je crois que c'est ça qui a touché le Pape dès son premier voyage à Lampedusa,
01:14:51 c'est "est-ce qu'on peut laisser un drame se dérouler sous nos yeux sans agir ?".
01:14:55 Peut-être va-t-il y avoir dans les minutes, dans les heures qui viennent,
01:15:01 je ne dis pas un rééquilibrage, mais peut-être une réorientation aussi de la pensée du Pape, on va le voir.
01:15:06 Et on va suivre tout ça de très près. Un grand merci, Abbé Christian Venard, pour votre éclairage.
01:15:12 Après ce premier discours que vous avez pu suivre en direct sur CNews,
01:15:15 vous voyez ces images, le Pape François qui, donc, Notre-Dame de la Garde,
01:15:19 il va aller se recueillir devant la stèle pour les migrants,
01:15:21 noyant en maire Karim Zeribi avec les membres de Marseille-Espérance.
01:15:25 Marseille-Espérance, c'est une instance particulière qui réunit autour du maire de la ville
01:15:30 tous les responsables religieux.
01:15:32 Des responsables religieux qui seront également présents à la messe demain.
01:15:36 Il y aura donc des rabbins, des imams, c'est assez rare finalement.
01:15:39 Marseille-Espérance, c'est une structure de coordination interreligieuse qui existe depuis 1995 environ.
01:15:46 C'était M. Vigouroux, maire de Marseille, avant Jean-Claude Gaudin, qui avait créé cette instance.
01:15:51 Elle permet de réunir à quelques moments dans l'année tous les représentants de tous les cultes.
01:15:58 Ça favorise le dialogue interreligieux, ça permet de prendre part aux fêtes des uns et des autres.
01:16:05 Il y a une forme d'harmonie, de cohabitation positive autour de Marseille-Espérance.
01:16:12 C'est vrai que c'est une structure assez symbolique à Marseille, parce que c'est ce qu'on aime voir.
01:16:19 C'est quoi le sens des musulmans ? On va aller voir le pape, on va aller voir Nathalia Mendoza dans un instant.
01:16:24 Et peut-être cette interrogation, Karim Zeribi.
01:16:26 Les musulmans, c'est quoi le sens pour les musulmans d'aller voir le pape François, finalement, puisqu'il y en aura ?
01:16:31 C'est le respect d'abord de la religion catholique.
01:16:35 Je pense que les trois religions du livre sont en respect concernant les fidèles et les adeptes.
01:16:42 Et en plus, dans la religion catholique, les musulmans reconnaissent Jésus comme un prophète.
01:16:47 Donc ça a du sens.
01:16:49 Et puis c'est un homme, encore une fois, je le disais, de spiritualité.
01:16:52 C'est un homme de foi, c'est un homme qui porte une parole positive, qui transcende ce que nous sommes les uns et les autres.
01:16:57 Et qui nous appelle à vivre dans la paix, le respect, l'amour.
01:17:01 Ce sont des messages qui sont universels et qui font du bien dans le contexte de la société aujourd'hui.
01:17:07 Allez, on va aller voir Nathalia Mendoza, notre envoyée spéciale au plus près du pape François,
01:17:12 qui l'a accompagnée notamment lors de son voyage depuis Rome.
01:17:16 Nathalia Mendoza, première prise de parole du pape François.
01:17:21 On a pu la suivre en direct sur CNews. Qu'est-ce que l'on peut en retenir ?
01:17:26 C'était un message assez dense du pape François, adressé aux clergés locaux.
01:17:33 Une feuille de route pour l'église de Marseille.
01:17:36 Un message pour encourager l'église locale à se mettre au service des fidèles,
01:17:42 à prendre soin des personnes les plus fragiles, les blessées de la vie,
01:17:47 a dit le pape François, qui a encouragé les membres du clergé à exercer leur ministère avec compassion,
01:17:54 avec proximité, avec tendresse.
01:17:57 Le bon pasteur ne juge pas la brebis égarée.
01:18:00 Voilà les paroles du pape, qui estime qu'il faut dispenser le pardon avec générosité,
01:18:08 afin de délivrer les personnes, je cite, des chaînes du péché, les libérer des rancunes et des peurs.
01:18:15 Voilà les propos du souverain pontife, à la basilique de Notre-Dame-de-la-Garde.
01:18:23 On l'attend maintenant, d'ici quelques instants,
01:18:26 au bord de ce monument pour les migrants et les marins disparus en mer.
01:18:33 Le pontife qui va se recueillir ici, ce sera sans doute un des moments les plus forts de ce voyage apostolique,
01:18:40 le 44e voyage apostolique du pape François.
01:18:45 - Nathalia, on le voit en direct sur ces images, le pape François qui se dirige vers Setz-Tel.
01:18:50 On attend un deuxième discours, plus politique.
01:18:52 On le disait, peut-être, avant, vous étiez au plus près du pape François.
01:18:55 Vous le suivez, comment s'est déroulé son voyage ?
01:18:58 - C'était un vol relativement court, mais très intense pour moi,
01:19:05 pour tous les journalistes qui étaient à bord de l'avion Pape Alpe.
01:19:10 Après le décollage, la cabine de presse s'est activée,
01:19:13 les photographes se sont mis en position, les caméras de télévision ont été installées,
01:19:18 car le pape s'est déplacé pour saluer chacune des personnes qui voyageaient avec lui à bord de cet avion.
01:19:26 Un moment d'une rare proximité, d'une rare convivialité avec le souverain pontife.
01:19:32 Certains lui ont offert des cadeaux, ils ont profité pour se prendre en photo avec lui.
01:19:38 François a fait une courte déclaration sur ce voyage qu'il entame.
01:19:44 Il a parlé de Marseille comme d'une fenêtre sur la Méditerranée.
01:19:47 Il a évoqué le sujet des migrants, il s'est ému en évoquant le sort des migrants
01:19:53 qui passent par les camps de détention en Libye.
01:19:57 Il y a un terrible manque d'humanité.
01:20:00 François a dit qu'il espérait avoir le courage de dire tout ce qu'il voulait dire.
01:20:05 Voilà les propos, voilà l'état d'esprit du pape François.
01:20:09 A l'issue de cette prière, le pape délivrera un nouveau discours ici,
01:20:18 dans le mémorial des migrants et des marins disparus en mer.
01:20:22 Merci beaucoup Nathalia Mendoza pour toutes ces précisions.
01:20:25 Nathalia Mendoza au plus près du pape François pendant ces deux jours.
01:20:28 On l'a vu, Louis Dragnel, le pape François a serré la main en ce moment
01:20:32 à des responsables religieux locaux, également des personnalités politiques présentes.
01:20:37 On a pu apercevoir effectivement une personnalité bien connue des Marseillais,
01:20:41 l'ancien maire, monsieur Gaudin, que connaît bien Karim Zeribi.
01:20:45 Et donc effectivement on a vu le pape le saluer,
01:20:48 lui-même d'ailleurs revendique sa foi catholique.
01:20:52 Et il y a un message, donc Alexandre de Vécu, un message inter-religieux,
01:20:56 également voulu par le pape François, avec les membres de Marseille-Espérance.
01:21:02 On le disait là encore, c'est un message important.
01:21:05 Qu'est-ce qu'il révèle pour vous ?
01:21:07 Que l'Église est œcuménique, tolérante,
01:21:11 que sur le plan, je dirais presque institutionnel, entre les religions,
01:21:17 il y a une forme de cohabitation pacifique.
01:21:21 Et c'est tant mieux.
01:21:23 Et d'ouverture, et que malheureusement ça ne se retrouve pas toujours,
01:21:27 je dirais, dans la réalité, puisque la France est malheureusement
01:21:33 aujourd'hui un lieu de tension communautaire.
01:21:36 Et ça va être le responsable de Marseille-Espérance,
01:21:38 le cardinal Aveline, pardonnez-moi, qui va prendre la parole.
01:21:42 On peut s'interroger aussi sur l'état de santé du pape François.
01:21:45 On n'en a pas encore parlé, on ne l'a pas encore évoqué,
01:21:49 Marc Varnot, mais c'est vrai qu'on voit un homme en chaise roulante,
01:21:53 un homme qui représente des milliards de catholiques en France.
01:21:59 Là aussi, ça peut interroger sur...
01:22:02 On a connu beaucoup de chefs d'État qui étaient en chaise roulante,
01:22:05 pas pour autant qu'ils n'avaient pas toutes leurs capacités.
01:22:07 Moi, ça ne me choque pas qu'ils soient en chaise roulante.
01:22:09 Il y a des gens qui sont en chaise roulante très jeunes malheureusement,
01:22:11 parce qu'ils ont eu des accidents ou des maladies.
01:22:13 Non, la chaise roulante, elle ne me dérange pas du tout
01:22:15 à partir du moment où il a ses capacités intellectuelles,
01:22:17 qu'il ait un handicap physique ou une difficulté physique.
01:22:20 Ce n'est pas quelque chose qui me choque, au contraire,
01:22:22 ça force plutôt l'admiration, parce que ça ne doit pas être facile,
01:22:24 ça ne doit pas être toujours facile pour lui.
01:22:26 - Karim Zéribi.
01:22:27 - J'ai aperçu sur les images le grand rabbin de Marseille,
01:22:30 Rav Ouhana, qui représente la communauté juive
01:22:35 à Marseille et dans le sud de la France.
01:22:37 J'ai vu aussi l'imam de la mosquée de la Capelette,
01:22:41 qui se situe dans le 10e rendissement de Marseille,
01:22:43 qui est le représentant des musulmans au sein de Marseille-Espérance,
01:22:45 Ali Damani.
01:22:47 On les voit là, côte à côte, sur le côté, au premier rang.
01:22:52 Le maire de Marseille, à la gauche, Benoît Payan, du pape.
01:22:59 La classe politique, toutes les religions sont présentes,
01:23:03 effectivement, aux côtés du pape.
01:23:05 C'est un message de fraternité qui est passé, certainement,
01:23:08 par Jean-Marc Aveline, qui est l'archevêque de Marseille.
01:23:12 Gabriel Cluzel, effectivement, un message de fraternité
01:23:17 envoyé par le pape François à volonté,
01:23:20 que l'on retrouve assez régulièrement, finalement, lors de ses déplacements.
01:23:24 Oui, mais le problème, c'est que dans les faits, malheureusement...
01:23:27 Est-ce que c'est audible sur le terrain ?
01:23:30 Est-ce que c'est audible dans les quartiers ?
01:23:32 Est-ce que cette fraternité, elle peut réellement se vivre, aujourd'hui ?
01:23:35 On sait qu'elle ne se vit pas.
01:23:38 Et c'est vrai que les interrogations, moi, je peux vous faire part,
01:23:40 parce que je trouve qu'il faut être transparent,
01:23:42 de toutes les questions que je reçois sur les réseaux sociaux.
01:23:45 Et les gens me disent "moi, je suis catholique, ce pape est mon père,
01:23:49 mais est-ce qu'il protège les catholiques ?"
01:23:52 Et c'est vrai, on a besoin de se sentir protégé par un père.
01:23:56 Et c'est vrai que toute cette question des violences intercommunautaires,
01:24:00 mais pas seulement, c'est pas seulement du mal-être à vivre ensemble,
01:24:04 c'est aussi des affrontements interreligieux,
01:24:07 c'est-à-dire c'est surtout un islam conquérant
01:24:10 qui tend à s'imposer dans certains quartiers,
01:24:13 parce que si on parle de violences interreligieuses,
01:24:15 ça voudrait dire que c'est des deux côtés.
01:24:17 Or, pardon, c'est pas vraiment des deux côtés.
01:24:19 Eh bien, ça, on a l'impression que le pape l'occulte complètement.
01:24:22 Donc il y a une inquiétude, moi, je crois qu'il faut l'entendre.
01:24:25 En France, il y a des gens qui se disent
01:24:27 "est-ce que le sort des chrétiens d'Occident
01:24:30 va être le même que celui des chrétiens d'Orient ?
01:24:33 Et est-ce que c'est une question qui pourrait être abordée en vérité par le pape ?"
01:24:39 Donc c'est vrai qu'il n'est pas certain que ce voyage à Marseille
01:24:43 soit un instant de vérité sur ce sujet-là,
01:24:49 qui occupe beaucoup de catholiques.
01:24:51 Parce qu'il y a une inquiétude culturelle,
01:24:54 il y a aussi une inquiétude spirituelle, on n'en parle pas.
01:24:56 Mais la France, c'est la fille aînée de l'Église,
01:24:58 pourquoi est-ce si important de recevoir le pape en France aujourd'hui ?
01:25:00 Il a beau dire que Marseille et le pape,
01:25:03 c'est pas la France, mais c'est la France,
01:25:05 sauf à acter une forme de...
01:25:08 comment disait François Hollande ?
01:25:11 Et bien, évidemment.
01:25:14 Et pourquoi la France est heureuse d'accueillir le pape,
01:25:16 et pourquoi est-ce si important ?
01:25:18 Parce que la France a des racines chrétiennes.
01:25:20 Vous vous souvenez de ce qu'avait dit Jean-Paul II ?
01:25:21 Est-ce que le pape François, aujourd'hui,
01:25:23 dirait "France, qu'as-tu fait de ton baptême ?"
01:25:25 Eh bien, écoutez, peut-être, on va voir.
01:25:27 On va s'exprimer d'ici quelques instants.
01:25:30 Donc, hommage à la Stem.
01:25:32 On accueille Mathieu Vallée, porte-parole SICP Police.
01:25:36 Bonsoir Mathieu Vallée, merci d'être avec nous.
01:25:37 Alors, effectivement, dans l'actualité,
01:25:39 il y a également d'autres affaires plus sécuritaires.
01:25:42 Là, nous suivons en direct le voyage du pape.
01:25:45 Néanmoins, question intéressante, mon cher Mathieu.
01:25:48 On voit cette volonté d'unité.
01:25:51 Est-ce que, dans les quartiers, les quartiers difficiles,
01:25:53 les quartiers où il y a de la violence,
01:25:55 les messages peuvent être audibles ?
01:25:57 Ces messages d'unité, est-ce qu'ils peuvent se vivre ?
01:25:59 Est-ce qu'ils peuvent être entendus dans les quartiers difficiles ?
01:26:02 Quartiers où il y a beaucoup de violence,
01:26:04 par rapport à ce que vous constatez sur le terrain ?
01:26:06 Ou alors, ce sont deux mondes tellement opposés
01:26:09 que le message n'arrivera pas ?
01:26:11 Oui, moi, je ne suis pas tautologue,
01:26:12 donc je n'ai pas d'avis sur tout.
01:26:14 [Rires]
01:26:16 Je sais bien, au niveau sécuritaire,
01:26:18 c'est vrai que dans certains quartiers...
01:26:19 Moi, je peux vous dire que...
01:26:20 Moi, je pensais que vous alliez m'interroger d'abord sur ça, Olivier.
01:26:22 C'est que le dispositif pour accueillir le pape
01:26:24 aujourd'hui, demain...
01:26:25 Exactement, j'allais vous en parler dans un instant.
01:26:27 ...le pape du Pape est assez conséquent.
01:26:29 Et que demain, on aura 30 000 policiers et gendarmes
01:26:31 de toutes les unités de France,
01:26:32 que ce soit des commissariats, des forces mobiles
01:26:34 et des différentes directions de la police ou de la gendarmerie
01:26:37 pour sécuriser notamment Marseille,
01:26:39 à la fois la déambulation du pape sur le Prado,
01:26:41 le cérémonial qui est organisé au Vélodrome
01:26:44 et toutes les cérémonies que vous voyez
01:26:45 depuis la fin d'après-midi,
01:26:46 depuis le tarmac de l'aéroport de Marseille
01:26:49 jusqu'à la ville de Marseille.
01:26:50 Vous êtes confiant, Mathieu Vallée,
01:26:51 vous avez des retours positifs du terrain.
01:26:53 Il y a des menaces, d'éventuelles menaces
01:26:55 qui pèsent sur cette visite.
01:26:57 On parlait tout à l'heure, effectivement,
01:26:59 de la problématique de cette petite voiture du pape François
01:27:01 qui n'est pas blindée.
01:27:02 Et là, ça inquiète les forces de l'ordre.
01:27:04 Vous nous répondez dans un instant.
01:27:05 Le pape François prend la parole.
01:27:07 La mer se trouve devant nous.
01:27:13 Elle est source de vie,
01:27:15 mais aussi un lieu qui évoque la tragédie de naufrage
01:27:19 causant la mort.
01:27:22 Nous sommes réunis en mémoire de ceux
01:27:25 qui n'ont pas survécu,
01:27:28 qui n'ont pas été sauvés.
01:27:32 Nous ne nous habituons pas à considérer les naufrages
01:27:40 comme des faits divers
01:27:42 et les morts en mer comme des numéros.
01:27:45 Non.
01:27:48 Ce sont des noms et de prénoms.
01:27:51 Ce sont des visages, des histoires.
01:27:54 Ce sont des vies brisées et des rêves anéantis.
01:27:58 Je pense à tant de frères et sœurs
01:28:05 noyés dans la peur
01:28:08 avec les espérances qu'ils portaient dans leur cœur.
01:28:13 Je vous invite maintenant à un moment de silence.
01:28:17 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:22 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:25 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:28 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:31 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:34 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:37 Je vous invite à un moment de silence.
01:28:40 Je vous invite maintenant à un moment de silence
01:28:43 en la mémoire de nos frères et sœurs.
01:28:46 Laissons-nous toucher par leur tragédie.
01:28:52 Laissez-nous toucher par leur tragédie.
01:29:19 Trop de personnes,
01:29:22 fuyant les conflits, la pauvreté
01:29:25 et les catastrophes environnementales,
01:29:28 trouvent dans les flots de la Méditerranée
01:29:31 le réjet définitif
01:29:34 de leur quête d'un avenir meilleur.
01:29:37 C'est ainsi que cette mer magnifique
01:29:40 est devenue un immense cimetière
01:29:43 où de nombreux frères et sœurs
01:29:46 se trouvent même privés du droit à une tombe
01:29:50 et où seule est en sévélie la dignité humaine.
01:29:55 et où seule est en sévélie la dignité humaine.
01:30:01 Dans le livre-témoignage Fratellino,
01:30:04 le protagoniste, à la fin du voyage mouvementé
01:30:07 qui le mène de la République de Guinée à l'Europe, écrit
01:30:11 « Quand vous étiez sur le marécage,
01:30:14 quand vous étiez sur le marécage,
01:30:17 vous étiez à un carrefour.
01:30:20 D'un côté, il y a la vie,
01:30:23 de l'autre, la mort.
01:30:26 Il n'y a pas d'autre issue. »
01:30:29 Chers amis,
01:30:32 nous sommes également à un carrefour.
01:30:35 D'un côté, la fraternité
01:30:38 qui féconde de bonté la communauté humaine,
01:30:41 de l'autre, l'indifférence
01:30:44 qui ensanglante la Méditerranée.
01:30:48 Nous sommes à un carrefour de civilisation
01:30:53 avec la culture de la fraternité, de l'humanité
01:31:00 ou avec la culture de l'indifférence
01:31:03 et que chacun pour soi.
01:31:06 Nous ne pouvons pas nous résigner, chers amis,
01:31:10 à voir des êtres humains traités comme des monnaies d'échange,
01:31:14 emprisonnés et torturés de manière atroce.
01:31:19 Nous le savons.
01:31:22 Et maintes fois, quand nous les chassons,
01:31:29 ils seront emprisonnés et torturés.
01:31:32 Nous ne pouvons plus assister aux tragédies,
01:31:35 aux naufrages, aux trafics odieux
01:31:39 et au fanatisme de l'indifférence.
01:31:43 L'indifférence devient fanatisme.
01:31:47 Les personnes qui risquent de se noyer
01:31:52 lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots
01:31:55 doivent être sécourues.
01:31:58 C'est un devoir d'humanité,
01:32:00 c'est un devoir de civilisation.
01:32:05 Le ciel nous bénira si, sur terre comme sur mer,
01:32:11 nous savons prendre soin des plus faibles,
01:32:14 si nous savons surmonter la paralysie de la peur
01:32:18 et le désintérêt qui condamne à mort
01:32:21 avec des gants de velours.
01:32:25 Et en cela, en tant que représentants de diverses religions,
01:32:29 nous devons être exemplaires.
01:32:32 Dieu, en effet, a béni Abraham
01:32:36 qui a été appelé à quitter sa terre d'origine.
01:32:40 Il partit sans savoir où il allait.
01:32:44 Hôte et pèlerin en terre étrangère,
01:32:47 il accueilla les voyageurs qui passaient devant sa tente.
01:32:53 Exilé de sa patrie, sans abri,
01:32:56 il était lui-même la maison et la patrie de tous.
01:33:02 Et, pour prix de son hospitalité,
01:33:05 il reçut la récompense d'une postérité.
01:33:09 Aux racines des trois monothéismes méditerranéens
01:33:12 se trouve donc l'hospitalité,
01:33:15 l'amour de l'étranger au nom de Dieu.
01:33:19 Et cela est vital si, comme notre père Abraham,
01:33:23 nous rêvons d'un avenir prospère.
01:33:27 N'oublions pas ce que la Bible nous dit.
01:33:31 L'orphelin, la veuve et le migrant, l'étranger.
01:33:37 L'orphelin, la veuve, l'étranger.
01:33:43 Voici de qui nous devons prendre soin, comme le dit Dieu.
01:33:49 Nous, croyants, nous devons être donc exemplaires
01:33:52 dans l'accueil mutuel et fraternel.
01:33:57 Souvent, les relations entre les groupes religieux
01:34:01 ne sont pas faciles, à cause du virus de l'extrémisme
01:34:06 et du fléau idéologique, du fondamentalisme
01:34:11 qui ronge la vie réelle des communautés.
01:34:15 Mais je voudrais à cet égard faire écho à ce qu'écrivait
01:34:19 un homme de Dieu qui vivait non loin d'ici.
01:34:25 Que personne ne garde dans son cœur
01:34:29 des sentiments de haine pour son prochain,
01:34:33 mais d'amour, car celui qui haït ne serait-ce qu'un seul homme
01:34:38 ne pourra pas se tenir tranquille devant Dieu.
01:34:42 Dieu n'entend pas sa prière tant qu'il garde de la colère dans son cœur.
01:34:48 Aujourd'hui, Marseille, car intégrée par un riche pluralisme religieux diversifié,
01:34:56 se trouve elle aussi à un carrefour rencontre ou confrontation.
01:35:01 Et je voudrais remercier tous, vous qui êtes sur le chemin de la rencontre,
01:35:06 merci pour votre engagement solidaire et concret
01:35:12 en faveur de la promotion humaine et de l'intégration.
01:35:15 Marseille est un modèle d'intégration.
01:35:17 Il est beau qu'ici, avec diverses réalités qui travaillent avec les migrants,
01:35:24 il existe Marseille Expérience, une instance de dialogue interreligieux
01:35:30 qui promeut la fraternité et la coexistence pacifique.
01:35:34 Nous nous tournons vers les pionniers et les témoins du dialogue,
01:35:38 comme Jules Isaac, qui avait qu'à proximité
01:35:42 et dont on a récemment commémoré les 60e anniversaire de la mort.
01:35:47 Vous êtes le Marseille de l'avenir.
01:35:51 Avancez, sans vous décourager,
01:35:55 afin que cette ville soit pour la France, pour l'Europe et pour le monde
01:36:02 une mosaïque d'espérance.
01:36:07 En guise de vœu, je voudrais enfin citer quelques mots
01:36:13 que David Sassoli a prononcés à Bari
01:36:16 à l'occasion d'une précédente rencontre sur la Méditerranée.
01:36:20 À Bagdad, dans la maison de la sagesse du calife Al-Mamoun,
01:36:25 juifs, chrétiens et musulmans se retrouvaient
01:36:29 pour lire les livres sacrés et les philosophes grecs.
01:36:33 Aujourd'hui, nous ressentons tous, croyants et laïcs,
01:36:37 le besoin de reconstruire cette maison pour continuer ensemble
01:36:42 à combattre les idoles, à abattre les murs,
01:36:46 à construire des ponts et à donner corps à un nouvel humanisme.
01:36:51 Regarder notre époque en profondeur
01:36:55 et l'aimer plus encore quand elle est difficile à aimer,
01:37:01 je crois que c'est la graine semée en ces journées
01:37:06 si soucieuse de notre destin.
01:37:11 Il faut cesser d'avoir peur des problèmes
01:37:16 que la Méditerranée nous pose.
01:37:21 Pour l'Union européenne et pour nous tous,
01:37:26 notre survie en dépend.
01:37:30 Frères, Sœurs, affrontons ensemble les problèmes.
01:37:36 Ne laissons pas sombrer l'espérance.
01:37:40 Composons ensemble une mosaïque de paix.
01:37:46 Je suis très heureux de voir ici
01:37:52 la présence de beaucoup d'entre vous
01:37:58 qui partent en mer pour sauver les migrants.
01:38:04 Souvent, ils ne peuvent pas le faire, ils en sont empêchés
01:38:09 car il manque quelque chose, quelque chose d'autre à votre navire,
01:38:15 de votre pays, de votre pays.
01:38:19 Ce sont des gestes de haine contre des frères masqués,
01:38:24 d'impartialité.
01:38:27 Merci pour ce que vous faites.
01:38:31 (Applaudissements)
01:38:34 - Deuxième discours du pape François lors de sa visite à Marseille.
01:38:39 Un discours plus politique.
01:38:42 Le pape appelle à l'accueil face à une mer méditerranée
01:38:48 qui parle d'une mer comme étant un cimetière.
01:38:54 - Il y a beaucoup de mots justes qu'on partage.
01:39:00 "Nous ne nous habituons pas au naufrage, ce sont des vies brisées."
01:39:06 Il a invité à faire un moment de silence en mémoire des migrants.
01:39:11 On ne peut avoir que de la compassion quand il dit
01:39:15 que le drame de cette mer est qu'elle est devenue un immense cimetière.
01:39:20 Il déplore aussi que ces migrants soient privés du droit
01:39:24 d'avoir une sépulture, une tombe.
01:39:27 Pour tout ça, il a puissamment raison.
01:39:30 Il explique qu'il y a une nécessité de secourir
01:39:34 toutes les personnes qui sont en train de sombrer dans la Méditerranée.
01:39:40 - C'est important de rappeler ces choses-là.
01:39:44 Ce qui m'a un peu surpris, c'est quand il dit
01:39:48 qu'il ne faut pas être indifférent.
01:39:52 La seule solution est la fraternité.
01:39:56 Il y a aussi une troisième voie.
01:39:59 On n'est pas condamné à juste accueillir ou être des méchants.
01:40:03 On peut aussi essayer d'agir, d'intervenir.
01:40:07 Ce sommet de la Méditerranée peut être une belle opportunité
01:40:11 pour trouver des solutions pour permettre à toutes ces personnes
01:40:15 qui veulent fuir leur pays, qui veulent quitter pour des raisons
01:40:19 souvent économiques, plus que des raisons humanitaires ou d'asile,
01:40:23 pour les aider à demeurer chez eux.
01:40:26 Le premier droit humain, je pense, c'est celui de pouvoir grandir,
01:40:31 croître, espérer, prospérer, transmettre sur sa terre.
01:40:35 C'est ce qui m'a un peu manqué dans ce discours,
01:40:39 c'est essayer de trouver des solutions pour aider ces peuples
01:40:43 à rester chez eux, à se fixer.
01:40:47 Gabriel Cluzel, vous partagez l'avis de Louis Reinel
01:40:51 qui trouve que le pape n'a pas proposé de solution
01:40:55 pour que ces gens puissent vivre chez eux,
01:40:59 et le droit de vivre chez eux, il ne l'a pas du tout abordé.
01:41:02 C'est un drame, mais au-delà de ça, c'est vrai, il a raison,
01:41:05 tous ces gens qui meurent en mer, c'est tragique.
01:41:08 Il y a un bébé qui est mort, je crois, à Lampedusa.
01:41:12 Mais il faut savoir comment se passent ces naufrages.
01:41:16 C'est-à-dire que les passeurs encouragent les bateaux,
01:41:20 des bateaux brinque-ballant à traverser la Méditerranée,
01:41:24 à se mettre en situation de naufrage, parfois pour être récupérés,
01:41:28 pour forcer la main des Occidentaux pour les récupérer,
01:41:31 au risque que l'on connaît.
01:41:34 Donc c'est vrai qu'il manquait une partie sur ces sujets-là.
01:41:39 - C'est-à-dire que sauver les migrants, c'est aussi s'attaquer
01:41:41 aux problèmes des passeurs, la mafia des mèmes, ça passe par Olivier, si on voulait...
01:41:45 - Par ailleurs, deuxième point, il y a quand même un sujet,
01:41:47 c'est que je ne sais pas s'il est tout à fait bien renseigné sur Marseille,
01:41:50 parce que quand il dit que c'est un modèle d'intégration...
01:41:52 - Alors j'ai vu que ça faisait réagir, effectivement, on va y revenir.
01:41:54 - ...il est sorti français, avant un regard un petit peu différent,
01:41:57 si je puis me permettre, sur Marseille.
01:41:59 - C'est pareil sur le Liban, quand le pape a parlé du Liban
01:42:04 en disant que c'était un modèle, c'était peut-être un modèle
01:42:07 jusqu'au moment où il y avait les équilibres qui étaient là.
01:42:09 Parce que les équilibres ont été rompus, c'est plus devenu un modèle du tout.
01:42:12 Je pense que c'est ça qui manque peut-être dans le discours du pape.
01:42:14 Et puis la seconde chose, c'est que les bons sentiments
01:42:17 et la générosité y réfléchissent.
01:42:19 Je veux dire, aujourd'hui, ça a plutôt tendance à agacer
01:42:21 qu'à forcer l'admiration.
01:42:23 C'est-à-dire que c'est vrai, tout ça...
01:42:25 - Il s'adresse à qui ? On se posait la question pendant qu'il parlait, justement.
01:42:28 - Absolument, moi je me demande...
01:42:30 - Au premier rang, ce sont les évêques...
01:42:32 - À qui il s'adresse ?
01:42:34 - Mais on le sait, à qui il s'adresse ?
01:42:36 - C'est transmis partout, donc il ne s'adresse pas uniquement aux évêques.
01:42:38 Il s'adresse à la population, il s'adresse à tout le monde, le pape.
01:42:40 Vous avez vous-même dit tout à l'heure, à juste titre,
01:42:42 qu'il y avait des gens du monde entier qui étaient là.
01:42:44 Donc à chaque fois, ce sont des discours qui ont vocation à être mondiaux.
01:42:47 Mais je pense que les discours du pape sont trop bisounours.
01:42:51 C'est-à-dire qu'il y a la case réalité qui n'est pas cochée.
01:42:54 - Karim Zerri.
01:42:55 - Vous êtes le chef d'état au sein de l'Union Européenne
01:42:57 qui échoue en matière de politique migratoire.
01:42:59 Et vous voulez que le pape, en une demi-heure,
01:43:01 nous fasse un discours de solution en abordant tous les sujets
01:43:05 et en nous indiquant dans quelle direction il faut aller.
01:43:08 Très franchement, je pense que vous mettez la barre un peu trop haute,
01:43:12 je me permets de vous le dire.
01:43:14 Il y a un continent qui n'arrive pas à régler le problème,
01:43:18 qui ne se met pas d'accord, qui n'apporte pas les solutions,
01:43:20 qui ne met pas les moyens nécessaires,
01:43:22 ni dans la protection des frontières, ni dans la lutte contre les passeurs,
01:43:25 ni dans la politique de co-développement dans les pays d'origine
01:43:28 pour que ces pauvres gens n'aient plus envie de traverser le Méditerranée
01:43:31 et de mourir.
01:43:33 Le pape, il est dans son rôle.
01:43:35 C'est un homme d'église, il nous parle de charité,
01:43:37 il nous parle de solidarité, il nous parle d'accueil.
01:43:40 Après, il n'est pas le super ministre de l'Intérieur
01:43:44 qui va nous dire comment on va lutter contre les passeurs.
01:43:47 Il ne faut pas non plus, je dirais, dédouaner le rôle du politique,
01:43:50 en l'occurrence.
01:43:52 C'est le politique qui répond.
01:43:54 Après, pour ce qui concerne Marseille, juste au moment,
01:43:56 il y a des problèmes à Marseille.
01:43:58 Ce n'est pas moi qui vais vous dire le contraire.
01:44:00 Quand vous avez 40 et quelques règlements de comptes,
01:44:02 quand vous avez une délinquance de voie publique,
01:44:05 quand vous avez des problématiques ici et là,
01:44:09 à l'évidence, il y a 867 000 habitants à Marseille.
01:44:12 Ce n'est pas la guerre civile non plus au quotidien.
01:44:15 Et si on a de plus en plus de touristes chaque année,
01:44:18 si on a de plus en plus de Parisiens qui viennent vivre à Marseille,
01:44:27 il y a des problèmes.
01:44:29 Mais il y a aussi des gens qui vivent ensemble,
01:44:31 correctement, qui s'apprécient, qui se respectent.
01:44:34 On a parlé de Marseille-Espérance.
01:44:36 Ça se décupe à l'échelle aussi des citoyennes et des citoyens.
01:44:39 Donc je veux bien qu'on n'embellisse pas la situation,
01:44:42 mais l'amortir non plus à l'opposé
01:44:45 serait quand même une force humaine de Marseille.
01:44:47 - Oui, il ne faut peut-être pas l'amortir à l'opposé.
01:44:50 Mais le terme modèle a un sens.
01:44:52 Et on parlait du Liban.
01:44:54 Donc, comme je le disais, il a une vision, je pense,
01:44:56 un peu naïve du multiculturalisme.
01:44:59 Dans la politique, il y a deux choses.
01:45:01 Il y a l'éthique de conviction et l'éthique de responsabilité.
01:45:03 Et je crois que c'est encore plus vrai pour le pape,
01:45:05 puisqu'il est à la fois chef spirituel et chef d'État.
01:45:09 Et donc là, on avait l'éthique de conviction,
01:45:11 la générosité, l'injonction à la fraternité.
01:45:15 Mais pardonnez-moi, l'éthique de la responsabilité,
01:45:18 on ne la voit pas beaucoup.
01:45:19 Parce que dire "il faut les accueillir, ouvrir les bras",
01:45:22 je ne suis pas sûr que ça évite des naufrages en Méditerranée.
01:45:25 Ça incite plutôt les gens à venir.
01:45:27 Et ça n'évite pas non plus la destruction des sociétés occidentales.
01:45:33 - Vous évoquiez un appel d'air finalement.
01:45:35 - On en est là.
01:45:36 - Avec cette prise de parole, vous pouvez évoquer un appel d'air.
01:45:39 - Il crée un appel d'air.
01:45:40 Donc je trouve que c'est une facilité,
01:45:43 même pour un chef spirituel,
01:45:45 de recourir simplement à la générosité des gens.
01:45:49 Ça a été très bien dit.
01:45:50 Il n'y a pas d'un côté la indifférence.
01:45:52 - Il y a une chose, c'est que les deux discours ne s'opposent pas par nature.
01:45:56 - Non !
01:45:57 - Mais lui, il le fait de manière très manière.
01:45:59 - Évidemment, on a un devoir de secourir toute personne
01:46:01 qui est en train de se noyer en mer.
01:46:02 Enfin, il n'y a pas de débat.
01:46:03 Et d'ailleurs, au-delà de toute notion spirituelle,
01:46:06 le droit de la mer fait que vous avez l'obligation,
01:46:08 quand vous faites du bateau, quand vous êtes en mer,
01:46:11 d'aller secourir toute personne qui est en train de faire naufrage.
01:46:14 Et de l'autre côté, ça ne s'oppose pas forcément
01:46:18 à demander, par exemple, aux pays du sud de la Méditerranée
01:46:21 à mieux maîtriser leurs frontières,
01:46:23 à mieux maîtriser aussi leurs frontières au sud de leur pays.
01:46:28 Parce que la difficulté aussi de ces pays-là,
01:46:30 c'est qu'ils sont eux-mêmes submergés
01:46:32 par une immigration qui vient d'en dessous de chez eux,
01:46:35 l'immigration subsaharienne.
01:46:37 Et je pense qu'on pourrait avoir un discours cohérent,
01:46:40 pas excessif.
01:46:42 Ce discours peut exister, et je pense,
01:46:44 il s'inscrit dans la doctrine de l'Église catholique.
01:46:48 Ne se heurte pas au message chrétien,
01:46:50 c'est-à-dire charité, mais aussi tout cet enjeu
01:46:54 de préservation des États et des sociétés.
01:46:56 – On va aller sur place à Marseille.
01:46:58 On va retrouver Stéphanie Rouquier.
01:47:00 Stéphanie Rouquier qui suit au plus près cette visite du pape François.
01:47:04 Toutes nos équipes, vous l'aurez compris, mobilisées.
01:47:06 Stéphanie, quelle est la suite du programme pour le pape François ?
01:47:09 – Ecoutez, pour demain, on vous parle déjà de demain,
01:47:14 alors qu'aujourd'hui il n'est pas encore fini,
01:47:16 mais demain c'est une énorme journée qui s'annonce.
01:47:18 Je peux vous dire que ce sont des milliers de personnes
01:47:20 qui attendent cette journée.
01:47:21 Il va donner demain une grande messe au stade Vélodrome,
01:47:25 une sainte messe.
01:47:26 Et donc pour arriver à ce stade Vélodrome,
01:47:28 il va parcourir un peu plus d'un kilomètre sur le Prado
01:47:31 dans sa Papa Mobile, un trajet qui a été totalement sécurisé,
01:47:35 totalement balisé et préparé par de très nombreuses forces de l'ordre des autorités.
01:47:40 Il va monter au niveau du Prado dans sa Papa Mobile,
01:47:43 au niveau de Bourghelly, il va remonter sur un peu plus d'un kilomètre
01:47:47 jusqu'au boulevard de Mazargues.
01:47:49 Et là, il va finir ensuite par rentrer dans le stade Vélodrome
01:47:53 où il fera aussi également, sur le terrain, au stade,
01:47:56 il fera un tour en Papa Mobile au sein même de ce stade.
01:48:01 Dans le stade, il y a 57 000 personnes qui sont attendues,
01:48:05 des personnes qui sont essentiellement sur invitation.
01:48:08 Les autorités ont bien signalé aux Marseillais de ne pas venir.
01:48:11 Il n'y a plus de place.
01:48:12 Par contre, les Marseillais et tous les habitants peuvent venir à l'extérieur,
01:48:16 sur le Prado, pour voir passer la Papa Mobile.
01:48:18 - Merci beaucoup Stéphanie pour toutes ces précisions.
01:48:21 Mathieu Vallée, on le comprend, une visite historique.
01:48:24 Tous les Marseillais pourront aller sur le Prado,
01:48:26 voir le Pape François avant la messe célébrée,
01:48:29 qui sera célébrée au stade Vélodrome.
01:48:31 On l'imagine et on le sait, un dispositif de sécurité très important,
01:48:35 inédit même, qui a été mis en place.
01:48:38 - Oui, d'abord, il y a les policiers qui feront le jalonnement,
01:48:41 qui seront surtout le long du parcours pour assurer la sécurité
01:48:44 de la déambulation de la Papa Mobile.
01:48:46 Et ensuite, on a le service de la protection, on en parle très rarement.
01:48:49 C'est des policiers en civil qui sont spécialisés dans la protection rapprochée
01:48:52 et qui travaillent depuis des mois sur ce déplacement à Marseille,
01:48:56 sur ce déplacement du roi Charles III à Paris ou à Bordeaux.
01:48:59 Et donc, on voit que demain, on aura tous les services de police,
01:49:02 à la fois les gardes du corps, si j'ose dire, un peu comme Bodyguard,
01:49:05 mais aussi les forces mobiles comme les CRS, les escalons de gendarmerie mobiles
01:49:08 et les policiers de Marseille, comme les policiers bordeleux,
01:49:10 comme les policiers franciliens, qui ont tous œuvré à ce que les visites d'État
01:49:14 du roi Charles III ou celle de la Principauté,
01:49:17 enfin en tout cas de la Pape T, pardon, du Pape sur la capitale Fosséenne
01:49:21 puissent se dérouler correctement.
01:49:22 - Les forces de l'ordre très engagées, très mobilisées ces derniers temps,
01:49:25 avec tous ces événements.
01:49:26 - C'est la semaine de tous les défis et on pourra souffler un grand coup
01:49:29 un peu plus dimanche soir après le match PSG-OM.
01:49:32 - C'est le Prado qui va effectivement être, je dirais, peut-être la zone la plus sensible.
01:49:38 - Les Marseillais vont se déplacer en nombre ?
01:49:40 - Oui, les 1000 personnes seront attendues sur l'avenue du Prado,
01:49:43 57 000 au stade Vélodrome, mais là c'est filtré puisqu'il faut rentrer avec un billet et autres.
01:49:47 Mais les 300 000 personnes sur l'avenue du Prado, ça va être les Marseillaises et les Marseillais,
01:49:52 des gens qui viendront même d'ailleurs et qui vont effectivement voir le Pape passer
01:49:57 et l'acclamer, certainement, avec beaucoup d'attentes de ce côté-là.
01:50:02 - Beaucoup d'attentes, une fête donc, Gabriel Cluzel.
01:50:04 Alors c'est vrai qu'il y a du débat après ce deuxième discours du Pape François,
01:50:09 en tout cas une visite historique, une visite festive aussi pour la France.
01:50:13 - Oui, vous avez raison, parce qu'au-delà des propos du Pape, il y a ce que représente le Pape
01:50:17 et une visite du Pape pour les Marseillais, c'est évidemment un honneur et une joie.
01:50:21 Ça tombe sous le sens.
01:50:23 Je voulais simplement rajouter une chose, c'est que vous savez, le Pape dénonce souvent les Européens.
01:50:27 Je vois dans ses propos un tout petit peu de l'orgueil européen, si je puis me permettre,
01:50:33 parce qu'il considère que les Européens doivent tout résoudre.
01:50:36 Mais quand les migrants partent chez nous, ils quittent des gouvernements faillis, corrompus.
01:50:42 Et c'est ces gouvernements-là que le Pape devrait appeler à se réformer.
01:50:48 Et c'est fou de toujours s'imaginer avec une espèce de complexe de supériorité
01:50:51 que nous autres, Européens, nous allons aux Occidentaux, nous allons tout résoudre,
01:50:55 résoudre tous les problèmes du monde.
01:50:57 Mais c'est des grands garçons, les gouvernants là-bas, il faut absolument...
01:51:00 - Ils ne sont pas très grands garçons, justement, mais je suis d'accord avec vous.
01:51:04 - C'est quand même bizarre de prendre...
01:51:06 Vous savez, s'imaginer responsable de tous les malheurs du monde, c'est une forme d'orgueil.
01:51:10 - Et en tout cas, la France insoumise, qui risque de s'emparer d'une partie, en tout cas,
01:51:15 Marie-Claire Varnot, de ce qu'on a entendu ce soir dans la dame du Pape François,
01:51:19 à savoir l'accueil inconditionnel, finalement, de ces migrants.
01:51:23 - Alors je ne sais pas si effectivement il y a un appel d'air dans son discours,
01:51:26 mais comme je le disais tout à l'heure, je pense que le côté "bisounours"
01:51:29 est un minima, une posture qui est très dangereuse,
01:51:32 parce que ça va être reçu par beaucoup comme étant une absence de vision claire
01:51:38 de la réalité de la situation, et ça va pouvoir être exploité par,
01:51:41 effectivement, la France insoumise et quelques associations qu'on connaît tous,
01:51:44 qui vont dire "vous voyez, on est dans le vrai, puisque le Pape dit exactement la même chose que nous".
01:51:49 Donc il faut voir que l'utilisation derrière du discours ou du non-discours du Pape
01:51:52 va être dommageable.
01:51:54 - Récupérée, car il faisait rébut.
01:51:56 - Non, parce que la différence entre le politique et un homme d'église,
01:51:59 c'est effectivement peut-être d'avoir une vision beaucoup plus globale,
01:52:04 et surtout d'apporter des solutions concrètes aux problèmes immédiats.
01:52:07 Là, le Pape, il répond certes à l'immédiateté, à accueillir le pauvre, l'opprimé et autres,
01:52:13 mais encore une fois, le politique doit nécessiter aussi d'avoir une vision prospective,
01:52:18 et il faut éviter que ces migrants aient envie de traverser la Méditerranée.
01:52:22 La solution, elle est là, et le politique doit y répondre.
01:52:25 C'est trop facile de vouloir récupérer le discours du Pape,
01:52:27 qui est un discours de bon cœur, qui est un discours de bienveillance,
01:52:29 qui est un discours d'humanité.
01:52:31 Ce serait même intellectuellement malhonnête,
01:52:33 parce qu'encore une fois, c'est la différence entre le politique,
01:52:35 qui est un homme de spiritualité.
01:52:37 L'homme de spiritualité, il vous livre sa spiritualité pour que le monde soit meilleur,
01:52:41 qu'on vive en harmonie.
01:52:42 Ensuite, le rôle du politique, c'est effectivement peut-être d'apporter des solutions
01:52:46 au-delà de cette générosité.
01:52:50 Et on doit avoir de la générosité, mais on doit avoir aussi de la fermeté.
01:52:54 Et le politique, c'est lui qui doit amener ça.
01:52:56 – C'est amusant, parce que le même jour, aujourd'hui, j'ai vu un sondage
01:52:59 qui dit que 70% des Français sont favorables à un blocage naval,
01:53:02 pour éviter justement que les migrants puissent arriver jusqu'à nous.
01:53:05 Et le Pape a un discours qui est radicalement opposé.
01:53:07 Ça, c'est assez intéressant parce que là…
01:53:09 – Il ne cherche pas à être élu, c'est pas dans ton élection.
01:53:11 – Mais je ne pense pas que c'est ça l'intention d'être élu non plus.
01:53:15 – Non mais pas par les électeurs, vous avez compris.
01:53:18 – Effectivement, on note qu'il y a un décalage peut-être entre les attentes politiques
01:53:23 et le message du Pape François Alexandre de Véghio.
01:53:26 – Bien sûr, mais je vois qu'encore une fois, il ne nous dira jamais qu'on se met sur des murs.

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