Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
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00:00:00 -Bienvenue dans "Punchline Week-end".
00:00:02 Très heureux de vous accompagner jusqu'à 19h
00:00:05 avec mes invités. Je vous les présente dans un instant.
00:00:09 Mais avant, le sommaire de l'émission,
00:00:11 ce séisme au Maroc, le plus puissant qui a touché le royaume.
00:00:15 Le bilan qui ne cesse de s'alourdir.
00:00:17 A 7h, au moins 1 037 victimes sont à déplorer,
00:00:20 au moins 1 204 blessés.
00:00:22 Après une nuit cauchemardesque et une population terrorisée,
00:00:26 l'épicentre du séisme,
00:00:27 enregistré au sud-ouest de Marrakech,
00:00:30 on fait le point dans cette émission
00:00:32 avec des témoignages et nos invités.
00:00:34 La colère contre Emmanuel Macron s'invite
00:00:37 à la Coupe du monde de rugby.
00:00:39 Le chef de l'Etat, hué et sifflé lors de son discours
00:00:42 au Stade de France, l'univers de rugby,
00:00:44 par ailleurs critiqué par l'extrême-gauche.
00:00:47 Un sport trop viriliste pour Sandrine Rousseau
00:00:50 et une cérémonie d'ouverture trop rance pour Libération.
00:00:54 On en débat dans "Punchline".
00:00:56 Gérald Darmanin affiche sa détermination
00:00:58 à lutter contre le trafic de drogue.
00:01:00 De plus en plus de villes moyennes sont touchées.
00:01:03 Le ministre de l'Intérieur annonce un plan pour éradiquer ce fléau.
00:01:07 Il promet la création d'une nouvelle unité nationale
00:01:10 composée de policiers et gendarmes.
00:01:13 Est-ce suffisant ? Comment en dire ?
00:01:15 Faut-il déployer l'armée dans les quartiers touchés ?
00:01:18 C'est ce que souhaite cette "Français sur 10".
00:01:21 On entendra l'avis de nos invités.
00:01:23 On va se battre. Jean-Michel Auvergue,
00:01:26 ancien chef du Red.
00:01:27 -Bonsoir. -Bonsoir.
00:01:29 -A vos côtés, Karim Zeribi.
00:01:30 -Bonsoir. -Bonsoir.
00:01:32 Jonathan Cixous, bonsoir.
00:01:34 Journaliste causeur.
00:01:35 Tanguy Hamon, journaliste de la rédaction,
00:01:38 nous accompagne. On fera le point complet
00:01:40 sur la situation au Maroc.
00:01:42 Tout de suite, on retrouve Félicité Kindho qui en fait
00:01:45 un point complet sur les dernières informations.
00:01:48 -Bonjour, Olivier. Bonjour à tous.
00:01:51 Emmanuel Macron est arrivé à New Delhi, en Inde,
00:01:54 ce matin, vers 10h, à l'occasion du G20,
00:01:56 qui démarre aujourd'hui.
00:01:58 Il est allé à la rencontre des dirigeants émiratis.
00:02:01 Pendant deux jours, les représentants
00:02:03 des 19 principales économies mondiales
00:02:05 et de l'Union européenne se réunissent.
00:02:08 La Chine et la Russie sont les grands absents.
00:02:10 Les membres du G20 ont fait un geste pour l'Afrique
00:02:13 en l'invitant à intégrer le club.
00:02:16 Depuis ce matin, ils peinent à avancer
00:02:18 sur les thèmes du climat et de l'Ukraine.
00:02:21 -Les élections sont annoncées
00:02:22 avec des candidats dont près de la moitié
00:02:25 n'ont jamais vécu dans ce pays.
00:02:27 En Russie, les votes ont commencé hier
00:02:29 et dureront trois jours.
00:02:30 Avec ces élections, le Kremlin impose
00:02:32 les partis politiques russes.
00:02:34 Il légitime et renforce ainsi l'administration occupante.
00:02:38 On finit par cette découverte
00:02:39 qui intrigue les chercheurs.
00:02:41 Près de l'Alaska, un mystérieux objet doré
00:02:44 a été trouvé au fond de l'océan
00:02:45 par des explorateurs américains
00:02:47 des grandes profondeurs.
00:02:49 -Un objet de 3 300 m de fond
00:02:51 ressemblerait à une sorte de demi-globe
00:02:54 non identifié d'un diamètre de 10 cm.
00:02:56 Il a été remonté en surface par les scientifiques.
00:02:59 -Merci. Félicités.
00:03:01 Félicités, Kydnoki, qu'on retrouvera
00:03:03 pour un point complet à 17h30.
00:03:05 Un puissant séisme a fait au moins 1 037 victimes
00:03:08 la nuit dernière, au moins 1 204 blessés.
00:03:13 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:03:15 L'épicentre du séisme, enregistré à 23h30,
00:03:19 se situait dans la province d'Alaouz,
00:03:22 au sud-ouest de la ville marrakech.
00:03:24 C'est une destination très prisée
00:03:26 des touristes étrangers.
00:03:28 Les villes de Ouarzazate, Azilal, Chichahuaua
00:03:32 ou encore Taroudan ont été touchées.
00:03:34 Il s'agit du plus puissant séisme
00:03:36 qui a frappé le Royaume à ce jour.
00:03:38 Tanguy Hamon, journaliste de la rédaction,
00:03:41 est avec nous à 7h.
00:03:42 Quelles sont les dernières informations,
00:03:44 les derniers éléments dont vous disposez ?
00:03:47 -Le bilan est dramatique,
00:03:49 puisqu'on a passé le cap du millier de morts.
00:03:51 1 037 morts, pour être précis,
00:03:53 et 1 204 blessés, dont 721 sont dans un état critique.
00:03:57 On peut malheureusement penser
00:03:59 que ce bilan va continuer de gonfler
00:04:02 au fil de la soirée et du week-end.
00:04:04 Ces morts et ces blessés sont retrouvés
00:04:06 sous les décombres des bâtiments effondrés.
00:04:09 Les endroits les plus touchés
00:04:11 sont la province d'Alaouz, au sud de Marrakech,
00:04:15 puisque c'est là que l'épicentre du séisme s'est trouvé.
00:04:18 Les villes de Taroudante, Chichawa, Ouarzazate et Marrakech
00:04:22 sont évidemment très touchées.
00:04:24 C'est à Marrakech, comme on le voit sur les images,
00:04:27 qu'on a vu certaines images fleurir.
00:04:29 Un minaret s'est écroulé sur la place Djemaa El Fna,
00:04:32 une place très connue des touristes.
00:04:34 On a pu voir des débris joncher les rues de la Médina,
00:04:38 le quartier qui se trouve au coeur de Marrakech.
00:04:41 -Tanguy, il s'agit du plus puissant séisme
00:04:45 qui a frappé le Royaume à ce jour.
00:04:48 -Exactement.
00:04:50 Le Maroc avait déjà connu deux séismes dévastateurs
00:04:53 durant son histoire.
00:04:54 En 2004, le plus récent, un séisme de magnitude 6,3
00:04:58 sur l'échelle de Richter avait fait 628 morts
00:05:01 dans la province d'Al-Hosseïma.
00:05:04 En 1960, un tremblement de terre terrible
00:05:07 avait ravagé Agadir, avec plus de 12 000 morts.
00:05:10 Il était à l'époque de 5,7 sur l'échelle de Richter.
00:05:14 -Merci beaucoup, Tanguy.
00:05:15 On fera le point avec vous à 18h, un nouveau point complet,
00:05:19 puisque, on le sait, la situation peut évoluer
00:05:22 et évolue d'ailleurs d'heure en heure.
00:05:24 Nous recueillons des témoignages
00:05:26 depuis le début de la journée sur ces news.
00:05:28 Je vous propose d'écouter celui d'une Marocaine
00:05:32 qui habite à Marrakech.
00:05:34 Elle était sur notre antenne.
00:05:36 -On a senti que la maison a commencé à bouger.
00:05:40 Les murs, tout ce qui est portable,
00:05:43 tout ce qui est dans la cuisine, les affaires, la vaisselle et tout,
00:05:47 ils ont commencé à tomber.
00:05:48 La maison a commencé à bouger vraiment très vite.
00:05:52 Là, on a compris, on a dit,
00:05:54 "C'est un troublement de terre."
00:05:56 On a pris nos enfants,
00:05:58 on avait deux petites filles à la maison,
00:06:00 avec ma mère et ma soeur.
00:06:01 Donc, on a essayé de prendre les petites filles,
00:06:04 de prendre ma mère qui était malade,
00:06:06 elle n'est pas arrivée de sortir de la maison.
00:06:09 On a réussi directement vers la porte.
00:06:11 On a essayé d'ouvrir la porte,
00:06:13 on n'arrive pas tellement au mur,
00:06:15 il bouge à gauche, à droite, la porte aussi bouge.
00:06:18 Finalement, on a réussi à ouvrir la porte.
00:06:20 Là, on a sorti.
00:06:22 L'immeuble où on habite, il bouge à gauche, à droite.
00:06:25 Tous les immeubles, en fait, dans la résidence.
00:06:28 C'était grave ce qu'on a vécu hier.
00:06:30 On n'a jamais vu ça, on n'a jamais vécu ça.
00:06:33 Même ma mère, elle m'a dit qu'elle l'a déjà vue
00:06:37 avant les troublements de terre,
00:06:39 mais c'était jamais comme ça.
00:06:41 C'était jamais comme ça.
00:06:42 Donc voilà, jusqu'à maintenant, on est dehors,
00:06:45 on a peur de rentrer à la maison.
00:06:47 -Effectivement, ce n'est jamais un séisme aussi puissant,
00:06:51 on n'a jamais touché le Maroc, on l'entendait
00:06:54 dans la voix de cette habitante,
00:06:56 une habitante terrorisée, une population terrorisée.
00:06:59 On le comprend bien, la question à cette heure
00:07:01 est bien évidemment celle des secours,
00:07:03 on va y revenir, mais aussi cette question des risques,
00:07:07 de répliques puissantes, est-ce que cela peut arriver ?
00:07:09 Élément de réponse avec le sismologue Jérôme Vandervoorde.
00:07:13 -Il y a déjà de très nombreuses répliques,
00:07:16 seulement elles sont de taille relativement plus petite
00:07:19 que le choc principal.
00:07:21 Il y a eu déjà des répliques de magnitude 5,
00:07:23 il peut y en avoir encore,
00:07:25 et donc ces répliques, évidemment,
00:07:27 comme souvent dans ce genre de séisme
00:07:30 où le choc principal a fragilisé un grand nombre d'édifices,
00:07:34 les répliques peuvent, elles, bien que de magnitude plus petite,
00:07:38 faire à nouveau tomber des murs et des choses,
00:07:40 et donc la recommandation que les gens se mettent
00:07:43 à l'écart des bâtiments endommagés
00:07:45 et sur des places loin des bâtiments est la bonne.
00:07:48 -Effectivement, ça fait froid dans le dos,
00:07:51 Jean-Michel Fauvergue, on comprend bien,
00:07:53 une nuit cauchemardesque, une population terrorisée,
00:07:56 il va falloir, au fond, à présent,
00:07:58 qu'une aide internationale se mette en place,
00:08:01 c'est ça aussi l'enjeu.
00:08:02 -C'est un fléau, c'est une peine immense, d'ailleurs,
00:08:07 et non seulement, évidemment, pour l'ensemble des Marocains,
00:08:11 mais pour beaucoup de Français
00:08:13 qui ont des liens indirects avec le Maroc,
00:08:16 ou qui ont des liens indirects avec le Maroc.
00:08:18 On a beaucoup de liens avec le Maroc,
00:08:20 le Maroc était ce protectorat français
00:08:23 jusque dans les années 55,
00:08:24 on a continué à avoir des liens avec ce pays,
00:08:27 on a aussi quelques différents,
00:08:29 mais aujourd'hui, on ne va pas les exposer,
00:08:32 on a des liens confraternels avec le Maroc,
00:08:35 et ça fait beaucoup de peine que de voir ces effondrements,
00:08:41 de voir ces pertes de vie.
00:08:42 Pour répondre à votre question,
00:08:44 l'aide internationale est nécessaire et importante,
00:08:47 et d'ailleurs, je constate que le président de la République,
00:08:51 le gouvernement français ont rapidement réagi
00:08:54 et se mettent à disposition pour envoyer des aides
00:08:58 dès que le gouvernement marocain sera prêt à les recevoir.
00:09:03 C'est une bonne chose que d'aider ce pays,
00:09:06 il faut déployer tout ce qu'on peut déployer
00:09:09 pour aider ce pays frère.
00:09:10 On va s'interroger sur l'urgence des recherches dans un instant,
00:09:16 on sera avec Christophe Bézadi, ONG Pompier Urgence Internationale,
00:09:19 il nous éclairera sur cette question,
00:09:21 mais c'est vrai que cela nous marque aujourd'hui
00:09:24 cette catastrophe naturelle, ce séisme au Maroc,
00:09:27 puisque Jean-Michel Fauvergue le rappelait.
00:09:29 Nous avons des liens particuliers.
00:09:31 -Il y a des liens, comme Jean-Michel le soulignait,
00:09:34 des liens historiques et des liens qui continuent aujourd'hui
00:09:38 de souder ces deux pays.
00:09:40 La communauté française au Maroc est, à ma connaissance,
00:09:43 la première communauté étrangère à avoir des biens,
00:09:46 que ce soit des résidences secondaires
00:09:48 ou même à habiter au Maroc,
00:09:50 pour ce qui est d'une population de retraités notamment.
00:09:54 Pour revenir à ce que vous disiez, Olivier, il y a un instant,
00:09:58 les équipes marocaines de secours
00:10:01 sont particulièrement déjà bien formées
00:10:04 et bien dotées en matériel et autres.
00:10:06 Elles ont évidemment besoin de l'aide internationale
00:10:10 qui va arriver dans les heures qui viennent,
00:10:12 mais il est intéressant de pointer leur efficacité.
00:10:15 Ils ne sont pas à ce point désemparés
00:10:17 comme l'ont été les Turcs, par exemple,
00:10:20 lors du séisme qui avait ravagé le pays.
00:10:23 Il y a un an, à peu près.
00:10:25 Ils sont très bien organisés, ils sont bien équipés.
00:10:29 Il faut, vu l'ampleur du désastre, plus d'aide.
00:10:33 Dans ces cas-là, il y a une solidarité internationale
00:10:36 qui est infaillible.
00:10:38 Cette solidarité internationale, on le voit à Karim Zeribi,
00:10:42 systématiquement, elle est infaillible.
00:10:44 Elle est infaillible et indispensable,
00:10:47 ce qui montre que dans un monde qui est complexe,
00:10:51 qui est fait aussi de conflits, de confrontations,
00:10:53 on sait, dans les moments les plus ultimes, les plus graves,
00:10:57 être encore solidaires et faire preuve de fraternité
00:11:00 entre les peuples et les nations.
00:11:02 J'ai envie de transmettre mes condoléances
00:11:06 aux familles marocaines qui ont été touchées,
00:11:08 plus de 1 000 morts, et aux familles franco-marocaines,
00:11:11 parce qu'on a énormément de Français d'origine marocaine
00:11:14 qui ont de la famille au Maroc.
00:11:16 Je ne suis pas d'origine marocaine,
00:11:18 mais j'ai ma sœur qui vit au Maroc depuis plus de 30 ans
00:11:21 et qui a installé sa famille là-bas.
00:11:23 Elle est à Casablanca, et même à Casablanca,
00:11:26 parce qu'on parle de Marrakech, les secousses...
00:11:28 -Elle vous a témoigné de ces secousses,
00:11:31 qu'elle a ressenties ?
00:11:32 -Mes parents ont eu effectivement très peur,
00:11:34 comme toutes les familles qui ont un lien
00:11:37 avec les personnes qui sont là-bas,
00:11:39 et elle a rassuré en indiquant qu'elle avait ressenti
00:11:42 des secousses.
00:11:43 C'était quand même, je dirais, un tremblement de terre
00:11:46 de magnitude 7.
00:11:47 J'écoutais un spécialiste des tremblements de terre
00:11:51 qui disait qu'à Gadir, quand il y avait eu plus de 13 000 morts,
00:11:54 c'était magnitude 5,8.
00:11:56 Là, c'est 30 fois plus important.
00:11:58 -Ca dit la violence de ce séisme.
00:12:00 -Il faut absolument qu'il y ait cette mobilisation internationale,
00:12:04 et elle a lieu, et on la salue.
00:12:06 Le président Macron a tout de suite proposé une aide.
00:12:09 Nos régions aussi, je le dis,
00:12:11 je salue l'action de Renaud Muselier,
00:12:14 les régions du sud de la France,
00:12:16 avec Carole Delga, Occitanie,
00:12:18 avec l'Assemblée territoriale Corse,
00:12:20 donc Siméonie,
00:12:21 les trois ont fait un geste très fort de soutien.
00:12:25 L'Algérie, pays voisin, qui s'est aussi mis à disposition,
00:12:29 malgré les relations de tension qui existent entre ces deux pays.
00:12:32 Là, il faut aller au-delà de tous les désaccords
00:12:36 pour aider le peuple marocain, nos amis marocains,
00:12:39 à passer ce drame,
00:12:42 à la fois sur le plan humanitaire,
00:12:44 mais aussi sur le plan de la construction qui sera à venir.
00:12:47 Il faut être à leur côté.
00:12:48 -On attend des témoignages depuis le Maroc,
00:12:51 mais les liaisons semblent compliquées,
00:12:53 on peut le comprendre avec la situation sur place.
00:12:56 En tout cas, un travail des secouristes
00:12:58 est en train de se mettre en place.
00:13:00 Vous soulignez l'efficacité, Jonathan Siksou,
00:13:03 des équipes marocaines.
00:13:04 On va en parler avec Christophe Bézazi,
00:13:06 pompier de la Pompier-Sécurité civile de l'ONG,
00:13:09 Pompier Urgence Internationale.
00:13:11 Christophe Bézazi, bonjour.
00:13:13 Merci d'avoir accepté notre invitation
00:13:15 pour nous éclairer sur ce qui se passe
00:13:17 au niveau des secours en ce moment.
00:13:20 On le sait, dans le cas d'un séisme comme cela,
00:13:23 les secours doivent agir très vite.
00:13:25 C'est ça, la clé.
00:13:27 -Bonjour à vous.
00:13:30 Effectivement, nous sommes dans une situation
00:13:34 où à plus de 14 heures,
00:13:36 un séisme s'est produit hier soir à 23 heures.
00:13:41 Ce que ça veut dire,
00:13:42 c'est que certaines personnes étaient dans leur lit,
00:13:46 des familles nombreuses,
00:13:47 les Marocains sont souvent avec des familles nombreuses,
00:13:50 des douars, ce sont des petits hameaux
00:13:53 qui sont éparpillés par-ci, par-là,
00:13:55 et aussi des villes plus ou moins importantes.
00:13:58 Donc, une région très montagneuse, bien sûr, difficile d'accès.
00:14:01 En tout cas, les secours locaux marocains
00:14:04 mettent tout en oeuvre.
00:14:05 Ils ont mis un pont aérien
00:14:08 pour, bien sûr, apporter les premiers vivres
00:14:12 et ainsi que tout le matériel nécessaire par hélicoptère
00:14:16 dans des lieux plus ou moins reculés.
00:14:19 Vous l'avez dit à juste titre, 6,8 par expérience.
00:14:23 C'est énorme. J'étais en Turquie, c'était 7 et quelques,
00:14:26 mais déjà, c'était des bâtiments qui ont eu du mal à résister.
00:14:30 Malheureusement, je pense que je crains le pire.
00:14:34 -C'est-à-dire que là, à 7 heures,
00:14:36 on parlait d'un bilan déjà énorme, plus de 1 000 morts, 1 037 victimes.
00:14:40 Il faut s'attendre à ce que ce bilan s'alourdisse
00:14:43 dans les heures et les jours qui viennent.
00:14:45 C'est ce qu'il faut comprendre.
00:14:47 -Tout à fait. Si j'assistais sur le +14,
00:14:51 ça veut dire qu'on est à +14 heures après le séisme,
00:14:54 à quelque chose près, je ne vais pas compter.
00:14:56 Donc, si déjà, à +14 heures,
00:14:57 on dénombre 1 000 et quelques personnes mortes,
00:15:01 malheureusement, oui, je pense que...
00:15:03 Je ne veux pas m'avancer sur des chiffres,
00:15:05 mais on dépassera largement.
00:15:08 -Alors, comment...
00:15:10 Vous nous disiez que vous étiez intervenu en Turquie
00:15:12 après un séisme.
00:15:13 Comment s'organisent les unités de recherche, justement ?
00:15:17 Quels sont les moyens déployés ou, en tout cas, les moyens nécessaires ?
00:15:20 -Alors, voilà.
00:15:22 Étant, bien sûr, avec les pompiers de l'urgence internationale
00:15:26 basée à Limoges,
00:15:27 donc c'est une ONG qui est classifiée INSARAG.
00:15:32 Donc c'est un agrément international
00:15:38 qui est sous les figes de l'ONU.
00:15:43 -Malheureusement, pourtant, allez-y.
00:15:45 -Oui, pardon.
00:15:46 -Allez-y, on avait un autre problème de liaison.
00:15:49 Continuez. -Oui, c'est normal.
00:15:51 Je disais que, voilà,
00:15:52 pompiers d'urgence internationale sous les figes de l'ONU.
00:15:55 L'ONU, bien sûr, a eu l'information en direct.
00:15:57 -On a un petit problème de...
00:16:02 -C'est le classement INSARAG.
00:16:03 Donc, voilà, il y a toute une organisation qui est faite dans ce sens.
00:16:07 Chaque pays dans le monde propose, bien sûr,
00:16:10 leur aide au niveau de l'ONU.
00:16:13 Et c'est là que, justement,
00:16:14 une fois que l'aide internationale est demandée,
00:16:16 l'organisation se fait.
00:16:18 Je peux vous garantir que ça marche comme des roulettes.
00:16:20 -Donc là, vous êtes prêt à partir au Maroc ?
00:16:22 -Alors, moi, je suis au Maroc.
00:16:25 Là, je suis au Maroc. Je vais arriver sur place.
00:16:27 Là, j'ai fait une pause.
00:16:28 J'arrive là, tout à l'heure.
00:16:29 J'étais autour de Marrakech.
00:16:32 Voilà. Je peux vous dire, par autour des infos que j'ai,
00:16:35 il y a beaucoup de villages qui ont été rasés,
00:16:37 complètement rasés,
00:16:39 des douars, comme je vous disais tout à l'heure.
00:16:41 Ce sont des maisons qui sont construites de pierre.
00:16:45 On le voit sur des images.
00:16:47 Elles sont construites de pierre et d'une espèce de...
00:16:50 Pardon. Des maisons qui sont construites de terre
00:16:53 avec une espèce de torchis et de pierre.
00:16:56 Donc, bien sûr, 6,8.
00:16:58 C'est impossible que ça résiste à une telle magnitude.
00:17:00 -Quelle est l'atmosphère, l'état d'esprit...
00:17:02 -Ces petites maisons.
00:17:04 -Quelle est l'atmosphère, l'état d'esprit des premiers Marocains
00:17:07 que vous avez pu croiser en arrivant ?
00:17:09 -Alors, vous savez, l'information est très vite diffusée
00:17:14 parce que, bien sûr, maintenant, grâce aux réseaux sociaux,
00:17:16 c'est allé très vite.
00:17:17 Alors, vous savez, ce sont des gens très croyants,
00:17:19 aux Marocains, bien sûr.
00:17:21 Et la première chose qu'ils disent, voilà...
00:17:23 J'espère que Dieu nous apportera aide.
00:17:24 J'espère que Dieu nous apportera aide.
00:17:27 Grâce à ça, le fait qu'ils soient très croyants,
00:17:29 ça les aide un petit peu
00:17:31 parce que, bien sûr, ils sont conscients de la catastrophe.
00:17:34 Ils sont conscients que, malheureusement,
00:17:36 le bilan va s'alourdir.
00:17:38 Donc, il y a une solidarité qui est en train d'être mise en place
00:17:41 parce que ça, c'est de nature de la population marocaine.
00:17:45 C'est une solidarité et l'accueil.
00:17:49 Donc, je sais qu'il y aura...
00:17:51 Pardon, on a été coupé. Voilà.
00:17:53 Je disais, je sais qu'il n'y aura aucun problème
00:17:55 au niveau de la solidarité.
00:17:56 Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'au niveau des secours marocains,
00:17:58 tout est mis en place pour pouvoir répondre le plus possible,
00:18:02 le plus rapidement possible.
00:18:03 Ceci étant, je pense que les moyens
00:18:05 vont certainement être à un moment donné insuffisants.
00:18:07 C'est pour ça que j'espère de tout cœur
00:18:09 que l'aide internationale sera demandée.
00:18:10 Avant de vous libérer, Jonathan Sixsou,
00:18:12 soulignez l'efficacité des secours marocains.
00:18:15 Là encore, c'est ce que vous constatez sur place en arrivant.
00:18:18 Oui, tout à fait. Je peux vous garantir que oui,
00:18:22 je constate l'efficacité des secours marocains.
00:18:24 J'avais entendu tout à l'heure aussi une chose
00:18:26 que j'aimerais bien souligner.
00:18:27 Une personne qui avait sur notre chaîne
00:18:28 qui avait souligné des bâtiments antisismiques.
00:18:31 Je peux vous garantir aussi que tous les nouveaux bâtiments
00:18:35 d'extrême urgence...
00:18:38 Alors, Christophe Bezzazi, malheureusement,
00:18:44 la liaison, et on le comprend bien sur place,
00:18:47 la liaison, malheureusement, est assez mauvaise.
00:18:50 Nous allons essayer de vous recontacter plus tard sur ces news.
00:18:52 On va suivre l'évolution des secours, bien évidemment.
00:18:56 Et vous êtes un relais de choix, effectivement, pour nous,
00:19:00 pour nous raconter, pour témoigner l'avancée des secours sur place.
00:19:04 Merci, Christophe Bezzazi, ONG Pompiers Urgence Internationale,
00:19:08 depuis le Maroc.
00:19:09 Nicolas Arnouf, conseiller des Français au Maroc,
00:19:12 qui est également avec nous dans un instant.
00:19:13 Vous vouliez réagir, Jean-Michel Fauvergne ?
00:19:15 Oui, je voulais juste dire que la problématique
00:19:18 des secours immédiats, quels qu'ils soient,
00:19:22 aujourd'hui, dans ces zones-là, c'est le problème des répliques aussi.
00:19:25 C'est-à-dire que les secours doivent être eux-mêmes sécurisés
00:19:29 pour faire correctement leur travail.
00:19:31 Parce que si vous allez sur une zone
00:19:35 dans laquelle va se poursuivre des répliques
00:19:38 et que vous envoyez au tapis toute une colonne de pompiers,
00:19:43 le résultat est...
00:19:44 C'est à prendre en compte.
00:19:45 Tout ça est à prendre en compte, effectivement.
00:19:47 Mais effectivement, le professionnalisme des pompiers
00:19:53 et des secours sur place est à souligner.
00:19:57 Allez-y, on va retrouver le peuple marocain.
00:20:00 Ce que nous disait M. Bézazit très justement,
00:20:01 c'était qu'il y avait dans cette configuration
00:20:06 deux éléments importants dans la réaction du peuple marocain.
00:20:08 C'est un peuple qui est très croyant,
00:20:10 qui se tourne vers la spiritualité,
00:20:11 une forme de fatalisme, mais qui n'annihile pas l'action.
00:20:18 Et puis la solidarité.
00:20:19 Je peux vous dire que là va se mettre un élan de solidarité,
00:20:22 certes à l'échelle internationale,
00:20:23 mais surtout à l'échelle locale.
00:20:25 Dans la proximité, tous les Marocains vont se mobiliser.
00:20:29 Certains vont certainement aller sur place,
00:20:31 proposer aussi de pouvoir accueillir et héberger
00:20:35 ceux qui n'ont plus de maison aujourd'hui.
00:20:37 C'est vrai qu'il nous parlait de nouveaux bâtiments
00:20:39 qui étaient antisismiques,
00:20:40 parce qu'ils sont construits sur les normes,
00:20:42 notamment dans les grandes villes.
00:20:43 Mais là, beaucoup de villages entourant Marrakech
00:20:46 ont été touchés.
00:20:47 C'est des vieux villages, avec des constructions,
00:20:50 j'allais dire un peu primaires, avec des pierres,
00:20:53 avec des constructions très anciennes.
00:20:54 Et là, on voit bien que c'est là que le mal s'est produit.
00:20:58 Tout s'est écroulé.
00:21:00 Des habitants sont certainement encore sous les décombres.
00:21:03 C'est vrai que le nombre de morts risque de croître encore
00:21:06 dramatiquement et malheureusement, il ne faut pas qu'on soit,
00:21:11 je pense, de ce côté-là, angélique, parce que c'est un drame.
00:21:17 - Là, les liaisons, en tout cas, sont compliquées.
00:21:19 Nous devions avoir un témoignage, mais on le comprend bien,
00:21:22 les liaisons avec le Maroc sont assez difficiles.
00:21:25 Néanmoins, nous avons réussi cet après-midi à joindre
00:21:29 Gérard Lanvin, l'acteur qui est installé à Marrakech
00:21:32 depuis de longues années.
00:21:33 Je vous propose d'écouter son témoignage.
00:21:36 - On a eu un moment tellement heureux avec nos Bleus.
00:21:39 Et puis, tout d'un coup, c'est comme à la banque,
00:21:41 crédit-débit, il faut payer l'addition du moment heureux.
00:21:44 Et j'ai un coup de fil de ma famille qui me dit,
00:21:47 voilà, tout tremble.
00:21:48 On ne sait pas ce qui se passe.
00:21:49 Ca dure 22 secondes, c'est 22 secondes terrifiantes.
00:21:53 Beaucoup de gens, ils viennent hors saison,
00:21:55 c'est-à-dire maintenant.
00:21:56 Voilà, qu'est-ce qui va arriver aujourd'hui ?
00:21:59 Est-ce que tout le monde va fuir et faire que cette économie
00:22:02 sur laquelle fonctionne ce pays,
00:22:06 et notamment une ville comme Marrakech,
00:22:08 va devenir complètement obsolète ?
00:22:12 - Et puisque c'est vrai que Marrakech,
00:22:14 connu, c'est une ville touristique.
00:22:16 Beaucoup de Français y vont, Jonathan Sik-Souha.
00:22:19 - L'économie marocaine, il est vrai,
00:22:21 en grande partie basée sur le tourisme.
00:22:23 Comme vient de le souligner Gérard Lanvin,
00:22:26 c'est la période creuse désormais,
00:22:28 la rentrée scolaire ayant eu lieu il y a une semaine.
00:22:31 Les catastrophes naturelles, sauf d'ampleur considérable,
00:22:36 je pense notamment à des tsunamis en Asie
00:22:38 qui avaient fait des catastrophes profondes
00:22:41 dans le sens durable du terme,
00:22:42 des tremblements de terre n'ont jamais été une rupture,
00:22:46 mais cassurent dans une économie touristique,
00:22:49 même des pays ravagés,
00:22:50 comme on parlait de la Turquie,
00:22:52 la Turquie demeure une destination touristique majeure en Europe.
00:22:57 Donc, indépendamment de la catastrophe humaine
00:23:00 à laquelle on assiste et à laquelle on va assister,
00:23:03 je pense que sur ce point précis que vous soulevez,
00:23:06 il n'y a pas d'inquiétude particulière à avoir.
00:23:09 Le Maroc va rester une destination touristique
00:23:12 prisée des Français, des Européens, des Américains.
00:23:15 Le Maroc est un pays ami des Etats-Unis
00:23:18 et beaucoup d'Américains, de plus en plus d'Américains,
00:23:21 aiment aller passer leurs vacances au Maroc.
00:23:23 Si vous voulez passer la détresse et la catastrophe humaine,
00:23:26 il n'y a pas, je pense, d'inquiétude à avoir
00:23:29 sur l'avenir de l'économie marocaine
00:23:31 dans ce domaine spécifique qu'est le tourisme.
00:23:33 -Et en tout cas, à court terme, Jean-Michel Fauvergue le soulignait,
00:23:37 c'est la question d'une réplique éventuelle qui peut se poser.
00:23:40 On en parlera, on y reviendra à 18h
00:23:42 avec Renaud Toussaint, directeur de recherche au CNRS,
00:23:45 spécialiste sur ces questions du séisme.
00:23:48 On verra tout cela avec lui à 18h.
00:23:50 D'autres personnes témoigneront également sur notre antenne.
00:23:54 On va marquer une très courte pause.
00:23:56 On va revenir dans un instant sur un autre sujet d'actualité,
00:23:59 la Coupe du monde, qui s'est politisée hier,
00:24:01 peut-être, que vous avez regardé la cérémonie d'ouverture.
00:24:04 Le discours d'Emmanuel Macron, vous avez entendu les sifflets.
00:24:07 Le chef de l'Etat, Hué, qu'est-ce que cela révèle ?
00:24:10 On va le voir avec nos invités.
00:24:12 Restez avec nous sur CNews.
00:24:13 -De retour sur le plateau de "Punchline Weekend".
00:24:16 Bienvenue, si vous nous rejoignez, pour décrypter l'actualité,
00:24:20 pour débattre autour de ce plateau.
00:24:22 Jean-Michel Fauvergue, Karim Zeribi, Jonathan Cixous.
00:24:25 Dans un instant, on va revenir sur ces sifflets,
00:24:28 qui visaient Emmanuel Macron hier au Stade de France
00:24:31 pour l'ouverture de la Coupe du monde.
00:24:33 Mais avant, on fait un point complet sur l'actualité.
00:24:36 -Bonjour, Olivier. Bonjour à tous.
00:24:38 On parle de l'actualité internationale,
00:24:40 ce terrible séisme de magnitude 7 sur l'aisselle de Richter,
00:24:43 qui a frappé le Maroc hier dans la nuit,
00:24:46 à 72 km au sud-ouest de Marrakech.
00:24:48 Le bilan provisoire est critique.
00:24:50 Il fait maintenant état d'au moins 1 037 morts
00:24:52 et 1 204 blessés, dont 721 dans un état grave.
00:24:55 Emmanuel Macron a exprimé son soutien.
00:24:57 Il a proposé son aide quant au premier secours,
00:25:00 un sujet sur lequel on reviendra largement
00:25:02 dans "Punchline Weekend" dans quelques instants.
00:25:05 Le pape s'est également exprimé face à cette catastrophe
00:25:08 dans un télégramme envoyé au Maroc par le secrétaire d'Etat
00:25:11 et numéro 2 du Vatican, Pietro Parolin.
00:25:14 Il a partagé sa solidarité pour les Marocains,
00:25:16 frappés dans la chair et le coeur par cette tragédie, a-t-il écrit.
00:25:20 La vague de chaleur qui frappe la France
00:25:22 est un épisode de canicule inédit.
00:25:24 14 départements du centre de Val-de-Loire
00:25:27 et de l'île de France restent placés en vigilance orange
00:25:30 par Météo France.
00:25:31 Les 36 degrés devraient être atteints dans le centre de la France.
00:25:35 C'est la date de la première vigilance orange,
00:25:37 canicule déployée durant un mois de septembre
00:25:40 depuis la mise en place du dispositif en 2004.
00:25:43 -Merci beaucoup.
00:25:44 Félicités, on vous retrouve à 18h
00:25:46 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:25:48 Dans un instant, on va revenir sur ces sifflets
00:25:51 qui ont visé Emmanuel Macron hier au Stade de France.
00:25:54 Mais avant, on fait un point sur l'actualité du jour.
00:25:57 Ce séisme au Maroc le plus puissant qui a touché le Royaume.
00:26:00 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:26:02 Les victimes sont à déplorer au moins 1204 blessés
00:26:05 après une nuit cauchemardesque.
00:26:07 La population le comprend est terrorisée.
00:26:10 L'épicentre du séisme enregistré au sud-ouest de Marrakech.
00:26:13 On va en parler tout de suite avec notre invité,
00:26:16 qui est à Rabat, Nicolas Arnoulf, conseiller des Français au Maroc.
00:26:20 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:26:23 Je le disais, vous êtes basé à Rabat,
00:26:25 ville épargnée, néanmoins,
00:26:27 ville qui a ressenti les secousses.
00:26:31 Oui, alors, très précisément, 23h11,
00:26:35 l'équivalent de ce que nous avons ressenti à 400 km,
00:26:38 c'était l'équivalent de 4,8.
00:26:41 Donc un mouvement assez important qui a déclenché des sorties,
00:26:45 des foules dans les rues pour se protéger.
00:26:49 Et voilà, quelques minutes après,
00:26:53 moi, je réside dans un quartier
00:26:55 où il y a l'héliport de la gendarmerie royale,
00:26:57 qui est en charge de la sécurité civile,
00:27:00 l'équivalent de la sécurité civile en France.
00:27:03 Les hélicoptères se sont mis immédiatement en branle.
00:27:07 Et j'ai reçu, plutôt ce matin,
00:27:09 beaucoup d'appels de compatriotes français établis au Maroc
00:27:13 pour des points de situation, pour savoir ce qu'il fallait faire.
00:27:17 On a un problème de liaison, Nicolas Arnoulf,
00:27:21 qu'on va peut-être retrouver tout de suite.
00:27:23 Je ne sais pas si vous nous entendez.
00:27:25 Le conseiller des Français au Maroc, en liaison avec nous.
00:27:28 Vous nous disiez beaucoup de Français.
00:27:29 On vous a appelés.
00:27:31 Est-ce qu'on a une idée du nombre de Français
00:27:34 impactés par le séisme à cette heure ?
00:27:37 Non, on ne peut pas...
00:27:40 On a des problèmes de liaison,
00:27:45 on le comprend, avec le Maroc.
00:27:47 On essaiera de recontacter Nicolas Arnoulf.
00:27:49 On va voir si, effectivement,
00:27:51 il y a une amélioration au niveau de la liaison.
00:27:54 Les dégâts touchent aussi les télécommunications.
00:27:57 C'est pour ça que c'est difficile, aujourd'hui,
00:28:00 d'avoir des lisions claires avec le Maroc.
00:28:02 On essaiera tout à l'heure. On y reviendra à 17h.
00:28:05 Je vous le disais, dans l'actualité,
00:28:07 l'ouverture de la Coupe du monde de rugby qui se politise.
00:28:10 Emmanuel Macron a été hué hier par le public du Stade de France.
00:28:15 Vous l'avez peut-être entendu, si vous regardez le match.
00:28:17 C'était lors de son discours avant le coup d'envoi du match.
00:28:20 Je vous propose de regarder la séquence.
00:28:23 On en parle.
00:28:24 -Emmanuel Macron va donc reprendre la parole.
00:28:27 Acclamations
00:28:30 -Amis du rugby...
00:28:31 Acclamations
00:28:35 ...du monde en France,
00:28:37 pleines de cette audace,
00:28:39 de ce panache que vous chérissez comme nous...
00:28:43 -Jonathan Cixous, on entend clairement ses sifflets.
00:28:47 Selon vous, c'est le meilleur moment
00:28:50 pour vous, pour vous, pour vous,
00:28:52 pour les sifflets ? C'est le meilleur des sondages ?
00:28:56 -Non. Si vous voulez, en rugby,
00:28:59 comme dans les différents précédents matchs de foot,
00:29:02 souvenez-vous, ces derniers mois, il y a une détestation
00:29:07 de la personne même d'Emmanuel Macron,
00:29:09 qui frise l'irrationnel, qu'on soit d'accord ou pas,
00:29:12 avec sa politique. On assiste, depuis les Gilets jaunes,
00:29:16 depuis la réforme des retraites, encore plus,
00:29:19 à une haine viscérale d'Emmanuel Macron.
00:29:21 -Cette haine s'est révélée hier au Stade de France ?
00:29:24 -Non, mais si le président n'y était pas allé,
00:29:27 on aurait critiqué Macron de ne pas avoir assisté
00:29:30 à l'ouverture de cette Coupe du monde.
00:29:33 Il y va, on le critique, il est hué.
00:29:37 Ensuite, est-ce que les dizaines de milliers de spectateurs
00:29:41 qui sont réunis dans cette arène
00:29:45 ont envie d'entendre parler de l'audace, du panache ?
00:29:48 Ils ne sont pas là pour écouter un discours politique.
00:29:51 Ce qui est vraiment plus touchant,
00:29:53 en revanche, que sur les faux pas du chef de l'Etat,
00:29:58 c'est que pour faire ce petit discours,
00:30:01 qui a été hué,
00:30:02 Emmanuel Macron a raté les 24 premières heures
00:30:05 du sommet du G20 à New Delhi.
00:30:07 Même que les enjeux sont nettement plus importants,
00:30:10 et qu'il est le premier à nous dire
00:30:13 que les enjeux mondiaux le sont,
00:30:15 et qu'on peut le concevoir,
00:30:16 il préfère sécher, si vous me permettez l'expression,
00:30:20 les ouvertures du G20 et les premières réunions du G20,
00:30:23 même si dans l'absolu, c'est vrai, ce n'est pas très grave,
00:30:27 mais le chef de l'Etat n'est pas en campagne pour une réélection.
00:30:31 Il n'a pas à gratter quelques points pour se faire plus populaire.
00:30:34 -Il n'avait pas sa place au Stade de France ?
00:30:37 -Je ne connais pas le protocole des Coupes du monde de rugby.
00:30:41 Je ne sais pas s'il avait à tenir un discours devant le public.
00:30:44 -En tout cas, sa présence, on la comprend.
00:30:47 -On n'aurait pas compris...
00:30:49 -Il aurait pu se montrer en tribune, mais là, faire un discours...
00:30:53 -Sur le discours, on n'aurait pas compris son absence.
00:30:58 -Est-ce qu'il avait à faire un discours ?
00:31:00 -Dès G20, il y en aura d'autres.
00:31:02 La Coupe du monde de rugby en France,
00:31:05 il va falloir attendre longtemps pour qu'il y en ait d'autres.
00:31:09 Est-ce qu'il devait faire un discours ?
00:31:12 C'est ça, votre question, Olivier ?
00:31:14 Est-ce que c'était le temps d'un discours du chef de l'Etat ?
00:31:18 -Je pense qu'il n'est pas vain que le président de la République,
00:31:23 en tant que tel, c'est-à-dire représentant de la nation,
00:31:27 puisse venir et ouvrir cette Coupe du monde
00:31:30 en disant quelques mots.
00:31:33 D'ailleurs, sur la 2e partie de son discours,
00:31:36 quand il a stigmatisé l'équipe de France,
00:31:39 il a stigmatisé le public en disant "les bleus", etc.
00:31:42 Je pense que ce discours-là, c'est quelque chose...
00:31:45 -Il a encouragé.
00:31:47 -On a vu que les sifflets ont cessé,
00:31:49 qu'effectivement, il y avait tout le public derrière les bleus.
00:31:54 Donc je pense que oui, c'était sa place,
00:31:58 bien plus qu'au G20, d'ailleurs, c'était sa place ici.
00:32:01 Mais moi, ce que je regrette,
00:32:03 c'est qu'on n'arrive pas à faire la différence
00:32:06 entre un président de la République
00:32:08 en tant que tel qui représente la nation
00:32:11 et une cérémonie de cette importance-là.
00:32:14 C'est un vrai honneur de recevoir cette Coupe du monde
00:32:18 et de ne pas faire la différence
00:32:22 entre le président de la République
00:32:24 dans ses fonctions et homme politique
00:32:27 ayant imposé la réforme des retraites.
00:32:30 C'est de ça qu'il s'agit.
00:32:31 -Vous nous dites que quand on siffle le chef de l'Etat,
00:32:35 on siffle la France ?
00:32:36 -Dans ce cas précis, oui.
00:32:38 Quand on siffle le chef de l'Etat au Stade de France,
00:32:41 on siffle, c'est ce que nous dit M. Trudeau.
00:32:43 -Je dirais simplement et très directement
00:32:46 qu'autant je peux être d'accord sur le fait
00:32:49 qu'il n'y ait pas d'approbation avec la politique
00:32:52 menée par Emmanuel Macron,
00:32:53 qu'il y ait des désaccords profonds,
00:32:56 des mécontentements, des incompréhensions,
00:32:58 et je pourrais énumérer pas mal de sujets
00:33:01 sur lesquels les Français sont en désamour
00:33:04 envers le président de la République.
00:33:06 Autant siffler le président de la République
00:33:09 qui vient introduire le 3e événement sportif
00:33:11 à l'échelle de la planète,
00:33:13 chez nous, sur notre sol, dans notre pays,
00:33:16 avant l'ouverture de cette Coupe du monde,
00:33:18 avec une équipe de France qui va jouer derrière,
00:33:21 je pense que plus que de le siffler,
00:33:24 pour ceux qui ne l'aiment pas,
00:33:25 je voudrais qu'il n'applaudisse pas son discours.
00:33:28 Mais le siffler, je trouve que ça,
00:33:30 à l'échelle du monde, non pas qu'Emmanuel Macron soit la France,
00:33:34 c'est le peuple français, c'est la nation française,
00:33:38 nous tous ensemble faisons la France,
00:33:40 donc il n'y a pas un homme par procuration
00:33:42 qui nous représenterait, je n'y crois peu.
00:33:45 En revanche, il y a le respect d'une fonction
00:33:48 qui doit être respectée à l'échelle internationale.
00:33:52 Lorsqu'il va au G20, les gens respectent la France.
00:33:55 Emmanuel Macron, la France.
00:33:57 Et là, en l'occurrence, nous, peuple de France,
00:34:00 donnons l'impression de ne pas respecter la fonction
00:34:03 qui est occupée par Emmanuel Macron,
00:34:05 de même par quelqu'un d'autre, et qui l'était hier.
00:34:08 Et c'est ça, moi, qui me chagrine un petit peu.
00:34:11 C'est que nous ne sachions pas, dans cet événement-là,
00:34:15 à un moment donné, prendre un peu sur nous,
00:34:17 ne pas le siffler.
00:34:19 Certes, ne pas l'inonder d'applaudissements,
00:34:22 je l'entends, évidemment, même s'il est venu pour ça,
00:34:25 parce qu'il adore, il a envie d'être aimé,
00:34:27 il a un ego surdimensionné, mais peu importe.
00:34:30 Ne le sifflons pas, ne l'applaudissons pas,
00:34:33 mais ne faisons pas en sorte que nous puissions braver,
00:34:37 marcher sur la fonction présidentielle,
00:34:39 qui est une fonction respectable.
00:34:41 -Pour décrypter ces sifflets, il y a Franck Léman,
00:34:44 président de la Fédération française des supporters de rugby.
00:34:48 Il est en liaison avec nous.
00:34:49 Franck Léman, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:34:53 Vous avez entendu trois points de vue,
00:34:55 après les sifflets visant le chef de l'Etat hier.
00:34:58 Vous, comme supporter, comme président des supporters de rugby,
00:35:02 vous pouvez décrypter ces sifflets ?
00:35:04 -Tout d'abord, bonjour.
00:35:06 Moi, je n'apprécie vraiment pas ces sifflets,
00:35:09 mais je n'ai pas non plus apprécié les sifflets,
00:35:12 même la présence du discours de Bill Beaumont.
00:35:14 Pour moi, ça tient du même principe.
00:35:17 On est français, on ne respecte pas grand-chose.
00:35:19 -Vous pouvez préciser, quand vous parlez de ce discours,
00:35:23 pardonnez-moi, on a mal entendu.
00:35:25 -Le discours de Bill Beaumont, le président de World Rugby.
00:35:28 -Ah, d'accord. -Justement, l'ouverture.
00:35:31 Je pense que ça tient du même système.
00:35:34 C'est dommage de ne pas respecter ces choses-là.
00:35:37 C'est comme si on ne respectait pas le serment olympique.
00:35:40 Ca serait aussi dommage,
00:35:42 mais c'est aussi l'enthousiasme des supporters français
00:35:46 qui emmène ça.
00:35:47 -Vous diriez qu'il y a de l'enthousiasme,
00:35:49 mais il y a, de la part des supporters français,
00:35:52 un mauvais ressenti, c'est ce qu'on comprend,
00:35:55 par rapport au président de la Fédération internationale de rugby ?
00:35:59 -Non, pas du tout.
00:36:00 Je pense que c'est surtout que les supporters
00:36:02 ont dû trouver le temps un peu trop long.
00:36:05 -Très bien.
00:36:06 -Ils étaient très pressés de voir le match.
00:36:08 -C'est à dire que, au fond, les supporters,
00:36:11 pour eux, les discours, à la fois du président français,
00:36:15 mais également celui du président de la Fédération internationale,
00:36:19 n'avaient pas lieu d'être avant le match au Stade de France.
00:36:23 -C'est trop long d'attente.
00:36:24 -Trop long. Vous vouliez voir du sport.
00:36:27 -Je voudrais vous poser une question.
00:36:29 -Les supporters étaient là pour voir du rugby.
00:36:32 -Karim Zeribi ?
00:36:33 -Monsieur Lehmann, moi, j'ai été surpris,
00:36:35 effectivement, de ces sifflets, non pas parce que j'attendais
00:36:39 que le Stade de France approuve et inonde d'applaudissements
00:36:43 le président de la République, mais c'est l'état d'esprit du rugby
00:36:46 auquel on est habitué en général.
00:36:49 On ne siffle pas les Marseillaises, on respecte l'adversaire.
00:36:52 On est capables, me semble-t-il, en rugby,
00:36:55 de faire, je dirais, peut-être, ce que l'on n'apprécie pas.
00:36:58 Là, en l'occurrence, j'ai l'impression
00:37:01 que le public s'est lâché, comme on le ferait
00:37:03 dans un autre sport, que je ne citerai pas,
00:37:06 puisque c'est souvent celui-là qu'on met en parallèle.
00:37:09 -Les valeurs du rugby un peu bafouées avec ces sifflets ?
00:37:13 -Je veux dire, ce public, toujours, j'ai envie de dire,
00:37:16 bon enfant, derrière ses couleurs, derrière son équipe,
00:37:19 derrière sa nation. Là, on a eu le sentiment
00:37:22 qu'il y avait une forme de petite entorse qui était faite.
00:37:25 Ça veut vraiment dire que ça va mal,
00:37:27 entre le président et le peuple de France.
00:37:30 -Franck Léman, qu'est-ce que vous répondez ?
00:37:33 -Je pense simplement que l'impatience a gagné.
00:37:36 Ça fait 4 ans qu'on attend cette Coupe du monde.
00:37:39 Ça fait 4 ans que c'est long.
00:37:42 On a une équipe de France qu'on voulait voir jouer.
00:37:46 Voilà, la cérémonie a été trop longue.
00:37:50 -Donc, voilà, on essaie de chercher des explications.
00:37:53 Et en fait, c'est tout simplement le fait
00:37:55 que la cérémonie était trop longue
00:37:57 et les supporters étaient impatients de voir le match
00:38:00 et qu'ils ont sifflé un discours qui les ennuiait.
00:38:03 -Vous devriez faire de la politique.
00:38:06 -Il n'y avait pas de politique pour vous.
00:38:08 Vous ne faites pas de politique. Vous restez avec nous,
00:38:11 puisqu'on va parler à présent de Sandrine Rousseau.
00:38:15 On a parlé des sifflets d'Emmanuel Macron,
00:38:18 mais l'événement ne plaît pas à tout le monde,
00:38:21 cette Coupe du monde, visiblement, à l'extrême gauche,
00:38:24 puisqu'avant le coup d'envoi du match d'ouverture,
00:38:27 la députée Sandrine Rousseau a dénoncé des codes virilistes.
00:38:31 Elle parlait notamment du hacka.
00:38:33 -On peut se dire que oui, il y a des équipes de femmes.
00:38:36 On ne va pas se mentir sur le fait
00:38:38 qu'il y a une profonde inégalité femmes-hommes dans le sport.
00:38:41 On ne va pas se mentir sur le fait que le sport masculin
00:38:45 est ultra-valorisé par rapport au sport féminin.
00:38:48 C'est une inégalité aux hommes.
00:38:50 On arrête de se mentir là-dessus.
00:38:52 Oui, c'est une compétition qui met en évidence
00:38:54 des codes ultra-virilistes.
00:38:56 Il n'y a pas de sujet là-dessus.
00:38:58 C'est pour ça que je ne vais pas regarder les matchs.
00:39:01 Je vais juste pouvoir répondre à des questions de journalistes.
00:39:05 -Juste avant de vous entendre, je vous propose de voir
00:39:08 cette séquence qui montre un hacka,
00:39:11 mais il n'est pas pratiqué par des femmes.
00:39:13 Regardez.
00:39:14 -Maintenant, t'es un putain !
00:39:16 T'es un putain ! T'es un putain !
00:39:18 -T'es un malouillé !
00:39:21 -T'es un rabat !
00:39:23 -Ce n'est pas la Corée !
00:39:25 C'est pas la Guadeloupe !
00:39:27 -En tout cas, Jonathan Sixou,
00:39:29 on voit à travers les déclarations de Sandrine Rousseau,
00:39:32 c'est l'idéologie woe qu'elle comporte
00:39:35 depuis bien longtemps maintenant.
00:39:37 Cette Coupe du monde, c'est du pain béni pour elle
00:39:40 pour porter cette idéologie.
00:39:42 -Sandrine Rousseau n'est plus dans l'idéologie,
00:39:45 elle est dans le radicalisme depuis fort longtemps.
00:39:48 Elle s'appuie sur n'importe quelle branche
00:39:50 qui peut passer sur son passage.
00:39:52 Je vois qu'elle déplore l'image du pays
00:39:56 à travers cette cérémonie viriliste, etc.
00:39:59 Sandrine Rousseau n'a pas daigné
00:40:01 prendre son téléphone pour tweeter quoi que ce soit
00:40:05 après le viol sordide de Cherbourg.
00:40:09 Sandrine Rousseau fait partie de ces gens
00:40:12 qui ont des indignations à géométrie variable.
00:40:15 Et de ce fait-là, sa parole est totalement discréditée.
00:40:19 Elle peut continuer du fait de son statut
00:40:24 de députée de la République, d'avoir les micros
00:40:27 qui se tendent vers elle pour dire tout ce qu'elle veut.
00:40:31 Je n'ai pas plus de choses à commenter de sa part.
00:40:34 C'est navrant d'entendre un représentant de la République
00:40:37 tenir de tels propos, mais c'est son fond de commerce,
00:40:41 il faut faire du buzz, et on le sait depuis le début.
00:40:43 Il faudrait que tout le monde s'accorde
00:40:46 à ne plus relayer les propos de cette femme.
00:40:48 - Jean-Michel Fauvert, Karim Zérébi,
00:40:50 votre réaction à ces propos ?
00:40:52 - Il y a définitivement deux camps
00:40:54 qui ne sont pas de grandeur et de valeur égale.
00:40:57 Il y a ceux qui se placent du côté des valeurs de la France,
00:41:02 du sport, de l'envie de voir ces équipes-là jouer,
00:41:07 de jouir de ces moments importants.
00:41:10 Et puis il y en a d'autres, chagrins,
00:41:13 depuis qu'ils sont nés, sans doute,
00:41:15 qui s'opposent à tout et qui donnent
00:41:17 une idéologie politique à tout
00:41:19 avec ce wokisme en transparence.
00:41:22 En fait, moi, je pense que dans leur cerveau,
00:41:26 à ces gens-là, ça doit être construit
00:41:29 comme un ballon de rugby, en surpression,
00:41:31 avec des rebonds improbables à l'intérieur.
00:41:34 Mais je vais vous dire ce qui se passe aussi.
00:41:36 Je pense que tous, autant qu'ils sont,
00:41:39 Sandrine Rousseau, les filles, etc.,
00:41:41 ils souffrent d'un mal qui s'appelle l'athasagoraphobie.
00:41:44 - Expliquez-nous.
00:41:45 - L'athasagoraphobie, c'est la phobie
00:41:48 d'être ignoré ou oublié.
00:41:50 Et je pense que la moindre chose,
00:41:53 la moindre festivité est pour eux une occasion
00:41:57 de sortir de leur boîte en disant "Coucou, on est là,
00:42:00 pensez à nous", de dire une grosse bêtise
00:42:02 et qui fait les commentaires de l'actualité.
00:42:05 - La presse de gauche Libération s'en est prise
00:42:10 à la cérémonie d'ouverture au Stade de France
00:42:13 de la Coupe du Monde.
00:42:14 Tour Eiffel, vin rouge, parfum, gastronomie.
00:42:17 C'était les images de la France rétro,
00:42:19 c'était les images de la France terroire,
00:42:22 cette cérémonie, un spectacle imaginé
00:42:24 par Jean Dujardin, qui incarnait un boulanger.
00:42:27 Pour l'Ibée, c'est une carte postale,
00:42:29 une France qui sent la naphtaline,
00:42:31 une France rance.
00:42:33 On va demander à Franck Léman ce qu'il en pense,
00:42:36 mais Karim Zéribi, pourquoi il y a une certaine presse,
00:42:39 notamment à gauche,
00:42:41 pourquoi on n'aime pas cette France-là,
00:42:43 qui a fait notre histoire ?
00:42:45 Qu'est-ce qui préférerait voir une cérémonie
00:42:47 avec des rodeos, des dealers ?
00:42:49 - Exagérons rien, quand Sandrine Rousseau parle,
00:42:52 j'aimerais qu'on parle de ce qu'elle dit,
00:42:54 et qu'on ne dise pas LFI,
00:42:56 parce que je connais Alexis Corbière,
00:42:58 députée LFI, passionnée de rugby,
00:43:00 qui était certainement le premier supporter.
00:43:03 - C'est vrai.
00:43:04 - Ce que je veux dire,
00:43:06 c'est qu'on ne fait pas l'essentiel,
00:43:08 tout ce qui se passe,
00:43:09 quel que soit le sujet qu'on évoque.
00:43:12 Sur Sandrine Rousseau,
00:43:13 je suis assez d'avis avec Jonathan,
00:43:15 je l'ai déjà dit sur ce plateau.
00:43:17 On en fait un peu trop.
00:43:19 - C'est ce qu'elle cherche, le buzz ?
00:43:21 - Bien sûr.
00:43:22 - Toutes ses sorties sont quasiment commentées.
00:43:25 Tu te rends compte de l'aubaine qu'on lui fait ?
00:43:28 Il faut qu'on arrête.
00:43:29 Elle dit n'importe quoi,
00:43:31 donc on est dessus.
00:43:32 Le haka, c'est une danse,
00:43:35 et ce sont des chants rituels maoris.
00:43:38 Si elle s'intéressait un peu avant de commenter,
00:43:41 si elle se renseignait un peu,
00:43:43 c'est dans le récit national de ce peuple.
00:43:46 C'est pour ça que les femmes peuvent danser
00:43:48 et faire le chant du haka aussi,
00:43:50 parce qu'il a une dimension spirituelle pour eux.
00:43:53 On les respecte ou pas, les peuples ?
00:43:55 Même s'ils ne nous ressemblent pas.
00:43:58 Si elles les respectent,
00:43:59 elles respectent le haka,
00:44:01 c'est une dimension de leur dimension.
00:44:03 Ensuite, sur l'inauguration,
00:44:05 je peux comprendre qu'on ne les trouve pas extraordinaires,
00:44:08 mais on n'allait pas opposer
00:44:10 la France des terroirs avec la France d'aujourd'hui.
00:44:13 - On va demander à Franck Léman.
00:44:15 - Cessons d'opposer la France et les Français entre eux.
00:44:18 C'est ce que fait Libération.
00:44:20 - Il parle de la France-Rance.
00:44:22 On va demander à Franck Léman,
00:44:24 président de la Fédération française et supporter de rugby.
00:44:27 - Je voulais dire que ce n'est pas nouveau
00:44:30 qu'il y a une obsession de la détestation
00:44:32 de la part d'une gauche médiatique.
00:44:35 - On l'a vu avec le Puy du Fou récemment.
00:44:37 - Depuis qu'il est ouvert et qu'il a du succès
00:44:40 et qu'il est criblé par notamment cette presse-là.
00:44:44 Mais il y a cette obsession, cette détestation
00:44:47 d'une France qui existe, d'une France du réel.
00:44:51 C'est des gens qui peuvent habiter à la campagne.
00:44:54 Ca existe, la campagne.
00:44:55 Ils peuvent habiter dans des petites villes,
00:44:58 où les apéros-saucissons existent.
00:45:01 - On va demander à Franck Léman,
00:45:03 la France du rugby, la France des supporters,
00:45:07 c'est quelle France ?
00:45:09 C'est la France, tout simplement ?
00:45:11 - C'est la France, tout simplement,
00:45:13 et dans toutes ses composantes,
00:45:15 hommes-femmes.
00:45:17 Pour rappeler à Sandrine Rousseau qu'il y a des femmes dans le rugby.
00:45:20 - Il y a des femmes passionnées, qui jouent aussi,
00:45:23 dans les tribunes, et qui jouent bien.
00:45:26 - Un très bon exemple,
00:45:27 à la Fédération française des supporters de rugby,
00:45:30 nous avons 36 % de présidentes d'associations.
00:45:34 - Donc, effectivement,
00:45:36 il y a une présence féminine dans ce sport,
00:45:39 également, et du côté des supporters,
00:45:41 on le voit de plus en plus,
00:45:43 de femmes qui s'intéressent au rugby,
00:45:45 au rugbyman.
00:45:46 - C'est fortement intégrateur, le rugby.
00:45:49 Regardez l'image de l'équipe de France.
00:45:51 C'est pas de la monographie.
00:45:54 Il y a des gens de partout, très diverses,
00:45:59 avec un esprit d'équipe extraordinaire,
00:46:01 et une envie de porter le maillot bleu, blanc, rouge,
00:46:04 qui est extraordinaire, de la part de tous.
00:46:06 Il faut arrêter de dire n'importe quoi.
00:46:10 - C'est ça qui est important, cette France très diverse,
00:46:13 composée de Français de diverses origines,
00:46:16 qui mènent un même combat,
00:46:18 portent le même maillot, ont le même objectif,
00:46:21 faire gagner nos couleurs, notre équipe.
00:46:23 Et là, on a des discours politiques
00:46:25 qui viennent non pas créer de la cohésion,
00:46:28 mais qui viennent fracturer, diviser,
00:46:30 et qui, peut-être, ne sont pas heureux
00:46:33 de voir, effectivement, cette capacité de la France
00:46:36 d'agréger des parcours, des cultures, des profils différents
00:46:40 pour aller vers des valeurs communes.
00:46:42 - On arrive au terme, c'est passionnant,
00:46:44 de ce débat,
00:46:45 c'est passionnant de parler de l'univers de rugby,
00:46:48 effectivement, qu'on aime, autour de ce plateau,
00:46:52 et puis que certains semblent détester,
00:46:54 on s'interroge, on s'est interrogé pourquoi.
00:46:57 - Un grand merci, merci beaucoup,
00:46:59 Franck Léman, président de la Fédération française
00:47:02 des supporters de rugby, d'avoir été avec nous.
00:47:04 On va marquer une très courte pause.
00:47:07 On va revenir sur cette actualité du jour,
00:47:09 le terrible séisme au Maroc.
00:47:11 On aura des témoignages des invités,
00:47:13 qui vont nous aider à comprendre ce qui s'est passé
00:47:16 et à nous éclairer sur la situation sur place.
00:47:19 On va parler avec nous sur ces news.
00:47:21 Punchline Weekend revient.
00:47:22 ...
00:47:25 - Il est 18h de retour sur le plateau de Punchline Weekend.
00:47:28 Bienvenue, si vous nous rejoignez,
00:47:30 pour vous accompagner cet après-midi
00:47:32 autour de ce plateau.
00:47:34 Jean-Michel Fauvergue, Karim Zeribi, Jonathan Cixous
00:47:37 et Tanguy Hamon, dans un instant,
00:47:39 on va revenir sur ce séisme qui a touché le Maroc,
00:47:41 bilan terrible qui ne cesse de s'alourdir.
00:47:44 On en parlera avec nos invités,
00:47:46 des témoignages également à suivre.
00:47:48 Mais avant, féliciter Kindoky,
00:47:50 le point sur les dernières informations.
00:47:52 -Dans l'actualité internationale,
00:47:54 le Kremlin impose des élections locales et régionales
00:47:57 dans les territoires annexés d'Ukraine,
00:48:00 avec des candidats dont près de la moitié
00:48:02 n'ont jamais vécu dans ce pays.
00:48:04 En Russie, les votes ont commencé hier et dureront 3 jours.
00:48:07 Avec ces élections, le Kremlin importe et impose
00:48:10 les partis politiques russes.
00:48:12 Il légitime et renforce ainsi l'administration occupante.
00:48:15 Le G20 qui a démarré aujourd'hui,
00:48:17 représentant des 19 principales économies mondiales
00:48:20 et de l'Union européenne, se réunissent à New Delhi,
00:48:23 en Inde, pendant 2 jours.
00:48:25 Depuis ce matin, ils peinent à avancer
00:48:27 sur les thèmes du climat et de l'Ukraine.
00:48:29 Ils ont dénoncé l'emploi de la force
00:48:31 en déclarant qu'il n'y a pas de quoi être fier
00:48:34 sans toutefois mentionner la Russie.
00:48:36 En France, un effort de solidarité est demandé
00:48:39 aux distributeurs de carburant par le gouvernement.
00:48:42 Alors que les prix de l'essence ont repassé la barre
00:48:45 et les opérations de vente ont pris coûtant,
00:48:47 la ministre de la Transition énergétique
00:48:50 a annoncé réunir mardi tous les distributeurs
00:48:53 pour leur demander cet effort de solidarité.
00:48:55 -Merci beaucoup. Félicités, Kindo Kikolor.
00:48:58 On le retrouve à 18h30 pour un point complet sur l'actualité.
00:49:01 A la une, aujourd'hui, ce puissant séisme
00:49:04 qui a fait au moins 1 300... 1 037 victimes la nuit dernière,
00:49:07 au moins 1 204 blessés.
00:49:09 Le bilan ne cesse de s'alourdir.
00:49:11 L'épicentre du séisme enregistré
00:49:14 à 23h11 se situait dans la province d'Al-Aouz,
00:49:16 au sud-ouest de la ville de Marrakech.
00:49:19 C'est une destination très prisée,
00:49:21 donc des touristes étrangers.
00:49:23 Il s'agit du plus puissant séisme
00:49:25 qui a frappé le Royaume-Un à ce jour.
00:49:27 Tanguy Hamon, de la rédaction de CNews,
00:49:30 nous a rejoints. Vous suivez l'évolution de la situation.
00:49:33 Tanguy, quels sont les derniers éléments dont vous disposez ?
00:49:36 -Eh bien, le bilan a dépassé le cap du millier de morts,
00:49:40 avec très précisément 1 037 morts,
00:49:43 1 204 blessés, dont 721 dans un état critique.
00:49:47 On peut donc craindre que ce bilan ne cesse de s'alourdir
00:49:50 au fil de la soirée et du week-end.
00:49:52 Ces morts et ces blessés ont été retrouvés
00:49:55 sous les décombres des bâtiments qui se sont écroulés
00:49:58 lors du séisme.
00:49:59 Les endroits les plus touchés sont la province d'Al-Aouz,
00:50:02 au sud de Marrakech,
00:50:04 et à cet endroit que l'épicentre du séisme s'est trouvé.
00:50:07 Les villes de Taroudant, Chichawa, Ouarzazate et Marrakech
00:50:11 sont aussi très touchées.
00:50:12 D'ailleurs, on a vu des images à Marrakech
00:50:15 avec un minaret écroulé sur la fameuse place Jemaa Elfnayn,
00:50:19 une place prisée des touristes.
00:50:21 On a pu voir aussi des débris joncher les rues de la Médina,
00:50:26 le quartier qui se trouve au coeur de Marrakech.
00:50:28 -Tanguy, il s'agit donc du plus puissant séisme
00:50:31 qui a frappé le pays, le royaume, à ce jour.
00:50:33 -Exactement, le plus puissant en termes de magnitude.
00:50:37 Le Maroc avait déjà été touché par de forts séismes,
00:50:42 comme on voit à l'écran, il y a plusieurs années.
00:50:45 En 2004, 628 morts à Al-Hoseima
00:50:49 après un séisme de magnitude 6,3 sur l'échelle de Richter.
00:50:53 Et en 1960, plus de 12 000 morts à Agadir
00:50:57 avec un séisme de 5,7 sur l'échelle de Richter
00:50:59 qui avait complètement rasé la vie.
00:51:01 -Merci, Tanguy.
00:51:02 Tanguy Hamon suit l'évolution de la situation sur place au Maroc.
00:51:06 On va prendre la direction du Maroc de Rabat.
00:51:09 On va retrouver Nicolas Arnoulf.
00:51:11 Conseiller des Français au Maroc.
00:51:14 Bonjour, merci d'être avec nous sur CNews.
00:51:18 Rabat, ville plutôt épargnée à cette heure-là.
00:51:21 Vous êtes conseiller des Français au Maroc.
00:51:24 Beaucoup de Français ont été impactés par ce séisme.
00:51:28 Quelles sont les nouvelles que vous pouvez nous donner à cette heure ?
00:51:32 -Pour parler de Rabat,
00:51:34 ville dans laquelle je suis établi,
00:51:36 qui est à peu près à 400 km de l'épicentre,
00:51:40 on a ressenti quelque chose comme 4,8 sur l'échelle de Richter,
00:51:44 donc quelque chose d'assez sérieux
00:51:45 qui a généré plein de gens qui sont descendus de la rue.
00:51:51 C'est un premier point.
00:51:52 Le deuxième point, je réside proche de l'héliport
00:51:56 de la gendarmerie royale,
00:51:58 l'équivalent de la...
00:52:00 de la sécurité civile, pardonnez-moi,
00:52:06 qui sont partis quasiment immédiatement.
00:52:08 On ne peut pas répondre sur la question des Français
00:52:12 aujourd'hui qui ont été touchés.
00:52:14 Il faut avoir en tête néanmoins deux éléments.
00:52:16 Le premier, c'est que vous l'avez vu,
00:52:18 ce sont des zones rurales qui sont impactées.
00:52:21 Deuxième élément, donc peu touristiques, a priori.
00:52:25 Deuxième élément, on a une population franco-marocaine,
00:52:29 ça a été évoqué par nos chroniqueurs tout à l'heure,
00:52:33 qui est de l'ordre de 60 %,
00:52:35 donc fatalement, il y a une chance sur un millier
00:52:38 qu'il y ait quelques victimes, principalement franco-marocaines.
00:52:42 -Est-ce que vous étiez préparé à un tel scénario catastrophe
00:52:46 en vous installant au Maroc ?
00:52:49 Est-ce que c'est un risque, en tout cas,
00:52:51 qui est partagé aux Français qui s'installent au Maroc ?
00:52:54 -Merci de la question.
00:52:56 C'est l'occasion de saluer l'ambassade de France,
00:52:59 qui a été extrêmement réactive.
00:53:01 Nous avons un système de sécurité géré
00:53:05 par ce qu'on appelle des îlotiers,
00:53:06 bénévoles pour chacun des quartiers,
00:53:08 pour des zones géographiques.
00:53:10 Sur Rabat, dans les trois minutes,
00:53:12 et je n'exagère pas, dans les trois minutes,
00:53:14 les boucles ont été activées sur WhatsApp,
00:53:17 et dans les deux heures,
00:53:19 nos diplomates avaient déjà mis en place le numéro d'urgence.
00:53:22 Donc il faut vraiment saluer la performance
00:53:24 du ministère de l'Intérieur étrangère,
00:53:26 qui a été exceptionnelle.
00:53:28 Oui, on est au courant,
00:53:29 on a des comités de sécurité
00:53:32 qui ont lieu deux fois par an.
00:53:35 Le premier risque au Maroc, c'est la route, c'est très connu,
00:53:37 et le deuxième, ce sont les séismes.
00:53:39 Nous avions déjà fait des exercices de sécurité
00:53:42 il y a quelques années, en prenant pour hypothèse un séisme.
00:53:46 -Quelles sont justement les consignes
00:53:48 données en ce moment même à la population,
00:53:51 et plus particulièrement aux Français qui habitent au Maroc ?
00:53:55 -Alors...
00:53:58 En cas de vrai problème,
00:54:00 aujourd'hui, l'ambassade insiste
00:54:02 pour rappeler le numéro qui a été fourni.
00:54:06 Voilà, aujourd'hui, ça ne va pas plus loin.
00:54:10 Il n'y a pas d'assistance,
00:54:11 c'est pas le job, aujourd'hui, de l'ambassade,
00:54:16 de porter assistance directement, sauf en cas grave.
00:54:19 Et là, on peut les joindre.
00:54:22 On se repose plutôt sur les autorités marocaines,
00:54:26 qui, elles, sont en charge des opérations.
00:54:28 -Des autorités marocaines également très réactives.
00:54:31 Jonathan Sixous soulignait l'efficacité
00:54:34 des services de secours à cette heure.
00:54:37 -L'efficacité, d'une part, en termes d'équipement.
00:54:41 Les services marocains sont extrêmement bien équipés,
00:54:44 sont extrêmement bien formés.
00:54:45 Il y a énormément de coopération entre nos deux pays,
00:54:49 avec des pompiers qui viennent former les pompiers marocains.
00:54:52 Aucun doute sur l'efficacité de nos amis marocains.
00:54:58 Les compatriotes m'ont beaucoup sollicité, aujourd'hui,
00:55:03 sur la solidarité.
00:55:04 On est tous touchés dans notre cœur et dans notre chair
00:55:07 par ce drame.
00:55:11 Aujourd'hui, on est en train d'essayer, déjà,
00:55:14 d'organiser, avec des ONG, des envois de matériel,
00:55:18 notamment avec deux associations marseillaises,
00:55:20 que sont "Les sourires de Garibaldi"
00:55:22 et "Histoire de filles", basée à Marseille.
00:55:25 L'envoi d'un container rempli de matériel médical.
00:55:31 On est en train de discuter avec un transporteur maritime
00:55:35 pour que ça arrive le plus vite possible.
00:55:37 Et la deuxième chose sur laquelle je voulais insister,
00:55:40 ce sont les cagnottes, puisqu'on voit énormément de cagnottes
00:55:42 se mettre en place,
00:55:43 à la lumière, en particulier, de ce qui s'était passé
00:55:46 à l'époque de Notre-Dame-de-Paris.
00:55:48 J'appelle vraiment tous ceux qui nous écoutent
00:55:50 à faire très attention aux versements qu'ils vont faire.
00:55:53 Privilégier des organismes type Croix-Rouge.
00:55:58 Au Maroc, je diffuse sur mon compte Twitter
00:56:02 et sur mes réseaux sociaux le RIB de l'église au Maroc
00:56:08 qui se propose de reverser les dons aux croissants rouges.
00:56:12 Voilà, être extrêmement, comment dire,
00:56:15 précautionneux sur les dons que vous voulez faire.
00:56:18 On a tous envie d'être solidaires, faisant attention.
00:56:22 Solidarité, donc, oui, mais faites attention.
00:56:25 C'est le message que vous nous dites ce soir, Nicolas Arnouf.
00:56:28 Attention aux dons, attention à qui vous les adressez.
00:56:31 Privilégions les ONG connues, identifiées très clairement.
00:56:36 Parce que là, effectivement, on le sait,
00:56:38 ça peut être une source idéale pour les armes.
00:56:41 Et il y a un embouteillage.
00:56:44 Il y a un embouteillage aujourd'hui.
00:56:46 C'est-à-dire que là, je suis en contact
00:56:47 avec la direction générale de la santé à Rabat,
00:56:51 qui est chargée de coordonner les secours au niveau national.
00:56:55 Les propositions d'aide se multiplient.
00:56:59 Je crois qu'aujourd'hui, il faut laisser travailler
00:57:01 les Marocains et les autorités marocaines,
00:57:04 qui sont en train de dresser le bilan,
00:57:05 qui sont en train, toutes les deux heures,
00:57:08 de dresser une liste des besoins.
00:57:10 On verra plus clair dans peu de temps.
00:57:13 Les discussions vont s'entamer également
00:57:16 avec les autorités françaises,
00:57:18 les autorités européennes, les pays partenaires.
00:57:20 À ce moment-là, ça sera un autre jeu qui commencera.
00:57:24 Nous, dans l'urgence, on travaille avec des ONG
00:57:27 et on essaye de faire avancer les choses un peu plus vite.
00:57:30 Merci beaucoup, Nicolas Arnouf,
00:57:31 d'avoir accepté notre invitation ce soir
00:57:33 pour faire un point sur la situation au Maroc.
00:57:36 Nicolas Arnouf, conseiller des Français,
00:57:39 donc au Royaume du Maroc, vous lirez à l'urgence.
00:57:42 Je voulais juste préciser que dans un certain nombre d'ambassades,
00:57:46 et au Maroc en particulier,
00:57:47 vous avez, à côté de l'ambassadeur de France,
00:57:50 des attachés de sécurité intérieure,
00:57:52 des attachés de défense qui s'occupent de l'aspect militaire,
00:57:55 et des attachés de sécurité intérieure,
00:57:57 qui, au Maroc, étant commissaire divisionnaire,
00:57:59 ça peut être aussi un colonel de gendarmerie,
00:58:03 et qui s'occupent du relationnel avec la police, la gendarmerie locale,
00:58:08 mais aussi la sécurité civile et les formations qui sont programmées,
00:58:12 sont programmées en collaboration
00:58:15 avec ces attachés de sécurité intérieure.
00:58:17 La France a à peu près 92 à 94 ambassades
00:58:22 dans lesquelles il y a ces attachés de sécurité intérieure.
00:58:24 Sur ce que disait aussi le conseiller,
00:58:27 effectivement, la sécurité à l'étranger
00:58:31 est gérée de cette manière-là, avec des îlots,
00:58:34 des îlots de sécurité qui sont des Français,
00:58:38 qui collaborent,
00:58:39 et c'est organisé en général par les consuls ou les consuls généraux,
00:58:43 donc ça va assez rapidement
00:58:46 pour se mettre en branle, pour passer des messages, etc.
00:58:49 C'est assez bien fait d'une manière générale.
00:58:51 J'ai vécu ça, moi, au Gabon et au Mali.
00:58:54 - Alors, Nicolas Arnoult, allez-y.
00:58:56 - Un mot sur la solidarité et la manière dont elle s'organise.
00:58:59 C'est important, ça a été dit, ça a été précisé.
00:59:02 Pour éviter la déperdition
00:59:03 et le fait qu'il n'y ait pas suffisamment de concertation
00:59:07 dans les aides qui sont apportées,
00:59:09 il est absolument indispensable de passer par des professionnels.
00:59:12 - C'est ça.
00:59:13 - Et c'est très important,
00:59:14 parce que vous pouvez avoir de l'escroquerie humanitaire,
00:59:18 vous pouvez avoir aussi de la déperdition
00:59:20 dans les aides qui sont apportées à l'échelle internationale.
00:59:23 Et c'était dit, encore une fois,
00:59:25 je parlais des trois présidents de régions françaises
00:59:28 qui s'étaient unis,
00:59:29 Occitanie, Carole Delga, Renaud Muselier, région Sud,
00:59:33 et Simeoni, Assemblée des territoires alcooliques.
00:59:37 Ils ont dit qu'ils allaient aider,
00:59:38 mais que tout ça devait faire une concertation.
00:59:41 Il faut éviter que ça parte dans tous les sens.
00:59:43 Sinon, je dirais que c'est la nature même de l'aide
00:59:46 qui est pénalisée.
00:59:47 Donc il faut que ce soit très concerté
00:59:49 et il faut surtout qu'il n'y ait pas de déperdition.
00:59:51 Donc quand vous donnez,
00:59:52 quand vous faites acte de générosité,
00:59:54 tournez-vous vers des gens qui ont des garanties,
00:59:57 qui sont sérieux.
00:59:58 - Et le message est passé, donc, à Rémy Zéribi.
01:00:01 Alors, on va pouvoir essayer de bien comprendre ce phénomène,
01:00:05 ce phénomène de séisme qui a touché le Maroc.
01:00:07 Nous sommes en liaison avec le Dr Renaud Toussaint,
01:00:09 directeur de recherche au CNRS.
01:00:13 Merci, Dr Renaud Toussaint, d'avoir accepté notre invitation
01:00:16 pour nous éclairer.
01:00:18 Pour commencer, peut-être, rappelez-nous,
01:00:20 qu'est-ce que le phénomène de séisme,
01:00:22 de tremblement de terre,
01:00:23 qu'est-ce qui se passe très concrètement ?
01:00:25 - Ce qui se passe lors d'un séisme,
01:00:29 c'est que de l'énergie qui s'est accumulée
01:00:32 parce que des roches étaient déformées
01:00:34 sur des très longues périodes géologiques
01:00:37 et libérées sur une échelle de temps très courte,
01:00:43 ce qui génère...
01:00:44 Alors, ce qui a accumulé d'énergie,
01:00:46 c'est l'activité tectonique.
01:00:49 C'est, à grande échelle,
01:00:51 c'est la convergence de l'Afrique et l'Europe,
01:00:55 à peu près 5 mm par an.
01:00:58 À plus courte échelle,
01:01:00 vous avez l'haut atlas qui monte assez lentement,
01:01:05 avec une convergence à peu près de 1 mm par an
01:01:07 entre les deux côtés.
01:01:09 Et ça, ça peut s'accumuler sur des milliers d'années.
01:01:13 Et parfois, vous avez une zone plus fragile,
01:01:16 une faille qui se met à glisser sur un temps assez court,
01:01:21 qui peut faire quelques secondes à quelques dizaines de secondes.
01:01:24 Et ça, ça génère des vibrations,
01:01:27 des ondes sismiques qui se propagent.
01:01:29 Et ces vibrations vont secouer les bâtiments,
01:01:34 les structures, les gens.
01:01:36 Et c'est ça qui va pouvoir provoquer des dommages
01:01:39 qui peuvent être importants.
01:01:40 - Et cela, on ne peut pas le détecter, donc ?
01:01:44 - On détecte très bien les vibrations.
01:01:46 C'est à la base des détections de ces vibrations
01:01:51 avec des instruments qu'on arrive à indiquer
01:01:55 l'énergie qui a été libérée.
01:01:56 C'est la magnitude du séisme.
01:01:58 Donc ça, c'était un séisme de magnitude autour de 6,8 ou 6,9.
01:02:02 On arrive à localiser aussi l'endroit où la rupture
01:02:04 a commencé à se déclencher.
01:02:07 Avec les premières mesures,
01:02:08 ça a été estimé autour de 20 à 30 km.
01:02:12 Avec des mesures affinées,
01:02:14 au fur et à mesure où les heures ont passé aujourd'hui,
01:02:16 ça a été estimé plutôt à 10, 15 km,
01:02:19 plus proche de la surface.
01:02:21 Quand c'est plus proche de la surface,
01:02:22 ça secoue plus la surface.
01:02:24 Et donc les effets pour la même magnitude sont plus importants.
01:02:29 Par contre, on n'arrive pas encore à mesurer des déformations
01:02:35 qui vont prédire à quel moment un séisme a lieu.
01:02:38 Ce qu'on arrive à faire,
01:02:41 c'est étudier l'historique de la sismicité
01:02:43 et étudier aussi à quelle vitesse les choses se déforment,
01:02:48 ce qui nous donne une idée de l'énergie
01:02:51 qui potentiellement peut générer un séisme.
01:02:53 Donc on arrive à dire quelle est la probabilité,
01:02:55 sur une zone donnée,
01:02:57 qu'un séisme d'une certaine taille ait lieu
01:02:59 dans les dizaines d'années ou centaines d'années.
01:03:03 Alors justement, docteur,
01:03:05 cette probabilité au Maroc, elle était haute.
01:03:08 La région était connue comme sensible,
01:03:10 le sud-ouest de Marrakech plus précisément ?
01:03:13 Donc le Maroc est connu comme une zone sismique,
01:03:17 mais par contre,
01:03:21 un séisme de cette taille,
01:03:26 une magnitude qui fait presque 7,
01:03:28 ce n'est pas arrivé de mémoire d'hommes.
01:03:31 Et même quand on essaye d'étudier des séismes
01:03:34 qui ont eu lieu il y a des centaines d'années
01:03:36 ou il y a des milliers d'années,
01:03:37 on n'a plus beaucoup de moyens de mesurer exactement leur taille.
01:03:42 Donc a priori, la durée typique de récurrence
01:03:45 de ce genre de séisme au Maroc,
01:03:47 ça se compte probablement en milliers d'années.
01:03:49 Et là, on n'était pas extrêmement précis,
01:03:52 on savait qu'il y avait un risque sismique,
01:03:55 mais par contre, on n'attendait pas forcément
01:04:00 un séisme aussi important.
01:04:02 En tout cas, depuis qu'il y a des instruments
01:04:03 et depuis que les hommes...
01:04:05 Depuis la mémoire des hommes,
01:04:06 il n'y a pas eu de séisme aussi important au Maroc.
01:04:09 Il y a cette crainte...
01:04:10 Il y a cette crainte, effectivement, à présent,
01:04:13 on l'évoquait autour de ce plateau, c'est celle des répliques.
01:04:17 Est-ce qu'on peut craindre de nouvelles répliques
01:04:20 dans les heures, dans les jours qui viennent ?
01:04:21 Comment cela se passe ?
01:04:22 Alors, il serait tout à fait possible
01:04:26 qu'il y ait des répliques dans les heures,
01:04:29 les jours qui viennent, voire les semaines.
01:04:31 Il y a déjà eu une réplique de magnitude 5
01:04:35 autour de moins d'une heure après le 1er séisme.
01:04:39 Donc magnitude 5, par rapport à magnitude presque 7,
01:04:45 c'est à peu près...
01:04:46 C'est presque 1 000 fois moins d'énergie qui a été libérée.
01:04:49 Mais c'était assez clair.
01:04:50 Il y a eu beaucoup de petites répliques
01:04:52 de magnitude autour de 3
01:04:55 qui ont été détectées tout du long depuis.
01:04:58 Par contre, des répliques qui commencent à être plus importantes,
01:05:04 elles sont possibles.
01:05:05 On ne sait pas les prédire, mais ce ne serait pas surprenant.
01:05:09 Avant de vous libérer,
01:05:10 ce qu'on peut retenir, c'est qu'un séisme d'une magnitude 7,
01:05:13 c'est une énergie très importante
01:05:16 et des dégâts, on constate aujourd'hui, très importants.
01:05:20 Tout à fait.
01:05:21 Et ça a été ressenti, a priori, sur tout le Maroc et au-delà.
01:05:27 Il y a eu des dégâts importants jusqu'à Marrakech,
01:05:32 à Gadir, à Ouarzazate, qui sont à 100 km de l'hypocentre.
01:05:37 Il doit y avoir une faille qui fait sûrement
01:05:39 entre 40 et 60 km,
01:05:42 qui a glissé, une zone de glissement qui a glissé,
01:05:46 qui fait cette taille-là.
01:05:47 Il peut y avoir des ruptures qui ont été jusqu'à la surface.
01:05:49 C'est une zone...
01:05:51 En gros, c'est un morceau de montagne qui s'est élevé
01:05:54 sur quelque chose qui est un peu incliné à 20 degrés
01:05:57 par rapport à la verticale.
01:05:59 C'est ce qu'on appelle un mécanisme inverse.
01:06:01 Donc la contraction fait que la montagne s'est un peu soulevée
01:06:04 et a libéré beaucoup d'énergie.
01:06:06 -Un grand merci pour vos éclairages, Dr Renaud Toussaint.
01:06:10 Je vous le rappelle, vous êtes directeur de recherche au CNRS,
01:06:13 on l'a bien compris.
01:06:15 L'ampleur de ce séisme au Maroc,
01:06:18 un séisme qui n'était pas prévisible,
01:06:20 donc en tout cas, l'homme, aujourd'hui,
01:06:22 ça ne sait pas le faire.
01:06:23 Et on peut craindre des répliques dans les heures,
01:06:27 voire les jours qui viennent.
01:06:29 -Voire les semaines.
01:06:30 -Voire les semaines.
01:06:31 Donc, effectivement, il va falloir être vigilant.
01:06:33 Et c'est là où tous les services de secours
01:06:37 doivent se mettre en marche
01:06:39 pour anticiper une autre éventuelle catastrophe.
01:06:42 -Anticiper, vous avez entièrement raison.
01:06:43 Ça fait partie aussi de la préparation de base
01:06:47 de toute catastrophe naturelle.
01:06:50 En ce qui concerne la situation sismologique,
01:06:54 si je puis dire, du Maroc,
01:06:56 elle a toujours...
01:06:57 C'est directement en lien avec ce qui vient de nous être expliqué.
01:07:01 Elle a été un peu minorée.
01:07:02 C'est-à-dire que les risques sismiques au Maroc
01:07:05 sont du même niveau que les risques sismiques
01:07:07 sur la Côte d'Azur, en France.
01:07:09 Parce que ça dépend de la même plaque.
01:07:12 Et malgré le fait que le Maroc ait connu
01:07:15 des tremblements de terre bien plus importants,
01:07:18 ces décennies précédentes,
01:07:21 comme Tanguy nous l'a dit,
01:07:23 il y a le fait que les risques
01:07:28 n'ont pas été aussi pris en cause, si vous voulez,
01:07:32 que dans d'autres pays.
01:07:34 La Turquie, on y revient, parce que c'est aussi la même plaque,
01:07:37 elle est considérée comme étant une zone beaucoup plus à risque,
01:07:41 mais n'a jamais pris vraiment ces risques-là au sérieux.
01:07:45 En Asie, ça va aller en s'améliorant.
01:07:48 - J'ai raison, mais quand même...
01:07:50 - Il y a eu 45 000 morts en Turquie.
01:07:52 - Ah oui, c'est ça, bien sûr.
01:07:54 Et on voit comment les pays asiatiques,
01:07:57 le Japon par exemple, en premier lieu,
01:07:59 prend les choses très au sérieux,
01:08:01 là aussi depuis des dizaines d'années,
01:08:03 avec des constructions antisismiques rigoureuses.
01:08:06 La France, je pense notamment à Monaco et dans ses environs,
01:08:11 prend les choses au sérieux,
01:08:12 ça coûte beaucoup plus cher de construire des bâtiments
01:08:15 aux normes antisismiques.
01:08:17 - Le Maroc n'est peut-être pas encore tout à fait aussi...
01:08:20 On a vu que ça a eu lieu dans des zones rurales...
01:08:23 - C'est les quartiers les plus pauvres qui sont touchés.
01:08:26 - Le Maroc a pris en compte
01:08:28 cette dimension de normes antisismiques.
01:08:30 Mais effectivement, on parle de villages
01:08:32 en plein Marrakech, de zones très rurales,
01:08:35 où là, on est sur des constructions anciennes,
01:08:37 qui n'ont rien à voir avec ces normes.
01:08:39 Ce sont ces premiers bâtiments qui sont écroulés
01:08:41 et qui créent des dégâts humains considérables.
01:08:44 Mais sinon, sur les grandes métropoles,
01:08:47 aujourd'hui, que peuvent représenter Tangier, Casablanca, Rabat,
01:08:51 et même Marrakech, sur tous les nouveaux bâtiments,
01:08:53 c'est construit aux normes antisismiques.
01:08:55 - Jean-Michel Fauvéri.
01:08:57 - Oui, tout à l'heure, on disait
01:08:59 qu'on est à peu près sûr qu'il va y avoir des répliques.
01:09:02 Le spécialiste nous disait ça,
01:09:03 et on ne sait pas à quelle échelle de temps.
01:09:06 Ça peut durer plusieurs semaines.
01:09:07 Et qu'il fallait anticiper,
01:09:09 mais anticiper comment ?
01:09:11 A part évacuer les populations,
01:09:13 il n'y a aucune anticipation possible.
01:09:16 Et c'est justement là où le travail des secours
01:09:19 est un travail dangereux et périlleux.
01:09:22 Ils vont commencer à déblayer
01:09:24 pour retrouver des gens
01:09:27 qu'on espère vivants sous les décomptes,
01:09:30 mais au péril de leur vie, sans savoir
01:09:32 si ces répliques vont leur être fatales à certains.
01:09:35 - Tanguy Hamon, un grand merci pour vos précisions
01:09:38 sur les dernières informations.
01:09:40 Vous continuez à suivre l'évolution de la situation au Maroc.
01:09:43 On va rappeler le numéro de la cellule téléphonique ouverte
01:09:46 par l'ambassade de France au Maroc.
01:09:49 Vous voyez ce numéro à l'antenne, +212 537 68 99 0 0.
01:09:56 On continue de suivre l'évolution de la situation au Maroc.
01:10:01 On va marquer une très courte pause.
01:10:03 Dans l'actualité, Gérald Darmanin affiche sa détermination
01:10:07 à lutter contre le trafic de drogue.
01:10:09 Il a fait des annonces, on va y revenir.
01:10:11 Sont-elles suffisantes pour endiguer le phénomène ?
01:10:15 Vous nous donnerez vos avis.
01:10:17 On marque une pause. A tout de suite dans "Punchline Week-end".
01:10:20 De retour sur le plateau de "Punchline Week-end".
01:10:27 Bienvenue pour vous accompagner pour décrypter l'actualité
01:10:31 et débattre aussi.
01:10:32 Jean-Michel Fauvergue, Karim Zeribi et Jonathan Cixous.
01:10:35 On va revenir sur ces annonces de Gérald Darmanin
01:10:38 concernant la lutte contre le trafic de drogue.
01:10:40 Mais avant, on fait un point sur les dernières actualités.
01:10:44 C'est la députée Nancy Tekinoghi.
01:10:45 -Bonjour, Olivier. En Grèce, les inondations ont meurtrière,
01:10:49 frappent toujours le pays.
01:10:50 Les pompiers, épaulés par l'armée, portent secours
01:10:53 aux centaines d'habitants de villages bloqués en Tessaly.
01:10:56 Ces intempéries ont fait jusqu'à présent 10 morts.
01:10:59 Plus de 2850 personnes ont été secourues.
01:11:01 Le pape s'est exprimé face à la catastrophe
01:11:04 qui touche le Maroc dans un télégramme
01:11:06 envoyé par le secrétaire d'Etat et numéro 2 du Vatican,
01:11:09 Pietro Parolin. Il a partagé sa solidarité
01:11:12 avec les Marocains frappés dans la chair et le coeur
01:11:15 par cette tragédie.
01:11:16 La vague de chaleur qui frappe la France
01:11:18 est un épisode de canicule inédit.
01:11:21 14 départements du centre Val-de-Loire
01:11:23 et de l'Île-de-France restent placés en vigilance orange.
01:11:26 Il a fait jusqu'à 36 degrés cet après-midi.
01:11:29 Il s'agit de la première vigilance orange canicule
01:11:32 déployée durant un mois de septembre
01:11:34 depuis la mise en place du dispositif en 2004.
01:11:36 -Merci. Félicités. Félicités à qui on souhaite une belle soirée.
01:11:40 On se retrouve avec Mathieu Devese.
01:11:42 Dans l'actualité, Gérald Darmanin affiche sa détermination
01:11:46 à lutter contre les trafics de drogue.
01:11:48 On vous relève régulièrement la situation
01:11:51 inatte nable dans certains quartiers de France,
01:11:53 gangrénée par les dealers.
01:11:55 Dans une longue interview accordée à nos confrères du Parisien,
01:11:59 le ministre de l'Intérieur dévoile son plan
01:12:02 dans l'espoir de porter un coup fatal à ce fléau.
01:12:04 Précision, Maxime Lavandé.
01:12:06 -Gérald Darmanin, résigné, prêt à tout
01:12:09 pour éradiquer le trafic de drogue en France.
01:12:12 Dans une interview accordée au journal Le Parisien,
01:12:15 face au pessimisme de certains policiers,
01:12:17 le ministre de l'Intérieur estime que ce combat n'est pas perdu.
01:12:21 -Nous ne parvenons pas à éradiquer le trafic de drogue,
01:12:24 mais nous limitons l'ampleur et la puissance
01:12:27 des organisations criminelles.
01:12:29 Il faut contenir la pieuvre. C'est la bataille de Stalingrad.
01:12:32 -Interrogé sur une légalisation du cannabis voulu par certains députés,
01:12:37 Gérald Darmanin, nouveau, reste fermé à cette proposition.
01:12:40 -J'y suis très opposé, pas par idéologie,
01:12:43 mais par sens pratique, car ça ne marche pas.
01:12:45 Le marché légal ne remplace jamais le marché illégal.
01:12:49 C'est le cas partout où cela a été fait, au Canada ou au Portugal.
01:12:52 -Pour lutter plus efficacement contre le trafic de drogue,
01:12:56 Gérald Darmanin a annoncé la création
01:12:58 d'une unité d'investigation nationale
01:13:01 basée sur le modèle de la CRS 8 déployée dans les quartiers.
01:13:04 Elle a mis en place une centaine d'effectifs,
01:13:07 avec des chiens, des enquêteurs spécialisés dans le blanchiment,
01:13:11 des moyens technologiques.
01:13:12 Ces enquêteurs viendront en appui des services locaux
01:13:15 pour mener des opérations d'envergure,
01:13:18 soit en réaction, soit en prévention.
01:13:20 -Un combat de longue haleine,
01:13:22 mais qui semble porter ses fruits pour le ministre,
01:13:25 qui fait état de 1000 points de deal en moins d'un an
01:13:28 sur l'ensemble du territoire.
01:13:30 -Il faut contenir la pieuvre. C'est la bataille de Stalingrad.
01:13:34 -Éradiquer le trafic de drogue,
01:13:36 pour vous, est-ce que c'est tenable, Jean-Michel Fauvergue ?
01:13:39 La mission difficile, mais réalisable ou pas ?
01:13:42 -Il faut s'attaquer encore plus fortement
01:13:45 au trafic de drogue, c'est clair, c'est sûr.
01:13:47 Mais ce qu'a dit Gérald Darmanin,
01:13:49 il emploie des mots qui ont des significations particulières.
01:13:53 La pieuvre.
01:13:54 C'est quelque chose avec des tentacules
01:13:57 qui se répand un peu partout en France
01:14:01 et dans le monde.
01:14:02 -C'est déjà répandu.
01:14:04 -Et puis, il dit qu'il faut contenir la pieuvre.
01:14:07 Il dit pas...
01:14:08 Il dit qu'il faut éradiquer,
01:14:10 mais dans cette phrase-là... -Il faut tuer la pieuvre.
01:14:13 -Il faut contenir.
01:14:14 C'est-à-dire qu'à un certain moment,
01:14:16 le mal est là et il faut arriver à le bunkeriser
01:14:19 à un certain moment, peut-être pour ensuite mieux le réattaquer.
01:14:23 Mais les mots ont leur importance.
01:14:25 Il dit que c'est la bataille de Stalingrad.
01:14:28 Est-ce que c'est la bataille de Stalingrad
01:14:31 en URSS à la dernière guerre mondiale
01:14:33 ou la bataille de la place de Stalingrad ?
01:14:35 -A Paris, dans le nord de Paris, touchée par le trafic de drogue.
01:14:39 -Moi, je suis assez d'accord avec lui.
01:14:41 Il faut combattre ce fléau-là.
01:14:44 Il faut mettre les moyens.
01:14:46 J'attends d'avoir des précisions sur cette nouvelle unité
01:14:49 qu'il a...
01:14:51 dont il a déclaré...
01:14:53 -Une centaine d'effectifs, des policiers et des gendarmes,
01:14:56 une investigation nationale
01:14:58 qui travaille sur l'ensemble du territoire.
01:15:01 -Vous avez déjà, dans la police et dans la gendarmerie,
01:15:04 pléthore d'unités spécialisées
01:15:06 qui fragmentent un peu le marché de la riposte,
01:15:09 si j'ose m'exprimer ainsi,
01:15:11 et dans laquelle on a une absence de cohésion, quelquefois.
01:15:14 Donc il faut réellement savoir à quoi va servir cette unité.
01:15:18 Si c'est pour travailler sur le blanchiment,
01:15:21 il y a déjà des gens qui travaillent sur le blanchiment.
01:15:24 Mais je pense que,
01:15:25 venant du ministère du Budget,
01:15:28 Gérald Darmanin était au ministère du Budget,
01:15:31 il avait des agents qui travaillaient
01:15:33 sur toutes sortes de trafics illicites,
01:15:37 en particulier de la drogue,
01:15:39 en l'attaquant, un peu comme faisait Eliott Ness face à Al Capone,
01:15:43 en l'attaquant par la partie budgétaire et blanchimentaire.
01:15:47 Donc je pense que s'il veut mettre le fer là-dessus,
01:15:50 c'est une très bonne chose.
01:15:51 Ceci étant,
01:15:53 je regrette que ce ministre-là, très volontaire,
01:15:57 soit complètement isolé.
01:15:59 Où est le ministre de la Justice ?
01:16:01 C'est interministériel, une lutte de ce type-là.
01:16:04 Où sont les condamnations des juges ?
01:16:06 Il y en a très peu.
01:16:08 Où est le ministre de la Justice ? Où est le ministre de la Santé ?
01:16:11 Ça doit être interministériel,
01:16:13 piloté par le ministre de l'Intérieur, certes,
01:16:16 mais avec des moyens donnés aux autres ministères.
01:16:19 Et il faut savoir que plus on réprimera,
01:16:21 plus les flics auront moins de boulot à arrêter toujours les mêmes.
01:16:26 Carim Zeribi, c'est vrai, Jean-Michel Fauvergue le soulignait,
01:16:29 l'intention, c'est de contenir.
01:16:31 Ça veut dire qu'on ne pourra pas éradiquer le trafic de drogue en France ?
01:16:36 Est-ce que le constat est celui-ci ?
01:16:38 On sent une volonté du côté du ministre de l'Intérieur.
01:16:41 Mais au-delà des mots,
01:16:43 est-ce que ce qu'il propose peut sérieusement remettre en question
01:16:47 le trafic de drogue à l'échelle nationale ?
01:16:50 -J'aimerais vous dire le contraire, mais je ne le crois pas.
01:16:53 Je ne le crois pas parce que cette unité nouvelle
01:16:56 dont il nous parle, composée de 100 effectifs,
01:16:59 je rappelle que la CRS 8,
01:17:01 qui a vocation à agir sur l'ensemble du territoire national
01:17:04 assez rapidement, de manière très mobile,
01:17:07 c'est 200 effectifs.
01:17:09 Et là, on a un problème qui est national,
01:17:11 qui n'est pas contenu simplement à certaines métropoles
01:17:16 ou à certains quartiers.
01:17:17 Aujourd'hui, vous avez les grandes métropoles,
01:17:20 les villes moyennes et des petites villes.
01:17:22 Autour de ce plateau, nous avons souvent parlé de cavaillons,
01:17:26 24 000 habitants au coeur du Luberon.
01:17:28 Ça tient dans tous les sens.
01:17:30 Il faut qu'on s'interroge pour faire en sorte
01:17:33 que les policiers qui sont en activité dans nos territoires
01:17:36 puissent agir mieux qu'ils ne peuvent le faire
01:17:39 par la législation et le cadre législatif.
01:17:42 À cette question, il ne répond pas.
01:17:44 J'ai fait une proposition concrète
01:17:46 en parlant avec des fonctionnaires de police
01:17:49 qui travaillent sur le terrain,
01:17:51 c'est le délit de guetteurs.
01:17:53 C'est les guetteurs qui se plantent à l'entrée des cités,
01:17:56 qui contrôlent les entrées-sorties,
01:17:59 qui hurlent lorsqu'ils voient des policiers arriver.
01:18:02 Ils le font à quelques mètres des policiers
01:18:05 sans aucune crainte,
01:18:06 puisque rien ne peut les mettre en danger.
01:18:09 Si on les arrête, c'est une petite garde à vue
01:18:12 qui est sans effet derrière,
01:18:14 il n'y a pas de délit de guetteurs.
01:18:16 Ils sont à l'entrée des cités,
01:18:18 comme des sentinelles, avec des masques,
01:18:21 le visage au couvert, des fauteuils, des banquettes,
01:18:24 comme si la voie publique leur appartenait.
01:18:27 Il faut ouvrir les mâles aux gens qui rentrent dans les quartiers
01:18:31 pour voir de la famille ou des amis.
01:18:33 Ils vous demandent vos papiers d'identité.
01:18:36 J'aurais tellement aimé qu'ils nous permettent
01:18:39 de démanteler la première pierre angulaire de ce trafic,
01:18:43 qui est cette main d'oeuvre dont ils s'appuient.
01:18:46 -Faut-il encore ?
01:18:47 -C'est des jeunes qui désocialisent.
01:18:49 Olivier, il faut mettre en place un délit de guetteurs.
01:18:53 Si on vous arrête, si vous êtes guetteur...
01:18:56 C'est d'abord le législateur,
01:18:58 car ça n'est pas dans le code pénal.
01:19:00 Il faut qu'on invente un délit de guetteurs,
01:19:03 qu'on le crée.
01:19:04 Le législateur, il est là pour évoluer.
01:19:07 24 mois de centre d'éducation renforcée,
01:19:09 si vous êtes guetteur,
01:19:11 ça va leur passer l'envie.
01:19:13 -Il faut que la justice suive.
01:19:15 On entend Gérald Larmannin, mais pas le garde des Sceaux.
01:19:19 Pourtant, ce sera un sujet.
01:19:20 Il faudrait que le ministre de l'Intérieur
01:19:23 et le ministre de la Justice s'emparent de ce dossier.
01:19:27 -Plus que jamais, sur ce dossier précisément,
01:19:30 là encore, personne ne remet en question
01:19:32 la volonté, la détermination du ministre de l'Intérieur
01:19:36 de mettre fin à ce trafic.
01:19:39 Mais il est tout de même intéressant de remarquer
01:19:42 que même dans les termes, sans le vouloir,
01:19:45 il y a quand même une contradiction.
01:19:48 D'un côté, c'est la bataille de Stalingrad,
01:19:50 de l'autre, il veut contenir la pieuvre.
01:19:53 Si la bataille de Stalingrad a été remportée
01:19:56 par les troupes staliniennes, c'est parce que Staline
01:19:59 n'a pas voulu contenir les troupes adverses,
01:20:02 il a voulu les écraser.
01:20:04 Il a mis toute sa détermination dans la balance
01:20:07 pour venir à l'armée ennemie.
01:20:09 On n'était pas là à se dire
01:20:11 si on les contient, si on les déplace, etc.
01:20:14 C'était les éradiquer.
01:20:15 Et je pense que, d'une autre façon,
01:20:17 la position de l'Etat français aujourd'hui,
01:20:20 pour ne pas sombrer dans un narco-Etat
01:20:23 comme celle-là, même chez nos voisins du Nord,
01:20:26 serait, dans un cadre légal,
01:20:27 de vouloir éradiquer le trafic de drogue aussi.
01:20:30 L'image de Stalingrad, elle est pas mal,
01:20:33 c'est costaud, mais à ce moment-là,
01:20:36 il faut qu'il y ait vraiment derrière
01:20:38 les moyens réels pour y arriver.
01:20:40 Ensuite, cette fameuse unité, pourquoi pas ?
01:20:43 Parce que la CRS 8, c'est une unité d'action coup de poing,
01:20:47 or, le trafic de drogue, c'est du travail d'enquête,
01:20:50 c'est du travail de fond.
01:20:52 -C'est la poli-judiciaire qu'il faut renforcer.
01:20:55 -C'est exactement cela.
01:20:57 C'est là où M. le garde des Sceaux est assez absent,
01:21:00 aux côtés du ministre de l'Intérieur,
01:21:03 pour dire que cette guerre,
01:21:05 elle va pas se gagner tout seul,
01:21:07 mais peut-être au moins si...
01:21:08 -M. le Vendorrier...
01:21:10 -Je voulais vous entendre avant de clore ce dossier.
01:21:13 On parlait des moyens.
01:21:15 Selon un sondage CSA pour CNews,
01:21:17 un sondage dévoilé mercredi dernier,
01:21:19 67 % des Français se disent favorables
01:21:22 au recours à l'armée
01:21:23 pour lutter contre les trafics de drogue.
01:21:26 Autour de ce plateau, vous n'avez pas l'air convaincu
01:21:29 par l'emploi de l'armée pour lutter contre le trafic de drogue.
01:21:34 -Ca ne changerait rien.
01:21:35 -C'est pas le rôle de l'armée ?
01:21:37 -Oui, mais présence militaire,
01:21:39 vous avez déjà la force sentinelle
01:21:41 avec ses pauvres pioupious qui sont là
01:21:44 et qui se demandent à quoi ils servent.
01:21:46 En réalité, soyons sérieux,
01:21:48 l'armée a été faite pour faire la guerre
01:21:51 sur les thèmes des opérations extérieures,
01:21:54 y compris la guerre au terrorisme.
01:21:56 Ca a bien marché en 2015 et 2016,
01:21:58 y compris la guerre au terrorisme.
01:22:00 Cette action se complémentarise
01:22:03 avec la guerre à la poc.
01:22:04 Les forces de sécurité intérieure,
01:22:06 la gendarmerie et la police,
01:22:08 sont là pour mener la bataille.
01:22:10 L'armée, vous la mettez en banlieue pour faire quoi ?
01:22:13 Ils vont patrouiller ?
01:22:15 A la première plaque d'égout, ils ouvrent le feu ?
01:22:18 -Ils ne sont pas formés pour ça ?
01:22:20 -Absolument pas.
01:22:21 -Vous voulez que les habitants des quartiers,
01:22:24 qui sont honnêtes pour 98 % d'entre eux,
01:22:27 se voient entourés de militaires ?
01:22:29 -Ca va être merveilleux,
01:22:31 mais il y a aussi ce sentiment d'être en sécurité.
01:22:34 -Avec la police nationale.
01:22:36 -Ca s'appelle la police nationale.
01:22:38 -Il y a ce sentiment, comme vous dites,
01:22:41 mais c'est là que les forces qui ont vocation à être sur le terrain
01:22:45 réaffirment leur force aux yeux des habitants
01:22:48 à travers des résultats.
01:22:50 Il y aura des résultats concrets, tangibles sur le terrain
01:22:54 qu'il n'y aura pas 67 % de Français
01:22:56 qui voudront des militaires sur le terrain.
01:22:59 Je finis sur un point.
01:23:00 Il y a eu, indépendamment des qualités incroyables
01:23:04 de certaines unités d'élite, je pense aux raids,
01:23:07 qui ont été déployées dans certaines villes
01:23:10 au moment des émeutes de cet été, au début de l'été,
01:23:13 il y a eu des bavures.
01:23:15 Ca ne remet encore une fois pas la qualité de ces hommes,
01:23:19 mais parce que ça n'est pas leur métier.
01:23:21 -Jean-Michel Fauvergue insiste.
01:23:23 Ce ne sont pas des bavures de la part du raid.
01:23:26 -Oui, mais quand je dis bavure,
01:23:29 ils ont été déployés dans les rues pour faire du maintien de l'ordre.
01:23:33 Or, ils n'ont pas été formés pour ça.
01:23:35 Ces groupes d'élite ne sont pas...
01:23:37 -C'est un autre débat.
01:23:39 On pourrait en discuter longtemps.
01:23:41 Pour en revenir à la présence de l'armée,
01:23:44 je comprends la population française.
01:23:46 C'est une réaction naturelle, mais ce n'est pas la bonne idée.
01:23:50 Ce que veut la population, c'est de la présence.
01:23:53 La présence du bleu, elle n'est pas assez...
01:23:56 -Il n'est pas si visible.
01:23:58 -C'est ce que vous entendez derrière cette volonté
01:24:01 de voir l'armée dans certains quartiers.
01:24:04 Plus de présence de gendarmes, de policiers,
01:24:06 de police municipale,
01:24:08 éventuellement de sécurité privée dans leur secteur.
01:24:11 Aujourd'hui, il se passe quelque chose d'important.
01:24:15 Vous ajoutez le nombre de policiers et de gendarmes.
01:24:18 On a une des forces de sécurité
01:24:22 les plus importantes d'Europe.
01:24:24 Pourtant, on ne les voit pas sur le terrain.
01:24:27 -Il y a trop d'administratifs.
01:24:29 -Oui, d'administratifs, de technicité judiciaire.
01:24:32 Elles sont prises aussi sur des créneaux horaires de roulement,
01:24:37 qui bouffent énormément d'effectifs.
01:24:41 Il faut réaliser ce que disait le président de la République,
01:24:46 c'est-à-dire remettre
01:24:48 une trentaine de pourcents supplémentaires de policiers
01:24:52 sur le terrain.
01:24:54 -Ce n'est pas "recruter 30 %",
01:24:55 c'est enlever un certain nombre de tâches et les remettre.
01:24:59 -Ca veut dire que c'était une erreur de retirer ces patrouilles ?
01:25:03 Ces patrouilles circulaient dans les quartiers
01:25:06 au contact de la population.
01:25:08 -L'îlotier, pardonnez-moi, c'était la police de papa.
01:25:12 C'était la police quand j'avais 10 ans.
01:25:14 -Ca a été une erreur de grand-père ?
01:25:17 -Ne le prenez pas de manière péjorative.
01:25:19 L'îlotier était seul, mais il était hyper respecté.
01:25:23 Aujourd'hui, l'îlotier tel qu'on l'a connu,
01:25:26 c'est plus possible, mais il a été transformé en police de proximité.
01:25:30 J'étais conseiller au cabinet de ce ministre de l'Intérieur,
01:25:34 il avait déployé des équipes mobiles
01:25:36 qui devaient connaître le quartier,
01:25:38 qui étaient sectorisées, qui étaient armées.
01:25:41 C'était pas l'îlotier de papa,
01:25:43 c'était une vraie police réactive de dissuasion de prévention.
01:25:47 Elle a été démantelée très vite par Nicolas Sarkozy.
01:25:51 Il y a eu 13 000 fonctionnaires de police de moins.
01:25:54 Le gouvernement essaie de rattraper ce retard,
01:25:57 il a voté une loi de programmation d'investissement.
01:26:00 Des moyens sont alloués, mais plus globalement,
01:26:03 ça pose la question de où vont nos impôts.
01:26:06 Les Français constatent qu'il manque 3 100 profs
01:26:09 à l'Education nationale, à l'Institut d'entrée scolaire.
01:26:12 Vous allez aux urgences, vous n'avez plus d'infirmières,
01:26:16 vous voulez voir du bleu.
01:26:18 Ce que vous voulez voir, c'est que vous n'en voyez pas.
01:26:21 C'est le fruit de l'impôt qui fait que nos services publics
01:26:25 sont visibles et présents.
01:26:27 Il va falloir qu'on réponde aux attentes des Français.
01:26:30 Je voudrais qu'il y ait du bleu dans ces quartiers populaires
01:26:34 où les gens sont honnêtes et se sentent abandonnés.
01:26:37 -Il nous reste 3 minutes.
01:26:39 Je voulais vous entendre sur un autre sujet.
01:26:42 On a beaucoup débattu de l'interdiction de la Baïa.
01:26:45 La famille a été accusée d'avoir menacé un proviseur
01:26:48 qui est sorti hier de garde à vue.
01:26:50 On peut se poser la question de la comparution immédiate.
01:26:54 Est-ce que cela n'aurait pas été justifié ?
01:26:57 Mais avant, il y a 2 joueurs, 2 défenseurs de l'équipe de France
01:27:01 qui se sont emparés du sujet.
01:27:03 Il s'agit de Jules Koundé et d'Ibrahima Konate.
01:27:06 Ils ont pris position sur les réseaux sociaux.
01:27:09 Sur Instagram, Jules Koundé a partagé une vidéo
01:27:12 de la jeune femme suivie par 1 million de personnes.
01:27:15 Il critique fortement une déclaration d'Emmanuel Macron
01:27:19 lors de son interview avec le youtubeur Hugo Descript.
01:27:22 Emmanuel Macron avait dit
01:27:24 "on ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attaque terroriste".
01:27:29 Krasysali a salué le geste de Jules Koundé.
01:27:32 Ibrahima Konate a aussi pris la parole
01:27:34 sur le sujet de l'interdiction de la Baïa.
01:27:37 Le défenseur central des Bleus a partagé une vidéo
01:27:40 et a déclaré "c'est une blague, j'espère".
01:27:43 Est-ce que, selon vous, en un mot, un tour de table,
01:27:46 les joueurs de l'équipe de France sortent de leur rôle ?
01:27:50 On sait que le rôle social qu'ils ont en France,
01:27:53 ils sont écoutés par une certaine partie de la jeunesse.
01:27:57 Est-ce que, selon vous, en prenant parti
01:27:59 l'interdiction de la Baïa, ils sortent de leur rôle ?
01:28:03 -Evidemment. Je dois vous rappeler
01:28:05 qu'il y a des joueurs de l'équipe de France
01:28:08 qui avaient une notoriété certaine,
01:28:11 qui ont été condamnés dans un autre domaine,
01:28:14 mais en filmant les maltraitances animales,
01:28:16 les coups de pieds et les coups de poing
01:28:19 qu'ils pouvaient donner à leurs chiens.
01:28:22 Je ne mets pas les deux affaires sur le même socle,
01:28:25 mais il s'est donné à ces gens beaucoup trop d'autorité.
01:28:29 Qu'ils aient leurs influences respectables
01:28:32 dans ce qui est leur domaine,
01:28:34 à savoir le foot, et qu'ils ne s'occupent de rien d'autre.
01:28:38 -Vous voulez les baïonner ?
01:28:40 -C'est pas ce que j'ai dit. Je m'interroge.
01:28:43 -Vous interrogez à quoi ?
01:28:45 -Ils ont une position sociale.
01:28:47 -Ils ont quand même le droit d'être d'accord ou pas
01:28:50 avec une mesure gouvernementale.
01:28:52 -Je ne porte pas de jugement.
01:28:54 -Je suis surpris qu'on s'interroge sur le fait...
01:28:57 -On sait que le sujet est brûlant.
01:29:00 -Ils ont le droit d'avoir un avis, quand même.
01:29:03 C'est des citoyens.
01:29:04 Vous les prenez pour des mulets qui tapent dans un ballon
01:29:08 et qui font un radio.
01:29:09 Il y en a qui sont contre la réforme des retraites.
01:29:12 Elle est passée.
01:29:13 Il y en a qui demandent un référendum.
01:29:16 Ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent.
01:29:18 C'est quoi, le sujet ?
01:29:20 Appellent-ils à la guerre civile ? Appellent-ils au non-respect ?
01:29:24 Ils appellent pas la violence.
01:29:26 Ils disent qu'ils ne sont pas d'accord
01:29:28 avec une mesure qui a été prise.
01:29:31 -Jean-Michel Fauvergue, ce sera le mot de la fin.
01:29:34 -Tout le monde peut donner son avis
01:29:36 sur ce sujet-là.
01:29:38 Moi, je raffirme que les décisions
01:29:40 qui ont été prises par le gouvernement
01:29:43 sont bonnes décisions.
01:29:44 Ils portent leurs fruits.
01:29:46 Il faut continuer dans ce sens-là.
01:29:48 On peut les critiquer, y compris quand on habite à l'étranger,
01:29:52 quand on n'est pas sur le territoire national
01:29:55 et que nos enfants ne sont pas touchés par ce fléau-là.
01:29:58 On peut critiquer sans aucun problème.
01:30:01 Mais nous, on a le droit...
01:30:03 Je pense que le gouvernement a le droit de continuer
01:30:06 à crier la bonne voix, comme ça a été démontré.
01:30:09 -La question qui est posée, c'est qu'on ne peut pas
01:30:12 avoir une liberté d'expression, un géométrie variable.
01:30:15 Les gens, soit on a le droit de s'exprimer,
01:30:18 soit on n'en a pas le droit.
01:30:20 -Quand on porte le sac de l'équipe de France,
01:30:23 est-ce qu'il y a une certaine réserve ?
01:30:25 C'est une interrogation, pas une affirmation.
01:30:28 Un grand merci à tous les trois.
01:30:30 Merci, Jean-Michel Fauvergue,
01:30:32 merci, Karim Zeribi, merci, Jonathan Cixous.
01:30:36 On se retrouve dans un instant.
01:30:37 Vous retrouvez Thomas Bonnet face à l'info.
01:30:40 Ce sera ensuite l'heure des pros.
01:30:42 Je vous retrouve de mon côté à 22h pour ce "Repo Week-end".
01:30:46 Face à Bocoté à 19h, pardonnez-moi, l'excellent Mathieu Bocoté,
01:30:51 de retour. Nouvelle horaire, 19h. C'est dans quelques instants.
01:30:55 Restez avec nous. Excellente soirée.
01:30:57 ...